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EAN : 9782264052490
282 pages
10-18 (30/11/-1)
3.72/5   200 notes
Résumé :
Après cinq ans de bourlingue, Conor, vingt-trois ans, rentre en Irlande. Il y retrouve un père alcoolique, agressif, et dont l'unique préoccupation, désormais, est la pêche à la mouche.
Pourtant, cet homme gangrené par la maladie a mené une existence extravagante : orphelin, photographe manqué, il a quitté son Irlande natale à dix-huit ans, parcouru un moment l'Espagne déchirée par la guerre civile, puis est parti tenter sa chance au Mexique, paradis rêvé au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Fruit de l'amour de deux êtres entiers et originaux, Connor semble vivre une vie fantomatique aux abords de leur passé...
Un père photographe, irlandais, une mère mexicaine, belle, qui, un jour, est partie sans laisser de trace. Connor ne s'en remet pas et décide, une fois adulte, de la chercher. Il parcourt le Mexique et les Etats-Unis où le couple a vécu avant de venir s'installer en Irlande, quelques années avant sa naissance. C'est aussi la vie de ces jeunes amoureux qu'il poursuit, dans de belles descriptions de l'Amérique bohème des années 50.
Puis, il retourne chez son père, le vieux, celui qui autrefois était si fier, beau, aventureux, mais aujourd'hui passe ses journées à pêcher, taciturne.
Les récits s'entremêlent: les années 50, le parcours atypique du père - orphelin, puis la guerre civile espagnole, le Mexique , la rencontre de Juanita - la quête du fils à travers le nouveau continent, et le retour chez le père.
Il y a de très beaux chapitres, mais d'autres maladroits, peut-être un peu mièvres... le personnage de Connor inspire plutôt pitié, lui qui n'est rien face à ces parents si imposants. Il s'agit du premier roman de Colum MacCann, écrit à 28 ans, et malgré de beaux passages, on sent parfois la jeunesse et les clichés. Finalement, j'avais hâte de terminer ce roman, pour passer à autre chose...
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Conor Lyons , jeune baroudeur de 23 ans , décide de réintégrer le foyer familial Irlandais afin d'y passer une petite semaine en compagnie de son paternel . Ce dernier , vieil homme alcoolique , solitaire , acariatre et à l'hygiene aussi douteuse qu'une chambre de sofitel Americain apres le passage de Dom la Giclette plus communément appelé DSK dans le milieu , ne vit désormais que pour la peche . Son reve ultime , capturer enfin ce satané saumon qui lui fait la nique depuis tant d'années ! Tel Achab , sa ténacité n'a d'égale que sa propension à faire fuir tous ceux qui l'approchent...Un taiseux de niveau stratosphérique qui , en son jeune temps , vagabondait de continent en continent , son Loyola en bandouliere et toujours à l'affut du reportage photo qui lui permettrait enfin d'asseoir une certaine notoriété . S'il est un sujet dont il ne se lassa jamais , c'est bien cette jeune Mexicaine de 10 ans sa cadette qu'il photographia , au fil des ans , sous toutes les coutures , allant meme jusqu'à précipiter le départ de celle qui , entre temps , allait devenir sa femme . de cette union , il ne reste désormais que d'innombrables clichés punaisés sur les murs jaunis d'une vieille bicoque délabrée et insalubre . Autant de vestiges d'un passé révolu , de plaies béantes et douloureuses que Conor tentera d'interpreter pendant sept jours . Sept jours pour renouer avec son pere malade . Sept jours pour remonter le temps , appréhender , enfin , le départ de cette mere qui lui manque tant et taire cette incommensurable douleur qui le ronge . Sept jours pour démeler l'écheveau d'un passé en lambeaux qui est sien et qu'il s'échine à reconstituer depuis bientot 5 ans..

