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Critiques de Félix Leclerc (47)
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Allégro

Deuxième volet de la symphonie littéraire de Félix Leclerc, cet Allegro n’est pas un recueil de nouvelles mais plutôt une collection de fables. Ces histoires, mettant en vedette parfois des humains mais surtout des animaux, se veulent un hymne à la vie, au bonheur et à la liberté, auxquels on ne peut accéder que grâce à un travail honnête.



Je dois admettre que je les ai trouvé un tantinet longues, ces fables. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, pas tout le monde est obligé de se montrer aussi concis qu’Ésope ou LaFontaine, mais une dizaine de pages (parfois plus) pour en arriver à une conclusion qui n’était pas du tout évidente… je m’y perdais en cours de route. Il faut ajouter que ces histoires ont comme cadre le Québec de la première moitié du XXe siècle, la réalité y était tout autre.



En effet, chez Félix Leclerc, la région québécoise (agricole, campagnarde) est à l’honneur. Ainsi, pas de lion ni de cygne ou autres bêtes de la savane ou de contrées lointaines. On retrouve des animaux de la basse cour (coq, mouton, bœuf, cheval, etc.) ou bien de la faune laurentienne comme la marmotte, la perdrix, l’ours, le lièvre, etc.



Et, justement, la fable qui m’a le plus touché s’intitule «Coucher de soleil», et on y retrouve un lièvre qui présente son frère à un ours qui l’avait précédemment épargné. Les trois discutent philosophiquement sans savoir que la mort a prise sur l’un d’eux. L’auteur a réussi à me surprendre et à me toucher avec cette fable traitant de l’art de mourir.



À lire sans presse, idéalement au grand air sur un balcon avec vue sur un paysage bucolique.
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Pieds nus dans l'aube

Pieds nus dans l’aube, c’est le premier roman publié de Félix Leclerc, et c’est aussi une œuvre autobriographique qui retrace les jeunes années du grand artiste québécois. On y découvre ce à quoi pouvait ressembler la vie dans les régions reculées au début du siècle dernier. Les familles nombreuses, la vie de village, la proximité de la nature, etc. Le jeune Félix s’amuse comme un fou, avec quelques uns de ses frères et sœurs (du même âge que lui) et ses amis, le timide Ludger et surtout Fidor. Ce dernier est un petit sauvage sympathique, qui ne fréquente pas l’école et préfère grimper aux arbres. Une sorte de Huckleberry Finn… Ensemble, ils s’amusent comme des fous, chaque occasion devient un moment précieux. Aussi, ils observent le monde autour d’eux, surtout les adultes. Plus on avance, plus on se rend compte qu’il ne s’agit pas que d’un cumul d’aventures de jeunesse mais plutôt un roman d’apprentissage. Ces jeunes, Félix en tête, comprennent davantage l’importance des liens de la famille, de l’amour et de l’amitié, surtout quand ils sont confronté à des situations qui appartiennent au monde des adultes. La maladie, la vieillesse, la mort, l’absence du père, le manque d’emploi, les déménagements, etc. Ils commencent à comprendre qu’ils ne passeront pas toute leur existence dans ce petit village confortable.



Certains des souvenirs émouvants peuvent paraître tristes (ils l’ont assurément été au jeune garçon) mais le lecteur n’en est pas accablé. Vers la fin, alors qu’on devine un peu la tangente que prend l’histoire, on peut ressentir une légère nostalgie mais rien de larmoyant. C’est que les événements sont presque annoncés mais, surtout, ils sont présentés d’une telle façon qu’ils semblent inévitables, comme faisant partie de la vie. En fait, ce roman est surtout une célébration, une ode à la vie. Il faut profiter des beaux moments pendant qu’on le peut et je me suis pris à me rappeler quelques uns de mes propres souvenirs en lisant ceux de Félix Leclerc. Le style de l’auteur y est pour beaucoup. Cette ode, je lui trouve des qualités poétiques même si c’est un roman en prose. L’évocation de ce petit village, proche des éléments (la rivière Saint-Maurice, la forêt) et rempli de visage familliers rassurants, une vie sans complications inutiles, qui n’en rêve pas à l’occasion ? Pareillement pour les moments racontés, par exemple, quand un de ses frères invente des histoires aux instruments de musique. Le moindre objet du quotidien prend des airs de magie dans cet univers qui, pourtant, ne devait pas être si facile non plus.



