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Citations de David Haziot (80)


Ah mon cher Théo*, si tu voyais les oliviers à cette époque- ci...!Le feuillage vieil argent et argent verdissant contre le bleu. Et le sol labouré orangeâtre. ... c'est d'un fin, d'un distingué ! ... Le murmure d'un verger d'oliviers a quelque chose de très intime, d'immensément vieux. C'est trop beau pour que j'ose le peindre ou puisse le concevoir.

P. 388

* Théo est le frère de Vincent Van Gogh

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Il plissa les yeux pour mieux apprécier la structure, puis il traça au pinceau la ligne d'horizon. Il était encore conscient jusque-là. Puis il se lança avec fureur dans l'attaque de la toile, comme un somnambule paradoxal qui calculerait ses moindres gestes. Les artistes, les musiciens, les écrivains connaissent cette fièvre, cette ivresse qui monte des profondeurs et donne une surconscience. Les verts commencèrent à vibrer, rehaussés de jaune citron et de chrome, des touches de violet pour les complémentaires qui enchanteraient les yeux en les asservissant à leur charme sourd. Le ciel fut balayé au cobalt, avec la densité sur l'horizon pour signifier la menace de l'orage. On aurait cru la nuit dans la lumière du matin. Il jeta des nuages en blanc frottés de bleu. La solitude. Pas un homme, pas un cheval, pas un chien. Il ponctua le premier plan de quelques gouttes d'espoir ou de sang en carmin. Des coquelicots. La touche discontinue qu'il aimait tant pour suggérer resta au bas de la toile. Et les brosses lui tombèrent des mains. Un silence impressionnant planait sur cette image : Champ de blé sous un ciel orageux. Presque un trop grand calme. L'infini silencieux. Le monde sans moi peut aller de l'avant, se dit-il.
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[...] l'accord bleu-jaune est pour lui l'accord du bonheur, de la vie, le rouge-vert étant celui de la mort et des passions mauvaises, le noir-rouge, celui de l'angoisse.
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Le ciel fut balayé au cobalt, avec la densité sur l'horizon pour signifier la menace de l'orage. On aurait cru la nuit dans la lumière du matin. Il jeta des nuages en blanc frottés de bleu. La solitude. Pas un homme, pas un cheval, pas un chien. il ponctua le premier plan de quelques gouttes d'espoir ou de sang en carmin. Des coquelicots. La touche discontinue qu'il aimait tant pour suggérer resta au bas de la toile. Et les brosses lui tombèrent des mains. Un silence impressionnant planait sur cette image : Champ de blé sous un ciel orageux. Presque trop grand calme. L'infini silencieux. Le monde sans moi peut aller de l'avant, se dit-il.
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Je travaille même en plein Midi, en plein soleil, sans ombre aucune, dans les champs de blé, et voilà, j'en jouis comme une cigale. (p. 463)
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Vincent Van Gogh est Icare, il s'élèvera en effet sur les ailes de la peinture jusqu'au jaune, jusqu'à l'or absolu de la fin de l'été 1888, rencontrera cette figure brutale du père qu'il voulut voir en Gauguin, puis, après la chute à travers les formes tournoyantes de Saint-Rémy, s'abîmera dans les bleus d'Auvers-Sur-Oise.
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Plus j'y réfléchis, plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens.
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L'enfance, comme l'a montré Bachelard à propos d'Edgar Poe, est le réservoir de sensations et perceptions archaïques chargées d'onirisme dans lequel un artiste puisera toute sa vie. La vraie formation de Vincent est là.

