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Critiques de Fred Uhlman (459)
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L'ami retrouvé

" Il entra dans ma vie en février 1932 pour ne plus en sortir. Plus d'un quart de siècle a passé depuis lors, plus de neuf mille journées fastidieuses et décousues, que le sentiment de l'effort ou du travail sans espérance contribuait à rendre vides, des années et des jours, nombre d'entre eux aussi morts que les feuilles desséchées d'un arbre mort.



Je puis me rappeler le jour et l'heure où, pour la première fois, mon regard se posa sur ce garçon qui allait devenir la source de mon plus grand bonheur et de mon plus grand désespoir."



"L'ami retrouvé" est un récit en partie autobiographique sur l'enfance et la jeunesse d'un allemand d'origine juive dans l'Allemagne des années 1930. Il s'appelle Hans Schwartz, il a seize ans et est le fils d'un médecin de Stuttgart.



Hans fréquente le Karl Alexander Gymnasium, le lycée le plus réputé de la ville. Il est intelligent, solitaire et n'a pas de véritables amis. Jusqu'au jour où un nouvel élève arrive en classe. C'est le fils d'une grande famille renommée et illustre sur plusieurs générations. Il semble également différent des autres élèves. Les deux jeunes adolescents se lient rapidement d'amitié. Ils se comprennent, s'intéressent aux mêmes choses tout en venant de milieux opposés.



Nous sommes alors dans l'Allemagne du IIIème Reich. Le nazisme gagne du terrain depuis l'arrivée de Hitler au pouvoir. La haine envers la population d'origine juive se fait de plus en plus sentir dans le pays même si, du côté de Stuttgart, le temps semble s'être arrêté, du moins durant un temps.



Le contexte politique est en pleine évolution et l'amitié entre les deux jeunes lycéens se trouble lentement.



Il s'agit d'un texte court sur l'adolescence durant l'une des pires périodes de l'Histoire. Fred Uhlman ne revient pas sur les événements qui vont suivre et que nous connaissons tous. Il s'attache essentiellement à parler d'une amitié vouée à ne pas durer tant les évènements politiques et sociaux sont en train de changer tristement.



"Tous deux savions que les choses ne seraient jamais plus comme avant et que c'était le commencement de la fin de notre amitié et de notre enfance."

J'ai beaucoup aimé lire ce texte. Il est très bien écrit et le sujet de l'amitié à quelques mois de la Deuxième Guerre Mondiale est abordé sans rancœur, ni jugement. L'auteur raconte simplement le destin de deux amis et l'influence de leur relation sur leur avenir avec beaucoup d'intelligence.



Coup de cœur.




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La lettre de Conrad

Bien sûr, lorsqu’on évoque Fred Uhlman, vient aussitôt à l’esprit « L’ami retrouvé ». Et c’est bien naturel tant le succès de ce court récit fut grand. Néanmoins, c’est aller un peu vite en besogne dans la mesure où « La lettre de Conrad » constitue non pas une suite mais le deuxième voix d’un duo.

Nous avions rencontré, dans « L’ami retrouvé », Hans Schwarz et Conrad Graf von Hohenfels au lycée Karl Alexander Gymnasiumen de Stuttgart ; Hans et Conrad, amis fusionnels… puis trente ans plus tard Hans diplômé de Harvard et un avocat prospère qui « retrouve » Conrad au hasard d’une demande de contribution au titre d’ancien élève de leur lycée commun.

Double voix donc avec « La lettre de Conrad »,dans le sens où Conrad, à la veille de son exécution par le régime nazi et conscient de sa trahison vis à vis de son ami juif, Hans, tente de se justifier. Il revient tout d’abord sur leur histoire et invoque le lourd poids de la tradition familiale dans ses choix ; lui, le fils d’une des plus prestigieuses familles d’Allemagne dont certains ancêtres se sont illustrés dans l’histoire.



Un récit poignant et qui laisse à réfléchir : « si j'étais né en 17 à Leidenstadt , sur les ruines d'un champ de bataille , aurais-je été meilleur ou pire que ces gens… ? »

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L'ami retrouvé

Un livre au doux parfum de nostalgie...



