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Critiques de Frederik Peeters (605)
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Oleg

Oleg est une sorte d’alter-ego de Frederik Peeters, ce personnage est auteur de bande dessinée, marié, une fille adolescente, une personnage plein de doutes, sur la vie, son travail. Qu’est-ce que ce livre raconte ?

C’est un récit sur les aléas de la vie, telle qu’elle est, simple et complexe à la fois, Oleg/Frederik Peeters se livre délicatement, avec ses doutes. Il cultive l'ellipse avec une incongruité qui lui est propre, ce n’est pas l’humour de Fabcaro, ça donne à réfléchir. Bref, c’est le genre de bande dessinée que j’adore sans trop savoir dire pourquoi, parce qu’entre de virgules, de traits de crayon, on croit s’y reconnaître, puis ça nous échappe. Frederik Peeters m’a toujours troublé me laissant souvent dubitatif, j’ai mis du temps à vraiment l’apprécier, mais plus je le découvre, plus il m’émeut, plus il m’impressionne. Peut-être que cet album est à lire après Pilules Bleues. Cet album est sans doute plutôt destiné à ses fans, ce n’est en tout cas pas par celui-ci qu’il faut commencer.

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Saint-Elme, tome 4 : L'oeil dans le dos

J’aime beaucoup de dessin très contrasté de Frederik Peeters, le trait noir épais, les aplats de couleurs saturées. Le récit semble prendre une direction beaucoup plus polar, avec une histoire de famille mafieuse, mais c’est pour mieux nous égarer, le fantastique (SF) revient nous prendre au dépourvu. L’ambiance de cette histoire est forte, intense, l’intrigue est lourde et pesante, les personnages très intéressants, c’est un récit qui accroche, j’attends le dernier tome avec fébrilité.
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L'Homme gribouillé

♫Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir…♫

Généralement, je n’aime pas tellement commencer sur une citation musicale quand en plus le contexte n’est pas le même, mais « L’homme gribouillé » me fait inévitablement penser à l’ambiance que ces quelques mots peuvent convoyer… Cette bande dessinée, dès les premières pages, s’ouvre en effet sur un Paris nocturne, battu par une pluie torrentielle qui provoquera même des inondations. La pluie, avec sa tristesse et sa mélancolie, sera d’ailleurs omniprésente dans les pages de cette bande dessinée, au dessin exclusivement noir et blanc, qui mêle subtilement des thèmes assez opposés comme la mémoire (peut-on s’affranchir de ses racines ? de son passé ? de ses secrets ?), la puissance matriarcale et féminine, les confréries secrètes (!) dans un registre parfois fantastique, voire horrifique. Frissons garantis.



Betty Couvreur vit une quarantaine assez désenchantée : graphiste dans la maison d’édition qui publie sa mère Maud, une autrice de contes pour enfants terrifiants dont la célébrité et le succès semblent l’écraser un peu, elle tourne en rond dans sa vie, entre galères de mecs qui l’utilisent, une adolescente en pleine affirmation (mention spéciale pour cette Clara effrontée et audacieuse) qui la menace d’aller vivre chez son père et des crises d’aphasie qui la handicapent. Mais tout commence le jour où sa mère fait un nouvel AVC, l’empêchant de se rendre au rendez-vous que lui avait fixé Max Corbeau, un sombre individu qui viendra demander son dû auprès de Clara. Qui est ce maître-chanteur qui semble harceler Maud depuis plusieurs années ? Pour quelle raison le fait-il ? Betty et Clara se lanceront, avec un Max Corbeau bien énervé à leurs trousses, dans une enquête périlleuse qui les mènera bien plus loin qu’elles ne le pensaient, aussi bien géographiquement qu’historiquement, entre traque des Juifs et secret de famille provenant de temps anciens…