Bref, Pieds nus dans l’aube est un roman que je recommande vivement. Pour ceux que ça intéresse, Francis Leclerc, le fils de l’auteur, a également réalisé son adaptation cinématographique dernièrement. Un film à voir.
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Adagio

Adagio est un petit recueil de contes écrits par Félix Leclerc il y a déjà plus d’un demi-siècle, en 1943. Il fait partie d’un triptyque, si je puis dire, composé également d’un recueil de fables, Allegro, et de poème, Andante. Malheureusement, deux ou trois de ces contes ont paru quelques années plus tard dans un autre bouquin que j’ai lu un peu plus tôt, Le hamac dans les voiles. Dommage, ça a donné une impression de répétition, surtout que c’étaient les meilleurs, selon moi, qui avaient été repris. Comme celle de ce pauvre traversier, amoureux d’une jeune fille mais qui se laisse séduire par une danseuse, ou bien ce simple d’esprit à qui l’ont joue des tours au village.



La plupart de ces contes sont empreints d’une moralité très catholique. Par exemple, il y a ce violoniste blessé qui ne peut plus jouer et qui souhaite vendre (se débarrasser ?) de son violon. Le luthier lui raconte sa propre histoire et convainc le musicien de garder son instrument parce que « on ne se défait pas d’un ami comme ça », pas après seize ans de bons et loyaux services… Ou bien ce paysan qui pardonne à son voleur de bois. Ça me fait penser à ces romans du terroir qui valorisent le travail de la terre et les bonnes vieilles traditions. La modernité, à quoi ça sert ? Toutefois, tout ne tourne pas autour de la religion. Ce qui doit primer chez les colons, c'est surtout l'amitié et la bonne entente.



Le conte qui m’a surpris positivement est le dernier, intitulé « Par intérim ». Il est beaucoup plus sérieux et sobre que les autres, allégorique, et étrange aussi. Le jeune Raymond, qui représente le Québec, est appelé auprès de son grand-père malade Jean Noble, qui représente la France. Sa maladie, c’est l’humiliation universelle, l’occupation de Paris par les nazis. Cette « terre à chefs d’œuvre » vit la censure, on y brûle les peintures et les livres. Incapacité, le grand-père demande à son petit-fils si cette autre France, la Nouvelle, ne peut pas la remplacer. Ne serait-ce que par intérim. Continuer son travail le temps que la maladie (la Seconde guerre mondiale) passe. Dans les faits, la France s’est libérée alors que le Québec vivait encore dans la grande noirceur mais il est intéressant de noter que, une quinzaine d’années plus tard, la Belle Province se libéra à son tour de son carcan et connut sa révolution culturelle.
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Andante

Andante est le troisième et dernier volet de la symphonie littéraire du grand et regretté Félix Leclerc. Après avoir exploré le conte et la fable, il se lance dans un genre tout autre, celui du poème. Toutefois, les genres s’entremêlent un peu. En effet, on y retrouve bien quelques poèmes de forme plus classique mais l’essentiel de cet ouvrage est surtout constitué de poèmes en prose. Certains racontant une véritable histoire s’étirant sur plusieurs pages. Ainsi, par moment, j’avais plus l’impression de lire des contes. À cause de cela (ou grâce à, selon le point de vue), je crois que ces trois recueils ne me laisseront qu’un seul et unique souvenir.



J’ai apprécié plusieurs des poèmes (ou trames poétiques) mais, si quelques extraits m’ont particulièrement plu, la plupart ne se distinguent pas les uns des autres. Pourtant, ils sont bien écrits, jolis. Sur le moment, je les trouvais beaux mais ils ne m’ont pas marqué et, rapidement, leur souvenir s’est estompé. Pour tout dire, un seul m’est resté gravé dans la mémoire, L’albatros, et c’est à cause de l’autre poème, celui de Baudelaire.



