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Critiques de Françoise Henry (71)
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Loin du soleil

L'histoire de "loin du soleil" est aussi l'histoire de Greta, cette voisine qui observe ses voisins et tout particulièrement ceux de la ferme d'à côté Augustin, Nadine et leur fils le petit Loïc puis Patricia la seconde femme d'Augustin.



C'est principalement le petit Loïc qui va retenir son attention ainsi que la nôtre. Il faut dire que la vie n'est pas simple pour ce petit bout d'homme qui va être orphelin de mère à 4 ans. Augustin sera lui aussi complètement anéanti et Greta lui sera d'une aide inestimable, ne serait-ce que pour un instant.« Des fois il suffit de tendre la main pour qu'on vous la saisisse avec tant de reconnaissance qu'on en est presque gêné.»

C'est Greta qui nous raconte l'histoire en employant le "tu" comme si elle s'adressait au petit Loïc qui n'aura pas toujours 4 ans mais que l'on va suivre jusqu'à sa trentaine.

L'alcool, la difficulté de trouver sa place dans une famille recomposée va être l'environnement de Loïc qui sera pour un temps accueilli chez ses grands-parents qu'il connaît très peu et qui ne sont guère accueillants.

Le besoin d'amour, de tendresse, d'un regard, d'une attention est omniprésente et ce petit Loïc ne cesse de nous émouvoir. Lors d'une soirée, il se dirigera vers une amie de ses parents qu'il connaît très peu : « s'il te plaît, lui as-tu demandé, est-ce que tu peux me prendre dans tes bras ? (...) tu t'es retrouvé assis sur ses genoux tandis qu'elle te serrait contre elle qui ne pouvait que répéter : - mon petit, mon petit... »



Ce livre est un petit bijou qu'il convient de lire avec chaleur et sans jugement puisqu'il est écrit sans jugement, il faut entrer en osmose avec Françoise Henry. Il ne faut pas trahir sa plume si délicate si douce.

La couverture est-elle aussi un plaisir à regarder je n'ai eu de cesse de l'admirer.
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Le rêve de Martin

Livre lu dans le cadre de mon défi lectures 2024, item : "Lire un livre dont le titre contient le mot rêve"... et comme j'avais celui-ci dans ma pile à lire, je l'ai choisi.

Je ne sais plus trop pourquoi je m'étais, en son temps, intéressée à ce petit roman d'une auteure que je ne connaissais pas. Peut-être parce qu'il s'agissait de l'histoire malheureuse d'un enfant rejeté et exploité devenu un adulte malheureux mal-aimé et ignoré de tous.



Je préviens d'emblée : ces 156 pages ne sont vraiment pas gaies et malheureusement guère chargées d'espoir. Aussi, si vous vous sentez un peu cafardeux, ce n'est vraiment pas le moment de lire ce livre.



De quoi s'agit-il ?

Ce roman est organisé comme une lettre virtuelle que la maman de Martin, morte depuis longtemps, adresse à son fils alors que celui-ci, lui-même âgé de 77 ans, s'achemine vers sa fin de vie.



La narratrice est donc une mère qui, de l'au-delà, et dans l'attente de l'accueillir à son côté, fait son mea culpa en expliquant à son fils les circonstances dans lesquelles il a été conçu (il est le fruit d'une histoire d'amour adultère mais néanmoins fugace), a été rejeté par le père de famille qui n'a pas été dupe, puis vendu à douze ans comme homme à tout faire dans une ferme voisine à un couple d'agriculteurs qui l'exploiteront jusqu'à plus soif et dans des conditions indignes d'un être humain.



Via la vision omnisciente qu'elle a des événements, la mère revient sur son passé, son couple, son histoire d'amour adultère et sa fin, sur les douze premières années d'existence de Martin au sein de sa famille où il fait figure de vilain petit canard, puis son devenir douloureux jusqu'à l'heure présente de sa fin de vie.



L'action du roman n'est pas datée ni vraiment localisée (c'est à la campagne), mais on sait que Martin a 12 ans le 9 mai 1940, date à laquelle il a été confié "aux bons soins" des agriculteurs. Ce qui laisse entendre que l'action a débuté à la fin des années 20. L'époque justifie-t-elle ce qui suivra ? Oui et non, à mon avis. Oui, car c'était encore un temps où la vie humaine (surtout celle d'un enfant, et notamment dans un milieu rural) n'avait que très peu de valeur. Et non, car à mon sens, ni la jalousie d'un mari bafoué, ni le manque d'éducation, ni la soumission d'une mère, ni la nécessité d'utiliser les bras des enfants pour l'agriculture ne sont des excuses suffisantes pour justifier l'injustifiable.



