Je commençais à être en manque d'auteurs belges… Au hasard des rayons d'une de mes bibliothèques favorites, je me suis laissé tenter par
François Emmanuel, un de mes favoris. Chez
François Emmanuel, ce n'est pas l'histoire qui m'importe: c'est plutôt la langue, l'ambiance, la poésie, sa manière tranquille de nous faire entrer dans l'âme de ses personnages (pour ceux qui ne le sauraient pas: il est psychanalyste). J'ai eu l'occasion de l'entendre, il y a quelques années. Sa personne dégage le même calme et la même harmonie que ses écrits. En le lisant, cette fois-ci, je me suis dit qu'il m'évoquait des paysages de Turner: les couleurs donnent une atmosphère, les formes sont évoquées, mais c'est à chacun d'imaginer les détails, ou de se contenter des esquisses en baignant dans le rêve. Parfois, il est vrai, l'esquisse m'a paru trop sommaire, le texte tendant vers une poésie que je trouvais trop ésotérique; mais ce n'était pas le cas de ce texte-ci.
Certains, je l'ai lu ici, trouveront le style trop lent. C'est peut-être vrai, mais c'est ce que je cherchais cette fois-ci, pour m'offrir un petit bain de calme. J'ai mes moments pour lire
François Emmanuel: c'est un auteur qui me procure du plaisir si je le déguste à petites doses, une fois de temps en temps. Je ne lirais pas deux de ses livres coup sur coup.
Bref, essayez cet auteur, et laissez-vous bercer…
La leçon de chant raconte comment Clara, chanteuse classique, délaisse tout-à-coup le chant. On comprend petit-à-petit que c'est parce qu'une voix lui avait évoqué une période pénible de sa jeunesse. Elle s'éloigne de son tout son entourage, pour finalement revenir vers son professeur de chant, qui est le narrateur du livre. Quêtes d'identité, importance des liens familiaux… Finesse et profondeur…