Nostalgie du narrateur , Hans Schwartz , fils unique d'un médecin juif , au souvenir de ce que fut sa quete amicale cristallisée par l'arrivée du jeune Conrad Graf von Hohenfels dans sa classe . Pour des raisons de praticité , je m'en tiendrais ultérieureemnt à Conrad . Pourtant , rien ne les prédestinait à devenir inséparables . L'un appartenait à une certaine bourgeoisie juive , l'autre descendait en droite ligne d'une riche famille d'aristocrates allemands . Ajouté à cela un contexte historique plutot hostile . Nous sommes en 1932 . Le despote sanguinaire n'est pas encore chancelier ( il y travaille cependant fortement pour y acceder un an plus tard ) mais il souffle deja comme un fort relent d'antisémitisme . Les chances pour que deux adolescents appartenant à deux univers aussi distincts en viennent à se trouver , s'accepter et se reconnaitre l'un dans l'autre paraissaient plutot faibles...

Et pourtant , à force de balades communes , de discussions échevelées , une amitié indéfectible se tisse et perdure . Mais l'Histoire les rattrappe et c'est sur ce terreau infertile que verront le jour leurs premieres dissensions ! Deux mondes différents , deux visions diametralement opposées de l'avenir du peuple juif à court terme .Deux choix contraires mais peut-on légitimement parler de choix , les opinions étant l'exact reflet de l'éducation reçue . Mais les palabres , à défaut d'etre constructifs ou convaincants , ont encore le mérite d'exister . Hans sent bien que le vent est en train de tourner . Outre certains agissements anti-juif que se refuse à condamner Conrad , l'attitude de son inséparable moitié commence à éveiller quelques soupçons...Pourquoi Hans n'a-t-il encore jamais été invité chez Conrad alors que ce dernier semble avoir trouvé une seconde famille chez les Schwarz . Pourquoi Hans n'a-t-il toujours pas fait la connaissance des époux Graf ? Le coup de grace viendra lors d'une représentation de Fidélio lorsque Conrad , accompagné de ses géniteurs , croisera Hans en feignant de l'ignorer superbement...Les fondations se fissurent , elles prendront l'eau de toute part en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire..



Uhlman , avec des mots simples , précis , évocateurs a su toucher les ames . Il dépeint avec une grace peu commune deux quetes amicales et identitaires que l'on devine vouées à l'echec , tant l'histoire à l'époque parle en leur défaveur . L'histoire est belle , le final est dévastateur ! Juste bouleversant d'humanité...
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L'ami retrouvé

Ce livre raconte l'amitié entre deux jeunes garçons qui se retrouvent, en 1932, dans la même classe d'un lycée de Stuttgart, et que tout devrait opposer a priori. Hans Schwarz, le narrateur, fils de médecin juif, parvient à devenir l'ami du très convoité (mais solitaire et distant) Conrad Graf von Hohenfels, héritier d'une noble et prestigieuse famille allemande. La sincérité profonde et désintéressée de l'amitié de Hans pour Conrad, dans laquelle la flagornerie du blason ne joue aucun rôle, a finalement raison des barrières imposées par la différence de statut social.

Mais quand Conrad doit présenter Hans à sa famille, tout va devenir plus compliqué. Et quand l'idéologie nazie obscurcit les consciences allemandes, friandes de pureté de la race et de grandeur perdue à retrouver, Hans est contraint de quitter l'Allemagne pour l'Amérique. Hans devient américain et sera sans nouvelle de son ami pendant trente ans.

Un roman court mais remarquable, tout en finesse, sans pathos, magnifique jusqu'à la toute dernière phrase.

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L'ami retrouvé

Roman très court et très bien écrit. On se replonge avec plaisir dans l'âge de l'adolescence. Ici le narrateur raconte son idéal de ses 16 ans, c'est à dire avoir un ami. Une amitié noble, pleine, qui édifie l'âme.

C'est sur fond de cette amitié entre deux jeunes hommes du même âge mais de condition différente que l'Allemagne change... Nous sommes dans les années 30.



J'ai apprécié ma lecture, très bien écrite, pleine de douce nostalgie et si évocatrice. Et puis l'histoire rentre dans l'Histoire. J'aurais dû le lire adolescente!