Car est injustifiable l'attitude du père qui n'hésite pas à sacrifier le devenir d'un enfant qui lui rappelle trop bien qu'il a été cocu.

Car est injustifiable l'attitude de cette mère soumise aux décisions de son mari qui, ni pendant, ni après, ne cherchera à "sauver" son enfant des griffes de ses bourreaux ni lui témoignera une quelconque affection maternelle. Cet état de sidération émotionnelle vis-à-vis de son fils est incompréhensible...

Car est injustifiable l'attitude des frères et soeurs qui se désintéressent complètement de leur frère (alors qu'il est enfant et quand il deviendra adulte).

Car est injustifiable l'attitude de ces agriculteurs qui font fi de la moindre charité chrétienne et qui abaissent l'enfant confié au rang d'esclave avec encore moins de privilèges qu'un animal.



Mais, ce qui est aussi parfaitement incompréhensible, c'est l'attitude de Martin lui-même qui, se sentant rejeté et mal aimé par sa famille et notamment par sa mère, s'est auto-conditionné dans cette attitude de victime, d'esclave subissant à la fois coups et humiliations et s'est maintenu coûte que coûte dans son isolement volontaire. le pire, c'est que cela continue bien après ses quarante ans.



Ce qui est intéressant ici, ce ne sont pas tant les faits, mais bien la façon dont l'auteure les décrit. On est glacé d'effroi à l'évocation de cette vie douloureuse et solitaire sacrifiée sur l'autel de l'apparente tranquillité d'une famille bien sous tous rapports. Ce qui est excellemment écrit, c'est ce regard introspectif de la mère sur les événements passés, présents, et futurs et la façon dont elle tente, avec sa confession, de rattraper le temps perdu afin d'obtenir le pardon de Martin mais aussi de se pardonner, elle (car c'est une vraie blessure qu'elle s'est infligée durant toutes ces années en niant ses impulsions premières et en évitant de retisser les liens). Ne devait-elle pas payer, elle aussi, pour sa faute ?



On est glacé d'effroi face à cette lente désespérance humaine qui montre, s'il était besoin, que l'environnement matériel et affectif dans lequel on vit enfant conditionne amplement son devenir adulte.



Certes, on se rend bien compte, a posteriori, dans les propos de la mère qu'il y avait beaucoup d'amour, amour qu'elle ne s'autorisait pas à manifester, à exprimer... Mais, comme c'est vraiment trop tard, et que le mal est fait, on ne peut, de notre point de vue, que juger tous ces gens pour "non-assistance à enfant en danger", "non-assistance à adulte en danger" et s'interroger sur cette société qui marginalise ainsi. Qui a écrit : "l'homme est un animal pour l'homme" ?



Bref, un livre bien écrit mais qui vraiment plombe le moral. On a hâte d'en sortir pour passer à quelque chose de plus joyeux.









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Juste avant l'hiver

Françoise Henry nous introduit dans un huis-clos du café, où Anna la serveuse fait face aux regards envieux des hommes. Anna vit une histoire d’amour avec Pavel. Passion chaotique qui sera tragique. Ivana sa patronne une vieille femme désenchantée, est dévoré de jalousie à son égard, elle souffre de ce qu’elle a perdu et qu’elle ne retrouvera jamais. L’autrice nous livre une complainte poétique, profondément mélancolique, teintée de regrets dans un style puissant qui révèle la violence des émotions et des sentiments. C’est à l’image de cette femme Ivana, sans espoir et pourtant si touchante.
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N'oubliez pas Marcelle

Il faut tout le talent et la générosité de l’écrivaine du « Rêve de Martin », dont l’œuvre est le refuge des sans-grade, des mal-aimés, des taiseux, pour relever le défi et « célébrer une anti-célèbre ».
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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N'oubliez pas Marcelle

Dans la description du décor « d'époque », l'écrivaine renvoie presque un miroir à ceux qui traquent le vintage par ce retour au réel, moins hype mais d'autant plus touchant.
Lien : https://www.lepoint.fr/livre..
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N'oubliez pas Marcelle

