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Critiques de Fabrice Lardreau (52)
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Cimes intérieures

Je l'ai lu sur une plage espagnole, en pleine canicule...alors forcément, j'étais un peu décalée!

Mais c'est un recueil de portraits très plaisant sur le lien qui unit ses personnes (peu de femmes, dommage!) avec la montagne.
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Contretemps

Il est, parfois, difficile de comprendre les raisons pour lesquelles un bouquin est passé sous les radars du succès...



Contretemps possède, à mon sens, toutes les qualités d'un roman réussi...mystère, action, écriture ciselée.



J'ai passé un beau moment hors du temps...me rêvant visiter ces époques riches de découvertes et d'inconnus.



Me voilà revenu en cette bonne vieille année 2021...

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La guerre de sécession

Frais, léger, original, drôle. Il faut avouer que rien que le résumé fait sourire ! Cette petite fable des temps modernes traite avec humour le besoin d'indépendance de Lammartin, petite bourgade de l'est de la France. Une critique de la politique, de la société, des médias, ce avec légèreté.

Dès le début, les habitants de Lammartin, quoique non décrits individuellement en détail, sont attachants. On a bien envie d'aller, nous aussi, faire une petite retraite là-bas (enfin disons, au début du récit…).

A mesure que le récit avance, le fait d'utiliser des lieux, des noms, des événements qui n'existent pas mais qui ressemblent à des choses réelles (Marion le Guen, chef de l'extrême droite, Jean-Jacques Alenchon etc.) m'a d'abord dérangé, agacé puis m'a fait assez sourire au final car c'est un aspect qui, en définitive, se veut être la marque de fabrique du livre et qui fonctionne plutôt bien.

Le parti-pris des très, très nombreuses notes en bas de page m'a également amusé.

En fait, ce qui est réussi c'est que, quitte à aller dans les travers de certains romans, ce livre les assume complètement et en fait même son fond de commerce. C'est le cas aussi pour le côté exagéré de l'histoire (Lammartin devient un sujet mondial, traité par les médias américains par exemple). Eh bien, c'est sûr, autant y aller à fond !

Petits bémols : je n'ai pas été persuadée par le narrateur (journaliste) qui parle d'un autre journaliste en incluant notamment des notes de ce-dit journaliste... J'ai trouvé cela de trop, inutile. Enfin, l'histoire en tant que telle commence assez tard (1/3 du livre).

Quoi qu'il en soit, j'ai passé un bon moment, j'ai beaucoup souri et même ri ! Merci à la Masse critique et à Lemieux Editeur !



~ Challenge multidéfis 18 : moins de 200 lecteurs

~ Challenge ABC 2017-2018 : L
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La guerre de sécession

La guerre de sécession, une fable politique



Lieu : Lammartin, village du nord-est de la France.

Epoque : De nos jours.



Le dernier roman de Fabrice Lardreau, paru début 2018 aux éditions Lemieux, est un roman qui, spontanément, après lecture de la quatrième de couverture, ne nous attirait pas. Ce n'est pas le genre de romans que nous lisons et pourtant, il est parfois agréable de se laisser aller à découvrir d'autres textes que nos lectures habituelles.

Les prix ou les envois des éditeurs nous permettent, souvent, de belles rencontres qui n'auraient jamais lieu autrement.

Merci à l'équipe de Lemieux éditeur, à l'origine de cette belle découverte.



La guerre de sécession nous présente un petit village du nord-est de la France, Lammartin, qui décide de faire sécession, c'est à dire de vivre de façon indépendante du reste du pays, ce qui paraît, au début, une farce bien sympathique.

Le village attire, alors, bon nombre de journalistes, français et étrangers, dont Simon Lebrun, journaliste désabusé, qui, très vite, sait s'intégrer à Lammartin. Ce village lui apporte ce dont il avait besoin et qu'il ne connaissait plus.

« Je voulais oublier la menace et faire sécession, moi aussi. Le village offrait un refuge inespéré. »p.39

Simon Lebrun devient, alors, le témoin principal et un des acteurs de cette sécession.



Ce roman est une critique humoristique de la politique, des médias, de la société contemporaine... Certains personnages prêtent à sourire, ainsi Jean-Jacques Alenchon et Marion Le Guen, qui ne sont pas sans nous rappeler des personnalités politiques.

