Christophe Ono-dit-Biot

Que de bavardages !

Sous prétexte d’une histoire d’amour extraordinaire (mais elles le sont toutes pour ceux qui les vivent), l’auteur nous emmène dans le monde de l’art et dans les soirées parisiennes où l’entre-soi domine.

Bien sûr, Paz, la femme qui est le fil rouge du récit est anticonventionnelle et permet d’ouvrir le débat. Enfin j’imagine que c’était l’intention de l’auteur. À force d’être précis, il a vendu les droits au cinéma mais m’a perdu en tant que lectrice.

Le récit est truffé de références érudites mais puisque la réflexion est plutôt absente, l’effet catalogue m’a agacée.

C’est dommage car c’est bien écrit.

Lu en 2017. J'avais aimé ce roman. La plume de l'auteur m'avait embarquée dans de nombreuses directions, à travers un joli voyage émotionnel, artistique, introspectif, sociologique, et même écologique.

Je m'étais facilement immergée dans cette histoire, celle d'une passion dévorante et du tragique naufrage d'un couple. Mais surtout, j'avais été touchée par ce témoignage d'amour d'un père envers son petit garçon...

Première fois que je m’aventure dans un récit d’Ono-dit-Biot. Son nom, peu commun, m’a attiré ainsi que les critiques positives postées par les lecteurs Babelio. Annoncé comme dystopie, j’ai hésité à me lancer dans Trouver refuge. Finalement, je ne suis pas déçue et ai tourné avec curiosité, les nombreuses pages de ce récit presqu’addictif.

Paris - Une famille fuit l’autoritarisme du chef d’état. Une maladresse éditoriale de Sacha, le père, a provoqué une réaction menaçante du dictateur. Tour à tour, Sacha, le père et Mina, la mère, partagent leurs expériences liées à cette quête de protection. Le père et la fille rejoignent le Mont Athos, l’occasion pour nous conter des légendes helléniques ou des récits religieux, pendant que la mère tente de les sortir de l’impasse. Ce récit choral nous entraîne de Paris à la Grèce. Les paysages et les couchers de soleil sont particulièrement évocateurs d’une instable quiétude pour le père et la fillette. Des moments de complicité où le père transmet ses connaissances du monde passé à une jeune enfant qui apprend comme une éponge, témoignent d’une relation filiale forte! Le lecteur fait face à un thriller psychologique dont la tension nous renvoie souvent à des réalités pas si dystopiques que cela, il n’y a qu’à regarder le monde, l’Europe, en bas de chez soi… C’est très bien écrit avec malgré tout, des digressions, parfois un peu longues sur la religion orthodoxe et ses légendes…

Jusqu'où serions-nous prêt.e.s à aller pour nos convictions ?



📖 Résumé :

Le récit se passe en 2027. Papa est au pouvoir, un pouvoir paternaliste, extrémiste et finalement tout à fait crédible. Sacha a parlé de Papa... Et après des semaines de menaces, lui et son épouse Mina décident de s'enfuir avec leur petite fille, Irène. C'est en direction du Mont Athos qu'ils décident d'aller. Mais avant de pouvoir embarquer vers ce lieu interdit aux femmes, Mina disparaît...



💙 Pourquoi ai-je aimé ma lecture ?

✨ Le lieu du récit : la Méditerrannée, les oliviers, la mer... J'ai voyagé durant toute ma lecture dans cet univers que j'aime tant'

✨ L'écriture sensorielle de Christophe Ono-dit-Biot : les descriptions sont toujours très justes et je dois vous avouer que celles liées ont goût m'ont clairement donné faim !

✨ Les descriptions sur le Mont-Athos et la création des différents monastères. De très belles pages également sur l'histoire de ces lieux sacrés et sur la question de la transmission.

✨ Le propos engagé et politique, assez finement abordé et pertinent.

✨ La relation entre le père et la fille que j'ai trouvé touchante.



❄️ Pour finir : j'ai trouvé quelques longueurs mais dans l'ensemble cette lecture m'a embarquée. Je vous le recommande si vous aimez l'écriture de l'auteur et vous intéressez au Mont-Athos.

