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Critiques de Elizabeth Gaskell (563)
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Lisette Leigh

Ce court roman m'a bouleversée.

Le jour de Noël 1836, Mr Leigh décède. Mais avant de rendre son dernier soupir, il murmure dans un souffle qu'il pardonne à sa fille Lisette, fille qu'il a bannie auparavant.

Mrs Leigh met aussitôt la ferme en location et décide de partir à la recherche de sa fille qu'elle n'a pu oublier. Elle se rend avec ses deux autres enfants à Manchester, ville où était placée Lisette en tant que domestique puis renvoyée pour avoir "fauté". Mrs Leigh s'est donnée un an pour retrouver sa fille, parcourant les rues désespérément.

Récit poignant. Mrs Leigh m'a beaucoup touchée tout comme sa fille.

J'ai regretté que ce roman ne soit pas plus long tellement j'ai été happée par cette histoire dramatique.



















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Cranford (Les dames de Cranford)

Je pensais avoir affaire à une romance... Pas du tout ! A Cranford, cette toute petit ville imaginaire, il n'y a quasiment que des femmes, essentiellement des vieilles demoiselles ou des veuves désargentées.



Difficile dans ce contexte de trouver un homme pour une histoire d'amour, alors autant dénigrer le mariage et se concentrer sur les petites choses du quotidien : le thé, les convenances, les ragots, les rares distractions, les autres dames de la bonne société, les parties de cartes.



Autant dire qu'il ne se passe pas grand chose dans la bourgade et dans l'ouvrage... J'ai ainsi attendu pendant longtemps que l'histoire démarre, d'autant plus que les personnes des premiers chapitres disparaissent ensuite et que je m'attendais à les retrouver par la suite.



Elle n'a jamais démarré, et pourtant je me suis régalée. Car ces tout-petits événements qui rythment la vie des dames de Cranford sont racontés avec une délicieuse ironie et beaucoup de tendresse. Malgré leur air guindé et leurs manies ridicules, elles ont toutes un coeur en or et une personnalité attachante. Dommage pour elles qu'elles n'aient pas eu la vie qu'elles méritaient, mais tant mieux pour nous lecteurs !



Challenge Multi-Défis 20/52

Challenge XIXè siècle 1/10
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Nord et Sud

J'ai bien envie de vous présenter Nord et Sud le roman d'Elizabeth Gaskell d'une manière un peu particulière. D'une manière qui s'impose naturellement après la lecture d'un tel livre.



Pour commencer, ne vous y trompez pas. Si le titre vous évoque l'histoire de deux familles en pleine guerre de Sécession, sachez qu'il ne s'agit pas du tout de cela.

Oubliez les tuniques bleues et les champs de coton et revenez de suite sur le Vieux Continent.



Nous sommes en Angleterre, à l'ère victorienne.

Voilà, vous y êtes ?

Visualisez maintenant un tableau ceint d'épaisses moulures dorées, un tableau qui pourrait être une œuvre du peintre James Tissot, réputé pour ses mises en scène de l'époque victorienne.

Approchez-vous un peu...

Face à vous, un intérieur bourgeois aux couleurs sombres et chaudes.

Au premier plan, votre regard est tout d'abord attiré par un immense tapis fleuri, d'un savant mélange d'ocre, de brique, de grenat et de bleu roi. Autour de ce tapis, quelques fauteuils garnis d'épais coussins, un guéridon sur lequel gisent quelques livres. Un peu plus loin, une table semble attendre les convives. Elle est dressée pour le thé.

En arrière-plan, des cadres et des miroirs ornent les murs, et les rideaux de dentelle pendant aux fenêtres ont bien du mal à cacher la sinistre et noire fumée qui s'échappe des hautes cheminées des usines massives. Lointaines mais si présentes.

La mousseline blanche, les rubans et les boucles soyeuses des dames figurant dans la pièce ont bien du mal à rivaliser avec ces nuages d'un gris plombé pour maintenir un semblant de gaieté, une étincelle de légèreté.

Atmosphère lourde et oppressante.

D'où viendra le salut ?

De cette femme âgée, assise près de la cheminée, au teint pâle et aux traits tirés ? Ou de cet homme qui pose un regard doux et tendre sur elle ?

Ou bien encore de cette jeune femme à la lourde chevelure aile de corbeau au regard inquiet mais fier, brodant dans un coin du salon ? A moins que ce ne soit de cet homme à la stature altière et au regard franc qui se tient debout dans l'embrasure de la porte ?

A bien y regarder, il semble bien que ce dernier observe la jeune fille à la dérobée et qu'elle même a bien du mal à fixer son regard sur son ouvrage. Il est certain qu'entre ces deux-là se trame une histoire d'amour... mais rien n'est dit encore. On sent comme une gêne, comme un malaise.Pour sûr, il ne s'agit pas d'une simple bleuette.

Le tableau n'en dit pas plus.

