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Critiques de Delphine de Vigan (5527)
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Rien ne s'oppose à la nuit

Je suis sortie meurtrie , de cette lecture, tellement la souffrance psychique suinte de tous les mots, de toutes les phrases.

C'est un livre éprouvant , parfois insupportable, poignant.

J'espère qu'après avoir "accouché" de ce livre, l'auteur s'est sentie délestée du poids des non-dits.

Mais j'en doute.

A lire absolument... L'écriture est sublime.
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Rien ne s'oppose à la nuit

Mettre un disque sur la platine, se servir un verre, la soirée sera longue, tristesse intime à faire hennir les chevaux de plaisir. Le roman, pas d’une franche gaieté. Bien calé à l’arrière d’une dauphine, je commence l’ouvrage, avec un minimum d’entrain, je dois l’avouer. Je ne sais pas, j’ai du mal, trop biographique pour moi, pourtant j’aime la noirceur. L’histoire d’un deuil, l’histoire d’une femme. Delphine revient sur sa mère, Lucille, qui a souffert tout au long de sa vie. Et pour comprendre la vie de cette femme, elle doit remonter jusqu’à son grand-père, Georges au comportement aussi autoritaire et intransigeant qu’ambigüe. Lucille, pour moi, c’était avant tout la guitare de B.B. King, je reste dans l’univers de la musique, rien ne s’oppose à la nuit. Osez remuer le passé, osez marcher sur l’eau et éviter les péages, osez écrire tous ces secrets. Lourds de sens, ces silences étouffés n’en demeurent pas moins insupportables. Mais je n’accroche pas à la vie de Georges, elle m’ennuie presque, je sais pourtant qu’elle est indispensable à la suite, du roman, du récit. En fait, j’aimais surtout lire les doutes de l’auteure sur le besoin d’écrire l’histoire de sa mère, un livre qu’elle n’aura jamais lu.



Et Delphine a commencé à me prendre par les sentiments, lorsqu’il était justement question de sa mère, d’elle et de sa sœur. Ces bouts de vies qui m’ont semblé plus réels que la carte postale de la famille, des souvenirs de vacances dans une maison de campagne. Oui, passée la première partie, j’adhère plus, les sentiments deviennent plus forts, plus palpables, ce ne sont plus des discours feutrés d’autres membres de la famille, ce sont des émotions, ce sont des impressions, des ressentis, plus rien n’s’oppose à la nuit, rien ne justifie. Aaaaah… quand j’entends les premiers riffs de cette guitare, j’ai toujours quelques frissons qui me parcourent diaboliquement l’échine à en avoir la couenne qui frémit. Osez, Joséphine.
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Les heures souterraines

Il y a quelque temps de cela j'ai remarqué une citation de Lewis Carroll qui disait à peu-prés ceci : "Si vous trouvez que la vie n'a pas de sens, rien ne vous empêche de lui en donner un."

J'ai trouvé cette phrase très belle et très juste. Mais après avoir lu ce récit de Delphine de Vigan je ne suis pas sur quelle soit appropriée pour certaine circonstance.

Prenez le cas de Thibault ce médecin urgentiste qui a vu sa carrière de chirurgien arrêté net à cause d'un stupide accident. Thibault aime Lila d'une façon irraisonné ,exclusif... Lila quand à elle veut juste passer des petits moments intimes, mais ne veut pas s'investir dans cette relation à sens unique.

Thibault va finalement quitter Lila; Ajoutez à cela une ville inhumaine, un job de galérien bref une vie de merde.

Et voila où la citation de Lewis Carroll prend tout son sens.

Thibault est gentil mais j'avais envie de le secouer, de lui dire "qu'est-ce-que tu attends pour donner un sens à ta vie, part, bouge toi" en un mot vit ta vie, une autre vie.

Pour Mathilde c'est plus délicat; cette mère de famille, cadre dans une agence de marketing doit affronter le harcèlement moral de son supérieur.

Dans cet univers inhumain Mathilde va perdre tous ses repères ,changement de bureau, lâcheté de se amis et collègues....

Au fil des pages elle s'enfonce dans ce sable mouvant qu'est le désespoir.

Sa vie part en vrac , et rien pour se raccrocher. Face à toute cette peine ce chagrin moi le lecteur j'ai souffert vraiment souffert .Mathilde m'a vraiment

ému, plus que Thibault, car Delphine de Vigan sait appuyer là où ça fait mal.

Pour clore cette critique un peu longue, je voulais vous faire découvrir une chanson qui résume très bien ce livre . La chanson s'appelle "Saint-Anne" le groupe s'appelle "fauve" c'est sur youtub
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Les loyautés

Des liens invisibles nous attachent aux autres- aux morts comme aux vivants- créant en nous comme une obligation morale inconsciente de ne pas oublier, une promesse « dont nous ignorons l’écho », dit Delphine de Vigan dans « les Loyautés ».

Ces fidélités silencieuses à ce que nous avons vécu dans l’enfance, sommeillent dans notre corps, nous permettent de nous rebeller et de nous émouvoir, de devenir forts et de plonger dans le chaos, de nous réveiller ou d’endormir nos rêves quand supporter semble infaisable.

