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Critiques de Deepti Kapoor (54)
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Age of vice

A Delhi, en 2004, une grosse Mercedes roulant trop vite écrase cinq personnes qui dormaient au sol sur le bord de la route, dont une femme enceinte. Au volant, non pas un riche homme d'affaires mais un simple domestique, Ajay, complètement désorienté, avec à ses pieds une bouteille de whisky vide. Il est arrêté et conduit en prison, où il lui faut faire allégeance à un gang afin d'être « protégé », mais il refuse. Dans la rixe qui s'ensuit avec trois détenus il a le dessus, montrant une force, une agilité et une efficacité au combat extraordinaires, et, appelé dans le bureau du directeur de la prison, ce dernier, avec déférence, lui dit qu'Ajay aurait dû préciser d'emblée qu'il appartenait au « Clan Wadia ». A partir de ce moment, il va être traité avec maints égards, avoir un régime de faveur, et être respecté par les autres détenus. ● Dès le début du roman, une analepse nous permet de comprendre qu'en 1991 Ajay était un petit garçon misérable de l'Etat d'Uttar Pradesh. Il était chargé de surveiller la chèvre de la famille, leur unique bien, mais l'a laissée divaguer dans le champ des voisins où elle a mangé des épinards. le chef du village, appelé par la partie lésée, tue la chèvre et le père d'Ajay est violemment battu. La mère emprunte de l'argent pour le transporter à l'hôpital, mais cela ne sert à rien, le père meurt. Pour rembourser la dette, la mère n'a d'autre choix que de vendre son fils, qui est alors emmené pour une destination inconnue. ● L'autrice a un sens extraordinaire du romanesque dans ce superbe récit qui nous transporte dans une Inde profondément violente où l'extrême pauvreté côtoie la richesse la plus fabuleuse. Elle tresse les destins de trois personnages magnifiquement incarnés : Ajay, d'abord, celui pour lequel j'ai éprouvé le plus de sympathie, un garçon d'une grande intelligence qui sait rester maître de lui en toutes circonstances et qui va se trouver mêlé à des aventures incroyables ; Sunny Wadia, un héritier richissime qui, bien que vivant dans l'opulence la plus fastueuse et aussi dans la drogue, l'alcool et le sexe débridé, a des états d'âme, rêvant de villes idéales et de mécénat (« J'adore la beauté. J'ai envie de créer de belles choses »), dans un monde où cela constitue une faiblesse et qui ne cesse de guetter l'approbation et de quêter l'amour de son père, l'hyperpuissant Bunty Wadia que tout le monde craint, le maître occulte de l'Uttar Pradesh qui méprise son fils ; et Neda Kapur (oui, presque le même nom que l'autrice qui s'appelle Kapoor), une journaliste sans concession dont l'intégrité va être mise à rude épreuve. ● Je me suis délecté des presque 600 pages de cette fresque éblouissante qui se lit avec grande hâte, même si, lorsqu'on quitte Ajay comme personnage principal, au milieu du roman, il y a une petite baisse de rythme et si la fin est un peu trop abrupte. ● On se dit que l'Inde devrait être livrée à des personnages comme Ajay pour s'en sortir, tellement il est intègre et loyal, contrairement à Bunty Wadia ou à son frère Vicky ou à tous les politiques, qui sont corrompus jusqu'à la moëlle, et ne visent que leur propre enrichissement, au-delà de toute raison, de toute mesure. Ceux-ci mettent l'Inde en coupe réglée, détournant les fonds publics, s'arrogeant toutes les richesses, sans un regard pour la misère qu'ils génèrent car les autres ne comptent pas pour eux, ils sont dénués de toute empathie, de toute morale. « Les hôpitaux n'ont pas de médicaments. Pourquoi ? Ils sont volés et revendus au marché noir. À qui ? À des hôpitaux privés ? Qui les vole ? Qui les revend ? Qui est à la tête des hôpitaux privés ? Tu sais qui. On devine le système derrière tout ça. Tout ce qui est public se retrouve réduit à sa plus simple expression, vendu, enlevé. En revanche, que trouve-t-on à profusion ? de l'alcool. L'alcool de ton père, depuis la canne à sucre qu'il cultive jusqu'aux distilleries qu'il possède, à la distribution qu'il contrôle en passant par les magasins où il l'écoule. » ● Et pourtant, ils savent se faire apprécier du peuple qui vote pour eux : « Ces hommes, disait Dean, sont les héros des gens qu'ils dépouillent, dont ils détruisent l'existence même. » ● C'est « l'Ere du vice » du titre (« c'est Kali Yuga, l'ère de la perte, l'ère du vice »), qui n'aurait pas été moins efficace en français plutôt que de laisser une fois encore le titre anglais, dans un marketing paresseux. ● Sunny est ballotté entre ce vice qui lui vient de sa famille et ses pauvres tentatives pour aller vers la vertu, et cela l'empêche d'être heureux, comme un enfant au milieu de trop nombreux jouets acquis malhonnêtement ( « Pourquoi tu n'es pas fichu d'être heureux », lui demande-t-on.) ● « Il faut toujours avoir cinq cents hommes à disposition pour tout saccager. Mais, le plus important, ce sont les dix mille hommes derrière eux, tous des lâches. » ● « L'argent est une calamité, disait-il. Ça saborde tout le bon boulot qu'on peut faire. Avant, il fallait que tu sois gentil, marrant ou sympa. Intéressant, intelligent. Il fallait prendre le temps de connaître les gens. Tu avais une solidarité avec eux. Puis tu deviens riche. Ça bousille tout. Tout le monde est sympa avec toi. Tout le monde recherche ta présence. T'es la personne la plus populaire qui soit. C'est tellement facile d'être charmant quand t'es riche. Tout le monde rigole de tes plaisanteries, tout le monde est suspendu à tes lèvres. Tu oublies et tu crois que tu y es pour quelque chose. Puis, des fois, tu vas quelque part et tu ne dépenses rien, et c'est tellement pénible, c'est tellement horrible de revenir à la case départ, et, toi, t'as oublié comment gagner la confiance ou l'amour de quelqu'un, mais tu sais que c'est plus facile avec un raccourci ou deux et, du coup, tu finis par sortir ton cash, la liasse, la pince à billets, la carte et tu prends encore plus ton pied, parce que avant ils ne savaient pas, et que, maintenant, oui. T'es riche. C'est toi le patron. Ils t'aiment. L'argent est une calamité. » ● « As-tu une idée de ce que ça fait que d'avoir du pouvoir ? Un vrai pouvoir. D'être subitement assis dans les roues des énergies et de foncer à travers la ville, les yeux grands ouverts, en observant tout, en regardant tout droit dans les yeux – c'était grisant. » ● Je recommande vivement ce roman qui m'a fait vibrer !
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Un mauvais garçon