C’est peut-être les thèmes qui me rejoignaient moins. Tout imprégné du folklore québécois et, incidemment, d’une certaine morale religieuse. À l’époque, au milieu du 20e siècle, tout le poids des traditions pesait encore sur le peuple québécois mais, tranquillement, on sentait pointer un vent nouveau. Félix Leclerc cherchait à le préserver et c’est tout à son honneur. Toutefois, presque 75 ans plus tard, l’écho des choses de la campagne (avec ses sentiments naïfs, sa bonhommie, son respect quasi aveugle des valeurs chrétiennes) ne résonne plus aussi fort. Dans tous les cas, il n’a pas résonné beaucoup chez moi. Je le relirai peut-être dans quelques années, lorsque la frénésie de la grande ville me passera et que je chercherai le repos en région excentrée.
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Le fou de l'île

J’ai emprunté ce livre, Le fou de l’île, sans trop savoir pourquoi ni quelle était précisément son intrigue. Je savais que c’était un roman de Félix Leclerc mais je n’avais même pas regardé la quatrième de couverture. Je supposais que cette histoire de fou, il ne fallait pas la prendre au premier degré, mais qu’il s’agissait plutôt d’un passionné. Sachant le grand amour que l’auteur portait à l’île d’Orléans, je m’attendais donc à une évocation de ses jolis passés là-bas.



Eh bien, j’avais tort. C’est véritablement l’histoire d’un fou, disons plutôt d’un type un peu simple d’esprit, qui apparaît un beau jour avec la marée. L’arrivée de ce type soulève les passions, certains voudront le prendre sous leur aile, d’autres s’en inquiéteront (jusqu’à la moitié du XXe siècle, la peur de l’étranger persistait), les plus jeunes veulent s’amuser avec lui ou à ses dépens, etc. On craindra qu’il ne corrompe la jeunesse avec ses idées bizarres.



C’est que ce fou n’est pas si bête qu’on le croit. Oui, sa compréhension et sa conception de l’univers est assez simpliste mais, parfois, ça amène à considérer le monde autrement. Ne pas se laisser mener par le capitalisme mesquin. Espérer de meilleurs lendemains. Voir la beauté du monde. Rêver. Même les yeux ouverts. Ça peut faire peur à bien des gens qui, autrefois, étaient confortables dans leurs habitudes et façons de penser.



Ceci dit, on est loin d’un roman philosophique. On y retrouve bien quelques messages sur le sens de la vie mais ils sont tellement explicites que ça ressemblait à une morale imposée. Pareillement pour ses personnages un peu stéréotypés, presque unidimensionnels. Ainsi, Le fou de l’île prend plutôt des accents de conte avec ses histoires de fous et autres si enracinées dans le folklore québécois. Cet univers me paraissait assez famillier. Il me semblait y reconnaître celui des contes de Fred Pellerin. Lui aussi ne disait-il pas que chaque village avait son fou ?



Bref, ce fut une lecture peut-être pas très passionnante mais tout de même agréable surtout à cause de la poésie qui s'en dégageait. Il y avait la beauté des mots, Félix Leclerc étant un parolier dont la réputation n'est plus à faire, et aussi l'évocation de la nature et un certain art de vivre dépeints avec onirisme.
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Pieds nus dans l'aube

Il y a un peu de Tom Sawyer dans "Pieds nus dans l'aube" et aussi ce parfum si caractéristique des romans initiatiques qui ont un enfant pour narrateur.



Canada, début du XXème siècle, régions sauvages de pleine nature avec quelques bicoques et descendants de colons qui vivent du bois, de la trappe, de la pêche et de la terre. Vaste jardin d'Eden à la sauce "dur-à-cuire" dans lequel le narrateur et ses nombreux camarades et frères et sœurs s'ébattent en se regardant grandir et découvrir.



Je m'aventure à penser que ce roman est en partie autobiographique mais ne connaissant pas du tout Félix Leclerc avant cette lecture, c'est une simple supposition née de l'accent d'authenticité du récit. Vie quotidienne et traditions y sont décrites avec fraîcheur et tendresse, presqu'avec nostalgie. Les personnages sont attachants bien qu'à mon sens ce roman manque de rebondissements et d'aventures - dans le sens sawyeresque du terme. Bref, je me suis un peu ennuyée même si le roman est court. Quand on sent qu'un auteur a mis beaucoup de lui-même dans son œuvre, on a envie d'être davantage marquée que je ne l'aie été. Reste l'hommage criant rendu par Félix Leclerc aux siens et à sa terre natale, un hommage qu'il accentue volontiers sur la figure du père.





Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge XXème siècle 2022
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Pieds nus dans l'aube

Cette histoire se déroule à la Tuque, c'est l'histoire d'un enfant d'une douzaines d'années qui fait l'apprentissage de la vie et nous donne sa vision du monde, c'est le passage de l’enfance au monde adulte.

Pour moi lectrice, c'est la découverte de l'écriture emplie de poésie de Felix Leclerc qui m'a vraiment enchantée.

J'ai lu que le fils de l'auteur réalisait l'adaptation cinématographique de ce roman quelle bonne idée.
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Le fou de l'île

Connu surtout pour ses chansons et son engagement envers la langue française, Félix Leclerc a également écrit poèmes, pièces de théâtres et romans, dont celui-ci, qu'un ami m'a conseillé de lire, curieux de voir ce que j'en penserais.



Un jour, un homme échoue sur l'île. Salisse, un habitant de peu de mots le prend sous son aile, l'héberge dans la grange. Rapidement, le naufragé est déclaré fou, car il cherche quelque chose d'indéfini, d'insaisissable qui vole dans le ciel et qui est sa seule raison de vivre. Petit-à-petit, d'autres habitants curieux, seuls, sans doute plus rêveurs que les autres, s'associent à sa recherche et l'encouragent à parcourir les cinq villages de l'île pour trouver ce qu'il cherche.



Ce petit roman, très onirique donc, à l'écriture poétique, n'est pas sans me rappeler le recueil Ailleurs: Voyage en Grande Garabagne de Henri Michaux que j'ai lu l'année dernière - voir plus bas -... on y retrouve ces personnages mystérieux, doux ou cruels, cette inaptitude à s'adapter à une société et une culture qui nous semble barbare.

J'ai apprécié la lecture, elle m'a touchée par moments, mais j'ai trouvé que les personnages manquaient souvent de profondeur, n'étaient qu'une caricature d'un genre de personnages, tout comme le thème du fou plus sage que les autres n'a rien de très original.

Le début m'a paru prometteur mais finalement je me suis perdue dans cette symbolique trop vague, et je me suis même secrètement demandée si l'auteur savait lui-même de quoi il parlait exactement...!

Une agréable découverte néanmoins, dont je garderai sans doute un souvenir un peu nébuleux.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Le p'tit bonheur

Beaucoup d’humour dans ces douze saynètes, des fables de la vie quotidienne qui illustrent des scènes de la vie conjugale ou des rencontres entre hommes, avec des thèmes variés, du suicide à la qualité de la langue.



Écrit dans les années 40, le texte a un peu vieilli, car certaines situations sont typiques d’une époque, mais les rapports entre les humains demeurent toujours d’actualité et ces courtes pièces peuvent facilement être utilisées dans un cadre scolaire.



Comme il s’agit de théâtre, c’est uniquement le rythme du dialogue qui raconte les histoires et tient le lecteur en haleine, pas de descriptions ici pour comprendre et trouver son « p’tit bonheur »!

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Chapeau ! Félix

Voilà un CD à dimension patrimoniale dans le domaine de la francophonie. En effet toutes les chansons proposées, à l’exception d’une, ont pour auteur de paroles et musique Félix Leclerc. Rappelons que Félix Leclerc, chantre du Québec, fut largement connu en France dans les années 1950, 1960 et 1970. Il décéda en 1988 à l’âge de 74 ans.



Toutefois ici les chansons avec paroles et musique Félix Leclerc sont interprétées par d’autres artistes que lui. Elles dépeignent un univers canadien par le biais d’un train, d’un ours, l’arrivée du printemps, le bal, le loup, les moutons. D’autres motifs sont universels comme le bonheur ("Le petit bonheur" est une des chansons les plus connues de Félix Leclerc), le roi heureux de vivre à la campagne (qui renvoie un peu au "Sous-préfet aux champs" d’Alphonse Daudet), le rêve d’enfant de vivre loin de ses parents.