Nous suivons les personnages principaux avec plaisir, ils sont attachants.

Il s'agit là d'un bon roman, agréable à lire, qui nous fait réfléchir à de nombreux faits de société actuels.

Un très bon moment de lecture. A recommander.



Mots-clefs :

Fable

Actualité

Politique

Société

Humour

Valeurs







« Simon sortait d'une année douloureuse. Voici le commentaire écrit le 23 février, jour de son anniversaire, sur sa page Facebook : « 50 ans. Environ 20 ans avant impact. » Sans lien avec une météorite allant heurter la Terre, cette estimation désigne une espérance de vie. Huit ans auparavant, son père -auquel il ressemblait comme deux gouttes d'eau – était décédé le jour de ses soixante-dix ans, emporté par le cancer. Simon avait la certitude qu'il en serait de même pour lui. « C'est mon horizon biologique et social, confesse-t-il, il ne peut en être autrement. »

La cinquantaine avait paniqué Simon. Quelques jours auparavant il allait bien, du moins il le croyait, et tout à coup il perdait pied. Comme il l'écrit dans ses carnets, où il revient longuement sur cette période, « il y avait eu des signes précurseurs ». Depuis plusieurs années déjà, Simon n'allait plus aux fêtes du nouvel an. Banale en soi, cette résolution traduisait bien plus qu'une lassitude à l'égard des cotillons et du champagne. Simon avait peur de l'avenir, en réalité, persuadé qu'il réservait surtout des catastrophes, au mieux des déceptions. En restant chez lui le soir du 31, il voulait s'affranchir du temps, évacuer échecs et métastases.

Ses carnets dressent un bilan sévère de son existence. Mariage : rompu. Famille : éclatée. Littérature : grillé. Finances : médiocres. Sexe : néant. Santé : à voir. Difficile d'être moins optimiste. » p. 37.

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La guerre de sécession

Le village de Lammartin, las de la politique française, décide un beau jour de faire sécession et de couper tout lien avec la France.

Simon Lebrun, un journaliste envoyé pour interviewer le maire, s' y installe et observe les événements qui surviennent suite à cette déclaration d'indépendance.

Lammartin est soudain au centre du monde, la curiosité de tous se cristallise sur ce petit village qui doit subitement faire face à un afflux de touristes.

Des politiques essaient de récupérer l'événement. Marion Le Guen du Parti français et Jean-Jacques Alenchon par exemple s' expriment sur la volonté de Lammartin de rompre avec la France.

Très vite cependant les Lammartinois découvrent l'envers de la médaille. Leurs difficultés à gérer leur soudaine popularité va évidemment entraîner des tensions.



Ce petit roman est original, et relève tantôt de la parodie tantôt du pastiche, avec moultes allusions à la politique.

En outre, des notes de bas de pages commentant la situation, écrites par un narrateur omniscient, donne à voir un autre futur politique de la France.

A découvrir.
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La guerre de sécession

« A l'issue d'un conseil municipal extraordinaire, Lammartin, commune de 288 habitants située dans le département Nord Est, a annoncé qu'elle reniait toute appartenance à la France et allait faire sécession. »



Lammartin est un village sans spécificité géographique ou historique particulières. Elle ne revendique pas non plus son indépendance pour des raisons sociologiques ou ethnologiques. Lammartin a été la cible d'extrémistes laïcs, qui, après avoir assassinés les hauts dignitaires des trois grands cultes monothéistes français, ont trouvé refuge dans l'imprimerie du village. Cela a profondément affecté les villageois, et l'inertie du gouvernement à leur égard encore plus.

Si leur combat est repris par le parti d'extrême droite, perçu comme un repli identitaire, il trouve une toute autre aura à l'étranger. Lammartin est l'illustration d'un retour à des valeur familiales, communautaires. Un rejet de l'économie ultra-libérale qui détruit l'individu. le village, pourtant sans attraits, devient une véritable attraction touristique internationale.

Sous couvert d'une fable politique, Fabrice Lardreau pose de vraies questions sociétales: l'absence de l'état dans les campagnes françaises, la montée des extrêmes, le brexit, les effets du tourisme de masse, la calomnie, l'alter mondialisation, les migrants… Et même si l'on tourne à la satyre sociale, les réponses apportées méritent que l'on y réfléchissent.

