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Critiques de D.H. Lawrence (303)
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L'Amant de Lady Chatterley

Roman super intéressant à plusieurs niveaux. Premièrement, c'est une critique assez dure (souvent vraie) de l'ère industrielle et des conséquences sur le tempérament des gens. Deuxièmement, une exhortation à être vrai, libre, à ne pas avoir peur de soi et de ses envies.

Il prône également une libération du corps, il est ici considéré comme un moyen de communication et n'est plus considéré comme tabou et devant être caché.

Les scènes érotiques ne m'ont pas vraiment semblé l'être. Mais ca devait être très choquant pour l'époque.

Pas le roman du siècle car je l'ai trouvé trop long. Par moments ,l'auteur partait sur des divagations sur la nature mais il pose pas mal de questions qu'il faudrait de temps en temps se poser.
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L'Amant de Lady Chatterley

L'histoire se déroule au début des années 1920. A cette époque l'Angleterre s'est tourné vers l'industrialisations. La société britannique s'éloigne de tout ce qui l'a rattachait à la nature. Lawrence dénonce la lutte des classes et condamne cette quête incessante de l'argent et de reconnaissance. Il milite à travers ce livre, pour un retour au source, une écoute de la nature et des ses émotions, de ses pulsions.



J'ai trouvé que tout ce qui est dénoncé dans ce livre est toujours d’actualité. l'ensemble du livre est très bien écrit. La place des scènes érotiques plus importantes dans la secondes parties sont présentes pour tenter de dénoncer cette société guindée des années 20. La sexualité fait partie de nous. Tenter de la contrôler, ne fait que nous éloigner de ce que nous somme réellement.



De nombreux passages sont magnifiquement écrit, mais au début une espèce de voile sombre pèse sur l'histoire. En effet, les personnages décrit s'enfoncent dans la morosité, incapable de se battre pour vivre. et puis tout à coup c'est le déclic, le soleil apparaît et c'est petit à petit que les personnages reprennent vie.



C'est encore un livre qui photographie une époque, et qui met en exergue ces défauts. Malheureusement personne ne semble y prêter attention.



Ce fut une lecture très plaisante.J'aime beaucoup la fin qui laisse une ouverture et donne au lecteur le choix d’imaginer la fin qu'il désire.
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L'Amant de Lady Chatterley

Quelle perspicacité et quelle modernité entre ces discours enflammés contre l'industrialisation et ses effets néfastes sur la raison d'être des hommes d'un côté et la sensualité de l'abandon entre les amants au sein d'une nature luxuriante et humide de l'autre!

Un mariage de contrastes entre la stérilité, la froideur, l'argent et la fertilité, l'abandon, le don de soi dans toute sa nudité et authenticité.

Grand coup de cœur!
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L'Amant de Lady Chatterley

Ce classique décrié à sa sortie pour son côté sulfureux est surtout un portrait de l'Angleterre du début du 20eme siècle. L'industrialisation de plus en plus importante change les paysages, les Hommes et les mentalités. L'auteur déplore la perte des valeurs traditionnelles au profit de la lutte des classes, de l'argent et des loisirs. Dans ce contexte, la relation entre Lady Chatterley et son garde chasse apparaît comme une opposition à ces changements. L'union de leurs corps, animale et primitive, s'oppose à cette dislocation de la société.

Jai beaucoup aimé le style de l'auteur, ses réflexions qui interrogent sur la vie"moderne". En revanche, j'ai trouvé Le personnages un peu plats. Si Lady Chatterley et Oliver Mellors avaient eu plus de fougue, plus de caractère ça aurait été un coup de cœur.
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L'Amant de Lady Chatterley

Ce livre est présent notamment dans "100 books that changed the world".

