«
Hollywood » un mot qui peut sonner comme un rêve mais aux yeux de
Charles Bukowski sonne comme un cauchemar.
Dans ce roman,
Bukowski sous le pseudo de Henry Chinaski dénonce l'envers du décor
hollywoodien caché par une image fastueuse et glorieuse.
A la demande du réalisateur Jon Pinchot, Henry Chinaski écrit le scénario de « La danse de Jim Beam », en parallèle H. Chinaski raconte l'évolution du film, ses 32 jours de tournage, l'avant et l'après film.
On reconnaît évidemment « Barfly » avec Mickey Rourke et Faye Dunaway réalisé par
Barbet Schroeder, film qui évoque une partie de la jeunesse du sulfureux et alcoolique
Charles Bukowski.
Henry Chinaski et sa compagne Sarah (Linda Lee la dernière femme de
Bukowski) rencontrent l'industrie du cinéma et prennent vite conscience de la machine infernale de ce milieu très particulier. Au fur et à mesure Chinaski observe et décrit avec impertinence dans «
Hollywood » les facettes de ces arrivistes tels que les producteurs, les avocats d'affaires, ces requins motivés par l'appât du gain, qui sous couvert de l'argent contrôlent le film et l'équipe de tournage. Il aborde également l'inégalité des salaires, les caprices des stars, les financements du film..., on suit donc un tournage chaotique qui a du mal à démarrer fautes de budget, de changement de production, d'intervention d'avocats d'affaires véreux et peu scrupuleux, et de producteurs menaçants et hystériques.
Sous une colère dissipée et retenue mais portant un regard philosophique, Henry Chinaski analyse, subit et accepte les conditions mais ce scénariste marginal préfère avant tout passer ses journées aux courses hippiques que sur les plateaux du tournage.
« On nous traite comme des chiens, on fout en l'air nos meilleures idées, on transforme nos personnages en marionnettes, on édulcore nos dialogues – et qu'est ce qu'on obtient au bout du compte ? La fortune ! »
Dans ce roman autobiographique, nous retrouvons un
Bukowski à l'alcoolisme modéré, un
Bukowski ironique, drôle, émouvant, mûri presque sage mais qui revendique toujours « son hostilité de la race humaine ». Sous une plume légère, posée, l'auteur dépeint non seulement les vices du cinéma mais retrace avec beaucoup de tendresse et de fidélité ses amitiés, ses amours, ses souvenirs et garde en mémoire la nostalgie de sa jeunesse impétueuse, insouciante et presque heureuse...
«
Hollywood » n'est pas le meilleur de l'écrivain mais c'est un roman intéressant, et
Bukowski ne perd pas de son humour, nous pouvons apprécier quelques passages fort hilarants où l'auteur revisite les ghettos de Venice de L.A. avec des personnages atypiques comme François un artiste français d'une folie peu ordinaire.