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Critiques de Fabrice Lardreau (52)
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Cimes intérieures

Je l'ai lu sur une plage espagnole, en pleine canicule...alors forcément, j'étais un peu décalée!

Mais c'est un recueil de portraits très plaisant sur le lien qui unit ses personnes (peu de femmes, dommage!) avec la montagne.
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Contretemps

Il est, parfois, difficile de comprendre les raisons pour lesquelles un bouquin est passé sous les radars du succès...



Contretemps possède, à mon sens, toutes les qualités d'un roman réussi...mystère, action, écriture ciselée.



J'ai passé un beau moment hors du temps...me rêvant visiter ces époques riches de découvertes et d'inconnus.



Me voilà revenu en cette bonne vieille année 2021...

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La guerre de sécession

« A l'issue d'un conseil municipal extraordinaire, Lammartin, commune de 288 habitants située dans le département Nord Est, a annoncé qu'elle reniait toute appartenance à la France et allait faire sécession. »



Lammartin est un village sans spécificité géographique ou historique particulières. Elle ne revendique pas non plus son indépendance pour des raisons sociologiques ou ethnologiques. Lammartin a été la cible d'extrémistes laïcs, qui, après avoir assassinés les hauts dignitaires des trois grands cultes monothéistes français, ont trouvé refuge dans l'imprimerie du village. Cela a profondément affecté les villageois, et l'inertie du gouvernement à leur égard encore plus.

Si leur combat est repris par le parti d'extrême droite, perçu comme un repli identitaire, il trouve une toute autre aura à l'étranger. Lammartin est l'illustration d'un retour à des valeur familiales, communautaires. Un rejet de l'économie ultra-libérale qui détruit l'individu. le village, pourtant sans attraits, devient une véritable attraction touristique internationale.

Sous couvert d'une fable politique, Fabrice Lardreau pose de vraies questions sociétales: l'absence de l'état dans les campagnes françaises, la montée des extrêmes, le brexit, les effets du tourisme de masse, la calomnie, l'alter mondialisation, les migrants… Et même si l'on tourne à la satyre sociale, les réponses apportées méritent que l'on y réfléchissent.

La chute de cette histoire me laisse néanmoins un peu sur ma faim, je l'aurai imaginée plus extraordinaire, traitée moins à la va vite. L'ensemble est toute fois plaisant.


Lien : https://alombredeslivresblog..
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La guerre de sécession

La guerre de sécession, une fable politique



Lieu : Lammartin, village du nord-est de la France.

Epoque : De nos jours.



Le dernier roman de Fabrice Lardreau, paru début 2018 aux éditions Lemieux, est un roman qui, spontanément, après lecture de la quatrième de couverture, ne nous attirait pas. Ce n'est pas le genre de romans que nous lisons et pourtant, il est parfois agréable de se laisser aller à découvrir d'autres textes que nos lectures habituelles.

Les prix ou les envois des éditeurs nous permettent, souvent, de belles rencontres qui n'auraient jamais lieu autrement.

Merci à l'équipe de Lemieux éditeur, à l'origine de cette belle découverte.



La guerre de sécession nous présente un petit village du nord-est de la France, Lammartin, qui décide de faire sécession, c'est à dire de vivre de façon indépendante du reste du pays, ce qui paraît, au début, une farce bien sympathique.

Le village attire, alors, bon nombre de journalistes, français et étrangers, dont Simon Lebrun, journaliste désabusé, qui, très vite, sait s'intégrer à Lammartin. Ce village lui apporte ce dont il avait besoin et qu'il ne connaissait plus.

« Je voulais oublier la menace et faire sécession, moi aussi. Le village offrait un refuge inespéré. »p.39

Simon Lebrun devient, alors, le témoin principal et un des acteurs de cette sécession.



Ce roman est une critique humoristique de la politique, des médias, de la société contemporaine... Certains personnages prêtent à sourire, ainsi Jean-Jacques Alenchon et Marion Le Guen, qui ne sont pas sans nous rappeler des personnalités politiques.

Nous suivons les personnages principaux avec plaisir, ils sont attachants.

Il s'agit là d'un bon roman, agréable à lire, qui nous fait réfléchir à de nombreux faits de société actuels.

Un très bon moment de lecture. A recommander.