Je ne tiens pas non plus à vous le dire. Je peux juste vous révéler que Margaret Hale, fille de pasteur, originaire du sud rural et John Thornton, patron d'une grande filature du nord industriel auront bien du mal à s'entendre et qu'il faudra en tourner des pages et des pages avant de connaître le dénouement de leur histoire.

Des pages plus ou moins pesantes comme l'atmosphère de ce tableau.

Des pages empreintes à la fois d'une certaine ironie à l'égard de la société bourgeoise victorienne mais aussi d'une certaine compassion et commisération à l'égard des conditions difficiles des ouvriers.

Des pages où se mêlent dédain et mépris, fierté et orgueil, révolte et misère.

Des pages fort intéressantes mais où, je l'avoue, mon regard s'est parfois perdu, mon esprit envolé vers d'autres tergiversations que celles de Margaret.





Devant un tel tableau, je n'aurais sans doute pas fui, mais plutôt jeté des coups d’œil aux œuvres alentour, histoire de voir si l'herbe y était plus verte ou franchement plus sombre.

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Mary Barton

Dans la Manchester des années 1880, hérissée de cheminées d’usines et noyée dans la fumée, une fille d’ouvrier d’une beauté hors du commun hésite entre deux soupirants. D’un côté, il y a l’ami d’enfance, Jem Wilson, de famille aussi pauvre que la sienne, mais ouvrier sérieux à la probité irréprochable. De l’autre il y a le jeune, beau et riche Henri Carson, dont la cour assidue et les promesses dissimulent peut-être des intentions peu recommandables… D’un côté, une vie pauvre mais honnête. De l’autre, la perspective d’un brillant avenir, mais aussi le risque de déchéance sociale. Et pendant ce temps, les usines ferment, le pain manque dans les maisons des ouvriers, et la colère gronde…



Les personnages sont intéressants. Marie Barton n’a pas la puissance de Margaret Hall de ‘Nord et Sud’, mais fait déjà preuve d’une grande force d’âme et d’énormément de courage. Son père est un vieil ouvrier révolté par les injustices et la misère, usé par les combats, par l’opium qui lui sert de coupe-faim, mais d’une intégrité totale. Le père de Henri Carson lui fait face, vieil industriel sévère et inébranlable. On retient également la beauté de certains passages notamment quand sa vieille amie Alice, sur son lit de mort, se croit de retour dans son enfance, jouant avec sa sœur sur la lande, ramenant des brassées de bruyère à leur mère…



Comme dans ‘’Nord et Sud’’, c’est surtout la profondeur de son analyse sociale qui étonne. Fille de pasteur, Elizabeth Gaskell se trouvait à la croisée de plusieurs monde antagonistes. Elle comprend et analyse les positions des uns et des autres, les fait dialoguer. Pour les patrons, impossible de faire tourner une usine et de payer des salaires sans commandes. Pour les ouvriers, impossible de vivre sans pain et sans feux. Elle ne manque pas de rappeler du reste qu’il existe des catégories sociales encore plus basses, en comparaison desquelles les ouvriers paraissent presque privilégiés, qu’ils méprisent et n’hésitent pas à rudoyer, voir agresser : les artisans déclassés (les ‘’jaunes’’, ceux qui essayent de se faire embaucher pendant les grèves) et le lumpenprolétariat.



Évidemment, elle condamne les théories révolutionnaires. La mort abolie les classes sociales. Verser le sang au nom du malheur des siens n’amène que vengeance et souffrances ; nul n’y gagne rien, mais des innocents en pâtissent. Ses personnages le disent, il est dur de croire au message du Christ devant tant d’inégalités et d’injustices. Mais, elle le rappelle, le Christ n’a jamais dit qu’il construirait un monde où tous seraient égaux, et pas plus qu’il ne fallait pas lutter pour la justice. Il a simplement promis de traiter chacun exactement comme il a traité les autres. Pour elle, l’empathie, divine ou humaine, est la seule voie vers un monde meilleur.
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Les amoureux de Sylvia

Elizabeth Gaskell a considéré ce roman comme le plus triste qu'elle ait écrit, et on ne saurait lui donner tort. C'est Andromaque dans le Yorkshire, entre 1794 et 1800. Sylvia, jeune fermière dotée d'une grâce infinie dont elle n'a pas totalement conscience, vit gâtée par ses parents dans un village de baleiniers. Son père est un patriarche, un peu trop satisfait de lui-même pour ne pas s'attirer des ennuis. Sa femme, à la mode de l'époque, bien plus sage que lui, fait tourner la maison parfaitement et entoure sa fille de tendresse. Philip, son neveu, austère et assez raseur, prônant la mesure et la morale, est, totalement contre ses propres principes, passionnément amoureux de la jeune fille, sa cousine. Mais il ne se rend pas compte de ses paradoxes. Il énerve prodigieusement Sylvia, qui n'aime pas qu'on lui fasse la leçon. Plus elle le fuit et le rembarre, plus il s'accroche.

