AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de D.H. Lawrence (303)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Amant de Lady Chatterley

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce classique, mais je ne m'attendais pas à un tel ouvrage. Ce roman est si moderne et intelligent que je comprend plus que jamais la censure dont il a été affligé jusque dans les années 60.

Il est ici question de bien plus qu'une aventure extra-conjugale entre une châtelaine et un garde chasse. L'auteur dénonce à travers l'intrigue amoureuse les changements sociaux de cette époque (la chute de l'ancienne bourgeoisie, la modernité (dans ce qu'elle a de pire comme de meilleur), le faussé de plus en plus grand entre l'Homme et la nature, les traumatismes de la guerre...). C'est avec finesse qu'il met en scène ces thèmes politiques et philosophique, à travers le triangle amoureux.

J'ai été surprise par le caractère cru du livre (surtout pour cette époque !) ainsi que part l'érotisme qu'il s'en dégageait. La sensualité imprègne ce roman, le parallèle que l'auteur fait entre la nature et l'amour est intéressant. Le thème de la nature est de nouveau très actuel, notre société allant vers une transition écologique, la lecture de ce texte prend un nouveau sens.

Un classique dont la réputation n'est plus à faire mais qui est encore plein de surprises pour son lecteur.
Commenter  J’apprécie          110
L'Amant de Lady Chatterley

Appréhender l'Amant de Lady Chatterley de la même manière qu'n roman contemporain est une erreur. Oeuvre fortement décriée de son temps, ce que l'on peu concevoir car ciel on y parle de sexe ! n'est pourtant pas une romance érotique. Ou tout au moins ce n'est pas le sujet essentiel de ce roman.

L'auteur brosse plutôt le tableau d'une société déclinante, c'est son point de vue, décrit un art de vie aristocratique qui part à vau l'eau. Toute l'oeuvre est empreinte de pensées philosophiques, de discours sociaux, de prises de position politique, de conventions sociales déclinantes sous le fléau de l’industrialisation. Remettons donc tout dans le contexte pour tenter de découvrir les messages de D.H Laurence.

Pour autant malgré les éloges d'une élite bien pensante, que ce soit lecteurs contemporains ou passés, auteurs, ou critiques, eh bien je me suis plutôt ennuyée. Il faut un peu trop se triturer la cervelle pour décoder les messages, comprendre les pensées profondes de cette société anglaise débattant sur les relations Homme/ femme, à travers les discussions de Clifford et de ses amis et des échanges de Mellors avec Connie, bien qu'ils soient un peu différents.

Quant au style, je le trouve plutôt irrégulier, l'on bute un peu sur des passages au vocabulaire d'une simplicité affligeante pour être transporté un peu plus loin dans des strophes d'une poésie incroyable, vous transportant dans des paysages particulièrement bien décrits.

Que dire des personnages ? De cette étrange relation entre Constance et cet amant, qui finira par en tomber amoureuse. Bien que l'on doute parfois qu'elle connaisse ce sentiment. Elle se croit amoureuse de son mari l'handicapé. Et lui l'aime-t-il ? Rien n'est moins sur. Tout ne semble que convenances.

Connie est dépressive. Elle s'ennuie. Bat la campagne pour se changer les idées. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Mellors dans ses promenade et en recherche la compagnie. L'explication serait-elle dans cette dépression dans laquelle elle glisse ? À quoi s'accrocher pour ne pas tomber ? Se serait-elle laisser aller dans un autre contexte ?

Le volet romance est assez en deuxième plan. Une romance qui ne convainc pas. Et je peine à éprouver quoi que se soit pour n'importe quel personnage. Et encore moins pour Clifford qui consent à ce que sa femme, suite à son handicap puisse aller coucher ailleurs. C'est froid et sans émotions.



" - Si la sexualité te manque au point de désintégrer, va te procurer une aventure"



À travers les pensées de Connie et même de Mellors, l'auteur semble être nostalgique d'un temps passé assujetti aux conséquences de l’industrialisation massive se répercutant sur les paysages et sur les comportements sociaux. L'auteur laisse entrevoir une vision pessimiste du monde , des relations hommes femmes.

