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Critiques de Franz Kafka (1122)
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La Colonie pénitentiaire et autres récits

Un voyageur de passage est invité à examiner une colonie pénitentiaire, et plus particulièrement une exécution qui va bientôt avoir lieu. L'officier chargé de la visite est très fier d'exposer la machine chargée d'exécuter la peine : elle inscrit dans la chair du condamné le motif de la punition puis provoque la mort après de longues souffrances.



L'officier est pourtant fort inquiet pour l'avenir de ce système : mis au point par l'ancien commandant, il a depuis été remplacé par un nouveau qui n'apprécie guère la machine. Les pièces ne sont plus aussi vite remplacées qu'avant, les incidents se font de plus en plus nombreux, les rangs des détracteurs grossissent. Il supplie le voyageur d'en parler de manière positive pour assurer à la machine l'avenir radieux qu'elle mérite.



On peut interpréter le texte de différentes manières : critique des tortures et des exécutions judiciaires, de la passivité des exécutants qui obéissent sans broncher, ... Difficile de savoir précisément ce que voulait transmettre l'auteur. Kafka reste insaisissable !



Six autres nouvelles accompagnent ce texte, dont deux inachevées. J'ai particulièrement apprécié « Le terrier » : l'histoire d'un animal qui bâtit son terrier, met en place des protections, des pièges, répartit ses provisions. Pourtant, au lieu de le rassurer et de le tranquilliser, ces innovations l'angoissent : et si quelqu'un déjouait le piège ? Les provisions sont-elles correctement réparties ? Pourra-t-il se défendre en cas d'agression ? Cette obsession le pousse à sortir du terrier pour observer les alentours, mais le calme des lieux l'oppresse plus qu'une éventuelle présence. Et comment oser rentrer maintenant, au risque de montrer aux ennemis le chemin ?



Kafka a toujours le même effet sur moi : j'ai du mal à lire plus de dix ou quinze pages à la suite, et je suis forcé de prendre des pauses pour digérer ce que je viens de lire. Mais dix minutes plus tard, il faut absolument que j'y retourne, impossible de le laisser de côté trop longtemps !
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Le Verdict - À la colonie pénitentiaire

Premier contact avec Franz Kafka.

Quoique j’ai peut-être lu La Métamorphose à l’école. Si c’est le cas, désolé Franz, je n’en garde aucun souvenir.

Bon, on s’en fiche.



Selon la quatrième de couverture, Kafka lui-même aurait dit qu’il valait mieux pas associer ces deux nouvelles ensemble. La réaction chimique instable risquait de créer un incendie dans la bibliothèque et accessoirement de propulser le cerveau du lecteur hors de son logement naturel.

Ben il avait pas tort, selon moi. J’ai évité l’incendie mais ma cervelle a grésillé face à cette association : j’ai franchement détesté Le Verdict et grandement aimé A la Colonie Pénitentiaire.



Le Verdict partait plutôt bien, avec cette relation épistolaire entre un homme qui a réussi en affaire et son ancien ami parti en Russie qui galère. Mais les relations venimeuses du jeune homme avec son père sont trop amères pour moi. Les envolées limite paranoïaques du père accusant son fils de tous les maux a déterré certains comportements d’un de mes proches parents qui avait un Alzheimer. Le calme avec lequel le fils reçoit tout dans la gueule est impressionnant. Cependant il est impossible de décider si les accusations portées par le père sont véridiques ou pas.

On fleurte avec la folie et je déteste ça. La réaction finale du fils est pour moi totalement incompréhensible.



A la Colonie Pénitentiaire est autrement succulent. Il y a de l’absurde – horrible mais traité avec un humour second degré – dans ce militaire qui présente au voyageur sa machine à exécuter le coupable : une espèce de machine à écrire automatisée qui inscrit son message sur le corps du pauvre gars avec son sang pour encre. Au-delà de la mécanique, c’est toute la philosophie personnelle du militaire qui relève de l’ordre de l’humour noir. Sa conception de la justice (tout accusé est coupable ; la notion d’appel est une absurdité ; il est juge, jury et exécuteur, comme ça pas de problème) est effrayante, comme l’est celle de la peine digne des pires tortures. Mais le gars vous raconte ça avec un grand calme et une expression orale détendue et professionnelle, teintée de jouissance personnelle. Un décalage qui rappelle l’écart entre violence et dialogues des films de Tarantino. Franz Kafka utilise une enveloppe humoristique pour dénoncer des comportements odieux, une façon de faire très développée de nos jours par les humoristes de tous bords.



Un ressenti très contrasté donc.

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Le Procès

J'ai toujours aimé Kafka. Je le relis tous les dix ans environ. A chaque fois, je prévois d'être déçu et de me demander ce que j'avais bien pu y voir dix ans avant. Mais le charme opère de nouveau.



