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Critiques de François Emmanuel (68)
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La question humaine

Attaché aux Ressources Humaines de la firme allemande SC Farb, le psy Simon se voit confier une enquête sur l'état mental du directeur Mathias Jüst. Celui-ci semble gravement perturbé par des lettres anonymes ambigues rappelant les atrocités commises dans les années 30 en Allemagne sur les handicapés mentaux.



Ces lettres viendraient-elles d'un musicien du quatuor qu'avait formé Jüst et pour quelle raison?



4 étoiles pour l'ambiance qui nous ébranle presqu'autant que Simon.
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Cheyenn

Un petit livre ( 124 pages ) inclassable .

C'est l'histoire d'un SDF qu'on retrouve assassiné , l'auteur est ému par sa mort car quelques années auparavant , il l'avait filmé , ce fait divers comme on voit trop souvent va réveiller quelque chose en l'auteur . On suit son cheminement , un film pas comme les autres , un témoignage , une quête de sens , tout ça à la fois .

On parle de différence , de maladie psychiatrique , d'amour aussi mais toujours avec une grande réserve , un grand respect .... L'auteur questionne , revient en arrière reprend son enquête , sans jugement , sans voyeurisme .

Une description juste du monde des marginaux , sans concessions mais emplie d'humanité .
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La question humaine

Un livre terrible, qui fait monter peu à peu une ambiance oppressante au fur et à mesure que l'on entre dans le vif du sujet. La filiale française d'un grand groupe industriel allemand dans le Nord de la France, un psychologue du travail pris entre deux feux et obligé de remonter le cours de l'histoire pour tenter de toucher du doigt la vérité... Sur fond de restructurations et de méthodes "modernes" d'organisation du travail se dessine en filigranes d'autres méthodes industrielles, d'autres questions d'amélioration de la productivité dans un autre domaine, sous le 3ème Reich. Si l'on peut utiliser les individus de cette manière dans l'entreprise, il est possible de comprendre comment on a pu les utiliser à d'autres fins... Constat terrible, implacable, dérangeant. Utile et fort.
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La question humaine

Petit texte (92 pages en poche), difficile et lourd à lire. Non pas à cause du style de l'auteur mais par ses thèmes et les intrications et rapprochement que fait le lecteur au courant de la lecture.

Enquêtant discrètement sur son patron, un psychologue fait deux découvertes : le père du patron a travaillé pour la police SS en Pologne, et les notes techniques, transmises aux troupes pour l'extermination des populations par intoxication au CO2 (avant les chambres à gaz). Et pas seulement les Juifs ; aussi les faibles, les "inadaptés", les handicapés (vers les premières scènes du film Amen). Et ces notices, à la violence froide, technique, utilisent le même vocabulaire que certains textes de management... La déshumanisation est à l'oeuvre partout, pour une rentabilité maximum. Les hommes deviennent des unités, des Stücke, comme les Juifs de La Mort est mon Métier.

Et l'on s'étonne ensuite des "épidémies de suicide"...
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La question humaine

Simon, le narrateur, est psychologue-DRH dans une multinationale d'origine allemande. Sélection du personnel et animations de séminaires auprès des cadres - telles sont ses activités au quotidien. Karl Rose est directeur-adjoint de la maison-mère allemande, Mathias Jüst dirige la filiale française. La demande de K. Rose d'enquêter discrètement sur M. Jüst ne manque pas d'étonner Simon, qui n'a jamais adopté jusqu'alors de tels procédés à l'égard du personnel. K. Rose prétend s'inquiéter de la santé mentale de son subordonné. Simon interroge alors l'épouse puis la secrétaire de ce dernier. L'affaire prend une nouvelle tournure lorsque le DRH découvre des éléments du passé des deux hommes. La quête de Simon va alors prendre un sens tout à fait personnel, établissant un parallèle entre sa profession visant à sélectionner les meilleurs, et quelques unes des lignes d'Etats totalitaristes - éliminer les plus faibles.



