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Citations de Christopher Priest (206)


Le problème avec les rivières, c'est qu'elles font naître chez tout le monde des sentiments contradictoires.
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Prachous est une île séculaire. Le culte religieux y est toléré, mais pas encouragé.
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La machine à explorer le Temps est d'une densité atténuée, puisqu'elle existe en somme dans la Quatrième dimension. Elle est réelle, mais elle n'existe pas dans le monde réel que nous connaissons. Vous devez comprendre qu'elle voyage dans le Temps, alors même que nous sommes ici.
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J'ai fait et refait mes calculs plus de dix fois. Alley les a vérifiés, lui aussi. Nous nous trouvons confrontés au cauchemar de l'expérimentateur scientifique : une dichotomie inexplicable entre la théorie et les résultats pratiques. (p. 361)
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Mon imagination m'avait installé dans l'existence. J'écrivais sous l'emprise d'une nécessité intérieure, et cette nécessité me commandait de créer une vision plus claire de moi-même. Ecrire, c'était devenir ce que j'écrivais.
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Il y avait une forme de maturité, de plénitude, tout un historique de réussites et de désillusions et d’espoirs et de bonheurs et de drames. Il avait l’air d’un homme qui avait beaucoup voyagé, qui avait vécu plus longtemps qu’une vie.
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Il avait pris comme nom de scène Ching Ling Foo.
Je n’eus qu’une seule occasion d’assister à son numéro, il y a de cela quelques années, a l’Adelphi Theater de Leicester Square. Le spectacle terminé, je gagnai l’entrée des artistes et envoyai ma carte à Ching, qui sans plus attendre m’invita aimablement dans sa loge. Il s’abstint de parler de ses illusions, mais je ne pouvais détacher le regard de l’objet posé près de lui sur un piédestal — son accessoire le plus célèbre : un grand aquarium sphérique à poissons rouges qui, en semblant surgir du néant, marquait le fantastique apogée de son numéro. Ching me proposa d’examiner le bocal, lequel était des plus normaux. Il renfermait au moins une douzaine de poissons ornementaux, tous vivants, et était empli d’eau. Je cherchai à le soulever, car je savais de quelle manière Ching le faisait apparaitre, et je m’ébahis de son poids.
Mon hôte ne dit mot en me voyant aux prises avec l’aquarium. De toute évidence, il se demandait si je connaissais ou non sa technique et répugnait à donner, même à un collègue, le moindre indice susceptible de la trahir. Quant à moi, j’ignorais comment lui révéler que son secret n’en était en effet plus un pour moi, si bien que je tins également ma langue. Je restai en sa compagnie une quinzaine de minutes, qu’il passa assis, à hocher poliment la tête tandis que je le complimentais. A mon arrivée, il avait déjà troqué son costume de scène contre un pantalon foncé et une chemise bleue à rayures, bien qu’il ne se fût pas encore démaquillé. Quand je me levai pour rendre congé, il quitta sa chaise, devant le miroir, afin de me raccompagner a la porte. Il marchait la tête basse, les bras pendants, en trainant les pieds comme si ses jambes l’avaient énormément fait souffrir.
A présent que des années ont passé et que Ching est mort, je puis dévoiler son secret le plus jalousement gardé, un secret dont, cette nuit-là, j’eus le privilège d’entrevoir l’étendue obsessionnelle.
Le célèbre aquarium se trouvait sur scène durant tout le spectacle, prêt à sa soudaine et mystérieuse apparition, habilement dissimulé au public. Ching le portait sous l’ample robe de mandarin qu’il affectionnait, coincé entre les genoux, jusqu’à sa sensationnelle matérialisation - véritable miracle, eût-on dit - à la fin du numéro. Aucun spectateur ne parvint jamais à deviner comment il réalisait ce tour, bien qu’il eût suffi d’un instant de réflexion logique pour percer le mystère.
Mais la logique se trouvait en conflit magique avec elle-même! Le seul endroit où il était possible à Ching de cacher le lourd aquarium était l’intérieur de sa robe, et il était logiquement impossible qu’il l’y mît. Il semblait évident à tout un chacun que Ching Ling Foo, le frêle Chinois, accomplissait son numéro d’une démarche trainante, douloureuse. Lorsqu’il faisait la révérence, pour conclure, il s’appuyait sur son assistante, laquelle le soutenait ensuite tandis qu’il sortait de scène en clopinant.
La réalité était totalement différente. Ching était un homme vigoureux d’une grande force physique,
et porter l’aquarium de cette manière lui était tout à fait possible. Cela dit, la taille et la forme du bocal le contraignaient à traîner les pieds tel un mandarin, mettant son secret en péril, car l’attention se concentrait alors sur sa manière de se déplacer. Donc, pour préserver le mystère, il traina les pieds sa vie durant. Jamais, à aucun moment, chez lui ou dans la rue, de jour ou de nuit, il n’adopta une démarche normale, de crainte que son secret ne fût dévoilé. Telle est la nature de celui qui joue le rôle du sorcier.
Le public sait bien qu’un magicien pratique ses tours des années durant, qu’il répète avec soin chaque numéro, mais peu de gens ont conscience de l’étendue du désir de tromper qu’entretient l’illusionniste : l’apparente contradiction qu’il apporte aux lois de la nature devient une obsession qui gouverne chaque instant de sa vie.