« Nos ailes et nos carcans. », dit-elle.



Etre loyal, pour le jeune Theo, c’est essayer de ne pas parler de sa semaine passée chez son père, lorsqu’à son retour, sa mère lui intime : « va te doucher », car il véhicule selon elle la trace de l’ennemi.

Il ne peut pas en parler, mieux vaut oublier.

Il s’arrange donc avec son propre vécu, sa semaine doit être mise entre parenthèse, se recouvrir d’une totale opacité.

Ce petit de douze ans, déjà pris entre la loyauté envers son père, dont il ne dévoile à personne le désarroi, la pente vers le désastre et le déclin social, et envers sa mère dont la jalousie menaçante recouvre sans doute de l’amour bafoué , est perdu.

Il paye le prix fort lorsque la mère après sa semaine de garde partagée le soupçonne de s’être bien amusé, il ne peut répondre aux questions du collège, il est perdu.

Théo ne parle pas, c’est de Vigan qui s’exprime à sa place. Il regarde, abasourdi, sa mère sortir ses habits au bout de la semaine damnée, et s’exploser en pleurs, agenouillée devant son sac de sport, lorsqu’il manque un habit. Il ressent ces sanglots à l’intérieur de son corps, comme une loyauté envers celle qui lui a donné le jour.



Delphine de Vigan, avec un phrasé précis, détaillé, à faire pleurer, donne la parole à la première personne à Hélène son professeur, dont on apprend la loyauté ou mieux la résurgence du souvenir de son enfance maltraitée, ce qui est une forme de loyauté, lorsqu’un étrange intérêt trouble envers Théo la réveille, comme si, même sans preuves, elle en subodorait la proximité avec son enfance à elle.



Lire « les loyautés», c’est entrer peu à peu dans la déréliction de l’adolescent, comprendre son mutisme, ne pas comprendre les émois incontrôlés d’Hélène qui risque son poste à tellement s’impliquer dans un cas qui n’en est pas un, puisque les blessures de Théo sont internes, et aussi graves que s’il avait été battu, mais indéchiffrables.

Hélène elle même ne comprend pas sa soudaine passion brutale, sans fondement : chercher ce qui se cache derrière le mystère Théo.

« Quelque chose à l’intérieur de moi, ce mélange de peur et de colère qui s’était endormi pendant des années-sous l’effet d’une anesthésie aux apparences de douce somnolence, dont je contrôlais moi-même les doses, délivrées à intervalle régulier-, quelque chose en moi s’est réveillé.»

Se greffent les réflexions de Cécile, la mère du meilleur ami de Théo. Elle voit de plus près, ne peut en parler, prise par ses propres problèmes, car elle aussi, fille d’alcoolique, promue par son mariage à un niveau social plus élevé, s’aperçoit de la fausse loyauté quand son mari se vante, invente des anecdotes, et qu’elle se tait .



Association de malfaiteurs, le couple.



Elle découvre surtout les secrets de son mari : peut être chacun cache-t-il en lui des démons silencieux, ou des appartenances pas mises au grand jour, peut être comme nous tous, quand nos mensonges recouvrent à la fois nos failles et notre capacité à voler plus haut.

Un des livres les plus émouvants, une écriture lyrique, et une avancée de la pensée sur les principes illicites qui nous rongent et nous enferment, sur les liens invisibles que nous gardons envers nos parents, que nous protégeons parfois par un pacte de silence qui nous noie et peut nous conduire vers la mort.

Sans oublier les liens, que nous tissons dans nos lectures, ces loyautés envers celles et ceux qui écrivent si bien, nous inspirant de lire à notre tour .

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Les enfants sont rois

Mélanie Claux et Clara Roussel, aussi dissociables que l'eau et le feu.

La première n'aspire qu'à la "célébrité" facile et rapide lorsque la seconde ne jure que par l'autorité républicaine.

Toutes deux réaliseront leur rêve.

Toutes deux, à leur façon, évolueront dans un univers empli de solitude et de faux-semblants.



Rien ne me prédisposait à lire sur la télé-réalité et ses dérives.

(Émoji petit tas de merde fumant.)

Un monde au vide abyssal abrutisseur de masses.



Il n'en reste pas moins une approche originale à la dissection particulièrement pointue qui, finalement, me fit passer de (émoji bâillement) à (émoji petit coeur vibrant).



Car oui, j'ai bel et bien dévoré ce livre.

Un roman à la prose aiguisée, ancré dans l'air du temps, qui autopsie avec une acuité (émoji double pouce in the air) les dérives pernicieuses de telles pratiques finalement esclavagistes ainsi que les impacts méphitiques et durables sur une jeunesse en rien préparée (et rarement consentante lorsqu'il s'agit de ses propres gamins en bas âge) à un tel déferlement d'amour anonyme.



https://www.youtube.com/watch?v=8rq1cyvfHJU
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Les heures souterraines

20 mai. Mathilde se raccroche à cette date depuis qu'elle a consulté une cartomancienne qui lui a annoncé qu'elle rencontrera ce jour-là une personne. Durant cette fameuse journée, nous allons comprendre peu à peu pourquoi la vie de Mathilde ne ressemble plus à rien, comment elle a fini dans un cagibi près des chiottes au fin fond d'un couloir dans lequel elle passe ses journées à ne rien faire, à voir le temps s'écouler lentement.

