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3.91/5 (sur 55 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1935
Biographie :

Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure (Sèvres), agrégée de l'Université (1959), docteur 3° cycle (EPHE 6e section) avec équivalence de thèse complémentaire, décembre 1966 ; docteur ès-Lettres en 1970 ; professeur titulaire (classe exceptionnelle) à l'Université Paris 7-Denis-Diderot jusqu´en septembre 2001 ; professeur émérite depuis cette date. Elle a été aussi Fellow au Woodrow Wilson Center for International Scholars, Washington D.C., (Février-juillet 1987); Fellow au Shelby Cullom Davis Center for Historical Studies, Princeton University (Février-juin 1992); Fellow au Humanities Research Centre, University of Canberra, Australie, (juin-août 1995)

Source : http://sfhom.free.fr
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intervenants : Pap NDIAYE, directeur général duPalais de la Porte Dorée - Musée national de l'histoire de l'Immigration, Catherine COQUERY-VIDROVITCH, professeure émérite à l'Université Paris Diderot Modération : Yasmine YOUSSI, rédactrice en chef Culture au journal Télérama Une enfance clandestine pour échapper aux persécutions antisémites des nazis et de leurs sbires. Une vie consacrée aux « terres africaines » dont elle a remonté le fil de l'histoire pour l'inscrire dans celle du monde, révélant au passage la réalité coloniale. Pionnière en la matière, Catherine Coquery-Vidrovitch a tant à raconter. Ce qu'elle fera ici en dialogue avec Pap Ndiaye, auteur d'une préface accompagnant la publication des discours de l'afro-américaine Sojourner Truth (1797-1883), fille d'esclaves, abolitionniste et militante du droit de vote des femmes.

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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L'histoire politique de l'Afrique s'inscrit dans une très longue durée tout en étant traversée par des moments particuliers de grande intensité, celle de la naissance des États ou de la transformation brutale des relations de pouvoir. Il n'est plus nécessaire de chercher hors d'Afrique des rois thaumaturges qui en auraient été les artisans. Ce sont d'abord les multiples routes interieures de l'Afrique qui portent et repandent les infléchissements et les innovations.
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La croyance que "les Noirs vendaient leurs frères" est absurde. Les Africains ne vendaient pas leurs "frères", ils vendaient des étrangers à leur terroir, à leur société, à leur État, donc des ennemis potentiels ou réels dont la couleur - qui n'étonnait que les Blancs - importait peu voire pas du tout. Car sur un continent relativement immense où tout le monde était noir ou à peu près, la notion de couleur ne créait aucune affinité particulière. Le racisme anti-Noirs est né en Afrique du Nord (avant de s’exacerber dans l'Atlantique) à partir du moment où la traite a commencé à se préciser avec le sud, alors qu'auparavant la majorité des esclaves étaient blancs; c'est la traite qui a engendré le racisme, et non le contraire. La traite a aussi créé au fil des siècles des conditions d'insécurité généralisée dans la plupart des régions subsaharienne. Cela favorisa le manque de confiance de chacun envers chacun, une guerre de tous contre tous, pouvant entraver la mise en place d'institutions solides et générant une méfiance considérable des populations. Ce sont des mentalités qui sont restées durablement présentes sur le continent.

- Les fondamentaux : Les nombres -
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[...] quelle que soit dans le monde la société concernée, on ne doit pas uniformiser la condition de l'esclave ; d'une part, dans toutes les sociétés esclavagistes, il y en eut des formes variées, les unes particulières, les autres proches des esclavages que l'on trouve dans d'autres parties du monde. Ainsi, dans le monde arabo-musulman, la complexité des parcours est extrême : au Maghreb, ou Occident arabe, et au Machrek ou Proche-Orient, la réalité n'est pas la même. Être esclave en Andalousie, à Médine ou en Irak recouvre des situations diversifiées qu'on ne peut expliquer par une seule caractéristique, celle de l' "esclavage musulman". Partout aussi, le statut général recouvre des conditions de travail extrêmement diversifiées, depuis l'esclavage de base soumis aux plus durs travaux [...] jusqu'à des cas de "réussites" sociales et économiques incontestables [...].

