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Citations de Colum McCann (943)


N’importe qui peut raconter une grande histoire, mais tout le monde ne chuchote pas à ton oreille un souffle de beauté.
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Ton rôle est de donner à voir et à entendre au lecteur. Dans le mot juste se fondent le style et la richesse de l’imagination. Tu dois arracher le moment au silence. Tu es écrivain, donc attentif à chacune de tes phrases. Ton imagination fait naître une réalité. Comme si tu rebroussais le temps. Tu entres en terrain inconnu.
Tu deviens un héros de l’éveil.
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"Dans les ouvrages qui consacreront la fin de l'esclavage, les femmes reconnaîtront le rôle de premier plan qu'elles ont joué dans cette affreuse histoire." Il avait l'air de l'affirmer pour la première fois, comme si les mots venaient à peine de s'imposer. Il poursuivit en murmurant presque, confiant une sorte de secret. "Ce sont elles, plus que les hommes, qui ont épousé la cause des esclaves."
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Les étoiles étaient des coups de griffes dans le ciel.
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Colum McCann
Quand j'écris, mon intention initiale est, justement, de n'avoir aucune intention. D'explorer ce qui s'offre à moi.
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Colum McCann
La vengeance. C’est la méthode la plus simple. Par la suite, vous avez des monuments à cette vengeance, avec des tentes pour les proches en deuil, des chants, des affiches aux murs, une nouvelle émeute, un autre check point, un autre bout de terre volé. Une pierre conduit à une balle. Et un autre kamikaze conduit à une autre frappe aérienne. Et ça ne s’arrête pas. Jamais.
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La littérature nous rappelle que la vie n’est pas déjà écrite.
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Colum McCann
Il dort dans l'escalier de secours ; c'était une habitude son père , lui a-t-on dit. Le bruit qui vient d'en bas ne le gêne pas - les sirènes de police, la voix de Jimi Hendrix et James Brown sur les tourne-disques qui braillent par les fenêtres ouvertes. Il se tasse dans ce petit espace, les bras autour des genoux. Parfois, la nuit est trouée de coups de feu. Ou par le beuglement d'un klaxon musical. Parfois, des couples s'injurient en se penchant aux fenêtres. Tout un paysage d'amour et de haine. Une brutalité sensible dans l'atmosphère. De la tendresse aussi, pourtant. Il y a là quelque chose de si vivant que tout le coeur de la ville semble près d'éclater de toute la douleur qui y est accumulée. Comme si la ville elle-même avait engendré toutes les complexités du coeur humain. Des veines et des artères - semblables aux tunnels de son grand-père - bouillonnantes de sang. Des millions d'hommes et de femmes irriguant de ce sang les rues de la cité;
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C'était un des arguments fétiches de l'administration Obama : Si vous versez une rançon, vous encouragez les enlèvements. Argument solide, mais qui ne couvre pas toute la complexité de la situation, et dont la simplicité même peut être dangereuse. Ses partisans omettent en effet de préciser que le commerce international des armes finance aussi le terrorisme. Tout comme le détournement de l'aide américaine : l'argent envoyé à l'étranger se retrouve souvent entre de mauvaises mains ou dans des régimes (les talibans, le Sud-Soudan, le Yémen, la Libye) gangrénés par la corruption. […] Que dire ainsi des ventes d'armes à l'Arabie saoudite, pays connu pour entretenir des liens étroits avec le terrorisme ?
Certes, aucun gouvernement ne veut et ne devrait être vu en train de payer pour ses citoyens pris en otage. Ce serait absurde. Ce serait offrir aux terroristes l'accès à un distributeur automatique. Toutes les caisses enregistreuses du monde armé se mettraient aussitôt à chauffer. En revanche, aussi incroyable que cela puisse paraître, le gouvernement des États-Unis - au cas où l'enlèvement se produit sur le sol américain - aidera, par le truchement du FBI, une famille, voire une entreprise à payer une rançon. « Si vous vous faites kidnapper aux États-Unis […] le gouvernement américain non seulement négociera, mais fournira la rançon », explique Joel Simon dans son livre We want to negotiate (« Nous voulons négocier », titre inspiré d'une phrase qui figurait dans un mail des ravisseurs de Jim). « Dans les banques de la Réserve fédérale, à travers tout le pays, il y a des provisions pour les rançons, à hauteur de trois cent mille dollars. Et le FBI appelle ça « la rançon-appat ». Il verse la rançon, il vous libère. Suivra à la trace l'argent est ensuite un jeu d'enfant, et les ravisseurs sont arrêtés. »
(p.142)
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Il aimait le bruit des ruelles, le linge qui claque, les pigeons qui roucoulent, les vestiges des fantômes. Il aimait en particulier les boutiques de babioles dans la vieille ville, où il pouvait prendre de petits talismans sur les plateaux et, rien qu'en les touchant, essayer d'inventer des histoires.
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Les jours les plus clairs, depuis les panoramas les plus élevés de Beit Jala, on peut voir jusqu’à la Méditerrané dans une direction et jusqu’à la mer Morte dans l’autre. […] restez-y suffisamment longtemps, en regardant vers le fond de la vallée, et vous remarquerez les colonies qui forment un motif autour de Jérusalem : tuiles rouges, tuiles rouges, tuiles rouges. Mises bout à bout, un cercle parfait : le tour d’un poumon qui se rétracte.
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J'imagine mon père dans les années trente, s'agitant en tous sens, plongeant la tête sous le voile noir de l'appareil photographique puis la ressortant aussitôt telle une hirondelle. Il le transportait partout sur les routes sombres, construites quatre-vingts ans auparavant, par les hommes affamés vivant dans les asiles de nuit. C'étaient des routes étroites où se déposait des lambeaux d'écume marine et qui montaient en lacets irréguliers de la falaise vers les collines. Et des hommes ivres les empruntaient, quelquefois par rangs serrés, comme des algues mouvantes traversant la décade de la Grande Dépression. La pluie détrempait le sol, ravinait la terre, jetait des arcs-en-ciel par-dessus la baie. Des tempêtes balayaient la mer par bourrasques, quelquefois si violentes qu'elles emportaient des ardoises, des poutres et même de temps en temps des toitures entières.
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La voûte plantaire cherche et trouve la courbure du fil. Un deuxiéme pas, un troisième. Une mécanique synchrone .... Il est en deux secondes l'essence du mouvement, il peut faire ce qu'il veut. Dehors, dedans son corps, dans le bonheur d'appartenir à l'air, sans passé, sans avenir ---- et les caprices jaillissent sur le fil. Il transporte sa vie d'une extrémité à l'autre. Bientôt il n'aura plus conscience de respirer, et il le sait.
La beauté pour motivation. Le ravissement ultime d'une marche. Tout réécrire depuis là-haut. D'autres possibles à forme humaine. Par delà les lois de l'équilibre. Être un instant sans corps et venir à la vie.
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Dans toute œuvre d'art, il doit rester un fil qui dépasse.
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Grand-Père disait que nous étions faits pour le ciel, pas pour les plafonds.