D.H Laurence semble très désabusé, son analyse est sombre et de ce fait l’histoire est triste et tragique et plutôt démoralisante. C'est peu captivant et guère passionnant. Le titre prévu par le départ Tenderness aurait à mon sens mieux adapté au contenu du roman qui laisse entendre au lecteur quelque chose de plus sulfureux avec son Amant de Lady Chatterley ! J'ai le sentiment d'avoir été dupée !

Que dire de cette fin qui m'a déroutée et laissée abasourdie ?

Bref un roman dans lequel il faut lire entre les lignes, apprécier la symbolique, les métaphores sans quoi on passe à coté des messages de l'auteur. Et encore je ne suis pas sure de les avoir tous appréhendés ! la preuve je me demande comment ce roman peut ébranler les idées reçues sur le plaisir féminin et la virilité ?

Une lecture fatigante que j'ai moyennement appréciée, trop centrée sur des questions existentielles, aussi intéressantes soient-elles ! Pour moi un roman qui a bien mal vieillit avec une intrigue plutôt mince, beaucoup de digressions et plutôt mal écrit, un peu trop intellectuel mais qui reste pour beaucoup les intellectuels en l’occurrence, un chef d'oeuvre de la littérature classique.

Alors si vous cherchez un roman sulfureux (pauvres censeurs s'ils devaient lire tous les mum porn contemporains) plutôt qu'une analyse sur la dimension physique et affective, sur l'exaltation de la beauté, passez votre chemin. Pour les autres courrez vite en faire l'acquisition.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
Commenter  J’apprécie          111
L'Amant de Lady Chatterley

La première guerre mondiale est terminée, lord Clifford Chatterley rentre à Wragby Hall au manoir familial auprès de sa femme Constance mais il est dorénavant paralysé des membres inférieurs. Frustrée sexuellement et trouvant sa vie bien ennuyeuse, Connie fait la rencontre du garde-chasse Olivier Mellors qui va bouleverser sa vie. Il deviendra son amant et elle va découvrir tout le sens du mot « sensualité ».

Un roman d’amour et érotique mais pas que ! Il est question également de lutte des classes entre ouvriers et patrons dans un monde qui évolue, qui se modernise. Les mines se ferment au profit de l’industrie. La petite bourgeoisie mène une vie oisive et superficielle alors qu’autour d’elle la populace a bien du mal à joindre les deux bouts. Le contraste est flagrant et l’auteur en explore les facettes.

Un livre que j’ai trouvé désuet dans les tournures de certaines phrases et certains dialogues peuvent être un brin barbants. Je pense notamment aux conversations de Clifford et de ses amis bourgeois ou même de Clifford et de sa femme.

Un livre que j’ai fini par lire en fil rouge par manque d’attrait aux personnages même si l’histoire d’amour entre Connie et Mellors est intéressante, son évolution avec ses doutes et ses espoirs et puis les dialogues valent le détour à eux tous seuls. Et Connie est une femme courageuse qui s’affranchit pour vivre pleinement son amour, pas évident pour une femme au début du 20ème siècle.

Mais tout de même je me demande si leur amour tiendra face aux affres du temps tant ils sont différents, l’histoire ne le dit pas. Bref une lecture qui reste mitigée pour moi pour laquelle finalement j’ai été bien contente d’arriver au bout.

Commenter  J’apprécie          111
Love / Femmes amoureuses



Ursule et Gudrun, sont deux sœurs altières et ironiques, qui trouvent la ville minière où le sort les a mis bien trop petite et mesquine à leur goût. La première est une institutrice dans cette localité façonnée de coron et partout teinte du noir charbonneux des entrailles de la terre. La cadette est la plus belle; artiste dans l'âme, elle est revenue de Chelsea où elle a suivi ses études, et il faut bien avouer que ce coin perdu souffre terriblement de la comparaison avec la capitale. Les destins des deux femmes croiseront celui de deux amis. Ursule s'éprendra de Rubert, écorché vif et misanthrope, épris de vérité et de sincérité, et ils se marieront. Sa belle cadette fera la connaissance de Gérald, superbe et riche, inexorable de volonté et marqué d'une sombre fatalité; leur union sera funeste.