La chute de cette histoire me laisse néanmoins un peu sur ma faim, je l'aurai imaginée plus extraordinaire, traitée moins à la va vite. L'ensemble est toute fois plaisant.


Lien : https://alombredeslivresblog..
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La mémoire des sentiers

Dans cette très belle collection, Fabrice Lardreau retranscrit ses entretiens avec des personnalités de lettres, des arts, des sciences ou du voyage, pour qui l'univers de la montagne tient une place prépondérante dans leur vie. En deuxième partie du livre, on retrouve quatre extraits d'ouvrages sélectionnés et commentés par l'auteur. Ces textes permettent de découvrir bon nombre de classiques, de Ramuz à Thomas Mann, en passant par Alphonse Daudet.

A travers ces conversations, Fabrice LARDREAU retrace le parcours de ces personnalités pour qui la montagne est source de joie, et bien souvent synonyme de souvenirs d'enfance et d'amitié.

Ecrivain, figure de proue du Nouveau Roman et grand voyageur, Michel Butor a vécu une grande partie de sa vie dans les paysages montagneux sur différents continents. Se décrivant davantage comme un marcheur contemplatif qu'un grand sportif, Michel Butor s'inspire des sommets et des chemins de traverse pour écrire. Pour lui, la montagne est un formidable catalyseur d'idées : elle recompose en permanence l'espace physique et mental du marcheur, les souvenirs se superposent, donnant naissance à l'inspiration et la création.
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La Ville Rousse

Le lecteur se retrouve projeté dans un monde contemporain, Lutetia pour être exact, légèrement futuriste. L'invasion de hordes de renards dans la ville va bouleverser le monde dans lequel les personnages essayent de survivre.



Roman relativement complexe mais qui repousse le champ des possibles dans une dystopie décalée qui met à l'honneur Goupil. Le style est hachuré, la répétition est utilisée, ce qui donne un rythme rapide à la lecture et donne le ton du roman.



J'ai apprécié la lecture, qui ne laisse pas indifférent et qui permet de s'interroger sur notre société actuelle, ses limites et ce dont l'avenir sera fait. En ces heures caniculaires, on peut aussi se demander, à travers le livre, quelle est la place de l'animal dans nos sociétés, quelle est la place de la nature, et comment inverser une tendance de destruction, de violence aussi, pour revenir vers une société beaucoup plus équilibrée entre la nature et les hommes.



Je conseille la lecture du roman, surtout aux lecteurs qui aiment se poser des questions, bel ouvrage.
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La Ville Rousse

Un moment un peu hors du temps avec cette fable dystopique...



Fabrice Lardreau sait manier le suspense et joue habilement sur plusieurs temporalités. Et dans chacune d'elle, il sème des graines dont on a hâte de connaître l'issue. C'est la raison pour laquelle j'avais le sentiment de ne pas tellement comprendre un certain nombre de choses au début. Mais, ça n'était pas moi, c'était en réalité voulu. Pas mal joué !



Le narrateur, anti-héros par excellence, était sombre, d'un cynisme presque malaisant, d'une cruauté dérangeante. Vraiment très antipathique ! On ne peut pas dire, de manière générale, que c'est une lecture plaisante, on en sort même un peu bizarre... Elle est également assez accrocheuse et fait réfléchir (comme bon nombre de dystopie), cela est sûr.



De l'écologie jusqu'à l'urbanisme, du"gavage" des multinationales avec exploitation des ouvriers (entre-autres) jusqu'à la folie humaine ; il y a de quoi faire.



Merci aux Editions Arthaud et à cette masse critique privilégiée !
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La Ville Rousse

Fabrice Lardreau voit la vie en roux, c’est peu de le dire. A la fois couleur de la beauté, de la sensualité, voire de la sexualité mais aussi de l’ensauvagement, le roux nous enveloppe de ces différentes tonalités, depuis les reflets auburn flamboyants jusqu’au morne et monochrome sépia, dans ce livre étonnant que nous pouvons qualifier de fable.



