Citations de Caroline Quine (198)
Avant de quitter la librairie, Alice téléphona au commissaire ; elle lui dit combien elle regrettait que les suspects n'aient pu être appréhendés. Il lui répondit avec philosophie :
« La vie des détectives comporte de nombreuses déceptions ! Mais il ne faut jamais se considérer comme battu. »
- Les menaces ne m'impressionnent pas, dit Alice. Les gens qui écrivent des lettres anonymes sont toujours des lâches et je n'ai pas l'intention de me laisser intimider par un poltron !
- Oh ! Ned, s'écria soudain Bess, en regardant le visage du jeune homme avec effarement, que vous est-il donc arrivé ?
- Pas grand chose, répondit Ned en riant, sinon que je viens de passer une toute petite demi-heure avec Alice Roy. Et voyez dans quel état je suis à présent !
Mlle Glenn se dirigea sans hésiter vers une galerie inconnue d'Alice et qui aboutissait à une petite salle en cul-de-sac. Là, elle se mit à explorer l'une des parois à tâtons. Au bout de quelques instants, elle découvrit ce qu'elle cherchait : une pierre rectangulaire encastrée à hauteur d'homme. Du bout des doigts, elle fit jouer un ressort invisible. On entendit un léger déclic, puis Mlle Glenn saisit un anneau plaqué sur la pierre, et tira à elle. Le bloc pivota lentement, massif, solide, comme la porte d'un coffre-fort, en démasquant une cavité profonde qu'occupaient plusieurs cassettes métalliques.
Elle prit dans sa main un petit objet rond, le nettoya du mieux qu'elle put dans l'eau boueuse.
- Une turquoise! Exactement comme celles de votre collier, Wouanna!
Avant que l'indienne ait pu saisir la perle, Bess hurla:
- Alice, jette cette perle! Jette-la tout de suite! Elle porte malheur!
Elle avançait vers l'objet quand l'eau afflua soudain avec impétuosité. Le courant la renversa et l'emporta comme un fétu de paille dans la rivière souterraine.
- Est-ce que je pourrais décoller aujourd'hui ? m'enquis-je. Je me sens prête !
[...]
- Je ne vois pas ce qui t'en empêcherait,
[...]
- Génial ! m'exclamai-je, éberluée par sa versatilité : sa pédagogie variait radicalement d'une séance à l'autre.
Il demande à Alice de marcher jusqu’au fond de la pièce.
– Détendez-vous. Maintenant, tournez et revenez vers moi.
Le sourire qui s’épanouit sur son visage montre qu’il est satisfait de son mannequin improvisé. Un peu plus tard, il l’escorte vers la scène. Alice entend une voix annoncer dans le micro :
– Voici maintenant la robe « Nuit d’été », création de l’immense Richard Reese !
Puis quelqu’un la pousse vers le podium.
- Un peu de volonté, voyons! Prends exemple sur moi.
- Bel exemple en vérité! répliqua Bess. Un manteau, deux robes, trois paires de bas, un agenda en crocodile... C'est cela que tu appelles sans doute te dominer!
Alice regarda maria d'un air étonné.
- vous voulez dire que le trésor serait toujours ici?
[...] ... Elle se coucha, souffla la bougie, mais ne s'endormit pas tout de suite : elle resta immobile, perdue dans ses pensées. Les stores étaient levés, la lune éclairait la pièce et Alice regarda les ombres des arbres danser sur les murs blancs de sa chambre.
- "Ce sont sûrement là ces fameux fantômes qui ont tant effrayé Rosemary et Floretta,"se dit-elle.
Au bout d'une demi-heure, elle s'endormit, d'un sommeil léger toutefois. Au milieu de la nuit, elle se réveilla, ne put retrouver le sommeil.
- "Voyons, qu'est-ce qui me prend," se demanda-t-elle, perplexe. "Tout comme si je pressentais que quelque chose va m'arriver !"
La demeure était muette comme une tombe. Mais ce silence, lourd de menaces, l'inquiétait.
- "Allons, allons," dit Alice, se morigénant elle-même en sentant un frisson lui parcourir le dos.
Elle ferma les yeux, mais le sommeil ne vint toujours pas. Recourant à un vieux procédé, elle compta des moutons ... Tout fut inutile. On eût dit qu'une force étrangère l'obligeait à rester aux aguets. Elle se tournait et se retournait dans son lit.
Ayant enfin réussi à s'endormir, elle fut réveillée brutalement. Que se passait-il ? Elle se redressa et tenta de voir à travers l'obscurité.
Soudain, un cri perça le silence de la vieille maison. Il provenait, semblait-il, du rez-de-chaussée. Un choc sourd lui succéda, puis un hurlement à vous glacer le sang. Et le silence retomba, plus sinistre que jamais. ... [...]