On retrouve dans Femmes amoureuses l'élan dionysiaque, libertaire de son auteur; il balaye les vieilles valeurs de l’humanitarisme et du paternalisme chrétien dépassé. Ce roman à fort contenu philosophique et polémique, semble laborieux parfois dans la difficulté palpable de l'auteur à vouloir transmettre sa pensée, en des redondances un peu trop visibles. D.H. Lawrence traite principalement de la relation ambiguë dans le couple, éternel ressac de domination, soumission et conflit. Il est aussi fait mention du respect de l'animal et de la notion mal comprise de l'égalité entre les êtres humains. Ce qui frappe surtout et qui perdure, c'est la très belle plasticité de certaines scènes et descriptions.

Commenter  J’apprécie          110
L'Amant de Lady Chatterley

Comme beaucoup parmi vous, j'avais un a priori sur ce roman. Lady Chatterley, ce n 'était pour moi qu'une référence érotique un peu désuète, croisée au détour d'adaptations médiocres. Du coup il ne m'était jamais venu à l'idée de lire l'oeuvre source. Merci à Charlotte de me l'avoir prêté!

Comme vous, aussi, j'ai été agréablement surprise.

Reflet d'une époque d'industrialisation où l'homme n'est qu'un outil de travail dans la lutte des classes, l'histoire nous entraîne surtout dans les profondeurs de nos désirs. Les descriptions de la nature ont des accents romantiques (quelqu'un a évoqué Rousseau dans sa critique). C'est comme si on assistait à l'éclosion d'une chrysalide : Lady Chatterley, trop longtemps enserrée dans les bienséances, enlisée dans l'ennui, oppressée par ses pulsions de femme, va trouver dans la sensualité la possibilité de se libérer, enfin.

Le film de Pascale Ferran rend assez bien tous ces aspects du roman.

A lire et à voir donc ...
Commenter  J’apprécie          111
Le Renard

D.H. Lawrence nous a habitué aux histoires d'amour troublantes notamment avec son excellent roman "L’Amant de Lady Chatterley". Si le trouble est bien présent dans "Le renard", cette nouvelle est beaucoup moins séduisante.

Elle reste cependant surprenante tout au long de la lecture par la psychologie des personnages et par l'association entre le renard qui rôde autour du poulailler et le jeune soldat qui tourne autour d'une femme. Mais cette surprise m'a laissée un peu sur ma faim parce que le texte manque de rythme.

On s'essouffle à attendre ce qui va se passer à Bailey farm où deux femmes, Bandford et March, ont décidé de vivre ensemble pour reprendre la vieille ferme. Elles ne manquent pas de labeur en cette fin de première guerre mondiale. On ne connait pas la nature de leur relation mais assez vite on peut penser que c'est plus que de l'amitié.

Bandford est gracile et autoritaire alors que March est solide physiquement mais peu sure d'elle.

Quand le jeune Henry revient de la guerre dans la ferme de son grand-père, il fait connaissance avec les deux femmes qui lui annoncent que ce dernier est mort mais elles acceptent d'héberger le soldat provisoirement. Il va jeter son dévolue sur March qui le fascine alors que cette dernière reconnaît en lui les yeux du renard qui s'attaque à ses poules. Pourtant, elle va finir par accepter sa demande en mariage bien qu'elle ne soit pas amoureuse. Peut-être par simple attirance sexuelle ? On peut se poser la question. Cela rend Bandford furieuse et elle n'hésite pas à le faire savoir d'autant plus que le jeune homme ne cherche qu'à dominer la femme, à en faire sa possession. La pauvre March ne sait plus quoi faire même quand Henry insensible à la mort tue le renard, elle oscille en permanence entre l'homme et la femme.

L'histoire a un intérêt certain notamment sur la complexité des rapports humains mais aussi sur les séquelles laissées par la guerre, dommage que le texte soit un peu poussif.





Challenge Cœur d'artichaut 2022

Challenge Solidaire 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge Multi-défis 2022

Commenter  J’apprécie          100
L'Amant de Lady Chatterley

Au lendemain de la Grande Guerre, Constance Chatterley s’ennuie. Son mari, riche propriétaire terrien revenu paralytique et impuissant, n’est que l’ombre de lui-même. C’est loin des salons monotones, au plus profond des bois, que Lady Chatterley va renaître. Dans les bras de Mellors, le garde-chasse au charme sauvage et viril, elle découvre irrésistiblement la sensualité et le plaisir au gré d’une passion foudroyante.