- Les fondamentaux : La réaction des esclavisés -
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La fuite devient le premier mode de résistance dans les colonies américaines. Il fallait pour ce faire beaucoup de courage et un élément déclencheur pour surmonter sa peur : par exemple le fait que le maître vendre une partie de la famille, la femme, le mari, les enfants, ou une injustice particulièrement intolérable. Fuite ou vengeance, comme l'assassinat du contremaître, interviennent à ce moment-là, quand cette petite sphère qu'on est arrivé à construire malgré tout et à laquelle on se raccroche dans cette vie si difficile est menacée. [...] Peu de troupes peuvent pourchasser les fuyards. La poursuite des fugitifs coûte cher, il faut armer des hommes, constituer des milices de colons, et même utiliser des esclaves pour partir à la recherche des marrons : certains le font avec la promesse d'être libérés s'ils capturent assez de marrons.

- La fuite et le marronnage -
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Catherine Coquery-Vidrovitch
Enfin, autant [le général] Leclerc appréciait les soldats maghrébins qu’il qualifiait en 1942 de « combattants superbes », autant il avait a priori les préjugés de son époque et de sa classe sur les Noirs. Ses commentaires auprès du général de Gaulle, dès décembre 1940, sont explicites : une « troupe noire ne possède une réelle valeur que moyennant un Européen pour dix indigènes ». Il récidive en 1942 : les tirailleurs de l’AEF sont « peu aptes à cette forme de combat moderne ». Un ancien combattant camerounais rapporte : « Leclerc était mauvais pour les Camerounais, [déclarant que] quel que soit le mérite du noir, il ne peut dépasser le grade d’adjudant-chef ». Ce n’est qu’en 1942 que les Africains commencent à accéder au grade de sous-officier. L’argument selon lequel ce sont les Américains qui auraient obtenu de Leclerc qu’il « blanchisse » ses troupes est valable en 1943, mais gageons que celui-ci n’eut pas eu trop de mal à accéder à leur demande. C’est à son corps défendant qu’il fit grand usage des troupes issues du Cameroun et d’AEF. (Catherine Coquery-Vidrovitch, « Jennings, Eric, La France libre fut africaine », Cahiers d’études africaines [En ligne], 219 | 2015)
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Ce livre corrige une des limites majeures de l’historiographie de la traite qui, en négligeant les relations directes entre Afrique et Amériques, par la traite dite « en droiture », a exclu de son champ d’investigation l’histoire de la moitié des esclaves ayant traversé l’océan, particulièrement dans sa partie sud
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L'insularité va laisser sa marque particulièrement cruelle sur l'esclavage africain. Sur des espaces limités, où l'océan rend la fuite impossible, va se constituer un milieu concentrationnaire où de part et d'autre domine la peur : du côté africain, celle des mauvais traitements, du côté blanc celle des révoltes. [...] Les Antilles constituent le milieu par excellence de la violence, seule arme de résistance active possible pour les Noirs, et surtout recours systématique des Blancs contre l'inquiétante majorité que constitue pour eux la masse de leurs esclaves. Pour assurer leur soumission complète, ils entendent les terroriser. Cette violence est d'autant plus accentuée qu'elle se développe en vase clos en milieu insulaire, pendant longtemps sans contrôle de l'État.

- Les Antilles au XVIIe et au XVIIIe siècle -
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Après leur tentative infructueuse d'utiliser les Indiens autochtones, les Anglais firent d'abord appel à tous ceux dont ils voulaient se débarrasser en Grande-Bretagne ; les pauvres et les indigents, les criminels et les condamnés à la prison. Cromwell contribua massivement à cette tentative, notamment en déportant après la guerre à la Barbade beaucoup d'Irlandais : prisonniers politiques et prisonniers de guerre. [...] L'introduction de la canne à sucre changea la donne. Car l'ensemble de ces migrants blancs, volontaires ou non, ne suffisait pas à la tâche. Les planteurs se mirent à acheter des esclaves africains, d'abord aux Hollandais et aux Portugais.

- Les Britanniques dans les îles -
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la « marchandise » n’était pas un objet quelconque produit par l’homme, mais l’homme lui-même
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C’est en se saisissant ainsi de la totalité de la chaîne de la traite qu’on se donne les moyens de rendre compte des spécificités de chacun de ses bouts et des maillons qui les connectent, ainsi que de l’unité de l’ensemble qui en fait un système
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