Mots-clefs :

Fable

Actualité

Politique

Société

Humour

Valeurs







« Simon sortait d'une année douloureuse. Voici le commentaire écrit le 23 février, jour de son anniversaire, sur sa page Facebook : « 50 ans. Environ 20 ans avant impact. » Sans lien avec une météorite allant heurter la Terre, cette estimation désigne une espérance de vie. Huit ans auparavant, son père -auquel il ressemblait comme deux gouttes d'eau – était décédé le jour de ses soixante-dix ans, emporté par le cancer. Simon avait la certitude qu'il en serait de même pour lui. « C'est mon horizon biologique et social, confesse-t-il, il ne peut en être autrement. »

La cinquantaine avait paniqué Simon. Quelques jours auparavant il allait bien, du moins il le croyait, et tout à coup il perdait pied. Comme il l'écrit dans ses carnets, où il revient longuement sur cette période, « il y avait eu des signes précurseurs ». Depuis plusieurs années déjà, Simon n'allait plus aux fêtes du nouvel an. Banale en soi, cette résolution traduisait bien plus qu'une lassitude à l'égard des cotillons et du champagne. Simon avait peur de l'avenir, en réalité, persuadé qu'il réservait surtout des catastrophes, au mieux des déceptions. En restant chez lui le soir du 31, il voulait s'affranchir du temps, évacuer échecs et métastases.

Ses carnets dressent un bilan sévère de son existence. Mariage : rompu. Famille : éclatée. Littérature : grillé. Finances : médiocres. Sexe : néant. Santé : à voir. Difficile d'être moins optimiste. » p. 37.

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La guerre de sécession

Le village de Lammartin, las de la politique française, décide un beau jour de faire sécession et de couper tout lien avec la France.

Simon Lebrun, un journaliste envoyé pour interviewer le maire, s' y installe et observe les événements qui surviennent suite à cette déclaration d'indépendance.

Lammartin est soudain au centre du monde, la curiosité de tous se cristallise sur ce petit village qui doit subitement faire face à un afflux de touristes.

Des politiques essaient de récupérer l'événement. Marion Le Guen du Parti français et Jean-Jacques Alenchon par exemple s' expriment sur la volonté de Lammartin de rompre avec la France.

Très vite cependant les Lammartinois découvrent l'envers de la médaille. Leurs difficultés à gérer leur soudaine popularité va évidemment entraîner des tensions.



Ce petit roman est original, et relève tantôt de la parodie tantôt du pastiche, avec moultes allusions à la politique.

En outre, des notes de bas de pages commentant la situation, écrites par un narrateur omniscient, donne à voir un autre futur politique de la France.

A découvrir.
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La guerre de sécession

Frais, léger, original, drôle. Il faut avouer que rien que le résumé fait sourire ! Cette petite fable des temps modernes traite avec humour le besoin d'indépendance de Lammartin, petite bourgade de l'est de la France. Une critique de la politique, de la société, des médias, ce avec légèreté.

Dès le début, les habitants de Lammartin, quoique non décrits individuellement en détail, sont attachants. On a bien envie d'aller, nous aussi, faire une petite retraite là-bas (enfin disons, au début du récit…).

A mesure que le récit avance, le fait d'utiliser des lieux, des noms, des événements qui n'existent pas mais qui ressemblent à des choses réelles (Marion le Guen, chef de l'extrême droite, Jean-Jacques Alenchon etc.) m'a d'abord dérangé, agacé puis m'a fait assez sourire au final car c'est un aspect qui, en définitive, se veut être la marque de fabrique du livre et qui fonctionne plutôt bien.

Le parti-pris des très, très nombreuses notes en bas de page m'a également amusé.

En fait, ce qui est réussi c'est que, quitte à aller dans les travers de certains romans, ce livre les assume complètement et en fait même son fond de commerce. C'est le cas aussi pour le côté exagéré de l'histoire (Lammartin devient un sujet mondial, traité par les médias américains par exemple). Eh bien, c'est sûr, autant y aller à fond !

Petits bémols : je n'ai pas été persuadée par le narrateur (journaliste) qui parle d'un autre journaliste en incluant notamment des notes de ce-dit journaliste... J'ai trouvé cela de trop, inutile. Enfin, l'histoire en tant que telle commence assez tard (1/3 du livre).

Quoi qu'il en soit, j'ai passé un bon moment, j'ai beaucoup souri et même ri ! Merci à la Masse critique et à Lemieux Editeur !



