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Citations de François Place (210)


Depuis ce temps, le chant des Amazones est aussi nécessaire à la terre qui les porte que la pluie ou la rosée. Elles vont sur leurs chevaux , sans cesse murmurant, et tout ce qui respire ne vit que par leur souffle léger. Viendraient-elles à perdre la voix que le pays tout entier s'éteindrait peu à peu. Il s'effacerait à tout jamais, et rien ne resterait sur la terre et sous le ciel que le souvenir de son propre malheur.
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Le monde existe-t-il sans notre regard? Oui, à l'évidence, mais il ne nous révèle que ce que nous voulons y voir, et c'est notre regard qui lui donne un sens.

(P394)
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Le grand désir d'horizon agit sur certaines personnes, non comme un vent qui souffle, mais comme un appel qui les inspire et les attire plus qu'il ne les pousse, et cette attraction merveilleuse est mille fois plus forte que toutes les raisons qui pourraient les contraindre à rester
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Tojiro pleure de rire à imaginer le vieux peintre en train d'exécuter dans son atelier des figures de bouffon.
Et le voilà qui sautille en tous sens dans la pièce, en mimant l'air bougon de son maître.
- Hi hi hi, un vieux bonhomme comme vous, aussi raide qu'une tuile de toit, danser avec des socques en bois, je n'y crois pas, je n'y crois pas!
- Ah! mais ça suffit, moineau, je ne t'ai pas pris chez moi pour que tu te moques de moi. Tu me provoques? Très bien, en garde! Défends-toi! Nous allons bien voir si tu es de la graine de samouraï.
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Je viens d'un pays de sable et de brumes, un pays de reflets qui dérivent sous de grands cieux changeants. Je n'imaginais pas qu'on puisse gravir des sentiers sur des corniches aussi vertigineuses, à l'ombre formidable des sommets orgueilleux. Pourtant j'en étais là, à peiner et à me maudire. Les vallées s'empilaient sous nos pieds, toujours plus hautes, et chaque col franchi n'était rien d'autre qu'une marche conduisant au suivant. Pour la première fois de ma vie, je marchai dans les nuages. Ils glissaient en lents troupeaux de songes et nous enveloppaient en s'écorchant aux arrêtes des pics élancés.
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Qui gagne la bataille se paie sur les vaincus.
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Par la seule magie de son dessin,le maître a fixé pour l'éternité les deux éléments les plus fluides de l'univers:l'eau et le temps...
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Les tortues remontent le cours du temps en y mettant la même détermination que les saumons pour remonter les rivières vers leur source. Moi, je n'ai jamais vu de tortue jeune. Quand il en apparaît une, elle est toujours épuisée, près de sa fin. Elle ne reste parmi nous que deux ou trois jours, à grand effort, en luttant... mais il semble qu'elles peuvent avoir vécu, dans ce temps vers lequel nous allons, des centaines d'années... Il faudrait, pour mesurer leur vie, un sablier perdu dans les nuages.
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Plus tard, un ami éditeur a souhaité reproduire ces dessins dans un album. Comme l'idée me plaisait, j'en ai dessiné des centaines d'autres, de quoi faire plusieurs livres.
Je les ai appelés man-ga, "dessins au fil de la pensée", et ces recueils ont pris le nom de "HokusaÏ Manga".
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Dès l'âge de six ans, j'ai commencé à dessiner toutes sortes de choses. A cinquante ans, j'avais déjà beaucoup dessiné, mais rien de ce que j'ai fait avant ma soixante-dixième année ne mérite vraiment qu'on en parle. C'est à soixante-treize ans que j'ai commencé à comprendre la véritable forme des animaux, des insectes et des poissons et la nature des plantes et des arbres. En conséquence, à quatre-vingt-six ans, j'aurai fait de plus en plus de progrès et, à quatre-vingt-dix ans, j'aurai pénétré plus avant dans l'essence de l'art.