Un bon moment de lecture entre les pages de ce court roman à suspense dont la plume n'est pas sans évoquer celle de Stefan Zweig : classique, précise, délicieuse.



Hélas, des subtilités m'ont échappé dans les dernières pages (rythme de la langue allemande, double sens des mots, homonymie, musique...), je suis désolée de rester sur une impression négative.
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33 chambres d'amour

Voilà un peu de légèreté qu'il fait bon lire après la rudesse d'un Mr. Bridge. Ces histoires courtes racontent des rencontres, des découvertes, content des retrouvailles, dans un style très efficace. Une grande place est faite aux divers sens, aux émotions éprouvées. Ces nombreuses histoires autour de l'Amour charnel sont toutes variées, explorant diverses facettes de ce thème des relations humaines. Sympathique, tout en couleurs, lumières, sons, parfums et autres impressions, sans vulgarité aucune.
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Petit frère

Un petit roman noir retraçant le parcours de Yann sur les pas de son grand demi-frère, Pierrot, assassiné en pleine rue. Milieux interlopes, menus trafics, réseaux clandestins, c'est un véritable monde parallèle que Yann traverse pour essayer de comprendre ce grand frère devenu fantôme. Après avoir laissé une importante somme d'argent pour Loum, sa fille, passer commande de roses rouges pour sa mère en ehpad par le biais d'un intermédiaire en prison, Pierrot s'en est allé, une balle figée dans son corps. Pourquoi ? Pour qui ?

Un court roman introspectif, comme un road-movie au travers des quartiers français, à la recherche de l'autre qui porte un peu de nous en lui. Petit Frère est joliment illustré par les peintures de Marc Desgrandchamps, instants sombres et furtifs saisis à la peinture et au collage comme autant de scénettes volées furtivement.
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La question humaine

Un livre court, tranchant, oppressant.

On sort de là avec des envies d'aller courir dans un champ de fleurs, ou de visiter un musée avec du beau. Du beau qui ne sert à rien. J'entends par là : qui n'est pas associé à une recherche de profit, d'efficacité. Qui se contente d'être.



Parce que ce roman lui, taille un costard à cette recherche de l'efficacité 100%. Dans une entreprise, cela peut déjà aliéner les êtres...mais quand cela est associé aux processus d'exterminations nazis, c'est au delà du soutenable : l'inhumanité à l'état pur.



Les personnages souffrent d'aridité extrême du sens de leur vie. C'est triste, sombre, déprimant, comme une vieille salle de réunion sans élégance, dont la moquette murale a pris la teinte grise du malheur et l'odeur de mort des cigarettes nerveuses.



Alors, faut-il le lire ?

Oui. Avec un risque assez important de froid dans le dos et d'envie d'évasion pour élever des chèvres dans le Larzac ou peindre de jolies toiles colorées.

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Là-bas

Là - bas c'est un court récit de plus ou moins une trentaine de pages basée sur un texte de Shakespaere .

Un texte d'une grande beauté , poétique

C'est le récit d'un amour qui est fini , amour passionné , passionnel , décrit avec une très grande pudeur .

Le narrateur revient voir la femme qu'il a aimé d'un amour absolu , le temps commence à faire son œuvre , c'est le temps de l'oubli , des corps qui ne se reconnaissent plus , elle efface doucement les souvenirs des gestes tendres .

Ce n'est pas triste , c'est un texte rempli de magie dans lequel je me suis retrouvée .
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Cheyenn

Un réalisateur de documentaires (le narrateur) s'intéresse au meurtre d'un SDF, le dénommé Samuel Montana-Touré. Ce n'est pas l'acte cruel qui retient son attention mais bien la personnalité du jeune marginal, qui avait su capter son regard lors d'un précédent tournage. Qui était cet homme que l'on surnomme Cheyenn? Les pistes à exploiter sont minces car les SDF se font vite oublier, déjà partiellement exclus de la société.