L'auteur indique :

A highly charged tale of class, intellect and, inescapably, sex, D.H. Lawrence's last novel is famed as much for pushing boundaries as for exploring social and intellectual divisions.
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L'Amant de Lady Chatterley

Un de mes classiques préférés. Une sensualité torride et une écriture sublime !
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L'Amant de Lady Chatterley

Le livre que j'ai lu constitue la première version de l’œuvre de D.H. Lawrence.

Version 1: Lady Chatterley (non publiée du vivant de l'auteur)

Version 2: Lady Chatterley et l'homme des bois

Version 3: L'amant de Lady Chatterley



N'ayant pas lu les versions 2 et 3 de l’œuvre de Lawrence, il m'est difficile de comparer, je ne me risquerai donc pas à le faire.

Cet extrait de la critique de Esther Forbes donnera certains éléments de comparaison:

"Dans cette première version, il est purement et simplement un romancier. [...] Dans le premier projet, l'essentiel du drame repose dans la difficulté de rapports intimes entre individus et entre classes. Ce désir de rapprochement est toujours déçu. Même dans l'union de Constance et de Parkin [Mellors dans les autres versions], ceux-ci atteignent difficilement la véritable intimité de leur amour presque animal. C'est une étude très nette des différences sociales. [...] Dans la première version, Clifford, la mari de Lady Chatterley est un homme amoindri, mais qui supporte courageusement son épreuve et se préoccupe de sa femme. A mesure que Constance se rapproche de Parkin, elle aime de moins en moins Clifford, mais il reste un personnage vrai. [...] Dans la première version, l'intérêt du lecteur se concentre sur le garde-chasse Parkin, l'un des meilleurs personnages de Lawrence. C'est un petit homme sympathique, aux fières moustaches, amusant, sentant le terroir. C'est un solitaire. Ses sentiments antisociaux ont été exaspérés par un mariage malheureux (cette mégère qui est dans toutes les versions). Ses haines profondes ne se sont pas apaisées dans sa liaison avec Lady Chatterley. Il ne trouve d'apaisement qu'à la fin en se consacrant au parti communiste. ..."



Critique :

Dans cette version, Lady Chatterley est une jeune femme embrasée par le feu de la passion. Elle l'aime, son Parkin. La distance sociale est décrite avec habileté, et on pénètre facilement dans la psychologie de cette Lady. On embrasse l'ambiance de cette région minière, peuplée d'hommes et de femmes malgracieux mais authentiques, qui séduisent une âme ennuyée de sa vie de château.

L'édition que j'ai eu l'opportunité de lire comportait de nombreuses fautes, ou orthographiques, ou de frappe, et cette dimension a quelque peu abîmé ma vision de l’œuvre.

Mais dans l'ensemble, Lawrence dépeint des personnages attachants, vrais, et saisissables.

Cette œuvre a sa place dans la collection "Livre Club des Tuileries" les cent un chefs-d’œuvre du génie humain.
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Kangourou

j'ai lu ce roman, il y a déjà quelques années. Je me souviens d'un homme qui cherche à refaire sa vie. Avec sa femme, il part donc dans ce pays "neuf" qu'est l'Australie au début du XXème siècle. Avec la volonté de fuir l'Europe pervertie par la société industrielle dans laquelle l'homme n'est plus qu'un rouage.

En Australie, dans les grands espaces, le protagosniste pense pouvoir retrouver son authenticité, vivre en osmose avec la nature, retrouver son animalité, sa force première. Mais si je me souviens bien, il sera vite récupéré par la nouvelle société australienne naissante.

Thème récurrent chez Lawrence, je pense au "Serpent à plumes" ou même "L'amant de lady Chatterley". Lawrence, lui-même n'a cessé de fuir l'Angleterre industrielle qu'il haïssait, voyageant souvent en Italie, et même dans l'ouest américain où il a vécu dans une communauté indienne, et allant jusqu'en Australie, toujours à la recherche de son "animalité" première, corrompue par la société.

je n'avais pas fais le lien, mais en écrivant ce commentaire, ça me fait penser à la philosophie de Rousseau.