~ Challenge multidéfis 18 : moins de 200 lecteurs

~ Challenge ABC 2017-2018 : L
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La mémoire des sentiers

Dans cette très belle collection, Fabrice Lardreau retranscrit ses entretiens avec des personnalités de lettres, des arts, des sciences ou du voyage, pour qui l'univers de la montagne tient une place prépondérante dans leur vie. En deuxième partie du livre, on retrouve quatre extraits d'ouvrages sélectionnés et commentés par l'auteur. Ces textes permettent de découvrir bon nombre de classiques, de Ramuz à Thomas Mann, en passant par Alphonse Daudet.

A travers ces conversations, Fabrice LARDREAU retrace le parcours de ces personnalités pour qui la montagne est source de joie, et bien souvent synonyme de souvenirs d'enfance et d'amitié.

Ecrivain, figure de proue du Nouveau Roman et grand voyageur, Michel Butor a vécu une grande partie de sa vie dans les paysages montagneux sur différents continents. Se décrivant davantage comme un marcheur contemplatif qu'un grand sportif, Michel Butor s'inspire des sommets et des chemins de traverse pour écrire. Pour lui, la montagne est un formidable catalyseur d'idées : elle recompose en permanence l'espace physique et mental du marcheur, les souvenirs se superposent, donnant naissance à l'inspiration et la création.
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La Ville Rousse

Quelle belle première de couverture ! Rien moins qu'une photo d'un des lauréats du prestigieux concours de photographie animalière du Museum d'histoire naturelle de Londres. Et bien choisie, car ce roman interroge avec pertinence la frontière entre le monde urbain et la monde sauvage - question tellement actuelle et brûlante !

Que signifie cette arrivée des renards depuis le Morvan, qui peu à peu envahissent Lutetia ? La mégalopole, en p travaux pour son grand métro, devient le théâtre d'une guerre de territoire, où humanité et animalité, civilité et sauvagerie se brouillent.

Fabrice Lardeau prolonge explicitement la lignée littéraire de ce personnage (par des références au roman de Renart, aux fables de La Fontaine par exemple) : Le Renard, le Goupil, le Roux, est ici repris de façon originale, On a plaisir à le retrouver.

Un roman plaisant par sa construction et les interrogations qu'il pose, mais qui ne suscite pas suffisamment d'émotion à mon goût, peut-être à cause des personnages. Je ne me suis pas du tout attachée aux deux principaux. Christian Maupertuis le directeur de la multinationale, et, Patrick Amiot, le chargé de mission/tueur à gages. Ils m'ont semblé stéréotypés, figés dans leurs caractéristiques. si bien que leur sort m'importait peu.
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La Ville Rousse

Deux tueurs sur le palier, Patrick Amiot, pris au piège sous sa douche et dans son appartement, se remémore ce qui a bien pu le mener jusqu'à cette situation désespérée ...

Qu'a-t-il pu donc bien se passer pour qu'on en arrive là ?

Pour que Paris ne soit plus Paris mais Lutetia, pour que l'ado qu'il était devienne ce tueur cynique et froid, et pour que les renards envahissent la ville ...

"La ville rousse" est un roman policier de Fabrice Lardreau, paru en 2020 aux éditions "Juilliard", et en 2022 dans sa version poche aux éditions "Arthaud".

C'est un roman policier, mais un roman policier teinté d'anticipation, de social, de fantastique même et d'écologie.

C'est un mélange finement accommodé à petites doses.

Patrick Amyot, le personnage principal qui partage la vedette avec l'ami Goupil, est aussi le narrateur puisque le récit est déroulé à la première personne du singulier.

Patrick Amyot n'est ni sympathique, ni attachant.

Par conséquent c'est l'originalité de son histoire qui accroche principalement la lectrice ou le lecteur.

Et, ce livre est bien écrit et bien construit.

L'intérêt est soutenu par une intrigue intelligente et crédible.

La lecture ne s'essouffle à aucun moment durant ces quelques 156 pages noircies par des tribulations cyniques et quelque peu amorales.

Le roman démarre de façon un peu déconcertante.

Patrick a liquidé sans vergogne Edouard Emonnet, l'écologue de la Cie pour laquelle il bosse.

Il a raccompagné jusqu'à son lit la veuve éplorée ...

Ce roman est aussi et surtout un roman d'ambiance.

Il est cerné d'une fine atmosphère d'apocalypse et du grand effondrement sur lequel plane l'ombre menaçante de maître Renard.

Il arpente désormais le monde en propriétaire.

