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Critiques de Camille Goudeau (47)
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Les Chats éraflés

“Jean-Claude, soixante-seize ans, torse nu au milieu du jardin, hurle à pleins poumons des phrases incompréhensibles. À deux mètres de lui, moi, Soizic, sa petite-fille, branche le tuyau d'arrosage et lui envoie le jet d'eau à la figure.”

Soïzic, un mètre quatre-vingts, vingt-deux ans, cheveux en pétard, short de pyjama avec des nains de jardin dessus vit en province chez ses grand-parents depuis que sa mère à ses quatre ans l'y a déposée et disparue à jamais. le grand-père part à l'asile, la grand-mère picole et Soïzic se tire à Paris, et va faire l'ouvre-boîtes chez son cousin bouquiniste sur les quais de la Seine....

Charmant premier roman très personnel d'une écrivaine elle-même bouquiniste....sur les quais de la Seine. Elle nous parle donc d'un monde qu'elle connaît bien, d'un métier qui fait rêver et fait penser à des choses poétiques, mais dont la réalité est bien différente. C'est aussi l'histoire d'une jeune femme qui a initié sa vie dans le chaos, abandonnée par sa mère , élevée par des grand-parents alcooliques, sans vrais amis à part un type douteux dans la quarantaine, qui dans une grande ville comme Paris où trouver ses repères est encore plus difficile, cherche sa voie et sa mère.

Bien que racontant une histoire triste, un roman plein d'énergie, au style tonique et à l'humour subtil qui m'a secouée . Soizic est un personnage à rencontrer et un premier roman très bien écrit à ne pas passer à côté, surtout pour nous les passionnés de lecture !



"C'est affreux quand on prend conscience qu'on doit laisser les autres se débrouiller, on ne peut pas agir à leur place, on ne peut pas les sauver. Ça doit être ça grandir."

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Les Chats éraflés

Bouquiniste, une occasion à saisir ?



"Petit Lapin ne vient pas à Paris

Y a trop de monde puis y a trop de bruit

Le téléphone y résonne sans arrêt

Et t'en aurais les oreilles cassées

Ici en plus pour gagner sa salade

Faut travailler à s'en rendre malade

Et une fois que tu l'as bien gagnée

On vient t'en prendre la moitié

(C'est le destin !)"



Jacqueline aurait pu chanter cette chanson d'Henri Salvador à sa petite fille Soïzic lorsqu'elle lui a annoncé sur un coup de tête qu'elle partait vivre à Paris.

Mais Jacqueline, la grand-mère sans filtre et alcoolique, incapable d'arrondir les angles, a préféré se complaire dans l'incrédulité.

Soïzic, du haut de ses 22 ans, en a assez de cette vie minable et déprimante en Touraine. Lassée de s'accrocher avec une grand-mère qui l'accuse de vivre à ses crochets. Lassée de supporter un grand-père dont le bon sens part régulièrement en fumée.

C'est décidé, elle partira sans le sou mais remplie d'espoir commencer une nouvelle vie à Paris.

La ville où vit également sa mère qui l'a abandonnée et dont elle ne sait pas grand chose.

Sur place, après une installation et des débuts professionnels difficiles, Soïzic rencontre son cousin Bokné, bouquiniste sur les quais de Seine.

Elle parvient à le convaincre de travailler pour lui et se prend de passion pour une profession bien plus exigeante qu'elle n'y paraît..



Premier roman attendrissant, léger au premier abord mais qui aborde de nombreux sujets délicats comme l'amour filial, la solitude ou la précarité.

La plume est enjouée et apporte toujours une touche d'optimisme même lorsque le contexte est délicat.

Et quel bonheur de pouvoir partager le temps d'une lecture cette passion débordante qui anime les bouquinistes des quais de Seine.

Si vous êtes un passionné du livre, un farfouilleur de bacs à la recherche de la perle rare, vous pouvez vous jeter sans hésiter sur ce roman aux belles qualités.



