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Critiques de Emily Brontë (976)
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Les Hauts de Hurle-Vent

Ouf, enfin terminé.

Que de longueurs...



Pour rien au monde je n'aurais voulu vivre dans le cercle intime de la famille Brontë. Malgré le talent pour l’écriture équitablement partagé entre les trois sœurs et leur imagination féconde, je ne peux m'empêcher de penser que l'ambiance dans leur salon, pendant les longues soirées d'hiver, devait être bien morose et bien ennuyeuse pour avoir fait naître dans leur esprit tant de noire inspiration et ce goût pour la littérature dramatique - oserai-je dire gothique ?



Je m'explique assez mal la séduction de ces célébrissimes "Hauts de Hurle-Vent" ; un roman qui n'offre ni confort ni réconfort. Tous ses personnages semblent maladifs, frêles et fantasques jusqu'à la folie. Oui, je dis bien folie plutôt que passion car ladite passion légendaire censée peupler les pages de l'oeuvre la plus connue d'Emily Brontë ne m'a tout simplement pas conquise ; elle m'a seulement semblé témoigner d'un dérèglement collectif du comportement, un défaut de mesure dans les relations humaines et l'indice d'une détestable propension à se laisser guider par l'orgueil et l'égoïsme. De plus, je l'ai trouvée ennuyeuse et peu crédible. Le fait qu'il y ait en réalité deux histoires en une, étroitement soudées par le désir de vengeance d'un triste individu, violent et antipathique, qui se caractérise par une fâcheuse tendance à séquestrer ceux qui franchissent le pas de sa porte et à déterrer les morts, a fait considérablement baisser l'intensité du récit et le peu d'intérêt que je lui portais.



Aucun confort ne vient pallier l'exaspération croissante ressentie au côtoiement des protagonistes : la météo du Yorkshire est unilatéralement froide et lugubre ; les intérieurs des Hauts de Hurle-Vent (il s'agit du nom du domaine où se déroule le récit) sont sales et repoussants ; l’ambiance vraiment morbide ; tout le monde est plus ou moins fou ou poussé à le devenir. Les décès se succèdent, quels que soient leur cause et l'âge des intéressés, dans une danse macabre dont la litanie lasse très vite.



Bien sûr, je reconnais une qualité de style qui mérite qu'on s'y arrête mais ma lecture a tout de même souffert de la traduction surannée de Frédéric Delebecque qui date de 1847. Au final, je ressors de ce voyage dans les landes, au pays des spectres et des amours retorses, avec la satisfaction d'avoir pris connaissance d'un classique de la période mais avec également un certain soulagement. Vite, du rire, de la vie, de la lumière, de la simplicité, vite, un Jane Austen !





Challenge 19ème siècle 2015

Club de lecture BABELIO février 2015

Challenge de lecture 2015 - Un livre qui est tout en bas de votre PAL
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Les Hauts de Hurle-Vent

Le narrateur, Mr Lockwood, rend visite à son propriétaire, Mr Heathcliff, qui le reçoit de façon à peine courtoise. Lors d’une promenade, Lockwood est surpris par la neige et doit demander de l’hospitalité à son hôte. Cette fois-ci, ce dernier, ainsi que les autres habitants de la maison sont, ou muets, ou désagréables. Lockwood commet quelques gaffes, ce qui n’arrange rien. Il est obligé de rester dormir (et encore, Heathcliff n’a accepté que quand le malheureux narrateur a été à moitié mort).

Cette nuit-là, il fait un rêve étrange, mais moins étrange que la réaction d’Heathcliff quand il lui en fait le récit.

C’est Elfe, la femme de charge de la maison où loge Lockwood qui lui racontera l’histoire torturée de Catherine Earnshaw et d’Heathcliff.

Un roman cruel à l’atmosphère sombre et tourmenté qui se termine néanmoins sur une note d’espoir.

