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Critiques de Farîd al-Dîn Attâr (25)
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La Conférence des oiseaux

La conférence des oiseaux, c’est la spiritualité islamique à son meilleur. Au 12e siècle, le poète iranien (ou persan) Farîd al-Dîn Attâr a réalisé une œuvre qui a su traverser le temps et les frontières. Il s’agit d’un conte (ou un recueil de contes, de fabliaux) dans lequel une nuée d’oiseaux transmettent des messages de sagesse. À travers les histoires qu’ils racontent, que ce soit des enseignements tirés des vies de Joseph, Salomon, Mahmûd, d’un cheikh quelconque, d'un soufi ou même des péripéties d’un homme simple et pauvre, tout est propice à enseignement. Il faut trouver le chemin vers Dieu, vers l’Amour, vers l’Humilité, vers la Sincérité. Et l’on peut y arriver en écoutant la Voix intérieure. Chaque historiette couvre en moyenne une page, quelquefois deux ou trois, et dans un langage simple et poétique, c’est donc un ouvrage facile à lire. Même s’il est fortement inspiré et fait parfois référence à la philosophie islamique, on peut en retirer beaucoup, quelque soit sa confession. Je souhaite également souligner le magnifique travail de Lassaâd Metoui, qui a réalisé les merveilleuses calligraphies dans la présente édition, celle de Guy Trédaniel. À chaque texte est associé une illustration d’un oiseau coloré, lequel est adroitement couvert d’écritures arabes (surtout sur ses ailes). C’est très joli, une véritable œuvre d’art.
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La Conférence des oiseaux

La Conférence des oiseaux de Farîd al-Dîn Attâr poète perse soufiste du XIIé siècle, lecture proposée dans le cadre de mon club de lecture, m’a laissé dans une posture mitigée… Une belle écriture, une belle traduction, et un texte certes poétique mais obscur à mes yeux… Sans doute je reste éloigné de cette lecture qui ressemble à un conte-mais très différent des 1001 nuits-de par ma culture occidentale et chrétienne. Quelqu’un l’a-t-il déjà lu ? J’aimerai connaître d’autres ressentis que le mien, comme disait Montaigne frotter ma cervelle à d’autres… 😄
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Le Cantique des Oiseaux

De la littérature persane, chacun connait de près ou de loin les Mille et une nuits, contés nuit après nuit par la rusée Shéhérazade afin d’échapper au destin funeste que lui réserve son époux, le sultan Shahryar. Inspirés de la plus pure tradition orale, ces contes font appel à l’imaginaire collectif et populaire afin d’enseigner et de divertir. On retrouve chez ‘Attâr un même procédé littéraire qui consiste à imbriquer les récits les uns dans les autres et à les mettre en miroir afin d’en souligner l’unité et le sens profond. En revanche, son ambition littéraire et sa volonté d’enseigner au lecteur sont beaucoup plus marquées et affirmées.



Ecrit au XIIème siècle, « Le Cantique des oiseaux » est un long poème mystique composé de 4726 vers. On y retrouve l’imaginaire fantastique et merveilleux des contes et celui, plus mythologique, inspiré des légendes. Les références religieuses sont omniprésentes et pour cause, puisque le poète ‘Attâr tend à rendre gloire à la toute-puissance de l’Eternel dans cette parabole mystique qui s’inspire d’épisodes tirés à la fois du Coran et de la Bible.