N'y pensez plus, ma jeune amie. Il nous arrive à tous d'oublier des choses de temps à autre, oui, à tous... même, ajouta-t-il en lui caressant la main, à la meilleure des détectives ! (p.248)
Qui d'autres que l'oncle John aurait pu inventer un tel système de coffre-fort ? Et cela alors qu'il en possédait un !... Le fantôme avait-il eu vent de l'histoire ? S'était-il déjà approprié plusieurs billets ? (p.35)
[...] ... - "Curieuse mission, qu'on m'a donnée là !" soupira Mr. Roy en se tournant vers sa fille. "Imagine-toi qu'il me faut trouver la clef d'une énigme dans ces feuilles jaunies."
Tout en parlant, James Roy sortait de son portefeuille un paquet de lettres entouré d'un ruban bleu fané.
- "De quelle énigme s'agit-il ?" demanda Alice en regardant son père se battre avec le nœud.
- D'œuvres musicales disparues.
- Des œuvres musicales ! De quel genre ?
- Des chansons populaires inédites. Cette affaire m'ennuie, je l'avoue. Il me déplaît en particulier d'avoir à parcourir des lettres qui ne m'étaient pas destinées. Mais il le faut bien ..."
Alice sourit. Son père était un avoué dont la réputation n'était plus à faire ; on ne comptait plus les succès qu'il avait remportés, au cours de sa carrière, dénouant des intrigues compliquées, avec, certes, beaucoup plus d'adresse qu'il ne dénouait se ruban, se dit Alice, amusée.
- "Parle-moi un peu de cette nouvelle affaire dont tu t'occupes," insista-t-elle, sa curiosité éveillée. "Je pourrais peut-être t'apporter mon aide.
- J'en suis convaincu," répondit son père.
Il regarda avec tendresse cette charmante jeune fille aux yeux bleus dont il s'enorgueillissait d'être le père. S'il était fier de sa beauté, il l'était plus encore de ses qualités de cœur et d'intelligence ; elle s'était acquis une grande renommée de détective amateur en allant au secours des innocentes victimes d'individus sans scrupules. Depuis la mort de Mrs Roy, survenue plusieurs années auparavant, une grande affection unissait le père et la fille ; ils ne se cachaient ni les joies ni les peines qui tissaient leur vie quotidienne. ... [...]
Deux facteurs avaient joué un rôle déterminant dans sa vocation précoce : son désir de venir en aide à ceux que des individus sans scrupules dépouillaient de leurs biens, et l'admiration que lui inspirait son père, James Roy, avoué de grand renom, spécialisé dans les affaires criminelles. (p.6)
Quand les amies quittèrent le commissariat avec leur interprète, Bess se mit à rire.
- Tu as entendu, Alice ? Fini le travail de détective ! Cela veut dire que nous allons être obligées de prendre des vacances. Un rêve devient réalité !
Elle considérait l'horloge d'un air rêveur. Ce n'était en effet qu'une vieillerie fort quelconque, mais qui possédait aux yeux de la jeune fille un attrait incomparable. Comment expliquer à Grâce et à Millie pourquoi cet objet était pour elle d'un si grand prix ? Cela semblait impossible à dire.... Mais tandis qu'Alice regardait le cadran peint de fleurs naïves et le fronton à l'ancienne mode où des croissants de lune dansaient la ronde autour du soleil, il lui semblait revivre les péripéties de sa récente aventure.
- Connaîtrai-je jamais des heures aussi palpitantes ?» songeait-elle.
Ainsi perdue dans sa rêverie, Alice était bien loin de se douter qu'il ne se passerait guère de temps avant qu'elle ne se trouvât entraînée dans une affaire encore plus mystérieuse que celle du testament de Josiah Crosley. Et pourtant, la jeune fille ne pouvait se défendre d'un obscur pressentiment :
- Qui sait ce que sera l'avenir ? » se disait-elle.
S'arrachant enfin à ses pensées, Alice se tourna vers Grâce et Millie.
- Voici le trophée de ma première victoire, reprit-elle. Je ne m'en séparerai jamais.... Qui sait si ce précieux souvenir de l'affaire Crosley ne m'apportera pas la promesse d'autres aventures, plus passionnantes encore !
Je vous en prie, mademoiselle Roy, implora Rosemary, prenez cette affaire en main. Nous serons trop heureuse de vous payer ce que vous demanderez.
- Mais je ne suis pas un détective professionnel, protesta la jeune fille embarrassée.
- Oh ! ne vous en défendez pas. Nous avons beaucoup entendu parler de vous et des exploits qu vous accomplissez dans ce domaine. Je suis sûre que vous pouvez nous aider. Je vous en prie, ne dites pas non.
Le lendemain matin, tout le monde se leva de bonne heure. Mme Hardy déclara qu'elle n'était pas tranquille et que cette entreprise ne lui plaisait pas mais elle n'essaya pas de détourner les jeunes gens de leur projet.
Le monde est plein d’escrocs et de gens sans pitié qui profitent des veuves et des orphelins !