Le contexte historique est aussi important : nous apprenons que les Anglais, pour alimenter les troupes, procédaient à des enlèvements de marins sur les baleiniers qui rentraient, et arrachaient ainsi à leur famille des frères, des fils, des maris, des fiancés. En toute légalité. Ainsi, lors du retour d'un de ces navires, les marins se rebellent contre les "recruteurs", particulèrement l'un d'eux, Charley Kinsraid, qui résiste héroïquement, et est laissé pour mort. Mais il survit, et en vient à rencontrer Sylvia, qui tombe amoureuse de lui. Cet amour semble réciproque, mais le jeune Kinsraid est réputé volage...J'oublie aussi Hester, qui, elle, aime Philip. A la suite d'un drame concernant Kinsraid, le destin des personnages va se trouver bouleversé.

Le roman est extrêmement intéressant du point de vue historique, montrant les effets des guerres napoléoniennes en Angleterre, explorant des aspects qui m'étaient totalement inconnus, notamment ces enlèvements extrêmement violents d'hommes pour les verser dans l'armée, au mépris complet de leur liberté et de leur survie. Quant aux personnages, leur portrait est profond et d'une grande subtilité. Leurs faiblesses, leurs mensonges, leurs faux-fuyants sont analysés sans aucune mièvrerie, mais toujours avec justesse, parfois avec une certaine cruauté qui rappelle ou plutôt annonce Maupassant, Flaubert...Leurs failles font leur malheur, et la vie ne fait pas de cadeaux. Si certains passages, notamment la fin, sont édifiants, on sent bien que c'est pour épargner un peu la lectrice d'autrefois, mais que la réalité est ailleurs, dure et sans appel. Indifférence, égoïsme, aveuglement, faiblesse tissent le malheur, mais que faire ? Quand on n'aime pas, on n'aime pas. Quand on veut, on ne peut pas. L'autre s'échappe toujours, quelque soit la façon dont on essaie de le posséder. Une leçon bien universelle pour un magnifique roman qui n'a pas pris une ride.
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Nord et Sud

J'adore le challenge Pioche dans ma PAL qui me permet de sortir de la mienne de beaux livres qui, pour d'obscures raisons, se sont doucement installés tout en bas de ma pile. Quelle belle lecture que ce Nord et Sud d'Elizabeth Gaskell !



Je dirais que son principal atout est sans aucun doute sa peinture de la société industrielle anglaise de l'époque victorienne, représentée par les habitants de Milton.

Elizabeth Gaskell mène une réflexion sur l'origine des conflits sociaux qui opposent les ouvriers, via le syndicat, et les patrons. On ne peut qu'adhérer à sa théorie, qui est que la source des conflits est à chercher dans un manque de communication ou des incompréhensions mutuelles accentuées par des moeurs dissemblables.



La plume de l'auteur est exigeante, belle et fluide, et se met au service des personnages, chacun d'entre eux évoluant au fil des pages de manière très réaliste. La plupart d'entre eux ont de fortes personnalités qui leur permettent de surmonter, plus ou moins bien et plus ou moins vite, les souffrances humaines auxquelles ils vont être confrontés (maladies, morts, soucis financiers, émeutes, interrogations théologiques...).

Heureusement pour le lecteur, il y a beaucoup d'humour sous la plume d'Elizabeth Gaskell. Car, il faut bien le dire, sans cela, le récit aurait parfois paru bien morose.



C'est aussi pour cela que la romance entre Margaret et Thornton est la bienvenue. Bien que reléguée au second plan, elle permet d'apporter joie et espérance, dussent-elles sembler bien futiles au regard de la peinture sociale.



Un livre de contraste donc (Nord et Sud, hommes et femmes, patrons et ouvriers, êtres forts et être faibles) qui offre une belle image de ce qu'est l'humanité : des êtres et des vies bien différentes, mais des vies humaines tout de même, de valeur et de coeur égales.
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Mary Barton

Manchester fin des années 1830, l'industrie textile est en difficulté. John Barton un des employés, perd sa femme et se retrouve seul avec sa fille Mary. Quelques années plus tard, la jolie Mary se laisse discrètement courtisée par Harry Carson, fils d'un des propriétaires de filatures, et délaisse Jem Wilson, un ami d'enfance, un jeune homme sincère et honnête qui l'aime depuis toujours. Quand, dans un climat de révolte des ouvriers contre leurs patrons pour demander des conditions de travail et plus de considération de leurs difficultés à survivre, un des notables est assassiné, la jeune Mary devra faire preuve de tout son courage et puiser dans ses forces pour établir la vérité.



Mary Barton est le premier grand roman d'Elizabeth Gaskell, femme de pasteur, qui suit son mari à Manchester. Lors de ses visites aux paroissiens, elle prend la mesure des difficultés et des conditions parfois misérables que les ouvriers doivent supporter.

Ce roman est à la fois un roman social, un témoignage politique et historique, et le roman d'apprentissage des acteurs de cette fresque où ouvriers et patrons s'affrontent lors de mouvements de grèves, se jaugeant et restant inflexibles d'un côté comme de l'autre.