🖋️ "Bref, ce qu'on appelait jadis la culture, au sens large, et qui pour eux, comme le sel, le poivre, le safran, relevait le goût de la vie, et faisait ressembler la leur à un vaste cabinet de curiosités dont il fallait préserver l'existence et l'intégrité." (p. 65)

Le livre raconte l'histoire d'une France où le gouverneur est dépeint comme un personnage autoritaire, raciste et populiste, surnommé Papa. Sacha, Mina et leur fille Irène sont des intellectuels bobos passionnés par l'époque byzantine. Ils se retrouvent pourchassés par Papa après que Sacha a laissé entendre quelque chose sur la vie antérieure de Papa à la TV, ce qui semble assez ridicule pour justifier une poursuite. Ils tentent de s'échapper vers une île grecque où se déroule la suite de l'histoire.



En général, le livre est parfois lent et ennuyeux, s'égare dans des divagations sur l'histoire de Byzance, qui ont peu à voir avec l'intrigue principale et pourraient être évitées. Le récit excessivement poétique des personnages finit par lasser. Juste au moment où l'intrigue semblait gagner en intérêt avec les révélations sur l'histoire entre Sacha et Papa, elle retombe dans des circonvolutions.



La fin est déconcertante, avec Papa récupérant des pages noires dont la dangerosité pour un politicien n'est pas clairement établie, ajoutant ainsi trop d'éléments déconnectés de la réalité. De plus, la raison est déjà excessivement exploitée pour faire sensation. Le cliché du personnage ouvert se transformant en méchant sans raison apparente est également agaçant.



Ce livre semble bénéficier d'une certaine popularité auprès de la presse en raison de considérations politiques, peut-être en raison de leur propre déconnexion avec la réalité. Ce qui m'a profondément déplu, c'est la représentation caricaturale de Papa, censée incarner les "dangers" du RN ou Reconquête au pouvoir, avec des traits tels que le racisme, le populisme et la dictature. De plus, il ne pouvait pas manquer que Papa soit allié au "populisme" russe, dépeint comme particulièrement malveillant, ajoute une couche désagréable à ce cliché et à la mauvaise propagande de la presse française. Ces auteurs semblent ignorer les motivations réelles des électeurs de ces partis et ne s'interrogent pas sur la validité de leur monde fictif en tant que reflet de la réalité. De plus, l'auteur semble vouloir normaliser des théories très polémiques, telles que la théorie du genre. Cela peut être perçu comme une tentative de promouvoir une idéologie particulière au détriment d'une représentation plus nuancée de la réalité. On pourrait se demander quand verrons-nous plutôt un livre qui relate fidèlement les horreurs du gouvernement actuel, sans se perdre dans des spéculations sur une autre orientation politique hypothétique.



En résumé, ce livre paraît plutôt à réaliser une propagande politique plus que racconter une histoire.

Je suis bon public. Quand j’ai commencé à lire ce livre, je crois bien que je suis rapidement tombé amoureux de Paz, l’héroïne du livre, si solaire et si complexe. Grace à elle, j’ai vraiment cru à cette histoire d’amour plus ou moins à sens unique, entre cette femme qui ne trouve pas dans son couple l’émerveillement qu’elle attend de la vie et le cherche au fond des mers, et César, le père de son fils, complètement dépassé, qui essaie de sauver les meubles, et n’y arrive pas. Les premières nuits d’amour dans les Asturies m’ont franchement ému. Bref, en lisant vite, j’ai trouvé ce livre très agréable. Bien sûr, ce type qui a peur de tout et cache sa lâcheté sous un esthétisme à deux balles, qui se répand en jérémiades, qui n’arrive jamais à se hisser à la hauteur de sa femme, ça m’énervait. Pourtant, dès la page 83, elle l’avertissait qu’elle ne supportait pas « D’être portée aux nues mais pas comprise. ». Et puis, comment être à la hauteur d’une femme qui croit aux « Xana », les fées des sources asturiennes ? On pouvait se dire que ça rajoutait au ressort dramatique de l’histoire de ce couple.

