AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Colombe Schneck (479)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Mensonges au paradis

Mensonges au paradis ou vérités en enfer ?



Comment départager la fiction de la réalité dans les ouvrages, souvent impudiques, de Colombe Schneck ?



En montant vers le chalet, où adolescente elle passait toutes ses vacances, retrouver ses amis perdus de vue depuis 30 ans, elle trouve l'opportunité de plonger dans son passé qui se révèle infernal. Après la mort de son père, à qui elle était fortement attachée, elle partage plusieurs années avec Charles, un alcoolique, qui la sous estime, lui fait mal jusqu'à lui asséner « tu ne vaux rien »… rupture.



Un an plus tard, elle rencontre le père de ses enfants, rédige son premier ouvrage consacré à l'assassinat d'un parent, trouve un éditeur qui la publie … son mari dénigre son livre et lâche « tu ne vaux rien »… rupture.



« Je n'ai pas vu » écrit Colombe Schneck dont le registre neuro-sensoriel est oral et non visuel, mais comment peut-on accepter de vivre ainsi sous emprise durant des années sans se révolter ? Ne pas voir, ne pas regarder, est ce mentir ou est ce pratiquer la politique de l'autruche ?



Redescendue du chalet, elle se recueille sur la tombe de ses parents, où, devenant enfin adulte elle conclut « je me suis dressée, une géante, une tête d'acier, faut pas m'emmerder, je suis la fille du Home que rien n'arrête. »



Un roman bouleversant certes, mais la naïveté de la romancière est déconcertante. Espérons sincèrement que Colombe regarde la réalité de face et trouve ainsi bonheur et équilibre.
Commenter  J’apprécie          890
Les guerres de mon père

« Pendant les cinq ans de l'Occupation, Gilbert a rencontré ce qu'il y a de meilleur et de pire dans l'humanité. de toutes ses forces, il a décidé qu'il ferait semblant d'oublier le pire et se tournerait vers le meilleur.

Ces héros l'ont porté tout au long de sa vie. »



L'histoire de Gilbert est si mystérieuse pour Colombe Schneck, que vingt-cinq ans après sa disparition, elle part sur les traces de ce père tant aimé. Dans les archives et avec sa grand-mère, Colombe fouille, interroge et découvre la vie d'exil et de rejets de sa famille paternelle. Des Juifs hongrois, qui pour certains comme Gilbert, ont survécu grâce aux Justes périgourdins et occitans.



Une période terrible expliquant pourquoi son père, chirurgien brillant et joyeux, portait en lui une angoisse profonde et un sentiment d'illégitimité. Mais pas seulement. Gilbert a eu à faire d'autres guerres. La guerre d'Algérie avec ses saloperies des deux côtés. La guerre contre la honte de la mort de son père. La guerre avec Hélène, sa femme qu'il aimait à sa façon, sans exclusivité, ce dont elle souffrit énormément. Il était comme ça Gilbert, généreux, bon et tendre, mais avec trop de gens, trop de femmes.



Voilà un bel hommage rendu à un père, à ses proches et à ceux qui les ont aidés. Colombe Schneck, profonde et émouvante, nous emporte dans les grands tourments de l'histoire pour retracer leur passé. Tout en s'interrogeant sur ce qu'est être juif, ce retour en arrière parait indispensable pour qu'elle s'autorise enfin, à rebours de son père chéri, longtemps après sa disparition, à vivre pleinement, à aimer et à être aimée.



Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Commenter  J’apprécie          764
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          570
Les guerres de mon père

Un moment chavirant...Un hommage à un père adoré, et même adulé...



Un père joyeux, séducteur, chirurgien estimé, mort prématurément... dont une fille, l'auteure, n'a pas accepté le décès.. durant des années...



25 années avant la publication de cet ultime

hommage,cicatrice se fermant peu à peu !



Cette fille chérie, adorée d'un père brillant et sociable... n'empêche pas une mère dépressive, en mal-être, des secrets, des non-dits...leur judaïcité, les traumatismes pendant la seconde guerre...Une très, très lourde

histoire familiale...



"Gilbert avait arbitré que cela n'était pas possible. Dans les récits destinés à ses enfants, un héros ne pouvait pas mourir.

Pendant les cinq ans de l'Occupation, Gilbert a rencontré ce qu'il y a de meilleur et de pire dans l'humanité. de toutes ses forces, il a décidé qu'il ferait semblant d'oublier le pire et se tournerait vers le meilleur.

Ces héros l'ont porté tout au long de sa vie. "(p. 134)





Colombe Schneck... après un ouvrage d' enquête sur l'assassinat de son grand-père paternel... poursuit les recherches familiales du côté paternel, ! Elle repart en quête et en enquête,... pour questionner et remercier tous ces Justes, ces êtres bienveillants, anonymes, ou proches, qui ont aidé, protégé, sauvé son père, Gilbert, lorsqu'il était petit garçon et jeune adolescent. Notre auteure-journaliste aura dépouillé des masses d' archives ...pour parvenir à reconstituer la jeunesse et le parcours de son père...



Le choix du très beau prénom de cette écrivaine n'a pas manqué de me marquer, tant la symbolique de Paix me paraît frappante, lorsque l'on sait que les deux parents étaient juifs, survivants, expatriés.....



