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Citations de Emily St. John Mandel (363)


C’est difficile de jouer longtemps avec la même personne. C’est comme un mariage. Quelquefois, ça dure toute la vie, quelquefois, on se lasse l’un de l’autre, quelquefois, le partenaire en a marre de jouer la partie rythmique.
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C’étaient des hommes qui avaient connu la guerre de tranchées et s’étaient retrouvés, endurcis et à demi brisés, dans le glamour et le tumulte du monde de l’entre-deux-guerres ; des hommes qui n’étaient plus à leur place, plus de leur temps, des hommes dont l’âme cabossée ne tenait plus qu’à un fil. Les détectives étaient honorables, mais ils en avaient trop vu pour être bons. Les plus durs d’entre eux en avaient trop vu pour avoir peur.
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Si j’avais la tuberculose, je ne pourrais pas en guérir par la seule force de ma volonté. Les Tuberculeux anonymes, ça n’existe pas. Il y a une différence entre une maladie et un vice.
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C’était agréable de bavarder avec quelqu’un au lieu d’être seul dans sa chambre.
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Il n'était qu'un personnage extérieur dans le cadre d'un événement d'une portée universelle. Son seul rôle dans l'histoire : observer et se rappeler l'enchainement des faits. Nous ne sommes pas tous destinés à jouer un rôle dans les plus grands drames; il faut bien que quelqu'un s'en souvienne.
Ou alors tout simplement, peut être la mémoire est-elle trop peu fiable pour que l'histoire soit confiée au seul héros. Il faut que quelqu'un d'autre ait observé l'événement pour lui conférer une certaine crédibilité; si personne ne se souvient de votre histoire, comment allez-vous prouver qu'elle est bel et bien arrivée ?
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L'enfer, c'est l'absence de ceux qu'on voudrait tant avoir auprès de soi.
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Si elle n'avait jamais cru au coup de foudre, elle croyait en revanche à la reconnaissance au premier regard, elle croyait au fait de comprendre, en rencontrant une personne pour la première fois, que celle-ci allait jouer un rôle important dans votre vie.
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Pour ma part, je suis convaincue que si nous nous tournons vers la fiction post-apocalyptique, ce n'est pas parce que nous sommes attirés par le désastre en soi, mais parce que nous sommes attirés par ce qui, dans notre esprit, risque fort de se produire.
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Parfois, on ne se rend compte qu'on va lancer une grenade qu'après l'avoir déjà dégoupillée.

p.22
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Elle était dans la piscine lorsqu'elle rencontra pour la première fois Claire, la fille de Jonathan....
....
"Vous devez être Vincent." Elle prit la serviette pliée sur un transat et la tendit d'un geste signifiant explicitement" On sort de la piscine" ; Vincent se sentit donc obligée de grimper l'échelle et d'accepter la serviette, ce qui était irritant car elle aurait voulu nager plus longtemps.
"Vous devez être Claire."
La nouvelle venue ne daigna pas répondre. Vincent avait beau porter un maillot une pièce tout à fait pudique, elle se sentit extrêmement nue pendant qu'elle essuyait.
"Vincent, c'est un prénom inhabituel pour une fille", déclara Claire en accentuant légèrement le mot fille d'une manière que Vincent jugea déplacée. Je ne suis pas si jeune, eut-elle envie de réplique, parce qu'à vingt-quatre ans elle ne se sentait pas jeune du tout. Mais Claire était potentiellement dangereuse et Vincent aspirait à la paix, aussi répondit-elle du ton le plus aimable possible.
"Mes parents m'ont donné le nom d'une poétesse. Edna St. Vincent Millay."
Claire jeta un bref regard à l'anneau qui ornait le doigt de Vincent. "Ma foi, on ne choisit pas ses parents. Quelle est leur branche d'activité ?"
- Mes parents ?
- Oui
- Ils sont morts."
Le visage de Claire s'adoucit un peu. "J'en suis désolée."
Elles restèrent quelques secondes à se dévisager puis Vincent enfila le peignoir qu'elle avait laissé sur un transat et Claire reprit, d'un ton plus résigné que coléreux à présent. "Vous savez que vous avez cinq ans de moins que moi ?
- On ne choisit pas non plus son âge, dit Vincent.
- Ah" (Pas un rire, un simple mot : ah.). "Bon, enfin, nous sommes entre adultes. Pour information, sachez que je trouve cette situation absurde, mais nous n'avons aucune raison de ne pas être cordiales l'une envers l'autre."
Elle tourna les talons et rentra dans la maison.
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Aucune étoile ne brûle éternellement.
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Nous savions que ça allait venir mais nous avons agi de façon incohérente. Nous avons stocké des provisions - juste au cas où - mais nous avons envoyé nos enfants à lécole, parce que comment voulez-vous travailler avec les gosses à la maison ?