Je me représente involontairement le monde de Kafka en clair-obscur, en noir et blanc, comme les décors du Cabinet du docteur Caligari, du Golem de Wegener ou d'un film de Murnau. C'est quelque chose de radicalement étranger à l'esprit voltairien de la littérature française. Mais c'est aussi une lecture dont je me suis rendu compte qu'elle s'adressait essentiellement aux hommes, ce qu'il m'était impossible de suspecter a priori. Souvent, notamment au cours de mes études universitaires ou au début de ma carrière d'enseignant, j'ai essayé de partager Kafka avec des amies étudiantes ou des consoeurs, et la réaction, invariablement (sur une cinquantaine de cas environ), c'était: "Je n'aime pas", "On n'y comprend rien", "C'est chiant", "Je ne suis pas arrivée à le lire", "je me demande ce que tu y trouves", etc. Pourquoi? Je n'en sais rien.



Kafka en allemand - j'en connais de larges passages par coeur - est un peu différent de la traduction de Vialatte. Mais Vialatte est un traducteur génial, et j'ai autant de plaisir à lire les deux. La grande traduction est un art autonome, car les langages - la combinaison d'une langue et d'une personnalité - sont toujours, nécessairement, incompatibles pour l'essentiel. Il s'ensuit que toute traduction est donc une création littéraire à part entière, à considérer comme telle. Edgar Poe par Charles Baudelaire, Franz Kafka par Alexandre Vialatte sont des chefs-d'oeuvre. Mais ce n'est pas un hasard. Baudelaire et Vialatte avaient la passion de leur sujet. Leurs traductions n'étaient pas inspirées par l'appât d'un bénéfice quelconque en dehors de la satisfaction de créer. Quelquefois, ça ne suffit pas. Il y a des traductions ratées, comme le Monde des non-A de van Vogt par Boris Vian qui - un peu inexplicablement - est la plus illisible cochonnerie qu'on puisse se farcir par temps de pluie.



Mais Kafka par Vialatte reste un chef-d'oeuvre indépassable, autonome, valable en soi et pour soi, indépendamment même de l'original. Je me souviens qu'une grosse maison d'édition dirigée par des philistins quelconques (oui, je sais bien que c'est un pléonasme) avait pensé commercial d'opérer un aggiornamento du Procès en s'arrogeant l'audace de "corriger" (!) la traduction de Vialatte. Ca ose toutes les profanations, les cons. Comme Erik Satie à Jean Poueigh, on a envie de leur dire "vous n'êtes qu'un cul, pire, un cul sans musique". Mais ils ne comprendraient pas.



Bien sûr, le Procès est mieux interprété dans la perspective de la "romantische Ironie" héritée de l'irrationalisme militant du Cercle d'Iena qui s'opposait résolument à l'esprit français des "Lumières", ou avec quelques éléments de talmudisme ashkénaze... mais on peut aussi très bien s'en passer. C'est plus une lecture à vivre, à ressentir, organiquement, qu'à décortiquer. Et ça, je ne suis pas sûr qu'on puisse l'apprendre. La littérature de Kafka est un peu comme un parasite qui vit sur vous en symbiose, qui vous bouffe un peu la viande, et dégorge épisodiquement un peu de son encre dans votre système circulatoire. S'il n'y a pas à l'origine une compatibilité organique entre le symbiote et son hôte, ça ne marchera sans doute jamais.
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Le Procès

La conscience est le pire juge qui soit



Il n'y a sans doute pas de pire juge que notre conscience. Vivre, la belle affaire ! Mais encore faut-il s'en sentir le droit. Et nous ne sommes pas toujours les meilleurs avocats pour plaider en notre faveur.



Dans notre inconscient fourmillent tout un tas de petits tribunaux, où nous jouons tour à tour le rôle du parquet, de la défense, de la partie civile, ou du jury qui aura à délibérer de notre sort.



Il nous arrive de nous accommoder de petits arrangements pris avec la vérité, et de pieux mensonges auxquels il nous est rassurant de croire... Et notre esprit est un magistrat qui n'hésite pas, parfois, à se laisser corrompre - pour le meilleur comme pour le pire.



Dans la salle des pas perdus où nos pensées vagabondent de-ci de-là, nous attendons, fébrilement, de connaître le verdict de notre conscience. Quel châtiment nous réserverons-nous ? Et à quel tribunal laisserons-nous le soin de nous juger ?



Chez Kafka, la question est vite tranchée. C'est la Cour d'assises, ni plus ni moins. Mais qu'est-ce donc que ce “faux procès” où l'accusé ignore ce dont il est coupable ?