En faisant de la forêt le lieu vibrant de la transgression conjugale et sociale, L’Amant de Lady Chatterley fit voler en éclat les tabous de l’époque. Jugé pornographique et obscène, le roman fut censuré à sa sortie et il fallut attendre le début des années 1960 (soit trente ans après la mort de D. H. Lawrence !) pour pouvoir le lire dans son intégralité.
Lien : https://balises.bpi.fr/Conte..
Commenter  J’apprécie          100
L'Amant de Lady Chatterley

Un livre qui se lit assez bien... mais vraiment étrange et qui m'a laissée perplexe.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages qui ont des façons de penser et de parler entre eux très particulières, tous autant qu'ils sont. En fait toutes ces réflexions sur la révolution industrielle, les hommes, le sexe, la relation homme-femme... sonnent un peu faux.

Pour ce qui est de la relation entre Constance et le garde-chasse, le début était prometteur, une tension s'installe entre les deux personnages. Puis ça devient presque niais, creux et encore une fois étrange. On ne comprend pas vraiment cette histoire d'amour, on a du mal à y croire.

Quant à l'écriture, elle m'a gênée par moments, par sa crudité : cul, couilles... j'ai trouvé ça désagréable.

Mais bon, je suis allée au bout sans vraiment me forcer et la fin du roman m'a tout de même plu !
Commenter  J’apprécie          101
L'Amant de Lady Chatterley

extraordinaire bouquin, que j'ai eu bien du mal à lâcher ce matin pour "faire autre chose",

absolument rien à voir avec les films "érotico-guimauve" qui en ont été tirés, c'est souvent le cas, mais là c'est flagrant !

une analyse époustouflante de la psychologie de tous les personnages, un style acéré, percutant, impitoyable, bouleversant ... je regrette vraiment de ne pas l'avoir lu plus tôt !

mais je l'ai acheté d'occase et il est tout jauni, ce qui fait très mal aux yeux, je vais voir si je peux le trouver neuf.... mais ça m'étonnerait car comme tant de merveilles de la littérature, ce n'est plus demandé, donc plus ré édité , mais qui sait ?

Commenter  J’apprécie          93
La Vierge et le Gitan

Lecture courte (186 pages !) et prenante.



Au début, je me suis crue dans une histoire à la Vipère au poing, vu l'ambiance familiale, mais en fait non. Ensuite, j'ai eu peur de sombrer dans une idylle à la Cartland, mais encore raté. Il y a aussi un soupçon de surnaturel, avec les prédictions de la vieille gitane, mais on n'est pas non plus dans le registre fantastique assumé... Enfin, cela aurait pu aussi être un roman "catastrophe", mais pas vraiment non plus... Il ya bien la petite Yvette qui a le feu aux fesses et fait de l'oeil au fameux Gitan, mais ce n'est pas un roman d'amour, ni une initiation érotique non plus...



Bref, c'est plus facile de dire ce que ce roman n'est pas que ce qu'il est !!!



Et bien que j'aie apprécié la lecture, je me demande tout de même quel était le projet de l'auteur, parce que sincèrement, à part l'exposé sur les névroses intrafamiliales - au demeurant passionnantes ! - et les préjugés sur les Gitans, je ne vois pas trop...



N'empêche que la fin, je ne l'avais pas vue venir, et rien que pour ça, je pardonne volontiers à DH Lawrence cette sensation de manque de direction que j'ai ressentie à le lecture de son pourtant par ailleurs bien sympathique roman !
Commenter  J’apprécie          90
L'Amant de Lady Chatterley

Alors je mets 2,5 étoiles parce que c’est un classique de la littérature et qu’il a tenu dans le temps (ce que d’autres auteurs ne feront pas).



J’avais vu un documentaire sur DH Lawrence et surtout sur la façon dont il a écrit ce roman. Il a énormément parlé de sexualité féminine avec sa propre femme. Et là, c’est plutôt vendeur. Toutefois, il a parlé et ça se ressent dans le livre : ça parle, ça parle et ça parle. J’ai trouvé le récit sans rythme, plein de jugements de valeur et surtout ennuyeux.

