AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ed McBain (240)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Veuves

Une jeune femme est retrouvée transpercée de plus de 30 coups de couteaux. En fouillant l'appartement, les policiers découvrent des lettres érotiques qui les amènent vers un homme âgé qui semblait l'entretenir. Mais celui-ci est lui-même assassiné, ainsi que son chien, puis sa seconde épouse pour couronner le tout. Pendant ce temps, Eileen une policière (déjà vue dans les précédents épisodes) entame une reconversion en tant que négociatrice pour la police. Enfin, l'inspecteur Carella est perturbé par son enquête, car il apprend que son père vient d'être assassiné dans sa boulangerie. Il suit donc en parallèle l'enquête de ses collègues dans un autre district.

Un épisode tout en rythme, peut-être un peu plus sombre que les précédents avec des policiers qui se demandent à quoi ils servent dans une société qui leur paraît de plus en plus violente. Un roman où le quotidien des policiers prend plus d'importance que les enquêtes elles-mêmes. Des policiers profondément humains, pétris de doutes, notamment Carella qui face au crime que subit sa famille hésite entre vengeance et justice. Et que dire d’Eilenn qui entretient une relation complexe avec la violence de son métier ? Un excellent cru.
Commenter  J’apprécie          60
Le fourgue

La saga du 87e district se poursuit avec un meurtre fort mal déguisé en suicide qui déclenche une enquête assez simple. Celle-ci nous permet d'entrevoir la relation particulière qui unit flics et indics mais aussi de mieux apprécier le sens du devoir qui anime les policiers de ce poste de quartier. C'est aussi spécial de se plonger à l'époque où la police scientifique était encore relativement à ses débuts; pas de découvertes miracle pour relancer les inspecteurs, ceux-ci devaient travailler d'abord et avant tout avec les humains, qu'ils soient témoins, indics ou suspects. Ces méthodes là ont aussi, du moins officiellement, fortement évolué; la violence et l'intimidation étaient à l'honneur dans les années cinquante. Et j'ai souri lorsqu'un policier qui faisait sa ronde a du se précipiter dans une cabine téléphonique pour avertir son commissariat . . . Bref un opus sympathique aux airs vieillots d'une série qui a son charme et a inspiré plusieurs auteurs plus modernes.
Commenter  J’apprécie          60
Du balai !

Ce coup d'envoi d'une très longue série, il y aura plus de cinquante tomes, m'a paru très réussi compte tenu de l'époque où il a été écrit. L'ambiance fait songer aux séries télévisées policières des années 60, préférablement en noir et blanc, du temps où les moyens techniques à la dispositions des enquêteurs étaient à leurs balbutiements, ce qui fait que ces derniers devaient faire leur travail en s'appuyant sur l'art de l'enquête plutôt que sur les éléments scientifiques. La vedette du roman n'est pas tellement l'enquêteur principal, quoiqu'il tienne une grande place, mais la vie du commissariat qui donne son nom à la série. On a chaud avec cette équipe, on tâtonne avec elle, on se demande bien jusqu'à la fin qui est le fameux tueur de flics Nous sommes loin ici des thrillers modernes avec leurs rebondissements constants, des avancés technologiques étonnants et des héros flamboyants. Mais l'atmosphère du commissariat, la détermination des enquêteurs, les intéressantes incursions dans leur vie privée et le rythme général m'ont donné le goût de poursuivre cette série d'époque.
Commenter  J’apprécie          60
Huit chevaux noirs

Déjà apparu dans plusieurs épisodes, le Sourdingue est de retour. Pour les néophytes de la série, l’homme est un cambrioleur, psychopathe et qui de plus a une dent contre les inspecteurs du 87e. Si ceux-ci n’ont jamais pu l’arrêter, ils ont pu empêcher certaines de ses actions.