La vie d'une femme est mise en lumière dans ce roman. Qu'est ce qui pourrait la sauver de ce train train de vie tout à fait ordinaire, Marcelle vit dévouée aux autres, pour les autres et elle dans tout ça? On s'attache à Marcelle, à sa vie, et on l'accompagne jusqu'à la fin avec bienveillance. Merci de m'avoir fait découvrir ce livre
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Loin du soleil

Greta, malade, doit éviter le soleil. Elle observe Loïc grandir depuis sa haie ou la porte de la cuisine dans la campagne française. Loïc, touché par le malheur dès son jeune âge, semble avoir un destin inévitable dans ce territoire abandonné, marqué par le passé et la violence du présent. Peut-elle changer le cours de sa vie ?



Un livre triste et émouvant dont j'ai apprécié la lecture. Merci aux opérations Masse critique.
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Loin du soleil

Je remercie Babelio (les masses critiques) et la maison d'éditions Litos pour l'envoi de ce livre.



De Françoise Henry, j'ai lu, il y a peu, "N'oubliez pas Marcelle" et j'avais remarqué l'écriture tout en douceur de l'auteure. Quand j'ai vu son nom sur la liste de Babelio, j'ai eu envie de lire un autre roman de l'auteure et j'ai donc postulé pour "Loin du soleil"; un bouquin que j'ai beaucoup aimé.



Le livre est écrit à la 2e personne du singulier, une façon de faire que j'ai rencontré à deux reprises dans les semaines précédentes et qui me dérange un peu, moins dans celui-ci, je dois le dire.



Une femme parle à un garçon, lui raconte sa vie à lui, de la rencontre de ses parents suivie de sa naissance jusqu'à l'âge adulte en passant par la maladie et la disparition de sa mère, l'alcoolisme et la violence de son père, son remariage suivi de la naissance d'une petite fille, ses grands-parents, son oncle qui le prend un peu pour sa tête de Turc.



Le lecteur apprend vite que la femme, Greta, est la voisine du garçon, Loïc, et qu'elle veille discrètement sur lui.



Loïc a eu une mère aimante, mais qui préférait se faire bronzer au soleil que s'occuper de lui, des grands-parents attentifs, mais qui ne lui ont pas témoigné beaucoup d'amour, un père qui adorait sa femme et qui ne s'est jamais remis de sa mort, un père qui était taciturne, est devenu violent et alcoolique, une belle-mère qu'il ne supportait pas et un oncle qui s'amusait à le tourmenter et qui est allé jusqu'à lui piquer son fric une fois devenu adulte.



Loïc, finalement, ne peut compter que sur Greta, sa voisine, chez qui il se réfugie parfois.



Il est difficile de situer cette histoire dans le temps. Elle semble se passer à une époque lointaine, mais la télé et Internet rythment déjà la vie des gens. Loïc est illettré, situation qui existe encore malgré l'obligation scolaire...



Plus que l'histoire, c'est l'écriture de Françoise Henry qui m'a transporté dans cette lecture.



Une belle découverte et une auteure que je lirai sans doute encore.




Lien : http://phildes.canalblog.com..
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Loin du soleil

📖😁J'ai été ravie d'apprendre que j'avais été sélectionné pour la masse critique, et que j'allais recevoir une lecture qui me faisait particulièrement de l'oeil, « Loin du soleil » de Françoise Henry.



🔹J'ai tout de suite été conquis par cette plume fluide, pleine d'humanité, de poésie.

On ne tombe jamais dans le pathos malgré une histoire « triste », et pourtant si réel .

L'auteure a choisit une voisine pour la narration. Greta, qui ne peut pas s'exposer à la lumière du jour, nous racontes la vie à travers ses yeux, d'un fils qui grandira loin de toutes preuves d'amour.

Loïc vit à coté, il perdra sa mère jeune. Il subira les conséquences de ce drame qui l'engloutira.



👍💛J'ai adoré cette lecture, comme la majorité. Je n'ai trouvé qu'un retour négatif mis en cause par la tristesse émotionnel de l'oeuvre, à l'heure où j'écris, mais qui démontre une fois de plus le pari réussi de mettre en avant ce que l'on n'a pas envie de voir .



📚✒N'abordez pas cette lecture en attendant un twist, divers rebondissements …Ce n'est pas le but de cette oeuvre.

Le Chemin, non la destination.

Peu d'auteurs sont capables de nous tenir sans carottes et Françoise Henry n'en a pas besoin, justement.