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Les Hauts de Hurle-Vent

A ma troisième lecture (à 15, 20, puis... approchant les 40 ans), voilà ma petite madeleine trempée dans le thé métamorphosée en ... un bon fondant au chocolat noyée sous une épaisse couche de crème anglaise ! ;)

Alors oui, bien sûr, partageant entièrement l'avis (aussi littéraire qu'argumenté) de Nastasia-B, je décèle une saveur trop présente de "Mortalité-parentale-précoce" sur fond de tragédie familiale mélangée à un fort traumatisme d'enfance, un arrière-goût de "Constitution-physique-solide-qui-soudain-se-détériore-naturellement-jusqu'à-ce-que-mort-s'ensuive-sous-le-coup-d'émotions-trop-fortes" un tantinet surdosé, un léger côté écoeurant de "Romantisme-de-midinette" avec des fruits de la passion amoureuse poussée au paroxysme de l'acidité, ... mais le tout se marie parfaitement avec la minutieuse maîtrise de l'écriture croquante de Melle Emilie, la gourmandise de la psychologie de ses personnages, travaillée dans le moindre détail, et le dressage d'une ambiance oppressante et obsédante qui nous fait saliver d'avance.

Bref, voilà un roman signature tout sauf plat, certes un peu indigeste quand les années passant nous devenons un peu tatillonne de la ligne, mais c'est tellement bon, cela se lit/re- sans faim/fin !

J'en reprendrai sans doute une petite part d'ici 10 ans...
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Les Hauts de Hurle-Vent

Mr Lockwood a envie de s'isoler de la société à laquelle il appartient. C'est pourquoi il vient de louer Thrushcross Grange, une imposante propriété située dans un coin désolé du nord de l'Angleterre. Il compte y passer quelques mois et, afin d'être immédiatement en bons termes avec son propriétaire, un certain Mr Heathcliff, il décide d'aller le saluer chez lui, à Hurle-Vent.



Mais Lockwood ne reçoit pas l'accueil escompté; en fait, il a plutôt l'impression que sa présence dérange les taciturnes habitants de l'étrange demeure.



Pas découragé pour autant, Lockwood décide de rendre une seconde visite à Heathcliff. Malheureusement pour notre brave héros, une tempête de neige l'empêche de quitter Hurle-Vent, où il doit passer une nuit qu'il n'oubliera sans doute jamais.



Lockwood fait un rêve dans lequel un fantôme, celui de la propriétaire de la chambre où on l'a logé, une certaine Catherine Earnshaw tente de pénétrer dans la pièce en brisant la fenêtre. Cette aventure semble bouleverser Heathcliff quand Lockwood la lui relate...



De retour dans sa demeure de location, Lockwood désire en apprendre plus sur son étrange propriétaire et sur la mystérieuse Catherine. Et, justement, Ellen Dean, sa gouvernante, connaît tout ce beau monde depuis sa plus tendre enfance, puisqu'elle a été élevée à Hurle-Vent avec Heathcliff, Catherine et Hindley, le frère de cette dernière. Priée de raconter tout ce qu'elle sait de cette étrange famille, Mrs Dean se lance dans un récit où la passion le dispute au surnaturel.





Magnifique!



Les émotions humaines les plus intenses sont exploitées par Emily Brontë dans ce chef d'oeuvre de la littérature anglaise: amour, haine, vengeance, rancune. Les fantômes du passé ne manquent pas non plus et sont finalement aussi consistants que les personnages "réels" de l'histoire: ils apportent une dimension exceptionnelle au récit, une sorte de nostalgie des jours anciens et une certaine envie de retrouver ceux qui sont partis. C'est d'ailleurs ce que ressent le malheureux Heathcliff.



Malheureux, Heathcliff ? Oui, dans une certaine mesure. Même si, bien souvent, il agit de façon absolument révoltante, on ne peut s'empêcher de lui trouver des excuses. Enfant trouvé par le vieux Mr Earnshaw et ramené à Hurle-Vent, il est très mal accueilli par Hindley (le fils d'Earnshaw) et ces deux-là se détesteront toute leur vie. Par contre, il s'entend vite très bien avec Catherine Earnshaw qui, à son contact, devient une véritable sauvageonne. Et, alors qu'ils grandissent, cette belle amitié se transforme en passion dévorante...



