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Citations de Danièle Sallenave (157)


Danièle Sallenave
Lire un livre, c'est achever de l'écrire.
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Danièle Sallenave
Un livre qui passe de main en main, et les voix se font entendre et soudain tout nous est rendu invisiblement, dans l'éternelle, dans l'impérissable beauté des songes.
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Qu'on cesse de se forger l'image d'un peuple "de salauds", selon Bernard Tapie, quand il lui arrive de voter FN. Qu'on relise Brecht dans un poème fameux : "Questions que se pose un ouvrier qui lit" :

Qui a construit Thèbes aux sept portes ?
Dans les livres, on donne le nom des rois.
Les rois ont-ils trainé les blocs de pierre ?
Babylone, détruite plusieurs fois,
Qui tant de fois l'a reconstruite ? Dans quelles maisons
De Lima la dorée logèrent les ouvriers du bâtiment ?
Quand la muraille de Chine fut terminée,
Où allèrent ce soir-là les maçons ?

(page 28)
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Danièle Sallenave
... Si l'instruction ne vous convient pas essayez donc l'ignorance .
in " L'églantine et le muguet" page 376
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Les Gilets Jaunes, c'est la foule et la foule fait peur. Médecin et sociologue, admiré de Mussolini, Gustave Le Bon écrit dans Psychologie des foules en 1895 : "Par le fait seul qu'il fait partie d'une foule, l'homme descend plusieurs degrés sur l'échelle de la civilisation. Isolé, c'était peut-être un individu cultivé ; en foule c'est un instinctif, par conséquent un barbare." C'est "la grande peur des bien-pensants", le parti de l'ordre qui se crispe devant "la violence" - toujours vue unilatéralement, comme la violence des colonisés qui s'insurgent.
On parle de la violence du fleuve, disait Bertolt Brecht, jamais de celle des digues qui le contiennent.

(page 8)
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La meilleure définition du populisme, je l'ai trouvée chez un intellectuel polonais à qui j'avais plusieurs fois rendu visite avant 1989 à Varsovie, l'historien Bronislaw Geremek. Enfant juif rescapé du ghetto de Varsovie, militant chrétien et laïque convaincu, séduit par le marxisme, il se passionne pour l'histoire des pauvres, des marginaux, et plus généralement pour celle des luttes sociales. Répondant à des questions du monde.fr en juin 2008, il écrit : « Le populisme exploite l'absence du peuple sur la scène publique. »
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Qu'est-ce donc que le progrès, sinon la joie de mon arrière-grand-mère voyant pour la première fois l'eau couler du robinet dans sa cuisine du quai Notre-Dame à Chalonnes-sur-Loire ? Le progrès : un peu moins de fatigue, un peu plus d'égalité.
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Le vent se leva d’un coup, inattendu, brutal ; renversant au marché de Santa Margherita les paniers des maraîchères, arrachant les drapeaux au fronton des palais et les tentures au balcon des étages nobles, secouant les flammes aux mâts des bateaux, ridant l’eau des canaux, faisant passer au-dessus de la Giudecca une âpre odeur de mer ; balayant nuages, brumes et brouillard, et le tissu blanc qui, depuis des jours, collait aux visages. Comme sur une peinture que la poussière avait ternie, on vit d’un coup les couleurs renaître, les formes resurgir. Soudain, tout fut neuf, clair, éveillé, brillant, l’eau miroitante, les pierres éclaircies, et le ciel.
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Si la culture continue à se développer en vase clos, elle en paiera le prix.
Lorsqu'on constate l'effondrement de la lecture, osera-t-on poser la question : les livres qu'on publie n'y sont-ils pas aussi pour quelque chose ?
Prenons garde, disait Brecht, encore lui : si le théâtre oublie le monde, bientôt le monde oubliera le théâtre.

(page 37)
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Est-ce qu’en Russie on ne ressentirait pas plus vivement qu’ailleurs ce que nous ressentons tous, aujourd’hui, cette crise « pas seulement au niveau matériel mais au niveau humain » ? J’y pense souvent, de façon parfois obsédante. Des conditions inédites de développement, de sécurité, de santé, de bonheur même nous sont données, dans les pays développés évidemment : mais nous sentons en même temps que quelque chose ne va pas « au niveau humain ». Qu’il est peut-être en train de se passer en ce moment dans l’histoire du monde quelque chose de terrible, dont nous ne prenons conscience que partiellement. Une destruction très profonde, grave, dangereuse, qui affecte en nous cette fibre par laquelle nous pouvions faire passer de l’un à l’autre des sentiments essentiels, la pitié, la compassion, la compréhension. Une atrophie de ces capteurs d’humanité, en somme, dont les hommes ont besoin pour survivre. Ces dispositions fondamentales, la nécessité les avait forgées, car nul ne pouvait y survivre sans la solidarité, l’attention aux autres ; dans des sociétés où la liberté, le confort, la sécurité sont à peu près assurés, on croit qu’on en a plus besoin. C’est faux : on meurt de leur absence.
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Ce livre est « le récit d’une vocation de lecteur » (p. 41), elle explique ainsi ce qu’apporte la lecture : « Avec les livres ce n’est pas un monde, c’est le monde qui vous est offert : don que font les morts à ceux qui viennent après eux. » (p. 64)