Elizabeth Gaskell dans ce roman fait preuve d'une grande intelligence dans l’analyse économique et sociale et d'une grande justesse dans l'analyse des sentiments et de la psychologie des personnages.

Mary Barton est un roman instructif sur les conditions de vie difficile dans l'Angleterre du XIXème siècle et une fresque historique bien menée qui nous renseigne encore un peu plus sur les mentalités de l'époque.
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Mary Barton

C'est avec Mary Barton, son premier roman, que je découvre Elizabeth Gaskell, auteure britannique du 19ème siècle. Ce roman, publié au départ sous un pseudonyme masculin, relate de façon saisissante la vie ouvrière de Manchester des années 1830 à 1848. Comment Manchester a vu avec le développement de ses filatures arriver des campagnes avoisinantes une multitude de pauvres hères avec leur famille venus chercher du travail pour gagner de quoi pouvoir subsister.

Épouse de pasteur, Elizabeth Gaskell a eu souvent l'occasion de fréquenter les maisons de ces familles,misérables et mourant de faim. c'est donc un témoignage direct et vécu qu'elle relate tout en essayant de ménager ses lecteurs éventuels, lecteurs dont elle voudrait dessiller les yeux!

C'est à travers le parcours tourmenté et misérable de Mary Barton et de son père John Barton que cette période noire de l'histoire d'Angleterre nous est racontée.

Une très belle et récente traduction permet de restituer au plus près le texte original. Après un début un peu lent( certains diraient "poussif") je me suis laissée happée par un texte dense, riche en informations, bien sûr un peu beaucoup mélodramatique. de son vivant E Gaskell a été reconnue par ses pairs. Dickens lui a réservé un accueil chaleureux Dostoïevski publia une traduction en russe de Mary Barton en 1860., Amie de Charlotte Brontë, elle en écrivit une biographie.Oubliée de tous, son roman Mary Barton fut même interdit dans les écoles en Angleterre en 1907, il aura fallu les années 1970 pour qu'elle soit redécouverte dans son propre pays!

Au final une très belle lecture même si parfois il m'a fallu constance et persévérance.





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L'oeuvre d'une nuit de mai

Miss Ellenor Wilkins est la fille d'un attorney - comprenez un notable occupant les fonctions associées de notaire, juriste, avoué et avocat. Bien qu'orpheline de mère, elle a grandi choyée par son père et n'a jamais manqué de rien. Le seul inconfort de son existence réside dans le fait qu'elle n'appartient ni tout à fait à la meilleure société - celle de l'aristocratie - ni tout à fait à la bourgeoisie qu'elle surclasse par l'aisance de son train de vie. Au final, très peu consciente de ces considérations sociales, élevée en vase clos dans la demeure paternelle ceinte d'un grand parc, n'ayant comme principale interlocutrice que son institutrice, Ellenor, bien que belle et pleine de bon sens, ne se distingue ni par une intelligence remarquable, ni par l'indépendance d'un caractère bien trempé. Son destin semble déjà gravé dans le marbre, son fiancé déjà désigné, sa vie déjà toute tracée.



Sauf que... certaine nuit de mai, à l'aube de la réalisation de ses plus chères espérances, se déroule un événement auquel ni sa position sociale, ni son éducation, et encore moins son imagination, n'avaient pu la préparer et qui fait voler en éclats ses tranquilles perspectives : un crime.



La plume d'Elizabeth Gaskell est toujours aussi savoureuse et sa force d'évocation tout en élégance et en précision donne à l'action de ce court roman un rythme et une vigueur très appréciables. Certes, l'auteur va moins en profondeur dans la psychologique de l'époque (contrairement à "Nord et Sud", par exemple) mais c'est pour mieux cerner celle de ses personnages dont on suit avec émotion l'évolution des sentiments, au gré des surprenants retournements de situation.



Un très agréable voyage dans l'Angleterre victorienne, non dénué de suspens.





Challenge PETITS PLAISIRS 2016

Challenge 19ème siècle 2016
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Nord et Sud

Elizabeth Gaskell née en 1810, fait partie de la très belle pléiade de romancières anglaises du XIXe siècle, aux côtés de Jane Austen, Charlotte, Emily et Anne Brontë et George Eliot.



Nord et Sud est bien plus qu'une très belle histoire d'amour. C'est avant tout la rencontre entre deux cultures, celle aristocratique et terrienne du sud face à celle de l'industrie et de la bourgeoisie du Nord. Mais c'est aussi la découverte des relations patron-ouvrier.



Une très belle histoire d'amour entre deux êtres que tout oppose : éducation, milieux, culture...un homme, une femme au caractère bien trempé qui vont se découvrir petit à petit. Tout cela entouré de protagonistes fort attachant . La psychologie des héros et de ceux qui les entourent est très fouillée et cela à travers chacun des héros. Leurs joies, leurs peines, leur questionnement sont très présent et on se transporte à leurs côtés dans cette époque où tout est question de paraître, de classe de société, d'argent et de religion. On voit nos deux héros se rapprocher et surtout remettre en question tout ce qu'ils ont connu jusqu'à présent sans déroger à leurs principes.