Avec "Soeurs de Miséricorde", et "Les Guerres de mon père", que j'ai lus en parallèle, il existe des thèmes récurrents qui se rejoignent [ même si les contextes sont différents]: l'exil, l'isolement , l'exclusion dans un pays étranger, les enfances blessées, la résilience, garder espoir, se construire, avancer, survivre envers et contre tout, l'état de survivant ...!



Se sentir "survivant" n'est pas seulement lié aux traumatismes de la guerre, aux racismes multiples. Il existe des précarités existentielles, des sentiments d'être un survivant dans des histoires plus souterraines, plus sournoises...



Ce qui est troublant au plus haut point, c'est de constater que l'absence d'amour induit autant de dégâts, de déconstructions que l'excès d'amour [ vécu par l'auteure, par exemple; père très aimant , irremplaçable qui laisse la fille , aussi veuve que l'épouse ...]



Colombe Schneck nous relate fort bien sa tristesse infinie, son

incapacité et grandes difficultés à aimer et à recevoir de l'amour...après la disparition de ce père vénéré...adoré !



Texte magnifique d'intelligence et de sensibilité...où la Grande histoire et la "petite histoire" des individus se rejoignent dans des chocs, des tragédies parfois insupportables....

Mais qu'il est difficile de GRANDIR...La résilience comporte des milliers de visages...



Un écrit chavirant où Colombe S. montre la nécessité de rappeler combien la vie est précieuse, miraculeuse...Qu'il faut se battre constamment contre la barbarie, l'exclusion de communautés.Un ouvrage percutant qui nous interroge de plein fouet sur le Bien et le Mal; ce Mal que nous pouvons engendrer parfois, simplement par ignorance ou indifférence. Ouvrage qui me semble avoir de nombreux échos dans notre époque...où il

faut continuer à combattre des barbaries, ayant pris de nouveaux

visages !!...



Il est aussi fascinant que dérangeant de constater à quel point l'histoire de nos parents, grands-parents influent durablement sur nos parcours , nos vies, et nos choix personnels !!



Très , très heureuse d'avoir enfin lu et fait connaissance avec les écrits, les sujets chers à Colombe Schneck...





Commenter  J’apprécie          568
Dix-sept ans

Minuscule livre autobiographique , .

L'auteur a dix-sept ans , des parents permissifs, un petit ami, de bons résultats scolaires, l'univers des possibles est infini.

Et puis, l'insouciance, la malchance ?, engendre la grossesse.

L'auteur revient sur l'avortement , comment elle l'a vécu, comment elle a vécu,avant, après , les conséquences . Ce que ça a bouleversé en elle.



Ce livre est un exutoire. Il est tendre, sans soubresaut, plein de délicatesse.Il permet à l'être perdu de devenir immortel. Trente ans après les faits, l'auteure peut enfin s'exprimer.

J'ai beaucoup aimé , touché par l'histoire vécue en tant que père.



J'ai beaucoup aimé la vision de l'avortement à travers le temps qui aurait pu être développée mais on sortait de l'intime et ce n'était pas le but. J'ai beaucoup aimé la façon d'assumer , j'ai beaucoup aimé le papa, j'ai beaucoup aimé le message adressé aux femmes qui l'ont vécu.

J'ai beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          558
Nuits d'été à Brooklyn

19 août 1991, un cortège de trois voitures passe dans la rue où Gavin est en train de réparer son vélo rouge, avec sa cousine Angela. Il s'agit du rabbin Yosef Lifsh, qui se rend à la synagogue et de son escorte. le feu passe à l'orange alors que les deux premières voitures sont passés, le chauffeur de la troisième décide de suivre provoquant un accident dramatique : Gavin va y laisser sa vie et Angela aura les jambes brisées.



Les secours ont été appelés : ambulances privées, publiques mais c'est trop tard pour Gavin, et les esprits s'échauffent, pour les habitants du quartier toutes sortes de rumeurs se propagent comme une traînée de poudre : l'ambulance aurait préféré emmener le chauffeur blessé, c'est une faute, le chauffeur était ivre, il n'avait pas le permis, il a fait exprès de tuer l'enfant…



Les magasins juifs sont pillés, un touriste juif qui passait par là est tabassé à mort, avec des slogans ahurissants tels que « vive Hitler », « à mort les juifs » etc. Galvin est Noir donc c'est forcément un acte volontaire…



Dans ce quartier de Crown Heights, les deux communautés ont toujours cohabité sans problèmes particulier, mais la mort de l'enfant va déclencher une montée de haine, alimentée par des jeunes Noirs qui veulent en découdre et transforme la vérité, puis les journalistes.



Une jeune étudiante Esther tente de mener son enquête, n'hésitant pas à se rendre sur les lieux, à rencontrer des personnalités du moment, tel Frederick, professeur de littérature à l'université, passionné par « Madame Bovary » qu'il tente de faire découvrir à ses étudiants. C'est un professeur apprécié qui a été nommé à ce poste parce qu'il fallait des professeurs noirs à l'université et certains sont choqués qu'il puisse enseigner Flaubert, car ce n'est pas ce genre de littérature que « devrait enseigner un Noir ».



Esther est juive, sa famille, originaire de Kichinev, a dû fuir les pogroms en Ukraine, et dans la famille personne n'en parle, ou du moins Esther n'a pas envie d'en savoir plus sur la tragédie familiale, mais comment réussir sa vie quand on nie ses racines, c'est ce que tente de lui faire comprendre Frederick.