Elle a la plume.

L'Humanité.

Le juste regard, une extrême douceur. Elle met en lumière de façon si juste, le meilleur et le pire.



➡P101 « "Il y a des hommes comme ça, qui ressemblent à d'éternels gamins, poussés par la vie sans avoir rien compris de ce qui leur arrive, et qui gardent, même adultes, une façon de se balancer d'un pied sur l'autre, de se passer la main sur la nuque comme si leur tête pesait trop lourd, de fixer les yeux à terre quand on leur parle, tandis que leur pied remue obstinément un caillou. "



➡ "Mais sais-tu qu'elle s'appelle orpheline, ma maladie, comme toi tu l'es devenu : à moitié orphelin ? celà signifie que c'est une maladie qui ne se soigne pas : on peut faire le lien, si tu veux, entre orphelin et inguérissable. "



🔹Françoise Henry met en lumière les oubliés.

Sans jugements. L'auteure rend le lecteur impuissant, elle nous empêche de détourner le regard.

On s'est tous déjà rassuré en se disant « ça ne nous regarde pas », « je ne suis pas la/le mieux placé pour intervenir. ». Et si ça nous regardait justement, parfois ? Cherchons-nous à nous rassurer ou sommes-nous réellement impuissant, quand il ne s'agit ni de la famille, ni des amis ?

On fuit, ou vaque-t-on à nos occupations, nos impératifs ?





🔹Elle a parfaitement compris qu'un enfant a besoin de mettre en lumière les réponses à ses questions. Vouloir trop les préserver, c'est parfois aussi laisser les ténèbres les envahir. Les éloigner de nous.

Bien souvent, on les sous-estime.



➡P60 « On t'avait dit qu'elle était partie en avion. Tu faisais confiance à ces paroles d'adulte, tu y croyais encore. [...] Tu te sentais tout petit en contemplant cette immensité, encore plus petit puisque la seule sur terre à t'avoir fait comprendre que tu ne comptais pas pour du beurre, c'était toujours ta mère. Pourtant, elle était partie sans te dire au revoir. Tu cherchais à voir des avions [...] Un sentiment d'abandon, parfois, t'étreignait violemment. Un sentiment d'injustice »



🔹D'ailleurs, c'est là où l'on prend conscience de notre chance. Pour une petite note personnelle, j'ai eu la chance d'avoir une maman qui a su expliquer à sa fille de pas encore 4 ans, sa maladie et les enjeux de celle-ci.

Merci pour ça.

Ça m'a permis de vivre avec, puis de faire mon deuil.



J'ai aimé aussi la mise en avant des regards qui passent d'empathiques à résignés pour la plupart quand un enfant qui a trop subit devient adulte « il a fait les mauvais choix. ». Mais ont-ils eu les clefs et des mains tendus pour en faire d'autres ?





🔹Dans cette lecture, j'ose supposer que peut-être, l'auteure aurait pu à la fois conserver cette empathie et aller encore plus loin.

Elle aurait pu se permettre de contrecarrer d'avantage nos attentes, avoir plus de culot, impacter d'avantage le lecteur sans rien perdre de sa poésie.

A-t-elle eu justement trop d'empathie à notre égard ? Peur de nous frustrer ?



Elle a joué " la frustration de l'inaction" avec brio tout du long, et je comprends tout de même, les choix de l'auteur rempli de bienveillance. Ce n'est donc pas une critique mais plus une question que je pose à ceux qui l'ont lu.

Aurait-elle dû d'avantage nous bousculer ?

Simple supposition.



Si je tatillonne autant c'est parce que son propos, son regard est essentiel.

Tendre la main sans attendre que ça se fasse "par magie", grâce à quelqu'un d'autre.

Il ne faudrait pas que cette lecture reste juste belle et poétique.

C'est aussi un message.

Pour l'espoir, l'entraide, le soutient, l'amour, ... Et surtout notre meilleure force : notre humanité.



⏸Nb = J'ai songé pendant cette lecture à celle de Marie-Sabine Roger « Vivement l'avenir » qui arrivait a capter toute l'humanité de ce monde, même quand il est gris. Alors si vous l'aviez aimé , celui-ci devrait vous plaire aussi .

Et comme dans « Panorama » on comprend qu'il ne suffit pas de voir ce qu'il se passe pour résoudre les problèmes .



💛Alors tentez cette lecture !

