Comment restituer la richesse de la Rose d'or ? C'est à la fois un essai sur l'art d'écrire, un recueil de
nouvelles, une galerie de portraits réalisés au fil des errances de
Constantin Paoustovski (1892-1968) écrivain russe, marqué par la littérature française, mais aussi les classiques russes,
Tourgueniev, Lermontov,
Pouchkine,
Tchékhov, Tolstoï…
Le livre de Paoustovski est très éloigné d'un traité aride sur l'écriture. Il s'efforce de mettre en avant sa vaste culture, ses expériences nomades, sa sensibilité pour nous installer à la table de travail de l'écrivain et entretenir avec nous une discussion pleine de charme et de digressions. Son style limpide, lyrique mais sans emphase, la vivacité des figures qui traversent sa route – paysans, enfants, pauvres logeurs, juifs des campagnes – nous plongent dans un univers poétique et pittoresque.
La nature tient autant de place dans ces pages que la littérature. Les rivages de la Crimée, de la Lettonie, la splendeur de la Carélie, les vastes forêts de conifères et les lacs de la Russie centrale, Paoustovski les évoque avec l'ardeur d'un contemplatif et l'enthousiasme d'un voyageur curieux et passionné.
Enfin, n'oublions pas l'auteur témoin de son époque : il était lié au groupe d'Odessa (Babel, Olécha, Bragitski…), a bien connu Gorki, était familier d'Arkady Gaïdar, et admirateur de Mikhaïl Prichvine. Il nous introduit à cette littérature soviétique – l'adjectif fait aujourd'hui sourire – que, pour ma part, je ne connais quasiment pas.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt, et souvent du bonheur, ce livre tombé entre mes mains par un hasard mystérieux.