Bon, ce n'est peut-être pas le meilleur roman de Lawrence, mais intéressant pour approfondir les thèmes lawrenciens.
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L'Amant de Lady Chatterley

Plus qu'un roman érotique, comme on pourrait le penser, voici surtout une fresque et critique de l'Angleterre des années 1920 : conditions de vie des mineurs, des patrons, condition de la femme, place du sexe dans le couple etc. Intéressant !



~ Challenge XXe
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Love / Femmes amoureuses

edit au 15.10.2014 : lu ce roman en français et c'est sympa de voir que j'avais tout compris en l'ayant lu en anglais... effectivement je pensais n'avoir pas saisi quand elles courraient dans les bois nues entre les arbres pour se sécher rapidement... "qu'est-ce qu'on se sent libre ! comme c'est bon !"... mais si si, c'est bien ça. Je pensais avoir loupé une partie du roman avec les dialogues métaphysiques qui tournent en rond mais en français c'est pareil...ça tourne encore en rond... Il m'avait fallu, à la lecture en anglais, arriver à la moitié du roman pour trouver les personnages insupportables mais là, c'est dès le début. Les soeurs me paraissent encore plus égoïstes, fières, snobs tout en voulant être humanistes, naturelles, singulières.

Paraît-il la critique de l'époque a répudié ce roman, y voyant de la "perversion sexuelle". Aujourd'hui, je trouve cela plutôt ridicule. Comme "Mars Attacks" (aucun sujet je sais), le livre aurait-il mal vieilli ? En tout cas même si je n'ai pas aimé ce roman, paradoxalement j'ai apprécié la lecture des analyses littéraires qui se sont faites autour du livre. Je me suis renseignée du coup, je n'avais pas relié l'auteur à "L'Amant de lady Chatterley", un torturé le monsieur !





--- critique originelle du 08.10.11 ---

J’ai lu ce roman en anglais alors je peux émettre un bémol sur mon avis en arguant que je n’ai sans doute pas tout compris… C’est pour cela que j’ai hâte de le relire en français pour pouvoir faire le parallèle et affiner mon jugement (et voir si cette histoire est stupide également en français ou si je dois prendre des cours d’anglais).



J’aime les histoires d’amour. J’aime les romans où les personnages sont détaillés jusque dans leur psychologie. J’aime les personnages féminins tempétueux, rebelles. J’aime les questionnements philosophiques et existentiels. Même si on sait comment ça va se finir (en queue de poisson), j’aime.



Ca avait pourtant bien commencé. On nous présentait les personnages les uns après les autres, le contexte, puis leurs relations étaient décortiquées et enfin, leurs rencontres (deux sœurs, deux amis, et deux futurs couples). Nous avancions lentement au travers de leurs réflexions, de leurs hésitations, de leurs revirements et de leurs réflexions et de leurs… Je ne sais à quel moment j’ai cédé. Honteusement, mais il faut bien l’admettre, la pensée « mais qu’ils sont niais » a commencé à germer dans mon esprit. Après avoir lu rapidement la 1ere partie, qu’il était dur d’enchaîner avec la suite ! C’est la pensée revigorante de le relire en français (oui c’est bizarre) et peut-être de le comprendre (et j’ai l’espoir que, peut-être, j’ai loupé tout un pan de l’histoire ??) qui m’a poussé à finir le roman.



Oui je l’avoue. Les tergiversations multiples ont eu raison de moi. Mais avouez que passer cent fois de « je t’aime » à « je t’aime pas » de façon subite (détaillé sur toute une page certes, mais j’appelle ça « subite » chez moi) est très exaspérant ! Surtout quand il est accompagné d’un « je veux plus que de l’amour – ha ben non ». Le sexe résout tout au final. D’ailleurs je suis surprise que ce soit évoqué de façon si claire en 1920. Inconventionnel !