Beaucoup d'aspects de ce roman m'ont séduit, style, ambiance, descriptions de Delhi, psychologie des personnages, l'Inde offerte et mystérieuse comme l'héroïne de ce livre.



Alors, certes, l'histoire est des plus classiques et le même thème développé dans une banlieue parisienne aurait peut-être du mal à transmettre avec autant de puissance toutes ces saveurs exceptionnelles, spécifiques à l'Inde. En lisant, je texte, je respirais, comme Pasolini, "L'odeur de l'Inde". Lui, c'était à Bombay, ici nous sommes à Delhi.



Deepti Kapoor livre une véritable visite de la capitale indienne, celle que ne réalisent pas les touristes, elle entraîne ses lecteurs aussi bien dans des endroits magnifiques où toutes les couleurs de l'Inde s'expriment, que dans des bas-fonds sordides où l'aventure se transforme en risque permanent.



Tout cela, Deepti Kapoor le dévoile avec un style ciselé, tantôt parlé, tantôt poétique, enrichi de descriptions du ciel, de la pluie, des orages, du fleuve et des crémations, des sensations procurées par la cocaïne, de la montagne à la toute fin. C'est vrai que l'histoire de Isha est racontée comme la bousculade qu'elle vit dans son enfance, dans son adolescence, dans cette aventure plus sexuelle qu'amoureuse autour de laquelle s'articule ce roman, dans la perdition de la drogue et les insatisfactions du sexe. Donc, le lecteur peut être lui aussi bousculé par les nombreux retours en arrière, les digressions vers d'autres personnages dont les courtes apparitions ajoutent encore du sens à l'atmosphère, le fait que son histoire soit le plus souvent racontée par elle-même en laissant quelquefois la place à un narrateur qui voit peut-être les choses autrement, plus factuellement.



Cet ensemble de secousses, d'atermoiements, de vie tantôt frénétique, tantôt mélancolique ou lascive, m'a paru porter la construction de ce roman dont seul le titre ne traduit pas vraiment la réalité de l'histoire d'une jeune fille secouée par ce mauvais garçon.
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Age of vice

Moi qui n'y connais pas grand-chose à l'Inde et n'y ai jamais mis les pieds, j'ai beaucoup appris dans cet ouvrage. L'auteure nous dépeint un pays gangréné par la corruption, où les droits humains sont bafoués, particulièrement pour les personnes les moins bien nées.



Le livre tourne autour de cette vision d'une société divisée en plusieurs catégories d'êtres humains : d'une part, des nababs qui se défoncent et s'éclatent dans un luxe indécent, d'autre part, des pauvres qui vivent en esclaves ou se font expulser de leurs bidonvilles, rasés sans faire de sentiment. D'ailleurs c'est l'impression générale qui se dégage du récit : celle d'une société sans pitié, impitoyable.



Alors bien entendu, il s'agit d'une fiction, et du reste l'intrigue est bien menée, enlevée, malgré le fait que ce soit un roman choral (je ne suis d'ailleurs pas très fan de cette mode, qui favorise les répétitions et allonge parfois un peu trop le propos : sur les presque 600 pages, il eut été possible d'en extraire une substantifique moelle de 400 sans rien retirer à l'intrigue. Bon, je dois reconnaître que l'aspect "choral" apporte une exploration des sentiments et des parcours de chacun qui est plutôt bien menée par l'auteure, malgré certains passages qui donnent un peu trop dans le sentimentalisme à mes yeux de pauvre mec lisant essentiellement des romans un peu "bourrins" héhéhé).