Tout commence par la découverte d’une femme nue dans un parc public, tout près du commissariat. Les inspecteurs vont vite comprendre que cela a à voir avec le Sourdingue, car ils reçoivent peu après des courriers mystérieux. Des reproductions d’insignes, de procès-verbaux, de menottes, de chevaux noirs ou de cochons… dans une quantité différente à chaque fois (de 1 à 12). Hormis les deux derniers indices (chevaux, cochons) tous se rapportent directement au métier de policier. L’enquête piétine et semble chaque fois s’arrêter à la description d’un homme avec un appareil auditif.



Dans cet épisode, les enquêteurs du 87e subissent et finalement n’arrivent pas à grand-chose. Toute l’histoire est basée sur les menaces puis les actions du Sourdingue, ménageant le suspense, allant crescendo vers le bouquet final : l’homme souhaite ni plus ni moins que détruire le commissariat avec les inspecteurs à l’intérieur. Dans cette histoire, l’humour y est plus que jamais présent. Ed McBain n’hésitant pas à critiquer les producteurs télé (l’auteur a été plagié dans de nombreuses séries) ou par la voix du Sourdingue qui avoue ne pas aimer Les oiseaux d’Alfred Hitchcock, film scénarisé par un certain Evan Hunter… alias Ed McBain.



Sans humour, point de salut.
Commenter  J’apprécie          60
Du balai !

Avec la canicule qui sévit en cet été 1956, les nerfs des habitants d'Isola sont mis à rude épreuve et les meurtres successifs de trois policiers du 87ème district, abattus à coups de pistolet calibre .45 n'arrangent pas les choses. Steve Carella et ses collègues inspecteurs se lancent dans la recherche du meurtrier. Mais les indices sont peu nombreux. Qui peut bien être le tueur de flics ? Un ex-taulard jeté en prison par les victimes et qui aurait agi par vengeance ? Un psychopathe en possession d'un Colt 45 ? un gamin membre d'un gang de jeunes délinquants ? les différents suspects sont passés sur le grill. Sans résultat. Il faudra l'indiscrétion d'un journaliste en quête d'un scoop et dont les révélations mettent directement en danger la petite amie sourde et muette de Carella, pour permettre à ce dernier d'appréhender l'assassin et de découvrir son mobile.

Avec "Du balai !" Ed McBain, auteur multi récompensé tant en Europe qu'aux Etats-Unis, signe un coup d'essai qui se transforme en coup de maître. Il entame une série de 53 romans et 3 nouvelles sur une période de 49 ans entre 1956 et 2005 dans le plus pur style de procédure policière qui réhabilite le personnage du policier et le travail en équipe des forces de l'ordre et des criminologues au sein du 87ème district. Ainsi, si Steve Carella reste le personnage emblématique de la série, les héros, inspecteurs et agents, du 87ème district sont au nombre de 13. Ils apparaitront au fur et à mesure des affaires. Ed McBain en précisera la psychologie, le tempérament et le caractère et la série aura un succès qui ne se démentira pas.
Commenter  J’apprécie          61
87e district, tome 2

Rien à redire de ce deuxième tome, le même plaisir que pour le premier. Il regroupe encore 7 histoires policières simples mais efficaces, avec des personnages très attachants. Une toute bonne idée de réédition de ces polars des années 50.
Commenter  J’apprécie          60
Flouze