Ces deux-là se sont aimés très fort, trop fort même et le feu de leur passion mutuelle les a détruits. Il a consumé les forces physiques de Catherine, l'a réduite à l'ombre d'elle-même et a fini par la tuer. Et Heathcliff, quant à lui, en est devenu fou. Furieux d'être séparé de Catherine par le mariage de celle-ci avec le jeune Linton, d'abord, et par la mort ensuite, Heathcliff donne l'impression d'avoir perdu la tête le soir même du décès de Catherine. Heathcliff, s'il a survécu physiquement à sa bien-aimée, est néanmoins mort en même temps qu'elle et le monde des vivants l'importe peu: c'est sans doute l'une des raisons qui explique son comportement; comme si ses mauvaises actions ne pouvaient plus lui valoir aucun châtiment à venir, du moins aucun aussi fort que la mort de Catherine.



Au-delà de cette histoire d'amour aussi belle que terrible, Wuthering Heights est aussi marqué par bon nombre de personnages sympathiques. Le vieux Mr Earnshaw m'a semblé être un homme bon et honnête. Hindley, malgré ses travers, est bien à plaindre et se révèle assez amusant dans certains passages du roman. Et la brave Mrs Dean, Nell de son petit nom, se révèle une conteuse hors pair! Tous animent le récit, tous sont attachants à leur façon et apportent une magnifique profondeur au roman.
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Les Hauts de Hurle-Vent

Mr Lockwood arrive comme locataire d'une grande propriété appelée La Grange. Son propriétaire, Mr Heathcliff, demeure à quelques kilomètres, dans une maison nommée Hurle-Vent. Mr Lockwood est fort mal reçu par le propriétaire, un être aux manières brusques et étranges. Une tempête contraint Lockwood à passer la nuit sur place, à Hurle-Vent, dans une chambre avec des tableaux qui le perturbent ; il fait un cauchemar dans lequel une femme étrange apparaît. Lorsqu'il raconte son rêve à Heathcliff, celui-ci réagit violemment. Lockwood se décide donc à rentrer à La Grange, où Hélène (Nelly) Dean, la gouvernante, lui raconte longuement toute l'histoire des familles Earnshaw et Linton, remontant à vingt-cinq ans, lorsque Heathcliff, un petit bohémien orphelin de six ans, est recueilli par le père Earnshaw. Hindley, le fils de Mr Earnshaw, prend très mal l'arrivée du nouveau-venu, tandis que Catherine, sa fille, se prend peu à peu d'affection pour lui. « Mais d'où venait-il, ce petit être noir, recueilli par un brave homme pour sa ruine ? » ● C'est un magnifique roman à la fois d'amour et de vengeance. ● Aujourd'hui on appellerait Heathcliff un « transclasse ». Transplanté dans ces familles aisées, il ne se sent pas à sa place et surtout il frémit du mépris donc il se croit l'objet, notamment de la part de Hindley, mais aussi, à un moment crucial, de Catherine : « Ce n'est pas plus mon affaire d'épouser Edgar Linton que d'être au ciel ; et si l'individu pervers qui est ici n'avait pas ainsi dégradé Heathcliff, je n'y aurais jamais songé. Ce serait me dégrader moi-même, maintenant, que d'épouser Heathcliff. Aussi ne saura-t-il jamais comme je l'aime ; et cela, non parce qu'il est beau, Nelly, mais parce qu'il est plus moi-même que je ne le suis. de quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles et celle de Linton est aussi différente des nôtres qu'un rayon de lune d'un éclair ou que la gelée du feu. » ● La « dégradation » de certains personnages (de tous ?) occupe une place centrale dans le roman. ● Au début on peut se sentir perdu car d'une part il y a beaucoup de personnages et on peine à établir leurs relations, et d'autre part le dispositif narratif du roman, particulièrement ingénieux et opportun, fait qu'on perd parfois de vue qui parle. ● On peut s'aider de l'arbre généalogique de l'article de Wikipédia pour le premier problème, et pour le second, un peu de concentration le résout rapidement, sachant que dans la quasi-totalité du livre c'est Mrs Hélène Dean qui raconte (le fait qu'elle ait un prénom, Hélène, et un surnom, Nelly, ne simplifie pas non plus les choses au début !). Mais parfois on a affaire à un double enchâssement de récits. ● L'influence du roman gothique ( « dégradation » du roman romantique) est évidente mais Emily Brontë y met sa patte tout à fait originale, notamment à la fin. La noirceur est presque partout, et la violence n'est pas seulement verbale, elle peut aussi être physique. ● Les personnages sont magnifiquement développés et analysés. La gouvernante, qui est au centre de l'histoire, est la voix de la raison, tandis que les autres personnages se distribuent en faibles et forts, mais ils sont souvent passionnés, Heathcliff étant pris de passion à la fois pour son amour pour Catherine et pour sa vengeance implacable contre le mépris dont il a été l'objet. ● Les excès de certains personnages les rapprochent de la folie et certains passages ont une force hallucinatoire, proche de Dostoïevski. ● le personnage de Joseph est également très intéressant car il introduit dans le roman une langue paysanne (fort bien restituée dans ma traduction par Frédéric Delebecque de 1925) et un bigot que ses multiples références à la Bible n'empêchent nullement de faire le mal. ● Bref, un roman qui ne peut laisser insensible et qu'on ne peut que garder en mémoire.