Au suivant
Commenter  J’apprécie          90
L'Amant de Lady Chatterley

Comme résolution de début d'année de lecture , j'avais décidé de lire ou relire un "grand classique". Voilà c'est chose faite. J'avais lu ce roman au lycée et en le reprenant maintenant je l'ai trouvé bien plus profond. Appelons cela la maturité ou le vécu (lol). Je suis ravie de l'avoir relu.
Commenter  J’apprécie          90
L'homme qui aimait les îles

« C'était un homme qui aimait les îles »

Magistral, écume, vague, ressac, « L'homme qui aimait les îles » est une déambulation sur le sable labyrinthe. L'empreinte laissée après la pluie immanence, l'un des plus beaux livres au monde. Il est là, l'homme.Le regard en plongée vers l'horizon plénitude. Quête d'île à portée de rêve et de désir. L'intense détermination, coquillage qui ne vacille pas de par la force du vent. L'homme est attiré par l'appel d'une autre île que sa natale. Franchir le pont des doutes, nager vers l'île vierge à bâtir. Transmutation. L'homme (double de D.H. Lawrence) misanthrope, altruiste, bienfaiteur, visionnaire va rassembler l'épars. Cette île est un symbole.

« Non. Une île est un nid qui abrite un oeuf, et un seul. Cet oeuf étant l'insulaire lui-même. »

Trente-cinq ans, et une île, la possession d'un macrocosme. Tout est pur, volontaire et tenace. Les rebords sans frontières, l'invisibilité qui forge les profondeurs intrinsèques. Écho des vagues-pensées.

« Ainsi semble-t-il que même les îles aiment se tenir compagnie. » « Vous êtes dans l'autre infini. »

L'homme aime les îles et les gens. La responsabilité envers les hôtes de son île, les accueillir, leur prouver sa compassion, démontrer sa droiture, leur apprendre l'autarcie.

« Et l'insulaire n'était plus M. Untel. Pour tous les habitants de l'île, même pour vous, il était « le Maître ».

Transmettre, vivre sur l'île, l'exactitude ne vacille pas. L'homme est bon, vaillant, pragmatique. L'île porte-voix, porte-vagues et exaltation. Les saisons sont des vertus, des messages, des forces ultimes.

« le Maître n'était pas un tyran. Oh non ! C'était un Maître délicat, sensible et beau. Mais à sa façon, c'était un poète. Ils l'écoutaient chapeau à la main. »

Homme parfait, l'île est dentelle, espérance et renaissance. L'homme est flexible. Les îles paraboliques d'un cheminement intérieur. Néanmoins, les îliens ne sont pas tous magnanimes et parfois de bien mauvais compagnons. La tempête s'élève, le manteau de l'homme, du Maître s'envole dans les affres et les trahisons. L'île dénudée, rochers coupants et pain perdu. Il quitte son île, emmène dans ses poches meurtries, l'oeuf. Renouveler sur une île plus petite, la scène magnifique, avec des fidèles choisis comme compagnons. « L'homme qui aimait les îles » va chuter (peut-être) : le complexe de l'Albatros. Être piégé par ses démons intérieurs. Fuir la deuxième île telle la mauvaise herbe soufflée de rancoeur. Une double lecture s'invite subrepticement de parabole vêtue. La troisième île, mythe de Sisyphe, solitude meurtrière, la faim et la soif, les souffrances tenaces et rebelles, l'homme va-t-il mettre son genou dans le creux du sable ? S'écrouler ? L'hostilité des lieux semble un corps à corps devenu. Mirages et cauchemars, la mer encercle les errances et les perditions. Noire, gagnante, souveraine, Maîtresse devenue. L'As de pique noyé dans les turbulences. Confrontation des intériorités, la vague frappe et aveugle l'homme. Que va-t-il se passer ? La symbiose de tout entendement : Robinson Crusoé symbolique, mourir ou revivre ? Lisez ce texte sublime, d'évasion, de quête initiatique. D.H. Lawrence conte. Il n'écrit pas. Si vous faites oeuvre de silence, vous entendrez les chuchotements, les prières vertueuses, les îles chapelles et renaissantes, le Maître dire. Culte, lumineux, sablier infini, de quintessence, « L'homme qui aimait les îles » est une métaphore majestueuse. Lire face à la mer cette merveille et vous verrez comme tout change. Traduit à la perfection de l'anglais par Catherine Delavallade. Lire avec attention la préface brillante et apprenante de Thierry Gillyboeuf. Collection : L'arbuste véhément. Publié par les majeures Éditions L'Arbre Vengeur.