Le cinéaste s'acharne, même contre l'avis de ses supérieurs, pour rendre justice à cet homme qui s'est laissé mourir à petit feu avant de recevoir le coup fatal. Il revisionne les séquences enregistrées, interviewe le "colocataire" de hangar Lukakowski, tente de joindre les skinheads qui seraient les meurtriers présumés. Par un concours de circonstances, il apprend l'existence d'une sœur non loin, qui le mène à la fameuse Maria, qui aurait eu des liens avec le SDF. Maria, est en fait Mauda, et de Cheyenn, elle connait bien plus que le nom ou le personnage vacillant et errant dans les rues.

Si au départ, l'entreprise de faire un film, à partir de fragments très lacunaires, laissait à désirer, au fil du temps on comprend que la détermination du narrateur peut s'avérer payante. En pointant l'objectif sur le petit peuple mis à l'écart on apprend de grandes choses et c'est une leçon de vie à laquelle le lecteur prend part, en toute humilité, presque spectateur d'un homme qui livre ses secrets.

Dans ce récit-reportage, on est tour à tour révoltés par l'indifférence générale puis par les gens qui ne souhaitent pas être mêlés à cette affaire, aussi sombre soit-elle. Effectivement, qui peut se targuer d'avoir fréquenté un SDF? Et plus encore, qui peut revendiquer un meurtre si "insignifiant"?

J'ai pour ma part été un peu désorientée par le parti pris de François Emmanuel de nous faire suivre son personnage comme dans un film. Or le film est ici composé de mots et de transparence. En théorie, je n'aurais pas choisi un tel livre de moi-même mais c'est une découverte bien agréable qui m'a fait sortir des sentiers battus.

Sans conteste, Cheyenn est un bon livre qui se termine tout en douceur, mais ça, je ne vous en dirai rien.
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Regarde la vague

Certes, un roman qui sonne juste mais il y a trop de personnages à mon goût, au final on ne s'en sort plus et tout va dans tous les sens, dommage.
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L'enlacement

J'ai vraiment beaucoup de mal avec cet auteur. Quelque chose en lui me répugne. (Pareil pour son frère.)

Je suis donc tout sauf objectif.

Cela dit, beaucoup de style, des qualités certaines, mais tout ça pour un livre que j'aurais oublié avant même de finir la critique.

Je retiens juste une ou deux phrases. Parce que. Mais pas plus.
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La leçon de chant

Je commençais à être en manque d’auteurs belges… Au hasard des rayons d’une de mes bibliothèques favorites, je me suis laissé tenter par François Emmanuel, un de mes favoris. Chez François Emmanuel, ce n’est pas l’histoire qui m’importe: c’est plutôt la langue, l’ambiance, la poésie, sa manière tranquille de nous faire entrer dans l’âme de ses personnages (pour ceux qui ne le sauraient pas: il est psychanalyste). J’ai eu l’occasion de l’entendre, il y a quelques années. Sa personne dégage le même calme et la même harmonie que ses écrits. En le lisant, cette fois-ci, je me suis dit qu’il m’évoquait des paysages de Turner: les couleurs donnent une atmosphère, les formes sont évoquées, mais c’est à chacun d’imaginer les détails, ou de se contenter des esquisses en baignant dans le rêve. Parfois, il est vrai, l’esquisse m’a paru trop sommaire, le texte tendant vers une poésie que je trouvais trop ésotérique; mais ce n’était pas le cas de ce texte-ci.



Certains, je l’ai lu ici, trouveront le style trop lent. C’est peut-être vrai, mais c’est ce que je cherchais cette fois-ci, pour m’offrir un petit bain de calme. J’ai mes moments pour lire François Emmanuel: c’est un auteur qui me procure du plaisir si je le déguste à petites doses, une fois de temps en temps. Je ne lirais pas deux de ses livres coup sur coup.