Il nous conte ainsi la quête longue et dangereuse de milliers d’oiseaux qui, guidés par la huppe, vont devoir traverser les sept vallées, placées chacune sous un sceau, celui du Désir, de l’Amour, de la Connaissance, de la Plénitude, de l’Unicité pure, de la Perplexité et pour finir celui du Dénuement et de l’Anéantissement, s’ils veulent espérer rencontrer la majestueuse Sîmorgh, l’être suprême parmi les oiseaux. Pour parvenir à leur but, chacun va devoir se libérer de toutes ses attaches terrestres et s’oublier lui-même afin d’élever son âme et d’accéder au royaume céleste. Mais le doute et la peur ne cessent de réapparaître au cours de leur long voyage et c’est à travers des fables et des paraboles que la huppe parvient peu à peu à purifier le cœur des plus téméraires, jusqu’à leur permettre d’atteindre l’extase suprême…



A la fois grand classique de la littérature persane et grand manifeste soufi, « Le Cantique des oiseaux » est un récit initiatique sublime et puissant, véritable ode à la gloire divine. La poésie de la langue se mêle avec délice à celle des images. Paraboles, métaphores, allégories se succèdent pour dépeindre avec la plus grande pertinence un état d’âme, un trait de caractère ou une passion dévorante. Tout est magnifiquement imagé, jusqu’au texte illustré par des tableaux, des gravures et des représentations empruntés à l’art arabe qui permettent de mettre en lumière avec beaucoup de finesse et d’élégance certaines scènes du poème. A souligner à ce propos le magnifique travail d’édition de Diane de Selliers qui a su conserver les couleurs chatoyantes et la splendeur des œuvres des artistes de l’époque.



« Le Cantique des oiseaux » a donc été pour moi une étonnante découverte. J’ai été complètement séduite par la traduction de Leili Anvar qui rend à merveille la poésie et l’harmonie du texte. En revanche, et ‘Attâr lui-même le dit très bien vers 4511 :



« Mon œuvre porte en elle une vertu étrange

C’est que plus tu la lis, plus elle est généreuse

Plus tu pourras la lire, sans cesse y revenir

Et plus à chaque fois tu goûteras ses mérites »



Ainsi donc, de par sa forme et ses nombreuses références historiques, littéraires et religieuses, « Le Cantique des oiseaux » est un ouvrage dense et ardu pour les non-initiés, dont je fais partie. Un texte qui se goûte, s’apprécie, se digère et qui demande une certaine patience avant de se révéler et de se laisser approprier, temps qui m’a malheureusement manqué en raison des délais convenus par le partenariat. Il est frustrant d’avoir l’impression d’être passée à côté de tant de choses lors de cette première lecture et ce, malgré les nombreuses notes explicatives particulièrement passionnantes que l’on trouve à la fin du poème. La préface, quant à elle, est tout aussi riche et intéressante et permet de remettre l’œuvre et son auteur dans leur contexte. C’est donc un ouvrage vers lequel je reviendrai, souvent, dans l’espoir d’en apprendre chaque fois un peu plus…



Je tiens à remercier vivement Babelio et les éditions Diane de Selliers pour ce partenariat des plus enrichissants !
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La Conférence des oiseaux

Un conte splendide et apaisant, une superbe et longue métaphore gorgée de poésie, et qui inlassablement voudrait décrire les affres des êtres sur le chemin de Dieu et de l'Amour, ainsi que sur le nécessaire dépassement des passions. En ces temps obscurcis par un dogmatisme religieux mortifère et par la fermeture face à l'Autre, c'est un livre sain. Je pense que c'est aussi un bel exemple de "Jihad", au sens d'effort intérieur et authentique, et non pas dans le sens tristement galvaudé et politique que le terme a pris au fil des dernières décennies. A lire pour tous ceux qui sont désireux d'ouvrir les yeux sur des aspects trop souvent ignorés de la spiritualité islamique.
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La Conférence des oiseaux

Très beau texte poétique soufi du 12ème/13ème siècle. Je ne suis pas cliente pour les textes mystiques en général et pourtant j'ai été bluffée! Etonnée de la facilité et de la clarté de ce texte ancien où alternent fables où les oiseaux sont dotés de parole et très bien observés, et contes moraux parfois très drôles. Conquise par la fantaisie, la variété.