« Le ciel abandonne sa grisaille, adoptant une teinte rubigineuse qui imprègne les toitures, les façades des immeubles et la chevelure des lutéciens : la plupart d’entre nous avons des reflets auburn. Nous n’y prêtons plus attention, du reste, cette couleur étant devenue naturelle. Nous habitons la cité sépia, ensevelie sous la rouille, prisonnière d’un collier de feu ».



Une fable prenant tour à tour des allures de polar, de thriller politique, de récit écologique, de satire sociale, de conte fantastique rappelant immédiatement la métamorphose de Kafka. Voire de roman d’anticipation, grand remplacement et grand effondrement planant en effet en filigrane. Et c’est là que le bât blesse, ce petit livre, en voulant traiter de trop de thématiques, même instillées à faible dose, en dilue son message. Comme si ce livre n’avait pas réussi à trouver son genre, hésitant. C’est dommage car je l’ai trouvé agréable à lire et ce fut globalement une assez bonne surprise.



Le livre commence tambour battant avec un homme sous la douche pris au piège alors que deux tueurs l’attendent sur le palier de son appartement… Patrick Amiot, se remémore alors ce qui a bien pu le mener jusqu'à cette situation désespérée. Dans une ville appelée Lutetia (il s’agit tout simplement de Paris dans un avenir plus ou moins lointain), Christian Maupertuis dirige une multinationale chargée de la construction du Grand Métro. En homme d’affaires avisé, il balaie tout ce qui entrave ses projets et n’hésite pas à s’allouer les services d’un tueur à gages pour supprimer tout obstacle à l’expansion de son empire, du militant écologiste au défenseur des droits de l’homme.

Solitaire et désabusé, cynique avec la société et les femmes rencontrées, Patrick Amiot, qui a été l’ami d’enfance de Christian Maupertuis, exécute cette mission sans états d’âme et en toute impunité. Jusqu’au jour où les renards envahissent la ville, ensauvagent les habitants et paralysent le chantier. Objet de tous les fantasmes, objet de haine et de convoitise, cristallisant les peurs et les passions, la bête rousse provoque une véritable guerre urbaine. La capitale devient un terrain de chasse, le théâtre d’un affrontement social où l’homme et l’animal se confondent jusqu’à s’intervertir. Le renard a réveillé chez les citadins leur part sauvage dont la ville les avait castrés, anesthésiés.



« On évoquait d’abord une mutation comportementale : ses liens s’étaient resserrés avec l’homme, qui avait commis l’erreur de le nourrir, de le caresser, l’intronisant animal de compagnie, Goupil n’avait plus peur de notre espèce, déchue de son statut vertical. Désormais sans crainte, il nous voyait comme des égaux et, qui sait, dans un avenir proche, peut-être comme des rivaux…Il n’hésiterait plus à se mesurer à nous, adversaire courant les rues et les souterrains, engageant une guerre des espèces à l’issue incertaine. A ce conflit larvé s’ajoutait la menace invisible : l’eau courante et la chaine alimentaire, affirmait-on, étaient souillées par des maladies que répandait Le Roux ».



J’ai trouvé intéressante la façon dont l’ensauvagement progresse dans la ville, suite tout d’abord à de petites nuisances sans gravité mais qui vont s’accumulant, puis suite à des attaques de renard. Ce processus d’ensauvagement alors enclenché est bien décrit, depuis la simple méfiance en passant par la volonté de déplacer l’animal, puis de l’exterminer jusqu’à la métamorphose. Le plus sauvage n’étant pas forcément celui que nous croyons. Intéressantes aussi les digressions sur le renard et notamment sa place dans la littérature, l’auteur, du moins Patrick Amiot dans le récit, prenant même la liberté de déclarer niaise l’histoire du petit Prince…



Quant à la rousseur évoquée en tout début de chronique, elle reste uniquement à but esthétique, instillant cependant une certaine ambiance étonnamment féline. C’est un aspect du livre, pourtant éminemment secondaire, qui m’a plu.



Une fable qui n’a pas réussi à trouver son genre, survolant de ce fait trop de thèmes, néanmoins bien écrite et même agréable à lire, sur le thème de l’ensauvagement, voilà un livre que je n’aurais pas lu sans masse critique. Je remercie donc chaleureusement Babélio et les éditions Artaud poche pour l'envoi de ce roman reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée.