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Les Chats éraflés

Soizic, vingt-deux ans, vit chez ses grands-parents en Touraine. Son grand-père Jean-Claude est un habitué de l'asile psychiatrique et sa grand-mère Jacqueline est alcoolique. Bien qu'elle n'ait pas d'argent, un jour Soizic en a assez et « monte » à Paris. Elle se retrouve dans un hôtel minable à Château-Rouge et se demande ce qu'elle va bien pouvoir faire. C'est alors qu'elle devient bouquiniste, embauché par son cousin Bokné. ● Quelle belle découverte que ce roman tout à fait original non seulement par l'univers des bouquinistes qu'il décrit mais aussi par son ton que je rapprocherais de celui de Henry Miller, d'une désinvolture pleine de profondeur ! C'est à la fois léger et habité : magnifique ! le style est superbe. ● L'histoire pourrait être triste (une jeune femme paumée, que sa mère a abandonnée, dont la famille est branque, qui est sans le sou à Paris…) mais elle n'est pas du tout traitée de cette façon. C'est plein de sensibilité et d'humour. ● Merci @Bookycooky, j'ai adoré ! A mon tour je le conseille à tous les amateurs de littérature !
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Les Chats éraflés

Les chats éraflés, ce sont les personnages de ce roman, des personnages à fleur de peau, un peu paumés, qui vivotent à défaut de vivre. Soïzic, l'héroïne, en est le porte drapeau. Après avoir été élevée par des grands parents alcooliques en Touraine, elle décide de rejoindre Paris pour trouver sa voie et accessoirement sa mère qui l'a abandonnée toute petite. Elle y retrouve un cousin bouquiniste qu'elle ne connaissait pas. Elle le sollicite pour un emploi. Il accepte. La voilà désormais vendeuse de livres et souvenirs face à Notre Dame. Un dur métier, qui la passionne.

Ce roman est plutôt un instantané de vie. On suit sur une courte période Soïzic, ses envies, ambitions, amours et désillusions (beaucoup de désillusions ). C'est instructif, tonique, plutôt désenchanté.

Même si des questions restent en suspens à la fin du récit, j'ai pris plaisir à partager la vie de l'héroïne pour un court instant, et ce, malgré mon appétence limitée pour la plume de l'autrice.

Une lecture intéressante, tout en sensibilité.
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Les Chats éraflés

Lu d’une traite ce premier roman, plein de charme, de révolte, de passion et de rêves…en devenir !



Une très jeune femme,Soizic, abandonnée par sa mère et élevée par des grands-parents, abîmés par des non-dits, des secrets…, et l’alcool, décide de partir à Paris… Devant à 22 ans , prendre sa vie en mains, et trouver enfin un travail, une activité qui la fasse vivre… Cependant elle ne veut pas seulement « gagner sa croûte », elle désire conserver sa liberté…Elle cherche , cherche ce qu’elle souhaite « devenir »…et nous voilà partis… au royaume des bouquinistes, et pas n’importe lesquels, les « purs, les durs, les irréductibles »… ceux des quais de la Seine !



C’est ainsi qu’en parcourant le dernier bulletin des publications Gallimard, j’ai sauté littéralement de joie en prenant connaissance de ce premier roman d’une jeune auteure « bouquiniste »…, trentenaire !



Une très jolie lecture m’évoquant, en tant que libraire de « neuf » puis « d’ancien », mes propres fantasmes quant aux fameuses » boites vertes » des Quais, auxquelles j’ai voulu aussi accéder. A deux reprises, de façon velléitaire, j’ai imprimé le dossier de candidature… Je me contente donc de les fréquenter et de « savourer » la prose de Camille Goudeau, sur cet univers, qui fait tant rêver !