Conclusion : très bon ouvrage, je relirai du D. Kapoor avec grand plaisir à l'occasion. Et ne mettrai sans doute jamais les pieds en Inde :). de toutes façons, ce n'est ni dans mon budget, ni envisageable dans mon état de santé :(.
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Un mauvais garçon

Qu'il y ait quelque chose de durassien dans Un mauvais garçon, le premier livre de l'indienne Deepti Kapoor, admettons. La romancière revendique cette filiation et son style sec et répétitif fait penser à l'auteure de L'amant. Mais au-delà de cette pesante influence, que raconte Un mauvais garçon ? La rébellion d'une jeune femme contre la tradition, les convenances et le statut de fille à marier ? Cela passe par une liaison mortifère avec un type pas très net et d'une laideur repoussante. Bon, l'héroïne du roman se cherche et emprunte des chemins sauvages pour trouver un sens à l'existence. Peut-être. Mais on sait dès le début du livre que l'amant est mort et que tout ce qui est raconté est composé de flashbacks dans un savant désordre. A vrai dire, on essaie de deviner ce que veut vraiment dire Deepti Kapoor sans trouver de réponse satisfaisante. Il faut cependant reconnaître à la romancière un talent émérite pour décrire sa ville, Delhi, sous toutes ses coutures, sa puanteur et sa munificence. Mais c'est trop court pour s'intéresser plus avant à des personnages auto-destructeurs qui ne suscitent guère l'empathie. Le cocktail sexe, drogue et désobéissance aux règles ne semble qu'un paravent pour cacher des fêlures plus profondes. Mais Deepti Kapoor reste à la surface des choses, essentiellement descriptive et redondante. Du coup, on se demande si ce coup d'essai débouchera ou pas sur des oeuvres futures plus denses et réfléchies. Difficile à dire.
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Age of vice

« Donc, la morale de l’histoire, c’est on s’adapte ou on meurt ».



Age of vice débute par un accident de la circulation, à New-Delhi, qui coûte la vie à cinq sans-abris. Ajay, le garde du corps de Sunny Wadia, le riche héritier d’un empire lié à la corruption, en endosse la responsabilité. Le roman va ensuite retracer, de New Delhi à l’Uttar Pradesh, les vies d’Ajay, de Sunny et de Neda, une journaliste qui hésite, à leur contact, entre amour et morale.



L’Inde contemporaine est décrite sans concession. La richesse des princes a été remplacée par celle issue de malversations et de l’exploitation de la pauvreté. L’alcool et la drogue sont partout. Le luxe côtoie la violence, les armes, les démonstrations de force.



Le rythme rend ce livre addictif malgré ses presque six cents pages, car il n’y a jamais d’accalmie entre les fêtes nocturnes et les journées autour des projets immobiliers pour remplacer les bidonvilles. Deepti Kapoor nous entraîne dans un tourbillon de destins, avec un certain réalisme et une fin qui ne sera pas heureuse pour tous les protagonistes. Ce roman comprend cependant quelques longueurs puis un dénouement amené très rapidement.



Age of vice met l’accent sur le développement économique source, après les castes, de nouvelles inégalités. A lire pour une autre approche de l’Inde actuelle.



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Age of vice



C'est d'abord l'histoire d'Ajay, petit garçon pauvre de l'Uttar Pradesh vendu par sa famille après la mort tragique de son père à une riche famille pour devenir esclave. Intelligent, il vapeu à peu gravir tous les échelons et devenir indispensable à son maitre, Sunny, jeune héritier d'un empire basé sur la corruption. Sunny cherche à s'opposer à son père qui a pourtant la main sur tous les rouages du pays. Contre l'avis de son père, Sunny va tomber amoureux de Neda, journaliste énergique et charismatique, pleine de contradiction, qui tente de survivre dans ce monde impitoyable.

J'ai trouvé le début de ce roman totalement envoûtant et les personnages très attachants. Je n'avais jamais lu l'Inde contemporaine racontée sans concession, entre population survivant dans une misère totale et monde du luxe, du vice et du superflu. J'ai cependant trouvé la deuxième partie un peu moins prenante et la dernière trop longue. Un bon roman néanmoins.

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Age of vice

Delhi, ville tumultueuse au double visage, quinze millions d'âmes adeptes du Bollywood regardent en face, sans ciller, la misère périphérique qui gangrène, en totale transparence, les lieux aux bidonvilles rasés des multiples quartiers pour promouvoir un "fleuron du pays ".

Les castes s'empiffrent, les intouchables flirtent avec la famine, du charme féerique d'une Inde fascinante émerge le monde du chaos.

Age of Vice est l'histoire d'une culture aux multiples facettes, ensorcelante et terrifiante, Age of Vice, c'est une des voix de l'Inde des années 2000.



Ajay, tout jeune garçon issu d'une famille pauvre est vendu comme travailleur par sa mère suite au meurtre de son père et le viol de sa soeur par deux caïds.