Un premier roman époustouflant de maturité ! McCann entremele magistralement périple géographique et quete familiale pour délivrer , au final , un récit d'une justesse sans failles ! de l'Irlande au Mexique en passant par l'Espagne et L'Amérique du Nord , le dépaysement est total . McCann fait partie de ces écrivains ( Harrisson , Crumley , Boyden..) qui possedent le rare talent de magnifier la nature jusqu'à vous en étourdir .
L'auteur traduit pudiquement la conflictualité journaliere des rapports pere / fils tout en évoquant de façon sensible et touchante le vide affectif abyssal généré par l'absence de cette mere / épouse démissionnaire .
Tel un équilibriste , McCann déroule sa trame en oscillant entre un douloureux passé parental et un présent aux promesses incertaines...

Le Chant du Coyote , une balade Irlandaise hypnotique et puissante ! Bip ! Bip !
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Le Montana, ses lacs majestueux et ses pécheurs imperturbables devant leur tâche. J'ai pris l'habitude ces derniers temps de me perdre dans ce plaisir simple, un livre de Jim Harrison, James Welch ou James Crumley dans ma musette, au beau milieu d'une rivière, moulinant et moulinant du poignet à la recherche d'un gargantuesque saumon ? Sauf que pour une fois, mon coin de pêche se situe dans une belle Irlande dont je foule cette terre magnifiquement tourbée pour la première fois.

Une semaine, voilà le temps qu'un fils et son père vont avoir pour tenter de renouer quelques liens. Parti plusieurs années sans laisser de nouvelles, le fils retrouve sa terre natale, l'Irlande, pour rejoindre quelques jours son père. Les débuts sont difficiles, les contacts peu chaleureux. le vieux est grincheux, acariâtre, solitaire. Il vit maintenant, isolé, dans la crasse, sans quasiment plus aucun contact humain. Sa seule et unique activité reste la fabrication de ses mouches et la pêche.

Le fils n'est guère plus amical, tout juste un peu de respect pour son géniteur, mais guère pour son père. Il lui en veut et cette haine est en rapport avec sa mère. Celle-ci a disparu quand le fils était encore gamin et toute la faute en revient au vieux.

Au cours de ces cinq dernières années, le fils a tenté de replonger dans le passé, dans ses souvenirs, dans ceux de ses parents. Son père n'a vécu que pour sa passion : la photographie. Il ne se baladait jamais sans son Leica et s'est jamais senti aussi libre qu'en parcourant le monde simplement pour prendre quelques clichés. Il partira donc de son Irlande, pour l'Espagne et rencontra les atrocités de la guerre « franquiste », il voguera jusqu'au Mexique où il rencontra « Mam » et l'épousera, il remontera sur San Francisco, le Wyoming, New York, toujours à la recherche d'une lumière qui fera de lui un grand photographe. Mais, tout ne fonctionne pas comme il le voudrait et gagner sa vie avec la photographie est plus qu'un luxe.