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Les Hauts de Hurle-Vent

Je remercie dedanso pour cette pioche (Décembre 2017), le livre ne sera pas resté très longtemps dans ma PAL, achat de la mi-Novembre. Je l'avais pris car c'est un classique de la littérature anglaise qu'il faut avoir lu et que j'avais bien apprécié une lecture précédente du même genre. J'avais bien aimé le style de Charlotte Brontë mais ça n'a pas été le cas pour sa sœur. J'ai voulu tenter mais ce type de roman n'étant pas à la base ma lecture favorite, il y a souvent de fortes chances pour que la déception soit au rendez-vous. Ça ne m'empêche pas de vouloir m'essayer à d'autres littératures.



J'ai été complètement déconcertée par le début de ce roman, je ne me souviens jamais du résumé mais là, en le relisant, j'ai eu l'impression d'avoir le début de l'histoire que j'étais en train de lire. Complètement déstabilisant. Et ça ne m'a pas du tout aidé à apprécier le style et à m'intéresser aux personnages. Du coup, j'ai lu sans quasi rien retenir jusqu'à abandon complet au bout de 80p. Il ne s'y passe rien : peu de dialogues, pas d'action, beaucoup de descriptions et trop de rancœur dans cette famille. Pas du tout ma tasse de thé. J'aime bien les romans qui rentrent tout de suite dans le vif du sujet mais ce n'est pas possible pour tous les types de littérature. C'est donc un loupé supplémentaire avec ce roman. Tant pis pour moi mais cela fait toujours un de moins à lire. Avant, cela me gênait d'abandonner des bouquins mais plus maintenant, la lecture doit être un plaisir et non une restriction...



Comme vous l'aurez compris, la déception a été au rendez-vous avec ce roman mais je m'en doutais un peu aussi puisque ce n'est pas ma littérature favorite. Tous les goûts et les couleurs sont dans la nature donc je vous conseille néanmoins de le lire pour le découvrir par vous-même, ne serait-ce qu'à cause de son statut de classique. Pour ma part, je vais me changer les idées avec des ré-interprétations de contes loin de celles de Disney.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Les Hauts de Hurle-Vent

Les Hauts de Hurlevent - Emily Brontë



C’est dur, sombre, violent parfois effroyable...



Mais qu’est ce que c’est beau !



L’amour, la haine, la vengeance, la violence, la colère remplissent les pages de ce superbe roman.



La nature, les hommes et les femmes se mêlent pour créer l’ambiance inquiétante, funeste et tragique.



L’histoire d’amour aurait pu être très belle. Mais voilà, nous sommes au XIX ème siècle en Angleterre il y a les préjugés et il y a la bienséance...



L’écriture est magnifique, je me suis laissée emporter, transporter et je crois que je n’oublierai pas de sitôt ce magnifique livre
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Les Hauts de Hurle-Vent

Livre lu dans le cadre du "pioche dans ma PaL", j'avais en tête de lire un jour ce classique mais comme tous les classiques je redoute toujours un peu le style.



