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Daniel Bismuth (Traducteur)
EAN : 9782013227223
192 pages
Hachette Jeunesse (07/04/2010)
3.79/5   86 notes
Résumé :
Paranoid Park est l'histoire d'une innocence perdue, celle d'un jeune skater de dix-sept ans qui tue accidentellement un agent de sécurité. Un cadavre, pas de témoin. Il lui faut désormais affronter le monde réel et les conséquences de son acte.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Je sors de la penderie mon fameux sweat à capuche jaune. Je prends un vieux jean troué au niveau des genoux. Total look. Je mets mon dernier AKG sur les oreilles, Kurt Cobain y braille à donf dedans, une histoire à propos d'une fille. Jeune, ado timide et solitaire, une planche à roulettes en main – d'ailleurs mon ‘board' ne me quitte jamais, limite je dors avec -, mais pas vraiment prêt pour le Paranoid Park.

Coincé entre des bretelles d'autoroutes, des ponts tout azimut et une voie de chemin de fer, le Paranoid Park est THE place où faire du skate. J'avoue avoir un peu peur. Là-bas, c'est pas pour les amateurs, encore moins les bourges. La zone, avec de vrais Zonards. Des types louches qui écoutent Metallica alors que moi je reste scotché sur Nirvana. Putain, là-bas, ça craint un max. Il parait que l'année dernière – ou y'a cinq ans, un skinhead a reçu un coup de couteau dans le gras du bide. Mort sur place. Ca vous place une légende, ce genre de truc. Paranoid Park, on n'y va pas tout seul. Jared, bien meilleur skateur que moi, m'y a entraîné la semaine dernière. J'étais tout ébloui par cette atmosphère étrange qui y flottait. Les projecteurs qui réchauffaient l'asphalte, ces gueules de zombies, et ces pros de la glisse qui enchainent les figures de style. de quoi flipper, j'ai pas le niveau. Mon double flip ne rivalise pas la comparaison.

Je devais y retourner samedi. Mais Jared m'a fait faux bond. Il s'est barré pour aller retrouver une fille à l'autre bout du monde – une université à quelques heures de Portland. le grand soir, il va tirer sa crampe, les meufs sont chaudes à l'université. Tu parles d'un pote. Tout ça, à cause d'une fille. Même qu'il s'est tapé sa coturne. Je me retrouve seul, comme un con, un samedi soir à glander. J'ai même pas envie d'appeler ma copine – façon de parler parce que pas sûr qu'on ait des passions en commun. J'peux pas aller au Paranoid Park tout seul. C'est le genre d'endroit où on n'y va pas tout seul. Je sais, je l'ai déjà dit, mais c'est pour que tu comprennes bien le tableau. Pourtant, je ne peux m'enlever ce lieu de mon esprit. Obnubilé par cet endroit, par cette atmosphère. J'prends la bagnole de ma mère et je roule n'importe où, juste pour me vider l'esprit, l'autoradio à donf sur une chaine d'indie-rock qui diffuse encore du Nirvana. Et voilà, je me retrouve à quelques encablures du Paranoid Park.

Je n'aurais pas dû. Tout simplement. J'aurais dû rester chez moi à regarder des cassettes de skateurs. J'aurais dû appeler Jennifer, première fois dans sa chambre rose même si je ne l'aime pas vraiment. C'est pas facile d'être un ado. Mais devenir adulte n'est guère plus emballant. Je me pose pas mal de questions du genre est-ce que je dois appeler les keufs, est-ce que je peux continuer à vivre avec ce poids sur mon estomac, est-ce que je vais dormir cette nuit, est-ce que je suis mauvais… Bon, il serait temps d'aller me pieuter, même si je sais que le sommeil ne viendra pas, demain j'ai mes partiels au bahut…

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Paranoid Park c'est l'histoire d'Alex, un jeune skater de 17 ans qui, un soir, se retrouve mêlé à la mort d'un agent de sécurité des voies ferroviaires. le récit tourne autour de la façon dont il vit cet accident dont il se sent responsable et qu'il considère même comme son crime, au milieu de sa vie d'adolescent, de lycéen qui doit aller tous les jours en cours, supporter une petite amie trop envahissante qu'il n'aime pas et qui doit faire face au divorce de ses parents.