Esther et Frederick tombent amoureux, mais il est marié, a des scrupules vis-à-vis de sa femme et de leur fille et surtout, il est plus âgé qu'Esther. Ce couple Noir-Juive entre en résonance avec la situation dans le quartier, car la violence ne frappe pas que les noirs des quartiers défavorisés, et le statut de professeur ne met pas à l'abri de dérapages policiers.



L'auteure fait souvent référence à James Baldwin, à Philip Roth et aussi à un écrivain « russo-ukrainien » que j'apprécie beaucoup : Vladimir Korolenko en évoquant un de ses textes sur le pogrom de 1903 à Kichinev :



« Vladimir Korolenko se demande comment un voisin peut se transformer en monstre. Comment les « retenues ordinaires de civilisation peuvent disparaître aussi rapidement ». Vladimir Korolenko n'offre pas de réponse. »



J'ai beaucoup aimé ce roman, la mise en parallèle d'un accident mortel qui dégénère en haine sur fond de discrimination raciale, qui gangrène à tous les niveaux. Je mets deux bémols : d'une part, l'idylle entre Esther et Frederick, leurs tourments intimes, sont un peu fade par rapport à ce qui se passe dans le quartier, mais l'exercice est difficile, on a toujours tendance à préférer le sujet principal.



Quant au second bémol : Colombe Schneck a choisi de varier les moments, les dates dans sa narration, tantôt on est dans le passé, tantôt dans le futur par rapport à l'accident et je trouve que cela n'apporte rien de plus au texte, si ce n'est stimuler la vigilance du lecteur. Je précise que ce sont de petits bémols, l'exercice étant difficile.



L'auteure présente son roman comme une histoire d'amour sur fond d'émeutes sociales, mais je trouve que c'est beaucoup plus qu'une simple histoire d'amour, à mon avis. C'est le premier livre de Colombe Schneck que je lis. Certes, j'ai suivi sa carrière de journaliste mais je remettais toujours à plus tard, la découverte de son oeuvre littéraire notamment « La réparation », consacrée à la déportation des membres de sa famille…



Un immense merci à NetGalley et aux éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce livre et de commencer à parcourir l'oeuvre littéraire de Colombe Schneck.



#NuitsdétéàBrooklyn #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          509
La tendresse du crawl

La brasse roucoulée ? Assez ! La littérature française est gangrénée par deux maux : l’excès de biographie romancée et l’abus d’autofiction. Tous deux trahissent un manque d’inspiration. « 1967 » offrait la démonstration du premier. « La tendresse du crawl » est l’illustration du second. Tout comme Martine, nous suivons les aventures de Colombe Schneck depuis ses débuts : Colombe et son IVG, Colombe tombe amoureuse, le père de Colombe et aujourd’hui, Colombe porte bien ses cinquante ans (confère la photo de son postérieur envoyée à Yann Moix – quand le narcissisme vire à l’exhibitionnisme). J’espère que ce sera le dernier volet d’une saga qui ne décolle pas de son nombril. Pour faire de sa vie le sujet d’un livre, il faut qu’elle soit digne d’intérêt (Lançon, Makine, Ernaux) et/ou la transcender par un style d’exception (Duras, Nabe, Guibert). Ici, nous n’avons ni l’un ni l’autre. Le style ? Banal, souvent horripilant avec ses énumérations de mots (p36, p61) – n’est pas Kerangal qui veut. Beaucoup d’analyse de supermarché - ce sont les mots de l’auteure (p59). L’intrigue ? Une banale histoire d’amour et de séparation. L’auteure est prête à rater son roman pour que son amant lui revienne (p82). Qu’elle se rassure : son amant reviendra. Les seuls moments palpitants du livre ne la concernent pas (p51 et p94) - CQFD. Dommage, j’avais trouvé les premiers romans de Colombe Schneck prometteurs. « La réparation » m’avait touchée et dans « Sœurs de miséricorde », elle voyageait enfin. Les journalistes ne font pas toujours de grands écrivains. Quant à la notoriété, elle permet souvent de capter la lumière au détriment d’auteurs plus talentueux. Colombe Schneck affirme qu’elle sait désormais nager. Moi je trouve qu’avec ce livre, elle a touché le fond. Souhaitons qu’advienne rapidement « Le réveil de Colombe » (p21).
Commenter  J’apprécie          4918
Soeurs de miséricorde

Pour ce livre, j'ai été faire un tour à Chuqui-Chuqui, à Potosi et à Sucre (Bolivie), histoire de "voir" le pays d'où venait Azul.



"Assis sur le banc, Azul et Juan admirent Sucre, la ville de la liberté et de l'indépendance. La ville est somptueusement blanche.

Elle raconte à Juan que l'an dernier, avec le collège, elle est allée visiter Potosi.

La ville minière qui a enrichi toute l'Europe. L'Espagne, la France, l'Italie, la Hollande se sont construite avec l'argent de Potosi.

Il n'y reste que la désolation et une maison de la Monnaie imposante et inutile. Tout est si gris à Potosi, la ville la plus triste du monde.

le professeur d'histoire d'Azul leur a expliqué :

- Vous ne pouvez pas comprendre l'histoire de votre pays si vous n'avez pas vu la misère à Potosi. "



Oui, Sucre est très blanche, Potosi est nettement moins somptueuse, quand à Chuqui-Chuqui, ce coin perdu dans les montagnes, il évolue... avec des projets d'irrigation ou d'internat en cours.

