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Critiques de Elisabeth Barillé (51)
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Anaïs Nin, masquée si nue

Très belle évocation d'Anaïs Nin . Elisabeth Barillé mêle adroitement ses mots à ceux d'Anaïs , de son frère , de Miller et de personnes qui ont croisé son chemin pour faire revivre non seulement la talentueuse écrivaine mais aussi toute une époque où le talent courait pratiquement les rues. Excellent récit qui n'est pas une biographie statique mais qui donne l'impression d'être en présence d'Anaïs et de converser avec elle .
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Corps de jeune fille

Décidément, je n'ai pas de chance avec mes lectures de février: une sur deux représente une déception. Ce fût malheureusement le cas avec celle-ci.

Le récit n'a pas su me séduire de même que le personnage d'Elisa. Pourtant cela n'avait pas trop mal commencé (je trouvais d'ailleurs le résumé prometteur) mais j'ai déchanté assez rapidement. Tout au long du récit il est indiqué que la narratrice se masturbe et adore ça: ok mais quel est l'intérêt?? Cela devient rapidement lourd. La fin, fidèle à l'ensemble du bouquin, m'a laissé indifférente.
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Heureux parmi les morts

Critique de Alexandra Lemasson pour le Magazine Littéraire



Faisant mentir l’adage selon lequel ni le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face, la romancière Élisabeth Barillé signe un sixième roman dont la véritable héroïne est à n’en pas douter la Faucheuse elle-même. Bien qu’absente, celle-ci oriente les faits et gestes de chacun des protagonistes de ce texte dont elle semble régir les existences. Que ce soit celle de Domi, thanatopractrice qui se refuse à enfanter ; celle de Basile, grand nom de la haute couture qui fait de l’or avec ses morts ; celle de Ligeia, jeune fille gothique éprise de cimetières ; ou celle de Luc, paraplégique admiratif de Gary, Montherlant, Hemingway et de bien d’autres suicidés illustres. Si Rainer Maria Rilke affirme que les morts « n’ont plus besoin de nous », Élisabeth Barillé démontre avec brio qu’on ne saurait en dire autant de nous. Subtile variation autour de la figure de Thanatos, son roman lève le voile sur le rapport que chacun entretient avec la finitude dans une époque ayant érigé en religion frivolité et consumérisme effréné. Heureux parmi les morts prolonge à sa manière le précepte d’Alain : « Les morts veulent vivre, ils veulent vivre en nous ; ils veulent que notre vie développe richement ce qu’ils ont voulu. »
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L'école du ciel

Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de livre. Le style d’écriture d’Elisabeth Barillé est vraiment particulier et m’a un peu déstabilisée au début de ma lecture. Des phrases très longues avec beaucoup de virgules et qui partent un peu dans tous les sens. A plusieurs reprises j’ai dû reprendre une phrase du début car je me trouvais perdue au milieu de cette dernière.

L’école du ciel est à la fois le récit d’une partie de la vie de l’autrice, un peu à la manière d’un journal intime. Elle nous livre des pans de sa vie de manière assez brute. On apprend comment son conjoint et elle même on choisit leur maison, le ciment de leur couple. En parallèle, on suit l’évolution d’Aimée Castain : de petite fille de paysans, à bergère peintre.

Il n’y a pas de chapitres dans cet ouvrage mais il est divisé en 4 parties et dans chaque partie on passe de la vie d’Elisabeth à la vie d’Aimée. Et même s’il n’y a pas de véritable transition cela crée un rythme intéressant.

Ayant moi même pour projet de partir m’installer au calme à la campagne et plus particulièrement dans les alpes de haute Provence, je me suis un peu reconnue dans ce qu’écrit l’autrice. J’ai moi même eu un véritable coup de foudre pour le village où elle a décidé de s’ancrer !

Je ne mets pas 4 étoiles car j’ai eu malgré tout un peu de mal avec son côté très « parisienne », le fait qu’elle le répète sans cesse était assez lourd. Mais j’imagine que c’est sa personnalité.