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Ainsi se termine l'histoire. Je doute que cette fin te convienne. La vie n'est pas ordonnée. Tout n'est pas bien qui finit bien. Il n'y a pas d'explication.
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Tom la prit à nouveau dans ses bras, l’embrassa et colla sa joue contre celle d’Alice. La jeune femme ferma les yeux. Elle pensait en vrac : Je le connais à peine, est-ce qu’il me dit la vérité, pour Pamela ? J’ai envie d’être avec lui, comment Jimmy pourra-t-il survivre en ville ? J’ai juste envie de baiser, de baiser encore, et ensuite de dormir, je ne le connais presque pas, rien d’autre ne compte pour le moment, est-ce qu’il ressent la même chose pour moi ?
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Certains réfugiés atteignaient néanmoins les côtes mais ils ne devaient s'attendre qu'à une arrestation quasi certaine ,une incarcération inhumaine et , au final,un renvoi vers les fournaises inhabitables qu'ils avaient fuies.
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J'avais d'abord voulu m'exprimer en kilomètres.
Dans trois jours vous aurez droit à un peu de congé. Vous passerez deux jours dans la ville, puis vous reviendrez pour un autre kilomètre.
Je lui demandai comment il pouvait calculer le passage du temps à la fois en journées et en distance. Il faut à la ville une dizaine de jours pour parcourir un kilomètre de distance, m'explique t'il. En un an, elle en parcourt environ trente six et demi
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Les collines de Cowal étaient solides, permanentes. Elles n’avaient pas besoin d’être interprétées, il n’y avait pas une histoire pour les expliquer, pas de solution à leur mystère. Elles étaient ce qu’elles semblaient être, ce qu’elles avaient été pendant des millénaires et ce qu’elles seraient toujours
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Je songeai à d'autres personnes revues au bout d'un long intervalle de temps. Il y avait toujours un premier effet de surprise, un choc interne : il a changé, elle a pris un coup de vieux. Et puis, en quelques secondes, la perception change et l'on ne voit plus que les similitudes. L'esprit corrige, l'oeil accepte ; les progrès de l'âge, les différences de vêtements, de coiffure et d'allure sont refondues par la volonté de discerner une continuité.
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J'essayai de m'imaginer à quoi avait ressemblé le quartier avant guerre, avec ses habitants inoffensifs, ordinaires, très occupés à vivre leur vie, à s'inquiéter pour leur compte en banque, leur travail, leurs enfants, sans penser une seconde au pire : une nuit, leur foyer et tous ceux qui l'entouraient seraient soufflés par les explosions ou incendiés par les bombes au phosphore.
J'essayai aussi de m'imaginer ce que ces gens pensaient des hommes qui avaient détruit leurs maisons, les pilotes allemands qui attaquaient de nuit. La fureur, la frustration devant l'impossibilité de riposter.
Cette pensée me fit horreur. La presse populaire décrivait les équipages de la Luftwaffe comme des fanatiques nazis, des Huns, des Boches, formules consacrées pour désigner un ennemi incompréhensible, mais le bon sens me soufflait que les aviateurs allemands n'étaient sans doute pas très différents de mes jeunes coéquipiers et de moi-même. Nos propres raids sur Brême, Hambourg, Berlin, Kiel, Cologne ressemblaient fort à ceux qui avaient conduit les intrus ici, à Acton ou à Shepherd's Bush. Aujourd'hui, aux endroits où étaient tombées les bombes du A-Able, Hambourg regorgeait de tas de débris, de conduites d'eau crevées, d'enfants sans abri.
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Aucune créature, quelle que soit sa puissance ou sa malignité, ne peut se défendre contre un ennemi invisible.
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Entre toutes ces nouveautés, c'était la voiture sans chevaux qui séduisait le plus mon imagination. L'année précédente, j'avais eu la chance de pouvoir faire une promenade dans une des ces merveilleuses machines, et, depuis, j'avais senti qu'en dépit du bruit et autres inconvénients, ces machines avaient un très grand avenir.
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Tous les Prachois connaissent, comprennent et acceptent le principe de la vengeance proportionnée. Le châtiment doit être proportionnel à la faute - si la rétorsion dépasse cette proportion, alors cela ouvre de nouveau le droit à des représailles.
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J'avais atteint l'âge de mille kilomètres.
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Nous primes place sur un des bancs, à l'écoute des bruits du soir. Les cigales stridulèrent quelque temps, puis les oiseaux nous offrirent un bref mais délicieux
concert, transposition tropicale de ce que l'on pouvait entendre au lever du jour dans la campagne de Faiandland. Nous entendîmes de la musique monter du village, le tout accompagné par le murmure de la rivière.
Quand l'obscurité fut totale, la tension physique que nous nous efforcions tous deux de dissimuler se relâcha brusquement. Sans qu'aucun de nous deux n'ait eu besoin de faire le premier geste, du moins en apparence, nous nous embrassions passionnément, en dehors de toute équivoque.