C’est à la relecture que ça s’est gâté, quand j’ai commencé à relire certains chapitres -pour mon plaisir, pensais-je-. Connaissant l’histoire, je me suis plus attaché au style et à l’écriture. Et cela m’a finalement sauté aux yeux : l’écriture de Christophe Ono-Dit-Bio est trop insincère, trop apprêtée, (des « phrases de phraseur » dit Paz), pour rendre l’histoire crédible. « Je m’engouffrait dans un taxi qui ressemblait à un gros squale noir. » « L’écran, encastré dans le dos du siège devant moi mimait le déplacement de l’avion ». « J’ai essuyé ma bouche cidreuse avec le dos de ma main. » Ce n’est plus de la licence poétique, c’est du roman de gare.

Alors voilà, je vous livre un peu tout ça en vrac. Et je m’aperçois que je me retrouve plus ou moins dans les critiques déjà publiées, entre ceux qui ont adoré, et ceux qui ont détesté. Disons qu’en ce qui me concerne, j’ai préféré voir le verre à-moitié plein que le verre à moitié vide. A vous de vous faire une idée.

Je n'avais encore jamais lu de livre de Christophe Ono-dit-Biot et ce roman est une belle découverte.

Il est agréable à lire, il y a du suspens et on a hâte de savoir la suite de l'histoire. J'ai bien aimé la relation qui se crée entre le père et la fille, ils sont touchants. Le lieu où se passe le récit a l'air magnifique et les descriptions faites donnent envie de s'y rendre.

J'ai hâte de découvrir son prochain roman.

Merci Babelio d'avoir organisé cette rencontre qui fut très intéressante et sympathique avec cet auteur que j'ai découvert grâce à vous.

Sasha s’est révolté en sourdine, mais il l’a fait. Il lui faut fuir avec Mina et Irène, sa femme et sa fille. Le refuge choisi est la Montagne Sacrée et ses monastères interdits aux femmes. Aucun refuge n’est hermétique et il va falloir négocier une sortie.

Au-delà de ce résumé simpliste, Trouver Refuge interroge sur l’usage et l’intérêt de la transmission, sur l’amour et l’amitié, sur la fraternité, sur la cruauté des mythes et des martyres. Des questions qui nous adultes (parents ou non) devrions avoir constamment en tête.

Doit-on donner une éducation pour permettre aux enfants d’être de bons adultes ou des adultes adaptés au monde dans lequel ils vivront ? Pourquoi la transmission des mythes et des martyres, comme celle de fragments de notre vie et de nos souvenirs est-elle si essentielle ?

Pourquoi ne dit-on pas tout à son partenaire même quand on l’aime au plus profond de soi. Pour Sasha, c’est parce qu’il a promis. Mais quand il a voulu se révolter c’est cette promesse qu’il met à mal. Pourquoi garde-t-on enfoui des secrets : par promesse à l'ami de l’époque ? par honte de ce que l’on n’a pas fait ? par oubli jusqu’à ce que le souvenir revienne ?

Toutes ces questions sont abordées dans un style plaisant permettant une lecture fluide ; même si une gêne s’installe au début car le récit n’est décalé que d’un demi-ton par rapport à notre époque, créant une impression de presque déjà vu, inquiétante de réalisme.

Si les personnages des parents, Sasha et Mina, sont agréables, Irène est lumineuse. C’est le personnage le plus réussi avec cette candeur et cette clairvoyance des enfants entre 6 et 8 ans qui voient tout et ont l’intuition de tout.

Le ressenti des paysages grecs est parfait. Les pins, l’eau et le soleil sont là sans mièvrerie et pittoresque aguicheur et voyant.

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui m’a touché et qui va nourrir longtemps mes réflexions.

C’était mon premier Ono-dit-Biot (merci à Babelio pour cette découverte et la belle rencontre au Divan 😉). Cela ne sera pas le dernier et encore je n’ai pas évoqué le poulpe et Lawrence Durell !

Un livre très actuel mais dont le thème est éternel

Les passages au Mont Athos sont très intéressants quand on ne connaît ni les paysages ni les monastères orthodoxes.

L’auteur que j’ai eu la chance de rencontrer est extrêmement sympathique très cultivé et ouvert aux échanges. Il parle avec enthousiasme et de manière claire de son livre.