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Je me souviens de nos premiers vrais échanges lors d'interminables veillées nocturnes : des nuits entières, leurs voix s'entremêlaient pour appeler une à une les étoiles. Une mélodie fluide, complexe, répétitive, un tissage merveilleux de notes graves, profondes, orné de variations ténues, de trilles épurés, d'envolées cristallines.
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« En Amérique vous étiez un esclave ; sur Le Neptune, simple matelot, un va-nu-pieds ; ici il y a deux mois, un étranger sur le point de mourir de froid ; il y a six jours, un meurtrier, frappé de tabou ; il y a trois jours, un condamné au sacrifice. Or, mon cher Angel, il faut bien vous rendre à cette évidence que, depuis votre retour du pays des gens-de-l'eau, tout a changé : vous n'êtes plus rien de tout cela. On peut dire que vous vous êtes débarrassé de ces dépouilles, de ces fripes qui nous cachaient votre vérité profonde. Les Woanas vous appellent « L'Homme-oiseau ». Mais savez-vous comment nous appelons, chez moi, à Venise, les êtres de forme humaine descendant du ciel ? (…) Un ange ! Comme quoi le nom qu'on vous a donné ne vous va pas si mal. »
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Quant au mal, c'est différent : il court de corps en corps. Il voyage avec la lune, dans les rêves, dans l'ombre des arbres, la couleur des pierres et les traces des animaux et, quand il trouve une maison, il s'y loge comme au fond d'un terrier. On ne comprend pas ça avec les yeux, il faut être capable de voir autrement, et bien au-delà. Rien n'arrive jamais par hasard, même à celui qui tombe d'une échelle.
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Des aigles et des milans tournoyaient haut dans le ciel... Les filles de la montagne n'ont pas d'ailes. Quand elles pétrissent le pain, c'est pour y étouffer leurs rêves. Quand elles attisent le feu, c'est pour y consumer leur fièvre. Quand elles lavent les draps c'est pour y noyer leurs désirs. Et tout ça, toujours, sous le même morceau de ciel !
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On se souvenait qu'elle avait promulgué plus de trois mille cinq cent lois votées au Parlement, qu'elle avait rencontré les plus grands chefs d’État, qu'elle avait eu près d'une quinzaine de Premiers Ministres avec lesquels elle s'était entretenue chaque semaine. Mais qu'elle avait aussi, grâce à la magie du téléviseur, pénétré dans chaque foyer, ponctuant de sa présence souveraine des millions d'événements vécus dans l'intimité familiale. Plus des trois quarts de la population avaient vécu sous son règne. Son image était indissociable des bus à double pont, des anciennes cabines téléphoniques et des chapeaux extravagants au Royal Ascot. Une mamie omniprésente, à la fois aussi proche qu'un napperon de dentelle et aussi lointaine que les astres du firmament.
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les mœurs et les coutumes, qui sont les vêtements de nos vies, sont bien différents d'un endroit à l'autre. Ici, on porte des masques, là, des plumes dans les cheveux, ailleurs on se perce le nez ou les oreilles... L'homme est en lui-même assez divers pour nous réserver bien des surprises (...)
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Une troupe d'oies sauvages traversaient le ciel en cancanant. Le V qu'elles formaient occupait toute une portion de nuages. Est-ce bien là où vont ceux qui nous quittent, dans ce grand vide qui nous surplombe, et qui scande nos vies en passant inlassablement du jour à la nuit ?
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(Je ne ferais) Rien, te dis-je. Et tu ferais bien de suivre mon exemple, l'ami. Tirer d'un mauvais pas une jeune fille dans les bois, rosser quelques vilains, la reconduire saine et sauve chez elle, voilà qui est dans nos cordes, à nous, gens de peu. Mais se mêler des affaires des grands, aider à rétablir une marquise dans ses biens ? Tu feras ce que tu voudras. Mais je n'y risquerais pas le doigt si j'étais toi.
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Il y a toujours place auprès des puissants pour un garçon entreprenant et qui n'a pas froid aux yeux.
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Leurs échafaudages sont si légers qu'ils frémissent au moindre souffle de vent.
On les appelle les "maçons volants". Ils sont fiers de leurs longs cheveux tressés en natte et noués à un grappin.
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