Bref, essayez cet auteur, et laissez-vous bercer…



La leçon de chant raconte comment Clara, chanteuse classique, délaisse tout-à-coup le chant. On comprend petit-à-petit que c’est parce qu’une voix lui avait évoqué une période pénible de sa jeunesse. Elle s’éloigne de son tout son entourage, pour finalement revenir vers son professeur de chant, qui est le narrateur du livre. Quêtes d’identité, importance des liens familiaux… Finesse et profondeur…
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Ana et les ombres

On y suit Anna, archéologue qui a vécu 1 événement "chamanique" et dont un ami nous retranscris le déroulé,les errements et les sentiments d Ana qui plusieurs années après ressent le besoin de revivre, comprendre ce moment de sa vie...

La 1ere partie du roman ne m'a que moyennement plu car je m'y suis perdue. Mais la 2eme partie où son ami relate leur relation,le retour aux "sources" d Ana m'a davantage convaincue..

L'écriture est plaisante,fluide et cette histoire de vie est surprenante. On voyage grâce à ce livre, on visite les coulisses du mal être et on cherche comment y panser les blessures,les coups qui peuvent nous empêcher d'avancer, d'être..
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33 chambres d'amour

Me voilà animé d'un délicieux enthousiasme en découvrant sur le présentoir de ma bibliothèque favorite ce recueil de François Emmanuel. Car j'ai une vieille tendresse pour cet auteur belge: François Emmanuel, c'est la douceur d'un langue raffinée, une sorte de lenteur qui laisse le Beau vous pénétrer, une touche de mystère ou de poésie, une promenade dans l'univers intérieur de ses personnages, ... Bref, j'allais me régaler, comme toujours.



Mais non ! Du moins pas dans les premiers textes, qui m'ont donné l'impression de pastiches écrits par d'autres. À moins qu'il ne s'agisse d'un recueil de jeunesse. Le style n'avait pas cette belle harmonie que j'attendais, des mots maladroits accrochaient, brisant la poésie.



Néanmoins, je me réjouis de n'avoir pas cédé à la tentation de refermer ce livre trop vite. Dans la deuxième moitié, disons à partir de "La poétesse", j'ai retrouvé avec plaisir le François Emmanuel qui m'avait séduit dans le passé. Je recommande donc ce livre "à moitié". Essayez-le ! Et si les premiers textes vous laissent indifférents, ouvrez le livre par la fin.
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Les Murmurantes

Il ne réalise certainement pas, en Belgique ou ailleurs, les tirages de E-E Schmitt ou de Nothomb et il occupe, de ce fait, moins d'espace médiatique. Mais sa discrétion lui va bien et les trois nouvelles publiées début 2013 (même pas, ou déjà plus, en présentoir dans la médiathèque) ont retenu mon attention pour deux raisons : prédilection pour cette forme de fiction courte et le souvenir heureux d'anciennes lectures de François Emmanuel (quinze ans déjà depuis La passion Savinsen).



J'ai beaucoup aimé ces trois textes consacrés au souvenir de personnes disparues, avec l'interrogation sur le passage, l'absence qui mute en présence dans les lieux où elles vécurent, où on les a aimées. Mélancolie, nostalgie dira-t-on, mais non, des mots fourre-tout, trop pauvres pour dire ce qui nous est donné là au rythme d'une musique dont on connaît le métier.



Convocation m'a procuré une vraie "épiphanie de lecteur". Texte simple et somptueux, ciselé, émouvant. Le narrateur arrive à Cagliari où il a vécu une passion avec L. Une lettre du mari de celle-ci, Stefano Minghelli, marchand d'art, l'a convoqué dans la ville sarde, sous-entendant que L. n'est plus. Lorsqu'ils se rencontrent, Minghelli propose d'acheter à sa place une esquisse de Filippo Lippi, un faux sans doute, manière d'approcher celui qui a connu des moments privilégiés avec la femme qu'il pleure. "À présent que tout est fini j'ose croire qu'il est possible que nous parlions vous et moi sans nous protéger trop." La conjoncture suffit à elle seule à nous saisir. J'avais oublié à quel point l'auteur manie les longues phrases agréablement rythmées, génératrices d'émotion, comme si les mots parcouraient les veines, en mesure avec le trouble des protagonistes face à l'absence. En incise, les phrases de la lettre de l'antiquaire, révélée par bribes, parole lancinante et anxiogène qui habite le texte.