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L'ami retrouvé

L'ami retrouvé, ce pourrait être un conte si le contexte n'était aussi dramatique. Cela devient au final une morale. Celle qu'un homme gangréné par l'amertume tire rétrospectivement d'une période de sa vie où les circonstances ont donné l'occasion à la nature humaine de révéler ses plus mauvais penchants.



Ces circonstances sont celles de la montée du nazisme et son funeste corollaire de l'anti sémitisme. Que devient l'amitié singulière née entre un jeune fils de médecin, juif, et celui d'une des plus illustres familles noble de la Souabe, province du sud de l'Allemagne, lorsque le pays ploie sous le joug du régime nazi ?



Ce premier roman d'un auteur qui s'est d'abord fait connaître dans un autre art, la peinture, pourrait être une belle histoire d'amitié sur fond de décor bucolique richement décrit par qui sait dépeindre les nuances.



Le voilà versé dans d'autres nuances, celles des sentiments dont il sait tout aussi bien enrichir la palette. Seulement voilà, l'histoire est amère. Elle ne donne pas beaucoup de place à l'insouciance de la jeunesse. Même si la morale est sauve.



On ne dira jamais assez le lot de déchirements qu'a pu engendrer cette période noire de l'histoire de notre vieille Europe.

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L'ami retrouvé

Difficile de rédiger un avis tant l’essentiel est dit dans l’introduction d’Arthur Koestler, à la réserve que, contrairement à Koestler, je trouve que l’appellation roman convient parfaitement à ce livre, roman court, certes, mais ce n’est ni une nouvelle, ni une novella, ni un récit. C’est un livre magnifique sur l’amitié, sur l’adolescence et sur la fin de l’innocence de l’enfance, précipitée par les événements historiques. La plume de l’auteur est délicate et d’une rare élégance. Le récit est en tout point remarquable, sans un mot de trop, y compris le titre (Reunion en anglais/L’ami retrouvé en français) , indissociable du texte. Quand à la chute, difficile de faire plus concis. A lire absolument.
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L'ami retrouvé

Stuttgart, 1932. Hans Schwarz a 16 ans. Fils d’un médecin juif très apprécié dans la ville, il est étudiant au Karl Alexander Gymnasium, un lycéen renommé fréquenté par des garçons de familles aisées. Arrive un nouvel élève de son âge, Conrad Graf von Hohenfels, un jeune aristocrate dont les ancêtres ont marqué l’histoire. Tout de suite, c’est la certitude: il veut l’avoir comme ami. Une amitié, on le devine, qui sera mise à mal par la montée d’Hitler et du nazisme. Lu en une soirée, je découvre ce texte et son auteur, qui trouvent leur place parmi les plus grands, en ce qui a trait à la Deuxième Guerre mondiale. Fred Uhlman fait avec ce récit un hommage à la force des sentiments, à une région, la sienne, étant originaire de Stuttgart, qu’il se plaît à décrire, et à l’héroïsme. La fin est saisissante; je l’ai refermé avec des frissons. Un texte à relire, et des personnages marquants.
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La lettre de Conrad

Il y a peu je lisais « L'ami retrouvé » de Fred Ulhman. Je fut très touchée par ce récit sur l'amitié de deux adolescents, l'un juif allemand, l'autre aristocrate allemand.

« La lettre de Conrad » est la suite de cette histoire.

Conrad von Hohenfel, est condamné à mort pour avoir fait partie de la conjuration qui tenta de tuer Hitler, et qui avorta,. Une mort horrible l'attend, et il souhaite écrire à son ami Hans Schwarz qui est réfugié aux USA.

Dans cette lettre il tente d'expliquer à son ami le pourquoi de son attitude envers lui, et qui fit qu'ils se détournèrent l'un de l'autre.

Il s'en excuse et plaide son amitié à Hans. Il revient sur leur rencontre et les anecdotes de leur amitié. C'est « L'ami retrouvé » mais vu à travers les yeux de Conrad.

Cette lettre est très touchante, car elle met en avant toutes les différences de milieu qu'il y a entre les deux garçons, mais aussi leur amour commun de la littérature, des arts et le fait de trouver enfin quelqu'un qui vous comprenne et avec qui vous pouvez partager tout ce que vous ressentez. Un véritable lien d'amitié.



