AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Charles Dobzynski (228)


La ville du massacre


Extrait 11

Sors de la ville maintenant quand nul ne te regarde,
Cherche en silence le chemin du cimetière,
Installe-toi devant les tombes fraîches des victimes,
Reste debout, contemple et baisse les paupières
Deviens de pierre.
Que ton cœur sombre et s’évanouisse toute larme,
Mais ton œil reste sec comme une pierre du désert,
Et tu voudras crier, griffer les tombes
Et beugler comme un bœuf que l’on attache à l’abattoir,
Pourtant tu demeures muet comme les dalles funéraires.


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          00
La ville du massacre


Extrait 10

Silence ! va doucement, verrouille la porte
Et les yeux dans les yeux ici reste avec moi,
Laisse ton âme s’imprégner à tout jamais
De leurs douleurs qui brûlent en silence,
Et lorsqu’en toi tout sera mort, tout sera tu,
Prends, touche-les, elles vont revivre et parler.
Alors va-t’en, transporte-les dans tes entrailles
Partout dans l’univers
Et cherche, mais surtout sans leur trouver un nom.


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          10
La ville du massacre


Extrait 9

Va maintenant, descends dans la vallée où fleurit
  un verger,
Il est une grange là-bas, une grange de mort
Où se sont endormis sur leurs proies
Ivres morts de sang des vampires.
Vois dans la grange, éparpillées, des roues
Brisées, maculées de sang et de moelle,
Avec leurs essieux arrachés et tendus
Comme des doigts meurtriers vers une gorge.
Attends le soir quand flambant et sanglant,
S’éteindra le soleil à l’ouest,
Alors, silencieux, glisse-toi dans la grange,
Et là perds-toi dans un gouffre de peur.
La peur, la peur ! elle flotte dans l’air,
Se tapit sur les murs, comprime le silence.
Silence ! tends l’oreille, une roue se met à bouger
Et sous elle on entend des membres palpiter,
S’agiter dans leur propre sang, leur agonie.
Plainte étouffée, un raclement de gorge
Qui ne fut point tranchée, un ultime soupir,
Un appel étranglé, un grincement de dents ;
La gorge quelque part se traîne sous la roue,
Elle s’accroche aux arêtes de bois,
Se faufile à travers les trous et les fissures
Et demeure figée, suspendue en l’air,
Dais de ténèbres surplombant ta pauvre tête,
Sourde peine, sourde peine, une douleur, une grande
  douleur,
Muettes souffrances qui tremblent... Ah, silence,
Il y a encore quelqu’un avec toi, qui s’égare
Avec des yeux fermés dans l’ombre
Plus dense des tréfonds d’une terrible solitude.
Il tend devant lui deux mains maigres vers le noir
D’un néant noué d’angoisses muettes,
Il palpe les ténèbres avec ses doigts aveugles
Sans chercher nulle échappatoire à son malheur.
C’est lui, c’est lui l’esprit de l’immense douleur
Ici qui s’enferma lui-même en sa prison
Et sans pitié se condamna lui-même
A souffrir en silence et pour l’éternité ;
Et quelque part autour de vous dans cette grange
Flotte sans répit l’éternel errant
Qui ne trouve pour soi pas même une encoignure,
Las, mortellement las, le sombre et saint esprit
Qui veut mais ne peut point pleurer,
Au moins crier – mais il se tait,
Silencieusement il s’étouffe en ses larmes
Sur les martyrs étend ses ailes,
Laisse tomber sa tête et s’évapore,
Pleurant en lui-même, pleurant sans langage et
  sans voix.


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          10
La ville du massacre


Extrait 8

Homme, rampe dehors, viens plus loin, je te montrerai
Des refuges – des porcheries.
Vois de tes propres yeux toutes les immondices
Où tes frères, les héritiers des Maccabées,
Petits neveux des éternels martyrs
Se sont dans chaque trou, et par dizaines,
Au moment du massacre entassés et cachés,
Voilà comment ils firent honneur à mon nom...
Fuyant comme des rats, se terrant comme des punaises,
Crevant comme des chiens... Un fils, le lendemain
A pu sortir de sa maison, découvrir dans l’ordure
Les restes de son père... Alors, homme, pourquoi pleurer,
Pourquoi voiler avec tes mains ta face ?
Grince plus fort tes dents et crève de douleur !