Ce même jour, Thibault, urgentiste depuis quinze ans, réalise qu'il est seul et fatigué de cette vie dans la fourmillière parisienne.

Delphine de Vigan a choisi de nous entraîner à la suite de Mathilde et Thibault qui ont un jour cesser de se battre. En ouvrant ce livre, je m'attendais à trouver une histoire un peu fleur bleue et romantique, attendant de voir à quel moment ces deux-là finiraient par se croiser, se rencontrer, s'aider pour changer de vie. Que ces heures souterraines s'arrêtent enfin pour eux. Jusqu'à la dernière page, l'ambiance plombée nous montre que pour Mathilde et Thibault, comme pour tous les anonymes qui chaque jour se battent pour continuer d'exister, rien ne se transforme comme par magie même dans un roman.

Sans pathos et sans faux-semblant, Delphine de Vigan nous brosse une peinture réaliste de notre monde actuel.
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No et moi

Le moi dans le titre c’est Lou, une adolescente de 13 ans surdoué, intellectuellement précoce, qui sort du cadre et cherche à rouler correctement sur la route qu’est sa vie. No, c’est Nolwenn, 18 ans et sans domicile fixe. No et moi c’est l’histoire d’une rencontre, une rencontre improbable entre deux jeunes filles, une rencontre de laquellel il va pourtant naître une très belle amitié. Que dire après 558 critiques si ce n’est que j’ai trouvé ce roman beau, oui vraiment très beau. La plume de Delphine De Vigan est simple mais efficace, percutante :



« On est capable d’envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l’espace, d’identifier un criminel à partir d’un cheveu ou d’une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d’informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue. »



Oui, aujourd’hui encore on laisse des gens mourir dans la rue, c’est une bien triste réalité que celle-là. Delphine de Vigan avec de très beau personnage auxquels on s’attache au cours de notre lecture nous parle de sujets bien difficiles, de ceux que l’on ne voit pas en marchant dans la rue



« … Il y a cette ville invisible, au cœur même de la ville. Cette femme qui dort chaque nuit au même endroit, avec son duvet et ses sacs. À même le trottoir. Ces hommes sous les ponts, dans les gares, ces gens allongés sur des cartons ou recroquevillés sur un banc. »



Mais aussi de l’exclusion, exclusion ressentie par No, Lou, mais aussi Lucas, une exclusion différente mais qui est pourtant bien là. Delphine de Vigan montre que rien n’est simple, que parfois même une main tendue ne suffit malheureusement pas



« Avant de rencontrer No, je croyais que la violence était dans les cris, les coups, la guerre et le sang. Maintenant je sais que la violence est aussi dans le silence, qu’elle est parfois invisible à l’œil nu. La violence est ce temps qui recouvre les blessures, l’enchaînement irréductible des jours, cet impossible retour en arrière. La violence est ce qui nous échappe, elle se tait, ne se montre pas, la violence est ce qui ne trouve pas d’explication, ce qui à jamais restera opaque. »



J’ai fini ce livre un peu triste, moi aussi comme Lou, j’aurai bien voulu que cela marche.



No et moi fut donc une très belle découverte, c’était mon tout premier roman de Delphine de Vigan et ne sera assurément pas le dernier.





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Les gratitudes

Les livres de Delphine de Vigan rencontrent autant de succès en librairie que dans le monde littéraire. Il faut donc bien qu’un jour, je me décide à en lire un. J’opte pour son dernier roman, Les gratitudes, qui vient de sortir.



Le livre est court, cent soixante pages, très aérées. Les dialogues prennent une grande place par rapport à la partie narrative. La lecture est donc fluide, très rapide. Tellement rapide qu’au début, je tourne les pages avec la sensation d’une absence de matière... Un doute me prend : suis-je dans un ouvrage, dont je devrai à nouveau conclure ma critique par une formule du type : « une lecture sympathique, par instant émouvante, mais pas inoubliable » ?



Après quelques chapitres, toutefois, les personnages prennent de la consistance. Ils sont trois. Michka est une femme très âgée, sans famille. En perte d’autonomie, elle est contrainte de s’installer dans une résidence pour personnes âgées dépendantes. Face à elle, deux narrateurs, qui interviennent tour à tour : Marie, une jeune femme qui habite l’immeuble où Michka a vécu et qui s’efforce de lui rendre visite régulièrement ; Jérôme, un orthophoniste exerçant dans la maison de retraite, passionné par son métier, aux petits soins pour Michka.



La gratitude est le sentiment de reconnaissance que nous éprouvons envers les personnes qui nous ont apporté un bienfait ou rendu un grand service. En exergue, Delphine de Vigan a placé un extrait d’un poème de François Cheng, qui nous rappelle que « tout instant de vie est rayon d’or sur une mer de ténèbres » et qu’il faut savoir dire merci, exprimer notre reconnaissance à celles et ceux qui ont souffert ou qui se sont donné du mal pour que nous soyons vivants et heureux de l’être.