Le roman est écrit dans une langue très agréable et avec un rythme soutenu .

C’est un livre à recommander

Formidable lecture avec ces petits chapitres, c’est passionnant, vivant, très intéressant.

On se cultive tout en se divertissant.

Les parallèles entre notre époque et l’antiquité sont souvent bien faits.

Cela donne envie de lire tous les ouvrages faisant référence aux mythologies Grecs et Romains qui sont finalement bien plus modernes que certains acteurs ou épisodes bien éphémères de notre époque.

Certains chapitres sont cependant un peu moins intéressants que d’autres, d’où mes 4 étoiles.

Cela reste cependant une très bonne lecture.

A lire et relire sans modération.

Trouvé par hasard dans une boîte à livre, ce roman à substrat de politique fiction tirant sur la dystopie, mais à peine, semblait mériter ma lecture, d'après une quatrième de couverture forcément élogieuse.

Décevant ! Je l'ai jusqu'au bout, plus par politesse que par plaisir véritable.

Les rares tentatives d'humour m'ont laissé de glace :

"L'idée même de culture ne voulait plus rien dire. Sauf quand on parlait de légumes." p. 42

Les personnages n'existent pas vraiment, sinon pour véhiculer le discours d'un écrivain qui s'écoute écrire.

Dommage car l'idée de départ avait un vrai potentiel.

Magnifique roman.

Sacha, parce qu’il a fait un sous-entendu malheureux à propos du président de la république française, surnommé « papa », sur un plateau de télévision, doit prendre la fuite avec sa femme Mina et sa fille de sept ans, Irène...

« Trouver refuge » n’est pas sans rappeler « Soumission » de Michel Houellebecq, un président honni, une démocratie en danger, une société qui se cherche, une élite intellectuelle menacée. La comparaison s’arrête là. Christophe Ono-dit-Biot nous envoute dans cette fuite à travers les paysages enchanteurs de la méditerranée, le mont Athos en Grèce mais aussi l’Egypte, ses oasis. Il magnifie aussi cette relation entre un père et sa fille, entre Sacha et Irène, cet amour inconditionnel car elle est l’espoir, la lueur qui brillera après que sa lumière à lui se sera éteinte. Elle est son immortalité.

C’est aussi un roman à suspense. On a hâte de découvrir la relation qui unissait Sacha et ce président despotique, à l’époque de leurs vingt ans, quand ils étaient encore amis.

C’est une histoire qui est remarquablement bien écrite et pour laquelle on se laisse facilement emporter, où l’auteur a eu l’intelligence de laisser l’aspect politique au second plan pour valoriser les liens familiaux et le cadre dans lequel ils évoluent.

Un grand moment de plaisir et une évasion que je recommande !

Finaliste du prix Renaudot 2022.

Editions Gallimart, Folio, 474 pages.

Dystopie réaliste sur fond de Mer Méditerranée. Famille & couple / transmission / quête de soi / religion. Écriture: poétique, descriptive, crue. Facile à lire.

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Un mélange de voyage à l’époque grecque et byzantine et de polar politique. Le récit est plaisant à lire, avec une érudition qui ouvre un grand nombre de portes sur d’autres mondes et bien sûr l’amour de la littérature qui transparait pratiquement à chaque page. Un vrai rempart face à l'obscurantisme qui menace notre monde et celui de cette fiction.

Un de ses personnages d’ailleurs lance à un moment que « La vie doit être en phase avec la littérature ».

J'ai eu la chance d'assister à une rencontre organisée par Babelio avec l'auteur, qui n'a fait que confirmer par ses propos empreint de tolérance le courant humaniste délivré dans son roman.

C’est un livre très intéressant qui m’a donné envie d’en savoir plus sur le Mont Athos. On s’attache tellement aux personnages qu’on vit avec eux. C’est un histoire vraiment flippante qui résonne terriblement avec l’actualité! Je ne sais pas encore comment ça se termine mais la lecture suscite déjà beaucoup de questions sur la liberté sous toutes ses formes et comment on accepte de la laisser filer!