C’est une intrigue qui, résumée dans ses grandes lignes comme je viens de le faire, peut sembler convenue. Mais Serge Lehman et Frederik Peeters arrivent à créer une ambiance mystérieuse, avec des rebondissements bien placés, qui m’ont rendue curieuse de savoir la suite. J’ai donc tourné les 327 pages de ce roman graphique sans aucun effort, avec plaisir, malgré certains rebondissements et explications un peu gros (j’accepte volontiers les histoires comme elles me sont proposées quand elles sont fantastiques et bien menées), et une fin un peu facilement troussée. J’ai aimé cette famille de femmes fortes, qui vivent dans leur monde matriarcal dans lequel aucun homme ne trouve vraiment sa place, symbole de cette puissance du féminin, clé de bien des mystères, qui est célébrée dans ce roman graphique. C’est original et rafraîchissant.



Seul petit bémol : je n’ai pas vraiment accroché avec le dessin, malgré sa subtilité et le fait qu’il corresponde vraiment bien à l’histoire, permettant à celle-ci de largement contrebalancer cette « défaillance » esthétique (qui n’engage que moi !).



Cette nouvelle incursion dans un univers (les bandes dessinées et romans graphiques) dont je me suis tenue éloignée pendant trop longtemps, est clairement une réussite.

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Constellation

Constellation vole vole vole, la CIA suit le protocole

Demain elle aura vaincu la Russie ! qu'il fait doux en Virginie !

Constellation vole vole vole, la jolie russe a mis du khôl

Elle a une sacrée chute de rein, on s'en rappellera demain

Constellation vole vole vole, le steward fait son mariole

Il veut empoisonner. Tout cela pour se venger

Constellation vole vole vole, elle n'a décidément pas de bol

Elle avale la cigüe, victime de la guerre froide aussi

Constellation vole vole vole, Peeters est à l'école

Il y passe une petite heure. Aux crayons dessinateur !

Constellation vole vole vole, les lecteurs y lisent des BD

Et des livres aussi certains, qui aident à devenir quelqu'un !

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Aâma, Tome 1 : L'odeur de la poussière chaude

Si vous aimez la sf, lisez Aâma ! Si vous n'aimez pas la sf, lisez Aâma. Si vous aimez la bd peut-être avez-vous déjà lu Aâma, sinon faites le ! Si vous n'aimez pas la bd profitez de la lecture d'Aâma pour vous y mettre !



Oui, Aâma est une grande bd, doublée d'une grande oeuvre de sf et tout le monde, quelle que soient ses sensibilités, peut y trouver son compte. Commençons par le pitch : Verloc se réveille au milieu d'un cratère sans la moindre idée des événements qui l'y ont conduit, sur une planète étrangère, avec pour seul compagnon un étrange robot, en forme de singe bipède. Ce dernier lui conseille de lire son journal (celui de Verloc) afin de se remémorer les péripéties de ces derniers jours. Par la technique du flashback, nous apprenons ainsi que notre héros (en l'occurrence plutôt anti-héros) est un mec paumé, séparé de sa femme et de sa fille, qui a perdu sa boutique de livres (ce truc complètement anachronique qui n'est plus guère pratiqué, dans ces temps futuristes, que par quelques initiés) suite à une arnaque et qu'il noie sa misère dans le shia, la drogue de l'époque. Un jour il se fait ramasser par Conrad, son petit frère, qui est son antithèse, et qui lui propose, afin de s'aérer la tête, de l'accompagner dans la mission dont la chargé son employeur (une puissante compagnie), à savoir récupérer, sur la planète Ona(ji), l'Aâma, produit d'une expérience menée par une petite colonie de scientifique, dont on est sans nouvelles depuis cinq ans.