Et, puis enfin quelqu'un a osé dire que "le petit prince" est une niaiserie détestable !

Si, si, c'est ici, écrit à la 100ème page.

Bien sûr, cette appréciation venant d'un assassin sans vergogne, ni morale, du fait, en perd un peu de sa puissance et de sa crédibilité.

Mais bon, c'est dit, c'est dit !

Merci à l'auteur, Fabrice Lardreau, pour ce bon et mystérieux moment de lecture.

Merci aux éditions "Arthaud" pour ce petit plaisir en poche.

Merci à la Masse Critique qui, une fois de plus, a joué la bonne carte avec ce livre à découvrir ...

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La Ville Rousse

Je remercie Babélio et les éditions Artaud poche pour l’envoi de ce roman reçu dans le cadre d’une masse critique privilégiée.

Maupertuis dirige d’une main de fer sa multinationale et il compte bien réaliser un projet de grande envergure : la construction du Grand Métro dans Lutétia. Ses retrouvailles avec Patrick Amiot, un camarade de lycée, lui ont permis de s’entourer d’hommes de mains prêts à tout pour supprimer les obstacles à ses projets…

Et nombreux sont les encombres : l’arrivée d’une nuée rousse sur la ville, puis celle de ces goupils aux allures fascinantes. C’est finalement une invasion qui menace la réalisation des projets gigantesques de Maupertuis. Le cynisme du PDG et de son acolyte en dit long sur notre société…et le premier chapitre nous laisse entendre que la menace peut se retourner contre le maillon faible au sein du même camp !

Un roman inclassable entre dystopie, polar et fantastique, truffé de belles descriptions de Lutétia, une ville du futur qui nous évoque un Paris contemporain. L’écriture originale et soignée de Fabrice Lardeau m’a plu.

L’auteur nous offre une réflexion intéressante sur l’homme et sa place dans le monde grâce à la dimension dystopique du roman. C’est aussi une fable où l’homme oscille entre rationalité et animalité. J’ai particulièrement aimé l’évocation de ces hommes d’affaires embauchés comme « nettoyeurs », redoutables prédateurs la nuit et cadres supérieurs accomplis le jour. Une autre version de Dr Jekill & Hyde.

Je ressors tout de même mitigée de cette lecture à l’atmosphère étouffante car le récit m’a semblé manquer d’unité, j’ai eu l’impression de naviguer entre de belles pages sans y trouver tout à fait mon compte. Par ailleurs, le choix des petits caractères dans une page dense rend la lecture pénible pour les yeux fatigués, dommage !

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La Ville Rousse

La ville rousse – Fabrice Lardreau



Des loups (les hommes) en viennent aux armes fasse à des renards (les vrais) pour étendre un territoire trop petit et viser un monde toujours plus grand.

Patrick à la personnalité conflictuelle devient une main de fer pour le compte d’un dirigeant d’une multinationale chargé de la construction d’un Grand Métro dans la ville de Lutetia. Mais Patrick, garde une forme de gant de velours face à la rage d’une population et de ce chargé d’affaires qui souhaitent l’éradication des goupils.



Si l’on dit que les loups ne se mangent pas entre eux, pour l’homme il en est tout autre.



L’auteur nous plonge dans une atmosphère assez sombre, un style de triller avec un flash-back narratif aux méthodes mafieuses. Tournures courtes et mordantes, Fabrice Lardreau nous fait miroiter à chaque page un sursaut de lucidité, un suspens étriqué autour d’un affrontement social qui arrive tout doucement à nos portes.



Points communs des renards et des loups : ne jamais les embêter !

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La Ville Rousse

Le lecteur se retrouve projeté dans un monde contemporain, Lutetia pour être exact, légèrement futuriste. L'invasion de hordes de renards dans la ville va bouleverser le monde dans lequel les personnages essayent de survivre.



Roman relativement complexe mais qui repousse le champ des possibles dans une dystopie décalée qui met à l'honneur Goupil. Le style est hachuré, la répétition est utilisée, ce qui donne un rythme rapide à la lecture et donne le ton du roman.



J'ai apprécié la lecture, qui ne laisse pas indifférent et qui permet de s'interroger sur notre société actuelle, ses limites et ce dont l'avenir sera fait. En ces heures caniculaires, on peut aussi se demander, à travers le livre, quelle est la place de l'animal dans nos sociétés, quelle est la place de la nature, et comment inverser une tendance de destruction, de violence aussi, pour revenir vers une société beaucoup plus équilibrée entre la nature et les hommes.



