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Citations de Claude Michelet (190)


C'est de ma vie que j'ai librement parlé, pas de celle de mes confréres.
Comme moi, ils sont libres, aussi échappent-ils à l'analyse de groupe.
Ils sont tous des cas individuels. Ils sont encore des hommes.
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Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout… les malchanceux sont ceux à qui tout arrive.
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Vas-y,petit, chiale si ça te fait du bien, murmura Jean en lui posant la main sur l épaule. Et surtout, n aie pas honte,on l a tous fait un jour où l autre.
Ça ne se voit pas toujours, ça ne s entend pas non plus parce que beaucoup chialent sans larmes,en dedans, dans leur tête quoi,et que c'est peut-être le pire...
Alors n aie pas honte.
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Non seulement ça devait leur donner le temps de réfléchir mais surtout les inciter au calme,à la modération et à la prudence dans leurs relations.
Bref,à ne pas fêter Pâques avant Carême.
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Tenez, au lieu de payer les pensions aux veuves de guerre, voilà ce qu'ils inventent, ces imbéciles ! Tout ce texte pour me rappeler une fois de plus qu'il faut économiser la lumière et avancer les pendules d'une heure ! A quoi ça sert, toutes ces couillonnades ?
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- Mais alors, dit-il soudain, s'il est parti lui aussi, il n'y a plus du tout de jeunes dans la commune ! Plus que des vieux comme nous ?
- Et oui ! Rien que des vieux…
- Qu'est-ce qu'on va devenir ? Vous y pensez aux vendanges, aux labours, aux semailles, à tout ? Comment on va travailler tout ça ?
- Avec les femmes, mon pauvre, avec les femmes. Il faut se faire à cette idée : si cette guerre persiste, et je le crains de plus en plus, ce sont les femmes qui vont prendre la place des hommes. Partout. Dans tous les champs, dans toutes les fermes…
- Ca ne s'est jamais vu ! protesta Jean-Edouard. Bon sang, il y a eu d'autres guerres, et jamais on n'a vu ça ! Vous imaginez des femmes en train de labourer ? Passe encore pour les moissons et les bricoles, mais labourer ! Allons donc ! Cette guerre ne va pas durer, parce que d'un côté comme de l'autre on a besoin d'hommes pour travailler la terre, pour produire. Quand le blé manquera, il faudra bien qu'ils l'arrêtent, leur foutue guerre, ou alors ils crèveront de faim ! Voilà ce qui va se passer, et vos histoires de femmes aux labours, c'est pas pour demain, ça ne s'est jamais vu !
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La terre, ça ne se découpe pas, ça se garde, et c'est pas pour demain qu'une parcelle des Vialhe quittera la famille !
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Mais c'est de l'escroquerie pure et simple ! Ce sont mes bouquins que tu publies et avec eux tu t'en mets plein les poches sans me verser un kopeck de droits d'auteur !
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Il pouvait avoir dans les soixante ans. Trapu mais solide, il avait un visage mangé par les rides. Mais pas de mauvaises rides, pas de celles qui se forment à coup de colère. Non, les siennes s'étaient gravées à cause des sourires qui fleurissaient les lèvres, depuis toujours semblait-t-il. Les yeux bleus brûlaient de bonté, et lorsque, par exception, le père Garnac s'emportait, son regard se faisait triste, comme s'il regrettait.
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Ça faisait des années qu'ils ne se disaient plus bonjour. Ce n'était ni par méchanceté ni par rancune. Pour lui, il assimilait Louise à son horizon, elle était à lui et il l'aimait au même titre que sa terre, ses bêtes. Il l'aimait vraiment, à sa manière, mais personne n'aurait idée de dire bonjour à un arbre, même s'il est beau ! Pour elle, c'était différent. L'amour qu'elle ressentait était un curieux mélange fait de crainte, d'estime, d'admiration, de souvenirs aussi. Craintive de nature, elle avait peur de passer pour mijaurée et de se faire rabrouer pour un bonjour, qui, en définitive, n'en valait pas la peine. Ni l'un ni l'autre ne se plaignaient de cet état de choses. Peut-être ne s'en rendaient-ils même pas compte.
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Il n’avait jamais admis l’imbécile instauration de l’heure d’été car, vivant en pleine nature, il était bien placé pour savoir qu’elle n’était qu’un pitoyable artifice, inventé par un ignare.