Pas de résurrection possible, est un court récit, qui lui nous raconte le retour pour deux jours dans sa ville natale, de Simon Elsas, juif d'origine souabe, qui réussit à fuir aux États-Unis juste avant que la situation devienne intenable en Allemagne pour les juifs. Ses parents, sa famille par contre n'échappent pas aux camps de concentration où ils sont tous morts.

Il revient donc onze ans après et tout en aimant son pays d'origine, ne peut s'empêcher de s'en sentir exclu pour toujours. Sa désespérance est celle des survivants de se demander pourquoi eux et pas lui.

Ce récit nous montre aussi, que quoi qu'on en dise, personne n'est tout blanc ou tout noir, chacun a sa part d'ombre. Les horreurs commises à cette époque ont à jamais marqué la génération et celle qui suivit.

Deux très beaux textes, qui m'ont beaucoup émue et qui sont écrits d'une manière très directe qui nous fait ressentir toutes les émotions ressentis par le narrateur.

A mettre entre toutes les mains.



« No Coward Soul » and « No resurrection please » (La Lettre de Conrad) parut en 1985, année où Fred Uhlman mourut. L’œuvre fut publiée à titre posthume, comme le souhaitait l'auteur.

Écrivain célèbre mais aussi peintre réputé, Fred Uhlman, né à Stuttgart en 1901, est mort à Londres en 1985.
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L'ami retrouvé

Fred Uhlman fait le récit d’une amitié nouée à l’âge de l’adolescence, celui de toutes les aspirations, tous les doutes, tous les possibles, à une époque où le nazisme prend son essor en séduisant même les esprits les plus brillants.

On voit petit à petit naître les prémisses de cette amitié. Puis la montée du nationalisme et de l’antisémitisme va interférer dans le lien qui unit les deux protagonistes : Hans, fils d’un médecin juif ancien combattant fidèle à la nation qu’il a défendu et aime par dessus tout et Conrad, jeune aristocrate séduit pas le personnage de Hitler et les thèses nationalistes, dans une famille antisémite et nazie.

La suite on la devine : L’amitié très forte entre les deux jeunes gens n’y survivra pas.

Hans est envoyé aux États-Unis avant la tragédie qu’on connait et Conrad suit, on s’en doute, le destin de beaucoup d’autres...

Jusqu’à la dernière page, où tout prend un nouveau sens.



Un court mais beau récit qui mérite tout le bien qu’on peut dire de lui.
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L'ami retrouvé



Comme dans « Inconnu à cette adresse, » il s’agit de l’amitié entre deux jeunes garçons.

L’un juif, l’autre pas.

L’un, adapté à sa ville, à son lycée, à sa vie qu’il qualifie de peu glorieuse, de répétitive et grisâtre. Leurs professeurs sont vieux, pauvres, peu passionnés « nous les traitions avec dédain, et, de temps à autre, avec la cruauté qui est celle de garçons bien portants à l’égard des faibles, des vieux et des êtres sans défense. »



Et justement notre héro est passionné, complexé mais passionné.



Ma vie changea, dit il, lorsqu’un élève inconnu entre dans l’école, marque sa différence, se tient droit comme s’il allait donner un ordre à une armée, ne veut apparemment pas se lier avec de plus vulgaires que lui. Il est noble. Conrad.

Une passion nait, l’envie insensée d’être ami de ce blond de grande famille, ami « pour qui j’aurai volontiers donné ma vie ». Lorsqu’il arrive à intéresser celui qu’il veut intensément pour ami, il est heureux, sa vie, leur vie à deux sera pleine d’espoir et de richesse : ils se baladent comme deux amoureux. Amitié particulière ? Par le désir de Hans , cherchant à sortir de son milieu qu’il trouve insuffisant, certainement.



Cependant des croix gammées apparaissent sur les murs, cachant les grappes de raisin et les pommiers commençant à ployer sous le poids des fruits murissants.



Quelle magnifique image en si peu de mots,( je pense à Strange fruits et je pleure) suivie de celle de l’incendie de ce fameux pommier dans lequel ses voisines trouvent la mort, brûlées vives.

La mort est là, de quelle punition parle t on, Dieu est il si monstrueux ou si impuissant ? la question de la mort d’un enfant me paraît être, finalement, la prise de conscience essentielle de Fred, alias Hans Schwarz. Fred Ullmann nomme sciemment son héro Schwarz, noir.