Pour les analphabètes de notre monde actuel, ne dit-elle pas qu’ « être privé (de livre), c’est être privé du sens des choses : les ‘analphabètes’ d’aujourd’hui le sont bien plus gravement que du temps de mon arrière-grand-mère. Le temps que nous vivons (…) est terrible pour les sans-culture : il ne leur laisse aucune chance. (…) ce qui pourrait être à chaque moment un éveil, une excitation constante pour l’esprit, une source d’inquiétudes, de questions et de rêves, ne le mène à rien, ne débouche sur rien, puisqu’il n’a rien appris. (…). (p. 72)

Et elle poursuit « Quel monde a-t-on quand on n’a rien lu, s’il est vrai que lire c’est avoir un monde, se donner un monde, se constituer un monde ? » (p. 76)

p. 156, elle explique que « Lire, c’est voir. Cette capacité de nous faire voir, de donner quelque chose à voir, voilà le don des grands livres. (…) Quand nous lisons, la résonance des mots lus vibre, il est vrai, muettement dans notre gorge ; mais pour se résoudre aussitôt en une évocation d’images mentales que le sens des mots surgit et fait naître. »

Et ce que j’ai le plus apprécié est cette affirmation « ce qui importe à l’homme c’est de saisir le sens de ses actions ; leur clef. (…) la littérature n’y apporte pas de réponse, mais seulement le déploiement, infini, interminé, de la question »
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Trop souvent la vérité sur l'URSS est dite avec haine et le mensonge avec "amour", écrivait Gide en 1937. Comme cette phrase de Gide est vraie ! Il suffit de mettre Russie à la place d'URSS.
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L'homme a besoin des Lettres: parce que c'est le lieu où tous ceux qui l'ont précédé s'offrent à le guider.
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Qui sont les Gilets jaunes ? Ce sont des gens que les habitants des grandes villes ne croisent jamais. Des gens qu'on entend jamais. Il y a quelque part, dans un roman de Dickens une formulation extraordinaire pour désigner justement ceux qu'on ne voit pas et qui parfois se révoltent. « Quelque chose qui parfois se soulevait comme la mer, faisait un peu de mal et de dégâts, et retombait à nouveau. »
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Mouloudji l'avait trouvée "dure et cassante" : elle est une "femme qui ne mange que de l'essentiel", avait-il dit.
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Il a fini par céder. Il disait qu'il y avait eu ci, et ça, là il le reconnaissait, et le juge disait: " Mais il faut appeler les choses par leur nom ! Ça s'appelle un viol ! ". Alors, de guerre las, il a dit : " Si vous voulez." Tout le monde était contre lui. Ils avaient que ce mot-là à la bouche. Viol ! Viol ! Viol !
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« Faut que le peuple français, on arrive à se reprendre en main, et on doit se faire entendre »
Zeynab, 17 ans, en Terminale économique et sociale, Trappes
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L'avenir reste cruel si l'école ne parvient pas à mieux former les enfants des couches populaires.
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Durant ces jours lumineux d’un froid de glace où j’erre dans les paysages de mon enfance, mais aussi, dans le temps, sur des chemins parfois presque effacés, une conviction m’est venue, de plus en plus forte : tout ce que je suis, tout ce que je pense, tout ce que je fais ou ce que j’ai pu faire est marqué du sceau d’un principe fondamental que je tiens de mon éducation républicaine, la laïcité. C’est pour moi le principe des principes, le fondement de tous les autres, le fondement d’abord de la légitimité politique. La séparation entre l’État et les religions. La liberté de conscience, le droit d’avoir ou de ne pas avoir de religion, d’en changer ou de ne plus en avoir. Et enfin le libre exercice de ses convictions, et la liberté de les exprimer.
Or de cette liberté-là, il semble que l’usage soit essentiellement réservé aujourd’hui à l’expression de ses convictions religieuses. Et chichement concédé à celle d’une incroyance sereine, vigoureuse et argumentée, reposant sur le refus philosophique de tout dogme et croyance en une surnature et en une révélation divines. Quelle outrecuidance, nous dit-on, et quelle naïveté de la part des incroyants, que de prétendre ou même seulement souhaiter se soustraire à l’emprise des religions ! On n’arrachera jamais l’humanité à son besoin de spiritualité et de consolation !
Et alors ? L’argument est des plus faibles. « La peur a créé les dieux », disent les épicuriens, dont Lucrèce. Et Freud après lui. Mais la détresse, le sentiment d’abandon, la peur de la mort, que nous partageons tous, ne donnent aucune existence et aucune vérité aux constructions métaphysiques dont notre faiblesse se soutient. Et aucune consistance à ce mirage de survie au-delà de la mort, de consolation, de rachat, de justification de nos peines. Platon dans le Ménon l’avait déjà dit : penser selon ce qui plaît, ce n’est pas penser. Ce que proposent les religions est « une imposture morale, intellectuelle, et politique », écrit Yvon Quiniou dans son livre Critique de la religion. Les religions prétendent à la vérité, alors qu’elles ne s’offrent à aucune des procédures qui font reconnaître une proposition comme juste et vraie. Elles ne peuvent donc garantir un ordre social dont les valeurs seraient unanimement partagées ; par nature, les religions divisent, en prétendant relier ; elles ne sont donc pas le facteur de paix qu’elles prétendent être. Et elles sont toutes menacées par des tentations de fanatisme et d’intolérance. La paix religieuse a été imposée en France par l’État, non sans difficulté ; quant à la paix des religions entre elles, c’est à la république qu’on la doit. Comme le dit une fameuse formule, la paix du zoo doit tout à la solidité des cages.
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Finalement, les autres existent, et pas seulement comme des consciences hostiles, visant la "mort de l'autre", ni comme des "apparences" plongées dans la mauvaise foi et la représentation complaisante de soi.
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