Françoise Henry vous tend à vous aussi la main.

Saurez-vous vous en saisir ?



Parce que tout ceci n'est pas juste une histoire triste, ce sont les choix de nos lendemains.

Quel voisin serez-vous ? 💙

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N'oubliez pas Marcelle

C'est l'histoire de Marcelle qui a vécu jusqu'à l'âge respectable de 96 ans. Marcelle fut une personne discrète presque invisible et qui aurait pu être heureuse mais les aléas de la vie en ont décidé autrement.

Ses parents, chapeliers dans une petite ville de Saône -et-Loire travaillent beaucoup. Très tôt, Marcelle apprend le sens des responsabilités aux côtés de son petit frère Louis.

Dans la rue où ils habitent, se trouve un autre couple de commerçants dont le fils a le même âge que Marcelle. Ils sont amoureux mais les parents de Marcelle s'opposent à cette relation. Elle restera célibataire et passera sa vie à rendre service.

La guerre vient détruire l'insouciance de sa jeunesse et l'après-guerre l'oblige à mettre fin à ses espoirs.

Les années passent et la fatigue du corps se fait sentir. Marcelle décèdera seule en maison de retraite. Elle aura vécu sa vie de manière silencieuse, elle n'a fait que passer...

Merci à Babelio et aux éditions du Rocher qui m'ont permis cette lecture dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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N'oubliez pas Marcelle

Ce livre m'avait fait de l'œil et c'est grâce à la Masse Critique que j'ai pu le lire. Merci encore Babelio. J'avais déjà lu Françoise Henry et cette autrice m'avait beaucoup plu.

Dans ce court roman, l'autrice est présente du début à la fin et nous raconte Marcelle, sa Marcelle, notre Marcelle. "Louons maintenant les grands hommes" disait James Agee. Et pourquoi pas aussi les anonymes ? Qui n'a pas croisé un jour une "petite dame", col rond, jupe plissée (?), discrète presque invisible. Françoise Henry raconte donc Marcelle en nous prenant à témoin, et intervient de plus en plus au fil du livre, comme si elle voulait combler la solitude de la fin de vie de cette femme. Pour ce qui est de l'histoire, je vous laisse vous reporter aux autres billets qui la racontent très bien.

L'intrusion de l'autrice, ses allusions à notre présent, ne m'a pas emballée, même si elles ne sont pas en surnombre, et même si j'en comprends la démarche. C'est parfois un peu trop. Mais c'est le roman de Françoise, le roman de Marcelle, de toutes les Marcelle.

Merci





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N'oubliez pas Marcelle

C'est une histoire de vie.

La vie de Marcelle, née avant la deuxième guerre mondiale dans une famille de commerçants.

Marcelle a un petit frère, et ses parents travaillent beaucoup. Elle les aide, alors que son rêve, à Marcelle, c'est de devenir puéricultrice.

Dans la rue où elle habite, il y a un autre commerce tenu par un couple qui a un fils du même âge...Ils sont amoureux et rêvent de partager leur vie mais voilà: les parents de Marcelle s'y opposent.

Ainsi donc Marcelle restera célibataire et consacrera sa vie à rendre service...

C'est un résumé très sommaire de ce livre à vrai dire et je me suis ennuyée à cette lecture.

Le style est particulier, proche de la poésie , mais je ne suis pas entrée dans ce roman, et ne me suis guère attachée à cette drôle de femme. Je pense que j'oublierai vite Marcelle!

Il faudrait que je lise d'autres livres de Françoise Henry .

Merci à Babelio et aux éditions du Rocher.

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N'oubliez pas Marcelle

Transporter dans un monde suspendu

Relate très bien cette époque.

Paraissant insouciante, mais sans pouvoir prévoir de projet, ni d’avenir en temps de guerre dans une France en 1940.

J ai aimé cette époque et Marcelle, attachante

jeune fille de 18 ans, pleine de vie à la découverte du monde des adultes

J ai découvert un style une écriture que je ne connaissais pas entre le dialogue oral, les pensées écrites et le « quand dira t on … » des proches et un descriptif de journées identiques les unes des autres relatant le travail

sans possibilités de s’évader …

Une période subie à travers des faits historiques successifs Pétain et l’envahissement des allemands à l’est, les traîtres, l amour espéré de Marcelle, la vie commerçante de quartier…



Certains trouveront un roman lent dépourvu d’actions, d autres verront très bien ce temps suspendu en 1940 d’une vie de jeune fille, vivant dans une ville française de l’est occupée par les allemands !
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N'oubliez pas Marcelle





Je me suis lancée dans la lecture de ce roman avec enthousiasme. Une tranche de vie d’une femme ordinaire à travers les époques écrite comme on pense, une sorte de fil de pensées.

