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Citations de Constantin Paoustovski (15)


Natacha pointa le nez à la fenêtre. Du haut du remblai jusqu'à l'horizon, la forêt, rien d'autre. Au-dessus, mangeant la moitié du ciel, un immense nuage noir immobile. Un vol d'oiseaux blancs qui passent, pareils à des semences de pissenlit.
Fracassant à l'autre extrémité de la terre, le tonnerre roula maladroitement par-dessus la forêt et gronda si longtemps qu'il donna l'impression d'arriver en faisant le tour complet du globe. Égaré dans les fourrés, il s'apaisa ; mais coupant les sentiers de traverse et les clairières, il rugit avec plus de mauvaise humeur encore qu'auparavant.

LA VIEILLE BARQUE.
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Le vieil hongre remonta docilement sur la rive et s'arrêta près du feu. Il resta longtemps à nous regarder faire bouillir l'eau du thé dans la marmite. Puis il poussa un gros soupir qui semblait dire : « Vous ne comprenez donc vraiment rien à rien ! » Nous lui donnâmes un croûton de pain. Il le prit du bout de ses dents chaudes et le mastiqua en se servant comme d'une râpe de ses mâchoires qu'il faisait aller d'un côté et de l'autre. Il se remit à fixer le feu. Il méditait.
« Tu diras ce que tu veux, lança Rouvim en allumant une cigarette, là, il pense. Tu peux en être certain. »
J'eus alors l'impression que si le vieil hongre devait effectivement méditer, ce devait être sur l'ingratitude et la bêtise de l'homme. Qu'avait-il donc entendu toute sa vie durant, sinon les mêmes rebuffades, les mêmes reproches immérités : « Ho là, sale bête ! C'est qu'y vous mettrait sur la paille à bouffer comme ça ! », « R'gardez moi ça, lui faudrait de l'avoine à c' monsieur-là ! » Et s'il s'avisait de jeter un regard sur le côté lorsque les rênes venaient lacérer son flanc couvert de sueur, retentissait alors cette menace unique, immuable : « Essaie un peu de regarder, tu vas voir… » Avoir peur, même cela lui était interdit : les rênes tournoyaient aussitôt au-dessus de sa tête, et le charretier lui criait d'une voix faible mais pleine d'une joie mauvaise : « Ah, t'as peur… » Et le collier qu'on lui mettait toujours en appuyant contre lui une botte toute crottée, cette même botte qui lui labourait la panse pour l'empêcher de gonfler quand on lui passait la sous-ventrière !
Il n'avait aucune reconnaissance à espérer. Toute sa vie pourtant, dans le sable, la boue ou la glaise liquide des chemins, sur les sentiers " battus " et ceux à flanc de coteau, dans les raccourcis sinueux, il s'était escrimé.

L'HONGRE À LA ROBE GRISE.
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« Tu ne me reconnais pas ? demanda Vassili en éclatant d'un rire sonore. Moi, j' t'ai reconnu immédiatement. De ma télègue, tout là-bas. Allez, raconte, quel bon vent t'amène ?
— Vassili ! » s'écria le garde forestier avant de sortir sur la plate-forme. D'un bond, il fut sur le sable et serra le vieil homme dans ses bras. « Alors, toujours en vie ?
— Comme tu vois, répondit Vassili en s'épongeant le visage d'un revers de manche. Je vieillis, la mort piétine autour de moi mais elle n'a pas encore eu l'idée de venir frapper à la porte de ma maison. Tu nous avais oubliés, hein, Piotr Matviev, que tu nous avais oubliés ? Sans toi, je te le dis franchement, elle est bien triste notre vie à nous ici…
— Comment cela ? Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Ne me dis pas que tu ne sais pas, Vassili ? Allez, parle. Et cesse de tourner autour du pot !
— Je ne tourne pas autour du pot. On en a parlé je ne sais combien de fois dans les journaux par ici, soupira Vassili. On en a parlé, reparlé, mais il faut bien l'admettre : on s'est démené pour rien. C'est pas en écrivant des lettres qu'on fait bouger les choses, qu'on protège la forêt.
— Qu'est-ce que tu me chantes là ? Allez, vas-y, parle donc ! »
Vassili ôta son bonnet et le jeta rageusement sur le sable maculé de pétrole.
« Ta forêt, Piotr Matviev, ta pinède… Elle en a plus pour longtemps !
— Elle a brûlé ? demanda le forestier, épouvanté.
— Brûlé ? Mais non. On a pas eu d'incendie, DIeu nous en préserve. Depuis le printemps, on a des chenilles qui bouffent la forêt comme si elles étaient en service commandé. Et, pour l'heure, elles en sont sûrement à la moitié, ces saloperies ! Le nouveau garde forestier, y s'en sort pas ! Faut voir ça ! On donne pas suite à ses lettres, on lui donne pas de poison. Et lui, y continue d'écrire par-ci, d'envoyer des cahiers entiers par-là. Et chaque fois qu'on l' voit, c'est pour l'entendre dire : " Toujours pas de réponse… " Et nous, on reste assis, le cul sur une chaise ! Pas de réponse, pas de réponse… Et la forêt, alors ?! » Un sanglot avait percé dans la voix de Vassili. « Tous ces pins qu'on a plantés tous les deux, Piotr Matviev, arbre après arbre… Que Dieu les protège ! Tu m' croiras sûrement pas, mais chaque fois que je vais dans not' forêt, j'oublie tout le reste. Je me découvre et je pense en moi-même : " Que t'es belle, quand même ! " »
Vassili ramassa son bonnet, l'examina, et l'enfonça sur ses cheveux gris emmêlés.
« Qu'est-ce que tu comptes faire, Vassili ? » demanda le forestier en se retournant. Natacha descendait les marches du wagon ; le front plissé, elle écoutait le vieil homme se lamenter.
« Lorsqu'un père abandonne ses enfants, dit tristement Vassili, et même s'il s'en mord les doigts, le tribunal le condamne. Est-ce qu'on fait cela pour les arbres ? Les arbres, ça ne crie pas. Qui irait s'apitoyer sur leur sort ? Qui, sinon un vieil imbécile de garde forestier à cheval comme moi ? »