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La Ville Rousse

Une histoire qui aurait pu se dérouler en Méssenie avec l’envoi par Dionysos d’un nouveau renard de Teumesse pour remettre un peu d’animalité dans le désordre humain. Ou bien au Japon avec une sorte de « Kitsune » et ses pouvoirs magiques. Mais elle se passe dans une grande ville qui a pour nom une connotation romaine, Lutecia. Toute ressemblance avec l’antique Lutetia et l’actuel Grand Paris serait évidemment une pure coïncidence… Mais cette Ville Rousse a tout d’une tragédie grecque sur fond de dystopie.



Christian Maupertuis est un ogre industriel qui dirige d’une main de fer une multinationale engloutissant moult réalisations ou projets pharaoniques dont celui d’un Grand métro dans cette métropole dotée d’un périphérique cyclopéen mais dont les dirigeants ont pris soin de végétaliser pour palier les effets des perturbations climatiques. Face aux menaces écologiques et désastres humains, l’industriel rencontre des opposants : militants écologistes, défenseurs des droits de l’homme, représentants d’ONG… Maupertuis n’a alors qu’une seule directive dès qu’un citoyen veut s’interposer : l’éliminer. Pour effectuer cette sale besogne il a engagé un ancien compagnon d’études, Patrick Amiot dont le cœur est depuis longtemps enfoui au terminus des objets inutiles. Sans états d’âme ni culpabilité aucune, il exécute les perturbateurs tout en passant pour le plus courtois des hommes. Bienvenue dans un monde au cynisme le plus décomplexé ! Mais un jour, après un attentat, la ville devient rousse. A chaque coin de rue, des renards apparaissent, rentrent dans les maisons, font leur terrier dans le sol des grands chantiers de Maupertuis. Un affrontement sanglant va commencer mais où l’homme va devenir le plus bestial des animaux.



Un roman aussi déconcertant que captivant qui se lit avec une surprenante avidité. Un roman qui serait parfait pour une adaptation cinématographique, les images défilent déjà devant le livre par la précision des descriptions sans jamais trainer en longueur. Un roman qui décortique tout le machiavélisme d’une société et de ses représentants lorsqu’ils se convertissent en redoutables prédateurs. Si le portrait de Christian Maupertuis peut rappeler peu ou prou d’autres personnages de fiction voire de la réalité – hormis son travestissement progressif – le personnage de Patrick Amiot est saisissant ; loin d’avoir le sens de l’honneur d’un célèbre Samouraï, on se met à le détester tout en cherchant à en savoir davantage sur ses motivations et ses dérives assassines.



Un tempo haletant, un humour noir sans tomber dans certains artifices habituels, une originalité dans la progression du roman, un récit qui interroge sur nos sociétés, nos démocraties, la déshumanisation des grands centres urbains et cette animalité qui sommeille chez les humains. Quant au renard c’est peut-être à lui de porter l’oriflamme de la liberté…



La Ville Rousse ou le panache d’un écrit !
Lien : https://squirelito.blogspot...
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La Ville Rousse

Il y a plusieurs choses qui peuvent vous attirer vers un roman : son auteur, sa maison d’édition, sa couverture, le résumé, les avis qu’ont publiés des journalistes, des blogueurs, votre libraire peut-être.

En ce qui me concerne, j’avoue ne pas lire les avis des uns et des autres, mon libraire peut témoigner que je ne l’écoute jamais. Je ne connaissais pas Fabrice Lardreau et n’avait jusqu’ici jamais lu de romans des éditions Julliard. Par contre, cette couverture a retenu mon attention, assez pour que j’aille lire le résumé en 4ème de couverture.

Et puis, je n’ai vu aucun « retour » de mes collègues blogueurs ou des quelques libraires que je connais. Donc, je n’avais besoin de rien de plus pour avoir envie de découvrir ce livre.

Et j’ai bien fait. Alors oui, la 4ème de couverture est intéressante mais elle ne décrit que la surface de ce récit. J’ai pu voir qu’on avait qualifier ce roman de « thriller », autant vous avertir, ce n’en est pas du tout un, ni même un polar. Ce texte, si on devait vraiment le cataloguer, relève davantage du sociétal que même de la « fable écolo » dont on l’a vu affublé.