Non, je n'étais pas en chair et en os au coeur de la Bolivie, mais presque... grâce au truc "magique" Google map. Vous ne le faites jamais vous ? Aller voir de plus près le trou perdu, une rue, un quartier d'une ville où vous n'irez jamais mais qu'une lecture vous donne envie de découvrir ?

Enfin, tout ça pour dire qu'après avoir visiter ces lieux, il ne m'a pas été difficile d'imaginer ce qu'a pu ressentir Azul aux premiers contacts avec deux capitales européennes. Le contraste est très fort, et il l'est aussi avec les personnes chez qui Azul fait le ménage. Elles ont tout, elles s'ennuient, elles dépriment et sont bien souvent incapables de pudeur devant Azul... elle qui n'a pas grand chose, elle qui a le coeur déchiré d'avoir laissé ses enfants à l'autre bout du monde... mais elle qui aide ces femmes à voir plus clair, elle qui leur insuffle son courage.



Une belle histoire de sacrifice, de générosité... et forcément une excellente lecture.
Commenter  J’apprécie          463
Deux petites bourgeoises

" Un roman sur la bourgeoisie que l'on méprise, l'amitié que l'on mésestime et la mort qu'on cache", dixit la quatrième de couverture...



Et surtout un roman fulgurant. Cent quarante-sept pages qui défilent à toute allure et qui sont bien plus qu'un roman, parce qu'elles ont l'odeur de la vérité, de la vraie vie. A peine romancée cette histoire est comme une biographie qui ne dit pas son nom. Des points commun entre le personnage d'Esther et l'auteure, au niveau de la date de naissance, du métier ont comme un air de vécu. Et puis, pleins de références ,de noms de marque, etc...



Août 2018, Héloise a un cancer, un de ceux qui n'offre aucune chance...

Et dés le début, on sait comment cette histoire va finir .

Entre temps, on aura lu la rencontre en sixième entre Esther (la narratrice) et Héloïse, deux gamines issues de milieux privilégiés même si la bourgeoisie n'est pas la même selon si l'aisance finacière est ancienne ou récente. Elles habitent à Paris dans un des plus beaux quartiers, vont dans une des meilleures écoles (l'école Alsacienne , une école privée qui va de la maternelle à la terminale, où étaient les enfants du couple Hollande/Royal. ). Les vrais bourgeois sont dans l'entre-soi...

Cette amitié les réchaufera toute leur vie de 1978 à 2018 . En 2020 Esther écrit cette histoire... sans Héloïse.

Et elle raconte : l'école, le retour à la maison quartier du jardin Luxembourg, les croissants aux amandes, les baskets Stan Smith, les ballerines Sacha, les murs fleuris Laura Ashley des chambres de jeunes filles de bonnes familles, l'élection de Mitterand, un des parents d'élèves devient ministre, plus tard ce sera un ancien camarade de classe... Les garçons qui ne les regardent pas, les vacances aux bons endrois , leurs parents.

C'est très rapide, Colombe Schneck va à l'essentiel se servant d'une enquêtrice sociale pour faire comme une étude sociologique de ce que sont (ce qu'étaient ) les bourgeois parisiens de ces années -là.

Ça s'appelle "Deux petites bourgeoises", ça pourrait s'appeller "Les petits enfants du siècle", tellement ça parle d'une époque. Pour ceux et celles qui l'ont connue, ça a un côté "album de photos " qui fait du bien,pour les plus jeunes, je ne sais pas si la sensation sera la même...

Mais tout ça, n'est que la première partie du roman, après ça s'accélére et on arrive à la partie "maladie" et "mort", qui bouleverse un peu. Reflexions sur cette amitié qui a , sans qu'elle s'en rende forcément compte sur le moment, contribué à la rendre plus forte, Esther. Les petites bourgeoises ont eu une enfance privilégiée, tout leur a été servi sur un plateau d'argent : études, métier. Grande stabilité géographique , affective et émotionnelle . Elles n'ont pas eu à déménager, ont pu acheter dans le bon quartier, ont pu reproduire le même itinéraire pour leurs enfants (quartier, école Alsacienne...). Pas souvent bousculées ces filles...La base est solide mais la vie peut te faire des coups de "pute"... divorce,parents qui disparaissent trop tôt, maladie, mort..

La vie , on ne la maitrise pas, mais les douleurs sont plus faciles à vivre avec vue sur le Luxembourg que dans une cité... C'est ce que je retiendrai de cette histoire, la vie n'épargne personne.

Et puis "l'amitié que l'on mésestime", car des fois une amie t'accompagne sur un chemin plus long qu'un mari..

Un roman raconté comme en urgence, peut-être parfois un peu trop court et "clinique", mais qui m'a beaucoup "parlé".

Une excellente surprise.
Commenter  J’apprécie          440
Les guerres de mon père

Cela fait plusieurs années que je souhaite lire une oeuvre de Colombe Schneck que j'aimais entendre à la radio dans ses chroniques et dont la personnalité a toujours piqué ma curiosité.



"Les guerres de mon père" est le premier titre que je découvre mais je crois savoir qu'il réunit beaucoup des enjeux qu'elle place dans l'écriture : mieux connaître l'histoire de sa famille pour mieux la comprendre, pour entretenir sa mémoire et surtout pour tirer de ses expériences un sens à sa propre existence.