Ce roman - qui ne laisse pas de provoquer chez le lecteur un sentiment d'inquiétude et de malaise - est un livre qu'il est bon d'avoir lu ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie.



Sa lecture fut pour moi un véritable choc, et j'espère de tout coeur que cette histoire pour le moins étrange n'en finira pas de conquérir de nouveaux lecteurs.



© Thibault Marconnet

Le 28 juin 2019
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La métamorphose

J'ai relu La Métamorphose que j'avais découvert bien jeune et j'étais resté sur un souvenir d'effroi non analysé.

D'où vient le malaise suscité par cette nouvelle cauchemardesque?

Probablement le fait qu’on ne sait pas ce qui le crée.



Est- ce le ton du récit, froid et détaché comme une visite de médecin à l'hôpital?

Est-ce la répugnance panique à la vue de la vermine?

Est-ce la cruauté de la famille de la victime?

Est-ce La métamorphose elle-même et l'angoisse de la décrépitude?

Est- ce une sorte d'humour trop noir pour être supportable?



Il me semble maintenant que Kafka a décrit, peut-être consciemment, la pire terreur pour un être humain : la déshumanisation. Un absolu d’horreur difficilement pensable et supportable.



Grégoire perd d'abord son apparence, il doit se cacher.

Sa parole se brouille, devient incompréhensible, il ne parle plus.

Il se nourrit comme un animal, d’aliments avariés.

Ses mouvements deviennent insectes, il grimpe aux murs.

Les autres le rejettent, même sa sœur qui l’aimait.

Il n'a plus de sommeil, plus de rêves.

Finalement il n'aura pas une mort humaine, il crève.

Et pas de sépulture…



Gabriel Garcia Marquez, admirateur de la nouvelle, était me semble-t-il sur cette intuition, il a transposé l'idée dans Cent Ans de Solitude, il a inventé cette épouvante, l'enfant avec une queue de cochon.



Avait-t-on pensé ou décrit l'inhumain avant Kafka ? Ce véritable cauchemar de l’humanité.

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La métamorphose

Kafka était un génie , ni plus , ni moins .

Et ce sublime ensemble de textes le prouve .

Pour gouter au style de ce titan il faut abandonner tout ce qui nous ancre dans le réalisme .

Pour comprendre et apprécier Kafka il faut avoir l'esprit ouvert à l'absurde .

Non pas à l'absurde ridicule des romans horrifiques , mais à l'absurde poétique .

Kafka c'est un poète , qui jongle avec l'esprit du lecteur pour conduire celui ci vers une perception différente du monde .

La métamorphose c'est l'un des plus grands textes de cette époque , et il serait dommage de passer à coté parceque l'on est trop ancré dans le réel .

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La métamorphose

Très courte histoire, aussi ramassée qu'efficace et mémorable. Au demeurant assez simple, mais l'exemple est très pertinent. Qui est vraiment le monstre? À travers ce conte assez dur, Kafka explore les travers de l'humain, son rejet de l'autre, sa peur, sa répulsion, et finalement son indifférence. L'inhumanité, la cruauté de l'humain qui regarde de haut ce qui est différent, en ne le considérant justement pas comme humain. Mais aussi ce processus inconscient pour masquer la tristesse familiale, et la réciprocité de la métamorphose... À lire, ça se lit en une soirée, mais on en ressort diablement impressionné.
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Lettre au père

Hermann ["Herr Mann" ou "Monsieur L'Homme"] Kafka a brisé les ailes de son fils Franz "le Choucas"...



Oh, sans le vouloir, bien sûr... ni même l'imaginer et — au final — le savoir... Puisque par décision de l'émetteur, cette longue lettre n'est jamais parvenue à son destinataire naturel.



Un témoignage capital et universel nous est ainsi livré.



Par son arrogance et sa foutue "prospérité", sa redoutable inconscience et son mépris des classes sociales inférieures, "Monsieur Père" l'intrusif, boutiquier prospère fier de son élévation sociale, a été jusqu'à s'immiscer dans les affaires sentimentales de son fils : insultant la tendre Julie Wohryzek (rencontrée en février 1919 à la "Pension Stüdl" de Schelesen) qu'il accuse d'avoir séduit son fils "en arborant un corsage recherché"... [Cf. cette "Lettre au Père" ainsi que les informations biographiques du "Kafka" de Klaus WAGENBACH].



Franz ne se rebelle pas. Il intériorise le conflit. Il cède, se soumet, tente de surnager à l'agression caractérisée...



A-t-il assez âprement défendu — devant pareil monstre bienveillant et d'allure si "bonhomme" — l'honneur de sa fiancée Julie ? [hypothèse heureuse et crédible que nous avons pu explorer en bâtissant patiemment le petit récit "Heiraten (Noces)"].