We sat down on one of the benches and listened to the evening sounds. Cicadas scraped for a while, but then there was a brief and lovely burst of birdsong, like the dawn chorus in the Faiandland countryside, transformed in the tropics. Below us, we heard music from the village, and the shallow river.
As the dark became absolute, the physical tension we had both been suppressing suddenly was released. Without either of us initiating it, or so it seemed, we were kissing passionately, leaving no doubts.





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L’instant équatorial

«Loin au-dessus de la mer et des iles, voguant en plein ciel sur un air juste assez dense pour porter ces énormes avions mais trop ténu pour ses poumons, l’homme s’imaginait parfois capable de comprendre enfin comment fonctionnait le temps. »

La négation

«Son lui plus jeune s’étira du passé et le toucha brièvement, lui rappelant sa sensibilité d’autrefois, sa manière perdue d’être et de sentir.»

Les putains

«Alors que j’allais lui emboiter le pas, j’ai remarqué le numéro peint sur le bois : 14. Mon attention s’est éveillée, car depuis le début de ma maladie, les nombres étaient pour moi associés aux couleurs. Le 14 me paraissait lié synesthésiquement au bleu pale, mais celui qui s’étalait devant mes yeux était blanc, donc déconcertant. Le numéro m’a semblé passer du blanc au bleu avant de revenir au blanc : une autre crise s’annonçait.»

Vestige

«Elle en eut le souffle coupé. Panique et adoration l’empoignèrent. »

La cavité miraculeuse

«Il ne viendra pas ici a-t-elle répété. Pas à la tour. Aucun d’eux n’y vient jamais. Ils disent que le mal y est chez lui, ce qui signifie que nous, on y est en sécurité.»

La crémation

« Que se passe-t-il? demanda-t-il.
- Comment cela?
- Pourquoi me regardez-vous de cette manière?
- Vous savez ce qu’il y a par terre près de vous?
Il baissa aussitôt les yeux mais ne remarqua rien de particulier.
- Qu’est que vous racontez? »

The cremation

She twisted her head and smiled up at him. The angle of her face made her mouth look as if it had distorted into an unpleasant rictus. There was something so odd and perverse about her posture that a tremor of fear ran through him.
She held the expression.
He said, “What is it?”
“What is what?”
“Why are you looking at me like that?”
“Do you know what is on the ground beside you?”
Instantly he looked down, but could see nothing. “What are you talking about?”

Le regard

«A mi-hauteur du mur, avant les dernières marches consolidées, se trouvait la minuscule cellule secrète ménagée à l’intérieur de la muraille.»

La libération

«Lorsque j’ai quitté le musée après ma première vision adulte de l’œuvre de Acizzone, l’expérience m’avait brisé. Les scènes érotiques crées par les tableaux m’obsédaient toujours, mais j’étais comme aveuglé par la douleur, l’égarement et une terreur inexplicable.»
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