Je n’ai toutefois pas été emportée par cette histoire qui s’embourbe un peu en milieu de récit.

J’ai trouvé triste l’histoire de cette femme qui donne tout pour les autres et qui reçoit peu finalement, bien qu’au final on réalise qu’elle fut heureuse malgré tout.

Un roman dans l’ensemble bien écrit mais une histoire un peu vide..

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N'oubliez pas Marcelle

Éloge des petits riens

Texte original et parfois déroutant, mi-poétique mi-philosophique. Une écriture qui rappelle cette petite voix intérieure qui passe du coq à l’âne (l’âme)

Quelques longueurs et des passages au contraire qui passent en un éclair, comme dans la vie…

On veut aller jusqu’au bout même si on en connaît déjà la fin…
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N'oubliez pas Marcelle

Voilà bien un texte surprenant, que l’on quitte parfois à regret mais que l’on reprend sans impatience. Un texte poétique à l’arrière-goût de roman de terroir, que d’impromptus smileys et autres formulations jeunistes ponctuent de dissonances dérangeantes.

Alors que la vraie ponctuation, elle, adopte un parti pris intéressant.

À une époque – la nôtre – qui couronne un égotisme outrancier et incite le monde de l’édition à surenchérir dans l’exhibition, le roman de Françoise Henry peut paraître nécessaire. Car dans la vie de Marcelle (dont on n’hésite à penser qu’il s’agit d’un personnage de fiction, tant la narratrice s’acharne à la réhabiliter), il ne se passe rien, désespérément rien. Rien… vraiment ?

De la vacuité de cette existence, fruit d’un amour contrarié, d’une frustration décisive, naît un récit où les mots joliment choisis voguent et ruissellent, encouragent et donnent corps à une femme qui a par trop négligé le sien. Il érige Marcelle en figure de toutes ces vies anonymes qui méritent notre reconnaissance. C’est le pari réussi de ce texte, à défaut d’être tout à fait inoubliable lui-même.

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N'oubliez pas Marcelle

N'oubliez pas Marcelle retrace la vie plus qu'ordinaire d'une jeune fille, devenue jeune femme, puis femme.



Dans ce livre, écrit par Françoise Henry, on se retrouve à partager l'intimité de Marcelle, sans pour autant apprendre à la connaître profondément, car cette héroïne ne laisse pas ses émotions transparaître.



On assiste au passage à travers la vie d'un être, qui peut nous sembler très linéaire. Et pourtant on arrive au bout du roman en ayant de nombreuses questions en tête.



Peut-être nous reconnaissons-nous toutes et tous un peu dans cette femme, à certains stades de nos vies, peut-être à tous. Peut-être pas.



Ce qui est certain, c'est qu'il n'y a pas de place pour l'indifférence lorsqu'on entre dans la vie de Marcelle.



Un livre bien écrit, quoique curieusement au niveau de sa forme car n'étant pas normé comme bien d'autres romans sur le marché. Une longue poésie, en somme, avec à chaque page un espoir pour que la vie de Marcelle soit un peu plus ensoleillée. La surprise à la lecture vient du fait que l'espoir n'est presque jamais transformé en réalité, mais que malgré cela il y a une réelle douceur dans ce récit.



Ce livre m'a été offert par @editions du Rocher.



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N'oubliez pas Marcelle

J'ai tourné les premières pages de ce livre avec intérêt, la forme me semblait intéressante et inhabituelle.

A la page 86 j'ai abandonné

Surtout parce qu'il ne se passe rien malgré quelques étincelles poétiques. Et passages du coq à l'âne sans logique.

Un récit chronologique qui passe du passé composé au présent, à l'imparfait... les parenthèses, tirets, apartés, qui rendent la lecture laborieuse.

L'utilisation du point d'exclamation et l'interpellation du lecteur sont des pratiques agaçantes dans ce contexte. Et bien sûr les lieux communs et poncifs qui auraient pu disparaître avec une correction sérieuse le smiley :=) certainement aussi en compagnie du "h24").