P. 20
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Il est des créateurs qui ont besoin d'exclure les autres pour avancer, une forme de cécité à ce qui n'est pas indispensable, il en est d'autres, tout aussi grands, que le parcours des autres ne gêne pas, qui son prêts à le comprendre. Hugo reconnaît Beaudelaire si loin de lui, Vincent reconnaît Gauguin, mais Gauguin ne voit pas Vincent. C'est ainsi et aussi vieux que l'histoire de l'art et de la littérature.
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Mais là il se trouvait devant une déshumanisation complète, un statut pire que celui d'esclaves. Les paysans de Millet étaient encore du monde de la lumière, ils croyaient, priaient au moment de l'angélus, travaillaient au grand air, selon les rythmes du jour et des saisons, tandis que toute parole de consolation religieuse paraissait grotesque ou insensée pour ces damnés de la terre.
Vincent comprit l'inanité de ses prêches : devant une telle situation faite par des hommes à d'autres hommes, et à tant d'enfants, les bonnes paroles ne suffisaient plus, il fallait combattre. Sa vocation religieuse mourut au fond du puits de Marcasse, tandis que son amour des hommes et des humbles ne connut plus de limites. Il avait été une sorte de prêtre ouvrier avant l'heure, il devint armée du salut à lui seul et se sacrifia sans compter aux mineurs.
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Le Champ de blé aux corbeaux, chef-d’œuvre érigé en mythe, devint, non sans raison, une image synthétique, tant par le sujet que par la forme, du destin de Vincent Van Gogh. D’autres toiles aussi belles témoignent du séjour à Auvers-sur-Oise. Il revint à celle-ci de dire le bonheur de vivre et l’impossibilité pour l’artiste d’y parvenir.

Chapitre 6. On dit...
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Le lendemain matin, la pluie s’abattit sur Auvers. Mais plus rien ne pouvait l’arrêter. Il s’éloigna vers Méry et s’attaqua avec passion à une toile qui pouvait paraître presque informe à ses contemporains. Un vol de corbeaux, encore eux, animait le centre. Et pour finir ce Paysage d’Auvers sous la pluie, il zébra violemment la toile de traits noirs comme autant de larmes, ou comme s’il voulait raturer la peinture qui était sa passion et sa perte.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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On parle de ces crises et de ces maladies comme si elles étaient le fait d'un homme menant une vie ordinaire, mais combien d'individus auraient pu résister aux tensions insupportables auxquelles Vincent fut soumis, de la dénutrition à la dépendance financière, en passant par la dévalorisation de sa peinture par tout le monde durant des années ? Qu'il ait pu résister à ces pressions jusqu'à 35 ans en produisant l'oeuvre qu'il a laissée montre qu'il était d'une très grande robustesse.
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(p. 23)
Mieux vaux crever de passion que mourir d'ennui !
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Comme tous les êtres extrêmement sensibles et sensitifs, Vincent pouvait varier a l'instant, telle une feuille sur un arbre, aux moindres frémissement de l'air mental.
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Les projets, cela rate si souvent en les meilleurs calculs qu'on fait, tandis qu'en profitant des hasards et en travaillant au jour le jour, sans parti pris, on fait un tas de choses imprévues.
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Mais suivre l'histoire des Rouart, c'est vivre aussi comme une aventure de l'individu, dans l'art et dans la société.
Parti d'un mouvement de la peinture contre la tyrannie de l'Histoire, de la mythologie, et des sujets préétablis, ce courant d'idées et d’œuvres qu'ils ont porté ne cessa de réaffirmer la priorité de l'individu, de son présent dans l'art et ailleurs, ici et maintenant. Ce respect infini de la personne, témoigne chez eux d'un profond humanisme. Les Rouart sont des hommes libres.
[...]
Peut-être savaient-ils, pour avoir vu de si près quelques-uns des plus grands créateurs de l'art français, qu'il y a loin de nous aux purs esprits et que la transparence universelle est un leurre. Toute oeuvre, quelque soit sa puissance, la lumière qu'elle jette sur notre condition, s'élèvera encore pour longtemps sur fond de ténèbres et de silence.
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Le jaune, celui de la joie de vivre, celui qui va monter dans la peinture de Vincent jusqu'aux tableaux des tournesols jaunes, dans un vase jaune, sur fond jaune, cet or cuivré qui va rutiler et donner ses derniers feux à l'automne...
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Ce que le Champ de blé aux corbeaux annonçait s’imposait maintenant de plus en plus à son esprit. Il n’avait plus de chemins, les siens ne menaient nulle part et le faisaient trop souffrir. Ne lui restait plus qu’à suivre les corbeaux. Les mille raisons et mots qui agitaient son esprit se cristallisaient en cette pensée.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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La vie est belle, l’art est beau, mais mon destin est le malheur.

Chapitre 5. Noirs corbeaux
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