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Citations de Charles Bukowski (2091)


Pour s’en sortir dans une nouvelle, il faut du cul, beaucoup de cul, si possible.
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Les heures ont défilé, les cannettes de bière aussi (...) il y a eu aussi des moments de silence. durant lesquels chacun de nous s'est laissé envahir par ses pensées.
finalement Red a bondi sur ses pieds.
- bon, c'est pas tout ça, mon vieux, faut que je me rentre. mais quelle nuit d'enfer!
à mon tour, je me suis levé.
- tu l'as dit Red.
- putain, c'est bien vrai! allez à la revoyure.
- sûr vouais.
mais on semblait pas vouloir se quitter, comme si la nuit avait été réellement une grande chose.
- à te revoir, p'tit gars!
- d'accord, Bukowski.
je l'ai regardé contourner la haie par la gauche, cap sur Normandie, et Vermont, où il avait encore cette chambre pour trois, quatre jours. quand il a disparu, un vieux leste de lune a voulu participer à la tristesse de la scène et y est parvenu. j'ai refermé la porte, lampé un fond de bière éventée, éteint les lumières, rejoint mon lit et, une fois déloqué, je me suis glissé dedans, tandis que là bas, dans cette gare de triage, ils traversaient les voies pour se choisir un wagon, un endroit où dormir, où rêver d'une ville meilleure, d'un sort meilleur, d'un amour meilleur, d'une chance meilleure, de tout ce qu'il pouvait y avoir de meilleur. sauf que jamais ils n'y auraient droit, et qu'ils n'arrêteraient donc jamais de chercher.

c'est alors que je me suis endormi.

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Liberté

elle était à califourchon sur la fenêtre
de la chambre 1010 au Chelsea
de New York,
l'ancienne chambre de Janis Joplin.
il faisait 46°
et elle était speedée
et avait une jambe
dans le vide,
et elle penchait dangereusement et disait:
_Dieu, que c'est beau!
et puis glissa
et faillit disparaître,
se rattrapant au dernier moment.
c'était limite,
elle se rétablit et
vint s'allonger
sur le lit...
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A mon avis, c'est ça qui déglingue les gens, de ne pas changer de vie assez souvent.
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et que ce soit à
l’usine ou dans
la débine
je n’ai jamais pu éviter
les rejetés. ils me sont tombés
droit dessus et se sont attachés
à moi. et ils
le font encore.
tenez, dans le voisinage
il y en a encore un
qui vient de me mettre le grappin.
il pousse devant lui
un caddy
rempli d’un monceau de saloperies :
cannes brisées, lacets de chaussures,
emballages de pommes chips,
cartons de lait, journaux, porte-plumes…
« hé, buddy, comment keukchava ? »
je m’arrête et on cause
un moment.
puis je lui dis au revoir
mais une fois de plus
il me cavale après
et nous marchons dépassant
bars
et hôtels de rendez-vous…
« tiens-moi informé,
buddy, tiens-moi informé,
je veux savoir ce qui
se prépare. »
c’est mon tout dernier.
je ne l’avais jamais vu
parler à qui que ce soit
avant.
le caddy cliquette
un peu
derrière moi
puis quelque chose
en tombe.
il s’arrête pour
le ramasser.
et tandis qu’il se penche je
fonce vers
l’entrée de
cet hôtel vert au
coin de la rue
traverse le hall
à toute vitesse et
en ressors par l’escalier
de service et
je tombe sur un chat
en train de chier
avec un bonheur absolu,
et il me grimace
un sourire.
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tu reposes
à mes côtés
cette nuit
ma belle inconnue.

as-tu déjà vu
des documentaires
sur les carnassiers ?

ils montrent la mort.

et maintenant je me demande
lequel de nous
dévorera
l’autre
d’abord physiquement et
ensuite
spirituellement ?
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Charles Bukowski
Noël sert à rappeler à ceux qui sont seuls qu’ils sont seuls. À ceux qui n’ont pas d’argent, qu’ils n’ont pas d’argent. Et à ceux qui ont une famille de merde, qu’ils ont une famille de merde.
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Lui était un grand écrivain, moi pas. On se ressemblait pourtant, à première vue. Mais André savait l’art d’enfiler les mots, tandis que moi je croupissais des heures sur ma chaise, vissé devant une feuille blanche qui se payait ma tronche.
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Le truc le plus violent concernant la beauté
C'est s'apercevoir qu'elle a disparu
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[...] j’étais chez le dentiste l’autre jour
et je lisais cette revue médicale
et ils disaient
tout ce que t’as à faire
c’est vivre jusqu’à l’année 2020 après J.-C. et ensuite
si t’as assez de fric
une fois que ton corps lâche ils pourront transplanter ton cerveau dans un corps sans chair qui t’offrira
la vue et le mouvement – par exemple tu pourras faire du vélo ou n’importe quel truc de ce genre et aussi tu
n’auras pas besoin de t’enquiquiner à uriner ou déféquer ou manger – tu auras juste ce petit
réservoir de sang au sommet du crâne à recharger
environ une fois par mois – un peu comme l’essence
pour le cerveau.
Et t’en fais pas, il y aura même du sexe, ils disent,
seulement ce sera un peu différent (haha) tu pourras
la sauter jusqu’à ce qu’elle te supplie de lever le pied
(elle te quittera non plus à cause d’un manque
mais seulement d’un trop-plein)
c’est la partie transplantation désincarnée.