L'écriture, sous forme d'un journal, est très fluide et très immersive puisque l'on est plongé dans l'esprit d'Alex, on en suit tous les rouages et toutes les sensations. Cependant, selon moi, le tout manque un peu de relief, heureusement que le récit fait moins de 200 pages sinon on aurait vite tourné en rond. Mis à part le personnage d'Alex, que l'on apprend à connaître assez précisément du fait que l'on est dans un roman à la première personne, les autres personnages sont assez creux, ils se ressemblent assez et sont plutôt stéréotypés.

En bref, c'est un récit qui se lit bien mais selon moi la trame de fond n'est pas assez complexe, cela me donne l'impression que le récit n'est pas complètement aboutit. Je dois être passée à côté de l'essentiel.
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Dans ce thriller psychologique, un jeune ado de 17 ans nommé Alex, se retrouve dans une situation très critique... Livré à lui-même durant une nuit complète, il décide de découvrir le fameux "Paranoid Park" situé de l'autre côté de la rive à Portland, Oregon. le lieu de tous les possibles, où les règles sont inexistantes où des bandes de jeunes font la loi telles les skinhead sans scrupule. Alex aussi est un skater; accompagné de son ami aîné Jared, il s'y rend une première fois en voiture. Ensuite il y retourne seul dans la nuit sombre et lugubre rapidement rejoint par le "gang" de Scratch qui frime et provoque...

Non loin d'une voie ferrée, les jeunes s'adonnent à des concours de skate plus périlleux les uns que les autres. Jusqu'à ce qu'un Agent de sécurité arrive sur les lieux pour mettre un terme aux affrontements; en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, tout bascule: l'agent muni d'une matraque qui voulait rétablir l'ordre et embarquer Alex, perd l'équilibre et se trouve sous les roues du train qui passe... l'aventure des ados est bien la cause du crime commis par inadvertance!.
Sans témoin comment faire comprendre ce malencontreux accident?

Une enquête est ouverte et l'inspecteur de police n'est pas près de lâcher la moindre piste... L'expérience d'une nuit peut-elle faire basculer l'avenir d'un ado? Nous verrons de quelle manière Blake Nelson achemine le dénouement de cette histoire époustouflante transmise au Grand écran!!!
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Tout commence par un lieu, Paranoid Park à Portland, au nom curieusement inquiétant et évocateur pour tout skateur un peu connaisseur. Paranoid Park - endroit de rêve pour le skate, uniquement destiné aux confirmés et donc marquant une maturité sportive. Paranoid Park, où traîne une population hétéroclite, les skateurs bien sûr mais aussi de très jeunes sdf, fugueurs, zonards. Un lieu estimé par la communauté du skate, mais craint également.

C'est à quelques mètres de là que va se dérouler le drame qui va faire basculer dans l'horreur la vie toute tracée de notre narrateur. Accidentellement, il va tuer un contrôleur de train. La scène est violente, choquante et s'ancre à jamais dans l'esprit du jeune garçon.

Confronté à son acte, le narrateur va lentement en prendre conscience, et se retrouver dévoré par les regrets et dominé par la peur. Tout doucement, il va sortir des affres de son angoisse et accéder à bien plus qu'une simple lucidité. Car son acte va lui faire interroger son univers - le lycée, les soi-disant amis, les filles, et constater avec froideur la vacuité de ce qui faisait alors son quotidien.

On suit le cheminement mental de l'adolescent : l'impression de ne plus être là, à sa place, le sentiment de ne plus rien ressentir, d'être englouti par un rôle social qu'il doit sans cesse mettre en avant au bahut comme dans sa famille. Dans une Amérique pavillonnaire et étrange, où les clichés du lycée sont englobés dans un vaste ensemble désincarné, le narrateur va vivre le meurtre comme catalyseur et fuir ce monde.

