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Citations de Caroline de Mulder (162)


Enfin, pour finir, tout le monde était dehors, sauf la police, cherchez l'erreur! C'est que Monsieur a des relations. Monsieur est au mieux avec le commissaire De Vloo, qu'on achète pour pas cher et qui ferme les yeux, alors que le reste du monde les a grands ouverts.
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[...] tous ces braves gens pensent que la joie doit être punie et qu'ils seront récompensés pour leur vie monotone.
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Elle ne se doute pas qu'il lui reste neuf minutes, avant que la maison s'effondre tout entière, que les murs et les pierres se détachent et retournent vers la terre.
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La vie est liquide et chaude, la vie est molle, elle s'en va. Il commence déjà à sécher sur ses os et quand la vie l'aura quitté tout à fait, il va devenir raide et aride et rejoindre la pierre, il sera enfin dur comme son coeur, et pur comme la mort.

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Les murs déteignaient sur mes mains, se déposaient sur ma peau. Debout sur une chaise je touchais le plafond. La limite où la tapisserie finissait, tout en haut, soulevait le cœur: ça partait comme de la peau pourrie, on voyait clairement que derrière la tapisserie le mur était carré, se colorait légèrement de jaune, de vert et même de plaques roses rouge vif, je pensais à l’endroit où la chair se détache des os. J’ai passé des heures, mais au final je n’ai récuré que mes doigts, tout mordus par le détergent, rougis et vieux, des mains de vieille, trop de veines et trop d’os, la maison se faisait les griffes sur moi.
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Lui, c’était les grandes causes. Max avait choisi de ne pas se taire. De parler pour ceux qui n’avaient pas de voix. Vous sauriez tout, ce que vous préféreriez ne pas entendre, il vous le dirait tant et plus, sur tous les toits haut et fort à corps à cris à tu et à toi. Max m’avait habituée aux grands mots qui font monter les larmes. Car chez nous tout est grand, les mots, les gestes, la vie, les sentiments, et tout brille, mille feux monts merveilles. Je ne comprenais pas tout, mais en moi ça résonnait. Surtout, j’avais compris qu’il était de ce bois-là, il disait Max, le sale bois dont on fait les héros. Et moi je le regardais sans mesure j’avalais tout ce qu’il me disait j’en redemandais j’en reprenais s’il te plaît, ressers-moi serre-moi fort. Parfois je perdais le fil, un rien me prend, un rien m’arrache, et il n’aimait pas ça, mais il ne faut pas m’en vouloir Max, d’avoir la tête ainsi défaite, une tête facile à tourner, je ne pensais qu’à tes bras.
Avec les journalistes, il commençait toujours pareil: en ce moment même, x millions de personnes dans le monde croupissent en prison sans procès. Et le journaliste revenait à la charge, mais Max répétait les millions de personnes qui croupissaient, en ce moment même, s’il comprenait bien ce que ça voulait dire, pouvait se l’imprimer, le répéter autour de lui. Max disait: Comprenez-vous ce que cela veut dire. Pouvez-vous vous. L’imprimer. Le. Répéter.
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"Le tango rend le sourire aux plus tristes"
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... "Le homard. Y a deux moitiés...."

(...)