Seulement voilà : Franz ne "s'écrase" pas mais donnera finalement raison à son bourreau...

Franz culpabilise.

Parce que ce fils — comme tant de fils — aime simplement son père.

Et si on l'écrase, si on doit l'écraser, c'est au fond qu'il le mérite...

Ne mérite-t-il pas, d'ailleurs, les mille châtiments que l'avenir lui promet ?



Telle cette monstrueuse maladie qui finira [le 3 juin 1924] par le faire périr de douleur, d'aphonie, d'inanition et d'asphyxie (laryngite tuberculeuse terminale)...



La connerie nazie, elle, viendra à bout de la tendre Julie Wohryzek (assassinée le 26 août 1944 à Auschwitz) et des trois soeurs de Franz, dont la chère Ottilie/"Ottla", tuées dans les mêmes atroces conditions.



Alors, si la soeur de Gregor Samsa broie — au final — cette "misérable vermine" de frère dégénéré, de son habile coup de balai, quoi de plus naturel et, au fond, de presque "compassionnel" ?



Tous les mystères de la psyché de Franz Kafka, ce "fils éternel" [Cf. "Franz Kafka. der Ewige Sohn" de Peter-André ALT, 2005, non encore traduit] en ces quelques pages douloureuses et poignantes.



Pères, futurs pères, ne broyez pas, ne broyez plus vos enfants ! Par simple pitié pour eux...



Et tous n'écriront pas "La Métamorphose" [1915] en humble, immortelle et surprenante thérapie...
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Lettre au père

La Métamorphose avait été un véritable coup de cœur pour moi. L'univers kafkaïen m'avait complètement retourné. J'avais une terrible envie de m'y replonger pour pouvoir retrouver ce style unique et d'une puissance rare. Cette lettre publiée en 1952 de manière posthume a été écrite à l'attention d'un père. Kafka est un juif et praguois de naissance qui fait preuve de beaucoup d'audace dans l'ensemble de son œuvre où il traite souvent les mêmes thèmes comme la famille et son oppression, l'amour féroce et le manque total de communication. On peut lire ce petit livre indépendamment des autres même si l'auteur fait des liens entre sa vie et son œuvre (Cf. Le Procès). Dans cet ouvrage, Kafka devient procureur de son père mais il le défend pathétiquement par moments. Ce père a dévalorisé ses enfants, il les a découragés mais aussi humiliés. La mère est aimante mais soumise à un mari tyrannique. Les 80 pages qui composent cette lettre sont d'une violence extrême, on plonge dans l'intimité de Kafka qui constitue un monde inexploré. La sincérité de l'auteur est particulièrement touchante, il se révolte contre une éducation stricte qui lui a laissé des séquelles à vie. L'éducation qu'un enfant reçoit définit son futur, ses émotions et sa vie en générale. Kafka n'a pas réussir à vivre une existence normale à cause de cette haine profonde qui n'a cessé de le ronger, il avait peur de décevoir son père à chaque étape de sa vie. Ses sentiments sont décrits avec beaucoup de précision, les déchirures sont profondes et la souffrance exprimée ici est terrible. Cette lettre doit être lue au moins une fois dans sa vie, elle témoigne des angoisses européennes d'une époque tourmentée.
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Lettre au père

Comme j'ai lu très récemment le témoignage de Céline Raphaël, intitulé La démesure, j'ai repensé bien sûr à cette fameuse Lettre au père.

C'est une lettre dont chaque page, chaque mot, même, du fait de la concision du texte, serait à détailler, et il y aurait tant à en dire..... Mais cette concision même fait la beauté de ce texte, sans doute.



C'est un texte qui démarre sur le mot "peur", et c'est un texte encore habité par la peur, du moins au début. En effet, Franz Kafka commence par le disculper, ce père. "Absolument innocent". Ben voyons.Oui, dans un sens, bien sûr. Si le père est ce qu'il est, c'est qu'on a fait de lui ce qu'il est. C'est l'éternelle répétition de l'histoire. Donc, une histoire familiale où l'on note une réussite sociale manifeste, un père donc qui a travaillé tôt et qui pense qu'il suffit de délivrer ses propres enfants (car cette lettre ne concerne pas que le fils, les filles -les soeurs- sont évoquées aussi, et même la nièce) des difficultés matérielles qu'il a endurées, lui, pour qu'ils lui soient reconnaissants. Que du classique.



Mais très vite, le réquisitoire démarre sur une phrase magnifique du père: " Je t'ai toujours aimé et quand même je ne me serais pas comporté extérieurement avec toi comme d'autres pères ont coutume de le faire, justement car je ne peux pas feindre comme d'autres".