La fin est arrivée un peu trop vite à mon goût, j’aurais aimé que cela dure encore et encore et que ça se termine sur une touche un poil plus positive.
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L'école du ciel

Dans L'école du ciel Elisabeth Barilléraconte comment elle et son compagnon ont cherché à quitter Paris et choisi un petit village des Hautes Alpes. Ils se prennent de passion pour la région, la maison, la vie à la campagne et Aimée Castain, la peintre qui a habité cette maison avant eux,

Aimée Castain, née en 1917, est une paysanne complètement autodidacte surnommée la bergère. Ce peintre naïf a eu son heure de gloire régionale dans les années 1970. Quelques tableaux sont accrochés dans des musées de la région mais elle est plutôt tombée dans l'oubli. C'était une femme simple, discrète malgré quelques articles et photos dans des journaux locaux.

Elisabeth Barillé malgré ses recherches n'a pas trouvé grand-chose et la femme qu'elle nous décrit est surtout sortie de son imagination. Ce n'est donc pas une biographie mais un récit charmant de ce qu'a pu être Aimée entrecoupé de chapitres sur la découverte de la région, l’engouement de l'auteure et son compagnon pour Aimée et leur nouvelle vie. Elisabeth Barillé nous détaille leur passé, se livre à de nombreuses considérations sur la société, c'est sans grand intérêt pour moi.

Ce roman est agréable à lire mais j'aurais préféré faire plus amplement connaissance avec la vraie Aimée Castain. Dommage!
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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L'école du ciel

Nouvel épisode dans la série "La littérature contemporaine et l'autofiction", dans la collection particulière "Je vous raconte une histoire, mais je veux aussi vous expliquer comment j'en suis arrivé à l'écrire..." . Mon ton est peut-être un peu trop mordant et le livre ne le mérite peut-être pas (totalement) mais c'est vrai que cette tendance commence vraiment à devenir une mode et il n'y a presque qu'un pas pour qu'elle soit un passage obligé et qu'on en vienne à être forcé d'en passer par là "Tu as vu le dernier (placer un auteur qui ne soit pas encore passé à l'ennemi), c'est un dingue, il invente des personnages qui ne s'inspirent même pas de la réalité et il nous précise pas du tout à l'intérieur du livre comment il a fait, et on sait même pas s'il a un chien ou la marque de sa voiture. Aucun respect pour ses lecteurs, tu vois !"



Passons cette irritation personnelle, elle a ici été déclenchée chez moi par le manque d'intérêt criant pour moi de certains passages. J'ai fini par comprendre l'intérêt de la construction de l'histoire en parallèle entre la biographie de la bergère peintre de Provence et le récit des étapes qui ont permis sa rencontre et celle de l'écrivaine et de son compagnon. Mais on se serait volontiers passés de certains détails qui n'apportent pas grand chose au développement. On a souvent l'impression d'assister en voyeur à une auto-analyse, des souvenirs traumatiques de famille à l'analyse de la constitution de son couple en passant par la justification de la classe sociale, l'auteur semblant avoir du mal à s'assumer en bourgeoise. Les professions respectives d'écrivaine et d'avocat des deux amants amènent assez logiquement un regard "stigmatisant" en ce sens de l'extérieur. L'auteur elle-même a la grâce de reconnaitre les faits avec cette phrase "Les librairies sont pleines de livres inutiles, sauf pour leurs auteurs". Faute avouée, à moitié pardonnée ?



C'est d'autant plus énervant que par ailleurs, l'auteure a un sens avéré de la formule et parvient à intéresser sans souci à beaucoup d'autres moments... notamment au sujet de son livre. Le personnage n'est pas la première peintre naïve objet d'un roman, mais le parallèle fonctionne enfin quand on évoque d'un côté la difficulté de la bergère à s'assumer comme artiste et de l'autre les moqueries subies par ses deux admirateurs dans une société qui ne jure que par le nom de l'artiste et la mode pour donner une valeur à une toile.



Comme toutes les parallèles, les deux histoires finissent par se rejoindre, mais à l'horizon, quand on s'est un peu forcé à s'éloigner de la trivialité du quotidien qui ne faisait que séparer, pour en venir à ce qui fait l'humanité, dans ses doutes et ses choix, qui ne peuvent être assumés que si ils sont le fruit d'une réflexion personnelle et non le produit de ce que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.



Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture qui aura été finalement, si, si je vous assure, plutôt plaisante.
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L'école du ciel

C'est avec une certaine impatience que je voulais lire ce livre une fois la quatrième de couverture lu., qui décrivait une belle histoire en attente.



Mais l’histoire racontée n'a pas été, hélas, à la hauteur de mes espoirs.

Pourtant tout était là, tel un tableau offert, une jeune peintre Aimée Castain autodidacte et bergère sur les plateaux de Haute-Provence, des paysages merveilleux, un couple qui quitte Paris et sa furie pour le calme et pour une vie plus authentique, qui sensiblement fait résonance avec la vie de l'auteure ?



Une fois le livre terminé je suis allée faire ma curieuse sur la toile à savoir si Aimée Castain avait vraiment existé. Eh bien oui, elle vivait avec son mari Paul non loin de Banon, petit village au cœur de la Haute-Provence que j'affectionne beaucoup tant pour son savoureux fromage que sa célèbre librairie Le Bleuet. Si vous avez lu René Frégni, qui aussi connaît bien ces lieux, vous vous y êtes donc déjà balader comme avec notre regretté Pierre Magnan....Une nature exceptionnellement préservée .. et donc de toute évidence je l'imagine cette Aimée au cœur de ces plateaux amoureuse de ses brebis .... libre dans ses basses montagnes....Mais voilà je ne l'ai pas découverte dans ce roman, elle ne s'est pas révélée à mon âme sensible.



A regret, ce roman est structuré d'une manière à laquelle je n’adhère pas du tout et qui, malheureusement, j'ai le sentiment fait redondance à travers certaines dernières publications. Une mode ?



Dommage car dans le cas de ce roman l'histoire devient confuse, on s'y perd, aucune accroche au final avec cette femme, ses rencontres .. sa vie ! On passe d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre sans structuration même..... sans aucune émotion !



Non je suis bien navrée de dire que je n'ai pas aimé ce livre. c'est rare mais là j'avoue que cela m'arrive de plus en plus souvent dans la littérature française qui actuelle de ces derniers mois. Que ce passe-t-il ? J'aimerais bien le savoir, cela vient-il des auteur eux même ? Ou des éditeurs ? Je ne comprends pas et cela me dérange ....Bien à vous tous !

#Lécoleduciel #NetGalleyFrance
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L'école du ciel

Aimée Castain est née en 1917. C’est une fille de la terre, une bergère née en Haute-Provence. De son enfance elle a gardé l’amour de la nature et de ces grands arbres qui l’entourent. Une nature qu’elle dessine, sans avoir suivi de cours, mais avec un don certain. Puis Aimée se marie et devra délaisser sa toile. Son mari ne comprend pas cette passion et puis entre les enfants, la terre et les animaux, le temps manque. Mais Aimée retrouvera ses pinceaux, à 50 ans, et connaîtra même la notoriété.



C’est à la rencontre de cette peintre que partent la narratrice et son compagnon. Découvrant par hasard, mais le hasard existe-t-il ?, une maison au cœur d’un village de Haute-Provence, ils décident d’en faire leur havre avant de s’apercevoir qu’elle a abrité Aimée. Commence alors pour eux une quête pour en savoir plus et découvrir l’œuvre de l’artiste.



Ce livre est un récit de rencontres. Celle d’Aimée avec une institutrice qui laisse toute la place à ses élèves pour s’épanouir et qui cultive chez eux le don de l’observation. La rencontre entre Aimée et son voisin, le peintre Jean-Claude Sardou, qui la remet sur le chemin la peinture. La rencontre de l’auteure et de Daniel, son compagnon, avec une région, une maison et un jardin pour lesquels ils ressentent une attirance immédiate. La rencontre avec l’œuvre d’Aimée qui devient obsession pour Daniel. C’est aussi le récit d’une véritable obstination. Celle d’Aimée qui mettra entre parenthèses son art mais le retrouvera avec d’autant plus de force qu’elle aura été empêchée de l’exercer. Celle de Daniel qui se perd dans cette quête d’une artiste méconnue voire snobée. 