Les personnages sur lesquels nous sommes focalisés m’ont exaspérée à faire de la lecture de pensée sur les autres de manière abusive (pour au final tout faire péter). Je les ai trouvés égocentriques, égoïstes. Tout tourne autour d’eux et bien qu’ils veulent à tout prix se pénétrer d’amour et d’eau fraîche, de nature sauvage et d’abandon (bonjour les clichés), ils apprécient bien leur riche confort, le déjeuner anglais et le tea-time. Ils incarnent à merveille l’idée péjorative qu’on se fait des intellectuels de l’époque.



Bon, je reviendrais vers cette critique après l’avoir lu en français. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’espoir de changer d’avis. Peut-être que tout sera chamboulé et ce sera comme si j’avais lu deux romans !

En tout cas ça faisait longtemps que je n’avais pas été énervée par un roman. Même Portrait de femme de Henry James, où l’héroïne est une pimbêche (mais avec de l’envergure), ne m’avait pas si énervée !
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L'homme qui était mort

« L’homme qui était mort » pourrait être considéré comme une nouvelle du fait de sa brièveté. Mais c’est bien plus que ça : un conte philosophique, une fable…

Le texte composé de deux parties. La première nous présente un Christ renaissant mais quelque peu désabusé ; un Christ qu’on retrouvera dans la deuxième partie, parfaire sa résurrection dans l’expérience du sexe et de la paternité. Un texte qui mêle thèmes bibliques et païens sous l’action régénérante du soleil et de la Méditerranée…Mieux… dans un style qui confine à la poésie.



Une préface de Drieu la Rochelle qui peut surprendre mais qu’on comprend mieux en se remémorant (merci Wikipédia) les engagements coupables de D.H. Lawrence en fin de vie. Une préface néanmoins remarquable, notamment dans son analyse du succès d’un auteur comme le fruit d’un malentendu.

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L'Amant de Lady Chatterley

Un merveilleux roman d'amour et d'érotisme dont je ne me suis jamais lassée. C'est tout simplement sensuel, et formidablement poétique.
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La Vierge et le Gitan

C'est beau, terriblement sensuel

là où les "émois de jeunes filles" prennent tout leur sens: l'éveil d'une sensualité liée à un refus des conventions.

à mettre entre les mains des jeunes filles et des jeunes hommes!
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La fille perdue

Alvina Houghton, la fille perdue du titre, vit en cette fin XIXème - début XXème dans la petite ville de Woodhouse en Angleterre. Elle habite une vaste et sombre demeure, Manchester House, avec son fantasque père, sa mère perpétuellement malade, Miss Frost sa nounou, et Miss Pinnegar l'intendante. La famille Houghton fait, avant la naissance d'Alvina, partie de la bourgeoisie de la ville :”Mais retournons au début des années 80, à l'époque où Alvina était bébé, ou plus tôt encore, à la grande époque de James Houghton. Il faisait alors partie de l'élite de Woodhouse. La famille Houghton avait toujours été prospère : une famille de commercçants, certes, mais après quelques générations d'aisance, les commerçants acquièrent un certain cachet. Or à lâge de 28 ans, James Houghton hérita d'un magnifique magasin de textiles à Woodhouse.” Le sens des affaires n'est malheureusement pas le fort de James Houghton, qui à coups de soldes répétées, cause la perte de son magasin. Il investit ensuite dans une mine de charbon qui ferme, puis dans un cabaret-cinéma qui finit de sonner le glas des finances de Manchester house.



Voyant son niveau social se dégrader, Alvina apprend le métier de sage-femme mais elle ne peut laisser son père seul et devient pianiste dans le cabaret-cinéma. Elle y rencontre la troupe des Natcha-Kee-Tawara et surtout l'un d'entre eux : le ténébreux Ciccio.