Un homme, M. Grimm débarque au commissariat. Son entrepôt où étaient stockés des centaines de milliers de jouets en bois a brûlé la semaine dernière. Or il attend toujours le rapport de police, constatant l’incendie criminel, lui permettant de se faire rembourser par les assurances et ainsi payer la prochaine livraison qui doit arriver par bateau les jours prochains. Steve Carella constate que l’enquête était menée par l’inspecteur Parker, parti en vacances sans fournir ledit papier. Si Carella a une certaine réticence à reprendre à son compte l’enquête de son collègue, il se décide pourtant lorsque la maison de l’entrepreneur brûle également. Et que certains témoins ou protagonistes de l’affaire sont retrouvés assassinés. Avec l’aide de son collègue Cotton Hawes, il va reprendre l’enquête à zéro et constater que rien n’est très clair dans cette histoire. Des associés noirs réhabilitant des quartiers avec de grosses sommes d’argent, un gang noir censé redorer l’image de la communauté, des gardiens de l’entrepôt endormis par un poison, un autre gardien assassiné, un montage financier des plus flous, des jouets en bois au succès inespéré… Et de leur côté, Carella et Hawes auront affaire à Andy Parker, un policier négligent (et c’est peu de le dire) et Oliver Weeks, un policier certes efficace mais raciste jusqu’au bout des ongles (et là encore, c’est peu de le dire). Écrit en 1974, ce roman aborde également les problèmes raciaux qui empoisonnent la société américaine depuis si longtemps. L’enquête est rondement menée, avec efficacité et McBain multiplie les dialogues teintés d’humour. Sans être le meilleur de la série, et de forme plutôt classique, Flouze se lit avec un plaisir certain (et là aussi, c’est peu de le dire !).
Commenter  J’apprécie          60
Branle-bas au 87

Alors qu’il écrit les chroniques du 87e district depuis plus de 25 ans, Ed McBain n’a de cesse de se réinventer constamment et multiplie les formes nouvelles pour ses polars. Ainsi dans ce roman, nous apprenons le nom du criminel juste après la découverte des 6 cadavres retrouvés dans une tranchée ouverte pour des travaux. Et nous suivons en parallèle l’enquête proprement dite dirigée par Carella et Kling d’une part et d’autre part la déposition de Randall Nesbitt, le commanditaire des crimes, chef d’un gang blanc qui reconnait les faits (et bien d’autres par la suite…) et tient à justifier ses décisions. Car l’homme est persuadé d’avoir agi pour le bien du quartier. D’où la dichotomie entre les dires du bonhomme et ce que les policiers constatent au fur et à mesure de leur enquête. Ed McBain en profite pour nous décrire un quartier en déshérence où les gangs d’adolescents font la loi. Un quartier qui tombe en ruine et laisse à l’abandon toute une partie de la population. Et sans le dire ouvertement nous montre tout le racisme de la société américaine . Sans oublier la description de gangs, souvent composés d’ados, qui utilisent des armes létales comme des jouets. Une construction parfaite et originale, le portrait d’une société à un moment donné (et son évolution au fil des romans), sans oublier l’humour qui caractérise les romans d’Ed McBain,… que demander de plus ?
Commenter  J’apprécie          60
Huit chevaux noirs

Genre : roman noir à lire au bord de la piscine



1985 -  Isola (ville imaginaire ressemblant à New York)

Le cadavre d’une jeune femme de 27 ans est retrouvé dans un parc en face du commissariat : le meurtrier semble sûr de lui et nargue la police.



Dans le même temps, les flics reçoivent des lettres anonymes avec des photos : 8 chevaux noirs, puis le lendemain cinq talkie-walkies, quelque temps après 3 paires de menottes ....



En parallèle, nous suivons le Sourdingue (le "méchant" équipé d'un sonotone" et ses acolytes (c'est l'auteur présumé des lettres anonymes et du meurtre) dans la préparation de son futur casse.



Une enquête assez banale finalement mais j’ai bien aimé les dialogues assez drôles, de l’action (bon c’est un peu sanguinolent gratuitement quand même et puis faire ça a des chevaux innocents !!!...)

Les personnages ne sont pas très fins. J’ai cru que cela allait tourner à un moment à «Toutes les femmes sont des nunuches qui ne cherchent qu’un étalon  » mais non la bêtise est bien partagée et la parité est respectée :  certains des protagonistes masculins se font tailler un sacré costume d’imbécile ...