D'emblée, donc, un pitch alléchant. La mise en place de l'intrigue se fait progressivement, on a le temps de découvrir les personnages et l'univers d'Aâma. Ce dernier est, sans être au summum de l'originalité dans sa définition, extrêmement bien rendu par un dessin superbe, lui conférant une étrangeté qui le transcende et le propulse dans une dimension quasi onirique. Mais sur le papier il s'agit tout bonnement d'un futur dans lequel l'humanité a colonisé d'autres planètes, édifié de grande cités polluées dans lesquelles plus on habite haut, plus on est riche et s'est adjointe l'aide de divers auxiliaires tels que robots, implants cérébraux et améliorations génétiques diverses. De fait, l'homme augmenté est devenu une réalité. Un univers classique, déjà vu ailleurs.



Cette association classieuse entre dessin et univers constitue un magnifique écrin pour ce qui se révèle être la grande force de cette histoire, à savoir la réflexion qu'elle développe sur les rapports entre humanité et technologie. Paradoxalement, cette dernière est peu présente, visuellement parlant (les implants sont invisibles, de même que les filtres pharingiques, tout juste aperçoit-on quelques robots et vaisseaux spatiaux) mais s'avère très présente dans le discours. Notamment, elle s'incarne dans la relation entre Verloc et son frère, entre le loser et le winner (au passage, les persos sont forts bien caractérisés). Verloc est, en effet, un "genopur", il refuse les extensions technologiques, ce qui en fait, dans la réalité, une personne "en situation de handicap" mais aussi, à sa façon, un rebelle. Conrad, au contraire, vit avec son temps, et n'a aucun problèmes avec la technologie. Leurs difficultés relationnelles se cristallisent autour de cette thématique, sans, bien sur, qu'elle en soit la cause. L'auteur, à travers l'évocation d'un homme à contre courant de son époque, semble nous dire que, quelle que soient les implants et autre innovations imaginables, ce ne sont pas eux qui résoudront les problèmes qu'un homme a avec son ex, ni la douloureuse absence de sa fille. Éternel problème du rapport à l'autre, éternel problème du lien.



Aâma est donc une excellente série qui a le grand mérite de s'adresser à tous (fan de sf ou pas) en transcendant le genre dont elle est issue, ce qui, bien évidemment, contribue à lui donner des lettres de noblesse ô combien méritées.



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Château de sable

Pelle, rateau, château de sable, préparez votre maillot de bain pour entrer dans l'histoire..

Un endroit idyllique: la mer, du sable fin et chaud, un soleil au zénith, une jolie crique, voilà l'endroit choisi par une douzaine de personnes pour venir passer un petit moment de détente. Mais, après la découverte tragique du corps d'une jeune femme dans l'eau, ce petit moment va prendre des allures tragiques. Qui a pu tuer cette femme ? Élémentaire, mon cher Watson, l'Arabe de service fera l'affaire. Mais, comment aurait-il pu tuer ensuite cette belle-mère, passée de vie à trépas, en quelques minutes, sans explication ?

Dans ce très bel album, tout en noir et blanc, Peeters et Lévy nous entrainent vers un monde parallèle, où le temps s'accélère. La trame va crescendo au fil des pages, avec une réflexion sur le temps qui passe. On ressent de plus en plus cette atmosphère oppressante et angoissante.

Un château de sable qui ne prend pas l'eau...

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L'odeur des garçons affamés

Un bien bel album qui nous emmène dans des contrées sauvages où la nature règne en maître et où les chevaux – des Mustangs – font trembler le sol lorsqu’ils détalent. Les planches représentant la faune et la flore sont absolument divines, on se délecte, c’est très détaillé, très précis et très efficace ! Les couleurs explosent au travers des pages. Sur le plan artistique c’est brillant, c’est vraiment du grand art !



Que dire de ce trio, qui parait franchement loufoque lorsqu’on le découvre, mais qui reste au final très énigmatique ? De nombreuses questions restent en suspens à la fin de cet album, et je dois vous avouer que je trouve ça assez frustrant !