Camille Goudeau décrit merveilleusement Paris, sa magie, ses beautés, ses lumières comme les revers de la médaille…Telle la solitude vécue plus douloureusement dans la cité-Lumière et la foule…



« A Paris, dans la grande ville, être seule, c'est pas pareil qu'ailleurs. La foule, du monde au-dessus, en dessous, sur les côtés. J'ai plus de repères, je les entends, je les vois et je les sens tous mais près de moi, accroché à moi il n'y a personne. C'est du vide, une chute dans les branches, ne pas pouvoir les attraper. C'est un manque des autres quand ils sont partout. Ce n'est plus comme être seule à la campagne, là où il n'y a personne dans qui se regarder. (p. 95)”



Soizic monte à Paris, galère pour se loger, fait ses premières« armes » d’ »apprentie-bouquiniste », grâce à un cousin retrouvé…Métier qui lui convient, qui l’aide enfin à grandir, à » respirer » enfin…dans un lieu, un espace qu’elle s’approprie progressivement…



Elle est cependant « habitée », en dehors de la galère « des sous »… par des idées sombres et une obsession : connaître peut-être sa mère ; cette mère qui l’a abandonnée toute petite ; celle-ci vit, habite Paris…Soizic fera…pas à pas ce chemin familial , bien déglingué. Après son enfance, son adolescence élevée par ses grands-parents maternels…lui ayant refusé de lui expliquer quoi que ce soit, eux-mêmes, passablement abîmés par le passé et l’alcool…Souci perdurant et ayant démoli grands-parents et mère de notre « narratrice »…mais sur les chemins cabossés de cette enfance, il y a cette rencontre heureusement décisive avec ce cousin bouquiniste, Bokné, lui mettant le « pied à l’étrier »… et réciproquement, grâce à Soizic, sa présence, son aide comme « ouvre-boîte »[***remplaçant d’un bouquiniste] il osera prendre des risques, réaliser un nouveau projet.



Ils se sont, en quelque sorte, « révélés » l’un et l’autre… Comment ne pas seulement « lire » sa vie mais la « vivre » ?! Le merveilleux, serait les deux réunis !



Je quitte bien à regret « notre » jeune bouquiniste, Soizic… soulagée toutefois, qu’elle ait trouvé une profession « marginale » , de passion , de conviction… de liberté, et d’amour de la Littérature… qu’elle chemine, avec l’envie de se battre , de vivre ce métier si particulier…qu’il faut « mériter » !!



« Bokné a dit qu'un an ça me laisserait le temps de savoir si je veux faire ma demande. "Faire sa demande" sur les quais de Seine, ça veut dire postuler pour devenir un vrai bouquiniste. C'est comme une demande en mariage, c'est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté. Bouquiniste, c'est devenu un élément du décor. Immuable. “(p. 239)



Bravo et MERCI à Camille Goudeau pour ce premier roman plus que prometteur, attachant, poétique, contrasté, avec un style fluide, plaisant, poétique, qui parle fort et vrai de La solitude extrême dans la grande ville, la résilience, les cabossages familiaux, les blessures fondamentales de l’enfance à réparer, les « thérapies » puissantes, magiques que sont les livres, la littérature et les métiers –passeurs de tout cela ! …



L’impression de lire le récit d’une « petite sœur »…au début de son chemin d’adulte , en construction, en recherche de « réparation » familiale, par la trouvaille une autre famille, celle-là, toujours présente, solide et éternelle : La LITTERATURE & LES LIVRES….Tant d’échos résonnent dans mon propre parcours, au fil de cette narration… jusqu’au prénom de la narratrice !!!



Le sourire me vient et surtout… le souhait que le chemin de Soizic , bouquiniste "en devenir", lui offre le meilleur… de ses rêves, en dépit des difficultés de la fonction…et soit le début d'un envol, d'un avenir riche de cadeaux "livresques "et "humains"...!



Auteure à suivre avec attention !





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Les Chats éraflés

En août, je vais à Paris, et la première chose que je ferai : me précipiter chez les bouquinistes. Ah, que c’est agréable de flâner le long de la Seine, de chipoter dans les « boites » et de découvrir, qui sait, la perle rare à prix modique !



Soizic vient de sa province, où elle a été élevée tant bien que mal par ses grands-parents, tous deux alcooliques, après l’abandon dès sa naissance par sa mère. Elle se rend à Paris, vivre sa vie, tant bien que mal, encore une fois.

Munie d’un numéro de téléphone, celui d’un cousin inconnu, elle servira « d’ouvre-boite » à celui-ci, bouquiniste, càd de remplaçante, tout simplement. Elle prend goût à cette activité, et tant mieux pour elle, car du côté familial et psychologique, ce n’est vraiment pas ça !