Un livre sans prétention à lire au second degré pour moi...presque une parodie de roman noir...
Commenter  J’apprécie          61
À la bonne heure

Une aventure du 87ème district, cher à Ed McBain. L'équipe habituelle doit se frotter à de nombreuses plaintes, a priori sans lien entre elles, en provenance de différents commerçants. Dans le même temps, quelques cadavres, une préparation d'un coup. Et finalement, comme de bien entendu, tout se rejoint. On est finalement pas très loin de certaines aventures de McLaine, joué par Bruce Willis, dans la bonne ville de New York, tandis que celle du 87ème œuvre dans une ville anonyme mais qui lui ressemble à s'y méprendre. Un petit côté Albert Spaggiari, aussi. Finalement, que ce soient les scénaristes ou les aventuriers de haut vol, ils n'ont rien inventé.



Bien enlevé, bien structuré, la dose d'humour qui va bien, des personnages hauts en couleurs. Un livre qui ma foi n'a pas beaucoup vieilli depuis l'année 1961 qui l'a vu paraître. On y trouve même la mention de machines IBM, dans le rôle de la surveillance des coffres de la banque.



Un bon moment, un bon bouquin, laissé, comme quelques autres, en Géorgie, USA.
Commenter  J’apprécie          60
Le fourgue

L'un des aspects les plus remarquables du "87ème District", c'est la façon absolument unique dont son auteur nous fait nous remémorer la vie que l'on menait dans les grandes villes américaines des années 50 et dont, pour peu que nous soyons un tant soit peu accros de cinéma, nous avons engrangé une incroyable mémoire visuelle par le biais des films de l'époque.



New-York sous la canicule dans "Sept ans de réflexion" ou encore dans "Fenêtre sur cour" (si l'on veut rester dans la catégorie policière ;o) ), c'est Isola dans "Du Balai !"



Le Sonneur qui donne son nom au deuxième volume de la saga évoque encore un New-York filmé dans les studios hollywoodiens par un Hitchcock ou un John Huston.



Mais avec "Le Fourgue", le parallèle qui s'impose est le suivant : Mc Bain dépeint une petite et une grande délinquance américaines qui, dans le sillage de la misère ou de la précarité, corrompt tout le tissu urbain en s'attaquant tout d'abord à ses bases : la jeunesse ; comme toujours, cela a mis du temps pour arriver en Europe mais enfin, en ce début des années 2000, ce phénomène est en train de se carrer bien douillettement dans nos propres grandes villes.



"Le Fourgue", c'est une histoire de dealers et de ratés. De petits dealers d'ailleurs. L'un d'entre eux apprend que le fils d'un officier de police se drogue à l'héroïne et le raconte à un compère. Le compère y voit une opportunité de faire chanter le policier. Mais, de fil en aiguille, rien ne marchera ainsi qu'il l'avait prévu et deux meurtres de sang-froid seront perpétrés avec une tentative de meurtre soldée par un échec à la clef ...



C'est net, ciselé, avec des dialogues qui épatent et un sens royal du détail qui fait vrai parce qu'il est vrai. L'émotion de Danny le Boiteux, l'indic de Carella, quand il apprend que le policier est entre la vie et la mort, est aussi authentique. En revanche, la "happy end" relative au fils drogué relève du plaqué.



Mais cette maladresse ne suffit pas à faire du "Fourgue" un mauvais roman. Lisez-le : vous verrez bien. ;o)
Commenter  J’apprécie          60
Soupe aux poulets

Ed Mc Bain. Soupe aux poulets. 10/18. 189 pages.1992. 4 étoiles.

Il y a des livres dont vous savez qu’ils vont vous rester dans la tête longtemps.

Celui-ci en fait partie (pour moi). Je n’ai pas envie d’entrer dans le scénario. Il est simple mais complètement déjanté finalement. Très américain dans l’excès…

On imagine très mal cela en Europe.

Mais chez eux, tout est possible.

Le suspense prend de la force au fil des pages et se maintient jusqu’à la fin.

Quelques traits d’humour.

Un style tout en simplicité.