Je conseille la lecture du roman, surtout aux lecteurs qui aiment se poser des questions, bel ouvrage.
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La Ville Rousse

Il y a plusieurs choses qui peuvent vous attirer vers un roman : son auteur, sa maison d’édition, sa couverture, le résumé, les avis qu’ont publiés des journalistes, des blogueurs, votre libraire peut-être.

En ce qui me concerne, j’avoue ne pas lire les avis des uns et des autres, mon libraire peut témoigner que je ne l’écoute jamais. Je ne connaissais pas Fabrice Lardreau et n’avait jusqu’ici jamais lu de romans des éditions Julliard. Par contre, cette couverture a retenu mon attention, assez pour que j’aille lire le résumé en 4ème de couverture.

Et puis, je n’ai vu aucun « retour » de mes collègues blogueurs ou des quelques libraires que je connais. Donc, je n’avais besoin de rien de plus pour avoir envie de découvrir ce livre.

Et j’ai bien fait. Alors oui, la 4ème de couverture est intéressante mais elle ne décrit que la surface de ce récit. J’ai pu voir qu’on avait qualifier ce roman de « thriller », autant vous avertir, ce n’en est pas du tout un, ni même un polar. Ce texte, si on devait vraiment le cataloguer, relève davantage du sociétal que même de la « fable écolo » dont on l’a vu affublé.

Le narrateur, Patrick, débute son récit alors qu’il est acculé dans son appartement par des tueurs qu’il a lui-même entraîné. Il revient sur son passé, ses souvenirs de jeunesse avec Christian Maupertuis, son patron, devenu l’un des plus puissants entrepreneurs. Christian a mis en projet Le Grand Métro à Lutétia, qui n’est autre que le nouveau nom de Paris dans ce futur imprécis où se situe le roman.

Je ne vais pas vous raconter leur histoire, ça serait dommage, ni le pourquoi et le comment des renards. Je vous dirai juste que ce roman vous parlera d’une faune qui reprendra le dessus quand l’industrialisation s’écroulera. Il vous parlera de l’utilisation à outrance des ressources naturelles. Il vous parlera de corruption et de personnes trop gênantes facilement « effacées ». Il vous parlera surtout de manipulation, mentale ou génétique, peu importe, le résultat restera le même, c’est le côté sauvage de chaque être vivant qui ressortira toujours.

Ce texte est une curiosité, un style assez inédit pour être salué et des thèmes abordés avec originalité. Une petite pépite de noir sociétale, il serait dommage de passer à côté.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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La Ville Rousse

Je remercie Babelio et les éditions Arthaud pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique.

Livre à multiples facettes, qui n'a pas choisi son genre. On est entre un polar, une dystopie, un roman écologique, un conte... Parce que le Renard est utilisé par l'auteur à de multiples fins. Il est à la fois prédateur et proie, l'homme devient progressivement prédateur et proie lui aussi. Dans une guerre de classes, dans un monde irrespirable, qui pue de plus en plus. Dans un Paris qui se cherche une ambition supérieure, Lutétia...

Le livre est aussi un questionnement sur ce qui déclenche l'horreur, ce qui transforme un individu, ce qui modifie une trajectoire.

L'écriture ne regorge pas de métaphores ou d'effets de style, elle est plutôt neutre, mais ce n'est pas du tout mal écrit non plus.

De ce livre, je ne peux pas faire fi de la filiation avec Rhinocéros de Ionesco, avec l'Aveuglement de Saramago, d'une certaine façon aussi la Peste de Camus... Et de tout livre inquiétant quand à la moralité et folie de l'humain.

L'esthétique rousse du goupil est un artifice relativement bien exploité par l'auteur. Mais elle n'est que secondaire. C'est pour mettre de la forme. Dans un texte qui semble à la fois partir dans tous les sens et en même temps qui ne semble pas sans maîtrise.

Seul son auteur le sait.

Le lecteur appréciera peut-être, mais ce n'est pas certain. Et me concernant, j'oublierai relativement vite cette lecture, qui n'a pas été assez loin dans ses ambitions.