Nord et Sud n'est pas qu'une histoire d'amour. En effet, Elisabeth Gaskell était très sensible aux questions sociales. Elle nous livre ici une belle description de la vie de province en comparant la vie du Sud de l'Angleterre aux milieux industriels du Nord. On y découvre une grande modernité de discours. Car on y parle déjà de concurrence étrangère, de crise économique, de grèves et de délocalisation.



J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Elisabeth Gaskel, elle est très agréable et fluide. On a qu'à se laisser porter par les mots et suivre les aventures de nos héros. Elle fait preuve de beaucoup de sensibilité tant dans la perception des sentiments que dans la description des problèmes sociaux dramatiques de l'époque.



Un grand merci à Liolo 85 de me l'avoir choisi pour la Pioche de Janvier. J'ai mis du temps à l'ouvrir mais je dois dire qu'une fois ouvert je ne l'ai plus lâché.

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Cousine Phillis - L'oeuvre d'une nuit de ma..

Le Héros du fossoyeur est une nouvelle de la romancière britannique Elizabeth Gaskell (1810-1865). Elle connut le succès grâce à un autre auteur célèbre, Charles Dickens, qui accepta de lui publier ses œuvres.



Si ses romans les plus connus restent Nord et Sud (North and south, à ne pas confondre avec le roman éponyme de John Jakes, qui donna lieu à la série télévisée dans les années 80 et 90) et Épouses et Filles, une histoire de tous les jours (Wives and Daughters, an Every-Day Story), il ne faut pas oublier ses nouvelles, d'une grande richesse.



Dans Le Héros du fossoyeur, elle met en scène, dans ce lieu aussi atypique qu'incongru que peut l'être un cimetière, une conversation entre deux hommes (le narrateur et Jeremy) portant sur le thème du soldat et dérivant en toute logique sur le soldat. Arrive un troisième personnage, le fossoyeur, qui, ravi certainement de voir deux êtres vivants, se joint à leur conversation pour leur narrer, puisqu'ils dissertent sur le héros, sa rencontre avec celui qu'il considère comme tel : Gilbert Dawson.



Amoureux de la même femme, Letty, le fossoyeur voulut provoquer Gilbert en duel. Mais ce dernier refusa tout net. De carrure athlétique, il n'en restait pas moins que ce grand gaillard était opposé à la violence. De fil en aiguille, Letty finit par choisir le fossoyeur et devint sa femme. Gilbert, dépité, eut la sagesse de se retirer du jeu, sans haine ni rancune. La preuve ? Il fera une chose admirable pour le couple. Mais je n'en dis pas plus.



L'écriture d'Elizabeth Gaskell est un pur moment de bonheur. Riche et ciselée, elle reste néanmoins très actuelle là où d'autres ont mal vieilli.


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Ruth

"Ruth" se situe exactement entre le roman social et le roman de moeurs. le récit se consacre en effet au parcours particulier de Ruth, jeune orpheline dont les charmes attireront un temps l'intérêt et le goût d'un gentleman qui l'abandonnera ensuite, enceinte.



Etre mère célibataire - ou plutôt "fille-mère" pour reprendre les termes de l'époque - constituait, en ces années 1850, la pire honte et le plus lourd péché qu'une femme puisse porter. Ainsi en est-il pour Ruth à qui son destin, déjà guère prometteur, échappera complètement et l'obligera à vivre sous la dépendance des autres toute sa vie.



Elizabeth Gaskell exploite le cas de Ruth pour traiter plus largement de la place de la femme dans la société puritaine qui était la sienne. Comme toujours dans ses grands romans, l'auteure s'attache aux personnalités féminines et si elle expose à la face de tous le péché de Ruth, c'est pour mieux valoriser la charité, l'attachement sincère, et dénoncer la faute tout en indiquant le chemin du repentir et de la rédemption.



Fille d'un ancien pasteur, Elizabeth Gaskell connaît à fond la morale et sait l'illustrer par ses fictions. "Ruth" est un roman fort et âpre mais non dépourvu de sensibilité. de mon point de vue, le bât blesse uniquement au niveau du rythme, trop poussif à mon goût. Pour ce qui est de la plume, elle est conforme au style classique et pour qui aime le beau langage, source inépuisable de plaisir.





Challenge XIXème siècle 2019
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Mary Barton

Mary Barton est le premier roman d'Elizabeth Gaskell (1810-1865), romancière victorienne de haut niveau peu connue en notre contrée. le livre n'avait jamais été édité et traduit réellement en français jusqu'à cette édition de 2014 ( quand on pense à certains "livres" qu'on traduit, ça laisse songeuse...) A peu près au même moment que Dickens, Élizabeth Gaskell va s'intéresser aux "Misérables" qui survivent dans les grandes cités ouvrières de Grande Bretagne, ici, Manchester avec un petit passage par Liverpool.