Le narrateur, Patrick, débute son récit alors qu’il est acculé dans son appartement par des tueurs qu’il a lui-même entraîné. Il revient sur son passé, ses souvenirs de jeunesse avec Christian Maupertuis, son patron, devenu l’un des plus puissants entrepreneurs. Christian a mis en projet Le Grand Métro à Lutétia, qui n’est autre que le nouveau nom de Paris dans ce futur imprécis où se situe le roman.

Je ne vais pas vous raconter leur histoire, ça serait dommage, ni le pourquoi et le comment des renards. Je vous dirai juste que ce roman vous parlera d’une faune qui reprendra le dessus quand l’industrialisation s’écroulera. Il vous parlera de l’utilisation à outrance des ressources naturelles. Il vous parlera de corruption et de personnes trop gênantes facilement « effacées ». Il vous parlera surtout de manipulation, mentale ou génétique, peu importe, le résultat restera le même, c’est le côté sauvage de chaque être vivant qui ressortira toujours.

Ce texte est une curiosité, un style assez inédit pour être salué et des thèmes abordés avec originalité. Une petite pépite de noir sociétale, il serait dommage de passer à côté.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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La Ville Rousse

Un grand projet d'urbanisme à Lutetia (construction du Grand Métro) ; une compagnie multinationale et son PDG mégalomane ; un larbin, tueur à gages, pour éviter qu'il y ait des grains de sable dans cette grandiose construction haussmannienne.

Mais un jour, les renards arrivent du Sud-Est dans la ville et les souterrains en construction ; ils prolifèrent ! Le tueur est là, aux ordres du PDG, pour exterminer les intrus afin que le projet soit mené à son terme. L'objectif du PDG et des donneurs d'ordres politiques est d'assurer le "grand remplacement" : la métropole doit retrouver son équilibre ; le grand Lutetia doit être homogène, "l'élite urbaine doit reprendre les devants" ; "Il faut redonner à chacun le rôle échu dès la naissance".

Comme indiqué par l'éditeur de ce roman, il s'agit d'une fable urbanistique féroce. Qui sont les prédateurs ? Qui sont les renards ? Qui sont les exclus de la ville ?

Ce roman est intéressant par sa construction ; le ton est sarcastique ; c'est de l'humour noir. On retrouve le style d'Antoine Bello dans les éclaireurs (Gallimard). Malgré tout, je reste un peu déçu par cette dystopie où certains passages du roman semblent écourtés.

Livre reçu et lu grâce à "Masse critique".

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La Ville Rousse

Dans un futur proche, un projet urbain de grande ampleur se voit mis à mal par l'invasion de renards dans la métropole. Le narrateur, Patrick, homme de main du grand patron de la Compagnie responsable projet, est un type sans scrupule qui obéit parfaitement aux ambitions prédatrices de son employeur et élimine sans sourciller le moindre obstacle au projet. J'ai beaucoup aimé le cynisme de ce petit roman, dans les noms de "Grand métro" et "Lutetia" (de Lutèce, nom romain de Paris). Ces allusions à peine voilées à l'urbanisation galopante et ravageuse bien réelles de la métropole du Grand Paris sont servies avec un ton grinçant très bien porté par le détestable personnage principal. Je n'ai pas trouvé le roman exceptionnel mais il a bien nourri ma colère contre ces grands projets absurdes, et je ne regrette pas de l'avoir découvert.
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La Ville Rousse

Lorsque Patrick Amiot retrouve Maupertuis avec qui il était à l’école, ce dernier l’embauche dans sa multinationale pour un travail bien particulier. En habitué des projets grandioses, des construction démesurées, Maupertuis construit le Grand Metro d’une ville importante nommée Lutetia et qui ressemble fortement à notre capitale française.

Oui mais voilà, la ville devient rousse, comme ces goupils qui l’envahissent, la nuit. On pense à la chanson de Reggiani « Les loups sont entrés dans Paris ». La menace est là, même si certains défendent ces mignons rouquins. Leur invasion ne fait pas l’affaire de Maupertuis qui voit ces sales bêtes envahir les tunnels du futur métro et menacer les ouvriers. C’est là que Patrick Amiot déploie ses compétences en devenant le prédateur des renards et son cynisme est total. Tout en massacrant sans état d’âme le goupil envahisseur, il flatte et embobine l’écologue amoureux du rouquin et chargé de trouver une solution alternative au problème

Avec le nombre toujours croissant de ces carnivores qui font des dégâts considérables, la ville devient rousse et vit au rythme du renard qui s’est imposé grâce à sa ruse et son adaptabilité.

