Citations de François Mauriac (1314)
Il n'y a pas d'amour ni d'amitié qui croisent le chemin de notre destinée sans laisser de marque pour toujours.
«Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont attachées à notre destinée et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer.
"Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es", il est vrai. Mais, je te connaîtrai mieux si tu me dis ce que tu relis.
Il ne sert de rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient de perdre la Terre.
La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté...
“Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile. ”
Ma jeunesse n'a été qu'un long suicide. Je me hâtais de déplaire exprès par crainte de déplaire naturellement.
La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté.
La vieillesse c'est d'être assis dans une salle d'attente avec son bagage sur les genoux et puis attendre que le train arrive.
Envier des êtres que l'on méprise, il y a dans cette honteuse passion de quoi empoisonner toute une vie.
Thérèse songeait que les êtres nous deviennent supportables dès que nous sommes sûrs de pouvoir les quitter.
L’enfance est le tout d’une vie, puisqu’elle nous en donne la clef.
Que peut-elle redouter ? Cette nuit passera, comme toutes les nuits ; le soleil se lèvera demain : elle est assurée d'en sortir, quoi qu'il arrive. Et rien ne peut arriver de pire que cette indifférence, que ce détachement total qui la sépare du monde et de son être même. Oui, la mort dans la vie : elle goûte la mort autant que la peut goûter une vivante.
"Dès que nous sommes seuls, nous sommes des fous. Oui, le contrôle de nous-mêmes par nous-mêmes ne joue que soutenu par le contrôle que les autres nous imposent."
Mais les êtres ne sont jamais aussi bas qu'on imagine.
Ceux qui ont l'habitude d'être aimés accomplissent, d'instinct, tous les gestes et disent toutes les paroles qui attirent les cœurs. Et moi, je suis tellement accoutumé à être haï et à faire peur, que mes prunelles, mes sourcils, ma voix, mon rire se font docilement les complices de ce don redoutable et préviennent ma volonté.
Ceux que je devais aimer sont morts ; morts ceux qui auraient pu m'aimer. Et les survivants, je n'ai plus le temps, ni la force de tenter vers eux le voyage, de les redécouvrir. Il n'est rien en moi, jusqu'à ma voix, à mes gestes, à mon rire, qui n'appartienne au monstre que j'ai dressé contre le monde et à qui j'ai donné mon nom.
Les êtres que nous connaissons le mieux, comme nous les déformons dès qu'ils ne sont plus là !
Si tous les hommes marchaient aussi démasqués que je l'ai fait pendant un demi-siècle, peut-être s'étonnerait-on qu'entre eux les différences de niveau soient si petites. Au vrai, personne n'avance à visage découvert, personne. La plupart singent la grandeur, la noblesse. À leur insu, ils se conforment à des types littéraires ou autres. Les saints le savent, qui se haïssent et se méprisent parce qu'ils se voient. Je n'eusse pas été si méprisé si je n'avais pas été si livré, si ouvert, si nu.
Et pourtant je déteste de me coucher, de m'étendre, même lorsque l'état de mon cœur me le permet. À mon âge, le sommeil attire l'attention de la mort. Tant que je resterai debout, il me semble qu'elle ne peut pas venir.