C'est un typique exemple du double discours si déstructurant : je t'aime et si je ne te le montre pas, c'est que je ne sais pas feindre.......... Sans commentaires. Il aime qui, là? L'enfant tel qu'il est, ou celui qu'il aurait voulu avoir, c'est à dire lui renouvelé? Tout est dit.



Tout ce qui est à même de détruire la personnalité d'un enfant, une logique de mort dont peu réchappent, d'ailleurs, ou bien abimés:

- l'écrasement et l'humiliation physique (la cabine de douche) et spirituel, une seule vision des choses est acceptable, et ce jusque dans l'inconséquence (très vite notée par les enfants, ça....) et le manque de logique.

- la remise en cause par l'ironie, la moquerie de toutes les paroles, les sentiments, les émotions de l’enfant, ce qui fait qu'il n'a plus qu'une alternative, tout cacher

- l'encore classique " fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais" (le repas, la religion), ma loi est pour toi, elle n'est pas pour moi, comment dès lors comprendre cette loi?

- la peur entretenue de la violence physique (avec l'excellent exemple du pendu), qui même si elle est rare, est toujours suggérée et entretient la même et constante terreur

- l'ambivalence, avec de temps en temps une éclaircie qui entretient l'amour (même les enfants les plus maltraités aiment leurs parents..): le regard inquiet du père à l'enfant malade, par exemple. Après, il attend d'autres signes, et c'est reparti.

-la tyrannie appliquée dans tout l'univers proche, qui s'étend aux employés et s'arrête complètement à l'extérieur de ces deux cadres, familial et professionnel. Le désarroi que peut ressentir un enfant devant cette complète transformation de son père dans un cadre différent, le secret qu'il doit garder, la culpabilité qu'il ressent par assimilation.

- l'emprise, ce que Kafka quelque part nomme "amour" en parlant de la jalousie du père pour ses amis, mais qui n'est pas du tout de l'amour, mais un besoin de possession totale

- le chantage à la maladie, le surmenage, etc



-et enfin, la mère........ Dans un film australien, Shine, l'histoire de David Helfgott, un père détruit son fils, pianiste virtuose, et le rend fou. C'est un peu la même chose, la mère n'est qu'évoquée. Et pourtant. Quel rôle important a la mère dans ces drames familiaux. Là, Kafka le dit aussi, la mère aime plus son mari que ses enfants. Et c'est ce qui complète le tableau, elle a une position très ambivalente qui est juste suggérée, mais qui n'a pas dû aider un fils à véritablement faire ce qu'il avait à faire, c'est à dire ou se révolter, ou au moins fuir.

Cela aboutit donc fatalement à un personnage qui par définition rate tout..Normal, pour le personnage le plus important de sa vie, ce père pervers (avec lequel il ne cesse d'entretenir une relation d'un masochisme assumé d'ailleurs, faut être deux pour que ça continue, ce genre de relations), dans tout ce qu'il fait, dit, ressent, exprime, il n'y a jamais rien eu à admirer. Et il le constate avec une lucidité admirable. La fin de cette lettre, les réflexions sur son incapacité à fonder sa propre famille et les propos prêtés au père sont un miracle d'intelligence et d'introspection.



Ce texte devrait être plus lu, à mon avis, tant il est puissant et intelligent, mais il parle peut être plus à une certaine catégorie de lecteurs, ceux qui ont vécu d'une manière ou d'une autre ce que Kafka décrit. Qu'ils aient pu -un peu- dépasser ce genre d'enfance, ou pas encore. C'est d'ailleurs à mon avis un texte qui pourrait en aider beaucoup à ce que l'on nomme maintenant la résilience.



Je ne pense pas que ce texte soit vain parce qu'il n'a pas été envoyé. A mon sens, il ne servait à rien de l'envoyer, car son destinataire, tel que décrit (et je n'ai aucun doute quant au réalisme du portrait) n'était pas à même de le recevoir. Enfin, intellectuellement et affectivement, non. Ce genre de personnage ne peut se permettre une telle déstabilisation, tant son identité tient justement dans les tares reprochées. S'il les admet, il n'est plus rien.Mais cette analyse, de par sa lucidité, aurait pu être le début d'une autre étape dans la vie de Kafka, lui permettre de repérer les situations dans lesquelles il se remettait lui-même dans la même position qu'on l'avait contraint à adopter dans l'enfance. Il avait tout compris........ un peu tard. Or, pour se sortir (plus ou moins...) des ornières (à savoir rejeter tout le malheur de sa vie sur l'enfance vécue, même si elle a été tragique), il faut impérativement, et le plus tôt possible, comprendre ce que l'on a vécu. Céline Raphaël l'a fait.