Ce qui marque, c’est l’idée de départ et l’art de « tenir » le lecteur dans l’expectative jusqu’à la dernière page.

Commenter  J’apprécie          50
Poissons d'avril

Certains épisodes du 87e district racontent une enquête avec une paire d’inspecteurs du commissariat, le plus souvent Steve Carella. Notamment les premiers épisodes qui comprenaient beaucoup moins de pagination. Au fil des années, Ed McBain a étoffé ses intrigues et multiplié les intervenants. Et varié les plaisirs.

Ici on retrouve toute l’équipe du 87e, tous occupés à diverses affaires : Kling et Parker enquêtent sur un mystérieux tueur de tagueurs (ici appelés écrivains !) avec des méthodes toutes parkériennes ; Carella et Brown essaient de déchiffrer de nouveaux messages du Sourdingue, un personnage récurrent qui se plait à désorienter la police par des énigmes pour commettre ses méfaits ; Meyer et Hawes tentent de retrouver celui qui sème des vieillards amnésiques et malades dans les rues d’Isola ; Teddy Carella, l’épouse de Steve, mène une lutte pour le droit à l’avortement ; Eileen Burke se retrouve confrontée à une négociation difficile avec un kidnappeur et se sent coupable du décès d’une collègue.

Avec tout ça, nous suivons un jeune rappeur, dans un groupe à succès, le rap étant alors en plein essor au niveau du grand public dans les années 90, le gangsta rap notamment. Si l’auteur manie l’ironie envers ces jeunes “poètes”, il montre bien l’essor de l’art urbain à cet époque. Car comme dans tout polar d’Ed McBain, il ne faut jamais oublier l’humour et un sens du dialogue efficace.

"Poissons d’avril" est un donc un épisode particulièrement réussi de la série et peut être une porte d’entrée pour la découvrir même s’il en est le 45e roman !
Commenter  J’apprécie          50
Poison

J'ai découvert, il y a très longtemps, Ed McBain par le film Sans mobile apparent, où Jean-Louis Trintignant (un de mes acteurs favoris) incarne l'inspecteur Carella. Le film rendait bien un des traits majeurs de l'écriture d'Ed McBain, le fait que la ville, que le temps qui passe ou le temps qu'il fait sont des acteurs à part entière du récit. Depuis lors, j'ai lu plusieurs de ses romans et je retrouve à chaque fois le plaisir de l'enquête, le rôle de la météo, le temps qui passe, et l'épaisseur de la ville, palpable et vivante.



Dans Poison, c'est la même chose. On démarre avec un meurtre à la nicotine, poison fulgurant. La coupable idéale... la maîtresse de ce riche personnage. Puis un autre ami, amant, de cette Marilyn Hollis décède... mode opératoire différent, mais ce meurtre renforce la suspicion de Carella à l'égard d'une femme qui cache beaucoup son passé. D'autant que Hal Willis tombe éperdûment amoureux de la suspecte, au point de vivre avec elle. Et cet amour semble réciproque, même si Marilyn ment sur son passé.



Elle finira par révéler ce passé. Glauque, dur, impitoyable. L'enfer des bordels sud-américains dont Ed McBain nous fait un récit glaçant, n'édulcorant aucun détail.



Ed McBain s'est fait le chantre des procédures policières. Il plonge le lecteur dans le quotidien des inspecteurs. On parle peu de leurs vies de famille. On est dans le suivi des procédures. L'enquête se poursuit pas à pas, décrite au scalpel par McBain. Comme pas mal de ses illustres prédécesseurs, McBain développe un récit au moyen d'une écriture sèche, sans fioritures. On est à l'os, selon l'expression consacrée. C'est très bien mené. Personnellement, ce genre de polars à l'américaine me plaît bien davantage que les briques scandinaves diluées.
Commenter  J’apprécie          50
Vêpres rouges

Tout commence aux abords d’une église où les inspecteurs Carella et Hawes se retrouvent autour du cadavre du prêtre de la paroisse. À priori, le père Michaël était un homme sans histoire et apprécié des paroissien(ne)s.