La (re)construction de cette jeune fille abîmée par la vie ne m’a pas particulièrement passionnée, je n’ai pas accroché au style de l’auteure, et je me suis laissée gagner par l’atmosphère ambiante, morose et pessimiste. Non, ce n’était pas le moment pour moi d’apprécier ce roman où Paris est un refuge pour chats éraflés et non une fête.

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Les Chats éraflés

La précarité, c’est d’être sur le seuil de la pauvreté, du dénuement, au bord d’un précipice dans lequel on peut basculer à tous moments, sur un accident, un drame, un mauvais choix.

Soizic a décidé de quitter ses grands-parents et de monter à Paris où vit sa mère, qu’elle n’a pas vue depuis son enfance. Prise de risques maximale.

« Abandonnée au milieu de ce désert peuplé qu'on appelle Paris », dit Violetta dans la Traviata. Paris, on s’y perd facilement, à moins qu’une bonne âme vous empêche de sombrer. Dans le cas de Soizic, il s’agit du cousin, bouquiniste sur le quai Montebello, dont elle devient suppléante. Son apprentissage au grand air permet au lecteur d’en savoir davantage sur ce métier méconnu, respecté, mystérieux, souvent ingrat. Un métier pas facile, bouquiniste, « c’est se lier à la vie à la mort aux trottoirs et aux livres, jurer fidélité à la caste des marginaux, des indépendants, des individualistes, des solitaires, des ensevelis sous la foule, de ceux qui paient cher la liberté ».

La liberté, voilà le thème du premier roman de Camille Goudeau. Son héroïne, Soizic, est une jeune femme de son temps, qui ne s’embarrasse ni du sexe ni des sentiments. Elle découvre, avec stupeur, que la liberté la plus grande mène à la solitude la plus extrême. Ni Dieu, ni maître ? Fadaises. On peut s’inventer les dieux et quant aux maîtres, le secret est d’en avoir plusieurs pour ne pas finir asservie.

Ce premier roman est agréable, malgré ses faiblesses. Il m’a fait découvrir la vie des bouquinistes et m’a donné envie de retourner sur les quais de Seine, devant Notre-Dame, pour chiner un vieux classique.

À noter la page 163, très pertinente, sur ce que la littérature contemporaine est devenue.

Bilan : 🌹

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Les Chats éraflés

Merci Bookycooky pour m'avoir fait connaître Zoizic personnage principal du premier roman de Camille Goudeau qui, elle aussi dans la vie, est bouquiniste (on se le répète ce mot, il est tellement joli). Cette jeune et grande fille (1m80) traîne son grand corps chez ses grands-parents qui l'ont élevé, sans grand espoir de perspective future. Envie de rien, déjà désoeuvrée par la vie entre son papy délirant et sa mamie alcoolique. À 22 ans elle se décide à se bouger et débarque à Paris dans une chambre de bonne et va à la rencontre de la seule adresse qu'elle a dans la capitale, celle d'un cousin inconnu. Ce dernier côtoie sa mère qui l'a abandonnée à l'âge de six ans. Son métier ? Bouquiniste.

C'est frais, sincère, moderne, actuel. Un bon bouquin d'une jeune bouquiniste. ⭐️ ⭐️ ⭐️ ⭐️
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Les Chats éraflés

A quatre ans, Soizic a été abandonnée par sa mère et élevée par ses grand-parents, excentriques et alcooliques.

A 22 ans, elle décide de les quitter pour partir à Paris où elle rencontre un cousin qu'elle ne connaissait pas et qui est bouquiniste.

Elle loge dans un hôtel sordide, ne trouve pas d'emploi et demande à son cousin de l'embaucher.

Commence alors sa carrière de bouquiniste.

C'est une découverte très intéressante du métier de bouquiniste.

C'est aussi une belle balade dans Paris.

Mais c'est surtout le beau portrait d'une jeune-femme sans repères, écorchée vive, doutant d'elle-même, se mêlant difficilement aux autres.

Elle est en même temps passionnée et révoltée.

Elle rencontre quand même sa mère mais là aussi c'est décevant.