Maintenant, c'est évident que cette enfance dramatique, et l'incapacité de la dépasser, cette pure création -quasi expérimentale (et pourtant si fréquente..) -d'une névrose majeure d’angoisse, a permis l'oeuvre de Kafka. Qui n'est qu'angoisse.

Après, c'est tout le problème de la souffrance nécessaire-ou non- à la création.












Lien : http://www.youtube.com/watch..
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Le Procès

Le Procès relate les mésaventures de Joseph K. qui se réveille un matin et, pour une raison obscure, est arrêté et soumis aux rigueurs de la justice.



Ce roman met en lumière diverses thématiques : l’absurdité du monde, la contingence de l’existence, le cauchemar de l’intersubjectivité, l’oppression politique.



"A première vue, le Procès est une critique du système judiciaire, cette machine anonyme à broyer les individus. L’ensemble du système, du juge à l’avocat en passant par les policiers, est considéré comme gangrené par la corruption et la bureaucratie."



"K. est un antihéros. Accusé, à tort sans doute, il finit par abdiquer, il se persuade qu’il est coupable. Alors qu’il pourrait s’échapper, fuir le tribunal, K., comme l’homme moderne, préfère se laisser tuer, il a abandonné toute volonté de vivre. Il est abattu « comme un chien » car il se laisse dominer par cette société qui l’a fixé, objectivé, rivé dans sa culpabilité. On reconnaît ici des thèses développées par Nietzsche sur le dernier homme ou celles de Sartre sur la mauvaise foi."



Roman très interessant et très bien écrit mais j'ai trouvé l'atmosphère un peu trop oppressante. J'ai préféré la lecture de “La Métamorphose” qui était plus légère et fluide et je suis curieuse de découvrir le roman "Le Château" du même auteur.







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Le Procès

Critiquer le procès qui oserait s'y coller ?

En dire du mal : vous n'y pensez pas ! Vous savez ce que vous risquez ! Chuut ne pas prononcer le mot Pr...

En dire du bien : oui mais qui sait ? Le Bien, le Mal... tout dans la loi (comme dans la lecture) est affaire d'interprétation !

Si on (et d'ailleurs qui est ce "on" ?) me comprenait de travers ?

De toute façon, on me jugera pour mon papier qu'il soit enthousiaste ou médisant ! On me condamnera...

Et à quelle peine, par quel jury ?

Plutôt dire tout et rien ! tourner autour du pot...



Critiquer le Procès, Messieurs les Jurés, moi jamais ! Voyez-vous, rien qui, dans ces quelques phrases, ne dénature l'œuvre, ni même qui y fasse allusion ! Comme l'enfant qui vient de naître, je viens me présenter devant vous, Monsieur le juge !

Pardons, naître ? Je n'aurais pas dû ? Je ne le ferai plus Monsieur le juge. Plus jamais ! Promis.



À Dieu vat ! Que l'on me condamne, bon Dieu, que l'on condamne ma critique, toutes mes critiques Tout ! Plutôt que voir une culpabilité sourde et silencieuse envahir mon entourage, ma prose, pourrir mon souffle déjà court, mon espace vital qui rétrécit, le fauteuil où je lis qui imperceptiblement baisse la garde, le bureau où je n'écris déjà plus... Maudite culpabilité qui recouvre tout notre paysage d'une mélasse de mots nauséabonds.



PS : Que le tribunal des Babéliotes me condamne à son tour à une 2e peine s'il le faut pour cette critique totalement inepte donc inutile ! Peu m'importe n'est-il pas écrit en toutes lettres : "ce qui est inutile, c'est de se mêler personnellement de son procès".

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Le Procès

Le premier chapitre du procès, le début de la fin.

La procédure a pour fin de conduire l'homme à sa fin mais qu'en est-il du processus de l'écriture existentielle de Kafka ?

Le décor expressionniste écrase littéralement les protagonistes avec ses plafonds bas, ses angles morts, ses couloirs qui n'en finissent pas, ses portes qui paraissent démesurément loin, à cause de la perspective. Lignes de fuite, point de fuite possible pour Joseph K.

Le Tribunal, la Banque, la Bureaucratie. Rien de plus terrifiant pour tous ceux qui ne supportent pas l'attente, qui ne supportent pas de savoir où en est leur procès, leurs requêtes. Joseph K. , fondé de pouvoir, se sent, paradoxalement, impuissant. Il se sent harcelé par le Tribunal, persécuté par son procès. Aussi l'accusé se fait-il la victime au cours du procès.

Le procès, c'est l'histoire d'un jugement erroné sur la personne. Il y a des préjugés de la part de K. On le juge de même. L'accusé qui se réclame innocent, et ce de manière catégorique, n'est-il pas coupable de ne pas se remettre en question alors même qu'il remet en question, auprès du juge d'instruction, la Justice ? Le juge d'instruction n'est-il pas là pour rééduquer Joseph K. dans une parodie de procès ?