Et pourtant, il s’en passe des choses autour et dans cette église… Une altercation entre dealers, un paroissien psychorigide en butte avec le prêtre, une paroissienne entreprenante, une secte sataniste opérant dans les environs… Tout ça n’est pas très catholique ! (Pas pu m’en empêcher !). Les inspecteurs vont enquêter comme ils déroulent une pelote et découvrir des enquêtes alternatives auxquelles ils ne s’attendaient pas : drogue, secte, etc.

Ed Mc Bain apprécie toujours de s’imposer une règle pour faire avancer son intrigue. Ici, tout tourne autour d’une scène dans l’église où plusieurs témoins impromptus vont, au fur et à mesure du livre, vont apporter un éclairage voire une signification différents. Et ce qui paraissait au départ comme une simple altercation sans importance avec un paroissien va progressivement devenir la clé de l’énigme.

L’auteur joue avec le lecteur comme avec ses personnages, tel un démiurge espiègle. Car l’humour est omniprésent, malgré certaines thématiques évoquées plus sombres : une société qui semble partir en déliquescence (si même les prêtres deviennent des cibles…).

Un excellent épisode de cette excellente série.
Commenter  J’apprécie          50
Isola blues

Les inspecteurs Carella et Meyer commencent bien mal leur année puisqu’il leur faut, dès la nuit du réveillon, entamer une enquête sur un bébé et sa baby-sitter retrouvés morts dans un appartement bourgeois d’Isola. Très vite, l’investigation des policiers s’avère complexe, tant le mobile pour les deux assassinats semble absent. Un simple cambrioleur, un ancien petit ami de la baby-sitter, le géniteur du bébé (l’enfant est né sous X et a été adopté) ou tout autre chose ? Mais dans chacun des cas, pourquoi le second meurtre ? Carella et Meyer multiplient les fausses pistes et les interrogatoires sans issue.

Pendant ce temps, Bert Kling est informé d’un futur transfert important de drogue, concernant un gang jamaïcain, à moins qu’il soit chinois, le tout balancé par un latino… Une affaire tordue où tout le monde ment à tout le monde et le policier a bien du mal à comprendre ce qu’il se passe.

Enfin, Eileen, (ex ?) compagne de Kling et policière, rencontre régulièrement une psy pour l’inciter à démissionner suite à ses déboires précédents (voir Quatre petits monstres).

Les trois histoires sont savamment entremêlées dans ce polar, même si l’intrigue principale, de par les errements des policiers, a plutôt tendance à tourner en rond, les interrogatoires devenant au fur et à mesure du livre un peu répétitif. Il y a du métier chez McBain, ce qui permet d’éviter l’ennui, sans oublier son humour, mais Isola Blues n’est pas le meilleur opus de la série. Lecture agréable mais sans plus.
Commenter  J’apprécie          50
En pièces détachées

Roman de 1970 conforme à la classique construction des chroniques du 87ème de McBain. Deux des inspecteurs s'attellent en tandem à la résolution d'une énigme. Ici ce puzzle réalisé par un truand pour indiquer l'emplacement du butin d'un casse est assez peu crédible ( style l'île au trésor) . Mais le charme réside dans le caractère des policiers (particulièrement ici de Brown aux prises , avec humour, avec les préjugés racistes) très fouillés , les dialogues de qualité et pleins d'humour. Agréable à lire
Commenter  J’apprécie          50
Lightning

Steve Carella et Bert Kling doivent enquêter sur une série de meurtres bien mystérieux puisque les victimes, de jeunes femmes, sont retrouvées pendues à des lampadaires publics. De plus, l’arrivée d’indices par colis leur fait craindre, ainsi qu’à tous leurs collègues du 87e, le retour du Sourd, un personnage malfaisant déjà apparu dans des épisodes précédents et que les policiers n’ont jamais pu appréhender.