Et c’est la première confrontation entre les deux « amoureux »qui est amorcée : l’Un qui croyait au ciel, le blond protestant, l’autre , le noir révolté, pas.

L’autre confrontation est celle non pas des idées, mais des comportements : son ami Conrad qui a changé sa vie, avec qui il pouvait échanger sur la littérature et l’histoire, ne le salue pas, n’a même pas l’air de le connaître, lorsqu’ils sont l’un avec sa famille, l’autre, le locuteur, Schwarz, trop noir, au concert. Déjà, il s’était rendu compte que Conrad le blond ne le recevait pas chez lui en présence de ses parents.

Quand il s’explique, Conrad prend l’image ( ???) de si Hans était une femme, son père l’accuserait de vouloir mettre le grappin sur lui et même s’il était très riche : ce ne serait pas possible.



Puis le nazisme prolifère.



Paru en 1971, avec l’introduction d’Arthur Koestler écrite en 1976, ce court roman, roman « en miniature » ainsi que dit Koestler, réussit à la complétude, sans doute parce que les peintres (et Fred Ullmann est peintre plus qu’écrivain ) « savent comment adapter la composition à la dimension de la toile, tandis que les écrivains, malheureusement, ont une provision illimité de papier. ».

Court, mais tout un monde, sa ville, ses habitudes, sa gastronomie, l’Allemagne, que Hans voudra oublier après l’holocauste, rayer de sa conscience comme les nazis ont voulu rayer les juifs de la carte, est décrit.



Qu’est ce qu’une vie réussie ? Hans , aux Etats Unis où il a étudié, a apparemment tout, mais il aurait voulu écrire un livre. Ullmann est en train de nous l’écrire ce livre.



Sauf que devant la mort tout est futile.

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L'ami retrouvé

L'amitié n'a aucune barrière. Elle traverse les temps, les épreuves, les préjugés sans jamais douter de sa véracité, de sa sincérité. C'est ainsi que s'explique sa longévité, sa pureté.

Hans et Conrad, deux êtres que tout sépare, dans le contexte historique de la Seconde Guerre Mondiale, nous font vibrer par leur séduisante amitié.

Le sociologue italien Francesco Alberoni définit, plus largement, l'amitié ainsi : « l'amitié est l'espace social où les hommes entretiennent des relations plus correctes que d'habitude ; c'est l'espace où ils appliquent avec la plus grande rigueur les règles morales que, dans l'absolu, ils aimeraient voir appliquer en tout lieu » ( l'amitié, p.34)
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L'ami retrouvé

Si la littérature est l'art de raconter une histoire avec émotion et qualité alors Fred Uhlman y excelle avec ce court roman. "L'ami retrouvé" m'a bouleversée parce que l'on comprend ce très beau titre à la dernière phrase.

C'est d'abord une histoire d'amitié entre deux adolescents qui m'a fait penser au Grand Meaulnes. Mais très vite on s'en éloigne puisque le narrateur, le timide et solitaire Hans, est juif et va se lier d'amitié avec Conrad fils d'une des plus prestigieuses familles d'Allemagne dont certains ancêtres se sont illustrés dans l'histoire. Les deux garçons deviendront inséparables mais nous sommes en 1932 à Stuttgart qui n'est pas épargnée par la montée du nazisme. Les événements en Allemagne les sépareront donc inévitablement, Hans, fils d'un médecin juif et Conrad dont la mère ne souhaite que leur extermination.

Les parents de Hans enverront le jeune homme faire ses études à Harvard. Ce n'est que 30 ans plus tard, alors qu'il est un avocat honorable qui ne veut plus rien avoir à faire avec l'Allemagne, qu'arrive une demande de contribution de son ancien lycée à la mémoire des élèves tombé à la guerre.



J'avoue que j'ai beaucoup aimé l'écriture de l'écrivain britannique d'origine allemande, sans doute aussi grâce à la bonne traduction de l'anglais de Léo Lack.

Sans raconter la guerre, l'auteur réussi à nous montrer la plus affreuse tragédie de l'histoire humaine. Je pense que la taille du texte en fait aussi sa qualité et Je ne suis pas surprise que Fred Uhlman soit peintre parce qu'il sait raconter l'essentiel dans un espace limité.