Malgré tout, ce récit me semble manquer de quelque chose. Peut-être la faute à une construction hachée qui mêle à la fois l’histoire d’Aimée et celle de l’auteure mais qui parfois m’a un peu perdue dans la succession des micros-chapitres qui se succèdent. J’aurais presque préféré une biographie assumée et que le personnage d’Aimée prenne plus d’ampleur par rapport aux explications sur le pourquoi du comment l’auteure en est arrivée à écrire ce livre. Aimée me semble parfois avoir été un peu délaissée par l’auteure dans ce récit miroir au profit de sa propre histoire dont je ne suis pas sûre qu’elle apporte grand chose une fois passé le cap du « nous avons acheté une maison dans laquelle une artiste a vécu ». 



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L'école du ciel

Roman à double voix, celle d'Elisabeth et celle d'Aimée. Elisabeth et son compagnon Daniel vivent à Paris, elle écrit et il est avocat, ils cherchent à échapper au tumulte et à l'insécurité. Ils recherchent une demeure qui a une âme pour y couler des jours heureux. Daniel est un passionné et les peintures de Nicolas de Staël le poussent sur les routes, quant à Elisabeth c'est plus une histoire de racines et de transmission qui la pousse loin de Paris. Après un séjour en Sicile et l'espoir d'y acquérir une maison, leur projet tombe à l'eau pour une histoire de permis de construire.

C'est vers Marseille que leur rêve se réalise, dans le village de Banon se trouve une maison où vécu la bergère et peintre Aimée Castain. Daniel est fasciné par cette peinture naïve au point de consulter chaque jour Internet à la recherche de nouveaux tableaux.



En alternant les chapitres, Elisabeth Barillé raconte cette recherche du lieu propice à une vie paisible, raconte la vie et l’œuvre de cette bergère devenue peintre sur le tard, de cette enfant joyeuse et libre, son union avec un paysan du coin et ses multiples maternité, et qui malgré son caractère bien trempé se laisse envahir par une vie de ménagère. La rencontre avec un voisin peintre qui l'incite à coucher sur papier ce qu'elle voit avec ses yeux et son cœur lui ouvre de nouveau les portes de la liberté et d'une première exposition en 1979 alors qu'elle a déjà 62 ans.



Le roman est difficile à suivre, l'autrice entremêle deux vies, deux époques mais avec ce même objectif d'être près de la nature et de laisser une trace. Je n'ai pas complètement adhéré à ce style à la fois poétique et passionné qui semble parfois peu réaliste. Je découvre pourtant une artiste qui m'était inconnue et un destin hors du commun.
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L'école du ciel

Il est peut-être des lieux pour lesquels nous sommes prédestinés. Elisabeth et Daniel, avocat, vivent à Paris. Depuis les attentats, l’insécurité remet en question les charmes de la capitale.



Daniel, passionné par la peinture de Nicolas de Staël, suit ses traces en espérant y trouver un refuge pour ses vieux jours. Elisabeth, elle aussi, ressent le besoin de quelque chose de durable, une maison avec un jardin où enraciner ce qui lui survivra. Les recherches en Si ile tournent court quand le couple apprend que les permis de construire ne tiennent pas compte des dangers des zones sismiques.



C’est une opportunité professionnelle qui guide Daniel dans la région de Marseille. Elisabeth se souvient d’un petit village où son cousin avait déménagé, trouvé ses repères mais aussi la mort au sommet de Lure.



« Jean-François m’avait attirée jusque chez lui, Jean-François me dévoilait la beauté qui l’avait saisi et sauvé, il me la dévoilait pour me l’offrir.»



Le couple trouve la maison de leur rêve dans un village adossé aux collines. Une maison face au ciel, celle où Aimée Castain, une bergère, est devenue peintre. Daniel tombe amoureux de ses tableaux.

L’auteur mêle sa quête intime d’un lieu, de l’oeuvre de cette artiste méconnue avec le récit de la vie de la bergère.