La comptine bien hexagonale "Cadet Rousselle" est chantée par Félix Leclerc puisqu’elle évoque une célèbre chanson populaire française du XVIII e siècle, mettant en scène de façon burlesque le personnage historique Guillaume Joseph Rousselle, huissier à Auxerre au moment de la Révolution française.

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Chapeau ! Félix

"Chapeau! Félix": un livre-disque



Félix Leclerc (1914-1988). Mes souvenirs remontent, malléables et sans doute déformés au fil des ans. L’homme est, un parmi tant d’autres, fragment de mon enfance et de mon adolescence. Ses chansons dansent à nouveau sur mes tympans, me reviennent en échos lointains d’un monde autre, doucement tranquille et serein. Instants hélas effacés si Babelio, Masse Critique, La Montagne Secrète Ed. n’étaient pas passés par là. Merci à eux…



Bonjour la nostalgie.



Un temps, durant l’extrême bout des 50’s, la totalité des 60’s et un tout petit brin des 70’s, à mi-chemin des Trente Glorieuses, la télé à la maison fut exclusivement sans télécommande, diffusant à des heures bien sages des programmes gentillets en noir, blanc et gris bien baveux. Le poste n’avait que peu de boutons pour trouver les rares chaines proposées. Mon PAF d’alors épousa, les yeux éblouis, l’immobilité de la mire, le petit train d’«Interludes» et le générique d’« Histoires sans paroles ». La France entière cherchait alors en vain, sous les écrans bleutés posés sur les tables de salon, les jambes des présentatrices qui en femmes-troncs télévisuelles, souriantes et à la diction parfaite, nous invitaient à la fête à venir avant de s’afficher honteusement à la une des magazines à scandales quand elles montraient leurs genoux. Les rares émissions de variétés proposaient, entres autres désormais vieilleries alors en vogue, une race de chanteurs aujourd’hui disparus, en costard-cravate, bien mis sur eux, guitare classique en arpèges harmonieux et accords plaqués. Seuls sur scène face au micro solitaire, sans soutien rythmique, sans chorégraphie si ce n’est celle du pied battant le rythme sur le dessus d’une chaise.



Guy Beart, Georges Brassens.. et, ici, Felix Leclerc : sa haute silhouette dégingandée, sa tignasse blonde et son accent québécois. L’auteur-compositeur-interprète importait dans l’hexagone cette autre France du lointain Québec, le caribou qui n’osait pas encore laisser trainer quoi que ce soit dans son sillage sur la neige (Ôh que non, l’époque était prude), l’orignal, la neige et le froid. L’homme aimait la langue française, les mots bien choisis, soigneusement agencés au service de phrases qui avaient du sens.



Felix Leclerc (1914-1988) : un artiste québécois multifacettes de la musique aux mots, des images aux scénarios. Touche à tout radio, théâtre, télévision et chanson.



Neuf de ses chansons en CD joint et lyrics imprimés (plus « Cadet Rousselle », une chanson populaire française du XVIII e siècle) font ici tribute hommage sous le titre « Chapeau Felix », revisitent sous des orchestrations modernisées son univers enchanteur et poétique. Quatre voix féminines sont de la fête, celle des moments signés hors du temps et qu’il faut apprécier au mieux quand ils surviennent. A noter que le CD inclus propose, outre les fichiers son, les lyrics imprimables et une courte video intitulée « Felix Leclerc chante Cadet Rousselle »



Felix Leclerc était sorti doucement de ma vie par la fenêtre en noir et blanc de l’écran TV, il y est revenu, bonjour la nostalgie, via ses chansons mais aussi les illustrations en couleurs de Jean Dallaire (1916-1965), un artiste peintre cubiste, lui aussi québécois. Elles évoquent un « Cadet Rousselle » campé moqueusement dans ce que la chanson décrit de lui.



Titres à écouter en priorité : « Cadet Rousselle » ; « Le petit bonheur », l’éternel « Hymne au printemps » et à mon sens la perle qu’est « le train du nord » qui, au gré d’écoutes sans cesse réitérées, m’a beaucoup plu et inspiré le bout de rien qui suit quand, quelque part, ce luxueux et bel objet semble aussi destiné à nos chères têtes blondes :



« Swinguent swinguent les mots, dansent dansent les marmots.