Un voyage dans la Perse ancienne, voyage dans le temps, migration des oiseaux qui cherchent par delà 7 vallées le simorgh...
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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La Conférence des oiseaux

La sagesse dervich nous parvient ici. La beauté des textes, tels des tapis, sont magnifiquement illustrés en faisant un ouvrage beau au cœur et aux yeux.
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Le Cantique des Oiseaux

Chef-d'oeuvre de la spiritualité soufie ( branche mystique de l'Islam) le Cantique des oiseaux est écrit en 1177 par Farîd od-dîn Attâ, poète apothicaire de Nichapur en Iran actuel.

Le soufisme est fondé sur les principes de la sagesse universelle plutôt qu'une théologie stricte et c'est dans ce sens que l'envie de lire Attâr m'est venue. L'accomplissement suprême du soufisme prône l'anéantissement de soi. Son expression la plus aboutie se retrouve sous la plume d'Attâr.

Le Cantique des oiseaux est un poème méditatif. Chaque distique renvoie à une image, convoque la pensée et sollicite les sens.

L'histoire est celle d'une aventure exaltante . Des oiseaux se décident à partir à la recherche de l'Etre suprême et pour cela ils suivent la huppe, messagère du roi Salomon. Ils abandonnent tout sauf peut-être dans un premier temps leurs désirs et leurs peurs. Ils semblent proches de nous dans leurs craintes et contradictions. La huppe leur insuffle le courage et l'abnégation en contant des histoires choisies dans les classiques de la littérature ou inspirées du Coran.

Ce chant sacré dans l'edition traduite par Leili Anvar s'accompagne des merveilles de la peinture en Islam d'Orient. Ce poème a nourri la créativité de nombreux artistes persans, turcs et indo-musulmans.

C'est une belle épopée spirituelle construite comme une symphonie dont l' écoute est multiple et infinie.
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La Conférence des oiseaux

Poète mystique du XIIème siècle, Farid-ud-Din 'Attâr raconte la quête divine d'un groupe d'oiseaux conduit par une huppe. Ils empreinte le chemin du doute, de la foi et découvre la croyance en un Dieu miséricordieux. C'est un conte magnifique. S'engager dans une voie quelle qu'elle soit est un voyage initiatique. Nous ne sommes jamais seuls.
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Le Cantique des Oiseaux

Connaissant la qualité exceptionnelle de son ouvrage sur Malek Jan Nemati et de la traduction de Paroles de Vérité, cela faisait longtemps que je voulais lire le Manteq ol-Tayq d'Attâr et profiter la traduction en français par Leili Anvar aux éditions Diane de Sellier. Cependant, si l'on veut une version du Manteq ut-Tayr correspondant plus au texte en persan, je crois que qu'il faut se diriger vers le Langage des oiseaux, par Manijeh Nouri, aux Cerf (2012) : https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782204096362-le-langage-des-oiseaux-manteq-ut-tayr-farid-ud-din-attar/ (à ne pas confondre avec celle adaptée par Gougaud). M. R. S. Kadkani, auteur de la dernière version savante de référence en persan, sur laquelle L. A. dit elle aussi se fonder, dit d'ailleurs dans la préface à l'édition critique de M. N. (Cerf) « louer et estimer » ce travail « fiable ». Il faut remercie L. A. d’avoir entamé ce travail à une époque où il n’y avait pas d’autre traduction en français, mais entre temps celle de M. N. est sortie.

Cette édition de Diane Sellers réussit plutôt dans ses très belles illustrations et aussi peut-être que si l'on ne connaît pas l'univers de la poésie iranienne, le style en alexandrins peut donner à certains une meilleure idée de la conjonction entre forme et fond que l'on trouve en persan, quitte à sacrifier une partie du fond ; pour ma part, je n'ai pas aimé la forme, mais c'est une appréciation très personnelle. Je crois qu'en anglais, Sholeh Wolpé, poétesse, réussit à mieux concilier forme et fond, mais peut-être que l'anglais permet cela plus naturellement du fait de sa plus grande souplesse sonore. Cependant, cela signifie que peut-être la meilleure manière de découvrir Attâr si le style est important à cette découverte est de le lire en anglais avec Sholeh Wolpé.

