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EAN : 978B01153JI4E
277 pages
Gallimard (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Après les six volumes de L'Histoire d'une vie que nous avons publiés dans cette collection, et onze émissions à France-Culture qui en ont tiré un panorama de la littérature soviétique, il n'est plus nécessaire de présenter aux lecteurs français Constantin Paoustovski, que le monde entier considère comme l'honneur même de cette littérature.
La Rose d'or se présente comme un recueil de notes sur (la) conception de l'art d'écrire et sur (l')expérience personnell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comment restituer la richesse de la Rose d'or ? C'est à la fois un essai sur l'art d'écrire, un recueil de nouvelles, une galerie de portraits réalisés au fil des errances de Constantin Paoustovski (1892-1968) écrivain russe, marqué par la littérature française, mais aussi les classiques russes, Tourgueniev, Lermontov, Pouchkine, Tchékhov, Tolstoï…
Le livre de Paoustovski est très éloigné d'un traité aride sur l'écriture. Il s'efforce de mettre en avant sa vaste culture, ses expériences nomades, sa sensibilité pour nous installer à la table de travail de l'écrivain et entretenir avec nous une discussion pleine de charme et de digressions. Son style limpide, lyrique mais sans emphase, la vivacité des figures qui traversent sa route – paysans, enfants, pauvres logeurs, juifs des campagnes – nous plongent dans un univers poétique et pittoresque.
La nature tient autant de place dans ces pages que la littérature. Les rivages de la Crimée, de la Lettonie, la splendeur de la Carélie, les vastes forêts de conifères et les lacs de la Russie centrale, Paoustovski les évoque avec l'ardeur d'un contemplatif et l'enthousiasme d'un voyageur curieux et passionné.
Enfin, n'oublions pas l'auteur témoin de son époque : il était lié au groupe d'Odessa (Babel, Olécha, Bragitski…), a bien connu Gorki, était familier d'Arkady Gaïdar, et admirateur de Mikhaïl Prichvine. Il nous introduit à cette littérature soviétique – l'adjectif fait aujourd'hui sourire – que, pour ma part, je ne connais quasiment pas.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt, et souvent du bonheur, ce livre tombé entre mes mains par un hasard mystérieux.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il faut laisser la liberté à son monde intérieur, lui ouvrir toutes les vannes et découvrir alors, avec étonnement, que notre conscience renferme bien plus de pensées, de sentiments et de forces poétiques que nous le supposions.
L’œuvre en gestation gagne en qualités nouvelles, se complique et s’enrichit au cours de sa progression même.
Cela ressemble au printemps dans la nature. La chaleur solaire est invariable. Or, la neige fond, puis l’air se réchauffe ainsi que le sol et les arbres. La terre s’emplit de bruissements, de clapotis, du jeu des gouttes, du ruissellement des eaux du dégel, de milliers de signes printaniers bien que, je le répète, la chaleur solaire demeure invariable.
Il en est de même dans la création littéraire. Notre conscience demeure constante quant à son essence mais elle provoque, au cours même de l’élaboration de l’œuvre à naître, des remous, des torrents, des cascades d’idées et d’images nouvelles, des sensations neuves et des mots interdits. L’auteur, parfois, est le premier surpris de ce qu’il a écrit.
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Et si le narrateur contraignait ses héros à agir à l’encontre de leur logique interne, propre à chaque œuvre, s’il les remettait d’autorité dans le cadre de son plan, ils se figeraient, se transformeraient en fantoches, en robots.
Léon Tolstoï exprima cette idée fort simplement.
Un des visiteurs de Iasnaïa Poliana lui avait reproché de s’être montré cruel à l’égard d’Anna Karénine en l’obligeant à se jeter sous un train.
L’écrivain sourit et répondit :
– Votre manière de voir me rappelle ce qui est arrivé à Pouchkine. Un jour, il dit à l’un de ses amis : « Te rends-tu compte de la blague que Tatiana* m’a faite ? Elle s’est mariée ! Jamais je ne me serais attendu à cela de sa part. » C’est ce que moi aussi, je pourrais dire d’Anna Karénine. D’une façon générale, d’ailleurs, mes héros et mes héroïnes me jouent parfois des tours à leur façon, des tours que je n’aurais pas souhaités. Ils font ce qu’ils auraient fait dans la vie réelle, avec les gestes de tout le monde, au lieu de faire ce que j’aurais aimé qu’ils fassent.
* Héroïne d’Eugène Onéguine.
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