LA VIEILLE BARQUE.
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Personne au monde ne compte autant d'ennemis de toute nature que le pêcheur. D'abord, il y a les gosses. Au mieux, ils restent dans votre dos à fixer le bouchon pendant des heures, figés comme des statues. Au pire, ils se baignent, boivent la tasse et s'ébrouent comme des chevaux. Il n'y a plus alors qu'à plier bagages et s'installer ailleurs.
Outre les gosses, les bonnes femmes et les vieux bavards, le pêcheur a d'autres ennemis, plus redoutables, ceux-là : les souches immergées, les moustiques, les lentilles d'eau, les orages, le mauvais temps, et les crues des lacs et des rivières.

LA TANCHE D'OR.
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C'était un vieil original qui avait eu des tas de malheurs et qui répondait au surnom de " Dix pour cent " — un sobriquet bien mystérieux de prime abord.
« Mon gars, avait-il expliqué un jour, on m'appelle ainsi car j'ai plus que dix pour cent des forces que j'avais avant. J'ai été attaqué par un cochon. Dire qu'y faut appeler ça un cochon ! C'était un vrai loup, oui ! Qui avait qu'à mettre le nez dehors et grogner un coup pour faire le vide dans la rue ! Les bonnes femmes attrapaient leurs gosses et les faisaient vite rentrer. Les hommes sortaient qu'avec une fourche, et les moins francs, eux, y z'osaient plus sortir du tout ! Fort comme un Turc qu'il était, ce cochon-là. Et y savait se battre…
Mais écoute donc la suite. Un jour, c' cochon s' faufile dans ma maison. Y s' met à me renifler et à grommeler d'un air méchant. Moi, bien sûr, je lui flanque des coups de canne. « Allez, que j' lui dis, va donc voir dans la forêt si j'y suis ! » Mais voilà t'y pas qu'y s' dresse et qu'y s' jette sur moi ! Et qu'y m' renverse ! Couché sur le dos, j' hurle de toutes mes forces mais lui, y n'arrête pas de rugir et de me bourrer de coups. J'entends Vaska Jukov qui crie : « Vite, la lance à incendie ! C'est interdit de tuer le cochon en cette saison ! » Y se forme tout un attroupement. Ça crie de tous les côtés mais l' cochon, ça l'empêche pas de continuer à rugir et à me bourrer de coups. On a finalement réussi à le faire déguerpir à coups de chaîne. J'ai dû aller à l'hôpital. Le docteur, y n'en revenait pas. « Mitri, qu'y ma dit, médicalement, t'es plus valide qu'à dix pour cent. » Et depuis, je vivotte avec ces dix pour cent… Tu vois, fiston, la v'là, la vie qu'on vit… »