Erreur, ce livre est fort bien écrit, la qualité de la narration et de l'histoire est très agréable. Cependant j'y ai trouvé certaines longueurs qui auraient pu être évitées.

Les personnages sont insupportables à souhait et très bien décrit aussi bien physiquement que moralement.



Mais j'aime cette ambiance de l'Angleterre rurale du XVIIIeme siècle, avec ces grandes bâtisses, ces domestiques et finalement que peu de divertissements dans la vies de ses jeunes gens. Mon édition avait une petite généalogie qui n'a été utile car je me perdais un peu parfois.



Bref un très bon roman que je recommande vivement.
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Les Hauts de Hurle-Vent

Avant d'aborder ce livre, demandez-vous si vous êtes en grande forme psychique. Pour ceux ou celles qui habitent le Québec, il est certainement à proscrire en ces longs mois d'hiver où la moitié de la population déprime dû au manque de lumière. Revenez-y donc au printemps, frais et dispo. Parce que dans ce roman, on y décortique la folie sous toutes ses formes. Et il ne serait pas exagéré de dire qu'en réalité, il offre en soi un synopsis assez précis et juste du DSM-5R. Est-ce pour autant un roman médiocre? Pas du tout, bien au contraire… Seulement, le style est lourd et les personnages aussi malsains les uns que les autres.



Il m'est difficile de faire une brève critique sans en comparer le Rochester de Jane Eyre (Charlotte Brontë) avec le Heathcliff de celui-ci, tous deux, étonnants de ressemblances. Si Rochester est mystérieux, solitaire, antisocial, autoritaire, sec, froid et méprisant, Heathcliff présente les mêmes traits, auxquels j'ajouterais la violence, l'irrespect, la cruauté, la tyrannie et la hargne. Vous tenez le coup? Personnellement, je n'étais pas certaine d'avoir envie de poursuivre cette lecture, d'autant plus que les autres personnages ne m'offraient pas un portrait beaucoup plus reluisant. Dans l'ensemble, les psychés sont morbides et dysfonctionnelles. Certaines y voient des fantômes, des spectres, des diables et Satan. Les dialogues sont teintés de pleurs, caprices, hystérie et menaces. Aucun état d'âme ne nous est épargné. Les rapports sont tordus et malsains. de plus, on se perd complètement dans les noms. Heureusement, un tableau généalogique en début de livre vient secourir nos amnésies momentanées.



Paradoxalement, je suis heureuse d'avoir mené à terme cette lecture. C'est l'oeuvre d'une femme qui a défié les pensées de son époque pour s'ouvrir sur un monde alors mal compris : la folie. Rappelons qu'Emily Brontë est née en 1818. Il ne fait donc nul doute dans mon esprit que son roman a fait l'objet d'indignation et de soulèvement populaire. Je crois que pour s'y connaître aussi bien sur les déviations de la psyché, il faille les avoir côtoyées de près dans son environnement immédiat. Je n'ai pas analysé son histoire familiale, ni les liens qui unissaient ses membres, encore moins n'ai-je cherché à savoir si ce livre s'offrait, au même titre que Jane Eyre, comme une autographie de l'auteure. Mais les traces de son propre héritage transpirent à chaque page. Elles sont bourrasques de vent, fidèles au titre de ce grand roman…


Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Les Hauts de Hurle-Vent

Les Hauts de Hurlevent, sinistre bâtisse isolée au nord de l'Angleterre, battue par les vents, a tout pour inspirer la tragédie. Et on est servi.

Alors que la famille Earnshow y élève difficilement ses deux enfants, le père ramène un jour un garçon abandonné, Heathcliff. Autant dire le Diable.

L'enfant se lie à la petite fille, Catherine, et tous deux deviennent complices, alors que son frère, Hinley développe à son égard une jalousie qui va se transformer en haine à la mort du père.

Mais alors que Catherine devient une jeune fille bien éduquée au contact de deux amis, Edgar et Isabelle, Heathcliff s'enferme dans la crasse et la sauvagerie et se sent méprisé par la seule personne qu'il aime. Il s'enfuit et jure de se venger.