Aimée était une enfant sensible, ingénieuse, attirée par la nature et ses bienfaits.



« Ta véritable école reste l’université des collines. Et ton savoir, l’émerveillement.»



Mariée à un paysan, mère de plusieurs enfants, Aimée peine à se résoudre à cette vie de ménagère. Elle a du caractère. C’est en regardant son voisin, peintre issu des Beaux-arts de Paris, qu’elle commence à dessiner sur des tuiles puis sur des tableaux. Repérée par Serge Fioro, elle fait sa première exposition à Roussillon en 1979.



La construction entremêlée du roman peut dérouter. L’auteur a un double objectif. D’une part, nous faire découvrir une artiste peu connue, un parcours singulier. D’autre part, mener sa quête personnelle, partager son itinéraire pour se débarrasser du superflu et retrouver l’essentiel dans une vie enfin choisie au plus près de la nature, un endroit où l’on peut enraciner une trace de son passage sur terre.



J’ai particulièrement aimé le style lyrique, la découverte de ce peintre naïf. J’aime aussi cette idée de rencontre providentielle, de cheminement vers un lieu auquel on est prédestiné. En cours de lecture, j’ai d’ailleurs pensé au roman de Stefan Hertmans, Le coeur converti auquel j’avais toutefois peu adhéré. Bien plus ancré dans l’histoire d’une région, il laissait aussi la part belle au pensées intimes de l’auteur.




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L'école du ciel

Difficile de juger qui me reste de ce livre : la découverte d'une peintre pour le moins unique dans une région pleine d'histoires (Giono, Magnan...), une organisation inégale qui me perdait parfois en floutant (j'imagine sciemment) la séparation entre les deux femmes. Un livre qu'il faut goûter tranquillement sans chercher de grandes idées ou de leçon de morale, à l'image de son sujet.
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L'école du ciel

[Achat 28 mai 2020- Librairie Chantelivre ]



Il existe des choix de livres sous une impulsion immédiate, convaincus que les ouvrages en question, nous sont destinés ! C'est le cas absolu pour ce texte...

A la fois pour le sujet: la découverte et un hommage à une "sorte" de Séraphine de Senlis, Aimée Castain...et en feuilletant, je découvre des noms de lieux, m'évoquant des souvenirs heureux et familiers: Banon et sa librairie, "Le Bleuet", Ménerbes, Forqualcier, où j'ai fouiné dans une librairie-édition, qui publiait un écrivain-poète, Jean Proal... Alors, adjugé- vendu en quelques secondes !!!





J'ai bien fait, car j'ai savouré cette lecture en quelques heures, seulement;

Narration se déroulant sur deux plans, deux histoires:

L’histoire d'un couple [un avocat et une auteure... avec de nombreuses ressemblances, avec notre écrivaine]... faisant un peu le point, rêvant de trouver la maison idéale, un lieu fixe, enfin... Ils visiteront des demeures en Provence, un peu sous l'influence de l'existence d'un cousin préféré, disparu trop prématurément , parti dans cette région pour recommencer une vie différente...Ils la trouveront… et en même temps un tableau insolite, naïf qui va capter tout l’intérêt du compagnon de notre narratrice ; il fera des recherches, se mettra à collectionner les œuvres de cette modeste bergère-artiste…Aimée Castain…enfant des plus éveillées, adorée par ses parents…Artiste dans l’âme, curieuse, vive, aimant dessiner… mais il faut vivre, elle épousera un homme, pas méchant en soi, mais rustre et dur à la tâche, lié à sa terre et aux bêtes… Aimée travaillera dur toute sa vie… et tardivement elle rattrapera le temps perdu et ne vivra plus que pour ses pinceaux …

« Ta véritable école reste l'université des collines. Et ton savoir, l'émerveillement. Être neuve devant chaque chose vivante. Tout vit pour toi, pas seulement les bêtes, les arbres et les fleurs. Tout est source d'enseignement pour qui sait se glisser dans l'insoupçonnable laboratoire de la nature (...) « (p. 56)



De très belles descriptions ou observations sur l’acte d’écrire ou l’acte de peindre !