L'impression que le narrateur s'est enregistré et qu'un logiciel a retranscrit tel quel son récit, du langage oral.

Il est annoncé que c'est le douzième roman de cette autrice.

(service presse)
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N'oubliez pas Marcelle

Tout d'abord, je remercie les éditions du Rocher pour l'envoi de ce livre que je n'aurais sans doute jamais lu s'il ne m'avait été offert.



J'aime la couverture, aux tons doux, doux comme Marcelle l'était, effacée, une dame qu'on remarque à peine voire pas du tout. Marcelle qui a donné d'elle-même, qui a vécu plus pour les autres que pour elle. Marcelle, un prénom désuet qui n'est pas revenu à la mode, surtout pas au féminin. Marcelle qui est née en 1922 de parents chapeliers et qui a fini sa vie toute seule en maison de retraite.



Marcelle a aimé, aimé en secret, aimé un homme qu'elle n'a pas pu épouser car fils de collabo. Qu'en pouvait-il ce pauvre Pierre si son père s'est mis à fréquenter des Allemands et à dénoncer des Français? Mais c'est comme ça, jamais Marcelle n'aurait pu épouser un fils de...



Marcelle aimait les bébés, mais elle n'en aura jamais. Elle aurait voulu devenir puéricultrice, mais elle a aidé ses parents dans leur magasin de chapeaux (à cette époque, on ne sortait pas "en cheveux") où bientôt les chemises et bonnets viendront remplacer ses couvre-chefs qui ne correspondent plus à la mode.



Marcelle a travaillé un an pour un lointain cousin avant de travailler bénévolement pour un prêtre de la paroisse.



Marcelle a sans doute été amoureuse plusieurs fois, mais silencieusement, comme elle a vécu sa vie : de manière silencieuse.



Françoise Henry a écrit ce récit comme une biographie, une biographie de quelqu'un qui n'est pas connu, comme il en existe tant, des gens auxquels on ne fait pas attention, mais qui ont leur vie, si simple soit elle, avec ses joies et ses peines, ses déceptions, ses douleurs, ses secrets,...



Une écriture à l'image de l'héroïne : tout en douceur.
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N'oubliez pas Marcelle

ROMAN N'OUBLIEZ PAS MARCELLE, Françoise Henry

Petit chronique : Anne Marie Gardès - 09/2023 - 



Dans son dernier roman "n'oubliez pas Marcelle", Françoise Henry informe qu'elle s'attache à "célébrer quelqu'un de pas du tout célèbre, voire d'anti-célèbre" Voilà le biopic qui nous est proposé.



L'anonymat, c'est bien le destin de l'héroîne de ce dernier roman de Françoise Henry. Euh, pardon, c'est le destin d'une quelconque inconnue, dont les nom et prénom ne figurent plus que sur une stèle délavée par les pluies, voire nulle part, car vous savez comme moi, les crématoriums déversent des semblant de cendres un peu partout et nul ne sait où.



Si Françoise Henry nous a habitué à approcher avec délicatesse les laissés-pour-compte et les moins que rien de nos sociétés -je vous laisse d'ailleurs repérer les algorithmes envoyant le tel dans la sphère étoilée et tel autre dans le néant astral !-, sa Marcelle oubliée figure (du verbe "figurer" intransitif : jouer un rôle de figurant), donc j'écris, sa Marcelle oubliée figure ici une possible héroïne, selon que le lecteur veuille ou non s'en laisser conter !



Et pour nous éviter de trop vite refermer un livre qui pourrait sembler, si nous n'y prêtons pas attention, inutile et ennuyeux, Françoise Henry va nous bercer par un style léger et harmonieux. Elle obtient ce bel effet de tranquilité envoûtante en gommant la ponctuation, utilisant simplement du retour à la ligne pour dérouler la vie de Marcelle.

Un unique point final fait entendre le "tout est dit", "continuez votre chemin". Sauf que sur nos chemins, Marcelle risque bien de nous tenir la main, et pour longtemps !



Car en effet, l'autrice s'essaye à rendre authentique sa Marcelle. Elle choisit pour cela une narration simplifiée, le fond et la forme s'épousant avec justesse.

Et également elle interpelle le lecteur, particulièrement pour mettre en relief un questionnement de fond. Elle s'octroie, ici et là, le rôle d'une proche de Marcelle, voire en sous entendu, comme proche ayant toujours connu et aimé Marcelle. 