Habilement, graduellement, le livre dévoile pourquoi Marie est redevable envers Michka. On découvre aussi ce que Michka doit à une femme et à un homme perdus de vue depuis son enfance. On comprend alors la souffrance muette et inconsciente qu’elle éprouverait à l’idée de quitter ce monde sans avoir pu leur témoigner, d’une façon ou une autre, sa gratitude... Émotion !



Avec Jérôme, les choses sont un peu plus floues. Sans doute faut-il comprendre qu’apporter un bienfait est l’occasion d’un accomplissement personnel, ce qui justifie de ressentir de la gratitude pour celle ou celui à qui l’on apporte le bienfait. Jérôme est une personne de grande qualité. Comme Michka et Marie, d’ailleurs, car avec Les gratitudes, Delphine de Vigan nous immerge dans un monde où « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » – à l’exception d’une déplaisante directrice d’établissement qui, grâce à Dieu, n’existe que dans les cauchemars de Michka.



Le livre affiche un second exergue, quelques paroles d’une chanson de La Grande Sophie : « Où vont les mots, ceux qui résistent, qui se désistent… ». Michka a des difficultés à s’exprimer. Elle sent que les mots lui échappent et elle leur substitue inconsciemment des mots à consonance voisine. Dans sa résidence, Michka pourrait parler d’« une résignante qui préambule, vêtue d’une robe des champs du dernier choc »… Nous ne pourrions nous empêcher de sourire. Ce ne serait pas méchant, juste nerveux. Et aussi parce ça nous rappellerait quelques gags littéraires des oulipiens, des pataphysiciens, ou, plus récemment, de Frédéric Dard et de Gary/Ajar.



D’ailleurs, lors de leur unique rencontre, dans les toutes dernières pages, Marie et Jérôme ne se privent pas de partager un sourire en évoquant les drôles de mots de Michka. Un partage qui les rapproche. L’auteure nous laisse libre d’en imaginer les suites possibles… Tout en nous laissant dans l’ambiguïté sur la personnalité de Jérôme, renié par son père…



Ce qui arrive à Michka n’est pourtant pas drôle. C’est le grand âge, la vieillesse, … un naufrage, disait Chateaubriand, bien avant de Gaulle. Certains y échappent. J’en connais, ils me lisent. J’espère que je leur ressemblerai. Car le futur n’est plus si lointain.



Finalement, je confirme. Une lecture gentillette, incontestablement émouvante, pas inoubliable.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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No et moi

Etant attirée naturellement par les littératures de l’imaginaire, je me dois, du fait de mon métier de bibliothécaire, me tourner régulièrement vers des genres et des livres pour lesquels je ne me dirigerais pas nécessairement de moi-même (et ce n’est pas pour me déplaire car j’ai eu de très bonnes surprises). Dans cette optique, je me suis lancé le challenge de lire au moins un roman de grands noms de la littérature contemporaine française, parce qu’il faut dire que je ne m’y connais pas du tout dans ce domaine…



J’ai décidé d’entamer cette nouvelle résolution avec Delphine de Vigan, auteure reconnue dans le milieu et très appréciée dans mon entourage. No et moi est le roman qui est le plus souvent sorti quand on me parlait d’elle et c’est donc vers celui-ci que je me suis tournée.



No et moi est un roman qui, pour le coup, a vraiment su me toucher et que j’ai eu du mal à lâcher une fois commencée. Ce roman est une vraie leçon d’humanité. J’ai beaucoup aimé le personnage et le message véhiculé par Lou : malgré que l’on soit précoce, intelligente à un point sidérant et curieuse de tout ce qui nous entoure, il y certaines choses de la société moderne qu’on ne peut comprendre.



« On est capable d'envoyer des avions supersoniques et des fusées dans l'espace, d'identifier un criminel à partir d'un cheveux ou d'une minuscule particule de peau, de créer une tomate qui reste trois semaines au réfrigérateur sans prendre une ride, de faire tenir dans une puce microscopique des milliards d'informations. On est capable de laisser mourir des gens dans la rue. »



Delphine de Vigan a vraiment une écriture fabuleuse. Chaque mot est pesé et l’auteure nous montre qu’on n’a pas besoin de phrases trop alambiquées pour faire passer des messages forts et des émotions intenses.



Un coup de cœur pour commencer ce challenge, ce qui me motive grandement pour le continuer. Alors qui sera le prochain ?
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Les loyautés

Hélène, Théo, Mathis, Cécile, voici les quatre personnages principaux de ce roman.



La première est institutrice, pétrie des traumatismes de son enfance, entre un père violent et son impossibilité d'avoir des enfants.



Le second, élève de la première, vit une période difficile entre un père à la dérive, séparé de sa mère, elle-même emplie de haine vis à vis de son ex-mari.



Le troisième, Mathis, est l'ami de Théo. Ils boivent de l'alcool ensemble, y compris à l'école.