D'une vie de boy en Uttar Pradesh jusqu'à Goa, il devient la chose attitrée d'un puissant, Sunny Wadia... Jusqu'à un accident tragique à bord d'une Mercedes, puis la prison...

Mais qu'est ce qu'être enfermé entre quatre barreaux quand on a été privé de liberté depuis toujours ?



Deepti Kapoor décrit la noirceur de l'inde ancrée dans cette culture des castes qui, contrairement aux idées reçues ne sont toujours pas abolies.

Forte ambivalence (ou hypocrisie ? ) du pouvoir qui pourtant dans sa constitution de 1950 prône l'égalité des citoyens en interdisant la discrimination liée aux castes... Sujet de tension permanent face aux quotas dictés par un gouvernement visant l'insertion qui ne font que diviser une société en pleine expansion.

C'est par le biais d'une écriture saisissante que Kapoor s'empare de ce sujet et dresse le tableau d'une mégapole des extrêmes faite de violence, de corruption et d' exploitation.

Apparaît au milieu de ce désordre les blessures profondes qui, elles, ne font aucune distinction de classes, chacun appartient à quelqu'un, tous rêvent de naître ou renaître, plus forts pour certains, plus riches pour d'autres.

Les chemins se croisent et tissent une toile commune dans laquelle l'araignée se confond avec la mouche dans le but d'obtenir pouvoir, réparation et vengeance.

Est-ce le drame des mal nés pour qui le mot "destin" est un vague concept toujours en 2023 malgré quelques exemples bien choisis afin d'alimenter une communication positive, qui poussent les dalits ( les intouchables) à cette éternelle soumission proche de l'esclavage, s'interdisant tout rêve au relent d' imposture , ou, le drame des puissants portant le poids d'une caste à maintenir à flot au milieu de leurs semblables prêts à tout pour régner, l'avillissement du pouvoir gangrenant leur propre raison et actions ?

Fracture d'un système, maladie chronique d'un ordre établi qui tangue dangereusement.

L'inde n'arrive pas à se défaire de son cancer généralisé.



Débauches décomplexées dans le luxe rutilant jusqu'aux geôles insalubres,

sévices étouffés par les petites mafias véreuses aux mains des dominants,

excès criminels sur des âmes déchues qui ne valent plus rien.

Ainsi va la plaque tournante du crime organisé à tous les niveaux.



Deepti Kapoor nous offre une trame à plusieurs voix dont la rythmique effervescente et le style incisif nous plongent dans les contradictions qui habitent les esprits. Sa critique étayée de tout un système met en exergue les contestations diverses, des divergences dont naissent les réflexions, le paradoxe et le non-sens d'un appareil qui broie.

Ses personnages ne sont pas en reste et c'est avec une profonde maitrise que chacun ajoute sa pierre à cet édifice avec cette grandeur qu'elle leur apporte, cette perfection dans les dialogues jamais vides de sens.

Kapoor ne s'économise pas, elle attaque de front un chantier aux multiples visages à une cadence endiablée et déchaînée à l'image d'un Dehli en permanence sur les feux ardents dont personne ne sait si la lumière brûlera jusqu'à demain...



Je crois que le ton est donné...

J'ai été fascinée par ce livre et sûrement que le fait de connaître ce pays m'a permis de le vivre une immersion bien plus intense.

Certes ce livre n'en évoque que la noirceur et le parti pris est complètement entendable d'un point de vue politique doublé d'une structure se basant sur le thriller , mais toujours entre les lignes résonne le clairon d'une culture bien plus complexe dont la beauté philosophique des traditions n'a que peu d'égal.

L'Inde, que j'affectionne, est revenue me chatouiller et Deepti Kapoor par sa justesse du rendu m'a littéralement impressionnée.



600 pages de pure réussite.

Un coup de coeur monumental pour ce livre aussi éloquant qu'imposant.





Extrait.

"C'est Kali Yuga, l'ère de la perte, l'ère du vice . Les gens au bord de la route ne ressusciteront pas. le bébé ne verra pas le jour. Les Gautam de ce monde prospéreront. Les Ajay de ce monde trinqueront toujours pour les autres. Et Sunny? Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. La roue va continuer à tourner vers la dissolution qui nous engloutira tous. "