En parallèle, deux policières s’occupent d’une autre affaire : un violeur agresse des femmes dans le quartier avec pour particularité de s’attaquer aux mêmes victimes à plusieurs reprises ; Annie Rawles de la brigade des viols et Eileen Burke, qui sert souvent comme appât. Ici, elle va se glisser dans la peau d’une victime pour attraper le criminel. Déjà entamée dans le précédent volume ("Nid de poulets"), cette féminisation reste bien modeste puisqu’elle ne concerne qu’une enquête concernant les femmes, mais correspond sans aucun doute à la lente évolution des mœurs dans la société américaine (et les sociétés occidentales en général), et plus particulièrement à celle de la police de l’époque.

Ces deux affaires avancent conjointement mais il n’y a pas de lien entre elles, sinon qu’elles se passent principalement dans le 87e, ce qui est un peu dommage. De plus le profil des criminels est particulier, peu crédible (ou rare en tous cas) et l’auteur n’est jamais aussi bon que lorsqu’il décrit la violence ordinaire.

Sinon, Ed McBain montre une fois encore son savoir-faire, son sens des dialogues et son humour. Avec des clins d’œil à Evan Hunter (un des autres pseudonymes de l’auteur) et surtout à la série Hill Street Blues, série policière des années 80 qui fut un plagiat éhonté du "87e district", sans même que l’auteur fut cité ou intéressé.

À noter dans le dernier chapitre, une accroche pour le retour du Sourd, déjà craint dans cette histoire, dans le prochain épisode
Commenter  J’apprécie          50
Ça fait une paye !

Un homme aveugle, en rentrant chez lui guidé par son chien, est égorgé dans la rue à deux blocs de son appartement. Steve Carella et son collègue Meyer Meyer mènent l’enquête. Enquête d’autant plus compliquée que l’épouse de la victime, elle-même aveugle, est assassinée chez elle le soir même. Les inspecteurs ont beau explorer toutes les pistes, ils ont bien du mal à faire avancer leur enquête. Un cinglé aveuglophobe ? Ou le passé de l’homme, un ancien du Vietnam, ou du couple, un couple mixte, pourrait-il être la raison de ce double meurtre ? Suite à un changement d’éditeur, Ed McBain n’est plus limité en termes de pages et donc peut se permettre de développer son histoire à sa guise. Par la suite, il multipliera les intrigues dans un seul roman, ou détaillera plus encore la vie privée des inspecteurs ou le quotidien du commissariat. Las, ici, les pages supplémentaires nous décrivent les nombreux errements d’une enquête qui n’avance pas. De plus, si nous suivons avec plaisir Steve Carella, Meyer Meyer (mon inspecteur préféré) disparait quant à lui toute une partie du livre sans que l’on sache vraiment pourquoi. Entendons-nous bien, "Ça fait une paye" est loin d’être un mauvais polar, l’auteur a du métier et sait y faire. Simplement, il est loin d’être un de ses meilleurs, comme si l’auteur ne s’était pas encore acclimaté à la nouvelle pagination autorisée. Une petite déception qui ne m’empêchera pas de continuer à progresser dans la série du 87e District, suite de romans qui a tant inspiré scénaristes et écrivains et dont l’ensemble décrit l’évolution des États-Unis sur près de 50 ans.
Commenter  J’apprécie          50
Le dément à lunettes

Un excellent roman policier mené tambour battant, avec un coupable auquel on ne songe pas, tellement il paraît improbable. Le mobile du crime rappelle l'actualité de ces dernières semaines, et il semble, aux gens équilibrés, si effarant !
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ed McBain (1013)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature et poésie japonaise du XIXe et XXe siècle

Atsushi Nakajima a écrit

La bête au clair de lune
Histoire du poète qui fut changé en tigre
Le livre de la jungle

7 questions
10 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature japonaise , poésie japonaise , xixème-xxème sièclesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}