Commenter  J’apprécie          90
L'Amant de Lady Chatterley

Ma mémoire me fait défaut ! Ais-je lu ce livre, il y a bien des années ou est-ce les souvenirs du film qui me laisse cette impression de relecture !

En tout cas, c'est sans regrets. Quel moment de bonheur, quel chef d'oeuvre de la littérature britannique. Effectivement, nous ne pouvons qu'imaginer le scandale dans cette société rigide et soi-disant bien-pensante, à la sortie du livre.

C'est un véritable portrait au vitriol de la société de cette époque. Un vrai roman sociétale sur les populations ouvrières et aristocratiques, sur l'histoire des Midlands et des mines de charbons. Mais c'est surtout la rencontre de ces deux solitudes qui vont partager la sensualité et la volupté, « toutes les étapes et les raffinements de la passion et les extravagances de la sexualité».

L'écriture est magistrale.

C'est le livre le plus connu de D. H. Lawrence mais pas le meilleur d'après Frédéric Beigbeder (Dernier inventaire avant liquidation).

Je suis curieux de connaître les autres titres à privilégier.

Commenter  J’apprécie          90
L'Amant de Lady Chatterley

Le roman de D.H Lawrence, que j'ai lu il y a quelques années, est une pure merveille. J'ai adoré lire « L'amant de Lady Chatterley » autant que de voir l'adaptation au cinéma « Lady Chatterley » de Pascale Ferran (avec une fin légèrement différente). Ce qui est rarissime chez moi. Je préfère toujours le livre au film.

C'est aussi un classique que je relirai avec plaisir... et que je prête volontiers.
Commenter  J’apprécie          90
L'Amant de Lady Chatterley

Classé souvent comme un roman « érotique » voire comme « le chef-d'œuvre de la littérature érotique » je trouve qu’il est bien plus que cela. Pour moi c’est d’abord l’histoire d’une aristocrate qui rejette les codes aristocratiques « coincés », que le monde industriel (qui passionne son mari) ennuie, bref, qui étouffe dans son manoir au milieu des bois avec un mari sombre, peu aimable, rendu impuissant et paralysé des jambes depuis la guerre. Elle rêve de couleurs, de passion, de voyages, d’humanité…



La trame de fond de l’histoire est aussi intéressante : l’univers et les codes aristocratiques, le monde industriel en plein développement, les relations de classe entre ouvriers et aristocrates. Finalement cette relation entre Lady Chatterley, l’aristocrate humaniste, et Olivier Mellors, le garde-chasse lettré et cultivé, peut-être vue aussi comme le symbole d’une ouverture sur le monde moderne, vers une plus grande liberté d’expression et de mœurs dans une Europe Occidentale qui se libéralise : à bas les préjugés et vive l’amour et la liberté :)
Commenter  J’apprécie          93
L'Amant de Lady Chatterley

Un classique lu via mon cercle de lecture.

Livre censuré lors de sa sortie pour cause de scènes érotiques qui à notre époque ne choque plus grand monde.

Livre qui révèle un réel interêt sur les conditions de vie de l'époque, révolution industrielle, place de la femme dans la société, ...