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Age of vice

Quiconque vénère depuis longtemps la littérature indienne et ses romans foisonnants, écrits par Seth, Ghosh, Adiga, Mistry (liste loin d'être exhaustive), et dignes des grands auteurs russes du XIXe siècle, ne peut qu'être alléché par le résumé de Age of Vice de Deepti Kapoor. Et effectivement, la première partie du livre, qui, après une entrée en matière fulgurante, raconte en flashback l'histoire d'Ajay, garçon pauvre vendu durant son enfance et devenu le factotum d'un riche héritier, est assez éblouissante. Après cela, l'ouvrage part un peu dans tous les sens, s'attardant tour à tour sur le maître d'Ajay et une journaliste fascinée par le susdit, entraînée dans l'enfer de sa dérive existentielle. On a dans Age of Vice toutes les caractéristiques attendues d'un roman indien contemporain, reflet d'une réalité exacerbée du grand écart entre la misère des masses et l'aisance éhontée des nantis, des sans foi ni loi, qui ont bâti leur insolent pouvoir sur le meurtre et la corruption. Pour décrire ce microcosme pourri, l'autrice ne lésine sur rien et surtout pas sur la violence et la débauche, dans un océan de whisky et de cocaïne. Elle multiplie les personnages de second plan, sans nous perdre tout à fait, mais pas loin, et si son but est de nous inspirer du dégoût, elle y parvient sans mal. Les phrases courtes sont efficaces, les dialogues lapidaires aussi, mais il y a cette impression de trop plein qui vient assez vite et qui ne fait que s'amplifier. On en viendrait presque à se désintéresser des protagonistes principaux, hormis Ajay, qui bien que pas très moral lui non plus, reste le seul a à peu près conserver un visage humain. Age of Vice cherche à nous maintenir en tension permanente et à nous violenter ad nauseam mais le livre aurait sans doute gagné à ne pas être en surchauffe permanente et à accorder au lecteur estourbi quelques oasis de tranquillité, dans cette déferlante sauvage et inextinguible.
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Un mauvais garçon

Une rencontre, une relation qui évolue au rythme de la drogue, du sexe, de l’alcool.. dans les rues de New Delhi. Une sensation de liberté éphémère pour échapper aux conventions sociales. Un drame qui n’a pas su me toucher par les sujets qu’il aborde ni par l’écriture de l’auteur.


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Un mauvais garçon

On l’appellera Isha.

Elle est venue habiter chez sa tante maternel et son oncle à Delhi après la mort de sa mère, son père un éternel absent a oublié qu'il avait une fille.

Maintenant elle a vingt ans, elle va à l'université et on est à l'année 2000.

Un jour, un garçon l'observe dans le café où elle a ses habitudes, il devient insistant et s'assit à sa table. Il est laid, il ressemble à un animal, mais il dégage quelque chose, d'un mauvais garçon. Avant elle n'avait jamais eut de relation avec un garçon. Mais lui, elle le suivra sans avoir peur qu'il puisse lui faire du mal. Trois semaines durant, il lui fera découvrir Delhi dans ses moindres recoins. Et un beau jour, il franchisse l'étape ultime, elle lui donnera son corps le jour, lui se droguera le soir. Elle aussi connaîtra l'alcool et la drogue, mais elle sera son objet. Mais aujourd'hui il est mort et elle aussi franchira dans les ténèbres.

"Un mauvais garçon" est un feu d'artifice qui peut laisser son lecteur sans voix. Il dégage une grande force et une vitalité, où l'on retient sa respiration. Rien n'est comparable à un autre roman mais c'est justement ce qu'il fait son charme.
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Un mauvais garçon

Allez savoir pourquoi, des fois en voyant un livre nous nous faisons une idée, pas forcément très juste, de ce que nous allons lire. C’est ce qui s’est passé avec le roman : "Un mauvais garçon". J’étais persuadée que je me trouvais devant un roman de la même trempe que "L’herbe bleue", un roman qui allait m’attraper aux tripes et ne plus me lâcher. Sauf que ce ne fût pas le cas, loin s’en faut.



Avant d’entrer dans le vif du sujet je voudrais souligner que la couverture est tout simplement magnifique.



Mais revenons-en à nos moutons ! Nous allons suivre, dans ce roman, une jeune fille indienne d’à peine 20 ans qui se sent oppressée par le carcan familiale et culturel. Elle rêve de liberté et s’ennuie dans sa petite vie réglée comme du papier musique. Jusqu’au jour où elle va rencontrer un homme, un bad boy. J’aimerais dire qu’il est beau, mais même pas ! Elle le dit d’ailleurs elle-même : il est très moche. Mais va savoir pourquoi elle va tomber sous son charme. Va commencer alors une lente descente aux enfers où sexe, alcool et drogues seront étroitement liés. Le tout est bien sûre saupoudré de mystique.



Avec un tel scénario, le roman aurait dû me plaire. L’histoire était intéressante sauf que j’ai été gênée, voir carrément déstabilisée, par la structure du livre ou plutôt son absence.



Je m’explique, je fais partie de ces individus qui ont besoin de retrouver dans leurs lectures un fil conducteur, une chronologie.



Or, ici, ça partait dans tout les sens ! J’ai eu, à la fois, du mal à me situer dans l’espace-temps et à reconstituer le puzzle. En faite, il manquait à ce roman une colonne vertébrale. Je sais qu’il y a plein de personnes que ça ne dérange pas mais pour moi c’est rédhibitoire ! Il a vraiment fallut que je m’accroche pour poursuivre ma lecture.



Je tiens toutefois à remercier le site "VendrediLecture" pour m’avoir permis de découvrir ce roman.