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          00
La ville du massacre


Extrait 7

Ah, va plus loin, fuis la lumière, cache-toi,
Enfouis-toi dans la terre et les caves obscures
Et gave-toi là-bas, de ton cœur de métal.
Le vois-tu ? C’est ici que des hommes vils, étrangers à
  ton peuple,
De ton peuple ont déshonoré les filles pures.
Dix pour une, dix pour une, la mère
Sous les yeux de la fille, et la fille
Sous les yeux de la mère, avant le massacre,
Pendant le massacre, et après. Alors prends,
Fils d’Adam, prends et palpe avec tes mains les taches
De sang et d’autre chose sur les draps
Où l’homme-porc, l’homme barbare s’est vautré
Avec sa hache ruisselante de sang chaud...
Et vois, fils d’Adam, vois dans ce coin-là,
Là-bas, sous ce tonneau, derrière cette caisse,
Allongés, retenant leur souffle, s’abritèrent
Frères et fiancés, les maris, les fils et les pères,
Et de leur trou ils regardèrent palpiter,
S’étrangler dans leur sang, dans leur nausée,
Les saintes, les angéliques, les pieuses chairs
Sous l’étreinte des mains profanes et du fer,
Et ils virent cela, couchés sous terre, et ils se turent,
Et leurs yeux n’ont pas éclaté
Et leur tête n’est pas tombée, perdant raison,
Et peut-être chacun d’entre eux séparément,
A-t-il pour soi dit à voix basse entre ses lèvres :
« Mon Dieu, fais un miracle, aveugle-les, Seigneur,
Qu’elles ne voient point leur bourreau ! » Mais à peine
L’une d’elles pourtant revint-elle à la vie,
Tirée de la fange et du sang par une misérable vie,
Pour son honneur sali, pour soi, pour Dieu, pour les deux
  mondes,
Lui, l’homme, alors, il a rampé hors de son trou
Pour rendre grâce au Seigneur dans Son temple
Et demander à son rabbin pieusement
S’il peut encore vivre auprès de son épouse...


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          00
La ville du massacre


Extrait 6

Et tu dresses la tête – il n’y a pas de ciel,
Un toit, un toit muet avec des lattes noires,
Une araignée y pend – va, demande à l’insecte brun,
Il a tout vu, il fut témoin,
Témoin vivant dans ce grenier,
Alors laisse-le te conter toutes les histoires,
Celle du ventre ouvert que l’on bourra de plumes,
Des narines percées de clous et des crânes sous le
  marteau,
Des têtes après la tuerie pendues comme celles
  des oies
Au bord de la fenêtre du grenier,
D’un enfant endormi au côté de sa mère
La bouche ouverte sur un sein sectionné,
Celle d’un autre enfant, écartelé vivant
En même temps que son ultime cri
Une moitié de MA... Maman demeure inachevé,
Et tant et tant d’histoires terrifiantes,
Qui te forent la tête et vrillent ton esprit
Et qui tuent à jamais ton âme.
Et tu étouffes dans ta gorge un hurlement,
Et tu bondis, et tu cours dans la rue
Et le monde est pour toi encore comme hier
Et sans vergogne le soleil comme toujours
Verse sur chaque seuil, à chaque porte, sa lumière,
Jette ses perles aux pourceaux...


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          00
La ville du massacre