L’histoire va s’accélérer et partir en vrille pour le plus grand plaisir du lecteur.

Cette dystopie teintée d’humour noir est réjouissante tout en menant la réflexion sur la cohabitation urbaine entre l’homme et l’animal sauvage.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Arthaud poche pour cette découverte

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La Ville Rousse

Livre reçu par l'intermédiaire de babelio que je remercie ainsi que les editions Arthaud



De FABRICE LARDREAU : La Ville rousse.



Ce livre s'apparente à une fable futuriste écologique mais qui au fond nous donne a réfléchir sur le devenir de nos villes et de nos campagnes.



Petit clin d'œil avec le nom de la ville "Lutetia" puisqu'il nous rappelle qu'a l'origine Paris s'appelait Lutèce.



_Christian Maupertuis et Patrick Amiot sont amis depuis les bans de l'école.

Maupertuis dirige une multinationale chargée de construire un Grand Métro.

Amiot sera son homme de main, tueur a gage sans états d'Ames.



_ La ville toute entière prendra une couleur rousse due aux émanations de la terre que l'on creuse.

_ Végétalisée pour atténuer la chaleur Lutetia se veut ville nouvelle écologique.



_ Les renards envahissent Lutetia créant le cahot. Bien sur certains hommes veulent les protéger d'autre les détruire.

L'affrontement entre l'homme et l'animal donnera des dérives incroyables.



Actuellement nous voyons de plus en plus d animaux pénétré dans nos villes ceux-ci non plus leurs espaces vitaux dans les bois et les

campagnes tellement l'homme a empiété sur leurs lieux de vie.



Ce petit livre doit nous faire réfléchir et même nous alerté mais peut-être est il déjà trop tard pour cela !



Madessanne





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La Ville Rousse

Merci à Babelio et aux éditions Arthaud Poche pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée.



Début du roman : deux hommes viennent sonner chez Patrick, qui garde le silence pour ne pas leur ouvrir... que lui veulent-ils ? Que signifie cette atmosphère menaçante ?... L'action se déroule dans une ville imaginaire, Lutetia, derrière laquelle on reconnaît sans mal ce que pourrait devenir Paris dans un avenir plus ou moins proche.



Le narrateur, Patrick, est chargé de mission à la Compagnie. Il a en charge la sécurité et la surveillance du chantier de constructions d'édifices à but bien particulier : y faire disparaître les "importuns". Le PDG de la Compagnie, Christian Maupertuis, est un ami de Patrick depuis l'adolescence. Quelques mois après le début des travaux initiés par la Compagnie pour la construction du Grand Métro, un nuage de particules rousses apparaît au dessus de la ville, visible tous les jours aux alentours de 11h et colorant tous les bâtiments et le paysage urbain d'une teinte rousse.



Par ailleurs, un attentat terroriste d'une ampleur inouïe provoque l'effondrement du périphérique. Dès lors, la nature reprend vite ses droits et des renards investissent la ville, se multipliant de manière exponentielle. D'abord sous le charme des goupils, les habitants prennent peu à peu conscience des fléaux qui les menacent...



Difficile de classer ce récit dans un genre : fable, dystopie, policier... C'est ce qui m'a déconcertée tout au long de ma lecture. Le récit m'a fait penser par moments à Matin Brun de Pavloff, par l'évocation d'un régime autoritaire et l'ambiance apocalyptique. J'ai cependant eu du mal à me retrouver dans la construction de ce roman.

Cette édition poche est à réserver aux lecteurs dotés d'une bonne vue, les caractères étant vraiment petits.
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La Ville Rousse

Je remercie Babélio et les éditions Artaud poche pour l’envoi de ce roman reçu dans le cadre d’une masse critique privilégiée.