Heureusement qu'elle est sauvée par les livres et son nouveau métier.

Outre Soizic, toute une galerie de personnages originaux émaillent l'histoire.

Si au début, j'ai été un peu sceptique quant au style, je me suis bien vite laissée entraîner dans le sillage de Soizic.

Elle est attachante et désarmante.

C'est un roman sensible, touchant où l'humour a sa place.
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Les Chats éraflés

Enfin une pépite !

Depuis ma lecture chagrin de Celle que je suis, je voulais lire quelque chose de léger et de gai. Comme je n'aime pas trop les romans Feel good, j'ai pris un livre au hasard de ma PAL.

Et j'ai bien fait.

Allez-y, c'est une trop belle occasion de prendre vraiment du plaisir avec un livre.

Je l'ai lu en 24h, je n'ai pu le lâcher.

Encore un chagrin ; je l'ai terminé et les persos me manquent déjà, avec une angoisse de séparation, (vous savez quand nos mères nous laissaient à la maternelle le matin...).

Extraordinaire premier roman (zut, j'aurai bien lu un autre ouvrage de cette auteure).

Soizic est très touchante, elle quitte papy et mamie en Touraine pour aller à Paris.

Elle se débrouille, elle galère, l'hôtel dans la goutte d'or, pas beaucoup d'argent, mais elle a fui, Soizic. D'ailleurs elle ne fait que ça...fuir.

Elle ne supporte plus ses grands-parents, la grand-mère picole sévère, et le papy est psychotique. Elle a été élevée par eux, sa mère l'ayant abandonnée à la naissance.

Au départ, j'ai ri franchement, car ce livre, malgré le sujet, est drôle.

Et puis au fur et à mesure, on rit jaune.

Soizic est en morceaux, elle revoit sa mère à Paris, saoule comme un polonais, qui la rejette une fois de plus, et Soizic, elle dort deux jours, ne veut plus se lever, est en miettes, un abandon de plus.

Elle devient bouquiniste aidée par son cousin, Bokné.

Ah les personnages, tout un poème !!

Aziz amoureux transi de Soizic, Camille la mère (tiens c'est drôle elle porte le même prénom que l'auteure..), Jacqueline la grand-mère, Catherine une bouquiniste renfrognée tout le temps, bourrue mais un coeur d'or.

Ce qui infiniment triste, finalement, c'est que sa mère lui dit qu'elle ne s'excusera jamais. Et oui, il faut savoir que la "mauvaise mère" ne demande pas pardon, non, on peut toujours attendre.

Alors elle va très mal, Soizic, elle boit, elle vomit, elle a le mal de mère.

Elle fait n'importe quoi. Elle souffre.

Pas facile le manque de mère....

On s'anéantit, on redevient des morceaux, des morceaux dont "on"n'a pas voulu, on s'écorche exprès, on longe les murs en crachant sa haine, on n'est plus rien quand sa mère n'en ai pas une.

Ce livre m'a beaucoup touché, à plusieurs reprises.

C'est bête, mais le mal de mère ne disparaît pas avec un Motilium, non non, ça ne passe jamais finalement, il faut, comme la courageuse Soizic, se faire une raison.

Mais parfois, la raison s'égare. On ne sait plus où on l'a mise, cette satanée raison...

Un gros coup de coeur.

Magnifique premier roman.

Bravo Camille.

Et merci.





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Les Chats éraflés

"A Paris, dans la grande ville, être seule, c'est pas pareil qu'ailleurs. La foule, du monde au-dessus, en-dessous, sur les côtés. J'ai plus de repères, je les entends, je les vois et je les sens tous mais près de moi, accroché à moi, il n'y a personne. C'est du vide, une chute dans les branches, ne pas pouvoir les attraper. C'est un manque des autres quand ils sont partout. Ce n'est plus comme être seule à la campagne, là où il n'y a personne dans qui se regarder. (p95)"