"Écrire un livre peindre un tableau c’ est extraire le meilleur de soi- même livrer cette quintessence qu’ on ne donne jamais à personne même aux plus proches tout simplement parce que elle n’ existe pas ailleurs que dans le livre ou le tableau".





Un livre supplémentaire, et bien loin d’être inutile… pour mettre à l’honneur une énième figure oubliée, négligée de l’art dit naïf ou brut…de vives remarques sur la condescendance des « gens » qui se targuent de s’y connaitre en art… Daniel, le compagnon de la narratrice se délecte de l’ignorance de ces « suffisants » regardant de haut ces toiles malhabiles, inconnues qui l’enchantent si fort , aussi fort mais différemment de son admiration pour l’œuvre de Nicolas de Staël…

« Ni des naïfs ni des peintres du dimanche évidemment, soutenait-il, mais des Primitifs, oui, comme l'avaient été, en leur temps, un Fra Angelico, un Giotto, de ces artistes capables de créer d'immenses émotions à partir de peu de chose, d'une pauvreté extérieure, d'une richesse tout intérieure. Des humbles, qui sans l'aide de personne, sans avoir fréquenté les salles du Louvre ni approché les merveilles exposées à Venise, Amsterdam ou Madrid, avaient enrichi la peinture française. Leurs œuvres ne devaient rien à l'éclat des irréfutables chefs-d’œuvre, et tout au vivant. » (p. 155)



Ce couple a soif de s’éloigner de la ville, des « parisianismes » et de retrouver une certaine authenticité : fuir conventions sociales, et appréciations élitistes !!



Pour ce couple comme pour cette peintre méconnue, il s’agit d’accomplir sa vie au mieux de ses rêves et de ses dons… sans se soucier du regard et de l’attente des autres. La complexité de la simplicité, de l’authenticité , de l’essentiel à trouver pour chacun…



Un très beau texte qui nous interroge tous…et nous fait le cadeau du parcours atypique d’Aimée Castain, artiste aux toiles aussi colorées que poétiques… Grand Merci à Elizabeth Barillé d’avoir sorti de l’ombre cette belle personne talentueuse...[décédée en 2015 ]

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**** lien précieux à consulter : http://sergefiorio.canalblog.com/archives/2015/08/12/32472633.html

[ Serge Fiorio peintre et ami , ayant fait connaître Aimée C. ]

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L'oreille d'or

Très jeune, l’auteur contracte une maladie et se retrouve sourde d’une oreille. Elle essaie de faire en sorte que l’on ne se rende pas compte de son handicap. A l’école, elle se place très proche de l’enseignant qui ignore ce qu’elle ressent, mais lorsqu’un policier la siffle et qu’elle ne s’arrête pas avec son vélo, elle est obligée d’avouer qu’elle est sourde d’une oreille. Elle a cependant accepté son handicap et l’a transformé en avantage. Très intéressante la manière dont cette petite fille a su profiter de sa seule oreille valide d’où le titre du livre « L’oreille d’or ». Partage intéressant ! Leçon de vie. G
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L'oreille d'or

J'ai découvert ce roman dans la médiathèque près de chez moi.

Je suis complètement sortie de ma zone de confort en le choisissant car je ne lis, pour ainsi dire, jamais de témoignage.



Ici, nous découvrons Elisabeth Barillé qui est sourde d'une oreille depuis l'âge de 6 ans. Cette surdité s'est déclarée s'est produite en prenant un médicament pour soigner une infection des poumons…. le médecin le savait-il ? Personne n'aura la réponse !



Elle nous confie que sa surdité lui a appris à s'isoler. Si elle n'a pas envie d'écouter ce qu'on lui dit, elle se met du côté de l'oreille où elle n'entend pas. Elle préfère garder pour elle le fait qu'elle ait une oreille malentendante. Elle n'en parle à personne, même pas au service médical tel que l'assurance maladie. Elle fait en sorte que personne ne le remarque : à l'école, elle se met au premier rang pour pouvoir entendre la maîtresse…



Cet « handicap » lui permet d'apprécier le silence, la solitude et d'approfondir l'écriture. Elle le perçoit comme une sorte d'avantage, une chose bénéfique et non comme un fardeau. Elle affirme même que parfois elle entend, avec son oreille malade, des choses que son oreille valide ne perçoit pas. Je trouve cela assez incroyable.