Et il revendique son statut, son pouvoir, comme si le pouvoir conféré par son statut de fonctionnaire, à la banque, était nécessairement fondé. Il se considère toujours dans ses rapports aux autres, comme étant supérieur à ses interlocuteurs. Les personnes qui lui font face sont toujours des subalternes ou des personnes qui ne méritent pas leur statut à ses yeux aussi ne supporte-t-il pas son supérieur hiérarchique direct, le directeur adjoint, et ne considère-t-il jamais les membres du Tribunal suffisamment compétents pour traiter son affaire aussi se moque-t-on de son comportement déplacé, anormal, parce qu'il ne respecte pas les codes élémentaires du droit qui régissent l'ordre de la société. Il ne respecte pas la Loi mais quel commandement enfreint-il ?

Ne sachant pas ce qu'il a fait avant son arrestation, on ne peut que le juger selon ses actes et ses paroles, selon sa manière d'être pendant le Procès. En cela, Kafka se pose comme étant pré-existentialiste.

Dans la cathédrale, Joseph K. écoute le sermon de l'aumônier de la prison, monté sur sa chaire, un sermon qui lui est personnellement destiné étant donné que l'homme d'église l'interpelle et qu'ils sont seul à seul. Le prêtre lui présente la Parabole des Portes de la Loi – la Loi - comme dans les Tables de la Loi - et il propose plusieurs commentaires du texte selon la tradition judéo-chrétienne. K. condamne à la lecture du texte le gardien des Portes l'accusant de tromperie mais l'aumônier lui répond que « d'aucuns disent […] que l'histoire ne confère à personne le droit de porter un jugement sur le gardien. » parce qu'il sert la Loi et que la Loi est sacrée, essentielle, nécessaire, mais K. reproche à cette « sinistre » version de « faire du mensonge l'ordre universel ». Cette parabole n'est-elle pas porteuse de vérité ?
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Lettre au père

Merci d’avoir écrit cette lettre. Je te vois parler à mon père ce que je n’ai jamais fait. Mais je t’ai toujours aimé. Texte traduit par Marthe Robert. En effet, je me retrouve en toi. Fais ce que tu veux. Tu es majeur. Impossible d’avoir des relations normales avec toi. Qu’il crève donc! Ce chien malade. N’a jamais été père.
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Le Procès

K ne comprend pas . Au lever, il est assailli par deux subalternes de la justice qui lui notifient son arrestation. Sans motif , en tous les cas sans les expliciter.

K ne comprend pas et va tenter de se défendre du mieux possible pour gagner son procès.





C'est toujours difficile d'écrire un billet sur un livre connu de tous, au moins de nom. Un livre qui compte , un livre qui aura marqué le XXème siècle et fait de Kafka un nom mondialement connu.



Je ne suis absolument pas la personne la plus apte à dire si un livre est brillant ou à jeter, je vais juste me contenter donc de l'impression laissée sur moi par ce roman.

L'auteur tout d'abord arrive de façon tout à fait subreptice à instaurer un climat lourd, dérangeant, en partant d'un fait anodin . L'étau se resserre autour de K, à chaque page, à chaque rencontre. Il perd ses qualités au travail , les femmes se détournent de lui , il est épié , et finalement ne maîtrise plus rien.

Plane également un sentiment d'absurdité tout au long du roman. L'issue du procès ne semble plus être le problème . K doit porter son fardeau, l'assumer , vivre avec . Accepter le regard des autres , chercher des aides,se battre juste pour se maintenir. Sa libération paraît utopique, il a le choix entre "l'acquittement apparent" et " l’atermoiement perpétuel", deux issues dépeignant la justice corrompue, et l'impossibilité de prouver à long terme sa bonne foie.

L'écriture est précise et instaure remarquablement le climat suscité.



Est ce que cela fait à mes yeux un livre qui restera ? Je ne sais pas . Qu'est ce qui fait que le procès est passé à la postérité ? Mon manque de culture littéraire m'empêche de répondre et j'ai toujours ce sentiment face 'aux chefs d’œuvres' de passer à côté de l'essentiel. Au delà du texte , il faut je présume, prendre en compte le contexte d'écriture et notamment l'époque.

Je me contenterai donc de saluer la force du texte et son pouvoir hypnotique sur le lecteur , cette descente aux enfers tout en douceur pour K, si bien explicitée ici.

L'enquête de Philippe Claudel , ne passera pas à la postérité. Pourtant , il y a des similitudes, notamment cette incapacité du "héros" à s'en sortir face à l'absurdité de la situation. J'ai adoré l'enquête . Comme quoi...