De retour quelques années plus tard après avoir fait fortune, il s'installe aux Hauts de Hurlevent, décidé à s'emparer du domaine. Hindley a sombré dans l'alcool suite au décès de sa femme et son fils Hareton est un sauvageon. Catherine vit à la Grange avec son mari Edgar mais le choc du retour de Heathcliff que Edgar va bientôt lui interdire de voir va l'entrainer dans la folie. Heathcliff se venge en épousant Isabelle pour l'avilir. Catherine meurt en mettant au monde une petite fille également prénommée Catherine.



Heathcliff poursuit sa vengeance sur la deuxième génération, dont son fils Linton pour lequel il n'a que du mépris, mais finit par abdiquer et obsédé par le fantôme de Catherine, la rejoindre dans la tombe. Après la mort de son cousin Linton qu'elle avait épousé, la deuxième Catherine, contrairement à sa mère, saura éduquer Hareton et trouver l'amour…



Histoire très sombre racontée à M Lookwood, locataire de la Grange, par la servante, Nelly Dean, personnage le plus humain du roman, qui assiste aux destinées tragiques de tous ces jeunes gens morts prématurément, dévorés par l'alcool, la folie, le désespoir amoureux, vaincus par la solitude et le huis clos. De là la grande actualité de ce récit qui plonge ses racines dans le drame parfois douloureux de la jeunesse et de l'amour contrarié. Un chef d'œuvre intemporel que j'ai eu plaisir à redécouvrir.
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Les Hauts de Hurle-Vent

Voici une histoire de vengeance enrobée dans une histoire d'amour.

Des années que je voulais lire ce livre, tout simplement car j'ai adoré "Jane Eyre" et que même si ce n'est pas la même auteure, on les assimile fréquemment à cause de leur sororité.

En bref, j'ai aimé l'écriture malgré qu'elle se cherche encore et elle aurait pu (du) s'améliorer s'il y avait eu d'autres romans. J'ai aimé l'histoire bien qu'elle soit très dark et par moment un peu invraisemblable. J'ai aimé le coté gothique, la lande anglaise et l'époque.

Par contre, je n'ai pas aimé les personnages qui restent très manichéens et désolée, mais j'ai détesté Catherine qui est une vraie peste capricieuse et qui ne s'arrange pas en grandissant, loin de là, puisqu'elle devient orgueilleuse et manipulatrice en plus du reste.

Mais enfin Heathcliff, comment peut on en tomber amoureux ? Ouvrez donc les yeux !

Une bonne lecture mais qui ne me touche pas autant que "Jane Eyre".



Pioche de mai 2020 choisie par Fauvine
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Les Hauts de Hurle-Vent

Heureusement, j’étais dans le sud de l’Espagne au moment de cette lecture. Réchauffée par le soleil, enveloppée de lumière, pleine d’optimisme, j’ai pu supporter cette folie, ce désir de destruction, cette peur et cette tristesse perpétuelles.



Car oui, ce fameux classique d’une des sœurs Brontë a risqué plus d’une fois de me plomber le moral !

Dans le Yorkshire, il y a de drôles de gens, quand même, aux alentours du 19e siècle commençant. Il faut dire que les landes désolées constamment battues par les vents, les rares habitations, et dans celles-ci les couloirs labyrinthiques et les pièces obscures, ne donnent guère envie de rire. La maladie rôde perpétuellement, et les gens tombent comme des mouches, le plus souvent de tuberculose ou de folie.



Cette histoire est finalement une histoire de mauvais traitements. Un jeune garçon mal considéré, traité avec mépris, ne pourra engendrer que vengeance et méchanceté, même si l’amour opprime son cœur. Heathcliff, c’est de lui qu’on parle, ce « bohémien » recueilli par le maitre des lieux de Hurle-Vent, suscite jalousie et dégoût, sauf pour Catherine, la fille de du propriétaire.



Et c’est parti pour toute la vie, qui est brève en ce temps-là. Amour, mort, châtiments…Tout est dit. Mais par qui ? Qui est le narrateur de cette histoire de souffrance et de passion ?