Aussi, je lisais récemment qu'une bonne traduction est celle où le traducteur s'efface devant ce qui est traduit, où il se fait oublier. Or, justement, j'ai tenu la lecture un moment, mais à force la « présence » de la traductrice était de plus en plus visible, jusqu'à ce qu'il devienne trop manifeste que je ne lisais pas Attâr, mais que je lisais L. A. qui lit Attâr. La plupart des problèmes s'expliquent peut-être par la volonté de traduire en quasi-alexandrins, mais je n'ai pas trouvé le texte agréable ou avec du « souffle » (je connais la poésie persane en même temps). En tout cas, il faudrait alors mettre beaucoup plus en avant qu'il s'agit d'une traduction sous les contraintes de l'alexandrin.

Il y a déjà le problème du sens choisi pour les textes. Pour le peu que j'ai essayé de comparer avec le persan, je crois que l'auteur traduit des textes ayant potentiellement plusieurs sens avec un sens très précis qu'ils peuvent avoir, sachant qu'il faut alors comprendre le bon sens précis que peut avoir le texte français. Alors que, pour ma part, je crois qu'un texte polysémique doit être traduit au possible par un texte aussi polysémique, afin de garder la richesse du texte originel et de permettre au lecteur de se l'approprier. Par exemple, la première ligne du corps du texte (vers 617). M. N. traduit exactement ce que dit le texte très clair en persan « Toi qui fus en vérité la messagère de chaque vallée » L. A. traduit par « Toi en chaque vallée messagère du Vrai ». On peut estimer que c'est la signification du texte (je ne pense pas), mais ce n'est pas ce qu'il dit. Et parfois, ces libres interprétations sont vraiment problématiques. Par exemple, le vers 1640 de L. A. parle des vents d'un « Dieu jaloux » pour un mot qui signifie avant tout Celui qui se suffit à lui-même (et c'est quelque chose de proche de cela que l'on trouve dans la traduction de M. N.). On m'a dit que le mot original peut effectivement avoir le sens d'exclusivité avec sa racine arabe. Et je vois sur internet que l'expression « Dieu jaloux » semble exister dans la tradition chrétienne et peut-être que la traductrice pense ici à un public pour qui cette expression serait familière. Mais on peut comprendre tout à fait autre chose en français, alors même que le « bon » sens ne semble pas l'unique sens en langue persane.

L'exemple est d'ailleurs très significatif car on croit clairement voir la volonté de christianiser le texte d'Attâr. Dans sa traduction en anglais, Sholeh Wolpé semble dé-islamiser le texte : le mot islam semble plutôt caché, elle dit dans l'introduction ne pas utiliser le mot Dieu qui n'est pas compris tel que ce désigne Attâr, et je ne pense pas que ces choix sont critiquables, d'autant plus qu'ils sont très explicitement annoncés (l'introduction de L. A. est d'ailleurs lacunaire sur les orientations intellectuelles choisies). Elle veut rendre à un certain public le sens de ce qui voulait dire Attâr dans un contexte et une époque spécifique, et à ce titre l'islam et le mot Dieu peuvent être considérés comme des détails. Mais christianiser est bien autre chose. Dans l'exemple de Dieu jaloux, d'autant plus si l'on n'a aucune idée sur l'islam et le soufisme, on peut comprendre qu'Attâr attribue à Dieu un des défauts humains les plus délétères, tels les dieux des légendes de la Grèce antique, que l'on retrouve un peu dans la Bible. D'ailleurs, christianiser ne correspond pas, à mon avis, au public occidental actuel, en général très peu impliqué dans ces mythologies chrétiennes. le problème est réel car on ne parle pas de la traduction d'un roman policier, mais de ce que les gens croiront être de la plume de pas n'importe qui et dans pas n'importe quel ouvrage.