LE DERNIER DES DIABLES.
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— À ce que je vois, dit-il en recrachant des bouts de tabac, vous utilisez du fil nylon. Pas comme ces corniauds qui font des lignes avec du crin de cheval. Ces salauds-là, ils vont finir par lui arracher toute la queue, au vieil hongre ! Et, à ce train-là, il ne va plus rien lui rester du tout pour chasser les mouches.
— Il a bien rempli sa tâche, le vieux.
— Pour ça, oui ! convint Petia. Il a peut-être de l'âge, mais c'est un bon cheval. Il a un bon fond.
Petia se tut. Le vieil hongre se retourna et poussa un petit hennissement.
— Chut, dit Petia. Ne t'énerve pas. Personne ne te demande d'aller travailler.
— Qu'est-ce qu'il a ? demanda Rouvim. Il est malade ?
— Mais non, répondit Petia, il n'a plus la force de tirer les charges, voilà tout. Il a fait son temps. Le directeur du kolkhoze — vous savez, l'autre, là, le manchot — il voulait l'envoyer à l'équarrissage, lui faire la peau. Mais je l'ai empêché. Pas que ça m'aurait fait de la peine, mais enfin… Faut avoir de l'indulgence pour les bêtes. Les hommes, eux, y z'ont la maison de repos. Les chevaux… je t'en fous ! Y s' crèvent toute leur vie et, quand arrive la vieillesse… des coups de couteau qu'on leur flanque ! « Non, Léonti Kouzmitch que je lui ai dit, t'as aucun sens de la justice. Pour toi, un sou, c'est un sou ; mais fais bien attention à ton âme. Ce vieil hongre, tu vas me le donner. Et le laisser paître chez moi, en toute liberté. Il n'en a plus pour longtemps. » Comme vous pouvez voir, il est déjà tout gris tout autour de la gueule.
— Et qu'est-ce qu'il a répondu, le directeur ? demanda Rouvim.
— Il a accepté. « Seulement, t'auras pas un demi-pound d'avoine pour le nourrir, ce serait du gaspillage. » « Ton avoine, que je lui ai répondu, tu peux te la garder ; je vais le nourrir à ma façon, ce cheval. » Et depuis, le voilà installé chez moi. La mère, au début, elle a râlé. « Qu'est-ce qu'on a besoin de garder cette bouche inutile ? » qu'elle disait. Mais maintenant, elle est bien habituée à lui et elle lui parle quand je ne suis pas là. Faut dire qu'elle a personne avec qui faire la conversation. Et lui, il est bien content de l'écouter…

L'HONGRE À LA ROBE GRISE.
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Cette barque,ce n'est plus qu'un tas de bois pourri et pourtant,dans le moindre interstice,y a une fleur qui pousse.Chaque fois que je la regarde ,je me dis:"P't'étre que toi aussi,vieux comme t'es,tu peux encore rendre service à la vie"..Et,alors,j'essaie.De toutes mes forces.Faut pas avoir peur de ses cheveux blancs.L'important,c'est d'avoir le coeur bien comme il faut.Pas vrai?p.79
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Rouvim portait la tanche. Elle pendait lourdement à son épaule et dégoulinait. L'éclat de ses écailles aveuglait autant que les coupoles dorées de l'ancien monastère qui était visible à trente kilomètres à la ronde par temps clair.
Nous traversâmes les prés pour passer volontairement à proximité des faneuses. Nous apercevant, elles s'arrêtèrent de travailler ; elles regardèrent la tanche, la paume des mains devant les yeux, comme pour se protéger d'un soleil insupportable.
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Permettez-moi de conclure ce bref exposé par un vieux proverbe qui dit : Tout homme doit au cours de sa vie avoir fait pousser au moins un arbre, sinon il n'aura été qu'un cadavre, un tronçon de bois mort...
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Il faut laisser la liberté à son monde intérieur, lui ouvrir toutes les vannes et découvrir alors, avec étonnement, que notre conscience renferme bien plus de pensées, de sentiments et de forces poétiques que nous le supposions.
L’œuvre en gestation gagne en qualités nouvelles, se complique et s’enrichit au cours de sa progression même.
Cela ressemble au printemps dans la nature. La chaleur solaire est invariable. Or, la neige fond, puis l’air se réchauffe ainsi que le sol et les arbres. La terre s’emplit de bruissements, de clapotis, du jeu des gouttes, du ruissellement des eaux du dégel, de milliers de signes printaniers bien que, je le répète, la chaleur solaire demeure invariable.
Il en est de même dans la création littéraire. Notre conscience demeure constante quant à son essence mais elle provoque, au cours même de l’élaboration de l’œuvre à naître, des remous, des torrents, des cascades d’idées et d’images nouvelles, des sensations neuves et des mots interdits. L’auteur, parfois, est le premier surpris de ce qu’il a écrit.
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Cette cabane se trouvait dans un jardin abandonné, et le bruit des pommes sauvages tombant sur le toit de planches nous réveillait toutes les nuits. Elle nous servait à remiser lignes de pêche, plombs de chasse, pommes et feuilles mortes. Nous ne faisions qu'y dormir car le jour, de l'aube au crépuscule, nous étions sur les rives des innombrables lacs et cours d'eau, à pêcher ou à brûler du bois mort. Pour parvenir là-bas, il nous fallait nous frayer d'étroits sentiers dans les hautes herbes odorantes dont les extrémités oscillaient au-dessus de nos têtes en nous saupoudrant les épaules de pollen jaune.
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— Tu lui donnerais quel âge, à cette barque ? Le même qu'à moi, pas moins. On est de la même année, tous les deux. Tu as vu un peu toutes ces fleurs, tous ces brins d'herbe ? Et celle-là ? — Il montra une orchidée. — On appelle ça une somnolence, par ici. Regarde-la bien : elle somnole le jour mais, dès que la nuit tombe, elle s'ouvre et répand un parfum de miel jusqu'au point du jour. Faut bien l' dire, quand même : cette vieille barque, elle est foutue, elle a fait son temps. Le sylviculteur est venu tantôt. Il a rigolé en la voyant. « Vassili, qu'il a dit, tu devrais en faire du petit bois pour faire cuire tes patates plutôt que de la laisser traîner comme ça ! » Moi, je me suis dit : « Non, l'est encore trop tôt pour ça. Faut encore attendre. »
— Vous avez l'air d'avoir de la peine ?
— Oui, beaucoup. Tu te rends compte ? Elle est complètement pourrie et pourtant elle est encore utile à la vie.
— Comment ? Je ne comprends pas.
— Mais y a rien à comprendre ! s'emporta Vassili. Cette barque, ce n'est plus qu'un tas de bois pourri et pourtant, dans le moindre interstice, y a une fleur qui pousse. Chaque fois que je la regarde, je me dis : « P't-être que toi aussi, vieux comme t'es, tu peux encore rendre service à la vie. » Et alors, j'essaie. De toutes mes forces. Faut pas avoir peur de ses cheveux blancs. L'important, c'est d'avoir le cœur bien comme il faut. Pas vrai ?