Emmanuel tient en Minghelli, admirable homme mûr, fragilisé et sensible et dans la belle L., sombre et lumineuse à la fois, artiste exigeante — "si je ne suis plus visitée je m'arrêterai" —, deux personnages immenses qui feraient un grand roman. Mais peut-être est-ce justement l'ellipse propre à la nouvelle qui confère à ces deux êtres une telle grandeur ? Jusqu'aux derniers mots — "..., regardons ensemble le soir qui tombe." —, nous nous élevons, avec cette littérature, une fois encore, au-dessus de la vie et la mort.



Les murmurantes sont les voix inspirantes, mais épuisantes, entendues par un écrivain espagnol. Possédé, il fait transcrire par son secrétaire ce qu'elles chuchotent, à charge pour ce dernier d'en faire le livre. La nouvelle relate les quelques jours des funérailles de l'écrivain, révélatrices de ce qui le liait à celui qui est devenu en quelque sorte son nègre. La progression mesurée de l'écriture fait entrer doucement, élégamment dans l'univers endeuillé d'une résidence sur un île d'Espagne (L'auteur parle du "topos" de la nouvelle). La seconde épouse envahissante, l'agent littéraire vénal, la fille du défunt dont le secrétaire est épris, l'accident qui a amené ce dernier à jouer un rôle prépondérant, tout cela compose une histoire riche autour d'un seul lieu, relatée en souvenances chargées de sens.



D'une envergure moindre, selon moi, avec L'Inde pour toile de fond, Amour déesse triste où le narrateur retourne sur les traces de celle qu'il a aimée à Goa, poussé par deux lettres énigmatiques de la bien-aimée. Vit-elle encore ? La mystique indienne, qui unifie le corps et l'âme sied parfaitement à cette quête : "Il va se rendre compte que l'important est moins le le but à atteindre que le cheminement", constate François Emamnuel. Une phrase clé, laconique, est révélée par le sage Vishram : "Ce que l'on cherche est toujours en soi", la suite de la nouvelle le fait comprendre.



Les cimetières sont peuplés de saints, diront les grincheux : les défunts de François Emmanuel n'ont en effet pas de défauts, ils sont très "lisses". C'est en cela, précisément, que ces nouvelles sont magnifiques: une grâce étrange et pure enveloppe les lieux qu'ils ont désertés.



Retrouvez Les murmurantes sur Espace Livres : une interview de l'auteur et un extrait lu par lui.


Lien : http://www.christianwery.be/..
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Petit précis de distance amoureuse

« Au fond, observa-t-elle ce jour-là en sortant de son sac une cigarette à la menthe, au fond notre histoire n’aura été qu’une courte nouvelle. Essayons de lui donner une fin ouverte, lui proposai-je en me forçant à sourire. »



Et c’est une fin ouverte qu’a choisi l’écrivain François Emmanuel pour clôturer son Petit précis de distance amoureuse, une longue nouvelle publiée chez Labor en 2001 dans la collection Espace Nord, offerte gracieusement aux lecteurs de la collection, puis incorporée en 2005 au recueil de nouvelles intitulé L’invitation au voyage, titre paru dans la même collection. Une nouvelle où il est question de fascination et de musique, alors que le narrateur embauché pour enquêter sur une violoncelliste par un client qui désire qu’elle se révèle à lui à partir de ce qu’il obtiendra comme renseignements sur elle.



Or, à mesure qu’il s’approche d’elle, de fa^con intime, plus son client s’en éloigne. Les détails insignifiants ou de peu d’intérêt qu’il lui sert en échange de frais de service élevés à propos d’une photo ou d’une robe sont si maigre qu’au bout du compte, le professeur Hattgestein, le client, n’apprendra rien qui vaille la peine sur son objet de fascination. Le narrateur, davantage, mais si peu au fond; l’histoire d’amour ayant été brève.