Soizic, provinciale de 22 ans se cherche et comme sa relation avec ses grand-parents maternels qui l'ont élevée n'est pas au beau fixe (il faut avouer que les deux personnages sont assez "spéciaux") et que l'avenir qui s'offre à elle est loin de la séduire, elle décide de tenter sa chance à Paris, ville pour elle de tous les possibles. Après une tentative comme hôtesse, elle va devenir bouquiniste et découvrir que Paris a d'autres visages, parfois loin de ce qu'elle avait imaginer. Elle y retrouvera un amour aléatoire, Zonebbu, un cousin, Bokné, qui lui mettra le pied à l'étrier mais surtout elle va se chercher et pour se trouver il faut qu'elle mette les compteurs à zéro, qu'elle comprenne qui est sa mère, pourquoi elle s'est tenue à distance de sa vie depuis sa naissance et pourquoi pas la retrouver.



Il y a  hôtel où l'eau ruisselle, il y a les bouquinistes, comme Catherine, qu'elle va apprivoiser et qui lui fera découvrir les ficelles du métier, il y a des livres et des Tours Eiffel qui se vendent mieux que les livres parfois surtout si elles sont moches et puis il y a Soizic qui garde le cap, malgré l'alcool, malgré l'amour, les désillusions et l'argent qui lui fait défaut. 



Les chats éraflés c'est à la fois Soizic mais également toute une galerie de personnages qui sont égratignés par la vie : ils sont là, ils tiennent encore debout, vacillent, lèchent leurs blessures ou les cachent. Soizic, elle, n'a pas les codes, elle a été élevée sans point d'appui, sans repère et lorsqu'elle décide de prendre sa vie en mains, d'être indépendante et libre elle va comprendre que pour y arriver il faut qu'elle plonge au plus profond d'elle-même afin de découvrir qui elle est et ce qu'elle veut. Et si ce qu'elle cherche n'était pas autre chose...



"Il a raison, je l'envie un peu, je me dis qu'au final ça doit être agréable. Sangloter régulièrement. Moi je ne pleure plus. (p66)"



J'ai découvert Camille Goudeau lors de son passage à La Grande Librairie où sa douceur, sa réserve pour parler de son roman, inspiré (en partie) par sa propre vie de bouquiniste, avait retenue mon attention. Elle désacralise l'image de Paris, de la vie qu'on y trouve quand on est jeune, sans argent, sans expérience et que l'on veut y trouver sa place. Une ville de possibles mais également de solitude.



Un premier roman sous la forme de roman d'apprentissage : apprentissage de la vie, de l'indépendance, de la construction où chaque pierre posée n'est pas forcément bien cimentée, où chaque jour est un combat à la fois pour assurer le quotidien, lutter contre ses propres démons, ses propres réflexes. Soizic est volontaire, elle ne cède pas à la tentation du formatage de la capitale, de ses dangers mais elle en observe les codes, les clans.  Mais la solitude a ses revers et il y a un moment où il faut accepter ou saisir l'opportunité qui vous est offerte.



J'ai aimé la manière dont Camille Goudeau, sans complaisance, décrit la difficulté à se construire quand on ne peut compter que sur soi-même par la force des choses, par la force de la vie ou par une sorte d'orgueil. J'ai aimé la manière dont elle peint ses personnages, elle leur donne non seulement vie mais également consistance, présence avec une plume à la fois douce, sensible mais réaliste avec quelques égratignures sur la faune parisienne, ses réseaux, ses ambiances mais également ses grandes solitudes.



J'ai beaucoup aimé. Un premier roman prometteur.
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Les Chats éraflés

Soizic a 22 ans et vit chez ses grands-parents en Touraine. Elle a été abandonnée par sa mère. Elle sait que celle-ci vit à Paris. Elle décide d'aller vivre à Paris, ne connaissant qu'un homme et son cousin qui exerce le métier de bouquiniste sur les quais. Elle va galérer à Paris et apprendre à connaître et apprécier le métier de bouquiniste. Elle va aussi revoir sa mère. Un roman original , un ton un peu désespéré.
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Les Chats éraflés

J'ai vraiment beaucoup apprécié ce premier roman. Très touchée par la langue imagée de Camille Goudeau. Son écriture à la fois sombre et fraiche détale et nous saisit au galop.