L'histoire d'Alvina est celle d'une femme entre deux mondes, deux civilisations : l'Angleterre et l'Italie. Ces deux pays s'opposent complètement dans le livre de DH Lawrence. Le nord est en pleine industrialisation ce qui le mènera à sa perte (je souligne au passage que Lawrence était un visionnaire.). L'Angleterre est grise, sombre et extrêmement policée par les conventions sociales. La déclaration de guerre ne fait qu'accentuer le pessimisme de Lawrence sur son pays. A côté de cela, l'Italie du Sud est décrite comme un paradis perdu. Alvina découvre un pays primitif, animal, à la beauté étourdissante : “Un bonheur sauvage, terrible s'emparait d'elle, au-delà du désespoir, mais très semblable à lui. Personne ne la retrouverait jamais. Elle avait franchi les limites de ce monde et gagné celui d'avant ; elle avait rouvert l'éternité de jadis.” On comprend mieux la comparaison entre les deux pays lorsque l'on sait que Lawrence s'est lui-même exilé en Italie.



L'amour d'Alvina est précurseur de celui de “L'amant de Lady Chatterley”. Elle est fiancée par deux fois dans le roman à des hommes respectables à la situation sociale enviable. Elle choisit de se marier à un saltimbamque, un rustre qui parle tout juste l'anglais. Elle est emportée par son instinct, son désir et suit le sauvage Ciccio aux portes de la civilisation au mépris des convenances.



Le mariage selon DH Lawrence ne fait guère envie, les hommes et les femmes en pâtissent sans pouvoir l'éviter. Les hommes sont condamnés à rendre heureuses leurs exigeantes épouses et cette attente de bonheur est qualifiée d'”arrogante et impertinente” par l'auteur. J'ai été très intéressée par ce point de vue qui est rare sur la question, j'ai souvent lu le sentiment des femmes sur le mariage mais peu celui des hommes. Quant aux femmes, elles sont gagnées par la panique à l'idée de devenir vieille fille, de devoir subvenir à leurs besoins mais le mariage les effraie tout autant ! DH Lawrence trouve les femmes “toujours insatisfaites” ! Je me réjouis personnellement de vivre au XXIème siècle et de ne pas avoir eu à choisir entre ces deux positions sociales qui ne peuvent conduire qu'à l'amertume.



“La fille perdue” était mon premier roman de DH Lawrence et j'ai été totalement enchantée par ma découverte. Les thèmes abordés m'ont touchée et fortement intéressée grâce à l'auteur qui y imprime son avis personnel. L'écriture de Lawrence est un bonheur, elle est ironique lorsque l'action se passe en Angleterre et se fait lumineuse, fraîche en Italie. “La fille perdue” est une ode à l'amour véritable, à l'instinct dépouillé des attentes sociales et au soleil de l'Italie !


Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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L'Amant de Lady Chatterley

L'histoire d'une jeune femme mariée dont le mari, devenu paralysé et sexuellement impuissant lui fait vivre une vie monotone. Elle commence alors une liaison avec le garde chasse.

En filigrane de l'intrigue, l'auteur dépeint une Angleterre faite de compromissions, d'injustice et de dévoiement par l'argent.

Ce roman cultive les paradoxes. Son écriture est superbe.

Un chef d'œuvre !
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L'Amant de Lady Chatterley

Auteur britannique du début du XXème, Herbert David Lawrence est surtout connu pour son livre L’Amant de Lady Chatterley, une histoire d’amour entre un garde-forestier et Constance, la femme de Clifford, le propriétaire de Wragby autant qu’une critique sociale et politique de l’Angleterre.

En 1917, lors de la première guerre mondiale, Constance, de son petit nom Connie, épouse Clifford Chatterley, lors d’une permission. 6 mois plus tard, il est rapatrié avec les membres inférieurs touchés. Le jeune couple décide de s’installer au manoir familial de Wragby. Connie s’ennuie. Mickaelis devient son amant. Mais Connie sait que cette aventure n’est qu’une passade. Elle part à la découverte de la forêt de la propriété que gère le garde-forestier Oliver Mellors, ancien officier des Indes, qui s’ingénie à jouer l’homme rustre. Un lien entre eux se tisse de jour en jour jusqu’à ce jour où Connie va devoir faire un choix, entre son devoir d’épouse et cette liberté d’être.