Pour ce qui est du scénario, on balance entre le western et le fantastique, L’odeur des garçons affamés est inclassable, impossible de le ranger dans un rayon particulier. On a d’un côté une dimension presque ésotérique, avec les croyances des indiens, qui nous emmènent aux limites du fantastique, et, de l’autre côté, la volonté très terre-à-terre des hommes blancs d’étendre leur territoire, l’expansion économique, la lutte de pouvoir, inscrites dans la « mythologie » du western. C’est une rencontre – un choc ? – entre deux mondes qui sont totalement hermétiques l’un à l’autre mais qui sont très intéressés par ce que l’un et l’autre peut proposer. On prend également une belle leçon sur la question du désir.



Si vous avez envie d’un moment d’évasion pour l’Ouest sauvage, une histoire d’indiens et également de balles de colts alors cette bande dessinée est pour vous ! Impossible d’en dire plus car je ne veux pas divulguer toute l’intrigue…
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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L'odeur des garçons affamés

Dans le grand ouest, au-delà de la frontière, là où chacun peut se cacher ou se réinventer. Oscar, un dandy Européen, suit un rustre local qui veut utiliser ses talent de photographe pour faire un curieux recensement.

Mais rien ne se passe comme prévu, et les rebondissements viennent de toutes parts... Le tout saupoudré de quelques éléments sensuels quand même !



Un bon scénario au rythme enlevé avec des découpages très cinématographiques absolument géniaux. Tout cela rachète d'autres éléments un peu plus convenus et cousus de fil blanc.
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Pilules bleues

Dans les oeuvres en solo de Frederik Peeters, il y a ce trait caractéristique au pinceau, sans nuances de gris, le noir se confronte au blanc par coups épais et agressifs, le contraste met en avant la dureté du propos. Mais ici, je ne m'attendais pas à un propos aussi cru, brut et intimiste, c'est pesant, mais sincère. Frederik nous raconte sa vie avec sa compagne Cati, séropositive, son fils l'est aussi. Il ne nous épargne pas les détails médicaux, sexuels, familiaux, on entre dans leurs états d'âmes, on passe de la froide analyse aux émotions qui nous submergent, l'équilibre est difficile à maintenir, entre la compassion, la pitié, l'amour, la mort… C'est sans pudeur inutile, d'une franchise absolue, assez étouffant mais tellement nécessaire. On en ressort impressionné, admiratif, ému et un peu déconfit. Une lecture forte, ça serait dommage de passer à côté. De plus, elle donne quelques clés sur d'autres œuvres de Frederik Peeters, je pense par exemple à Koma ou Aama.
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Aâma, Tome 1 : L'odeur de la poussière chaude

Une bonne BD d'anticipation .Verloc Nim se réveille au milieu d'un cratère complètement amnésique jusqu'à ce qu'un singe robot ,Churchill, le rejoigne en lui livrant un carnet qui avait servi de journal à Verloc .Peu à peu ,il découvre son passé où il apprend sa séparation et l'éloignement de sa fille mais aussi la perte de tous les livres de sa librairie héritée de son père et sa vie de paria .Il retrouve son frère qui lui propose un voyage pour retrouver une étrange substance sur une autre planète.Lecture agréable.

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L'Homme gribouillé

Un drôle d'oiseau planant dans le brouillard du Jura

*

J'ai choisi cette BD notamment pour l'auteur. Serge Lehman. Appréciant certains de ses romans.

La couverture: un personnage mi-homme, mi-corbeau me faisant penser aux médecins du 16e siecle, ceux qui soignaient la peste (masque).

*

Un ouvrage dense de 328 pages. Le dessin est en noir & blanc, le trait est net, précis et non avare de détails.

Certains dessins ressemblent à des photographies (notamment les scènes dans le Jura, dans la campagne).

*

Le thème? Esotérique, intrigue policière, recherche de généalogie, fantastique, légende urbaine,horreur, historique...

Quel petit bijou de fantaisie. J'ai vraiment accroché depuis le début. J'ai tourné les pages avec un réel plaisir. Comme Betty et sa fille, j'ai voulu connaître leur histoire de famille. (un clan exclusivement féminin).