Maupertuis dirige d’une main de fer sa multinationale et il compte bien réaliser un projet de grande envergure : la construction du Grand Métro dans Lutétia. Ses retrouvailles avec Patrick Amiot, un camarade de lycée, lui ont permis de s’entourer d’hommes de mains prêts à tout pour supprimer les obstacles à ses projets…

Et nombreux sont les encombres : l’arrivée d’une nuée rousse sur la ville, puis celle de ces goupils aux allures fascinantes. C’est finalement une invasion qui menace la réalisation des projets gigantesques de Maupertuis. Le cynisme du PDG et de son acolyte en dit long sur notre société…et le premier chapitre nous laisse entendre que la menace peut se retourner contre le maillon faible au sein du même camp !

Un roman inclassable entre dystopie, polar et fantastique, truffé de belles descriptions de Lutétia, une ville du futur qui nous évoque un Paris contemporain. L’écriture originale et soignée de Fabrice Lardeau m’a plu.

L’auteur nous offre une réflexion intéressante sur l’homme et sa place dans le monde grâce à la dimension dystopique du roman. C’est aussi une fable où l’homme oscille entre rationalité et animalité. J’ai particulièrement aimé l’évocation de ces hommes d’affaires embauchés comme « nettoyeurs », redoutables prédateurs la nuit et cadres supérieurs accomplis le jour. Une autre version de Dr Jekill & Hyde.

Je ressors tout de même mitigée de cette lecture à l’atmosphère étouffante car le récit m’a semblé manquer d’unité, j’ai eu l’impression de naviguer entre de belles pages sans y trouver tout à fait mon compte. Par ailleurs, le choix des petits caractères dans une page dense rend la lecture pénible pour les yeux fatigués, dommage !

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La Ville Rousse

Je remercie les éditions Arthaud et Babelio, via sa Masse Critique, de m’avoir permis de découvrir cet auteur et ce roman.

La Ville rousse est une dystopie qui se passe à Lutetia (qui présente toutes les caractéristiques de Paris), ville qui connaît le développement exponentiel de sa population de renards avec, en parallèle, l’immense chantier du Grand Métro.

Patrick Amiot est chargé, par son patron Christian Maupertuis, de veiller à ce que rien, ni personne n’empêche la réalisation de ce chantier pharaonique. Mais Christian n’a pas choisi Patrick par hasard. En effet, ces deux-là se connaissaient depuis de nombreuses années avant de partager cette expérience professionnelle. L’auteur alterne ainsi entre le « présent » et le passé afin de nous dévoiler, au fur et à mesure, les liens qui unissent ces deux protagonistes.

La plume de Fabrice Lardreau m’a conquise – le style est intelligent, fait preuve de sarcasme, d’humour grinçant et/ou noir – par contre, j’en suis ressortie plus dubitative en ce qui concerne la structure du récit. J’ai malheureusement, bien souvent, malgré des passages vraiment prenants, ressenti un manque de cohésion, de fluidité de l’ensemble – certaines scènes sont vraiment réussies mais semblent juxtaposées aux suivantes sans réel lien. Dommage…
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La Ville Rousse

Dans un monde où Paris a repris le nom de Lutetia, Patrick Amiot est chargé de missions pour une grande société de travaux publics. Ses missions: déblayer le terrain, aplanir les difficultés, supprimer les ennuis... quels que soient les moyens à mettre en oeuvre.

Aujourd'hui, enfermé dans son appartement, ses successeurs aux aguets devant la porte, il se remémore comment tout cela a dérapé. Ce sont les renards qui, en envahissant la ville, ont créé les premiers problèmes dont Patrick n'est pas parvenu à bout...



Voilà une dystopie étonnante qui mélange plusieurs genres tout au long du récit. Il y a bien entendu un fond écologiste mais sans aucune chute morale. C'est surtout un humour noir grinçant, servi par une belle plume, que je retiendrai.

Le personnage de Patrick, homme désabusé au possible, est bien construit tout au long des événements dont il se remémore pour en arriver à l'homme du dernier chapitre.

Les renards sont partout, tout le temps, sans qu'il n'y ait vraiment de moments qui leur soit consacrés. C'était vraiment un roman surprenant et difficile à raconter que j'ai découvert grâce à une masse critique spéciale. Que Babelio et les éditions Arthaud soient remerciés pour la découverte d'un auteur dont l'écriture m'a happée.
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