Mais en dehors de cette histoire d’amour et d’érotisme, D.H Lawrence nous fait le portrait d’une société britannique du début du XXème siècle, une critique sociale et politique d’une société dans laquelle l’uniformisation des choses, des pensées s’installe, dans laquelle l’industrie a supplanté l’agriculture, dans laquelle l’humain n’a plus de place, dans laquelle la hiérarchie sociale est impérativement respectée, dans laquelle la femme a plus de devoirs que de droits, dans laquelle l’argent est le moteur de tout.

Lawrence nous met en garde contre l’uniformisation, « quand le dernier homme digne de ce nom aura disparu et que tous les autres, blancs, noirs, jaunes et autres auront été domestiqués, il ne restera qu’une population de déments » et le pouvoir de l’argent.

Il existe aussi dans le livre deux parallèles entre deux figures centrales du roman à savoir Clifford et Mellors, deux hommes que tout oppose et qui représentent à eux deux l’ancien monde et le monde moderne. Clifford est l’archétype même de l’aristocrate anglais, ancré dans ses habitudes, fermés à toute innovation, enfermé dans ses certitudes alors que Mellors représente l’homme de demain, ouvert à l’humain, le voyageur qui apprit de ses voyages.

D.H Lawrence semblait déjà mettre en garde son lecteur contre le mercantilisme, le consumérisme et l’éloignement de l’homme à la nature.

A lire !

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L'Amant de Lady Chatterley

Je ne m'attendais vraiment pas à cette lecture, je ne connaissais ce livre que par oui-dire, tout le monde s'accordant sur deux points :

1- Il faut le lire.

2- Ce livre appartient à la catégorie littérature érotique.



Si j'adhère au premier point, le deuxième est complétement bidon de mon oeil du 21ème siècle. Je comprend que le langage courant utilisé dans le texte puisse choqué le lectorat du début du 20ème siècle, mais je crois que le plus choquant était le couple allant au-delà des castes sociales. On est loin du Harlequin avec cette lecture.

Plus qu'un texte sur l'amour ou le sexe libre, j'y vois en priorité un texte politique et sociale : la classe ouvrière et l'aristocratie s'affronte dans ce roman.



Détaillons un peu. Lady Constance Chatterley se retrouve à la fin de la guerre dans la fleur de l'âge, pleine de vie et hélàs avec un mari estrophié ayant perdu l'usage du bas de son corps, ce qui signifie : pas de sexe et pas de bébé. Issu de la haute, isolée et entourée uniquement d'ouvrier, Lady Chatterley dépérit peu-à-peu jusqu'à ce que son mari l'autorise à avoir une relation extra-conjugale (même s'il n'imaginait pas qu'elle le prendrait au pied de la lettre). CC (Constance Chatterley) va alors jeter son dévolu sur le garde chasse du domaine et entamer une liaison qui ira rapidement au-delà de la simple union physique.



Jusqu'ici, on pourrait effectivement être dans le roman érotique. Mais le roman va bien au-delà de ce banal résumé. Tout le récit semble tourner autour de cette question : Une dame de la haute peut-elle être heureuse en vivant avec un ouvrier ? Et on ajoute tout un tas de variante à ce débat sans fin. C'est la grosse longueur du roman, l'absence d'évolution a pesé sur ma lectur me donnant parfois envie de sauter des pages, j'avais la sensation de lire continuellement le même chapitre (Gloire à Ducan qui fait enfin avancer le débat sur les 20 dernières pages).