Enfin Cécile, la mère de Mathis, qui découvre progressivement les errances de son garçon, mais aussi celles de son mari.



Hélène, quant à elle, sent bien que quelque chose ne tourne pas rond avec Théo, mais influencée par sa propre expérience, elle ne suit pas forcément la bonne piste.



Et même si elle prend cette histoire très à cœur, pendant ce temps, Théo continue de boire, car il veut faire l'expérience du coma éthylique.



A mon avis :

Sur la quatrième de couverture, on demande si chacun de nous ne dissimule pas quelque chose d'innommable qui pourrait être mis à jour...

On attend alors que l'auteur nous fasse plonger dans les méandres de la pensée et de la nature humaine, qui force parfois à mener une vie de dupe en effet.



Mais ce livre est trop superficiel ou trop court pour faire ce travail.

Même s'il y a bien une tentative d'étude des caractères dans cette histoire que l'on suit sans difficulté car elle est bien menée et bien écrite, il nous est difficile de nous identifier aux personnages, trop jeunes ou trop abîmés, presque caricaturaux.



Pourtant il y aurait matière à nous entraîner avec eux, mais encore une fois la brièveté du récit contrecarre cette perspective.



Alors on éprouve cette impression d'être toujours à la traîne, d'avoir loupé un chapitre dans lequel nous était décrit et dévoilé tel ou tel protagoniste et qui expliquerait qu'on se sente toujours si détaché du récit. Mais ce n'est pas le cas. Tous les chapitres sont bien là...



Il reste donc seulement cette impression de manque, poussée à l'extrême sur la fin du livre, qui tombe comme un couperet et met fin au récit brutalement, nous laissant pantois.



Bref, une histoire qui avait du potentiel, mais qui est trop survolée et qui finit trop vite.



Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :

https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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D'après une histoire vraie

L’auteure est en panne depuis le succès de son dernier livre, « rien ne s’oppose à la nuit ». C’est l’angoisse de la page blanche en quelque sorte.



Elle a des idées, un projet qui tournerait autours de la téléréalité, se documente sur le sujet et tourne en peu en rond. Elle reçoit des lettres de menace de la part d’une personne frustrée, que son dernier livre a heurtée, jalousie ? Quelqu’un de la famille qui se sent Sali par les révélations ?



Son nouveau compagnon est souvent à l’Etranger, ;. Elle sort le soir pour faire la fête, sans être forcément invitée, ces sortes de soirées mondaines, où le tout Paris doit être vu. Lors d’une de ces soirées, bien arrosées, elle fait la connaissance de L. qui peu à peu va s’immiscer dans sa vie.





Ce que j’en pense :



C’est le quatrième roman de Delphine de Vigan que je lis. J’avais aimé « Rien ne s’oppose à la nuit », mais avec un bémol, je trouvais son écriture plutôt froide, distante.



Ici, on ne sait pas très bien où elle veut nous entraîner, mais ça marche, car après avoir douté pendant une cinquantaine de pages, j’ai fini par me prendre au jeu et à dévorer le texte, tout en me sentant extrêmement mal à l’aise.



Qui est vraiment L ? Initiale d’un prénom ? Ou L comme le pronom elle ? Un épisode de dédoublement de la personnalité, dissociation ? Vraie rencontre ?



On sent l’angoisse monter au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture, on prend L. en grippe, on a envie de secouer l’auteur pour qu’elle échappe à l’emprise…



Un page-turner sur le thème de la manipulation. Qui manipule qui ? L’auteure manipulée par L, le lecteur manipulé par l’auteure et des conversations sur l’écriture vraie, la fiction, en passant par Barthes.



Un travail bien fait qui tient en haleine mais qui ne m'a pas vraiment touchée Je suis assez irritée par l’autofiction, en général, et là je me suis retrouvée dans la même situation. Le narcissisme, cher à notre époque me tente peu. Et malgré le suspense bien entretenu, on ne retrouve pas d’émotions ; l’écriture est recherchée, mais reste trop chirurgicale. BOF...



Note : 7,2/10 car quelques citations intéressantes...



Mon roman préféré de l’auteure reste « No et moi »
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Rien ne s'oppose à la nuit

Je vais marcher sur des oeufs concernant ce livre que la critique semble encenser. Pourtant, j'ai un avis mitigé. Non pas que le livre soit mal écrit, pas du tout. Mais je n'ai pas été touchée. Je ne suis pas rentrée dans l'histoire. Ce n'est pourtant pas le premier bouquin de ce type que je lis... Je ne sais pas, une sorte de froideur, barrière intrinsèque, s'est créée entre le texte et moi. Déjà, le fait, d'appeler sa mère par son prénom (Lucile) me choque. Peut-être est-ce pour montrer, justement, l'autre facette de cette dernière, atteinte de bipolarité ? Peut-être est-ce aussi pour mieux faire face à la mort de la mère ? Une sorte de pudeur qui permettrait de cacher le chagrin ? Car l'amour est bien là, dans tout le texte.