Vous l’aurez compris malgré une histoire qui aurait pu m’intéresser j’ai été rebutée par la structure du roman, au point de passer totalement à côté.
Lien : http://magalitdeslivres.e-mo..
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Age of vice

Age of vice

Deepti Kapoor

roman

traduit de l'anglais (Inde) par Michèle Albaret-Maatsh

Robert Laffont, 2023, 580p





C'est un très gros livre, de 580 pages, avec une couverture noire peu engageante, le titre et le nom de l'autrice en jaune avec de petits harpons qui semblent sortis de l'enfer. Avec ce livre, on entre dans l'Inde moderne, « ce pays de traîtres et d'agents doubles » où les routes ne sont pas sûres : on y vole les voitures en se servant d'armes. La ville de Dehli fait peur. Il ne fait pas bon du tout s'y aventurer. C'est l'ère du vice, Kali Yuga. On en sortirait vite de ce pays, mais il y a les petites gargotes où ce qu'on mange est appétissant, et les splendides paysages, de montagnes entre autres. On la traverse, cette Inde, du Nord au Sud, et on va même jusqu'à la mer et à Goa. On croise des pauvres, très pauvres, opprimés, et des gens scandaleusement riches, oppresseurs.

Un pauvre. 1991 : Après la mort de son père, Ajay, 8 ans, est enlevé à sa mère, une manière de payer les obsèques, emporté vers les montagnes de l'Hymalaya, vendu à un homme pour qui il travaillera contre sa nourriture (abondante) et un coin pour dormir. C'est un garçon intelligent qui comprend où est son intérêt, même s'il regrette un peu sa famille. Il apprend à lire et à écrire, quelques mots d'anglais.

Son patron meurt, il est chassé de la maison.

Il se fait employer par un homme puissant, du clan des Wadia, qui a hérité de l'empire de son père, un ex petit truand. Très vite, il gravit les échelons. Le voilà garde du corps. Si son maître a besoin de se moucher, il lui prêtera sa manche si nécessaire. Il est muet, anonyme, heureux.

Dans ce livre, il est question de pouvoir. Le pouvoir s'obtient par la force, l'absence de scrupules et d'humanité, la pince à billets. Trois hommes sont ambitieux, Bunty Wadia, sûr de lui, Ram Singh qui n'a pas de cran, sert Bunty, a un fils soucieux de démocratie, emblématique de ce nouveau monde, comme pourrait l'être le fils de Bunty s'il était moins désespéré, et Vicky Wadia, le frère aîné de Bunty, que son neveu adorait mais dont le comportement l'a déçu , Les deux premiers achètent des terrains agricoles à vil prix, et y construisent de somptueux hôtels. Mais Bunty veut toujours accroître son pouvoir.

A l'inverse, son fils qui manque de dureté et qui humilie les autres, s'anéantit lui-même : alcool, drogue. Il fait pitié, il est pathétique. Ses serviteurs les plus fidèles, Eli qui trouvait qu'Ajay manquait de violence en lui, Ajay qui est devenu un tueur, se lassent de lui, à qui ils servent de baby-sitter et rêvent de recouvrer leur liberté.Sunny et Ajay sont des jumeaux de souffrance. Sunny n'a pas su défendre Neda, la jeune femme qu'il aimait apparemment et qui attendait un fils de lui ; n'a pas aidé Ajay alors qu'il lui en avait fait la promesse. Et cependant Ajay s'est sacrifié pour sauver Sunny de la prison. En effet, Sunny, drogué, conduit une Mercedes. Il tue cinq personnes. C'est Ajay qu'on retrouvera au volant de la voiture, complètement désorienté. Sunny profite de cet accident pour obliger la famille respectée des Gathore à vendre leurs terres.

2006. Le jour du mariage de Sunny, les comptes vont être réglés.

L'autrice distribue son livre en cinq parties, traçant l'histoire d'Ajay, de Neda, une femme issue de l'élite culturelle, au père aimant, de Sunny, un riche, très riche. Puis elle centre son propos sur la lente déchéance de Sunny. La disposition des lignes sur la page change. Enfin le récit n'est plus linéaire, mais se divise en séquences, comme dans un film policier. On a hâte de savoir ce qui va arriver, la tension monte.

On a aimé suivre le parcours d'Ajay, on voulait connaître la fin. Mais l'atmosphère est étouffante : trop de violence, d'infamies, de sang, d'excès, de désespoir. Et le livre est long. Ce n'est pas fini, puisque c'est le premier tome d'une trilogie. Verra-t-on Ajay récompensé de sa loyauté, un Sunny qui saura enfin ce qu'il veut et se donnera les moyens d'arriver au bonheur. Neda quittera-t-elle Londres où elle a été amenée pour la séparer de Sunny ?

Trois livres parlent de l'inde, Le soleil rouge de l'Assam, La princesse insoumise et celui-ci.

L'inde est grande, corrompue, mystérieuse, inquiétante ; des gens heureusement veulent la faire tourner dans le bon sens, abolir les castes, faire disparaître les inégalités extrêmes, en finir avec la corruption.
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Age of vice

Très partagé sur ce livre.

Le début et l'évolution d'Ajay m'a captivé.

La suite se perd en longueurs, se complique et m'a perdu.