Dans tous les cas de figure, on retrouve l'égoïsme masculin, son désir de domination sur la femme : Que ce soit Clifford, le mari estropié qui domine sa femme de ses exigences, de sa condescendance, ou Parkin qui cherche à la dominer en la transformant en "son épouse", obéissante au désir de son homme exclusivement. Dans tous les cas, on y voit des hommes cherchaient à étouffer les désirs de liberté ou plus simplement d'autonomie de la femme à cause de leur propre jalousie et sentiment d'insécurité.

En cela, le débat est déjà féministe.



Mais on retrouve également cette confrontation permanente des basses-classes et des hautes, chacunes "crachant" sur l'autre avec un sentiment de superiorité et surtout une incompréhension totale de l'autre être humain. Chaque classe campe sur son opinion, ses idées, toujours condescendant envers les mérites de l'autre classe. Ce qui ne fait qu'accuenter les différences, CC (dont le père est un artiste, alors ce n'est pas pareil... je déteste cette expression qui pue la condescendance) tente de naviguer entre les deux mondes affichant une affection pour les qualités des uns et des autres et un mépris pour leur défaut respectif : elle loue l'humanité et la passion qui anime les ouvriers d'un côté et l'éducation de la bourgeoisie.

On sent tout de même un partie pris de l'auteur pour la classe ouvrière et le socialisme, pour ne pas dire le communiste, Clifford se fait de plus en plus cruel au fil de texte, son humanité est progressivement effacé pour se concentrer sur la domination et l'appat du gain, alors qu'au contraire, les idées de la classe ouvrière prennent de plus en plus de place, le tout présenté sous un regard charitable. En écrivant que tout le monde est égaux, l'auteur sous-entend pour moi que toutes les richesses devraient être partagées et que les riches, ces poids morts de la société (Non, ce n'est pas un hasard si le corps de Clifford est à moitié mort), devraient travailler avec le même acharnement que les ouvriers.



Au final, je conseille cette lecture pour une analyse politique et économique des classes sociales du début du 20ème siècle, pas pour la lecture d'une histoire d'amour qui tourne en rond et qui m'a profondément ennuyé au delà des premiers émois.
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L'homme qui aimait les îles

Cette nouvelle est l'une des dernières œuvres de Lawrence (1926), une de ses préférées aussi d’après la préface. Pas de place ici pour l’optimisme : Lawrence est un misanthrope fini, ce court texte est sans appel à ce propos. Pensez donc : Un homme, Cathcart c’est son nom, achète une ile pour y créer une utopie où chacun connaitrait le bonheur. L’affaire tourne mal, le projet n’est pas économiquement viable et puis ses gens l’escroquent. Ah bravo ! Voilà ce qu’il en coûte de faire confiance en la nature humaine ! Direction donc, une île plus petite pour se consacrer à l’écriture. En passant, en matière de domesticité la voilure est drastiquement réduite. Pas suffisamment sans doute, car Cathcart engrosse une de ses gens. Pas d’amour ici, juste de la pitié. Et pour ne rien arranger, la jeune femme tombe enceinte. Le petit gigot mis au monde finit d’achever la déchéance de cette seconde île. Mieux vaut rester seul. C’est chose faite sur la troisième île où Cathcart finit par haïr les moutons et son chat.



On peut ne pas adhérer à ce pessimisme noir et cette misanthropie pathologique et reconnaitre que quand même, punaise, qu’est-ce que c’est bien écrit ! Le bouquin n’est pas bien gros mais il se dévore à toute vitesse, la lecture n’étant jamais arrêtée par quelque obstacle. C’est limpide, beau et quand c’est fini on regrette de ne plus en avoir à se mettre sous la dent.

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L'Amant de Lady Chatterley

C'est le reflet d'une époque et d'une certaine population qui avait le temps de s'ennuyer.

C'est très bien écrit et on se laisse emporter par cette histoire.

Les auteurs anglais savent nous parler de sentiments et de passion amoureuse.
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L'Amant de Lady Chatterley

Agréable plongée dans l'atmosphère de cette époque. Je recommande de ne pas lire seulement les passages érotiques!!!
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