Françoise Henry compose avec "Loin du soleil" un récit poétique et douloureux, plein d'émotions et de pudeur. Greta, celle qui raconte et Loïc, celui qu'elle observe de la fenêtre de sa cuisine, sont condamnés tous deux à vivre loin de la lumière. Elle, la voisine, fuit les rayons du soleil qui lui brûleraient la peau, lui, le jeune homme paumé, a perdu sa mère si belle et lumineuse alors qu'il était tout petit.
De son point de vue privilégié, Greta a observé chacun des petits drames et des grandes misères vécus par Loïc : la mort de la toute jeune maman, Nadine, le deuil alcoolisé du père, Augustin, et la vie qui continue pour tous, sauf pour ce gamin triste et délaissé, qui se construit malgré tout. Malgré la démission du père, malgré l'indifférence de la belle-mère, malgré la misère sociale dans laquelle il s'enfonce parfois. Mais avec ténacité, Loïc essaie de se construire une vie décente. Et Greta réussira-t-elle à sortir de l'ombre pour lui tendre une main secourable?
L'écriture de Françoise Henry saisit avec beaucoup de justesse une ruralité faite d'isolement et de violence, de tristesse et de compassion, de déchéance et de vie gâchée. Une très belle découverte et une auteure que je suivrai désormais avec intérêt.
#netgalley #loindusoleil
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J’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman !
J’ai trouvé ce roman, ce récit très original. Greta, une voisine, va relater la vie de Loïc. Un récit poignant et remplit d’émotions. Greta est atteinte de photodermatose (elle est allergique au soleil), ce qui l’oblige à rester chez elle ou à ne sortir qu’habillée en « cosmonaute ». Ce qui est intéressant, c’est de voir à quel point, dans les petits villages, les hameaux, tout se sait. De base, tout se sait, mais là, tout se sait rapidement. Ainsi, au fil des années, elle a recueillir de nombreuses informations concernant Loïc, et je dois dire, qu’à la fin du récit, nous te connaissons également. Ces informations, elle les a recueillies de différentes manières, que je vous laisse découvrir.
Au fil des pages, on s’attache à Loïc, j’ai failli dire : « à toi », tant le récit de Greta m’a permis de te connaître. Loïc n’a pas eu « de chance », n’a pas eu une vie rempli de joie, et certains passages sont durs à lire.
Quand à Greta, nous sommes elle dans le récit, mais elle semble très mystérieuse, comme si quelque chose d’elle nous échapper.
Le récit est écrit à la première personne ce qui déjà facilite la lecture. Françoise HENRY apporte de la douceur avec sa plume fluide, accessible et agréable à lire. Ainsi, j’ai lu ce roman rapidement, tant j’ai été happé par l’histoire et la plume addictive de Françoise HENRY. Le récit est écrit d’une très belle manière, avec de la poésie, de la justesse, principalement au niveau des émotions.
C’est un très beau roman contemporain, poignant traitant de sujet encore tabou pour certains. Je vous invite grandement à le lire.
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. Quand j’ai commencé ce court roman de 216 pages, je n’imaginais pas que je ne reprendrais mon souffle qu’à la dernière page.
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. Ce livre c’est histoire de Loïc qui essaie de grandir et de se construire, frappé bien trop tôt par le destin. Celle de Greta, la voisine qui souffre d’une maladie orpheline, fuie le soleil et avec bienveillance essaie de palier les manques, empreinte de culpabilité. L’alcoolisme du père, une mère solaire partie trop tôt, l’illettrisme « nul doute qu'à cet instant un mot s'est mis à clignoter dans sa tête, même s'il ne s'y est pas attardé - il en avait vu d'autres, dans la campagne environnante : illettré », la recherche de la figure paternelle (le ramoneur du village) et enfin les violences conjugales.
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. Cette vie loin du soleil pour Greta et Loïc, cette « orphelanité », cette fuite, font que le destin des deux personnages fonctionne en parallèle. Le jeu entre le « je » et le « tu ». Ce roman sonne si juste, si vrai/. Il résonne comme la confession poignante de Greta et révèle à demi-mot les tragédies des campagnes où les sentiments doivent se refouler.
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. J’ai cheminé dans cette histoire à pas feutrés, soucieuse de ne pas déranger pour en savourer la pudeur, la fragilité et la tristesse, les blessures et les silences intimes.