Entre dystopie et anecdotes mythologiques d'érudit, le roman avance lentement, une relation bienveillante père fille colore le récit, tandis que le méchant attend son heure, à la tête d'un régime autocratif français privatif de liberté qui oblige le héros à fuir avec sa famille. Que dire de plus, ce n'est pas un livre indispensable.

Lu en une semaine. Livre captivant qui fait découvrir le mont Athos en Grèce et Byzance tout en interrogeant la modernité et le contexte politique actuel.



Un sacré page turner et on apprend beaucoup au fils des pages, à la fois sur la religion orthodoxe et sur la communication politique.

Trouver refuge de Christophe Ono-dit-Biot est d’une grande beauté. À partir de l’intrigue d’un père qui se réfugie sur le mont Athos avec son enfant, le monde chrétien et plus précisément orthodoxe est exploré.

Les dialogues du père et de son enfant qui a eu pour seule éducation religieuse une connaissance poussée de la mythologie grecque ne laissent pas indifférent.

Au-delà des relations familiales, de la descriptions du Mont Athos, de ses différents monastères et de la nature qui les entourent, le livre explore d’autres thématiques comme la politique et la liberté.

Le roman se situe à notre époque. Le président du pays est appelé Papa. Il se pense l’incarnation du pays. Il domine entre séduction et violence.

Aucune contestation n’est permise. Il existe de façon intemporelle. Il semble l’opposé de Sacha qui lui est investi dans une vie de famille.

Dans leur jeunesse ils sont partis ensemble découvrir l’Egypte. Ainsi Sacha connaît une partie de la vie de Papa que celui-ci ne désire pas révéler et par là il lorsqu’il parle de Papa au passé, il se met ainsi que sa famille en danger.

C’est un livre qui parle aussi de l’influence de son passé sur son présent puis son avenir.

À défaut de pouvoir aborder sur le Mont Athos, ce livre permet de le découvrir à travers les descriptions et de trouver refuge dans le récit.

Quel plaisir de lire ce roman où se mêlent présent et passé, avec de belles descriptions, montrant la richesse de civilisations anciennes. On plonge dans l'Empire Byzantin, on découvre la particularité du mont Athos. Et puis, il y a l'amitié de deux hommes qui de complices deviennent ennemis, l'un refusant de renier ses idées devra s'expatrier.

C'est aussi une histoire de couple et de l'amour qui évolue, chacun œuvrant cependant pour le bien de l'enfant.

Il y a de jolis passages, d'autres qui font frémir. On découvre, on s'interroge aussi, un peu, beaucoup.

Comment garder son humanité et transmettre des valeurs, amener l'enfant à s'émanciper? C'est aussi une philosophie de vie, y a-t-il une place à accorder à la religion? Où se réfugier quand on est persécuté pour ses idées? Un récit qui dit la montée du fascisme.

La France de 2027 a choisi : son (notre ?) Président allie paternalisme et (presque...) fascisme. Sacha et Mina eux n'ont pas le choix. Un (léger) dérapage de Sacha, philosophe convié sur les plateaux-télé, les oblige à fuir. Chercher et trouver refuge. Ce sera le Mont Athos, avec leur fille Iréne, ses 7 ans, toutes ses questions et tous ses bons mots, sa fragilité et ses vérités d'enfant.

Ce roman brille par de nombreux aspects. Il peut se lire d'une traite comme un quasi-polar, un thriller à la Hitchcock aux personnages simples, aux ressorts tendus et décors grandioses. Il est aussi un puissant roman d'amour sous toutes ses formes, de l'amour charnel entre deux amants, à l'amitié en passant, et c'est le plus présent sous la plume du narrateur qui en pince pour Sacha, par l'amour filial.

Trouver Refuge est aussi et surtout à mes yeux, tel que je l'ai ressenti la quête d'un nouveau souffle. Si chacun d'entre nous a le souvenir de ses plaies et le rêve de ses paradis, sur terre, qui prend le temps de les cicatriser ? Qui fait l'effort et prend le risque de les poursuivre et les concrétiser ?

Cette réflexion critique sur le monde est aussi une parabole où les personnages qu'on y croise ont la grâce d'ouvrir d'autres voies que la fuite.

Tendre, intense et nourrissant.