Extrait 5

Sauvage et fou tu te glisses dans un grenier
Et tu restes figé tout seul dans les ténèbres,
Sens-tu qu’autour de toi la peur mortelle flotte encore,
Un battement d’ailes noires et froides ?
Et le gel prend à la racine des cheveux,
Ici et là dans chaque trou obscur
Vois tous ces yeux muets qui s’ouvrent
Ce sont les âmes des victimes qui regardent,
Ames errantes, exilées,
Qui dans une encoignure, ici, toutes ensemble
Se sont blotties épouvantées et qui se taisent.
Ici les débusqua le tranchant de la hache
Et vint, pour les contempler un instant
Et pour sceller une dernière fois sous leurs paupières
Le reflet de leur propre fin,
Toute la peur de leur vie misérable ;
Et les voici tremblantes, colombes vouées à l’hécatombe,
Pelotonnées l’une sur l’autre sous le toit,
Qui te regardent longuement avec leurs yeux muets
Qui n’exigent de toi et sans voix ne requièrent rien,
Proférant silencieusement l’ancienne question
Qui n’a jamais encore atteint le ciel
Et jamais jusqu’au ciel ne pourra parvenir,
Que « Pourquoi ? », encore, « pourquoi ? »


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          81
La ville du massacre


Extrait 4

Le jardin fleurissait et brillait le soleil
Le boucher était au carnage,
Le coutelas luisait, de chaque plaie
De l’or et du sang ruisselaient...
Tu fuis ? Tu veux te cacher dans une maison ? – C’est
  en vain,
Tiens voici un tas d’immondices :
Ici on égorgea ensemble un juif et son chien
Un porc les a trainés aujourd’hui jusqu’ici
En grognant et fouillant dans leur sang confondu.
Silence ! Il tombera demain une pluie fraîche
Qui lavera le sang du caniveau, afin qu’au ciel
Ne monte pas, né de la fange, un cri d’horreur, et peut-être
Que cette voix déjà s’engloutit dans l’abîme
Mordant là-bas près d’un enclos les épines tranchantes,
Et demain le soleil comme aujourd’hui et comme hier
S’élèvera tout aussi lumineux
De l’Ouest, même pas amoindri, même pas réduit d’un
  cheveu
Calme et silence comme si de rien n’était...


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          10
La ville du massacre


Extrait 3

Tu cours ? Tu fuis vers l’air et la lumière ?
Tu peux fuir, tu peux fuir, le ciel se rit de toi
Et les dards du soleil te crèveront les yeux,
Les acacias fraîchement parés de verdure
Par la senteur des floraisons et du sang t’envenimeront
Et feront pleuvoir sur ton front des plumes et des fleurs,
Dans la rue des débris de verre aux milliers de miroitements
Devant toi danseront leur horrible merveille,
Car de ses douces mains Dieu te fit ce double présent :
Un massacre avec un printemps.


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          10
La ville du massacre


Extrait 2

Tu iras par les rues qu’envahissent les plumes
Tu te baigneras dans un fleuve, un fleuve blanc
Qui de l’homme est issu, de sa sueur sanglante.
Tu foules des monceaux de biens éparpillés
Et ce sont là des vies entières, des vies entières
Fracassées à jamais, comme des crânes.
Tu vas, tu cours et tu te perds en ce chaos,
Argent, cuivre, fourrure, lambeaux de livres, soie et satin
Arrachés, déchirés, en miettes,
Et piétiné les shabbats, les dos, les fêtes,
Les taleth, les bribes de Torah, les prières, les parchemins,
Les saints rouleaux, guirlandes claires de ton âme.
Vois, vois, ils s’enroulent d’eux-mêmes autour de tes jambes
Et ils baisent tes pas sortis de l’ordure,
Et ils essuient la poussière de tes souliers.


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          10
La ville du massacre


Extrait 1

Dans le fer, dans l’acier, glacé, dur et muet,
Forge un cœur et qu’il soit le tien, homme, et viens !
Viens dans la ville du massacre, il te faut voir
Avec tes yeux, éprouver de tes propres mains
Sur les grillages, les piquets, les portes et les murs,
Sur le pavé des rues, sur la pierre et le bois,
L’empreinte brune et desséchée du sang, de la cervelle,
Empreinte de tes frères, de leurs têtes, de leurs gorges.
Il te faut t’égarer au milieu des décombres,
Parmi les murs béants, leurs portes convulsées,
Parmi les poêles défoncés, les moitiés de chambres,
Les pierres noires dénudées, les briques à demi-brûlées
Où la hache, le feu, le fer, sauvagement
Ont dansé hier en cadence à leurs noces de sang.
Et rampe parmi les greniers, parmi les toitures crevées,
Regarde bien, regarde à travers chaque brèche d’ombre
Car ce sont là des plaies vives, ouvertes, sombres,
Et qui n’attendent plus du monde guérison.