(Nous raisonnions encore en termes d'activité professionnelle. Le plus choquant, rétrospectivement, est de voir à quel point, tous, nous étions à côté de la plaque.)
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"Mais tout cela soulève une question intéressante, reprit Olive. Et si c'était toujours la fin du monde ?"
Elle marqua une pause théâtrale. Devant elle, le public holographique était d'une immobilité presque totale. " Parce que nous pourrions raisonnablement considérer la fin du monde comme un processus continu et sans fin. "
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Si nous vivions dans une simulation, comment saurions-nous qu'il s'agit d'une simulation ? »
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J'ai eu l'occasion de parler littérature post apocalyptique avec un grand nombre de gens. J'ai entendu une quantité de théories sur les raisons d'un si grand intérêt pour le genre. Une personne m’a suggéré que cela avait un rapport avec les inégalités économiques : dans un monde qui semble fondamentalement injuste, nous aspirons peut-être à tout faire sauter pour repartir de zéro.
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Jamais plus à la Cité de la Nuit. Cette phrase avait un rythme qui me plaisait, si bien qu’elle se logea dans ma tête. J’y pensai souvent au cours de ma première semaine de travail, car celui-ci était d’un ennui motel. L’hôtel ayant des prétentions rétro, je portais un costume coupé dans un style antédiluvien et un chapeau d’une forme insolite appelé fédora. J’arpentais les couloirs et montais la garde dans le hall. J’étais attentif à tout et à tous, conformément aux instructions. J’ai toujours pris plaisir à observer les autres, mais les clients d’hôtels se révélaient étonnamment inintéressants. Ils arrivaient et ils repartaient. Ils apparaissaient dans le hall à des heures improbables, réclamant du café. Ils étaient ivres, ou ils étaient sobres. C’était des hommes d’affaires, ou alors ils étaient en vacances avec leur famille. Ils étaient éreintés par leurs voyages. Certains essayaient d’introduire en douce des chiens. Les six premiers mois, je ne dus alerter la police qu’une seule fois, après avoir entendu une femme hurler dans l’une des chambres de l’hôtel, et ce ne fut même pas moi qui passai l’appel : j’allai trouver le manager de nuit, qui appela la police à ma place. Je n’étais pas présent quand la femme fut emportée sur une civière par les urgentistes.
Le job était tranquille. Mon esprit vagabondait. Jamais à la Cité de la Nuit. Quelle avait été la vie de Talia là-bas ? Pas formidable à l’évidence, n’importe quel imbécile pouvait s’en rendre compte. Certaines familles sont meilleures que d’autres. Quand la sienne avait quitté la maison d’Olive Llewellyn, une autre avait emménagé, mais je n’arrivais pas à me souvenir de cette nouvelle famille en dehors d’une impression générale de déréliction. À l’hôtel, je ne voyais Talia qu’épisodiquement, traversant le hall quand elle rentrait chez elle après le travail.
À cette époque, j’habitais un petit appartement terne situé dans un bloc de petits appartements ternes à l’extrême bout de Colonie Un, si près du Périphérique que le dôme frôlait presque le toit du complexe résidentiel. Parfois, quand il faisait nuit noire, j’aimais à traverser la rue jusqu’à la route périphérique pour regarder, à travers le verre composite, les lumières de Colonie Deux qui scintillaient au loin. Ma vie, en ce temps-là, était aussi terne et étriquée que mon appartement. J’essayais de ne pas trop penser à ma mère. Je dormais toute la journée. Mon chat me réveillait en fin d’après-midi. Au coucher du soleil, j’avalais un repas qu’on pouvait raisonnablement considérer comme un dîner ou comme un petit déjeuner, j’endossais mon uniforme et me rendais à l’hôtel pour observer des gens sept heures durant.
Je travaillais depuis environ six mois lorsque ma sœur eut trente-sept ans. Zoey était physicienne à l’université et son domaine d’expertise avait un rapport avec la technologie quantique de la blockchain, concept que je n’avais jamais été capable de comprendre malgré les efforts louables de ma sœur pour me l’expliquer à plusieurs reprises. Je l’appelai pour lui souhaiter un bon anniversaire et je m’aperçus, juste avant qu’elle décroche, que je ne l’avais pas félicitée pour sa titularisation. Qui remontait à quand ? Un mois ? Je ressentis une variété familière de culpabilité.
« Joyeux anniversaire, lui dis-je. Et félicitations, aussi.
– Merci, Gaspery. » Elle ne s’appesantissait jamais sur mes manquements, et je n’arrivais pas tout à fait à analyser pourquoi cela me donnait le sentiment d’être si lamentable. Il y a une douleur sourde, spécifique, à devoir accepter le fait que tolérer vos défauts requiert une certaine générosité d’esprit chez les êtres que vous aimez.
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Il lui arrivait de plus en plus souvent de s’assoupir sans avertissement, et cela lui procurait une troublante impression de répétition générale. On commence par s’endormir pendant de brèves périodes, puis pendant des périodes plus longues, puis pour toujours.
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Cela fait un choc de se réveiller dans un monde et de se retrouver dans un autre à la tombée de la nuit, mais en réalité la situation n'est pas tellement inhabituelle. Vous vous réveillez mariée, et votre conjoint meurt dans le courant de la journée; vous vous réveillez en temps de paix, et à midi votre pays est en guerre; vous vous réveillez dans l'ignorance et, le soir venu, il est clair qu'une pandémie est déjà là.
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Depuis quelque temps, elle songeait à écrire sa propre pièce... Elle voulait écrire quelque chose de moderne, un texte qui s'adresserait à cette nouvelle ère dans laquelle ils avaient atterri.
Survivre ne suffit peut être pas, avait elle dit à Dieter lors de l'une de leurs discussions nocturnes, mais d'un autre côté, Shakespeare non plus
Il avait alors ressorti ces éternels arguments, comme quoi Shakespeare avait vécu dans une société ravagé par la peste, et que la Symphonie Itinérante se trouvait dans une situation analogue.
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L’enfer, c’est l’absence de ceux qu’on voudrait tant avoir auprès de soi. (p.154)
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" Déjà il rêvait d'une thébaïde raffinée, à un désert confortable, à une arche immobile et tiède où il se réfugierait loin de l'incessant déluge de la sotise humaine ".

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Sottise, plutôt que sotise
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