"C'est quoi ce truc. Putain y les pèlent pas, à ce prix-là. Tu sais comment on fait, toi ?
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Et en ces temps de guerre, la vie fragile d'un enfant n'est faite que pour s'éteindre comme une bougie entre le gras du pouce et l'index.
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[...] et est-ce vraiment un mensonge, quand on espère de tout son cœur dire la vérité?
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Il n’y a pas d’un côté le bien, de l’autre le mal, il y a de longues glissades dont on ne se relève pas, et des passages quelquefois imperceptibles de l’un à l’autre. Quand on s’en rend compte, il est déjà trop tard. Cette question m’obsède, revient sous des formes toujours nouvelles, comme si elle était infinie. Choisit-on le mal ou est-ce lui qui nous choisit ? J’étais bonne, mais pas du bon côté ?Ne pensons-nous pas tous être du côté de la lumière ? 
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Sent des mains lui saisir les bras, le soulever, le sortir de la caisse, entend des voix, beaucoup de voix ou alors c’est qu’elles résonnent comme dans une cathédrale. Distingue une odeur intéressante. Du chocolat, qu’on lui tient sous le nez. Il ouvre grand les yeux et le mange, mange presque ses propres doigts, le regard dans le ciel. Le ciel est un éblouissement, Marek est enveloppé de la tiédeur d’une fin de printemps magnifique. Lorsqu’il se relève, le prennent à la gorge les effluves du parc, un mélange de jasmin sauvage, d’aspérule et de violette, il vacille, devant ses yeux tout devient noir, puis le monde s’ouvre de nouveau et il fixe trois hommes, des soldats américains très jeunes, encore plus jeunes que lui, qui remontent dans leur blindé. 
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Elle le laisse prendre Arne, mais se tient à l’écart. À l’écart de tout et de tout le monde. Et aussi de cet homme qui lui inspire de la répulsion. Quelque chose dans son odeur, ses yeux, le grain de sa peau. Quelque chose de maladif dans l’aspect de son épiderme. Sa maigreur, son haleine. Son visage asymétrique. Il ressemble à la mort. Il ressemble aussi au souvenir de sa propre humanité. Au temps où elle gardait du pain pour un étranger qui l’avait bousculée. Elle n’éprouve envers lui aucune colère, alors que c’est sans doute la seule émotion qui la fait tenir debout. C’est aussi celle qu’exprime son visage ardent, la brûlure semblait superficielle mais n’a pas guéri, ne guérira pas, elle le sait, jamais le sang qui lui bat maintenant dans la peau ne retournera dans ses veines. 
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À la fin quand ils le lui ont pris il ne pesait plus que trois kilos et des poussières. Chaque fois qu’elle soulève un paquet de sucre ou de farine ou n’importe quoi d’autre,elle pense à lui, à ce qu’il pesait dans ses mains et dans ses bras, au ressenti de ce poids-là. Et elle se demande combien il pèse maintenant, que pèse donc ce qu’il reste de lui. Ça
l’obsède, elle ne pense qu’à ça et bien sûr elle n’en dit rien à personne.
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Grâce à vous, chères mères, qui êtes vom besten Blut, du meilleur sang, et avez su choisir un partenaire de valeur supérieure du point de vue racial, il suffira de quelques générations pour faire disparaître de notre Allemagne toute trace de sang impur. Un siècle tout au plus. Nos Heime sont conçus pour qu’y naissent les plus magnifiques éléments de notre race : vos enfants. Notre religion, c’est notre sang.
Aussi, je vous remercie, chères mères. La maternité est la plus noble mission des femmes allemandes.
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Il lui dit qu’il va l’épouser. Il jure, sur son honneur. Sur son uniforme. Il jure qu’il l’aime, que c’est la première fois, et il pleure, peut-être aussi parce qu’il est très jeune et que sans doute il ne rentrera jamais chez lui. Elle dit d’accord, elle aussi, mais ils ne peuvent pas se marier. Pour le moment c’est impossible. Elle dit qu’ils vont attendre, la fin de la guerre. Elle l’attendra toujours, et elle aussi elle jure.
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« Il n’y a pas d’un côté le bien, de l’autre le mal, il y a de longues glissades dont on ne se relève pas, et des passages quelquefois imperceptibles de l’un à l’autre. Quand on s’en rend compte, il est déjà trop tard »
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Elle se lève tous les jours, et son corps chancelle, treillis trop fin colonisé par une plante grimpante qui devient trop lourde. Des os comme des brindilles creuses et nues étouffées par une verdure étrangère, et ses pas sont tout petits, et ses yeux manquent de lumière.
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Elle est devenue un creux rempli de ventre. Une terre qui sèche à mesure qu'un arbrisseau y pousse, et elle se meurt à mesure que sous sa peau son enfant naît. Une urne funéraire dans laquelle trempent des fleurs vives aux racines terrifiantes.
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La vie a cette sale propension à broyer la beauté. Rien ne survit mieux, pense-t-il, que les lâches et les crapules. Elle était enceinte, aussi. Et en ces temps de guerre, la vie fragile d'un enfant n'est faite que pour s'éteindre comme une bougie entre le gras du pouce et l'index.
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