LA VIEILLE BARQUE.
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Et si le narrateur contraignait ses héros à agir à l’encontre de leur logique interne, propre à chaque œuvre, s’il les remettait d’autorité dans le cadre de son plan, ils se figeraient, se transformeraient en fantoches, en robots.
Léon Tolstoï exprima cette idée fort simplement.
Un des visiteurs de Iasnaïa Poliana lui avait reproché de s’être montré cruel à l’égard d’Anna Karénine en l’obligeant à se jeter sous un train.
L’écrivain sourit et répondit :
– Votre manière de voir me rappelle ce qui est arrivé à Pouchkine. Un jour, il dit à l’un de ses amis : « Te rends-tu compte de la blague que Tatiana* m’a faite ? Elle s’est mariée ! Jamais je ne me serais attendu à cela de sa part. » C’est ce que moi aussi, je pourrais dire d’Anna Karénine. D’une façon générale, d’ailleurs, mes héros et mes héroïnes me jouent parfois des tours à leur façon, des tours que je n’aurais pas souhaités. Ils font ce qu’ils auraient fait dans la vie réelle, avec les gestes de tout le monde, au lieu de faire ce que j’aurais aimé qu’ils fassent.
* Héroïne d’Eugène Onéguine.
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Une pluie froide tombait sans discontinuer depuis quelques jours. Dans le jardin bruissait un vent humide. À quatre heures de l'après-midi, nos lampes à pétrole étaient déjà allumées. Il nous semblait malheureusement que l'été nous avait quittés à tout jamais et que la terre s'enfonçait toujours plus avant dans les épais brouillards, l'obscurité maussade, et les grands froids.
Nous étions fin novembre, la période la plus triste de l'année. Le chat dormait à longueur de journée, pelotonné sur le vieux fauteuil, et s'agitait dans son sommeil lorsque la pluie sombre donnait contre les vitres.

ADIEU À L'ÉTÉ.
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Toute la journée, nous parcourûmes les pinèdes. Sans suivre de chemin précis, à travers des marécages recouverts de mousse où l'on s'enfonçait jusqu'au genou dans une fange brunâtre.
Une chaleur épaisse s'était accumulée dans les aiguilles de pins. Des courtillières stridulaient. Nos pas écrasaient la pluie de grillons qui s'était abattue dans les clairières desséchées. Des fétus d'herbe épuisés pointaient ici et là. Une odeur d'écorce de pin calcin et de fraise flottait dans l'air. Des éperviers immobiles étaient suspendus dans le ciel au-dessus de la cime des arbres.
La chaleur était accablante. La forêt, chauffée à blanc par le soleil, semblait se consumer lentement et, même, exhaler un désagréable effluve de brûlé. […]
Nous […] fîmes de longues haltes, écoutant le faîte des pins imiter le ressac de l'océan. Très haut dans le ciel soufflait une brise légère, brûlante à n'en pas douter.
Nous n'atteignîmes le lac qu'au crépuscule. Tel un voile bleu sombre, la nuit s'approchait prudemment de la forêt. Presque imperceptibles, pareilles à des gouttes d'eau argentées, les premières étoiles miroitèrent. Les canards lancèrent un couac plein de gravité et gagnèrent leur abri nocturne.

LE DERNIER DES DIABLES.
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