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L'ami retrouvé

Voilà, une fois de plus que ce n'est pas le nombre de pages qui détermine la qualité d'un livre. L'ami retrouvé ne compte que 122 pages, mais quel beau récit, quel beau témoignage sur l'amitié ! Quelle belle écriture !



Nous sommes à Stuttgart dans l'Allemagne de 1932. le régime nazi est en train de monter en puissance. le narrateur, Hans Schwartz a 16 ans et est le fils d'un médecin juif. Il n'a pas d'amis, mais un jour un nouvel élève rejoint la classe. Ce garçon s'appelle Conrad von Hohenfels, il est issu d'une grande famille d'aristocrates.



Hans et Conrad deviennent amis. C'est quasiment une amitié exclusive, il n'y a pas de place pour d'autres personnes. A plusieurs reprises Hans invite Conrad chez lui et il ne comprend pas pourquoi Conrad ne fasse pas pareille. Puis finalement il est invité chez Conrad, mais chaque fois qu'il vient chez lui, les parents de Conrad ne sont pas là. Finalement Conrad avoue que sa mère n'aime pas les juifs.



Hitler vient au pouvoir et la situation devient de plus en plus difficile pour Hans et ses parents. Ces derniers décident de l'envoyer aux Etats-Unis chez ses grands-parents. Il y poursuit sa scolarité et il devient avocat. Hans ne revoit plus jamais ses parents, puisqu'ils se suicident pour échapper aux persécutions des nazis. Hans veut oublier son passé allemand et évite même de parler sa langue maternelle.



Une trentaine d'années passent et un jour Hans reçoit une demande de souscription de son ancien lycée pour l'inauguration d'un moment à la mémoire des élèves tombés pendant la guerre. Il y trouve également une liste avec les noms des élèves de sa classe. Il découvre qui était son ami Conrad vraiment.



J'ai lu ce livre en à peine deux heures, je trouve que l'écriture est belle et nostalgique, la fin est bouleversante et m'a beaucoup émue. A mettre dans les mains de chaque collégien ou lycéen.



Challenge Multi-défis 2018

Challenge ABC

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L'ami retrouvé

Un petit livre pour une grande émotion.



Une lecture incontournable du XXe siècle et qui, comme tant d'autres, m'avait hélas échappée jusque lors. Peu importe, je suis persuadée de l'avoir savourée bien plus aujourd'hui que si notre rencontre avait eu lieu plus tôt.

Ce récit aurait pu être celui d'une banale, mais non moins intense, histoire d'amitié entre deux jeunes adolescents. Oui mais voilà, le contexte historique en décide autrement : nous sommes en 1932 en Allemagne, Hans est fils de médecin, issu d'une famille juive, quand Conrad est fils de comte, issu d'une prestigieuse lignée allemande dont l'influence n'est plus à prouver. Pour ce dernier, ainsi que pour sa famille, les idées avancées par Hitler sont séduisantes, quand bien même elles se font au détriment de son ami et de tout un peuple. Petit à petit, l'étau se resserre autour de leur amitié mise à mal.



En quelques mots, Fred Uhlman nous livre un tableau aux contrastes saisissants, empli de sentiments contraires. L'amour, l'amitié, la haine irraisonnée, la confiance, la méfiance et la distance, la dignité, la fierté, l'incompréhension et l'ironie du sort. Je salue cette belle performance.



Entre roman et nouvelle, ce récit court et simple mais tout en poésie, en nostalgie, se dévore en quelques heures et ne laisse pas sur sa faim, bien que la dernière phrase tombe tel un couperet. Écrit comme une confidence, à la première personne du singulier, le lecteur est une oreille bienveillante et le narrateur, Hans, nous livre une partie de sa vie. Je suis d'ordinaire peu adepte des petits livres, ayant du mal à m'attacher aux personnages et leur histoire qui, je trouve, manque alors de profondeur. Ici, ce n'est pas le cas. Je ne peux même pas écrire que j'aurais voulu en lire plus car le tout est distillé avec une pudeur qui m'empêche d'exiger d'en savoir davantage, sans que cela ne paraisse indécent...