La sensation de pluie qui est partout, elle colle à la peau des personnages. Ce gris, ce noir si glauque qui transperce dans chaque mouvement. Qui scie littéralement les corps humains. (petit spoil!).

*

Une atmosphère onirique et surnaturelle qui donne un twist à l'ensemble. La fin est assez abrupte, je n'ai pas bien compris l'histoire du corbeau (attention spoil). Il doit me manquer un élément dans le fil de l'intrigue, peut-être.....

*

La quatrième de couverture parle d'un "secret vieux comme le monde", mais là encore je n'ai pas bien saisi. Ou alors, est-ce une ouverture qui propose une suite à cet opus?

Mais, hormis cette fin, j'ai savouré chaque case, chaque script, chaque paysage croqué (l'auteur a dû faire des repérages dans le Jura).

Je le conseille à tous ceux qui aiment cette ambiance à la Tim Burton et aussi aux amateurs de récits fantastiques/fantasmagoriques.





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L'odeur des garçons affamés

L'odeur des garçons affamés - ah quel titre !!! Rien que ce titre, dont je ne déflorerai pas ici la signification, m'a poussé vers cet album.



En plus, c'est une collaboration de Frederik Peeters - dont les précédentes créations étaient très appréciables - avec Loo Hui Phang.



Et le graphisme est très plaisant.



Et les quatre cases de la quatrième de couverture avec ce court texte :



"L'Ouest sauvage

Une mission à la dérive

Un type qui rôde

Des Indiens tout-puissants

Un mystère



Et le désir, immense, insolent".



Il n'en fallait pas davantage pour être attiré.



L'odeur des garçons affamés raconte la mission d'une équipée composée de Monsieur Stingley, un géologue aux rêves singuliers de monde parfait, d'Oscar Forrest, un photographe accusé d'escroquerie et en fuite et de Milton, un "gamin" énigmatique. Cette équipée se balade dans le Texas et les territoires des Comanches pour le compte d'une énigmatique organisation**. La mission officielle de l'équipée sauvage est de prendre en photos les Comanches pour les recenser. Et très vite des phénomènes surnaturels entrent en jeu, des fantômes apparaissent, les trois membres de la mission révèlent leur véritable nature et leurs véritables intentions, un quatrième personnage à la figure ravagé et au phrasé particulier, une espèce de "zombi" - c'est celui de la quatrième de couverture - rôde autour de la mission...



S'inscrivant dans le Zeitgeist d'une partie de l'édition, L'odeur des garçons affamés n'est pas pour autant un western même si l'action se déroule dans l'Ouest sauvage, même s'il y a des indiens, des colts, des mustangs, ...



Et il aussi beaucoup question d'un "désir, immense, insolent" mais comme j'ai décidé de ne pas déflorer davantage, c'est à vous de découvrir cette belle histoire.



* dont je ne connais pas les créations.

** et elle le restera.
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Aâma, Tome 2 : La multitude invisible

Un deuxième tome où Verloc accompagne son frère pour mettre la main sur une étrange substance qui aurait la propriété de modifier toute forme de vie .Verloc qui revient aussi sur les raisons de sa séparation et l'éloignement de sa fille .Un tome aussi réussi que le premier.

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Aâma, Tome 1 : L'odeur de la poussière chaude

Verloc Nim se réveille seul sur une planète inconnue, amnésique, jusqu'à l'arrivée d'un robot nommé Churchill. Ce robot-gorille, sorte de garde du corps, lui remet un carnet dans lequel Verloc a consigné ses derniers souvenirs, grâce à cela il va pouvoir remonter le temps.

Il vient de la planète Radiant, à la technologie très avancée, où chaque individu est doté d'implants. Verloc est réfractaire à cette société froide et hyper robotisée, où tout semble être sous contrôle, où les livres papiers ont quasiment disparus. Il aspire à la liberté, au naturel, au risque d'une santé en piteux état.