J'ai lu cependant le texte jusqu'au bout. Il est vrai qu'il est bien triste de voir tous les travers de sa famille. Je suppose que ce livre lui aura servi d'exutoire. Quant à moi, j'avais plus l'impression de verser dans le voyeurisme en pénétrant ainsi dans l'intimité de ce clan. "Plus rien ne s'oppose à la nuit, rien ne justifie" chantait Bashung qui a d'ailleurs inspiré le titre de l'ouvrage... Et c'est un peu ce que je me dis. Le thème évoqué, la bipolarité, justifiait-il ce livre ? Celui de Mélina Darcam et de Mireille Jambu, Le fil de la Vierge, dont j'écrivais le billet l'autre jour est d'une autre trempe. En effet, en toute pudeur, la mère et la fille nous faisaient certes partager leurs moments, les crises, l'angoisse mais le but était également d'aider les autres, les victimes de ce trouble et leurs familles. Je ne suis pas persuadée que la lecture de Rien ne s'oppose à la nuit leur apporte la même sensation. Vous me direz, dans le cas de Delphine de Vigan, la bipolarité a conduit à l'issue fatale. Donc, il y a quand même cette différence notable.



Bien évidemment, tout ceci n'est que mon avis, un simple avis, qui vaut ce qu'il vaut... Les autres avis étant positifs en général, je me dis que c'est moi qui suis restée hermétique. Je ne m'en prends qu'à moi-même.



Merci à Lystig de m'avoir prêté si gentiment ce livre.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Les enfants sont rois

Mélanie a grandi dans l'admiration béate des premières émissions de téléréalité. Son rêve est de devenir célèbre par ce biais. Seule, elle n'y parvient pas, mais lorsqu'elle a ses deux enfants avec Bruno, Sammy et Kimmy, elle va développer une chaîne YouTube sur eux et c'est un succès fulgurant. ● Delphine de Vigan a mis le doigt sur un phénomène de société encore peu documenté et son roman est extrêmement intéressant. Lorsqu'on l'a commencé, on ne peut plus le lâcher, même s'il y a une baisse de rythme à la fin de la première partie, dont on comprend rapidement l'intention et qui s'avère finalement judicieuse dans l'économie du récit dont l'intrigue rebondit. Je pense cependant que l'intrigue première est trop rapidement et abruptement résolue. ● Je ne connaissais absolument rien au phénomène des enfants stars sur YouTube et ne savais même pas que cela existait : il fait froid dans le dos... La dénonciation de l'autrice est très bien menée, et son personnage de Mélanie, que certains trouvent caricatural, m'a au contraire paru très juste. ● Certains passages sont d'une grande pertinence, par exemple : « Ses parents s'étaient trompés. Ils croyaient que Big Brother s'incarnerait en une puissance extérieure, totalitaire, autoritaire, contre laquelle il faudrait s'insurger. Mais Big Brother n'avait pas eu besoin de s'imposer. Big Brother avait été accueilli les bras ouverts et le coeur affamé de likes, et chacun avait accepté d'être son propre bourreau» ou encore : « Chacun était devenu l'administrateur de sa propre exhibition, et celle-ci était devenue un élément indispensable à la réalisation de soi. » ● Bien sûr, on peut regretter un style qui manque de littérarité, mais c'est là un roman diablement efficace dont la lecture procure un plaisir certain.
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Les enfants sont rois

Plongée pour moi dans un monde dont j'ignore tout ou presque !

Les portraits brossés, les dangers insidieux, ceux qui sont aujourd'hui criants mais également ceux l'on pressent et que Delphine de Vigan imagine dans 10 ans, tout me semble justement capté sous sa plume !

L'autrice décrit à merveille ce monde virtuel qui peut (sembler) constituer un port d'attache, ... dont les amarres sont telles que les dérives peuvent paraître évidentes pour qui a la chance d'être solidement ancré affectivement.. (et encore,... qui peut affirmer être insensible à un commentaire positif désormais affiché sous forme de "like" / coeur ou autre emoji joyeux)... monde qui attire, de façon quasi irrépressible, addictive, tout un chacun en quête de... en quête de quoi d'ailleurs ?... de "raison de vivre"...???

Je cite "Aujourd'hui les cœurs, les likes, les applaudissements virtuels étaient devenus son moteur, sa raison de vivre : une sorte de retour sur investissement émotionnel et affectif dont elle ne pouvait plus se passer."

Alors oui "Les enfants sont rois" alertent sur l'abîme qui rôde mais je trouve très intéressant que l'autrice ne juge ou ne condamne cette Maman aspirée par cet univers et ses codes finalement si exigeants qui font d'elle cette femme profondément seule, incapable de lucidité... lueur d'espoir de reconstruction ou enfants durablement fracassés ?

Les lecteurs sont libres de l'imaginer...
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Les gratitudes

Michka, une dame âgée vit en appartement. Elle est reliée au monde extérieur par un bracelet qui appelle ses proches pour l'aider en cas de besoin.

Ce matin, c'est la catastrophe, elle pousse sur le bouton car elle a l'impression qu'elle perd tout, sa tête, la parole, les mouvements.

Marie, une voisine de qui elle s'est occupée quand elle était petite arrive et va l'accompagner vers la maison de retraite tout en venant la voir régulièrement.