Une fresque toutefois interressante de la vie à New Dehli et dans l'Inde moderne, c'est malheureusement à peu près tout ce que j'en retiendrai
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Un mauvais garçon

Second livre de la sélection de la rentrée littéraire. Juillet 2015.

A la vue de la première de couverture, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un premier roman plutôt dirigé vers un public jeune. C'était complètement erroné. Les couleurs vives de cette couverture cachent en réalité un premier roman assez noir.

Au début, l'écriture un peu fragmentaire de l'auteur m'a déroutée, cependant ce style correspond tout à fait à l'histoire. Une jeune fille indienne, Isha, est coincée entre sa tante chez qui elle habite suite à la mort de sa mère et l'abandon de son père, sa propre difficulté à s'écarter des traditions sociales et familiales et son désir violent de liberté. Ce désir la conduit dans les bras d'un homme plus âgé qu'elle, étrange et amoureux de Delhi, un Delhi sombre et dissolu, comme lui, une ville où il entraine la jeune fille jusqu'à la folie.

Cette histoire d'amour passion sur un fond de destruction (drogues, alcool, vitesse) ne m'a pas émue. J'ignore pourquoi. Trop rapide peut-être. Au delà du récit, j'ai aimé découvrir des aspects étonnants et inconnus de l'Inde qui vole fréquemment la vedette à l'intrique. New-Delhi y semble déchirée entre traditions et modernisme, un modernisme hélas pas toujours flatteur, entre extrême richesse et mendicité. La condition de la femme en Inde est également évoquée notamment à travers la narratrice. La liberté qu'elle choisit ou subit (on ne sait pas vraiment au fond) ne me parait pas vraiment totale. Attention Spoiler. Elle tombe d'une prison à l'autre, on ne peut pas, je crois, considérer la drogue comme une libération. J'aurais préféré une autre morale.
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Age of vice

Age of vice est un roman que j'ai dévoré !

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Première scène du roman : une voiture manque un virage et fauche cinq personnes. C'est une voiture de luxe appartenant à une grande famille de la société indienne, les Wadia. Pourtant le conducteur qui sort de la voiture est le domestique de la famille, Ajay, qui semble complètement hagard et ne parvient pas à s'exprimer. De là, nous allons partir sur les traces du passé d'Ajay. Issu d'une famille pauvre mise au ban de la société pour leur caste, vendu à des hommes pour travailler, Ajay est un garçon touchant qui tente de s'en tirer en étant bon et donnant le meilleur service à ses employeurs. Il est cependant hanté par l'image de sa mère et de sa sœur qu'il n'a jamais revu suite à son enlèvement. Un jour dans les montagnes, il rencontre Sunny, un jeune héritier dont tout le monde tente d'obtenir les faveurs. Il va donc se retrouver au service de Sunny et de sa famille par extension. Ajay et Sunny développent alors une relation de confiance. Neda, une journaliste intègre, débarque au milieu de tout cela, et noue une relation intime avec Sunny. Ces trois personnages vont se retrouver à lutter entre leurs désirs et leurs convictions, ils se débattent dans un monde chaotique, et leurs vies sont liées au clan Wadia.

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Age of vice nous entraîne à New Delhi au sein du clan Wadia, dont la simple mention du nom suffit à faire trembler les gens. On ne peut qu'être emportée par la plume vive de l'autrice, par l'amplitude de son histoire et par la force de ses personnages. Dès les premières lignes, on est plongé dans l'histoire, on ne peut décrocher du récit tant la narration est bien construite. Nombreux bonds dans le passé, différents points de vue des trois personnages principaux. Il est difficile de ne pas s'attacher à eux et de ne pas vouloir connaître la suite de l'aventure, surtout quand on connaît la fin !

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Age of vice

En Inde, en 2004, un chauffeur tue 5 personnes qui dormaient par terre en leur roulant dessus. Il ne prend pas la fuite et est donc interpellé et emprisonné. Pressé de choisir un gang dans ce nouvel univers, il n'appelle pour aucun mais fait preuve de sa force en blessant gravement trois agresseurs. Au lieu d'être puni, on lui apprend qu'il relève désormais du gang des Wadia.

On a ensuite un retour en arrière de 13 ans qui explique comment Ajay , né d'une famille très pauvre et vraisemblablement intouchable, change complètement de monde: enfant , il est vendu par sa mère pour payer les dettes familiales liées à la mort du père.

Dans un premier temps, il travaille pour "papa", un riche propriétaire terrien.

Puis les circonstances l'amènent à faire la connaissance de Sunny , un riche héritier ambitieux et pas toujours très honnête et de Neda, une femme journaliste .

J'ai trouvé ce livre violent dès le début (mais au vu du titre, peut-être fallait-il s'y attendre).

Le portrait dressé par l'auteur de la société indienne fait ressortir l'importance des coutumes pour certains, mais surtout une corruption omniprésente (jusqu'au sein de la prison). Il montre aussi les écarts terribles de situation financiere: la richesse fabuleuse côtoie la pauvreté la plus terrible, mais tout le monde trouve ça normal, ou presque.

Je ne conseillerais pas ce livre à n'importe qui à cause de sa violence. A éviter avant 14 ans à mon avis.