Partant de là, son style est fatalement très personnel, tout comme son sujet est intime. Ici, la frontière entre l'auteur et le narrateur est quasi inexistante. de sa famille juive dont les origines se situent "dans des pays qui n'existent plus", aux confins de l'Ukraine, de la Hongrie, de la Roumanie et de la Pologne, Colombe - au prénom prédestiné - cherche à apaiser le passé à multiples visages en rendant hommage à chacun de ses membres. Une famille marquée par l'exil et la migration.



Dans la forêt généalogique ainsi explorée, a vécu un arbre noble, peut-être un chêne, d'abord robuste puis rendu frêle par différentes calamités (humaines, pas naturelles) : Seconde guerre mondiale, l'Occupation, la vie cachée, secrète, la Résistance ; mort du Père, mystérieuse, violente, honteuse ; guerre d'Algérie, l'illusion coloniale, la torture, la culpabilité. Cet arbre, c'est Gilbert Schneck, son père. Colombe a follement aimé Gilbert et a été follement aimée par Gilbert. A travers ce roman-quête, moitié chronique, moitié documentaire, elle se livre énormément en dévoilant la personnalité de son père. le récit est touchant, souvent émouvant.



J'ai ressenti de nombreuses émotions fortes au cours de ma lecture. D'abord parce qu'il est rare qu'un lecteur puisse rester indifférent au spectacle inlassablement retracé des séquelles du nazisme, ou de la guerre en général, quel que soit son nom. Ensuite, et à ma grande surprise, peut-être ai-je également été émue par le fait que mes grands-parents portent les mêmes prénoms que les parents de l'auteure, Gilbert et Hélène, et sont nés comme eux en 1932. Au fil des pages, je n'ai ainsi pu m'empêcher de juxtaposer en filigrane le visage de mes grands-parents sur ces deux personnages, et bien que n'étant pas juifs, eux aussi ont vécu ces conflits et ces traumatismes. Enfin, j'ai eu la sensation de replonger dans l'atmosphère du roman-enquête de Patrick Modiano, "Dora Bruder", que j'avais beaucoup apprécié.



Mes seuls reproches concernent le style en lui-même, je l'ai trouvé globalement trop égocentré même s'il reste plaisant à lire, et paradoxalement, alors que la trame est chronologique, j'ai parfois jugé la narration dispersée.





Challenge PLUMES FEMININES 2018

Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge ABC 2017 - 2018
Commenter  J’apprécie          444
Nuits d'été à Brooklyn

Un été à New York



En 1991, une jeune journaliste est envoyée à New York au moment où un acte antisémite enflamme Brooklyn. Vingt-cinq ans plus tard, Colombe Schneck s’en souvient. Mais ces «nuits d’été à Brooklyn» sont aussi celles passées dans les bras de Frederick.



Après s’être intéressée à sa famille, notamment avec l’émouvant «Les guerres de mon père», Colombe Schneck s’est plongée dans sa propre biographie. Après «La tendresse du crawl» et l’histoire d’amour avec Gabriel, elle se remémore l’année 1991 et ses débuts dans le journalisme. La romancière se cache en effet à peine derrière le personnage d’Esther Rosen, envoyée à New York pour y faire ses armes. La jeune fille qui découvre la grosse pomme ne va pas tarder à pouvoir montrer ses qualités de reporter puisque le 19 août, un fait divers dramatique se produit à Crown ¬Heights, un quartier de Brooklyn. C’est la description des faits, avec toutes les précautions d’usage – comme le ferait le représentant d’une agence de presse – qui ouvre le roman. ¬Pour ne pas perdre de vue la voiture du rabbin, Yosef ¬Lifsh qui le suit, accélère au feu orange. La collision qui suit fait déraper sa voiture, provoquant la mort de ¬Gavin, 7 ans, malgré les secours arrivés très vite sur place. Très vite, les rumeurs gagnent le quartier, suivis par des cris de vengeance: «On n’en peut plus. Les Juifs obtiennent tout ce qu’ils veulent. Ils tuent nos enfants. Nous n’obtenons ni la justice ni le respect.» Dans ce quartier où domine une communauté noire, en majorité afro-antillaise, vivent également quelques 20000 juifs. L’un d’entre eux, Yankel Rosenbaum, étudiant en histoire à l’université de Melbourne, a la mauvaise idée de se promener sur Brooklyn Avenue. Il est À 23 h 20 lorsqu’un petit groupe l’attrape, le bat et le poignarde à mort. Son assassin présumé est arrêté quinze minutes après par la police. «Tout au long de cette première nuit, une foule, en majorité des adolescents, crie dans les rues de Crown Heights Juifs! Juifs! Juifs!»

Au-delà du drame, c’est bien entendu l’occasion pour la jeune journaliste d’essayer de mieux connaître cette histoire, de tenter de la comprendre, de rendre compte de cet antisémitisme. Si elle est partie en Amérique pour essayer d’oublier sa famille, dont une partie est morte à Auschwitz, c’est raté. On imagine le choc, d’autant que les jours qui suivent sont loin d’apaiser la situation. Les révélations sur le rôle de la police, sur les règles en vigueur au sein des communautés et les suites juridiques vont tout au contraire attiser la colère.