De plus, ce roman a priori sans intérêt, ne cesse de  questionner, et il questionne sur ce qui fait et est notre vie aujourd'hui, voire il dérange. Car les questions sont multiples, ambitieuses, actuelles, mais semble-t-il à peine murmurer, survoler. Nombre de sujets  abordés au fil des pages auraient pu être développés, argumentés, contestés, étudiés, décortiqués. Il n'en est rien. Ce qui est certain, c'est qu'ils auront tous frappé à notre entendement ; la porte est ouverte, entrez ou refusez d'entrer dans ces réelles problématiques sociétales. C'est peut-être là l'objectif de la narratrice : que ce livre lu ouvre à des réflexions profondes sur le sens, certes de la vie, mais aussi de ce qui fait que la vie vaut la peine, ou la joie, d'être vécue ! Le mystère de Marcelle est à mon sens dans cette réflexion.



Etre connu, reconnu, parfois à outrance, via la une des médias, ou être parfaitement inconnu, la vie se charge souvent, sans aucun consentement de l'intéressé, de choisir qui l'emportera, de la notoriété ou de l'anonymat. Marcelle a-t-elle vraiment choisi sa vie ? Ou bien a-t-elle subi un conformisme, ou encore habitée d'une force intérieure, a-t-elle su très tôt comment accueillir le bonheur simple, tel, entre autres, celui gagné en l'amour familial, ou en sa FOI.  Ou simplement, elle a choisi la vie, et a choisi d'aimer la vie, là, au jour le jour, ou, et alors ce serait triste, sa vie fut une belle mascarade, camouflant son être profond. Comment savoir ? En cheminant avec Marcelle. 



Et justement en chemimant avec Marcelle,  j'ai peu à peu fini de la voir et de la reconnaître tout auour de moi. Qui ne connaît pas au moins une Marcelle ? Ou plutôt chercher à la surprendre, incognito, mais pourtant c'est bien elle, camouflée en Martine, Océane, Juliette, Gabriel, Amandine. Est-ce bien celle-ci dont je n'arrive pas à saisir qui elle est vraiment, si son sourire est artificiel ou accueillant. 

Et oh, à y regarder de plus près, peut-être suis-je aussi cette Marcelle ? Délicate inconnue !



Surprise et magie impulsées par notre autrice qui va nous emmener plus loin encore, et nous surprendre en arguant, que par un beau concours de circonstances, enfin,  Marcelle n'a plus de mystère pour personne et que nous allons tout savoir de ce qui a été la trame de sa vie, d'un éventuel secret, ou d'un art de vivre. Le lecteur va être comblé. Le suspens va être levé.



Ce secret de l'âme profonde de Marcelle (Françoise Henry,  il me semble, n'emploie pas ce mot "âme") bien gardé au long de cette lecture tranquille mais tellement captivante, et à dévoiler à ses lecteurs,  aurait pu être le cadeau époustouflant, concluant ce beau récit d'une vie en apparence effacée, et pourtant ô combien irremplaçable !



Françoise Henry va choisir, avec tout son talent de romancière, non seulement de laisser en filigrane, aux lecteurs aimantés à Marcelle, quelques parts de réponse, mais surtout de leur offir, et c'est peut-être là un des points d'orgue de ce roman inattendu, de les laisser deviner, accueillir, et pourquoi pas écrire eux-mêmes, l'épilogue, levant enfin le voile sur le mystère Marcelle.



Et c'est que ce j'ai fait ! Lectrice apprivoisée par Marcelle, après un réel et juste sentiment de frustration, face à ce cadeau de vérité annoncé par la narratrice, et qui m'est refusé, alors qu'il semblait prêt à être déballé, j'ai pris le parti, et surtout le plaisir, de tisser moi-même la toile de fond qui a fait que Marcelle est Marcelle.

Et pour m'assurer que j'ai bien saisi le mystèe de notre héroîne, pourquoi ne pas espérer que Françoise Henry aura tout loisir et grand talent de nous dévoiler le secret du bonheur ou du malheur de Marcelle dans son prochain roman "Marcelle ne vous a jamais oublié" !



Si vous cherchez une lecture reposante et aussi envoûtante, douce et aussi caillouteuse, simple et aussi très dense, une lecture sur le sens de votre vie, sur vous,  "n'oubliez pas Marcelle" vous interpellera tant que vous ne pourrez plus jamais l'oublier.

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