J'ai été charmée par le style de cet auteur et je vais m'empresser d'obtenir La lettre de Conrad, afin d'avoir le point de vue de ce personnage et de prolonger un peu mon voyage...



Challenge Les Globe-Trotteurs

Challenge Multi-Défis 2021

Challenge ABC 2020-2021



#100critiques
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L'ami retrouvé

Une belle histoire d'amitié entre Hans, le fils d'un médecin juif et Conrad, héritier d'une longue lignée d'aristocrates allemands........en 1932 à Stuttgart.

Fred Uhlman dans un très beau style évoque ce coup de foudre amical qui va transcender les différences sociales, s'appuyant sur l'amour de la littérature, de l'histoire, de la poésie mais qui lentement va s'étioler au fil de la grande histoire et de la montée du nazisme, jusqu'à une révélation tardive qui va bouleverser Hans.

J'ai beaucoup aimé ce roman court mais qui n'en est que plus fort, servi par un style simple et sobre. Un auteur à découvrir.

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L'ami retrouvé

Ce court récit est devenu un classique. Son calibre et son thème en font une lecture scolaire recomandée et d'ailleurs recommandable.

J'ai été bien sûr moi aussi embarqué dans cette histoire d'amitié, dans les années 30, entre deux adolescants allemands brillants, l'un juif, l'autre issu d'un famille aristocrate plutôt très pro-nazie. Deux adolescants qui vont évidemment aborder cette période historique sous deux angles et contextes très différents. Leur amitié restera-t-elle inébranlable?



Texte très poignant, ponctué par une fin très forte.
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L'ami retrouvé

Il y a des livres qui n'ont de petit que leur nombre de pages.



Alors que je m'enlisais dans un pavé de Ken Follet (compte rendu à venir quand je serai arrivé au bout), l'envie me prît de faire une petite coupure. Un petit texte court que j'allais pouvoir lire en quelques heures...



Je me souviens de John Steinbeck et "des souris et des hommes", je me souviens de Stig Dagerman, "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier". Ou encore des "Vingt quatre heures de la vie d'une femme " de Stefan Zweig.



J'avais parcouru distraitement quelques avis de Babeliotes et me suis arrêté sur "L'ami retrouvé" de Fred Uhlman. Il me semblait bien que ce petit livre devait se trouver dans ma bibliothèque puisque je me souvenais que cette lecture figurait dans les lectures scolaires de mon fils.



Arthur Koestler parle d'un "roman en miniature", un "chef-d'oeuvre mineur, qualificatif qui exige peut-être une brève explication. Il avait trait à la petite dimension du livre et à l'impression qu'en dépit de ce qu'il avait pour thème la plus affreuse tragédie de l'histoire humaine, il était écrit dans un ton mineur plein de nostalgie."



Il est de ces petits livres qui n'ont de petit que leur nombre de pages...



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L'ami retrouvé

Qu'est-ce que l'alchimie littéraire ? Pourquoi, lorsqu'on se retrouve en face d'un livre, nous avons telle ou telle impression, telle ou telle émotion ? Voilà, là, un bien grand mystère. Ainsi, je me demande pourquoi, l'Alchimie n'a pas pris d'abord sur moi, pour m'étreindre petit à petit ? Nous approchons là d'un bien grand mystère, et mon rôle de chroniqueur n'est pas de le résoudre. Je vous dirais simplement que, peu à peu, l'art de narrer, a pris sur moi, que l'histoire de ses deux amis, qui aime tant la littérature, qui aime tant les arts, me fut sensible. Le début me semblait agréable sans plus ; mais vite, bien vite, ce livre m'a plut. Un livre travaillé, abouti, narré, un livre grand, un grand ouvrage.
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L'ami retrouvé

Voilà, j'ai relu ce tout petit opus déjà découvert quand j'étais au lycée. Mais comme cela fait du bien de lire une telle pépite : un roman court et bref, efficace, extrêmement bien écrit, classique et totalement moderne à la fois.

Une amitié impossible entre un juif et un sympathisant d'Hitler, les aléas de la vie, le destin... Rien de très original, sauf dans le traitement qui en est fait. Et s'il fallait le lire pour une seule chose, ce serait pour le dernier paragraphe...
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L'ami retrouvé de Fred Uhlman

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