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« C’est fou comme on se laisse faire par ce que pense, ou veut, la majorité. » La remarque est glissée, anodine, dans les premières pages. Elle pourrait être une des clés de ce roman tout en pudeur, en signes discrets, en incertitudes. Du principal protagoniste, nous ne connaissons d’abord que ses lunettes rondes, aux grosses montures, pour cacher ses yeux en amande, trop éloignés l’un de l’autre. Rien ne sera dit. À nous de nous demander pourquoi il a été un enfant retardé et pourquoi, à trente ans, il est toujours analphabète. Pourquoi il est si candide, prenant les expressions au pied de la lettre (quand on lui dit que sa mère est au ciel, il imagine qu’elle est partie en avion) et prêt à se laisser dépouiller par son oncle de son héritage.
Loïc est « un cas de mobilité sociale descendante, c’est comme ça qu’on dit, paraît-il ». Le roman, écrit à la deuxième personne du singulier, le suit durant ses trente premières années de revers en revers. Enfant de l’amour, mais orphelin de mère à six ans ; grandissant entre un père alcoolique et une belle-mère qui le dédaigne, il endosse avec résignation le rôle d’idiot du village, « un peu voleur sur les bords, ingérable, ne travaillant pas à l’école, indiscipliné, et ne tenant jamais en place sur ta chaise ». S’il s’enfuit pour se réfugier chez ses grands-parents maternels, c’est pour se trouver persécuté par un oncle qui le considère comme un intrus. Comment pourrait-il se défendre ? « Toi, tu recevais sans broncher ces coups de poing vocaux. » Pour l’entourage, il est disparu soudainement, « comme on efface un nom sur un tableau ». Tout juste parvient-il à se trouver un père d’emprunt, le ramoneur du village qui l’emploie au noir. Au moins gagne-t-il un peu d’argent « à la suie de son front ».
L’alcoolisme du père, l’illettrisme du fils, la violence conjugale, la marâtre mauvaise, l’oncle odieux : on se dit que c’est trop, qu’on noircit le tableau à souhait. Bien sûr, on est « dans la campagne profonde », à l’époque où l’on compte en francs, mais il y a la voisine, aide-soignante pour personnes âgées, habituée peut-on croire à dépister les cas sociaux… C’est alors qu’on se rend compte qu’on est parti sur une fausse piste. Non, on n’est pas dans un roman d’Hector Malot. On s’est laissé entraîner (avec la complicité malicieuse de l’auteur) par ses souvenirs littéraires. La mère de Loïc était surnommée la « Madame Bovary du coin », mais par les « intellectuels estivaux » (au temps pour nous !). Le père, couvreur alcoolique tombant du toit, nous a fait penser à Zola ; la spoliation d’héritage, à Balzac. Mais nous ne sommes ni dans Ursule Mirouët, ni dans l’Assommoir !
Alors on repense à la petite phrase du début… « C’est fou comme on se laisse faire par ce que pense, ou veut, la majorité. » Tel est le sujet du roman : non l’histoire de Loïc (le « tu »), mais celle de sa voisine (le « je), l’observatrice, Greta, qui observe, écoute, mais imagine, aussi, ce dont elle n’a pas eu connaissance. Elle souffre d’une maladie orpheline, une photodermatose de la peau, qui lui interdit toute exposition aux ultraviolets, donc au soleil. C’est elle qui reste « loin du soleil », au sens propre, quand Loïc l’est au sens figuré. Un personnage de l’ombre, à l’opposé de Nadine, la mère de Loïc, qui s’exposait au soleil « à en mourir ». Le parallélisme est manifeste, et significatif. Nadine, la jeune femme solaire, « montée au ciel » en laissant Loïc démuni ; Greta, vouée à la pénombre, qui endossera un rôle maternel, comme « une subrogée fantôme ».
Car Greta elle-même ne peut concevoir sa photodermatose comme une fatalité. « Pourquoi ai-je cette maladie ? Quelle punition, et pour quel crime ? » Devoir se cacher de la lumière : n’est-ce pas plutôt la punition de celle qui n’a pas voulu affronter la réalité ? De petites notations nous mettent la puce à l’oreille. Loïc vole-t-il un billet de dix francs ? « Je ne veux rien savoir de plus. » Son père revient-il d’une cure de désintoxication ? « Je faisais comme si je ne savais pas ». Quant à ce que vit le garçon presque sous ses yeux : « Quand on soupçonne un drame il arrive qu’on fuie, pour ne pas mettre les pieds dedans. » Le roman sera celui de la fuite de Greta, plus que de la disparition de Loïc : ce n’est que dans les dernières pages qu’elle endossera véritablement le rôle qui lui est dévolu.