J'ai aimé cette histoire et le personnage de Soizic. La peinture de la déglingue familiale avec alcoolos à tous les étages, sur fond plutôt classieux.



Soizic fuit la Touraine et ses grands parents pour Paris, par défaut..

Son extrême solitude,sa ténacité, son regard d'entomologiste sur tout ce qui l'entoure nous étreignent .



Grâce à elle nous découvrons le monde des bouquinistes , la quotation des différents auteurs en occasion,une confrérie pas toujours fraternelle...



Un excellent moment de lecture, un jeune talent à suivre .
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Les Chats éraflés

Gros coup de cœur pour ce roman qui nous raconte la transformation d'une jeune fille de 22 ans un peu perdue qui quitte ses grands-parents abimés et alcooliques. Elle choisira Paris, espérant vivre quelque chose de différent, trouver un emploi, s'installer, découvrir, grandir, mais en a-t-elle vraiment envie, en a-t-elle le courage et va-t-elle réussir ?



Camille Goudeau nous raconte avec beaucoup de talent le départ de Soizic, ses débuts à Paris, sa solitude à l'arrivée, ses difficultés à s'intégrer, à se loger, à trouver un emploi, à vivre en somme dans un univers dont elle ne maitrise pas encore les codes.



Ce lire est également l'occasion d'une fantastique plongée dans Paris et dans l'univers des bouquinistes, d'une immersion dans l'atmosphère des quais de Seine et de le révélation de quelques secrets sur ce qui se cache au fond des célèbres boites vertes.



Les chats éraflés, c'est enfin l'histoire des rencontres de Camille qui a vécu seule des années avec ses grands-parents après avoir été abandonnée par sa mère partie elle-même pour la capitale : ses logeurs qui tiennent un hôtel dans le nord-est de Paris, son cousin bouquiniste qui lui apprendra le métier, le peuple des quais, des anciens amis, des nouveaux aussi, les touristes omniprésents dans le fond du tableau et finalement l'image de sa mère qu'elle pourrait avoir l'occasion de retrouver. Une fantastique galerie de portraits et la description d'une lente ouverture aux autres, vécue intensément en essayant de refermer une blessure qui provoque chez elle des doutes récurrents sur sa valeur et sa légitimité.



Je l'ai lu d'une traite, happé dès les premières pages par le style simple, clair et moderne de l'auteur. Le rythme du roman nous fait pénétrer dans l'esprit de Soizic et vivre avec elle sa transformation et le choix qui lui ouvrira le passage à une nouvelle étape de sa vie.



Un fantastique premier roman que je recommande vivement. J'attends avec impatience les suivants.
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Les Chats éraflés

Une très belle surprise ce premier roman de Camille Goudeau…



Enfin un livre qui ne m’a pas ennuyée un seul instant. On est transportés dans le monde d’une jeune femme paumée et cabossée par la vie… Ce livre m’a fait penser très fort à « la vie devant soi » de Romain Gary.



On découvre aussi une facette du métier de bouquiniste et des êtres bancales… dans ce Paris où les êtres se croisent et s’ignorent… parmi ceux et celles qui n’ont pas eu la chance d’avoir été désirés et encore moins aimés…



Les soirées alcoolisées et enfumées nous désolent… on aimerait tant que la jeune héroïne échappe à l’hérédité familiale… et qu’elle s’aime davantage, car elle ne sait que penser de son reflet dans son miroir…



Non, ce livre ne laisse pas indifférent, roman que je conseille vivement et j’ai hâte de lire le prochain…
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Les Chats éraflés

Tout est en 4 de couverture et pourtant c'est un vrai plaisir, un véritable régal que de lire ce roman rédigé a la première personne comme le serait un récit vécu.

Quand on sait que l'autrice est bouquiniste à Paris comme son héroïne on se demande, forcément, s'il ne s'agit pas d'une autobiographie.

Et on la suit avec empathie, cette jeune héroïne qui improvise une 'montée' à Paris et se démène entre futur à construire et passé à composer, cherchant à ne dépendre de personne pour s'extraire de ce qu'elle craint être une malédiction, l'alcool avec lequel elle flirte pourtant.