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Journal

"Ce journal, c'est tout l'ennui de la vie et le salut qui l'éclaire"



J'abandonne la lecture de ce journal justement parce que je m'y ennuie. Pourtant, par moments, quelques mots viennent percuter cette monotonie.

Des mot qui crient la solitude, le silence, la peur, la douleur, la fragilité.



Il ne vit que pour l'écriture, alors qu'elle le fait souffrir.



Alors peut-être qu'un jour j'y retournerai, en choisissant des passages au hasard, quelques mots par-ci par là, car j'ai conscience qu'ici se cache un grand personnage. Ses oeuvres sont le reflet de ce journal étrange et sombre.

En même temps je me dis, si ce Journal n'était destiné qu'à ses proches et non à être publié, peut-être faut-il lui laisser ses secrets.
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La métamorphose

Mon avis sera peut être perçu bizarrement mais j'ai eu beaucoup de pitié pour Gregor, jeune homme qui trime pour que ses salaires entretiennent sa famille d'accès le confort et l'aisance. Un beau matin il se réveille donc métamorphosé en insecte répugnant. J'ai tout de même pris le parti de Gregor et non de sa famille, peut être parce que les cafards, grillons ou autres scarabées ( on ne sait pas trop ce qu'il est devenu) ne me répugnent pas et le comportement des siens m'a paru bien plus dégoûtant. Même les gens qu'on aime peuvent nous tourner le dos, est ce le roman de l'aliénation mentale? Je me suis fait la remarque qu'au 21e siècle, ce pourrait être une allégorie du burn-out, Gregor est épuisé par ces responsabilités et le peu de reconnaissance.
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La métamorphose

J'ai rencontré Gregor Samsa lorsque j'avais 14 ans, sur les bancs de l'école, pour ne plus jamais le quitter tout à fait.

Ce qui rend cette oeuvre particulièrement puissante et dérangeante c'est le fait qu'elle bouleverse et interroge tout ce que nous tenions pour sûr, tout ce en quoi nous croyions : l'amour des parents pour leur enfant est-il véritablement inconditionnel ? Qu'en est-il de celui qui lie une soeur à son frère ? Se detourneraient-ils de nous si nous nous retrouvions défigurés, méconnaissables ? Ou si tout simplement nous étions différents d'eux? Peu conformes avec l'image qu'ils avaient de nous?

C'est un texte que je fais lire chaque année à mes élèves et qui ne les laisse jamais indifférents, qu'ils en aient apprécié la lecture ou pas.

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La métamorphose

Gregor Samsa s'est réveillé en cafard mais ça, ce n'est pas ce qui l'inquiète le plus. Les questions les plus urgentes à régler concernent le travail (comment aller travailler quand on est devenu cafard ?), la famille (comment ne pas énerver papa et maman à cause de cette vilaine blague ?) et la vie quotidienne (ça mange quoi, un cafard ?).





Pour le reste, rien que de très normal, c'est comme si Gregor Samsa savait plus ou moins qu'un jour ou un autre, il finirait comme ça. Trop longtemps qu'il faisait mine d'oublier qu'il était un être humain, peut-être ? On se régale.
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La métamorphose

Gregor Samsa est représentant de commerce itinérant, une activité professionnelle prenante et fatigante dans laquelle il ne trouve pas grand épanouissement. Il subvient aux besoins de sa famille, ses parents et une sœur afin de combler progressivement leurs dettes. Gregor doit s’accrocher bien malgré lui, l’aliénation qui le lie à ce travail ne lui laisse pas le choix. Sous la pression de son employeur qui ne lâche rien en termes d’objectifs de vente, Gregor est coincé dans sa vie !



Et puis un jour, à son réveil, il se trouve transformé, métamorphosé en insecte type cafard. Cafard, Kafka, nous ne sommes pas trop loin phonologiquement !

Pas moins emprisonné dans sa vie, le voilà coincé sous une carapace !

Rejeté par sa famille qui comprend vite qu’il ne pourra plus assumer leur oisiveté et lâché aussi cruellement par son employeur, Gregor n’a plus d’espoir…



Ce petit roman est bouleversant à plusieurs niveaux, il a généré en moi une sorte de malaise durant sa rapide lecture. Rien que l’image de l’insecte sur la couverture n’invite pas à la regarder, et la sensation dérangeante relative à la représentation du phénomène est désagréable voire oppressante.



Ce récit fantastique nous renvoie à la morale qu’il suscite. Une fois hors de la course, le rejet se fait rapidement ressentir même de ses plus proches. La société nous enferme souvent dans un système dont la spirale ne nous ramène jamais vers le bord ou alors au prix cher à payer !

Cette lecture m’a tenue quelques temps dans la réflexion de ce que Kafka avait comme message à nous faire passer. Une lecture intéressante.

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