Un témoin, pas important pour un sou, arrive dans cet antre où un Heathcliff hanté étend ses rets sur les malheureuses personnes vivant sous sa coupe. Ce témoin s’empresse de partir de cette demeure obscure, et demande plus d’éclaircissements à une servante, qui prendra donc le relais dans la narration.



Je n’ai pas fort aimé cette histoire, alors qu’à 15 ans, j’en étais folle. Il faut dire qu’à cet âge, j’étais exaltée par les récits de passion, où les personnages proches de la destruction ne survivaient qu’à force d’aimer. Maintenant, je n’y ai vu que tourmente exagérée et folie constante. Je préfère « Jane Eyre », l’œuvre d’une sœur de cette Emily, où le vent souffle sans hurler.

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Les Hauts de Hurle-Vent

Lire un roman des soeurs Brontë, c'est comme regarder un film des frères Coen: on est sûrs de se faire transporter dans un univers unique, riche, rempli de folie et d'actes inconcevables.



On sait qu'on ne sortira pas indemne de cette expérience.



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Les Hauts de Hurle-Vent

"Les Hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë est tout simplement parfait...

J'ai adoré cette histoire qui (et je me demande encore pourquoi) a été mal reçu à sa sortie.

Le style tout à fait différent de ses soeurs m'a rendu vraiment satisfaite.

Dès les premiers chapitres j'ai été subjuguée par ce merveilleux roman.

Les personnages d'Heathcliff et de Catherine Earnshaw (future Catherine Linton) m'ont ensorcelée.

Je pensais, tout au long de l'histoire, que j'étais à la place de Nelly Dean, la narratrice, et je n'arrive toujours pas à sortir du récit...

Très beau livre à lire absolument !
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Les Hauts de Hurle-Vent

J'ai apprécié ce livre sombre et illuminé par les éclairs des orages déchaînés par les sentiments et les passions.

L'histoire est magnifiquement servie dans des décors âpres et rustiques.

Même si quelques passages m'ont semblé assez peu vraisemblables (limite de l'expérience d' Emily Brontë) l'ensemble du récit tient la promesse faite par le titre abrupt et rude de l'ouvrage.
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Les Hauts de Hurle-Vent

Quelle agréable surprise que cette lecture. Alors que je m'attendais à un style ennuyeux, rébarbatif, laborieux il n'en fut rien. En effet le récit est extrêmement vivant, puisqu'il est la majorité du temps raconté par la domestique Hélène Dean ou par d'autres personnages. On a ainsi vraiment l'impression d'être au coeur de l'action, au coeur des drames traversés par cette étrange mais ô combien fascinante famille. La lecture est donc très plaisante, facile. J'ai aimé le fait qu'on nous raconte cette histoire bien après les évènements, on a vraiment l'impression de remonter le fil du temps. Et puis il y a cette ambiance si particulière, on oublie totalement le décor, le contexte pour se concentrer sur les relations entre les personnages. Dans mon esprit, il n'y avait qu'Hurlevent et la lande. On fait totalement abstraction de tout ce qui n'est pas directement lié à l'histoire des personnages, à leur psychologie. Il n'y a pas de description superflue, de fioritures stylistiques inutiles et parfois ça fait du bien. Attention, je ne dis pas que c'est mal écrit, bien au contraire puisque le style est véritablement au service du récit. Le fait que ce soit raconté par Nelly contribue grandement à cela.

L'atmosphère est vraiment étrange, fantastique, sombre voire malsaine par moments. Cette lande, cette nature sauvage est-elle seulement battue par les vents ? Des fantômes ne trouvant pas le repos ne seraient-ils pas en train d'y errer ?

J'avoue que l'histoire s'étalant sur un grand laps de temps, la généalogie de la famille s'est quelque peu brouillée vers la fin. Qu'importe, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Le personnage d'Heathcliff est remarquable tant il est détestable, tant son âme est noire. Mais les autres ne sont pas en reste : Joseph qui ne cesse de lire la Bible tout en étant le plus mauvais chrétien qui soit ; le jeune Linton insupportable... Catherine la capricieuse qui rend les hommes fous, elle qui est à l'origine de tous les drames. Ils sont dévorés par leurs passions, destructeurs pour eux mêmes et pour les autres. Malgré cela, on ne peut s'empêcher de compatir aux tourments de cette famille. C'est le cas pour Heathcliff, personnage ambigu, rustre, violent, fou amoureux. On le déteste mais on ne peut oublier qu'il a été cet enfant rejeté des premières pages. On suit les personnages jusqu'à l'âge adulte et jusqu'à la mort, on ne peut que constater les dégâts d'une mauvaise éducation, d'une enfance difficile.