Le réconfort, Esther va le chercher dans les bras de Frederick Armitage, issu lui de la bourgeoisie afro-américaine de Chicago. Elle a rencontré ce spécialiste de Flaubert à l’université et, malgré les vingt ans qui les séparent, veut croire à une belle histoire d’amour. D’ailleurs, en parlant de Flaubert, leur éducation sentimentale pourrait ressembler à l’inverse de Madame Bovary. Frederick s’ennuie dans son couple et va chercher dans ses amours clandestines une fraîcheur oubliée.

En attendant que tombent les masques et que les illusions s’envolent, chacun peut «profiter» de l’autre, partager ses fantasmes et ses réflexions. Sur la communauté juive, sur la communauté noire.

C’est avec vingt-cinq ans de recul qu’Esther tente de comprendre pourquoi la belle histoire s’est arrêtée, pourquoi leur rêve d’émancipation n’est resté qu’un rêve.

Réussissant une fois encore à mêler l’intime à l’analyse de la société, Colombe Schneck démonte avec brio les rouages d’un système au sein duquel racisme et antisémitisme s’inscrivent comme des «invariants» auprès de communautés fragiles. Ce faisant, elle rejoint Cloé Korman dans la réflexion proposée avec Tu ressembles à une juive: «il faut penser la solidarité entre les luttes contre le racisme et contre l’antisémitisme, et mener ces combats de façon tolérante et pluraliste, en surmontant les divisions liées à nos origines sociales et culturelles». En mettant en miroir les émeutes de 1991 et l’actualité récente, ce roman prouve que le combat est loin d’être gagné.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          423
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
Commenter  J’apprécie          400
Soeurs de miséricorde

Soeurs de miséricorde est l'histoire de l'émigration économique , ici d'une Bolivienne vers l'Europe.

Azul se bat pour faire vivre sa famille. Elle a deux enfants en bas age et un homme, gentil certes mais pas très débrouillard. la crise économique qui frappe la Bolivie met la famille en énorme difficulté. Azul ne voit qu'une solution: s'expatrier et envoyer de l'argent pour assurer la subsistance de la famille.



Le thème du livre est relativement classique. On y retrouve le contraste entre la Bolivie luxuriante où les fruits sont les meilleurs du monde, les couleurs les plus vives mais où la survie est dure et l'Europe grise où le RER tombe en panne , l'exploitation et le racisme rodent et les fruits n'ont aucun goût.

Là où le roman se singularise un peu, c'est dans l'entraide féminine , que ce soit via les sœurs qui à travers le monde aident les plus démunis ou entre employée et employeuse où finalement le rôle de la servante va bien au delà des taches domestiques .

Les femmes sont souvent belles moralement dans ce livre où les hommes ne sont que machos, radins , infidèles.

Le ton n'est pas miséricordieux, l'auteure ne s’apitoie pas, elle narre.

Il y a de l'espoir dans ce livre qui aurait pu virer gris foncé.Pourtant, je l'ai traversé en grande parti sans émotion, me laissant porter par les aventures d'Azul sans y prendre vraiment part. Même si le dernier quart m'a semblé plus attractif.

Toutefois , les beaux portraits de femmes sacrifiant leur vie aux bien être des autres est émouvant.

Commenter  J’apprécie          370
Soeurs de miséricorde

Sœurs de miséricorde " conte le destin d'Azul, une amérindienne Quechua, élevée dans un minuscule village dans l'état de Sucre en Bolivie, par Ximena Prado, sa mére , qui ne sait ni lire ni écrire mais connaît tant de remèdes et de recettes..... Elle grandit dans ce village, paradis des arbres fruitiers, au bord d'une rivière oú les manguiers, les bananiers, les fleurs de quirili, les citronniers, la menthe , la verveine, les kanburas et ses fleurs en grappe, roses l'hiver, rouges et verts en été abondent et réjouissent l'œil....

Une abondance et une luxuriance colorée qui vont aiderAzul,obligée de partir trés loin, de s'exiler comme tant d'autres femmes pour travailler en Europe, à Rome puis à Paris, au couvent des sœurs de Marie Immaculée, puis au service de madame Isabelle ....Mais comment trouver du travail et un logement quand on ne connaît personne? Ni la langue? Ni les règles de vie, ni ce que l'on mange? Ni les rues?

Azul connaîtra le mépris, les mauvais patrons , les humiliations des immigrées, la tyrannie des tâches domestiques les plus ingrates ....Courageuse, obstinée, ce qu'elle a acquis de sa mére- la generosité , la foi, la force- ne la quitteront pas.

Déracinée et droite, exigeante avec elle même et généreuse avec les autres , Azul, loin de son mari et de ses enfants va réussir sa vie....

Un trés beau roman optimiste et chaleureux gorgé des senteurs des jardins luxuriants de Santa Cruz, une écriture colorée et énivrante, riche et vive, des odeurs de là- bas en opposition à la froideur de l'Europe.

Un roman qui conte la solidarité entre sœurs et femmes, les liens tissés entre personnes en détresse , la chaleur de l'amitié ou comment aussi montrer à ses patronnes ce que leurs yeux ne voient pas de ce monde ?

Comment conserver la droiture et la bonté reçues dans l'enfance?

L'optimisme et la force de vie incroyable d Azul forcent le respect .

Un ouvrage lumineux, Petri d'espoir et d'humanité qui nous éclaire et donne à voir de près la vie difficile des immigrées économiques, le courage, la dignité,la capacité d'adaptation qui les honorent!