J'ai apprécié ce témoignage mais je ne vous cache pas que l'écriture et la structure du « roman » m'ont parfois déstabilisé. J'ai trouvé que par moment, il y avait plusieurs idées mises bout à bout sans vraiment de lien. Je me sentais un peu perdue.



En revanche, j'ai apprécié qu'elle fasse référence à des personnes historiques tel que Beethoven qui avait des troubles auditifs très jeune et est devenu quasiment sourd à environ 31 ans. Et ça ne l'a pas empêché de continuer à composer en utilisant une technique particulière, celle de se mettre par terre, face à un piano et en ressentant les vibrations de la musique sur le sol.



Ce « roman » m'a plu mais je ne m'attendais pas à ce style d'écriture.

Cependant, je pense que je lirai davantage de témoignages à l'avenir car je trouve que c'est vraiment intéressant.


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L'oreille d'or

Intéressant vu Ph. De beaux passages. Style sec. Une certaine dureté (d'oreille ?). Décousu par moments impression de patchwork fonds de tiroir. Hermétique parfois. Prétention, assurance de l'auteur. Système de défense ? Vrai tempérament ? BPT Breteuil.
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L'oreille d'or

Elisabeth Barillé est sourde d’une oreille, ceci depuis l’âge de six ans, des suites d’un traitement pour l’infection des poumons. De son handicap, elle en a tiré une force. De sa disgrâce, elle en a fait une grâce sans cesse renouvelée. Sa surdité lui a appris à s’isoler, à se retirer du monde et à s’affranchir de certaines obligations sociales. Elle lui a permis de goûter au silence, à la solitude, et surtout à l’écriture. Elle a découvert que son oreille malade perçoit des sons que la bonne oreille n’entend pas.

Dans ce récit, l’auteure évoque quelques épisodes de son enfance et de son adolescence, qui font écho à sa surdité. Elle relate des rencontres amicales ou amoureuses qui l’ont marquée, telle cette écrivaine, rencontrée lors d’un Salon du livre en Suisse, une femme médium qui l’aborde lors de ce même salon et lui permettra de retrouver un souvenir d’enfance, l’amoureux qui marche au côté de sa bonne oreille, des amants parfois attentifs, ouverts, parfois coléreux, jaloux. Les figures parentales sont très présentes, des parents aimants et attentifs, soucieux de préserver l’enfant en évitant de la considérer comme une handicapée.

A travers ce texte, elle nous fait découvrir des bruits que son oreille malade parvient à déceler : le sifflement de la couleuvre dans l’herbe, l’abeille froissant l’aubépine, l’eau gouttant d’un vieux robinet ….

Elle retrace également le parcours de femmes et d’hommes célèbres, écrivains, musiciens, cinéastes, inventeurs, qui, comme elle, ont connu la surdité. Comment expliquer que des musiciens sourds (Beethoven, Fauré) soient devenus des virtuoses ? Comment expliquer que l’inventeur du phonographe (Tomas Edison) ait été lui aussi atteint de ce mal ?

Elisabeth Barillé nous entraîne dans son univers et nous invite à réfléchir sur les liens entre les bruits et le silence, et sur le sens de l’écoute, car, pour elle, entendre est un choix, une ascèse.

Elle nous apprend qu’on n’entend pas qu’avec l’oreille, mais aussi avec ses sensations, ses émotions, et nous délivre un message « le siège de l’audition, c’est le cœur ».

C'c’est un très beau livre, profond et sensible. L’auteure a tiré une force de son handicap.

C’est une belle leçon de vie.

Une petite critique : le récit quelquefois un peu désordonné.