Gaskell n'est pas du tout issue du milieu ouvrier, c'est l'épouse d'un pasteur et la fille d'un pasteur. Cependant, habitant Manchester, elle côtoie la terrible pauvreté qu'elle décrit dans le roman, et les violences sociales qui en découlent. Ces thèmes seront repris dans Nord et Sud, son roman le plus connu en France.

Mary Barton est la ravissante, délicate et délicieuse enfant de John Barton, ouvrier tisseur dans une usine de textile de Manchester. Confrontée jeune à la douleur et à la précarité (pas la plus grande pauvreté, elle aussi décrite), elle se laisse aller à rêver d'épouser un jeune homme riche, en la personne d'Harry Carson, fils d'un puissant industriel de la ville. La mère de Carson était elle même une ouvrière, mr. Carson est un self made man, le rêve n'est pas fou, et Harry est plus que sensible au charme de Mary. Parallèlement à ces rêves de jeune fille, la situation sociale se tend à Manchester, et certains ouvriers plongent dans la plus grande misère. le père de Mary, John, s'implique de plus en plus dans le syndicalisme. Il est délégué pour aller à Londres au parlement, discute (vainement) avec les patrons, s'engage dans des grèves mortelles...Parallèlement encore, Mary est aimée depuis l'enfance par le fils du meilleur ami de son père, ouvrier lui aussi, Jem. Mais Mary refuse ce destin. Parallèlement encore, la tante de Mary, Esther, nourrissant elle aussi des rêves de prospérité, a disparu depuis 10 ans...Tous ces fils ne sont pas vraiment parallèles, car ils vont finir par se nouer ...Et laisser lieu à un suspense implacable.

Sans avoir l'air d'y toucher, avec ses mains délicates d'Anglaise tenant une tasse de thé en fine porcelaine, Élizabeth Gaskell nous plonge dans la violence d'un monde inique et cruel. La description des taudis de Manchester fait frémir, la lente chute des Barton est d'une injustice inouïe, l'arrogance et l'indifférence des patrons à l'égard de leurs "ressources humaines" ( expression, il ne faut jamais l'oublier, que les nazis utilisaient pour parler de la population des camps) est quasiment insoutenable. Bien sûr, Élizabeth Gaskell prend des gants (de cuir très doux et très classe) et une bible pour taper delicatement sur la tête de tout le monde ( pasteur oblige) mais les faits sont là. Les puissants sont gras et satisfaits et les ouvriers sont maigres, tuberculeux et typhiques.

C'est donc un roman injustement méconnu, écrit par une dame au génie tout à fait réel, et dont je recommande hautement la lecture, ainsi que tous les autres qu'elle a eu l'amabilité d'écrire pour nous.

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Cousine Phillis

Deuxième livre que je découvre d'Elizabeth Gaskell avant d'attaquer Nord et Sud qui me tente bien.

Ce court roman se passe à la campagne anglaise.

Paul Manning le narrateur , un jeune homme de 18 ans, rend visite à des membres de sa famille qu'il ne connaît pas, la famille Holman. Il tombe rapidement sous le charme de sa jolie cousine Phillis âgée de 17 ans. Egalement très instruite puisqu'elle entreprend d'apprendre l'italien par elle même.

Paul s'attache à Phillis et est témoin des sentiments naissants de Phillis

pour l'ingénieur Holdsworth, homme qu'il a lui même présenté à la famille Holman. Si celui ci semblait éprouver des sentiments pour elle, il a choisi d'en épouser une autre. Phillis en bonne jeune fille victorienne ne laisse rien paraître.

J'ai été surprise que le narrateur soit un homme et que l'histoire d'amour ne se joue pas entre les deux cousins. Paul est bien conscient des différences qui opposent Phillis à lui.

















Décidément j'aime énormément Elizabeth Gaskell, son humour fin et discret, son attention aux détails du quotidien, son empathie pour ses personnages dont elle se moque pourtant gentiment. J'ai fait des repérages dans les bibliothèques électroniques en ligne et trouvé plusieurs nouvelles qui ne sont pas disponibles en librairie et que l'on peut télécharger. Mais rien ne vaut, me semble-t-il, les traductions récentes de Béatrice Vierne et ses toujours précieuses notes de bas de page. J'espère donc que L'Herne va continuer à publier l'intégralité de l'oeuvre d'Elizabeth Gaskell qui mérite vraiment d'être beaucoup plus connue en France.



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Lisette Leigh

Mrs Leigh perd son époux, un homme dur et autoritaire, le jour de Noël 1836. Cette femme, jusqu'alors soumise, est désormais chef de famille, avec pour responsabilité l'avenir de ses deux grands fils. Sa personnalité, longtemps étouffée comme la braise sous les cendres, se révèle dans ce renversement de situation qui redistribue les rapports de force. Aussi, pour Mrs Leigh, la priorité n'est-elle pas de poursuivre sa vie laborieuse d'exploitante agricole mais bien de retrouver son troisième enfant, sa fille Lisette, bannie par feu son époux.