mais il y a une autre alternative : ils pourront
transplanter ton cerveau dans un corps vivant
dont le cerveau aura été retiré de manière à ce qu’il y ait de la place pour le tien.
seulement le coût de cette opération sera plus
prohibitif
sachant qu’ils devront localiser un corps
un corps vivant quelque part
disons par exemple dans un asile ou une prison ou
quelque part dans la rue – peut-être un kidnapping –
et bien que ces corps seront plus adaptés,
plus réalistes, ils ne dureront pas aussi longtemps que
le corps sans chair qui pourra durer dans les
500 ans avant qu’on doive le remplacer.
donc tout ça ne sera qu’une question de choix, selon
ce que tu souhaites, ou ce que tu peux te payer.

si tu intègres un corps vivant il faut savoir que ça ne
durera pas aussi longtemps – ils évaluent la durée à 110 ans à compter de
2020 après J.-C. – Et après ça il te faudra de nouveau trouver
un corps vivant de substitution ou bien opter pour un
de ces corps désincarnés.
globalement, dans cet article que j’ai lu chez mon dentiste,
il est sous-entendu que si tu n’es plus très riche
tu te rabats sur l’option désincarnée mais
si t’as toujours les poches bien remplies
tu repars sur une base de corps vivant.
(le dispositif des corps vivants a des avantages
dans la mesure où tu pourras leurrer la plupart des gens
dans la rue et qu’accessoirement
la vie sexuelle sera plus réaliste quoique
plus brève.) [...]

bref, Carl, j’ai continué ma lecture
et ce type racontait que
pour chaque type de transplantation du cerveau
que ce soit dans un corps vivant ou un corps désincarné
quelque chose d’autre se produirait pour les gens
assez blindés pour investir dans ces histoires de transfert :
le savoir informatisé de tous les siècles passés serait
injecté dans le cerveau – et quelle que soit la discipline que tu voudrais exercer
tu la maîtriserais sur le bout des doigts : tu serais capable de peindre comme
Rembrandt ou Picasso,
conquérir le monde comme César, tu pourrais faire tous ces trucs
que ces gars-là et d’autres dans ton genre ont réalisé
mais en mieux.
tu serais plus brillant qu’Einstein –
il y aurait très peu de choses que tu ne pourrais pas faire
et peut-être que le prochain corps à ta disposition
pourrait le permettre.