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L'oreille d'or

Depuis quelques années, je recherche et découvre des témoignages de personnes sourdes ou malentendantes. J’en ai déjà lu quelques uns comme ça et parfois j’aime ce que ces lectures m’apportent quand d’autres sont très décevantes. Manque de bol, avec ce titre on atterrit du mauvais côté…



L’oreille d’or est tellement court qu’il y en a finalement peu à dire. Plus qu’un vrai témoignage, j’ai eu l’impression de lire des scènes décousues. J’aurais aimé avoir un parcours plus complet de l’auteure. Son message est quand même assez stupéfiant : sa semi surdité (puisqu’elle a une oreille sourde et une oreille qui entend) est une chance qui lui permet de prétexter son handicap pour, quelque part, fuir la vie sociale. C’est très particulier et je n’adhère pas à ce message.



Qu’apprend-t-on dans ce livre ? Que, dans le cas particulier de l’auteure, elle vit très bien son handicap si la personne qui s’adresse à elle est du côté de sa bonne oreille. On est alors dans un témoignage très particulier qui ne reflète pas le handicap auditif de manière générale. J’ai du mal avec ces témoignages qui disent « oh je suis sourd mais tout va très bien! ». Ou comment desservir le message pour ce handicap qui est le handicap majoritaire en France (et oui contrairement à ce qu’on pourrait penser !) et qui, pour la majorité des gens est si difficile à vivre !



Alors à quand des témoignages vrais sur ces surdités mal diagnostiquées, sur ces parcours du combattant pour vivre avec la malentendance et sur cette société qui ne fait rien pour faire bouger les choses pour ces millions de personnes dont les oreilles ne fonctionnent pas bien ? (4 millions de personnes soit 6 à 8% de la population française).
Lien : https://liseusehyperfertile...
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L'oreille d'or

L'auteure nous initie à ses silences, à ses replis sur soi, à ses résistances au monde extérieur, à la vie normée d'une société qui entend bien, qui perçoit bien les sons alors qu'elle est confrontée à un problème de surdité partielle d'une oreille. Un handicap et une invitation à percevoir sa réalité, sa vie augmentée de ce que certains appellent un problème pour entendre et qu'elle potentialise en une affinités d'écoutes intérieures, sublimes, parfois éprouvantes, à fleur de peau. Un roman autobiographique où l'auteure ciselle son style et module sa voix pour nous initier aux arcanes de son oreille d'or.
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L'oreille d'or

L’autrice est sourde d’une oreille. Un handicap chéri.



Dans cette autobiographie oxymore Élisabeth parle d’elle et de sa vie en déséquilibre sur cette particularité. C’est touchant, intime et surtout, c’est très bien écrit
Lien : https://www.noid.ch/loreille..
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Laure la sainte de l'abîme

Elisabeth Barillé, dans un style agréable, poétique et subtil, nous présente la biographie de Colette Peignot qui fut un temps (à la fin de sa vie), la maîtresse de Georges Bataille : c'est ainsi qu'on la connaît.



Mais elle ne se réduisit pas à cela, loin de là : celle qui vécut une enfance ravagée par la guerre qui lui ravit son père et ses trois oncles, l'abus sexuel d'un ecclésiastique ; celle qui manifesta une soif intellectuelle intarissable, qui partagea une relation amoureuse et politisée avec Boris Souvarine et fit un séjour marquant en URSS ; la proche de Dieu-proche-de-l'enfer qui écrivit à l'orée de la mort "Les écrits de Claire", dont la phosphorescence et la force ne le cède en rien à celles de Bataille ; l'intellectuelle et la semi folle qui côtoya Michel Leiris et Simone Weil, mourut de tuberculose à trente cinq ans, épuisée par la maladie et la brûlure d'une pensée poétique du bord du gouffre.



Son neveu, Jérôme Peignot, fit éditer l'intégralité de son oeuvre malgré l'opposition de son propre père, Charles, frère de Colette.



On se demande pourquoi de telles oeuvres sont si peu connues, dont la crête dépasse pourtant parfois celles de certaines oeuvres masculines illustres. Elle est de la veine des Artaud, des Colette Thomas (autre poétesse presqu'ignorée, auteure du "Testament de la fille morte"), Simone Weil, Alejandra Pizarnik ou Catherine Pozzi.



Merci à Elisabeth Barillé pour ce texte qui nous fait aimer l'incandescence.

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