Et plus largement, c’est le drame de toute la famille, de tout le village. Le père refuse de voir son problème d’alcoolisme et, quand on le lui montre, il se trouve « interdit de déni » ! Les voisins parisiens retournent à la capitale. Les voisins, à leur quotidien. « On a de grands élans comme ça, on a les yeux embués quand on en parle, puis on se retrouve vite coincé dans ses habitudes. » Narré par une femme qui doit fuir la lumière, le roman tout entier est celui de l’aveuglement volontaire.
Voué à un « ensevelissement programmé », Loïc parviendra-t-il à échapper à son destin ? Le roman nous laissera prudemment dans l’incertitude. Deux mouvements opposés y maintiennent la tension. Tantôt, on insiste sur la déchéance du père et le salut du fils. Tantôt, sur le parallélisme entre leurs destins — Loïc se met à boire comme son père, il devient couvreur comme lui… Ce n’est peut-être pas le principal. L’important, c’est que celui qui n’était rien — un « mauvais souvenir » qui « gâcherait la pellicule » — soit devenu quelqu’un. Pour son oncle, un héritier, qui menace son propre héritage (et peu importe, en fin de compte, s’il obtiendra gain de cause ou non). Pour son père, un « compagnon de beuverie » : « C’est une place terrible, mais c’est toujours une place. Même bradée, tu la prends. » Exister, c’est aussi se retrouver un jour dans la lumière, cesser d’être « loin du soleil ».
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Nous suivons la vie de Loïc, sous le regard de sa voisine. Elle vit loin du soleil, car sa peau ne le supporte pas. Et éloignée de cet enfant : elle n'est que la voisine.
Elle le regarde se débattre dans la vie, avec un manque d'amour, qui génère une certaine maltraitance psychologique, et des conséquences désastreuses.
Elle ne s'implique pas réellement, mais elle comprend, et fait ce qu'elle peut. Une voisine n'est pas une mère, ni une amie. Et elle a aussi sa vie.
C'est l'histoire de personnes qui réagissent comme elles le peuvent aux aléas de la vie. Pas de jugement. Pas d'apitoiement.
C'est un livre très touchant, et qui questionne sur soi, et sur des petits gestes qui parfois sont déjà beaucoup. Et si moi j'avais été cette voisine, qu'aurais-je fait ?
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Françoise Henry avec un récit simple nous amène dans les replis de l'âme humaine. Le récit est simple, comme l'histoire finalement, mais quelle émotion! Tel le courant d'un ruisseau, on se laisse emporter pour ne refermer le livre qu'une fois l'histoire terminée. Dans un petit hameau de 4 maisons un garçon de 30 ans réapparaît après une dizaine d'années d'absence. La voisine raconte ce qu'elle sait, témoin au sein du hameau des drames d'un foyer :elle déroule sur trente ans ce qu'elle a vu, prise à partie de temps en temps malgré elle. Situation du voisisn: concerné mais pas impliqué. Elle soigne sa culpabilité de simple témoin et prend part comme elle le peut à la destinée du jeune Loïc. Elle est elle-même atteinte d'une maladie qui l'oblige à ne pas s'exposer à la lumière, à vivre et oeuvrer dans l'ombre. Elle nous montre en particulier comment une existence peut être reniée, un enfant, une personne peut être en mal d'amour. Elle nous montre la chute d'un homme dans l'alcool. Dans son récit, personne ne juge, le temps se déroule, c'est ainsi. #netgalley #loindusoleil
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J'ai eu l'opportunité de découvrir ce titre, dont la sortie est prévue début janvier 2021, et la plume de Françoise Henry grâce à NetGalley & aux éditions du Rocher que je remercie. Dans ce court roman, j'ai quelque peu était déstabilisée par cette écriture à la seconde personne du singulier qu'emploie l'auteure pour retranscrire les mots de Greta à son jeune voisin, jeune illettré délaissé par son père tombé dans l'alcool au décès de son épouse. A travers ses mots, Françoise Henry nous livre ici un écrit sombre mais sans parti pris où elle banalise le malheur que Greta a sous les yeux au quotidien. Ce court récit porte tout de même à réflexion, et nous amène à dire qu'une main tendue apporte souvent beaucoup... mais elles sont si peu nombreuses au quotidien !
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Loin du soleil Françoise Henry éditions du Rocher.
La campagne profonde, quelque part en France, un hameau, une poignée de maisons. Le village est à 3 km...
Greta habite ce hameau. Elle connait tous ses habitants et a suivi de loin en loin Loïc, l'enfant de Nadine et Augustin.