La rencontre bouleversante d'un père et d'un fils, tous deux tels de vieux loups solitaires, vivant dans le passé et dans le souvenir d'une femme et d'une mère. Cruel destin d'une famille qu'un simple appareil photo a été à l'origine de sa déchirure, de sa dislocation. Un superbe voyage dans la tourbe irlandaise, à travers la poussière rouge du Mexique, dans les majestueuses forêts et lacs du Wyoming et les quartiers italo-irlandais de « la Grosse Pomme » avec comme fil conducteur un vieil et éternel Leica... « le chant du coyote » (Songdogs en V.O.) est un magnifique roman, un hommage à la nature et à la pêche à la mouche (digne des meilleurs romans du Montana), qui m'a pris gentiment aux tripes par un indescriptible chant du coyote.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Conor Lyons rentre au pays natal l'Irlande pour retrouvé Michael son père malade, acariatre, sérieusement porté sur la bouteille et qui consacre la majeure partie de son temps à la pêche à la mouche.
Entre le père et le fils, il iy a le fantôme de la mère et de l'épouse disparue Juanita quand Conor rentrait dans l'adolescence. Les deux hommes vont apprendre à se redécouvrir et relier les liens distendus, Conor et Michael vont délivrer une parole trop longtemps tue.Pas le plus connu des romans de Mc Cann mais ne passez pas à côté car l'irlandais avec ce premier roman tape sacrément fort. En livrant un portrait magnifique de deux hommes marqués par le drame. Quand la parole devient thérapeutique, et expulse les blessures. Poignant, magnifiquement conté, Mc Cann signe un roman puissant. Déjà la marque d'un grand.
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Comme dans Les saisons de la nuit, et comme dans Danseur, que j'ai lus avant le Chant du coyote, McCann nous offre d'abord un livre d'une belle et parfois troublante intensité psychologique grâce à un style d'une maîtrise que je trouve personnellement époustouflante.
Ce roman, en fait premier chronologiquement, m'a d'abord paru moins fort que les deux autres, presque moins bon, moins addictif... car je ne comprenais pas où j'allais. Et pourtant je dois bien reconnaître que je l'ai lu rapidement, y revenant dés que j'avais un temps mort, ayant fait mien, presque, l'agenda de Connor et de son père, quelques jours à peine devant soi... pour quoi d'ailleurs ? Pourquoi aussi ? Chacun sent que l'absence entre ces deux-là, l'amour autant que la femme par qui il est né, résonne comme un malaise, sonne d'un ton lourd, sent le renfermé, le rance, demande par trop à être élucidé pour qu'on ne finisse par le mettre à jour pour l'éclaircir à la lumière vraie, naturelle, loin des mises en scène développées en chambre noire.
Que crève cet abcès qui déjà saigne, faute de quoi la nature fera son oeuvre, destructrice, « putréfactrice », et nourrira les pires regrets.
Peut-être pas élucider le mystère de la disparition mais partager la souffrance, la dire, savoir qu'on la partage au coeur. Se retrouver, déjà, autour du même malheur, et renouer par là le lien qui un jour rompit.
Si le père maîtrise l'art de savoir jeter sa ligne pour que ça morde, pour attraper ce poisson là, il ne pourra être seul. Cette pêche aux raisons qui ont défait le bonheur, cette quête des moments fatidique d'une vie dont ne reste que des clichés est forcément une lutte contre soi, contre l'oubli volontaire. C'est une traque qui demande, comme celle qui lance la ligne dans le fond de la rivière, mais ici celle des sentiments, des souvenirs, de ceux qu'on a enfouis par honte ou par peur, patience et dont on doit savoir qu'elle peut ne pas toujours faire mouche... Mais qui mieux qu'un fils à ses côtés pour lutter contre les courants du passé, les affronter ensemble, déjouer les pièges, ne pas glisser. Car il n'y a pas forcément une prise à rapporter : s'y adonner sincèrement, pleinement, à deux, dans la confiance, c'est déjà gagner.
C'est le beau et touchant roman de Colum McCann que, personnellement, j'ai lu.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
J'imagine mon père dans les années trente, s'agitant en tous sens, plongeant la tête sous le voile noir de l'appareil photographique puis la ressortant aussitôt telle une hirondelle. Il le transportait partout sur les routes sombres, construites quatre-vingts ans auparavant, par les hommes affamés vivant dans les asiles de nuit. C'étaient des routes étroites où se déposait des lambeaux d'écume marine et qui montaient en lacets irréguliers de la falaise vers les collines. Et des hommes ivres les empruntaient, quelquefois par rangs serrés, comme des algues mouvantes traversant la décade de la Grande Dépression. La pluie détrempait le sol, ravinait la terre, jetait des arcs-en-ciel par-dessus la baie. Des tempêtes balayaient la mer par bourrasques, quelquefois si violentes qu'elles emportaient des ardoises, des poutres et même de temps en temps des toitures entières.
