Christophe Blain

Anabella n'était pas très jolie, mais elle était toujours disponible. Elle faisait juste un peu semblant de résister au début, en prétextant le plus souvent que quelqu'un aller arriver - son père, des amies qui venaient prendre le thé - puis elle cédait avec volupté. C'était une fille épatante. Ce qui était dommage, c'est que cet idiot de Gus se demandait toujours ce qu'il foutait là lorsque c'était fini et qu'il repartait plus vite qu'il n'était venu.

- Ecoute je sais très bien à quoi tu pensais en regardant la banque. Si tu ne peux pas te retenir de dévaliser la première banque qui passe, vas-y. Ne nous raconte pas d'histoires. Fais-le. Retrouve tes imbéciles de copains et pille-les tes bon sang de banques. Personne ne t'a demandé de ne pas le faire.
- Tu ne vas pas me faire une comédie parce que j'ai regardé une banque ?!

On ne s'enterre jamais quelque part. On a déjà trop collé à ce zinc. C'est foutu, usé, on reste en mouvement, c'est pas l'endroit qui nous fait. C'est nous qui faisons l'endroit. Nous sommes les rois de la nuit. La fête c'est nous. On se tire.

- Et maintenant on a un sacré bon petit paquet de fric à fumer dans la plus merveilleuse ville du monde.
- Je te rappelle que j'ai une famille à nourrir. Et ta ville, je n'ai encore rien vu.

- Vous devez passer beaucoup de temps sur votre cheval parce que vous chantez très bien.
- Oui je suis le plus clair de mon temps sur mon canasson à fuir la police. Je suis un dangereux braqueur de banques et de trains qui dépense son argent dans les villes de plaisir.

- Pendant que tu fais ta petite nouba tout seul dans ton bureau, le monde tourne figure toi. Et son altesse royale tourne encore plus vite, comme il se doit. Et concrètement, le prince de la galaxie appelle un à un ses dix homologues du Conseil de Sécurité dans une heure, sur la base de fiches que tu étais censé lui faire. Personne ne t'a prévenu ?
- Non. Mais t'es dingue ou quoi ?!
- Je suis magnanime et tu as bien de la chance que je t'aie averti en amont. Les autres arrivent en aval.

Dans ce temple des Nations Unies, nous sommes les gardiens d'un idéal, nous sommes gardiens d'une conscience (...) et c'est un vieux pays la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe (...) qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie, un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique... et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'histoire et devant les hommes.

Faites attention, il est dans sa tour d'ivoire, votre ministre. Pardon de vous dire ça, messieurs... Mais vous tournez en vase clos, là. Ne soyez pas courtisans, vous êtes fascinés par votre chez, mais c'est vous qui avez la responsabilité de lui retirer des oeillères.

VLON!

- Tu ne prends jamais de vacances, toi ?
- Jamais. Les vacances, c’est pour les gens qui travaillent. Mes week-ends à la campagne me suffisent. Puis j’ai mes dîners à l’étranger qui me changent d’air.
- T’en fais combien par an ? Une dizaine ?
- Ouais, c’est ça.
- Ça marche du tonnerre ton restaurant en ce moment ?
- Tous les soirs, on finit à 3h du matin.
- Tu te lèves à quelle heure ?
- 7h. Ha ha ha ha on a la belle vie !

Hummm, j'ai faim !!

Si tu regardes à l’échelle de la planète, jamais un sol n’est nu, sauf sur l’agriculture conventionnelle ou dans le désert. Regarde les forêts, les prairies… C’est ce qu’on essaie de recréer ici. Le broyat protège la couche superficielle du sol. Il y a une température homogène dans le sol. En hiver, les vers descendent profond parce qu’il fait froid. Là, ils peuvent travailler en zone intermédiaire. Et puis ça évite de désherber.

La poire, faut lui faire affronter la tomate. La châtaigne et le navet… C’est tout con mais ça marche vachement bien. Dans les textures, c’est pareil. Faudra se pencher là-dessus parce que c’est vivant.

"Le rapport avec l'animal, le sang, c'est épuisant",

Alain ne crie jamais. Lorsqu'il reprend un cuisinier, c'est sec et précis. Il a l'air décontracté puis il rentre soudain dans l'action. Il est rapide, tout à son geste.

La diplomatie aujourd'hui, ce n'est plus discuter dans les antichambres des palais dorés, comme au temps de Talleyrand !
C'est être en permanence en mouvement face aux crises du monde.

Il ne faut pas annuler le moldave, ca fait 7 fois qu’on l’annule.

C'est une négociation avec les Etats-Unis sur la paix et la guerre.. pas une crise de l'anchois dans le golfe de Gascogne.

Marquet ? Depuis quand il s'occupe des sujets sérieux ? Est-ce que je m'occupe de la taille des bébés poissons dans les zones de pêches européennes ?! Eh bien, que Marquet entre. On est dans un moulin, ici. Il a pas des copains qui veulent venir, tant qu'on y est ? J'aurais dû proposer à ma grand-mère de venir prendre le thé avec nous. Ça lui aurait fait une sortie.

-Mad'moissel', vous êtes francese ?
-Argentine. Française aussi.
-Ah si ! Vous me rassurez. Je reconnais les femmes françaises. Ma allora, vous avez choisi quelle dellegazione ? Per favore, mad'moissel'.
-Conardo !