Une leçon de vie salutaire loin des égoïsmes et du repli sur soi! Belle source de réflexion, Azul, un exemple que l'on oubliera pas de sitôt !
Commenter  J’apprécie          370
Val de Grâce

On pourrait croire que "Val de grace" est le récit d'une jeune femme voulant nous faire croire que la vie n'est pas simple dans une famille aisée vivant dans un magnifique appartement Haussmanien. Détrompez-vous, l'excellente journaliste et romancière nous offre un texte plein de charme, de mélancolie, de nostalgie sur une période bénie celle de l'enfance et de l'adolescence. Dans cet appartement, Colombe Schneck a connue le bonheur sans nuage, elle s'attache aux petits riens de la vie qui font les grands bonheurs. Mais, un jour le destin vous rattrape et balaie d'un rien cette oasis de bien-être. Et l'insouciance laisse la place à la douleur du deuil. D'une écriture pleine de pudeur, Schneck distille une petite musique à la fois juste et touchante. Et si la nostalgie n'est plus ce quelle était, celle de Colombe schneck nous émeut par sa sincérité. Un livre qui porte bien son titre.
Commenter  J’apprécie          360
Dix-sept ans

C'est un récit autobiographique court mais très chargé en émotion et en finesse psychologique.

L'auteur , à l'instar d'Annie Ernaux à qui elle rend hommage ici, raconte comment elle a dû subir un avortement à l'âge de 17 ans, pendant l'année 1984, juste au moment où elle passait le bac.

Le contexte était très différent de celui qu'avait vécu Annie Ernaux qui parlait d'un événement similaire mais survenu, lui, en 1964, à l'époque où avorter était encore illégal.

Le mérite de ce livre est avant tout de rappeler que les conquêtes "féministes" peuvent être fragiles et qu'il faut être vigilant pour veiller à ce que certains droits soient maintenus.

L'héroïne du livre vit dans un milieu aisé, "intellectuel", "progressiste", ouvert et tolérant. Elle avait librement accès à la contraception et cependant, un "accident" est survenu.

Que deviendraient ses projets d'avenir, de faire Sciences Po, de devenir une journaliste réputée, si elle gardait le bébé?

D'emblée la décision est prise: il faut interrompre la grossesse.

Même si ses parents jouent un rôle non négligeable d'appui et d'écoute, le ressenti reste douloureux.

Longtemps après, ce "bébé" non né laissera des traces dans la mémoire et la conscience de l'héroïne. Inconsciemment elle lui parlera en l'appelant "l'absent".

Le fait de donner une identité, même incomplète à ce bébé non né, est vraiment émouvant à mon sens.

C'est un beau livre courageux et qui traite d'un sujet encore difficile avec beaucoup de délicatesse.

C'est le premier livre de Colombe Schneck que je lis mais je pense qu'il y en aura d'autres...
Commenter  J’apprécie          350
Les guerres de mon père

Il va m’être très difficile d’écrire une chronique sur « Les guerres de mon père », tant le récit de Colombe Schneck est bouleversant. Il est parfois des livres nécessaires, pas seulement pour l’auteure mais aussi pour le lecteur.



L’écrivaine part à la recherche de l’histoire de son père, Gilbert Schneck né en 1932 et mort d’une crise cardiaque en 1990 alors qu’elle n’avait que vingt-cinq ans.



Chirurgien parisien, épicurien, un père aimant mais un mari éternellement amoureux d’autres femmes que son épouse. Une figure paternelle forte, d’un optimisme inébranlable.



Un père qui a vécu l’enfance terrifiée d’un petit garçon juif caché pendant la guerre, une adolescence marquée par la mort très honteusement médiatisée de son père et qui fait une entrée dans l’âge adulte comme jeune médecin impuissant devant les atrocités de la guerre d’Algérie.



Gilbert Schneck a traversé tourtes ces guerres et pourtant il a laissé à toutes les personnes qui ont croisé son chemin le souvenir d’un homme bon et chaleureux.



Colombe Schneck suit les traces que Gilbert a laissées dans l’Histoire de France, avec rage et vaillance.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          341
Soeurs de miséricorde

"On lui a transmis les valeurs de la culture inca, la richesse n'est pas l'accumulation de biens, mais de liens à l'autre. Le riche est celui qui connaît le plus de monde." (p. 39)



Très émue de ma lecture toute récente de cette auteure, dont l'ai lu coup sur coup ce texte ainsi que son dernier ouvrage, "Les guerres de mon père" ...Ces "Soeurs de miséricorde" j'en avais débuté la lecture en août 2015... que je viens de reprendre parallèlement à sa dernière publication, qui en dépit des grandes différences, se rejoignent dans une même bienveillance et empathie !



Je me sens très proche des thématiques et de la sensibilité de cette écrivaine...



Fortement intriguée en lisant cette histoire, où le personnage principal, d'origine bolivienne, Azul, est obligée par nécessité de quitter son pays, de se séparer de ses deux jeunes enfants...pour pouvoir les nourrir...Intriguée par la connaissance de l'auteure quant à la Bolivie...j'imaginais un lien

familier existait entre Colombe Schneck et ce pays très pauvre... j'ai donc été faire quelques recherches; en effet cet écrit s'est construit sur une histoire réelle [ Voir le lien et l'interview qui explique la genèse de ce livre éminemment bouleversant ]...