La première ligne de la traduction (vers 0) est aussi problématique et est un élément du problème de l'orientation féministe de la traductrice, féminisme tout à fait positif en général mais dont on peut discuter la place qu'il a ici. Que Simorgh s'accorde au féminin, soit, c'est probablement la meilleure option. Mais il y a une trop grande insistance, avec par exemple « la Simorgh » (vers 714). Sholeh Wolpé, elle, n'a pas à choisir en anglais, mais elle va plus loin et insiste dans son introduction qu'elle se passe à dessein de mots désignant un homme ou une femme, puisque Dieu n'a pas de sexe, et je crois qu'il faudrait faire cela au possible, ce qui ressemble à ce que fait Henry Corbin. Quant à la première ligne (bismillah…), outre la volonté de féminiser à tout-va, la traductrice la justifie en présentant sa traduction comme un juste milieu avec la traduction d'André Chouraqui… qui est tout à fait déraisonnable et donc dont la moitié n'est pas raisonnable non plus. Que la traductrice vive cette formule ainsi, c'est tout à fait respectable, mais ce n'est pas en soi ce que dit l'arabe.

Parfois, la traduction est étrangement trop vague. Par exemple, vers 3188, L. A. traduit par « sainte soumission », influence chrétienne mêlé d'une volonté de faire un effet de style peut-être, alors que S. W. par « worship of angels » et M. N. par « prière des êtres célestes », qui sont des traductions bien plus fidèles. La traduction en anglais semble néanmoins en général moins littérale, mais S. W. justifie de manière convaincante et en toute humilité ses choix dans l'introduction. Il faut dire néanmoins qu'une « traduction » du texte fait encore pire que celle chez D. de S. C'est celle « adaptée » par Gougaud à partir d'une traduction de Manijeh Nouri (ce qui brouille encore plus les pistes). Vers le vers 1805, on voit qu'une sainte est « indisposée » dans la traduction de L. A. Connaissant un peu la tradition islamique, je supposais ce que cela signifiait, mais je n'étais pas certain s'il s'agissait d'une envie d'uriner, de règles ou d'une maladie. La note m'a clarifié la chose, mais elle ne donne pas de réponse explicite et je ne suis pas certain que même avec la note ce soit clair pour un lecteur qui ne connait pas le judaïsme ou l'islam. Pourtant, le persan est très clair. Mais la version de Gougaud fait pire : on y lit que les femmes n'ont pas (jamais) le droit d'entrer dans le lieu saint islamique (la Ka'ba) ! Ce qui est tellement faux qu'une femme sainte y a donné naissance. Les traductions de M. N. et S. W. donnent une version simple et claire et il n'y a rien de honteux à ce que les femmes, y compris saintes, aient des règles.

Et puis, il y a un problème de style. le style de L. A. est lourd à mon goût, et cela vient, je crois, de la tendance à être trop compliqué, dans les mots ou la structure des phrases, même lorsque le persan original semble simple et clair. Accumuler les mots et les tournures compliqués ne crée pas de la haute littérature. Cela m'avait fait d'ailleurs croire au début que je n'aimais pas le texte d'Attâr, jusqu'à ce que je comprenne que le problème vient du français de la traductrice. Concernant les mots, dans une traduction de Mollâ Sadrâ, il serait normal d'avoir des mots précis et compliqués, mais en poésie sans rimes, même si cela s'expliquait par la volonté d'utiliser des quasi-alexandrins, l'utilisation de mots artificiellement soutenus et de tournures de phrases compliquées, même lorsque l'original est simple et clair, sont loin à mon sens de faire vivre l'aspect poétique du texte. le style de S. W. semble au contraire excellent, et d'ailleurs ses magnifiques premières lignes sur l'art de traduire dans l'introduction montre son talent de poétesse. de ce que j'ai pu voir, celui de M. N. semble bon, simple et efficace. En plus, le fait de mettre abondamment en note en bas de page (et non de fin de livre) des explications de sens mais aussi les mots persans nous laissent percevoir le persan derrière le français et donc nous laisse être au plus près d'Attâr et le cas échéant comprendre les multiples sens possibles des expressions.