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Or la mise en place d’une Europe agricole qui ne tenait compte que des chiffres et des projections financière et non des hommes ne pouvait lui plaire, tant s’en fallait. De plus, l’espèce de fuite en avant dans laquelle se lançait la majorité des responsables lui paraissait, sinon suicidaire, du moins génératrice, à plus ou moins long terme, de catastrophes inéluctables.
« Parce que, partis comme ils le sont, tous ces fanatiques adeptes d’une Europe désincarnée et babélisée dont les minus qui nous gouvernent rêvent avant tout d’être un jour les chefs suprêmes nous conduisent au casse-pipe. Et tout ce que nous ferons gagner ces Washington d’opérette, ces mégalomanes patentés, ce seront les deux tiers de la France transformés en désert.
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Lorsque notre nourriture, nos vêtements, nos toits ne seront plus que le fruit exclusif de la production standardisée, ce sera le tour de notre pensée.
Toute idée non conforme au gabarit devra être éliminée. John Steinbeck, A l’est d’Eden.
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Je me suis demandé comment nos politiques avaient été assez bêtes pour lancer l’idée de l’impôt sécheresse. J’ai cru que c’était une de ces conneries qu’ils affectionnent, une de plus ! Eh bien, zéro, je crois maintenant que tout cela était voulu, calculé. Il faut casser l’image de l’agriculteur nourrisseur et indispensable, il faut faire entrer dans la tête des consommateurs que ça leur reviendrait moins cher si on achetait tout notre casse-croûte ailleurs, aux Américains, par exemple. Toi, petit producteur, on va te traiter d’affreux, de subventionné à outrance ! On te reprochera même les excédents que nos minables gestionnaires ne sont pas foutus d’écouler. Ensuite, on te cassera les reins, au nom du beau rêve européen. Oui, beau rêve que des incapables sont en train de transformer en cauchemar, et surtout en un sinistre bordel ! L’Europe des bureaucrates, mais surtout l’Europe du désert français, des régions sacrifiées…
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Partis comme le sont nos économistes et nos politiciens, ils vont tuer l’agriculture, enfin la nôtre, la moyenne, la petite est déjà morte ! je le vois bien, la Brenne n’est déjà pas bien riche, mais ça va de mal en pis. Et c’est pareil en Corrèze ! C’est notre faute, on laisse les commandes à des crânes d’œuf qui ne sont jamais sortis des grandes villes, sauf pour aller aux sports d’hier ou à la plage ! Alors, la terre, pour eux c’est bouseux et compagnie !
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Et Gérard, son fils adoptif, était né en Allemagne, de parents allemands. Non, ce n’était pas un peuple ni une race qu’elle avait combattus des 1940. C’était le système, la pensée, l’ordre nazi. Et d’apprendre qu’on voulait, par basse démagogie, donc par bêtise, passer l’éponge sur la date qui rappelait l’écrasement de la croix gammée l’avait révoltée. Depuis, elle tenait en totale suspicion tous ceux qui avaient approuvé, voire applaudi ce geste. Quant à son instigateur, elle le méprisait .
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D’ailleurs, ce n’était pas la notion de Dieu qu’elle rejetait, mais la façon dont les hommes la régentaient. Quand j’étais gamine, lui avait-elle dit, j’avais déjà beaucoup de mal à accepter les préceptes imposés. D’accord, j’avais déjà mauvais esprit, mais j’y ai toujours vu plus d’hypocrisie que de foi. Alors, ce n’est pas maintenant que je vais adhérer à ce genre de rites !
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Plus il vieillissait et moins l'attirait la politique. Et les luttes qui, déjà, redivisaient la France, le renforçaient dans son scepticisme et sa sévérité envers tous ceux qui, sous prétexte de servir la chose publique, défendaient avant tout leurs propres intérêts.
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Les paroles, ça n'a jamais consolé personne, mais la présence, oui.
Parce qu'elle a appris avant nous tous qu'un fardeau se porte mieux à plusieurs. Et parce qu'elle sait aussi que chez nous, chez les Vialhe, les vivants se regroupent toujours autour des morts. Pour faire bloc, tu comprends. A plusieurs, on se serre les coudes, et même si ça n'enlève pas le chagrin, ça donne au moins l'illusion de faire quelque chose.
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Depuis l’effondrement des cours, il ne servait à rien de se tuer au travail pour récolter, encore fallait-il vendre et s’estimer heureux lorsque les prix permettaient de couvrir les dépenses investies dans la production.
Cette situation, dont l’illogisme mettait en question l’essence même du métier, inquiéta Pierre-Edouard qui, pour la première fois, en vint à soupçonner la valeur et l’utilité de sa profession
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