Clapent clapent les mains, tandis que roule roule le train.



Tapent tapent du pied, claquent claquent des doigts.



Loco loco sans boussole, tous tous la laisse seule.



Plus personne à bord,



Qui donc pour le sifflet tirer ? »



« Chapeau ! Félix »
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Chapeau ! Félix

Le livre-disque et son titre ont été inspirés par un film d'animation produit par l'Office nationale du film du Canada en 1989, court métrage dans lequel Félix Leclerc chante la célèbre comptine ‘'Cadet Rousselle'' avec un accompagnement guitare-solo.



La couverture et les 24 premières pages de l'album reprennent les dessins réalisés par Jean Dallaire pour illustrer la chanson et on retrouve l'interprétation de Felix Leclerc sur le CD.

Cette reprise est précédée par neuf chansons de cet auteur-compositeur (dont le célèbre ‘'Petit bonheur'') interprétées par quatre jolies voix québécoises avec un accompagnement instrumental réussi ; les paroles des dix chansons figurent dans les dernières pages de l'album.

Cerise sur le gâteau : le CD contient le film d'animation mentionné au début de ma critique.



C'est entraînant et très frais, c'est un 𝚙̶𝚎̶𝚝̶𝚒̶𝚝̶ grand bonheur.



Un album de qualité reçu grâce à l'opération Masse critique de mai… Merci à Babélio et aux Editions La Montagne Secrète.

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Pieds nus dans l'aube

Bon là vous allez dire que je déroge à mon style de lecture. Mais je viens effectivement de terminer Pieds Nus dans l'Aube de Félix Leclerc. Livre tout plein de poésie. Sur l'enfance de Félix à La Tuque en Mauricie. C'est tellement beau... L'auteur sait tellement bien nous décrire le BONHEUR de son enfance que fatalement tu voudrais avoir vécu avec lui... Trop beau!



Quelques phrases qui m'o

nt marqué:



"À la puissance qui resta assise, je préfère la pauvreté qui marche!"



"Je me suis arraché le coeur car il me faisait trop souffrir."



"Mon père m'a enseigné la haine du facile!"



Et comment ne pas mentionner ceci:



"J'ai deux montagnes à traverser

Deux rivières à boire

J'ai six vieux lacs à déplacer

trois chutes neuves à mettre au lit,

dix-huit savanes à nettoyer,

une ville à faire avant la nuit!"
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Cent Chansons

Le texte des toujours très excellentes chansons de Félix Leclerc regroupées par thèmes avec en plus un entretien et une étude. Peu importe le style, le ton ou la forme que prennent les chansons, la simplicité et la force de parole sont toujours à l'œuvre. On se demande parfois comment il est possible que si peu de mots réussissent à créer tant d'émotions.
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Moi, mes souliers

Suite de "Pieds nus dans l’aube" (publié en 1946), dont l’action se situe à La Tuque, village natal de Félix Leclerc, "Moi, mes souliers" (publié en 1955) raconte principalement les débuts de sa vie d’artiste.



Malheureusement Félix a choisi d'écrire ce roman autobiographique en utilisant une espèce d'allégorie qui met fort maladroitement en scène des "personnages/lièvres". Et à la longue, ce douteux procédé littéraire devient tout simplement insupportable et prive le lecteur du plaisir du récit de la vie de Félix. Je cite au passage, une critique que faisait du livre Gilles Marcotte en 1955. "On se dit que la fable durera juste ce qu'il faut, le temps d'une enfance campagnarde. Mais allez, l'auteur n'abandonnera un procédé si commode, si pittoresque et si « naturel »: ce sont des lièvres-hommes-de-théâtre, des lièvres-chefs-d'orchestres, des lièvres tunisiens, français, des lièvres-curés, des lièvres partout (une bonne note pourtant: on ne parle pas du lièvre-pape!... ). Bien avant la fin, moi aussi je me sentais lièvre: j'avais une furieuse envie de détaler."



L'écriture n'est pas pas aussi coulante que dans "Pieds nus dans l’aube" et elle est souvent un peu boiteuse. Il y a malgré tout plusieurs détails savoureux, comme lorsque Félix va s'acheter de nouveaux souliers et qu'on lui vend plutôt un chapeau, lui dont la tignasse s'accommodait bien mal d'un pareil couvre-chef. Et encore, cette visite d'une station de radio de Québec qui se termine par une offre d'embauche de Félix comme annonceur parce que celui-ci était trop gêné pour dire qu'il ne désirait que visiter la station et non y travailler.