Néanmoins, les notes en fin de livre de L. A. contiennent des commentaires intéressants qui ne se trouvent pas dans l'édition critique de M. N.

« Last, but not the least », le travail de la maison d'édition est à revoir (j'ai l'édition illustrée souple de 2016). Certes, il est très agréable d'avoir les illustrations mais à quoi sert d'avoir la cerise si l'on n'a pas le gâteau ? Il n'y a pas de table des matières. J'ai eu entre mes mains un certain nombre de livres, des cinq derniers siècles d'ailleurs, je crois n'avoir jamais eu de livre sans table des matières (sauf lorsqu'il s'agit d'un beau livre avec peu de texte, un glossaire, ou une chose de ce genre). Avec un livre dont la structure est si importante, avec tant d'histoires imbriquées, à quel moment on se dit qu'il est acceptable de ne pas avoir de table des matières ? D'autant plus qu'on est souvent perdu dans l'histoire et qu'en plus la version illustrée (avec des textes de commentaires des illustrations) fait que les morceaux de textes de l'ouvrage sont dispersés. J'ai plusieurs fois re-cherché la table en me disant que j'ai dû mal regarder (ou simplement par réflexe prolongé en oubliant qu'une telle chose puisse exister, un livre sans table des matières), mais non (ou un « ah oui c'est vrai, pas de table »). Cela avec les titres qui ne suivent pas les titres courants persans (ce qui n'est pas une critique) et au fur et à mesure que je me méfiais de traductions de certains vers et voulait regarder, j'ai passé un temps fou à retrouver les passages en persan. Jusqu'à ce qu'à un moment, j'ai décidé d'arrêter les frais avec cette édition-traduction. J'ai alors commandé ce qui était mon second choix, la traduction en anglais de Sholeh Wolpé (sans avoir vu la traduction de M. Nouri), et là, non seulement, il y a une table des matières mais encore au début de chaque partie il y a la table de la partie. Parce que la structure est, au moins pour un lecteur contemporain, fondamentale, et cette traductrice éditrice l'a compris. Tout ceci alors que la traduction date de 2012 et que j'ai une réédition de 2016. Concernant l'éditeur, il faut aussi noter que l'on passe son temps à compter les lignes pour y faire référence, puisqu'il n'y a pas de numérotation en début de section mais en début de pages (alors que M. N. numérote tous les vers).

En fin de compte, entre les deux dernières traductions françaises, les introductions montrent une optique assez différente. Celle de M. N. est une traduction de qualité universitaire, avec une introduction dans laquelle l'auteur réfléchit de manière universitaire à sa démarche. Elle explique aussi sa démarche à la radio : https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-dislam/des-oiseaux-qui-parlent . Cependant, malheureusement, la traduction de M. N. a une très faible visibilité en ligne, et donc fait l'objet d'un très mauvais marketing. Sur Place des Librairies, on ne trouve même pas l'ouvrage si on met le nom de la traductrice, il faut taper le titre. La multiplication des titres avait fait noyer dans mes recherches l'existence de cette traduction de référence. Sans compter le parasitage de l'« adaptation » de Gougaud à partir d'une traduction de M. N. Ce n'est pas parce qu'il s'agit de spiritualité qu'il ne faut pas faire attention aux opérations marketing des maisons d'éditions, bien au contraire. Les Éditions Diane de Selliers ont, à mon avis, pris un traducteur avec une forte notoriété, font un bel emballage, utilisent un titre qui plaira à un certain milieu (puisqu'il évoque la Bible), font une édition initiale (épuisée en français) très onéreuse (couverture carton) et donc créent l'effet Veblen (plus c'est cher, plus on croit que cela a de la valeur).

Qu'une personne qui suscite la sympathie comme L. A. publie sa lecture personnelle en alexandrins d'une grande oeuvre, c'est faisable et intéressant, mais alors il faudrait le présenter ainsi.
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Le Cantique des Oiseaux

C'est un livre, un gros livre qui recueille un long poème qui mélange épisodes religieux et l'histoire des oiseaux qui doivent affronter diverses épreuves pour se libérer et se découvrir à Dieu.

