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Citations de Fernando Pessoa (1985)


Notre intelligence abstraite ne sert qu’à ériger en systèmes, ou en pseudo-systèmes, ce qui pour les animaux consiste à dormir au soleil.
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Il y a quelque chose de lointain en moi en ce moment. Je suis bien penché au balcon de la vie, mais pas vraiment de cette vie-ci. Je suis au-dessus d’elle, et la contemple de l’endroit d’où je regarde. […] Je suis tout entier un vague regret –ni du passé, ni de l’avenir : je suis un regret du présent, anonyme, prolixe et incompris.
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La possession d’un corps gracieux ne peux étreindre la beauté, elle n’étreint qu’une chair cellulaire et grasse ; le baiser ne touche pas la beauté d’une bouche, mais la chair humide de lèvres aux muqueuses périssables ; le coït même est un simple contact, un frottement rapproché, mais non pas une pénétration réelle, pas même d’un corps par un autre corps. Que possédons-nous alors, oui, que possédons-nous ?
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L’ennui… C’est peut-être, au fond, l’insatisfaction de notre âme intime, à laquelle nous n’avons pas donné de croyance, l’affliction de l’enfant triste que nous sommes, intimement, et auquel nous n’avons pas acheté son jouet divin. […] Oui, l’ennui c’est cela : la perte, pour l’âme, de sa capacité à se mentir, le manque, pour la pensée, de cet escalier inexistant par où elle accède, fermement, à la vérité.
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Les rites et les mystères des Rose-Croix, la symbolique [….] de la Kabbale et des Templiers, j’ai longtemps souffert de leur oppression. Et la fièvre de mes jours s’est emplie de spéculations vénéneuses, du raisonnement démoniaque de la métaphysique –la magie, l’alchimie ; je retirais un fallacieux stimulant vital de cette impression douloureuse, et pourtant recherchée, de me trouver toujours, pour ainsi dire, sur le point de déchiffrer un mystère suprême.
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Je ne sais ce que je veux ou ne veux pas. Je ne sais plus vouloir, je ne sais plus comment l’on veut, je ne connais plus les émotions ou les pensées qui nous font normalement savoir que nous voulons, ou que nous voulons vouloir.
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Je ne suis rien.
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.
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Qu’on soit révolutionnaire ou réformateur, l’erreur est la même. Impuissant à dominer et à réformer sa propre attitude envers la vie, qui est tout, ou son être lui-même, qui est presque tout, l’homme cherche une échappatoire en essayant de changer les autres et le monde extérieur. Tout révolutionnaire, tout réformateur est un évadé. Combattre, c’est être incapable de se combattre. Réformer, c’est être incapable de s’améliorer.
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Être poète n'est pas une ambition que j'aie,
c'est ma manière à moi d'être seul.
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Je l’ai dit : je suis lucide.
Foin de l’esthétique avec ces histoires de cœur : je suis lucide.
Merde ! je suis lucide.
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Il passait son temps à écrire. Et à faire des horoscopes. Parfois, il venait dans la cuisine et nous disait : « Voulez-vous que je vous lise ce que j’ai écrit ? » Ma mère disait toujours oui… Il avait une vie assez peu réglée. Il allait au bureau le jour, sortait le soir, traversait la ville à pied, rentrait et se mettait à écrire. Il buvait et fumait beaucoup. Et prenait des bains froids. Sa santé était fragile et il se plaignait fréquemment. Très souvent, il ne se couchait pas et déambulait toute la nuit dans l’appartement.

Henriqueta Madalena, demi-sœur de Fernando Pessoa
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MAGNIFICAT

Quand donc passera cette nuit interne, l'univers,
et moi, mon âme, aurai-je mon jour?
Quand vais-je m'éveiller de mon état de veille?
Je ne sais. Le soleil brille haut,
impossible à regarder en face.
Les étoiles clignotent froid,
impossibles à compter.
Le cœur bat aliéné,
impossible à écouter.
Quand passera ce drame sans théâtre,
ou ce théâtre sans drame,
et quand rentrerai-je au logis?
Où? Comment? Et quand?
Chat qui me fixes avec des yeux de vie, que caches-tu au
fond?
C'est lui! C'est lui!
Lui qui tel Josué arrêtera le soleil et moi je m'éveillerai;
et alors il fera jour.
Souris, en dormant, mon âme!
Souris, mon âme, il fera jour!

p.225
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O mer salée, que de sel en toi
Sont larmes du Portugal !
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la vie doit être, pour les meilleurs, un rêve qui se refuse aux confrontations.
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Qu'il est dur d'être soi-même et de ne voir que le visible!
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Ce soleil couchant, c’est la lumière du soleil qui commence à décliner, par telle longitude et sous telle latitude. Cet enfant qui joue devant moi est un amoncellement intellectuel de cellules –mieux encore une horlogerie aux mouvements subatomiques, bizarre conglomérat électrique de millions de systèmes solaires en miniature.
Tout vient du dehors, et l’âme humaine à son tour n’est peut-être rien d’autre que le rayon du soleil qui brille et isole, du sol où il gît, ce tas de fumier qu’est notre corps.
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L'homme commun, si dure que soit pour lui l'existence, connaît au moins le bonheur de ne pas la penser. Vivre la vie extérieurement, la vivre au fil des jours, comme font les chats ou les chiens - ainsi font les hommes ordinaires, et c'est ainsi qu'il faut vivre la vie pour pouvoir compter au moins sur la satisfaction qui est celle des chats et des chiens.
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Je fais tellement passer le rêve avant la vie que je parviens, dans mes relations verbales (je n'en ai pas d'autres), à rêver encore, et à persister, à travers les opinions et les sentiments d'autrui, dans la ligne fluide d'une individualité vivante et amorphe.
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Un jour de pluie est aussi beau qu'un jour de soleil, ils existent tous deux, chacun à sa façon.
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"Il n'y a qu'un présent immobile encerclé d'un mur d'angoisse."
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