Placée très jeune par son père à Manchester, en qualité de domestique - "pour lui apprendre la vie", la jeune fille a en effet "fauté", on ne sait dans quelles circonstances, et elle a conçu un enfant illégitime. Chassée par ses maîtres, elle est immédiatement rejetée par les siens et dès lors condamnée à une vie déchue. Lisette est même déclarée morte par Mr Leigh et sa famille porte son deuil avec l'idée irrévocable de ne jamais plus entendre parler d'elle, ni surtout de son enfant.



Mrs Leigh, dans le secret de son cœur, a toujours souffert de cette rigueur moraliste. Elle est mère ; une mère qui souffre et qui n'a plus qu'une volonté, obsessionnelle, celle de retrouver son enfant rejeté. Louant la ferme familiale, elle part avec ses fils pour Manchester et fouille chaque rue, chaque ruelle, chaque maison, pour retrouver sa Lisette.



Ce court roman - ou longue nouvelle - porte en lui une dimension dramatique prégnante. On ne peut s'empêcher de ressentir de la compassion et de la pitié pour la plupart des personnages. Il faut bien sûr faire l'effort de remettre l'action dans son contexte pour bien comprendre les enjeux sociaux qui motivent leurs choix et leurs actes. La plume d'Elizabeth Gaskell est précise et très évocatrice. On se prend seulement à regretter que ce roman soit si court alors qu'il offrait matière à une fresque bien plus étoffée.





Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015

Challenge 19ème siècle 2015
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Les confessions de Mr Harrison

Cette comédie romantique se passe dans un petit village anglais, à l'époque victorienne.

Un jeune médecin célibataire vient s'installer au village et cela crée bien des émois parmi la population féminine, car il devient le prétendant idéal pour toutes les femmes célibataires ou veuves, jeunes ou moins jeunes d'ailleurs.

A cause d'une blague faite par un ami, notre jeune docteur va se retrouver dans une position bien inconfortable et cela va semer la zizanie dans tout le village.

J'aime beaucoup ces romans où les gens passent leur temps à se recevoir autour d'un thé, d'une vente de charité ou d'un pique-nique champêtre.

Les hommes y parlent de sujets sérieux, pendant que les femmes parlent de jardinage, de mode ou du temps qu'il fait, alors que les domestiques s'affairent dans l'ombre et en silence.

Bien entendu, toutes les femmes vont être au petit soin pour ce nouveau venu, que ce soit les jeunes filles à marier elles-mêmes ou leurs parents, qui multiplient les invitations afin d'avoir une chance de marier leurs filles, même si celles-ci ne sont pas intéressées par le prétendant !

J'ai souri à de nombreuses reprises, car le style est très caustique, un peu à la manière de Jane Austen.

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Nord et Sud

Après le mariage de sa cousine Edith, Margaret Hale est heureuse de retourner à Helstone, joli village du Sud de l’Angleterre, pour y vivre avec ses parents. Le pasteur Hale, hélas, décide de quitter l’Église anglicane, ce qui le prive de revenus. Il choisit, sans consulter sa femme et sa fille, de s’installer à Milton où personne de le connaît. La mère de Margaret n’étant pas capable d’organiser le déménagement, c’est cette dernière qui, la mort dans l’âme, prépare le départ à Milton.

Une romance sur fond de ville industrielle dans le Nord de l’Angleterre avec un beau personnage féminin.


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Nord et Sud

Quel magnifique récit! Plein d'émotions, sans aucune lenteur malgré le pavé qu'il représente et avec une histoire tellement bien pensé et raconté.

L'héroïne, Margaret Hale, vient tout juste de rentrer de plusieurs années chez sa tante à Londres, et savoure l'idée de retrouver le foyer de Helstone, petit hameau au sud de l'Angleterre dont son père est le pasteur. Ce dernier, tiraillé par les doutes sur la religion, décide de chambouler sa vie et celle de toute sa famille en abandonnant sa charge et en devenant précepteur dans une ville industrielle de Milton.

L'auteure nous dépeint tour à tour ces trois endroits, si disparates les uns des autres, avec, bien sûr une prédominance pour Milton.

Les personnages sont très humains, avec leur force et leur faiblesse, notamment le personnage de Margaret Hale et Mr Thornton, patron, qu'elle exècre au passage malgré la passion dévorante qu'il subit pour elle. Elle, elle est d'un soutien inébranlable, donnant beaucoup et toujours, mais d'un orgueil! Mr Darcy n'est rien à côté. Lui est self-made man avant l'heure, avec le sens du devoir et de la justice, mais d'une inflexibilité dans sa qualité de patron dommageable. le récit nous permet de voir leurs évolutions tout en douceur, malgré des drames successif. Evolue également leur passion, une histoire d'amour pleine de rebondissements vis-à-vis de laquelle on attend un heureux dénouement. La fin remplit d'ailleurs ses promesses.

Je finis ce livre en me disant que décidément ces romancières du XIXe s, quel talent elles ont...