Il y a:

La fuite de sa province où elle a grandi chez ses grands-parents maternels ou les addictions ruinent ses espoirs,

L'arrivée à Paris et sa quête d'un travail qui permettra de régler le loyer de la miteuse chambre d'hôtel dans laquelle elle 'échoue'.

La famille qu'elle va découvrir, surtout son cousin qui orientera sa destinée professionnelle en lui faisant connaître le milieu des bouquinistes des bords de Seine,

Sa mère qui ne s'est jamais occupé d'elle mais qu'elle rencontre sans vraiment la chercher, consciemment,

Les errances, les expériences, les échecs, les rencontres...

Et un style, vrai, brut mais riche, sans artifices pourtant multiple.

Beau moment de lecture que je recommande vivement !

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Les Chats éraflés

Soizic, jeune femme de 22 ans ne supporte plus l'atmosphère chez ses grand-parents. Abandonnée par sa mère, ces derniers l'ont élévée mais leur addiction à l'école les rend insupportables. Un jour elle décide d'aller à Paris avec quelques affaire, un peu d'argent et l'adresse d'un cousin bouquiniste.

Ce dernier, Bokné l'embauche comme "ouvre-boite", c'est à dire bouquiniste remplaçante. Ce métier lui plait et elle va petit à petit en apprendre les rouages et les codes. Elle va aussi s'émanciper, prendre seule des décisions et savourer sa liberté!

Un sympathique roman d'apprentissage avec un style très personnel!

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Les Chats éraflés

Je suis heureuse d'avoir lu ce roman. Il est splendide ! J'ai été portée par l'intrigue et bercée par Soizic, un personnage attachant et marquant. Ayant 23 ans comme elle je me suis retrouvée dans son quotidien et ses difficultés.

Camille Goudeau écrit très bien. Elle a un style à elle, moderne, poétique et dynamique.

Je le recommande déjà à tous mes amis !
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Les Chats éraflés

Les chats éraflés est un court roman qui retrace le parcours d’une jeune femme, Soizic, qui quitte sa Touraine natale pour rejoindre Paris, seule. Elle se bat pour prendre son indépendance et trouver sa voie.



On plonge alors avec elle dans ses interrogations de jeune adulte (je pense qu’on est tous passés par là). Totalement perdue dans la vie, elle n’est pas aidée car elle doit composer avec une famille qui la délaisse, une mère absente, et un alcoolisme héréditaire. On comprend que c’est surtout l’absence de sa mère qui perturbe Soizic, et elle va chercher inconsciemment à la retrouver.



Une fois sur Paris, la jeune femme va rejoindre un lointain cousin sur les quais de Seine et s’improviser bouquiniste, cet aspect-là m’a séduit, j’ai apprécié l’ambiance de ce milieu, les références littéraires (tout le monde ne cherche que Harry Potter, Le Petit Prince ou Jules Verne !), et découvrir certaines réalités sur ce métier. Soizic se retrouve en compagnie de personnages secondaires hauts en couleurs.



Les chats éraflés fut une lecture agréable, avec un style fluide, et des propos tantôt drôles, tantôt tristes. Un premier roman très touchant.

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Les Chats éraflés

J'ai apprécié la découverte du petit monde des bouquinistes de Paris de bords de Seine que je ne connaissais qu'en tant que touriste (à l'instar du petit monde des portraitistes de la place de Tertre : si vous connaissez des ouvrages à ce sujet, je suis preneuse... Désolée, je m'égare). À travers ce roman, c'est toutefois un Paris morose, jaunâtre et pessimiste qui m'a mise mal à l'aise, moi qui vois et vis Paris avant tout comme un lieu lumineux, magique et vivifiant. L'histoire de cette jeune fille abandonnée par sa mère, se débattant avec ses blessures et les failles familiales, souvent perdue dans ce monde aride m'a assez bouleversée. Comment l'aider ? La vie lui a donné quelques coups de pouce, suffisants ? Un goût amer reste après cette lecture, et le style familier ou "brut" ne fait que renforcer cette sensation. Je n'étais peut-être pas prêtre à rencontrer ces chats éraflés, mais il est sûr que ce roman restera dans ma mémoire.
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