Concernant l'objet matériel, je regrette très fort la taille bien trop petite des caractères, tout le monde n'a plus un oeil de lynx... Et tout me monde n'a pas envie d'employer un.e loup.e. A bon entendeur.
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La Ville Rousse

La Ville rousse de Fabrice Lardreau ( Arthaud poche - 157 pages )



En lisant ce livre, j'ai découvert que l'auteur avait manipulé ses lecteurs. En effet, ce roman est à mon avis une dystopie.



Quand les renards envahissent Lutétia (Paris) j'ai vite imaginé que ces renards pouvaient s'appeler autrement.



Je vous laisse deviner les autres éléments du roman.



La pollution rousse sur Lutétia (Paris) je l'ai vu de mes propres yeux en arrivant de province.



Les premières pages lues, j'avais de la peine à poursuivre car les personnages ne m'accrochaient nullement.



Puis j'ai analysé le message de l'écrivain et j'ai comparé le Paris d'aujourd'hui avec ses travaux, sa pollution et sa faune dans certains quartiers, avec le Paris de mon enfance.



Pauvre renard qui depuis si longtemps est dénigré, il est pourtant bien utile.



En refermant ce bouquin qu'une amie m'avait prêté il me reste une impression bizarre, un goût amer.



Est ce une vision future, une mise en garde ou un gentil délire ? Qu'en pensez vous ?



Bonne lecture



Mireine
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La Ville Rousse

Dans un futur proche, un projet urbain de grande ampleur se voit mis à mal par l'invasion de renards dans la métropole. Le narrateur, Patrick, homme de main du grand patron de la Compagnie responsable projet, est un type sans scrupule qui obéit parfaitement aux ambitions prédatrices de son employeur et élimine sans sourciller le moindre obstacle au projet. J'ai beaucoup aimé le cynisme de ce petit roman, dans les noms de "Grand métro" et "Lutetia" (de Lutèce, nom romain de Paris). Ces allusions à peine voilées à l'urbanisation galopante et ravageuse bien réelles de la métropole du Grand Paris sont servies avec un ton grinçant très bien porté par le détestable personnage principal. Je n'ai pas trouvé le roman exceptionnel mais il a bien nourri ma colère contre ces grands projets absurdes, et je ne regrette pas de l'avoir découvert.
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La Ville Rousse

Avec le projet du Grand Métro, la ville de Lutétia devient un immense chantier. Dans cette métropole qui avait opté pour une végétalisation massive, ces travaux titanesques visent à transformer la capitale et sa périphérie en une « Ville-Monde » réservée aux privilégiés.

Alors, doucement, un par un, comme les loups dans la chanson de Serge Reggiani, LES RENARDS SONT ENTRÉS DANS LUTÉTIA.

Et tandis que LE BÉTON BOUFFAIT L'PAYSAGE

IL EN VINT DES MILLE ET DES CENTS

FAIRE CAROUSS', LIESSE ET BOMBANCE

DANS CE FOUTU PAYS DE FRANCE.

Patrick Amiot est engagé comme « chasseur urbain » par son ami d'enfance Christian Maupertuis, PDG de la Compagnie, une multinationale de construction en charge des travaux.

Mais au lieu de RETROUVER L'AMOUR ET LA FRATERNITÉ, les hommes aux commandes, dans un objectif de Grand remplacement, rejettent hors du Grand Lutétia, les classes populaires au profit des classes favorisées.

Un conte futuriste qui parle de renards mais pas que … et qui, comme on peut s'en douter, ne se termine pas aussi bien que le texte d'Albert Vidalie.

Drôle et percutant, ce court roman fait froid dans le dos. Fabrice Lardreau nous invite à réfléchir au déséquilibre que crée l'élitisme, en nous rappelant que, sans comptes à rendre et sans détracteurs, c'est la porte ouverte à toutes les immoralités.

Un boulevard pour les renards ….

Une histoire intelligente et visionnaire comme je les aime et un roman que je recommande vivement.



Merci à Babelio et aux éditions Arthaud Poche pour cette masse critique privilégiée.
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La Ville Rousse

Quand les renards arrivent en ville, celle-ci se teinte de roux. Cette incursion animale en zone urbaine ensauvage les cœurs, diffuse des ondes de choc, et c'est la guerre urbaine qui s'impose.

La ville, c'est Lutetia. Christian Maupertuis est aux manettes pour construire le Grand Métro. Un cacique, qui met tout en oeuvre pour protéger son chantier. Sans scrupule. Un sale type, mon avis et celui des militants écologistes, comme ceux que traquent son ami d'enfance, sous ses ordres, Patrick Amiot, qui a la charge de stopper net toute entrave à ses projets, au moyen de ce doux mélange de testostérone et de poudre à canon qui clôt les clapets.