//Chaïm-Nahman Bialik (1873 – 1934)
Commenter  J’apprécie          10
PROLOGUE


C’était la douleur d’avant l’avant
Il y aura partout les pleurs de ce qui déjà s’est passé.
Il y aura toujours les pleurs de cela qui doit être encore.
Tout sera déjà arrivé
Tout sera déjà dérivé.

Sur les visages gémira
L’orage de cela qui fut,
Une nuée de l’advenu.
Un enfant nouveau venu
Triste sera nimbé de ce qui est perdu,
Et pleurera ce qui a disparu.


//Aron Lutski
Commenter  J’apprécie          10
MYSTÈRE DU MONDE


Cela qu’on ne peut voir – devient.
Cela que l’on voit – est advenu déjà.
Ce qui est advenu – déjà n’est plus
Pour devenir autre chose en secret.
Ce qui n’a plus pouvoir de devenir
Déjà doit s’anéantir.
Ce qui plus haut cesse de s’élever
Il lui faut descendre plus bas.
S’anéantir – est aussi devenir
Dans l’effacement.
Le devenir d’un brin d’herbe
Est un secret pour la terre
Comme chaque homme pour l’homme.
Chaque rameau particulier
A son foyer
Chaque arbre pour le monde est singulier,
Enfoui avec les troncs
Ils vivent ensemble.


//Aron Lutski
Commenter  J’apprécie          10
ÉCRAN


Écoutez,
Celui qui vous parle, c’est moi
Écran,
Des écrins de velours
Et des cadres dorés
Trop longtemps m’ont tenu captif,
Des cloisons décorées, des murs et des clôtures
M’ont toujours isolé
Et mon clair appel
Fut converti
En hurlement mensonger des enseignes.
Aujourd’hui
Je m’adresse aux murs:
Dispersez-vous !
Plus de toitures,
Plus de planchers
Délivrez-moi l’espace,
Ici
Toutes les têtes
Créant ensemble un océan,
Pour vous j’ai surgi
Pour vous je suis né,
Plus larges les gradins au milieu de la place,
Sur le gouffre reptilien des rues, élevez
Mon estrade !
Ma semence sera le ciel
Et mon espace l’œil multiplié des foules.


//Aron Kushnirov
Commenter  J’apprécie          00
MURS


Nous,
Solides et durs, nous les murs,
Condamnés à écouter et à nous taire,
Des milliers
Des milliers d’années nous restâmes soumis,
Écoutant, comprenant,
Étouffant en nous silencieusement
La rumeur des générations.
Mais plus jamais
Plus jamais nous ne serons muets,
Nous entendrons
L’escalade,
La griffade,
La tornade
Des pas pesants, des pas épais
Des pas d’acier.
Il vient un colosse, un puissant,
Et tout ce qui, hier encore,
Régnait,
Comme le roc
Ou le granit
À genoux tombe devant lui,
Tremblant de panique,
Nous donne une langue,
Nous colle et nous couvre
D’affiches à foison, de placards et de feuilles,
Avec elles
Comme avec des gueules énormes
Nous allons crier
En écoutant le tonnerre des pas.


//Aron Kushnirov
Commenter  J’apprécie          00
RÉPANDU SUR LE PLANCHER


J’ai répandu sur le plancher
Un peu d’alcool, et en silence
J’ai allumé sur le plancher
Ce peu d’alcool, et en silence
L’alcool aisément a brûlé
Aisément et calme a brûlé…

Tel au mur le bruit d’un grillon
En moi frappe et frappe un démon :
« En glaçon te changeront
Bientôt tes tremblantes mains. »
Si je réchauffe ma main droite
Gèle aussitôt ma main gauche,
Si je réchauffe ma main gauche
Gèle aussitôt ma main droite.