La fin est très jolie, elle conclut en beauté le roman, lueur d'espoir au bout du tunnel.

Bon je vais m'arrêter là, j'ai beaucoup aimé, on ne s'ennuie pas : lisez le !
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Les Hauts de Hurle-Vent

Comme peut être tenace et destructeur un coeur brisé, un coeur brimé, le coeur du bohémien adopté Heathcliff pour sa soeur Catherine un peu forcée d'épouser le beau Edgar Linton.



Personnages bien torchés comme l'hirsute et violent Hindley ou Joseph, prêcheur alcoolique au langage châtié, ou la femme de charge si sensée Nelly Dean par qui toute l'histoire nous est contée.



Déchirant destin d'un Hareton, déséduqué et abruti par Heathcliff, apprenant à lire mais raillé par celle à qui il voudrait plaire, puis jetant au feu ses livres.

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Les Hauts de Hurle-Vent

Une relecture allant vers le positif. J'avais découvert ce livre dans mon adolescence et n'en gardait pas un bon souvenir. Aujourd'hui, je peux voir ce récit à la hausse. Mais je comprends qu'Emily Brontë ait eu tant de mal à publier son unique roman.

Les Hauts de Hurlevent a sûrement un nombre incalculable d'avis, certains beaucoup plus érudits que ce que je pourrais trouver à dire. Par conséquence je vais faire simple : ce livre n'a pas vocation a vanter les mérites de l'âme humaine. Jamais encore, je n'ai eu un roman entre les mains dans lequel tant de personnage m'exaspère : de l'égoïsme nerveux de Catherine au caractère frustre de Hareton et c'est sans compter le personnage d'Heathcliff dont la passion vengeresse est le vecteur du livre. Bref, pas un ne me semble sympathique, même Nelly Dean qui cède trop facilement aux caprices. Mais je suppose que c'est là l'objectif de ce livre : dépeindre les vicissitudes de l'âme humaine. Et à ce titre je reconnais que c'est un classique qui vaut la peine d'être lu.

Merci à Flaubauski de me l'avoir choisi dans le cadre de Pioche dans ma PAL Mars 2018.

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Les Hauts de Hurle-Vent



Il y a une redécouverte actuelle des Hauts de Hurlevent parce que le roman est cité en référence par les personnages de Twilight. Or, pour la plupart de ces lecteurs habitués à une littérature agréable et facile, dans l'air du temps, aborder cette œuvre, c'est un peu comme s'attaquer à l'Astrée après avoir lu les " Angélique". Bon, j'exagère un peu... mais si tout a été dit et redit sur la formidable puissance des Hauts de Hurlevent, sur le génie tragique de son auteure dans le contexte de l'époque, il reste que cette force a traversé le temps associée à l'image d'une lande balayée par le vent. Je me suis moi-même "fait avoir" en y cherchant une phrase décrivant cette dite ambiance. Eh bien, en le relisant, je n'ai trouvé que très peu de descriptions de paysages : autant dire l'impact de l'atmosphère du roman pour les avoir fixées en vision éternelle. C'est également pour cette raison que la passion de Cathy et d'Heathcliff représente LA référence absolue d'un amour résistant à tous les obstacles, même à la mort. Voilà qui lui attribue bien le mérite d'être considéré comme un des premiers romans "gothiques" !
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Les Hauts de Hurle-Vent

"Les Hauts de Hurle-Vent"... Quel livre ! Totalement addictif, pour ma part.



Emily Brontë nous peint ici un amour impossible, une histoire cruelle que j'ai véritablement accrochée.



Cette histoire est une perle même si son caractère est sombre et parfois dérangeant.



C'est donc une lecture que je classe "positive" et qui me donne envie de continuer avec la série des Classiques...





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