Là-bas, elle aura besoin de Jérôme, l'orthophoniste qui l'aidera à conserver la parole car Michka esquinte les mots de plus en plus.

Le thème du roman, ce sont les gratitudes, pas les mercis automatiques de politesse, mais l'expression d'une gratitude pour une rencontre enrichissante entre Jérôme et la vieille dame, pour un appui précieux pour Marie quand elle était petite, pour les personnes qui ont recueilli Michka pendant la guerre.

Delphine de Vigan traite un thème grave, celui de la perte d'autonomie, de la vieillesse mais elle arrive à y glisser de l'humour en rendant la langage de la vieille dame très attachant. On se croirait dans un livre du prince de Motordu. Moi qui adore les mots, j'ai admiré la gymnastique de l'auteure à ce niveau .

J'ai accompagné mes parents, je m'approche moi aussi de la grande maturité et j'ai été touchée à de multiples reprises par des pensées qui m'avaient traversée à ce moment : la dernière fois où Michka ferme la porte de son appartement, quand elle déclare "je sers plus de rien" et d'autres moments m'ont fait revivre des moments avec des personnes qui m'étaient chères.

La fin est très émouvante quand Jérôme et Marie utilisent quelques expressions de Michka :

" D'abord" pour "d'accord,

"Pas si tant " pour pas tellement,

"Merdi" pour "merci".

Un coup de cœur pour moi le dernier roman de Delphine de Vigan : très court mais dense en contenu.



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Les gratitudes

Mille mercis aux éditions J.-C. Lattès pour m'avoir permis, via net galley, de découvrir Les gratitudes de Delphine de Vigan.

Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole.

Autour d’elle, deux personnes : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.

Quel bon moment de lecture, ce matin :) J'ai pris énormément de plaisir à lire ce roman d'une traite. Il est court, et l'écriture de Delphine de Vigan est toujours aussi agréable.

Michka est une vieille dame qui va très bien.. et puis soudain elle ne va plus. Elle perd ses mots, les cherche.. L'aphasie est là, qui guette. Elle ne peut plus rester chez elle, alors elle se retrouve en EHPAD. Ce n'est pas évident quand on est une vieille dame qui perd les mots de ce retrouver dans ce genre d'établissement. Elle n'est pas toute seule, elle a des visites. On découvre notamment Jérôme, l’orthophoniste, mais aussi Marie, une jeune femme que notre vieille dame considère comme sa fille. Deux personnages touchants, attachants, que j'ai pris plaisir à découvrir.

Quand à Michka, c'est une grand-mère comme on aimerait encore avoir près de nous. Ce qui lui arrive m'a beaucoup touché, car je connais quelqu'un atteint d'aphasie donc l'histoire de Michka m'a un peu parlé. Elle mélange les mots, parfois cela fait sourire. C'est triste, malheureusement cela peut faire partie de la vieillesse de chercher ainsi ses mots.

Les gratitudes est un magnifique roman, court mais percutant, que je n'oublierais pas de suite.

Je n'ai pas envie d'en dire trop, c'est un ouvrage qui se lit, j'ai du mal à le raconter.

Ma note : un énorme cinq étoiles :)
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Les loyautés

Un ancien collègue-ami nous répétait qu'il avait raté son mariage mais réussi son divorce. Son fils a forcément souffert de la séparation (il avait cinq ans lorsque la maman est 'partie' avec un autre homme), mais chaque parent faisait de son mieux pour le bien-être de l'enfant et, mettant de côté rancoeurs et mesquineries, parvenait à s'entendre pour toute décision le concernant. J'admirais, à l'époque, alors que je n'étais pas encore mère, ni fille de divorcés. J'admire plus encore à l'issue de cette lecture bouleversante.



Sans trop dévoiler, on peut dire que l'intrigue de 'Les loyautés', centrée sur quelques personnages en souffrance, montre comment les difficultés des adultes de l'entourage peuvent perturber et détruire les enfants - de jeunes adolescents en l'occurrence.



Cette histoire douloureuse happe rapidement le lecteur, le prend aux tripes, le met en colère (ah l'irresponsabilité de parents anéantis et aveuglés par leur propre souffrance ! ah l'inertie administrative !) et lui laisse craindre le pire.



Plus qu'à Delphine de Vigan, le ton et le propos m'ont fait penser pour diverses raisons à Alexandre Seurat (La Maladroite), Sophie Loubière (L'Enfant aux cailloux), Thierry Lenain (La fille du Canal), Emmanuel Carrère, Marin Ledun, JP Blondel, O. Adam, Liane Moriarty et quelques autres...



La fin m'échappe. Moins que la situation elle-même, c'est la réaction de l'adulte que je ne comprends pas. Si vous voulez bien m'éclairer en message privé - merci !



• 4/5
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No et moi

No et moi est un roman à mettre entre toutes les mains.

Lou, jeune ado surdouée, est confrontée à la vie réelle et dure par sa rencontre avec une jeune fille elle même à peine sortie de l'adolescence.