C'est donc un livre qui se veut initiatique, qui cherche à donner des leçons dans un souci de libérer l'homme de son malheur et de le rendre meilleur. Cela est beau, c'est un fait l'intention est louable, mais la trop grande présence de la religion m'a bloquée dans le voyage que j'ai finalement fait d'une manière quasiment superficielle. En effet, le fait que l'homme doit automatiquement passé par Dieu pour être libre et beau me dérange énormément, tout comme l'idée qui veut que Dieu soit à l'essence de toute chose, et ceci même si le texte date du 12ième siècle.

En fait ce n'est pas une surprise de voir la trop grande présence de Dieu ici, ce texte est à forte tendance soufisme donc c'est logique, mais pour la personne du 21ème siècle et l'athée que je suis j'ai malgré tout eu du mal à faire l'impasse sur mes sentiments et me plonger dans ce livre entièrement sans rire de cette naïveté divine. Honnêtement je pense que c'est une épreuve de le lire pour quelqu'un qui croit que la nature humaine peut arriver à être libre et parfaite sans Dieu. Mais j'ai tenté.

Outre cela ce livre est quand même très beau à lire, il est évident que le but, même si je déplore Dieu et parfois la manière et la solution, est tout à fait honorable. Cela étant c'est vrai qu'il est un peu dur à lire, car il est rédigé entièrement en vers et en plus il est très long. Ce n'est vraiment pas un livre qui se lit comme un roman, comme toute poésie il faut du temps, des pauses, et je pense aussi un certain état d'esprit (que je n'avais probablement pas ( ?))



Là je parle de l'écriture, mais à regarder ce livre est magnifique. Alors je ne suis pas forcément fan de tous les dessins, car ils ne sont pas forcément tous bien dessinés surtout si on compare avec l'art occidental à certaines époques (l'inverse peut marcher aussi), cependant j'ai retrouvé une forte influence chinoise dedans qui m'a beaucoup plu, qui m'a invitée aux voyages et aux merveilles - même si aucun art au monde ne surpassera pour moi l'art chinois.

En fait, le fait que les dessins soient vieux fait déjà tout le charme même si imparfait. En effet ses dessins sont déjà des trésors par leur âge et je ne peux que remercier les éditions Diane de Selliers de les faire découvrir et d'en orner ce livre, et ainsi d'en faire son écrin. Surtout qu'ils sont accompagnés de petites histoires très instructives.



Bref. Je ne suis pas certaine d'avoir parlé de ce livre comme il le fallait, un certain point de vue personnel me l'a gâché, mais pour sa culture, par curiosité ou autre, il est à lire.



Je remercie les éditions Diane de Selliers et Babelio.

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Le Livre divin

On dit de ses poèmes mystiques qu’ils sont un trésor inépuisable de préceptes utiles et d’avis remplis de sagesse, ou bien, un magnifique collier, formé des perles et des diamants les plus précieux de l’écrin spirituel.
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Le mémorial des saints

Tres interressant livre dee soufi a deguster selon la couleur du temps.
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Le langage des oiseaux, Manteq ut-Tayr

C'est un joyau de la spiritualité musulmane mais il peut être très bien compris et apprécié par tout ceux qui croient en Dieu, en l'amour . Cette quête de l'oiseau sinorg, c'est un voyage dans notre propre inconscient, une introspection dans notre essence.
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Le langage des oiseaux, Manteq ut-Tayr

Un livre complexe et difficile. D'apparence, c'est un livre qui raconte l'histoire d'oiseaux qui partent à la recherche de leur roi, qui vit très loin dans une vallée difficilement accessible. Nombre d'oiseaux refusent le voyage, mas la grande majorité part. Au travers des aléas du voyage, beaucoup meurent ou abandonnent et seules une trentaine d'entre eux y parviennent.