Nous ne sommes pas bien loin de notre réalité.



Un mélange des genres dans ce roman social, policier/fable écolo qui laisse des traces indéniablement, suscite le débat, ouvre l'esprit, donne des idées.

À quand un capitalisme plus féminin ? Plus réfléchi ? Plus sobre ? Comment changer l'Homme, le diriger vers le chemin de la raison, de la solidarité ?

Solidarité et innovation ne sont pas incompatibles. Si ?

Ah ... j'oubliais, la justice comme chef d'orchestre, cela va de soi ;-)



Cependant une lecture qui se mérite. Elle part un peu dans tous les sens. La plume est de qualité, les sujets sont forts. Mais la concentration est de mise pour éviter la déroute.



Merci à Babelio, aux éditions Arthaud poche pour cette lecture, certes en demi teinte mais nécessaire et diablement intéressante.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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La Ville Rousse

Le roman du renard urbain.



Polar noir, social, et fable écologique, mêlé de cynisme, de questionnement sur le futur de nos milieux de vie.



L’homme et l’animal face à face, qui est qui ? « En roux et noir, j’exilerai ma peur…en roux et noir, mes luttes mes faiblesses… »



L’histoire se déroule dans une ville nommée Lutetia. Le projet de construction du Grand Métro, chantier d’envergure, semble compromis par des circonstances aux tons gris, vert et roux…



C’est Goupil qui donne le ton… Quand on arrive en viiiille… Et quand le Renard arrive en ville, ensauvagement et affrontement en perspective.



« D’habitude, le renard est plutôt méfiant, farouche, il a peur de l’homme ».



L’homme étant un loup pour l’homme, certains sont aux portes de chez Patrick Amiot, solitaire désabusé, peu scrupuleux chargé de missions particulières auprès de La Compagnie, entreprise en bâtiments dirigée par un homme d’affaires richissime, Christian Maupertuis, sans état d’âme et ne lésinant sur aucun moyen…

Alors traquenard ou traque au renard ?



Faune fauve, proies et prédateurs, ironie sarcastique. Intrigant et diffusant une ambiance malaisante.



« Le Roux surpassait tout le monde, dans mon esprit, y compris le loup (…) Comment le formuler ? »



Atmosphère en « roux » libres pour ce roman découvert grâce à une masse critique privilégiée, très en dehors de sentiers battus. Alors merci beaucoup à Babelio et aux éditions Arthaud poche.



Le genre n’a pas forcément ma préférence, mais le rythme est intéressant ainsi que les sujets abordés, l’ensemble ayant capté mon attention pour une lecture fluide.

J’ai toutefois eu beaucoup de mal avec la taille de la police d’écriture, trop petit !!! Un détail, mais qui m’a fait peiner.



Par ailleurs, j’ai repensé, à la fin de ma lecture, aux animaux que l’on a pu voir durant le confinement dans les villes du monde entier, l’espace urbain extérieur alors vidé de toute présence humaine.

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La Ville Rousse

Dans un monde où Paris a repris le nom de Lutetia, Patrick Amiot est chargé de missions pour une grande société de travaux publics. Ses missions: déblayer le terrain, aplanir les difficultés, supprimer les ennuis... quels que soient les moyens à mettre en oeuvre.

Aujourd'hui, enfermé dans son appartement, ses successeurs aux aguets devant la porte, il se remémore comment tout cela a dérapé. Ce sont les renards qui, en envahissant la ville, ont créé les premiers problèmes dont Patrick n'est pas parvenu à bout...



Voilà une dystopie étonnante qui mélange plusieurs genres tout au long du récit. Il y a bien entendu un fond écologiste mais sans aucune chute morale. C'est surtout un humour noir grinçant, servi par une belle plume, que je retiendrai.

Le personnage de Patrick, homme désabusé au possible, est bien construit tout au long des événements dont il se remémore pour en arriver à l'homme du dernier chapitre.

Les renards sont partout, tout le temps, sans qu'il n'y ait vraiment de moments qui leur soit consacrés. C'était vraiment un roman surprenant et difficile à raconter que j'ai découvert grâce à une masse critique spéciale. Que Babelio et les éditions Arthaud soient remerciés pour la découverte d'un auteur dont l'écriture m'a happée.
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