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Le raisonnable est de toutes façons surévalué.
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Assis au comptoir, Corrigan a levé deux doigts pour deux bières. Il est des moments auxquels nous retournons toujours. La famille est comme l’eau – elle garde la mémoire de ce qu’elle a rempli, s’efforce de reprendre la forme du courant primitif. Je me retrouvais dans le lit du bas, à écouter les couplets du sommeil. Le volet de la boîte aux lettres s’ouvrait sur notre enfance. Et la porte sur les embruns.
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En novembre 2014, trois mois après l'assassinat de Jim, j'ai rencontré le président Obama à la Maison-Blanche. J'étais toujours remontée contre lui et son administration. J'estimais qu'ils avaient abandonné mon fils et les trois autres otages. Mais je lui savais gré de m'accorder un peu de son temps et je voulais être le plus respectueuse possible.
Je me rappelle avoir été accompagné jusqu'à la pièce et m'être assise, seule avec lui, autour d'une longue table. Il buvait une tasse de thé. J'ai été un peu étonnée de constater qu'on ne me proposait rien. Mais l'heure n'était pas aux problèmes d'étiquette. J'ai trouvé le président sombre et assez froid. La longueur de la table semblait symboliser la distance de ses émotions. J'ai senti qu'il n'avait pas souhaité ce rendez-vous, mais qu'il s'agissait pour lui d'une question d'image. Sans doute un de ses proches conseillers lui avait-il demandé d'accepter.
Nous avons échangé quelques propos banals, puis le président m'a surprise en disant : « Jim était ma priorité numéro un ». J'ai senti l'oxygène se raréfier.
« Je vous demande pardon, Monsieur le Président. Il a peut-être été une priorité dans votre esprit, mais pas dans votre cœur. Jim et les autres ont été abandonnés par notre gouvernement, et après il était beaucoup, beaucoup trop tard. »
Un ange est passé. Le président ne m'a pas contredite ; il s'est contenté de boire son thé, les yeux baissés. Les larmes me sont venues. Il s'est levé de son fauteuil et m'a tendu son mouchoir blanc. J'ai été touchée par cette proximité fugace, mais c'était terminé. La porte s’est ouverte ; je devais m'en aller. Tout avait été très bref, moins de dix minutes.
Quelques photos de nous ont été prises, qu'on m'a envoyées plus tard. Je ne les ai pas encadrées.
(p.145-146)
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Cette vieille pie bavarde de la mémoire. Rien n'est jamais fini, alors ? Le passé revient, ressurgit. Bâtit son nid aux endroits les plus inattendus.
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Hier j’étais intelligent, et je voulais changer le monde. Aujourd’hui je suis sage, et j’ai commencé à me changer moi-même.

Rumi.
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