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Nord et Sud

Je ressors de cette lecture avec une conviction : ce livre mériterait d'être infiniment plus connu. J'aime ‘Orgueil et préjugés', et pourtant ‘Nord et sud' m'a paru supérieur à tout point de vue : scénario, développement des personnages, et surtout analyse sociale. J'ai lu ‘Le manifeste du parti communiste' – il faut l'avoir lu une fois dans sa vie – et la réflexion d'Elizabeth Gaskell sur la lutte des classes m'a semblé plus pertinente que celle de Karl Marx.



L'héroïne, Margaret Hale, est la fille du pasteur d'un village rurale du sud de l'Angleterre. Par sa mère, elle est apparentée à l'aristocratie anglaise. Esprit cultivée, intelligente et brillante, elle est une observatrice fine du monde paysan, qu'elle côtoie au jour le jour. Sa vie bascule le jour où son père quitte l'église anglicane, et que leur famille doit partir s'établir dans une ville industrielle du nord de l'Angleterre, au milieu des mines de charbon et des filatures.



Un monde qui l'horrifie au premier abord, mais aussi la déconcerte car les codes sociaux y sont totalement différents. Elle s'y fait pourtant vite des relations. D'abord un riche industriel, John Thornton. Puis une jeune ouvrière atteinte de tuberculose, dont le père est l'un des principaux leaders syndicaux de la ville. L'héroïne se trouve donc au croisement des quatre principales classes sociales d'alors : paysannerie, monde ouvrier, aristocratie et bourgeoisie industrielle. Elle s'y livre à des observations fines et des discutions… Notamment sur la lutte des classes.



Et dans son analyse des rapports entre classes, globalement fine et lucide, se niche un constat particulièrement pertinent : la dictature du prolétariat, tel que proposée par son ami ouvrier, ne pourra jamais fonctionner dans le monde agricole… L'avenir lui donnera raison. On le sait, l'agriculture sera toujours le talon d'Achille du communisme. Les famines causeront des millions de morts en URSS et en Chine ; et même dans les périodes les plus fastes, la situation restera toujours précaire.



Le duo des héros, Thornton et Margaret, a souvent été rapproché de Darcy et Elizabeth Bennet, mais les premiers m'ont paru bien plus riches. Thornton est un homme intelligent et dur, qui ne tire pas son orgueil de sa naissance mais de s'être hissé à la force du poignet de la misère à la richesse. Son rapport avec ses ouvriers, très conflictuel mais nuancé de respect mutuel, est l'un des thèmes centraux. Son évolution psychologique est également traitée avec beaucoup plus de soin, et passe pour lui par des étapes bien plus éprouvantes.



Quand à Margaret, c'est peut-être l'une des plus grandes héroïnes de la littérature. Dotée de la finesse et de l'intelligence d'Elizabeth, elle fait face à des situations bien plus difficiles, et fait preuve d'un esprit de décision et d'une résistance émotionnelle particulièrement impressionnantes. Femme de tête aussi bien que femme d'action, gérant la vie quotidienne quand ses parents perdent pied, elle sait aussi se remettre en question et revoir ses préjugés.



‘Nord et sud' est peut-être l'oeuvre la plus intéressante qu'il m'ait été donné de lire sur le bouleversement total que représenta la révolution industrielle. Elle fait s'entrechoquer toutes les classes sociales, analyse leurs rapports et leurs préjugés mutuels. Elle met en avant une figure féminine forte et résolue, capable de prendre son destin en main comme de tenir tête à une foule en furie. L'un de ces livres qu'on referme en se disant : « il serait bon que plus de personnes l'ait lu ».
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Mary Barton

Oserais-je avouer qu’avant d’ouvrir ce livre, attirée par la couverture, j’ignorais tout de l’œuvre d’Elizabeth Gaskell ?



J’ai eu le plaisir avec cette œuvre de découvrir une plume élégante, précise dans les descriptions de la vie des ouvriers, les rapports avec le patronat et les luttes syndicales.



L’auteure nous plonge à Manchester en 1939 où la révolution industrielle avec le développement des métiers à tisser a plongé les ouvriers dans une misère intolérable. Plus de quoi se nourrir ou se chauffer, une épidémie de typhus se propage.



Au milieu de ce chaos, je découvre Mary Barton, jeune couturière coquette et naïve.

Ses rêves de vie meilleure lui font un temps choisir le fils de son patron plutôt que son ami d’enfance qui l’aime depuis toujours.



Si l’histoire d’amour est essentielle dans ce roman ce n’est pas ce que j’en retiendrai.

J’ai été frappée par la fluidité de l’écriture, jamais lassante au fil des très longues descriptions de la vie quotidienne.

L’étude psychologique de chaque personnage est précise.



Je me suis attachée à Mary mais aussi à Margaret la petite aveugle.

Chaque personnage est minutieusement décrit et apporte un élément essentiel à l’histoire.



Voilà donc un roman passionnant de bout en bout, dans lequel on se blottit avec bonheur au point de ne jamais vouloir que ça s'arrête

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