A travers une correspondance avec une mystérieuse destinataire - le voile, évident, sera levé à la fin du roman - le narrateur se confie intégralement et tend à une certaine délivrance au fur et à mesure des lettres. Une réflexion sur la culpabilité, associée à un style dépouillé mais néanmoins puissant auquel le lecteur accroche immédiatement.
Lien : http://biblioado.canalblog.c..
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C'est un pote qui m'a conseillé ce livre, et je le remercie parce que je l'ai dévoré. le jeune skater est adorable (de mon point de vue) et je l'ai vraiment plaint. Sa vie pénarde bascule du jour au lendemain, hier il était un skater qui voulait s'amuser, le lendemain il se retrouve être un assassin qui se sent complètement paumé. Cela change toute la donne et toute sa vie ainsi que sa façon d'être et de penser. C'est très psychologique, on peut pas dire qu'il se passe énormément de choses, et pourtant on est vraiment dans la tête de ce personnage et on a réellement envie de le soutenir, de lui dire “c'est pas ta faute”. Tout le long je me suis demandée comment cela allait se terminer, il se sentait tellement vide, tellement perdu, et c'est comme si personne ne s'en rendait compte ou n'y faisait attention. Bon c'est sûr qu'on va pas se dire en voyant un mec se renfermer sur lui même : “lui je suis sûre qu'il a tué quelqu'un par accident”… Mais je sais pas, on l'aide vraiment pas. Faut dire qu'en plus ça va pas dans sa famille, ses parents divorcent, son petit frère stress, et sa copine est une conne (ouais bon ça…). Ses amis sont pas si fidèle, m'enfin. Heureusement il y a Macy, je l'ai tout de suite adoré cette fille. Cette histoire est très prenante malgré nous, elle se lit très vite, moi je l'ai dévoré et j'ai adoré la fin très ouverte (qui m'a fait pleurer et rire).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J’ai trouvé un escalier rouillé qui menait au bas du pont. Au fil de la descente, j’ai vu toute le skatepark s’étendre devant moi. Il y avait foule, comme de bien entendu un samedi soir : des skateurs purs et durs, des gonzesses canon, des teufeurs, des mecs faisant les cons ou juste occupés à glander. J’ai senti mon cœur s’emballer dans ma poitrine quand j’ai dévalé les dernières marches. Ce n’était pas une fête de lycéens avec de la petite bière. C’était du sérieux.
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Le convoi est passé. Il n’y avait pas de fourgon de queue, rien qu’une dernière voiture de marchandises. Je l’ai suivie jusqu’à l’endroit où se trouvait le vigile. Je n’en ai pas cru mes yeux. Face à moi se trouvait un corps humain coupé en deux. Le corps d’un homme qui était vivant à peine trente secondes auparavant.

Il y avait du sang partout. Sur les rails argentés. Sur le gravier à mes pieds. J’ai regardé fixement l’amas sanguinolent, les entrailles qui s’écoulaient sur le ballast. Elles fumaient dans la chaleur du soir.

Et cette puanteur… Lorsque l’odeur de ses entrailles m’a atteint, j’ai eu un haut-le-cœur. J’ai failli vomir.
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Mais qu'est-ce qu'on était supposé faire avec ce poids ? Une fois qu'on l'avait sur soi ? Etre un homme, tout bonnement ? Prendre sur soi, et puis voilà ? Peut-être bien. Peut-être que c'était là le vrai test. Peut-être que c'était exactement ça qui faisait de vous un homme : avoir la capacité de fonctionner tout en ayant les pires secrets possibles en tête. Ce pour quoi tant d'hommes adultes semblaient si ridicules. Ils n'avaient jamais senti ce poids. Ils n'avaient jamais senti cette responsabilité. Ils n'avaient pas passé le test, n'avaient pas fait leurs preuves : c'étaient des petits garçons en habits d'adulte.
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Soudain, dans mon esprit, avec la netteté d’une vidéo qu’on se repasse, j’ai vu le vigile se faire entraîner sous le train. Être plié comme une poupée de chiffon. Puis j’ai vu l’autre image : le corps, écrabouillé, coupé, une moitié entre les rails, l’autre moitié hors des rails. Je me suis assis sur le lit de Jared et j’ai à nouveau fondu en larmes. J’ai chialé un certain temps, étouffé par les sanglots, gémissant, suffocant, puis ça c’est arrêté. Je n’avais plus de larmes. J’étais à court de larmes. Il ne me restait rien.
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De nombreux skateurs parmi les meilleurs le fréquentent, venus de Californie, de la côte Est, de partout. C'est aussi un genre de repaire pour les jeunes de rues. Des tas d'histoires circulent sur l'endroit, entre autres celle d'un skinhead qui s'y serait fait poignarder. Voilà pourquoi ça s'appelle Paranoïd Park. Il y règne une atmosphère de danger et d'inachèvement.
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Vidéo de Blake Nelson
Bande annonce (VO) de la série Recovery Road, adaptation du roman de Blake Nelson paru en français sous le titre Addiction
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