Elle qui ne peut sortir qu'à la tombée du jour, Loin du soleil, observe, regarde, note telle une"chouette-effraie qui sait tourner la tête à cent quatre-vingts degrés. Sans bouger de sa branche elle épie tout, de ses grands yeux fixes."
Elle a vu vivre tour à tour dans la maison d'à côté Nadine, Augustin et Loïc, Augustin et Loïc, Patricia, Augustin et Loïc, Patricia, Augustin et leur nouveau-né....
A pas comptés, lentement Greta raconte Loïc, une enfance marquée à jamais par la mort de sa mère. Un enfant en mal d'amour balloté de droite à gauche comme un objet encombrant, un enfant qui n'a pas réussi à apprendre, un enfant à présent arrivé à l'âge d'homme. Un homme doit avancer même s'il risque de se perdre en chemin.
Une très belle écriture toute en sobriété confère à ce texte pourtant douloureux une lueur d'espoir.
Merci aux éditions du Rocher pour ce partage.
#Loindusoleil #NetGalleyFrance
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Beaucoup d’émotions à la lecture de ce petit roman. Françoise Henry. Retenez ce nom car voici une auteure de très grand talent.
Greta est atteinte de photodermatose, elle doit fuir le soleil. Elle passe donc tout son temps chez elle où elle pourra raconter l’histoire de Loïc, son voisin d’en face.
Né d’un père simplet et d’une mère oisive mais belle comme le soleil, Loïc voit le jour dans cet étrange couple mal assorti. Sa mère, Nadine adore le soleil. Dans ses shorts flashi, elle se baigne au soleil tous les jours jusqu’à en mourir, laissant Loïc âgé de quatre ans seul avec son étrange père. À Loïc dans cette famille nigaude, on dira que Nadine est partie au ciel. En avion. Qu’elle en a pour longtemps avant de revenir. Alors Loïc l’attend, se pose des questions, court après les avions, le chien aussi l’attend Nadine. Il pleure, il gémit. Et ça fait enrager le père Augustin qui voudrait que son chagrin soit plus braillard que celui du chien. Alors il frappe, il boit boit boit jusqu’à tomber là. Lui qui aimait tant sa Nadine.
Dans cette famille, on ne parle pas, on n’aime pas, on n’embrasse pas, on ne câline pas. Les émotions et démonstrations n’ont aucune place. Quel frisson quand Loïc est invité avec son père chez un couple parisien et que doucement à demi voix, Loïc demande à la dame « vous voulez bien me serrer dans vos bras s’il vous plaît madame ». Cette phrase m’a bouleversée car on y ressent toute la détresse de l’enfant abandonné, délaissé, privé d’amour.
On va suivre l’évolution de Loïc au fil des années. Découvrir ce que devient un enfant privé de sa mère et d’amour. La fatalité, la condamnation, le jugement.
L’écriture ! Ah l’écriture est un pur délice, d’une onctuosité poétique et existentielle digne des plus grands. J’ai savouré chaque ligne, chaque mot comme un entrelacs rempli de justesse et de profondeur.
Il y aurait tant à dire sur ce petit livre. Cette obsession du soleil. Le soleil qui tue, qui rend malade ou orphelin. Le soleil qui embellit ou éclaire les pas des voleurs. Le soleil qui projette aussi l’ombre de l’absence, du vide, du manque.
Ce livre est un gros coup de cœur.
Loin du soleil dans un grand éclat de lune.
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#Loindusoleil #NetGalleyFrance
Loin du soleil est l’histoire triste, d’un enfant triste, livré à lui-même à la mort de sa mère et à l’indifférence de son père qui était fou amoureux de sa femme, l’éphémère et solaire Nadine.
Greta, sa voisine du hameau où ils vivent, s’adresse à lui pour nous raconter sa vie d’enfant avec son père qui a sombré dans l’alcoolisme ; avec ses grands-parents et sa grand-mère qui n’a jamais pris le temps de s’interroger sur ses désirs et ses besoins ; son absence d’éducation scolaire ; ses manquent de repères à l’adolescence et ses égarements à l’âge adulte.
Quand elle parle de ses interventions pour l’aider, elle semble emplie de culpabilité pour n’avoir pas su deviner ou aider mieux et plus cet enfant différent.
Ni colère, ni reproches dans ce livre, seulement une constatation des dégâts dus à l’indifférence et à la négligence ! Pas d’espoir non plus, juste la solitude et la tristesse qu’on se prend en plein visage à chaque page et la question qui se pose : n’ai-je pas fait la même chose sans y prêter attention ?