Le livre raconte ces différentes péripéties et chaque chapitre est accompagné de paraboles autour de ces thèmes.

Dans le fond, c'est un livre religieux avec beaucoup de mysticisme. La connaissance du Coran, la sensibilité au religieux, la prise de recul que nécessitent ces textes (il faut le lire par petites doses), tout cela rend ardu l’appréciation de la beauté du texte.

Le texte est beau, on sent que l'auteur est habité par son texte et en même temps, j'avais le sentiment de la répétition et de l'ennui par des redites, tout cela peut-être parce que je le lisais trop vite et que je ne connais pas bien la religion musulmane.

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Le Cantique des Oiseaux

Une porte ....
Lien : http://architexte.over-blog...
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La Conférence des oiseaux

Fana de contes, de récits et de légendes, voici un livre qui peut vous plaire, histoire de sortir un peu des sentiers battus, des grands récits de l’Iliade et de l’Odyssée. Le poète, Farid al-Din Attar, un persan du XIIe siècle, propose ici un récit traduit pour nous en prose, rempli de symboles, de philosophie (religieuse en outre) et d’interprétations multiples. Vous découvrirez à travers votre lecture une part de la culture persane du XIIe siècle, qui donne la part belle à la littérature et aux récits transmis à l’oral. La traduction en française est un peu datée, mais n’hésitez pas à y jeter un œil, ne serait-ce que pour avoir un aperçu des images poétiques tissées avec soin par l’auteur !
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La Conférence des oiseaux

Texte remarquablement poétique...

J'ai une version "Poche" et une autre aux Editions Diane de Seilliers https://editionsdianedeselliers.com/livre/la-petite-collection/le-cantique-des-oiseaux-de-farid-ud-din-attar-2/ : les miniatures persanes tout en délicatesse ne font que révéler davantage la beauté du texte...
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La Conférence des oiseaux

Loin de tous ces faits de société et tragédies associés à ce message pure et noble, ici on retrouve une sérénité bercée par un conte mystique et poétique.

Riche en métaphores qui bousculent beaucoup d'illusions.

Une lecture qui nourrit l'âme.

Un livre que je garderais près de moi.
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Le Livre divin

superbe
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Le Cantique des Oiseaux

De Farid Od-din Attar

Traduit par Leili Anvar

Publié par Diane Sellier éditions

Edité en 2013

398 pages annexes incluses



Les oiseaux, sous la guidance de la huppe, hésitent à partir en quête de Simorgh, allégorie du créateur. A travers de nombreux contes, l’oiseau de Salomon leur expliquera pourquoi il faut entreprendre cette quête, aussi dure soit-elle, et comment parvenir au bout des sept vallées derrière laquelle se tient Simorgh…



Un poème du XII° siècle qui chante une quête de la foi.

Entièrement en vers, ce poème vous emmène au milieu de la littérature persane et vous invite à un voyage initiatique. Entrecoupé de récits qui illustrent le discours de la huppe, on a parfois l’impression d’une certaine répétition des idées, et cela peut rendre le tout un peu compliqué à lire, surtout si, comme nous, vous n’avez pas l’habitude de ce genre de littérature. Il nous était arrivé le même problème avec les Contes de Mille-et-une nuits que nous n’avions pas su finir.

Cependant, si on passe au-delà, on découvre un poème magnifique aux images surprenantes.



Là où le livre est vraiment sympa, c’est qu’il nous livre beaucoup de clefs pour comprendre le texte. En plus des deux introductions, le texte regorge de note qui rappellent les grands récits auxquels se réfèrent Attar, où les images récurrentes en poésie persane. Enfin, on trouve en annexes les versets du Coran évoqué dans le poème, ainsi qu’un glossaire des personnages cités.



Bref, ça n’est pas un ouvrage facile, mais c’est un livre extrêmement intéressant qu’on a pris plaisir à lire (même si nous avons été plus longue que d’habitude)
Lien : http://les9muses.wordpress.c..
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