à partir de là ça donne un peu le vertige –
le type va toujours plus loin
un peu comme ces mabouls dans leurs
Maserati blindés de coke ; il tient à préciser
dans son langage technique à la limite du compréhensible que
ça n’est pas de la Science-Fiction
c’est une porte ouverte sur un monde d’horreur et d’émerveillements
qu’on n’aurait jamais osé imaginer avant et il soutient que la
dernière Guerre de l’Être humain opposera les riches
au cerveau alimenté par un ordinateur et les moins riches constituant
la Majorité
qui ne supporteront plus d’être écartés de
l’immortalité
et les riches voudront la préserver
pour toujours
et
à la fin
les riches au cerveau alimenté par ordinateur remporteront
la dernière
guerre de l’Être Humain.
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- Très bien, Lou, mais ne viens pas frapper à ma porte avant vendredi ou samedi soir. T'entendras peut-être des chansons ou le rire de jolies filles de dix sept ans, mais viens pas frapper à ma porte.
- La ramène pas, vieux, tu ne tronches que des cageots.
- Grâce à Bacchus elles paraissent toutes dix-sept ans.
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Il y avait un orchestre. Je me suis levé et j'ai dansé.
Y a pas plus facile que la danse moderne.
Suffit de balancer les bras et les jambes en tous sens, de garder la tête droite ou de la faire tourner comme un malade, et tout le monde vous trouve formidable.
Ce que les gens peuvent être cons.
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D'ailleurs, la plupart des meilleurs moments de l'existence sont ceux où l'on n'en branle pas une, où l'on mâche et remâche tout ce qui nous passe par la tête.
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L'une des clés de mon succès dans l'existence, c'est qu'en dépit de toutes les folies que j'avais faites, je demeurais parfaitement normal : j'avais choisi de les faire, elles ne s'étaient pas imposées à moi.
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La poésie, c’est comme la météo, ce n’est pas parce qu’on en parle qu’elle va changer.
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Je me suis mis au lit et j’ai essayé de dormir. Comment qu’elles jactaient [les perruches] ! Chaque muscle de mon corps me faisait mal. J’avais beau me coucher sur ce côté-ci, sur ce côté-là, sur le dos, j’avais mal. J’ai trouvé que le mieux c’était encore sur l’estomac, mais je m’en suis vite fatigué. Ça prenait deux ou trois bonnes minutes pour me tourner d’une position à l’autre.
Je me tournais et me retournais, pestant, criant un peu, et rigolant un peu également à cause du ridicule de la chose. Elles continuaient à papoter. Ça commençait à bien faire. Qu’est-ce qu’elles savaient de la douleur, dans leur petite cage ? Pipelettes à têtes d’œuf ! Rien que des plumes ; une cervelle grosse comme une tête d’épingle.
J’ai réussi à m’extraire du lit, passer à la cuisine, remplir une tasse d’eau, et puis je me suis approché de la cage et j’ai jeté de la flotte en plein sur elles.
« Enfoirées ! » je les ai agonies.
Elles m’ont regardé d’un air sinistre sous leurs plumes mouillées. Elles avaient fermé leur clapet ! Rien de tel que le vieux traitement à la flotte. J’avais emprunté une page aux psychiatres.
Et puis la verte à gorge jaune a rentré la tête et s’est mordu la gorge. Ensuite elle a regardé en l’air et s’est mise à bavacher avec la rouge à gorge verte, et c’est reparti.
[…] C’en était trop. J’ai porté la cage dehors. […] 10 000 mouches se sont élevées dans les airs. J’ai posé la cage par terre, ouvert la porte de la cage et me suis assis sur les marches.
Les deux piafs ont regardé la porte. Elles (ou ils) comprenaient pas, et pourtant… Je sentais leur cervelle de minus essayer de fonctionner. Elles avaient leur nourriture et leur flotte juste ici, mais c’était quoi, cet espace grand ouvert ?
La verte à gorge jaune y a été la première. Elle a sauté de son perchoir jusqu’à l’ouverture. Elle est restée à agripper le fil de fer. Elle regardait les mouches autour d’elle (ou lui). Elle est restée là 15 secondes, à se décider. Et puis quelque chose s’est déclenché dans sa petite tête. Elle (ou il) ne s’est pas envolé à proprement parler. Elle a foncé tout droit dans le ciel. Plus haut, toujours plus haut. Droit en l’air ! Droit comme une flèche ! […] La saloperie de bestiole était partie.
Ensuite ça a été le tour du rouge à gorge verte.
Le rouge hésitait beaucoup plus. Il tournait sur le fond de la cage, nerveux. C’était pas une mince de décision. Les humains, les oiseaux, tout le monde doit prendre ce genre de décision. C’était pas facile.
Alors ce vieux rouge tournait en rond, à réfléchir. Soleil jaune. Mouches qui bourdonnaient. Homme et chien qui observaient. Tout ce ciel, tout ce ciel.
C’était trop. Vieux rouge a sauté sur le fil de fer. 3 secondes.
ZOOP !
Plus de piaf.
Picasso et moi on a ramassé la cage vide et on est rentrés dans la maison.
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Maintenant tu sais...quoi?
que tu n'avais rien de si
particulier
après tout.
tu n'arrêtais pas de déclencher des bagarres
où tu n'avais rien
à faire, tu étais complètement paumé.
tu aurais dû te détendre
tu prenais trop les choses à coeur et ils
te poussaient à bout -
trop de boisson, trop de femmes,
trop de livres.
ça n'avait pas d'importance.
maintenant tu regardes les minutes d'égrener
le long de tes bras.
tu entends des chiens aboyer.
tu es suffisamment fatigué pour écouter
maintenant.
tu es un vieil homme sur une chaise
dans un jardin
dans le monde.
une feuille tombe sur ton ventre blanc
et c'est tout ce qu'il y a
ici.
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Ce truc de la baise, c’était bien. Ça donnait des tas d’autres choses à penser aux gens.
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et nous avons emménagé ici et avons eu le bébé,
une merveilleuse petite fripouille aux yeux pâles
qui m’a fait avaler mon cœur comme la cerise d’une boisson glacée […]
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"Il y a toujours une femme
pour vous sauver d'une autre
et en même temps qu'elle vous sauve
elle commence à
vous détruire "
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