Un livre simple et marquant parce qu’il n’a pas de fin !
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Loin du soleil est cette triste histoire de Loïc, pauvre petit bonhomme, et de son père Augustin. Une histoire à sens unique où la fin apparaît comme une évidence, tant c'est un enchainement logique et pourtant l'on ne peut s'empêcher de souhaiter un miracle.
Greta, allergique au soleil observe ses voisins de chez elle, ce père et son fils ont perdu leur rayon de soleil car la maman est morte d'une rupture d'anévrisme. Détruit le père va sombrer dans l'alcool et négliger Loïc. le pauvre enfant va se retrouver livré à lui-même, personne ne soucie de lui, entre manque d'affection, solitude, il grandira sans apprendre à lire et se retrouvera en situation précaire devenu adulte.
Françoise Henry, de sa jolie plume, nous raconte une histoire bien sombre, sans indignation, sans parti pris, une banalisation du malheur. Les gens regardent, en parlent mais ne s'en mêlent pas. Une histoire qui prête à réflexion car en fait il y a malheureusement trop de Loïc et il suffirait de si peu, d'une main tendue pour éviter de tels désastres.
Merci aux éditions du Rocher.
#Loin du soleil #NetGalleyFrance
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Loïc perd sa mère alors qu’il n’a que six ans. Greta, sa voisine, relate la vie de cet orphelin balloté entre un père alcoolique, une belle-mère qui le rejette et des grands-parents à l’équilibre précaire.
Un livre triste dont l’espoir est absent. Pas de colère non plus. Juste une sorte de résignation très dérangeante.
A lire au clair de lune.
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Des nouvelles au parfum aigre-doux
Basculer sans vraiment s'en rendre compte, en quelques mots, au fil des pages dans la déraison. Inspirer le quotidien, expirer ses petites cruautés et ne plus savoir distinguer l'imaginaire du réel. La vie, ses traîtrises, ses espoirs fanés, ses rêves déçus et courir après l'enfant qui rit encore et qui refuse la laisse que d'autres veulent lui imposer... Des drôles de vie, proches et lointaines à la fois, brossées, lustrées et cabossées par la plume de la talentueuse Françoise Henry.
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Une patronne de café est le témoin d'une histoire d'amour qui se révèle au sein de son café.
Il s'agit de la jeune Anna qui n'est autre que sa serveuse.
Mais cette histoire la ramène à la sienne ou elle vivra une blessure d'amour qu'elle ne pourra oublier.
Alors elle surveillera ces jeunes amoureux, les jalousera et souffrira de sa propre blessure dans ce complexe historique ou Prague se révèlera si triste.
On y partagera cette puissante complainte écrite dans un chagrin immense.
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Un couple après 6 ans de mariage. C'est son anniversaire à elle, Pergise, 35 ans. Lui, Bagnuls se lève tôt pour aller acheter une brioche et des fleurs...et ne rentre qu'à minuit moins cinq! Je m'attendais à une banale histoire d'adultère mais il s'agit simplement d'une pause où chacun revit son histoire d'amour, ses souvenirs d'enfance, ses rêves, ses fantasmes, sans regret ni amertume. Une analyse très fine du sentiment amoureux dans un décor de brume fort bien décrit.
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Un roman qui se lit sans reprendre son souffle dans lequel une mère a eu un enfant hors mariage. Le mari, agriculteur, s'en rend compte et lui fait payer sa faute en envoyant l'enfant travailler dans une ferme voisine alors qu'il n'a qu'une douzaine d'années. La mère en souffrira toute sa vie, ainsi que le fils abandonné qui vieillira sous la houlette des fermiers, plutôt cruels. La mère, décédée écrit cette très longue lettre à son fils déjà âgé. La plume très raffinée et la mélancolie sont à savourer dans ce roman.
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Un beau roman dans lequel Françoise Henry nous emporte dans l'intimité d'un couple de trentenaire dont la femme va fêter ses 34 ans. La journée s'annonce festive mais différents événement perturbent le programme de Bagnuls, le mari. Délicieux.
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Un beau roman d'une grande délicatesse et d'une sensibilité à fleur de peau. Cousine Bobine est une couturière discrète et très douée. Malgré le couvre-feu de cet hiver sous l'Occupation, l'héroïne laisse sa lampe allumée. Un maquisard viendra se réfugier chez elle et la vie de Bobine va changer. Beaucoup de poésie et de douceur dans ce roman qui se lit d'une traite.
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