C’est avec finesse, avec un sens aigu des personnages, avec une économie de détails et un rythme qui a tout de l’archet sur les cordes que François Emmanuel nous livre son Précis, lequel vous est offert sur son site, une nouvelle à propos de laquelle l’écrivain et critique Jacques De Decker a écrit : « Ce que nous percevons, ce ne sont que de petits reflets de ce que nous croyons être le réel, et qui ne nous semblent former un tout qu’à cause de notre perception invalide des choses. L’écriture d’Emmanuel excelle à nous communiquer cette sensation parce qu’elle est faite d’une myriade de notations précises auquel le “nappé” de son style confère une cohérence séduisante mais illusoire. »



Une nouvelle remarquable.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Le dit de la renarde

Voici le dernier recueil de poésie de l'homme de lettres et académicien belge François Emmanuel. Un genre qu'il ne nous avait plus livré depuis trop longtemps et qui lui sied parfaitement.



La figure poétique de la renarde ramène à elle l'ancrage naturel du poète à son environnement, à la lisière entre le visible et l'invisible, la voix et le silence, la mémoire et la fugacité de l'instant.



Ponctué des dessins de Chris Deville, ce recueil nous emporte dans l'espace intemporel de la littérature, là où la fable peut exercer son poids de vérité même au sein d'un univers familier. Ainsi, le "dit" de la renarde – rappel de ce genre de poème de la littérature médiévale –, nous invite à ouvrir un espace d'écoute humble et sensible au cœur du quotidien.



A recommander à tous•tes ceux•celles qui s'abreuvent aux sources de la délicatesse du monde.
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La Passion Savinsen

Je n'ai pas du tout ressenti l'émotion dont parle certaines critiques. Je suis resté à côté. Je ne sais pas à quoi ça tient, à une écriture intelligente et légèrement décalée, une écriture d'écrivain originale sans aucun doute mais qui m'a mis à l'écart. A l'écart du texte, à l'écart des émotions.

Ce livre est à la fois trop vieux, plus du tout actuel dans sa forme, ses formes, ses formulations malgré son sujet à la fois spécifique et universel. Peut-être qu'à sa sortie, et avec moins de lectures derrière moi, j'aurais peut-être été épaté par le style, et ravi d'un sujet bien exploité.

Mais, voilà, j'ai trop rapidement été mis dehors. Dommage.
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La Chambre voisine



Roman étonnant qui nous parle des non dits, de situations compliquées, sans vraiment en parler. Tous ces mystères qui font les vies des familles, les choses que l’on dit, et celles que l’on vit sans oser les regarder en face, sans en parler. Ces événements qui détruisent aussi les êtres, les membres de cette famille, mais dont pourtant personne ne parlera jamais, de peur de détruire l’équilibre instable qui s’est ainsi créé.



Problème grave du viol, non dit aussi, mais qui laisse des traces irrémédiables chez tous eux qui sont impliqués dans ce drame, que ce soit en temps qu’acteur victime ou coupable.

Problème de la maladie, ceux qu’elle touche, mais aussi ceux qui vivent autour des malades, ceux qui les côtoient chaque jour sans toujours parvenir à les comprendre, à les aider ou même à les aimer pour ce qu’ils sont, comme ils sont.

Le livre nous montre aussi la relation bizarre mais en même temps si complexe entre les jumeaux, qui ont du mal à se détacher l’un de l’autre, dont les vies même séparées sont tellement imbriquées, tellement parallèles qu’elles se suivent et se complètent, et que s’ils sont séparés, ils ont l’impression d’être amputés d’une partie de leur être.



L’écriture est belle, fournie, généreuse dans ces descriptions, son vocabulaire, elle rend les personnages et les situations plus attachants et en même temps plus mystérieux, donne envie de dénouer les situations, d’aller plus loin dans cette ambiance où il faut deviner, être à l’affût, à l’écoute des personnages pour mieux les comprendre et s’impliquer dans leurs vies.

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