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Des années plus tard, en Amérique, on me raconta que les indiens Navajo croyaient que les coyotes, par leur chant, pénétraient les arcanes de l’univers, côtoyaient les frontières du néant, vivaient au-delà de toute temporalité, pointaient leur museau vers le ciel et, dans un cri, faisaient naître le monde à leurs pieds. Les Indiens les appelaient les « chiens chantants ». Par leurs hurlements ils donnaient forme à l’univers, chaque son se mêlant à un son, origine même de tous les autres chants. Il y a longtemps, quand Mam et Dad me racontaient toute leur vie au Mexique, je croyais ce qu’ils me disaient. Et je suppose que c’est encore le cas aujourd’hui. C’était mon chant du coyote à moi : ma mère près du fil à linge, mon père luttant contre le courant. Ils essayèrent de toutes leurs forces de me dire à quel point la vie avait été belle, que les coyotes existaient vraiment et qu’ils avaient fait partie de leur univers en chantant pour eux le jour de leur mariage. Et cela avait peut-être été le cas. Peut-être qu’un gigantesque hurlement avait traversé tout le désert pour parvenir jusqu’à eux. Mais le passé est un domaine rempli d’énergie et d’imagination. Le souvenir nous permet d’épurer la mémoire. Nous réussissons à aménager notre univers à l’intérieur du quark originel qui marque l’instant de la grande explosion.
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Ils observèrent les nuages qui s'amoncelaient dans le ciel, gonflés comme autant de poitrines dilatées. Des bourrasques de vent soufflaient, annonciatrices d'averses, de cataractes et de déluges. Quand la pluie arriva enfin ce fut la pluie la plus forte, la plus pure, la plus grise et la plus belle à laquelle aucun d'entre eux ait jamais assisté de sa vie. De violentes trombes d'eau cinglèrent la région tout entière qui s'avançait déjà vers l'automne; les incendies furent pour un temps en sommeil, des ruisseaux se formèrent et la pluie s'abattit sur les fruits rouges, dégoulina des arbres, fit éclore les semences, fondre les blocs de sel, obscurcit le ciel et transforma en boue le sol aride.
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C'était là quelque chose que le vieux faisait souvent - si une photographie révélait un moment de vie, il le maintenait ainsi à jamais dans sa mémoire. On aurait dit qu'en prenant une photo, il pouvait, à tout instant, réincarner une vie antérieure - une vie où un corps ne se voûtait pas, où les cheveux ne tombaient pas, où une existence future n'avait pas de raison d'être. Il suspendait le temps dans le creux de sa main fermée. Quelquefois, il le froissait, quelquefois il le laissait s'envoler. On aurait dit qu'il croyait que quelque chose qui fut a le pouvoir d'être ce qui est. C'était là sa façon à lui d'organiser l'univers, une ligne de mire qui se déplaçait du passé vers le présent, aussi facilement qu'une feuille de papier que l'on trempe dans un bain réactif. Un jour Manley avait eu seize ans et, à cause de cela, Manley avait éternellement seize ans.
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Je me suis assis sur mon sac à dos, derrière la haie, à l’endroit où le vieux ne pouvait pas me voir ; j’ai observé le lent débit de la rivière et je l’ai observé, lui.

Même la rivière ne savait plus qu’elle était une rivière. Large et brune, quelques sacs plastique pris dans les roseaux, elle ne faisait plus le moindre bruit aux détours de son lit. Un morceau de cellophane s’était enroulé autour d’un des piliers du pont piétonnier. De l’huile flottait paresseusement à la surface, irisant l’eau dans le soleil de l’après-midi.

Et pourtant le vieux continuait à pêcher. La ligne s’est déroulée, accrochant la lumière, et la mouche s’est déposée doucement. Par de légers coups secs du poignet, il lui a imprimé quelques instants un mouvement tournant, il a baissé brusquement la tête après avoir lancé, il a retendu la ligne avec le moulinet et s’est frotté l’avant-bras.
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Vidéo de Colum McCann
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
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