Il y a aussi ce touchant passage où Félix, en tournée dans les régions de France, raconte qu'au sortir de l'autobus un tout jeune enfant l'aborde en lui demandant s'il est bien Félix Leclerc. Il lui dit "Comment tu me connais ?" Et l'enfant de répondre: ".. et je connais toutes vos chansons". "Et laquelle préfères-tu", reprend Félix. "Bozo" répond l'enfant.. "Tu veux qu'on la chante ensemble" de répondre Félix. "Je fais un saut dehors, je tire la guitare de l’autobus, je reviens, je m’installe, je donne le ton, je démarre. Et voilà le petit (qu’on aurait juré sorti la veille de la Manécanterie de Mgr Maillet) qui, avec une splendide petite voix d’alto, bras croisés comme à l’école, me regarde et chante impeccablement. J’improvise une partition, on chante tous les deux, et vraiment je découvre un Bozo que je n’avais jamais vu qu’en rêve. Il me semble que j’entends un violon, une trompette, une autre guitare, une flûte, je me retourne, les musiciens de la tournée, en sourdine, ont bondi vers le car chercher aussi leurs instruments et nous accompagnent en deuxième plan. Il y a rassemblement devant l’auberge. Un moment de poésie et de recueillement si délicieux qu’on hésite à le briser. Chante l’enfant comme l’alouette et chantent les adultes, écoutent les vieux et les vieilles et les tout petits et les paysans et les commerçants et les filles du bar. Il n’y a plus de foire, ni de pays, ni de soleil, il y a cette chose qu’on appelle le rêve, qui vous desserre le poing et vous arrache le cœur."



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Le hamac dans les voiles

une vraie découverte pour moi car je connaissais les chansons , la voix, que j'entendais , petit quand mes frères et soeur écoutaient ...dans les années 60....mais pas ces contes...car il s'agit de contes que l'on pourrait , avec plaisir lire à des enfants....Tres animalier mais pas que, ça sent à plein nez la nature canadienne d'une époque pour la quelle l'expression " réchauffement climatique" n'existait pas....rafraichissant donc
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Pieds nus dans l'aube

Il y a de ces livres qui vous charment, vous transportent au fil des mots d'idées en images, d'émotions en souvenirs. Et celui-ci en est un. Cette histoire d'une progressive "sortie de l'enfance" est d'une douce beauté qui ne cesse de se laisser appréhender page après page anecdote après anecdote. Et , l'air de rien, elle est aussi pleine d'opinions sur l'existence, semées ci et là, au rythme des aventures du jeune narrateur; amitié, liberté, décès, violence, tout y passe, presque en catimini, mais bien ancré dans le récit. Et que dire de cette plume, si poétique lorsqu'elle narre la nature et tellement signifiante malgré un vocabulaire des plus simple.
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Le calepin d'un flâneur

Lire Le calepin d’un flâneur, c’est se donner le cadeau de petits moments de réflexion et de sagesse, des moments de poésie aussi avec des surprises et des sourires au détour des mots et des pensées.



On lit un peu rapidement d’abord puis on se surprend à y revenir pour un bref instant, mais chaque fois, c’est comme une fête.



Il faut laisser traîner le livre sur une table et l’ouvrir de temps en temps pour cueillir un peu de sens.
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Le fou de l'île

Ca se déguste comme une friandise au sirop d'érable. Dès la première page, je me laisse porter par les mots, l'accent rugueux de Félix Leclerc, son odeur de feu de bois. Et l'odeur de vent salé tout au long de l'histoire. Une merveille!
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Moi, mes souliers

Récit du long et pénible voyage d'un artiste qui suit son parcours envers et contre tous. Ce sont les véritables souvenirs de l'auteur qu'il nous livre sous forme de journal intime quelque peu transformé en fable. Ce parcours de vie est un véritable voyage au sens propre comme au figuré, puisque Félix Leclerc a parcouru beaucoup de chemin.

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