On ne peut que s'attacher à Azul, cette mère-Courage, qui , une première fois quitte la Bolivie pour venir travailler en Italie, puis en France, en devant supporter le chagrin infini de se séparer de ses très jeunes enfants. En dépit de... elle garde courage, sourire et vaillance...

Elle trouve à juste titre que dans nos pays riches, nous sommes des êtres blasés !!, peu capables de voir l'abondance de ce que nous avons, au quotidien, de ce dont nous profitons sans en avoir clairement conscience...



L'auteure- journaliste rencontrant par hasard une jeune bolivienne, venue l'aider dans les tâches ménagères, dans sa maison, Colombe Schneck découvrira une réalité sociale terrifiante: des femmes boliviennes, sud-américaines... se trouvant acculées par la misère, partent vers l'Europe pour gagner leur vie, pour pouvoir nourrir leurs enfants, et leur éviter de devoir être mis au travail dès 10-12 ans !!



Une sacrée leçon de Vie et d'empathie... que Colombe Schneck, nous offre avec moult sensibilité et un sacré talent narratif !



Un coup de coeur immense!... Azul, au prénom magique, qui fait penser à l'azur, à un beau ciel lumineux...cette femme courageuse et généreuse... restera durablement dans mes pensées et souvenirs !



"Elle se dit que si par une étrange idée quelqu'un raconte son histoire dans un livre (elle se trouve bien orgueilleuse , on ne consacre pas des livres à des femmes de ménage), elle serait heureuse de pouvoir témoigner que des inconnus, vivants ou morts, par leurs actes ou leurs mots, l'ont aidée." (p. 196)





Lien à voir:

https://www.aufeminin.com/livres-a-lire/5-questions-a-colombe-schneck-auteur-de-soeurs-de-misericorde-s1642930.html



Commenter  J’apprécie          343
La tendresse du crawl

"Quelques années auparavant, j'avais posé cette question à une romancière célèbre : préférez-vous vivre une histoire d'amour heureuse et écrire un mauvais livre ou une histoire d'amour malheureuse et écrire un beau livre ? Elle m'avait répondu sans hésitation, vivre une histoire d'amour malheureuse et écrire un beau livre. Sans aucun doute, je préfère la première proposition. Qu'il revienne, et que ce livre soit raté."

Eh bien, chère Colombe Schneck, il va ressortir une bonne chose de ce livre (mais une seule) : votre amoureux va revenir.

Et au triple galop, même !

Mais comment peut-on éditer une chose pareille ? Oui, "chose", car ces cent-dix pages entourées d'une couverture cartonnée ne méritent pas le nom de "livre".

♬ Non, rien, de rien... ♬ Je n'ai rien trouvé d'intéressant dans ce texte.

J'ai cherché partout, ♬ J'ai touché le fond de la piscine ♬, mais non, toujours rien.

Le fond ? La forme ? Non, rien.

J'ai pris cette "chose" (qui avait l'aspect d'un livre) au hasard sur les étagères de ma bibliothèque parce que le titre m'a plu. Oui, je fais ça de temps en temps, et ce choix totalement irrationnel m'a offert de très belles surprises... de moins belles aussi, c'est le jeu et je l'accepte.

J'aime bien lire un livre léger de temps en temps : entre d'autres lectures je ne méprise pas du tout un bon ouvrage "détente", mais cette "chose" n'a pas du tout rempli cette fonction ; tout y est tellement inintéressant !

Bon, chère Colombe Schneck, comme je l'ai dit plus haut, votre amoureux va revenir : tant mieux, mais je vous en supplie, n'en faites pas une nouvelle "chose" !

Pitié pour les arbres !

Quant à moi, je vais aller à la piscine : je ne sais pas si mon crawl est tendre, mais en tout cas il me détend !

PS : pour vous donner une idée du contenu, voici une phrase extraite de cette "chose".

" Un amour heureux est un quotidien partagé, machine à laver qui se vide, courses chez Franprix, pets dans le lit, regards sans paroles, il ne s'écrit pas."

Non, ne me remerciez pas ! 😃
Commenter  J’apprécie          3215
La réparation

--- ABANDON ---



Quand un auteur est en mal d'inspiration, il peut toujours parler de lui, de sa famille. Si ses ancêtres ont souffert, été martyrs de l'Histoire, voilà une raison supplémentaire pour se regarder le nombril, se trouver différent, et donc intéressant. Un prétexte pour prétendre apporter sa contribution à l'Histoire.



Les ouvrages de qualité sur la Shoah abondent, plus ou moins romancés, écrits par des victimes, leurs descendants, et/ou des historiens. Pour moi, celui-ci est très loin d'en faire partie. Trop égocentrique, futile, vide, et construit de manière confuse, saturé de répétitions.



Que dire de la quatrième de couverture racoleuse qui promet une révélation fracassante, sur un secret de famille, bien sûr : "Dans ce roman-vrai, C.S. remonte le temps et fouille les mémoires. Jusqu'à la découverte d'une vérité bouleversante."



J'abandonne à la moitié...
Commenter  J’apprécie          321




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Colombe Schneck (1686)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz spécial féminisme Rencontrer Barbe Nicole la veuve Clicquot

Quel est l'équivalent plus connu du prénom Barbe ?

Babeth
Barbara
Badra
Bach

14 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Rencontrer Barbe Nicole de Créer un quiz sur cet auteur

{* *}