Commenter  J’apprécie          91
Le serpent à plumes

Nous sommes là en présence d'un roman atypique, relativement peu captivant par son intrigue, mais intéressant pas la qualité et la richesse de la réflexion à laquelle il nous invite. S'ajoutent à cela le talent rédactionnel de l'auteur, et la description du Mexique des années 1920: celle-ci est absolument brillante et magistrale. Tout cela n'est pas loin de conduire à un grand livre. Au-delà, cette histoire de deux hommes qui prétendent - mais avec quelle légitimité? - renverser le catholicisme de ce pays (les révolutions successives y parviendront, en menaçant les catholiques, en fermant les églises, en massacrant les prêtres: voir l'excellentissime roman de G.Greene, "la Puissance et la Gloire") et y imposer un retour à l'adoration de dieux anciens, est plutôt discutable. Il n'en est pas moins vrai que ce livre nous interroge sur nous-mêmes, - comme l'Irlandaise Kate perdue dans ce Mexique qu'elle trouve d'abord laid et violent, avant de se trouver captée par ses mystères -, et qu'il est de ceux que l'on n'oubliera pas. D.H.Lawrence est incontestablement un grand auteur, et le parti qu'il a su tirer de sa courte vie, de ses expériences, de ses voyages, est tout à fait exceptionnel.
Commenter  J’apprécie          90
L'homme qui aimait les îles

Un homme assez riche possédait plusieurs îles qu'on suppose situées au large de l'Ecosse. Il commence par s'établir sur la plus grande. Il y dépense beaucoup d'argent pour améliorer les condition de vie des habitants. Mais quand il s'aperçoit qu'en retour il ne reçoit pas grand chose et qu'au rythme où vont les choses, il risque d'y laisser toute sa fortune, il la revend et part s'établir sur une plus petite, dans une maison plus modeste et avec le minimum de serviteurs. Il y écrit un livre de botanique, couche avec une jeune servante sans ressentir ni amour ni attirance. Quand elle lui apprend qu'elle attend un enfant, il prend la décision de s'enfuir à nouveau pour aller s'installer complètement seul sur une île encore plus petite. Y trouvera-t-il le bonheur et l'apaisement qu'il n'a pas pu trouver dans les deux premières ?

Ce texte assez court (65 pages) est une des dernières nouvelles écrites par D.H.Lawrence, écrivain connu surtout pour son chef d'oeuvre « L'amant de Lady Chatterley ». « L'homme sui aimait les îles » (plus que les hommes) relève de la fable, du conte philosophique et même de la parabole un tantinet nihiliste. Que veut nous dire Lawrence avec cet histoire d'homme qui change trois fois de cadre de vie ? Veut-il nous faire partager sa vision pessimiste de la société, l'idée selon laquelle les rapports humains sont faussés par l'intérêt, l'hypocrisie et l'envie ? L'amour lui-même n'est-il qu'un leurre, une pitoyable illusion ? Sans doute. Mais il nous semble qu'il faut aller au-delà de cette figure d'égocentrique doublé de misanthrope qui finit quasi paranoïaque fuyant la moindre présence animale et humaine pour considérer que chacune des îles correspond à une phase, à une étape de l'existence humaine. Première île : c'est celle de la socialisation, des contacts humains, de l'idéalisme, de l'activisme et d'une certaine forme d'expansion.. Le temps de la jeunesse. Deuxième île : c'est celle de la réalisation, de l'accomplissement, de la matérialisation des possibles. L'homme écrit un livre et fait un enfant. Le lecteur pensera immanquablement au fameux proverbe arabe : « Plante un arbre, écris un livre et fais un fils et tu auras réussi ta vie » (sans l'idée de réussite bien sûr). L'âge adulte. Troisième île : L'homme déçu de tout se replie sur lui-même, semble ne plus rien attendre de la vie et n'a plus envie de réaliser quoique ce soit. Il en est arrivé au stade de la contemplation, du renoncement, de la vieillesse et de la mort. Vue sous l'angle symbolique, cette nouvelle est un petit chef d'oeuvre même si l'on n'approuve pas le pessimisme noir qui l'inspire.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
Commenter  J’apprécie          90
L'Amant de Lady Chatterley

une merveille, un style, de la poésie sous les charmilles, dans les clairières, dans la chaumière et dans les bras d'un vigoureux garde chasse introverti : les ingrédiens d'un chef d'oeuvre, le film ne lui fait aucune ombre, au contraire,
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de D.H. Lawrence Voir plus

Quiz Voir plus

L'amant de Lady Chatterley - D. H. Lawrence

En quelle année est paru ce roman ?

1918
1928
1948
1968

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : L'Amant de Lady Chatterley de D.H. LawrenceCréer un quiz sur cet auteur

{* *}