J'ai apprécié les notes de bas de pages qui évitaient de devoir aller toujours chercher les mots dans le lexique à la fin du roman.
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Age of vice

Apprêtez-vous à entrer dans la vie de Ajay, Sunny et Neda tout au long de ces 592 pages. L’autrice nous emmène dans les méandres de la société indienne, en révélant les vices les plus sombres de cette société.

Ajay a été vendu par sa mère quand il était garçon, toute sa vie a été une vie de soumission, de travail sans rémunération, une vie confiée à ses maitres successifs.

Sunny est le fils de Bunty Wadia, en quelques sortes Dieu lui-même, Sunny a toujours vu l’argent couler à flots, il ne s’est jamais soucié pour son confort. Il a à son service des domestiques, des gardes du corps, tout un personnel à sa disposition.

Neda est journaliste, elle fait partie d’une famille déchue, qui a été riche, reste aisée mais ce n’est plus la même vie qu’avant.

Chacun des personnages a des vices : l’alcool, le sexe, la drogue, la soumission, l’envie de tuer.



J’ai beaucoup aimé la plume de l’autrice et le format narratif : à la fois roman choral, permettant de connaitre le point de vue des différents personnages, mais également divers retours en arrière, articles de presse. Malgré ce pavé, je me suis complètement plongée dans l’histoire et avais envie de continuer avec les personnages encore pendant longtemps.



J’aime beaucoup ces récits qui, à travers une fiction, nous font parcourir les us et coutumes d’une société. Deepti Kapoor dépeint la misère, le système très injuste des castes indiennes, l’opulence, la corruption, les arrangements. Je connais très peu la société indienne, ce livre m’a donné envie d’en découvrir plus.
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Age of vice

Ce n'est pas un roman policier classique avec meurtre et enquête mais l'histoire d'une famille mafieuse dans l'Inde actuelle, avec les conflits de génération, les histoires d'amour, les rackets et les crimes, la corruption des politiciens, la misère des pauvres... Outré bien sûr, un peu trop long sans doute, mais c'est une immersion dépaysante et intéressante. Et le parcours du jeune Ajay semble parfois croiser celui de Kim...
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Age of vice

Age of vice est un roman captivant dans lequel nous suivons trois personnages: Ajay, Neda et Sunny. Tous trois très différents, ils sont néanmoins liés les uns aux autres. Jay est un petit garçon intelligent né dans une famille pauvre de l'Uttar Pradesh. A la mort de son père, il est vendu comme esclave à une famille très riche qui l'élève et l'éduque. Jay sait tout faire. A l'âge adulte, il se retrouve livré à lui-même, jusqu'au jour où sa route croise celle de Sunny. Sunny, qui porte si bien son nom... C'est un jeune homme riche, dont le père est très puissant. Il fait ce qu'il veut de sa vie et décide un beau jour d'aider Jay et le prend à son service. Puis arrive Neda, une journaliste brillante, qui a à cœur de mettre à jour les malversations et le vice qui pourrit l'élite de son pays. En rencontrant Sunny, elle est loin de se douter que sa vie va prendre une toute autre tournure...



J'ai été fascinée par ce roman qui ne m'attirait pas plus que cela au premier abord. Mais dès les premières pages, on se laisse embarquer dans la vie des ces trois protagonistes très attachants. On découvre la vie en Inde, entre misère et luxure, honnêteté et malversations, modernité et tradition, drogue et violence, soumission et cruauté.



C'est un roman foisonnant, les récits s'imbriquent les uns dans les autres au fur et à mesure que le lecteur avance dans l'histoire, mettant ainsi à jour les points de vue de chacun des personnages. Trois visions, trois vécus, une même histoire : un roman que j'ai beaucoup aimé!!
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Age of vice

« Ce qu’ils remarquent en revanche, c’est que ce gars n’est pas un riche. Pas du tout. C’est plutôt un fac-similé, un homme vêtu pour suggérer la richesse, pour la servir. Les vêtements, les détails soignés, la voiture ne peuvent masquer la pauvreté fondamentale de sa naissance, elle sent plus fort que n’importe quel alcool ou eau de toilette ? »



Dès les premières pages, on se trouve rapidement embarqués dans ce roman glaçant : New Dehli, 3h du matin, une Mercedes en excès de vitesse fauche 5 personnes du bidonville dont une jeune femme enceinte de plusieurs mois.



Ce roman nous fait découvrir l’Inde moderne, l’Inde nos jours : on y retrouve un portrait percutant de ce pays entre corruption, violence, caste, esclavage, drogue, amour…

On suit le destin de Ajay, Neda et Sunny, des personnes si différentes par leur statut sociale et leur personnalité. Rien ne présageait leur rencontre, et pourtant...



L’intrigue nous tient en haleine tout au long du roman entre les gangs, la drogue et la violence on tombe petit à petit vers un très bon thriller.



Ce roman peut faire peur avec ces quasiment 600 pages mais il est très bien construit, découpé par personnage pour avoir une vision d’ensemble.



Une très bonne lecture !
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