Comme tous les jeunes, Lou a un idéal de vie, une utopie à gravir. Peu à peu, elle est face à la réalité et veut changer les choses à tout prix. Comment trouver un équilibre entre ce qui est juste et ce qui est injuste ? Comment vivre avec notre conscience et nos idéaux face à la vie et ses réalités ?

Peut on faire tourner la roue dans le bon sens alors qu'elle est lancée à grande vitesse dans l'autre sens ?

Face à toutes ces questions, Lou va apprendre, va grandir et se rendra compte que chaque moment de la vie n'est qu'un passage, et qu'on ne peut pas décider pour les autres...

Une superbe histoire d'apprentissage, d'entraide, d'amitié, d'amour, de Vie...
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D'après une histoire vraie

Thriller psychologique qu'il est difficile de pauser. Périlleux, captivant, troublant, haletant (tiens, tiens, serai-je influencée par Delphine de Vigan !).

Une seule trame d'histoire qui commence par une image forte : celle de l'auteur qui refuse de faire une dédicace. S'ensuit un coup de foudre amicale et possessif de L. Mais qui manipule qui ? Et pourtant, sur l'arrière, beaucoup de sujets à débats : couple, enfants qui grandissent, solitude, amitié, vieillissement, image de soi, dépression, usurpation de personnalité, l'après d'un succès littéraire, courriers des lecteurs, célébrité, angoisses de l'écrivain, plagia, contes détournés. Avec en filigrane : où est la part du réel et celle de la fiction dans le roman ?

DDV met en scène des écrivains comme Lionel Duroy, nègre de Depardieu, son amie Agnès Desarthe et son compagnon François, animateur d'une émission littéraire, souvent en tournage à l'autre bout du monde.

A l'achèvement du livre, la question qui nous reste est : qu'est-ce qui est vrai, faux ? La suite nous le dira peut-être…. Bien regarder le mot FIN.

Le petit plus : possibilité de faire un quiz avec, par deux fois, une suite de titres de romans où l'on peut s'amuser à trouver les auteurs.

Mon impression est que DDV a voulu faire un roman détourné comme cela existe pour les contes, puisque dans certaines scènes on se dit : mais n'ai-je pas déjà lu cela quelque part ?

DDV frappe fort. Si cette originalité n'a pas de prix littéraire….



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Les enfants sont rois

Les enfants sont rois, premier livre de Delphine de Vigan que je lis.

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Le sujet était prometteur, j'avais lu un bon retour, je me suis donc lancée dans cette lecture avec un a priori plutôt favorable.

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La télé-réalité débarque en France avec le loft. Mélanie, 17 ans, est fascinée par Loana, rêve d'être à sa place, et s'inscrit à tous les castings pour intégrer une émission.

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Clara, autre jeune fille que nous allons suivre, a une vie bien différente puisque ses parents, militants, rejettent toute forme de ce qu'on appelle le progrès.

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Après avoir échoué lamentablement dans ses tentatives d'accès à la célébrité, Mélanie qui a épousé Bruno et est mère de Kimmy et Sammy, décide que ses enfants seront des stars sur Youtube.

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Pour ce faire, elle crée sa chaîne, ouvre un compte sur Instagram, et filme ses gamins H24, et très vite, les sponsors se bousculent.

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Clara, quant à elle, entre dans la police. Devenue procédurière, à savoir spécialiste en rédaction et correction des procès-verbaux, elle se trouve plongée dans le monde virtuel qu'elle ne connaît pas, suite à l'enlèvement de la petite Kimmy.

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J'ai aimé le sujet, même si je savais déjà pas mal de choses. Je n'avais par contre aucune idée des extrémités que pouvaient atteindre certains parents pour accéder à la notoriété, faisant travailler les enfants sans cesse dès leur plus jeune âge.

Le week-end, c'est parcs d'attractions et séances de dédicaces. Vraiment effarant. Je plains ces gosses de tout mon coeur.

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On pourrait dire "tous coupables". Les parents, les marques qui les noient sous les cadeaux, vêtements, nourriture.. du moins junk food, etc. au choix, tout ce qui peut vous passer par la tête, et puis les milliers de personnes qui regardent. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en ai même jamais vu.

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Ceci étant dit, il y a beaucoup trop d'interminables passages sur la vie de Clara, ou plutôt la non-vie, parce qu'on ne peut pas dire qu'il y ait vraiment eu d'enquête pour rechercher Kimmy.

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Sur ces deux points, je n'ai pas du tout accroché. Si je n'avais pas voulu découvrir ce qui était arrivé à la petite fille, j'aurais abandonné en cours de route. le récit est lent, répétitif, ennuyeux.

Le style... bof, sans plus.

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J'ai tout à fait conscience d'aller à contre-courant, mais ce n'est que mon avis. J'ai eu un mal fou à venir à bout de ce bouquin, mais beaucoup ont aimé. Pour ma part, c'est le premier livre que je lis de cette auteure et également le dernier.
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Delphine de Vigan

Delphine de Vigan a écrit son premier roman "Jours sans faim" sous un pseudonyme. Quel est-il ?

Agnès Dantzig
Lou Delvig
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