Et le démon, tel un grillon,
Frappe en silence, monotone,
«Comme tu es froid et vieux
Qui pourrait te réchauffer ?
Et bientôt s’éteint le feu –
Qui pourrait te réchauffer?
Tant qu’il en est temps encore
Étends vers le feu ton corps. »

Je m’étends, s’il en est temps,
Vers le feu, sur le plancher.
Je me chauffe et me réchauffe.
Si je chauffe mon côté gauche
Se glace mon côté droit,
Si je chauffe mon côté droit
Se glace mon côté gauche
Et le démon, tel un grillon,
Frappe sans fin le silence.


//Zisho Landau
Commenter  J’apprécie          10
VILLE


Ville !
De très loin tu m’as appelé
Avec tes écheveaux de fer,
Je te voyais toujours du haut des monts,
De très loin tu m’as attiré
Avec l’aimant
Des clartés, des miroitements,
Tu m’as leurré
Et tu m’as capturé !
Tu as transpercé
La paix de ma maison champêtre
Avec le sifflement des trains,
Effrité, fracassé,
Avec le tremblement des rails,
Dans les hauteurs toujours se balançait
Toujours s’avançait
L’inquiétude de tes échos ensorcelés,
Ville !
Tu m’as capturé !

Sous mes yeux éblouis
Ton corps de pierre omnipotent
S’étend à présent
Au hasard des champs et des bois,
Avec ses tuyauteries enracinées dans les profondeurs
de la terre,
Les bras écartelés,
Étage sur étage, cour sur cour,
Caisse sur caisse, pièce sur pièce,
Noir par le bas et scintillant dans l’altitude,
Aiguisé par les toits, dentelé par les tours,
De rails reptiliens noué et ceinturé,
Tendu, enchevêtré,
De toiles d’araignées de fer,
Ville !
Tu m’as capturé !


//David Hofstein
Commenter  J’apprécie          10
QUAND L’HIVER…


Quand l’hiver couvre au soir les terres de Russie
Quel vent de solitude immense sur la vie !

Un vieux cheval au loin tire un traîneau grinçant
Sous la neige un chemin dont je suis le passant.

Dans le dernier recoin de ciel illuminé
Un bouquet de lueurs tristement s’est fané.

Voici qu’un blanc désert s’étend à l’horizon
Au loin je vois semés quelques toits de maisons ;

Là-bas un hameau dort, enfoui sous la neige,
La maison juive où les sentiers vont en cortège.

Simple maison, pourtant les fenêtres sont larges,
Moi l’aîné des enfants je revois mon village ;

Voilà mon cercle étroit, petit monde tranquille
Une fois par quinzaine on se rend à la ville

Et l’on rêve en silence à de plus vastes plaines,
Pistes, routes là-bas, enneigées et lointaines.

Les pleurs cachés au fond des cœurs comme des gemmes
Ou des grains attendant vainement qu’on les sème.

Quand l’hiver couvre au soir les terres de Russie
Quel vent de solitude immense sur la vie !


//David Hofstein
Commenter  J’apprécie          10
LA VIE ME RACONTE UNE HISTOIRE...


La vie me raconte une histoire
Genèse et Dieu, naissance et devenir,
La vie me raconte une histoire
J’écoute, je crois et j’admire.

La vie me raconte une histoire
De péché, d’amour et de châtiment,
Et parfois la vie me raconte
Une histoire sans dénouement.

Alors, triste, je vagabonde,
Sans trouver sommeil ni repos,
Inventant moi-même à l’histoire
Un dénouement heureux et beau.


//Louis Miller
Commenter  J’apprécie          00
MYSTÈRE DU MONDE


Découvert – c’est couvert au-delà de soi,
Il n’est point de nudité,
La nudité est masquée,
Chaque nudité sous une peau se dissimule,
Sur chaque peau, la protégeant, naît une pellicule
Pour interdire au sauvage dehors
D’assaillir l’intérieur.
Pas un frôlement
Pas même un léger souffle,
Rien
Le rien lui-même est un danger.


//Aron Lutski
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Charles Dobzynski (77)Voir plus

Quiz Voir plus

Dom Juan ou le Festin de pierre

Comment se nomme le valet de Dom Juan ?

Sganarelle
Dom Carlos
Pierrot
Dom Louis

10 questions
560 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}