C'est un individu marginal, s'adonnant à la drogue pour tenter de supporter ses soucis familiaux et l'arnaque qu'il a subie lui faisant perdre l'affaire familiale de son père.

Conrad, son jeune frère, tente de le tirer d'affaire en l'emmenant avec lui pour une mission sur la planète Ona, pour y récupérer une mystérieuse substance nommée Aâma.

Beaucoup d'énigmes dans ce premier tome, avec ce personnage qui ne semble pas du tout être un héro, plutôt là par hasard.
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Pachyderme

Suisse Romande, 1951. Carice Sorrel doit se rendre au chevet de son époux qui vient d'avoir un accident de voiture. Mais, malheureusement, un pachyderme, allongé sur la route, bloque la circulation. Elle n'a pas d'autre choix que d'abandonner sa voiture et de se rendre à l'hôpital à pieds, en passant par la forêt où elle fera une bien étrange rencontre. C'est alors le début d'une mystérieuse aventure qui commence pour notre héroïne. Elle fera la rencontre d'un aveugle en pleine forêt puis d'une créature mi-bébé mi-foetus qui l'appellera «maman». A l'hôpital, les ennuis continuent puisqu'elle se fait aborder par un individu au nez long qui se dit agent secret et qui la somme d'une mission, une morte qui revient à la vie puis c'est au tour du médecin au passé trouble, porté sur les femmes et la vodka qui l'intriguera... C'est avec grand peine qu'elle tentera de trouver son mari dans les dédales de cet hôpital bien étrange...



Des questions, on s'en pose, tout comme Carice, tout au long de cet album singulier et étonnant. Décidément, le talent de Fréderik Peeters n'est plus à prouver. Avec ce récit fantastique et onirique, il nous entraine dans des situations surprenantes et absurdes où tout semble s'éparpiller mais qui, au final, aboutit à un récit travaillé et réfléchi. Les scènes de flashbacks sont judicieusement intercalées pour permettre au lecteur de mieux comprendre l'intensité du récit ainsi que les pensées et les secrets des personnages.

Dans un décor élégant des années 50, Frédérik Peeters nous livre un album aux couleurs éclatantes et au dessin parfaitement réalisé.

La grande réussite réside dans le fait que l'on pense perdre pied nous-mêmes et que l'on se demande où sont les tenants et les aboutissants ce toute cette mascarade.



Pachyderme... ne vous-y trompez pas!
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Pilules bleues

Avec cette couverture d'un rouge si chatoyant, je ne m'attendais pas réellement à ce genre d'histoire.

À l'instar d'Elodie Durand avec "La parenthèse", Frédérik Peeters a eu besoin de raconter son histoire et quelle belle histoire !

Il nous raconte sa rencontre avec Cati, leur séparation et leur rencontre à nouveau quelques années plus tard. Une histoire d'amour peu banale puisqu'elle sera malheureusement entachée d'une maladie : Cati et son fils sont séropositifs. Commence alors pour ces trois personnes un vrai combat pour la vie...

Frédérik Peeters m'a réellement conquise : ses mots sont justes, simples, pleins d'espoir, de vie, de tendresse, de fraicheur et de compréhension.... Les dessins sont subtilement imparfaits, dépouillés, jetés par à-coup.

Cet ouvrage déborde d'amour et de vie malgré la gravité du sujet.

Un véritable roman autobiographique d'une rare beauté qui me laisse rêveuse...

Aucune posologie pour ces pilules bleues qui, à tout moment, ne peuvent que nous apporter du baume au cœur ...
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Ruminations

Ruminations rassemble un ensemble de récits des débuts de Frederik Peeters, une suite de courts récits de bande dessinée créés de 1998 à 2005. On trouve déjà son graphisme au pinceau, brut, au noir très marqués qui sent l’encre de chine, un dessin né de l’observation de la réalité. La plupart des histoires est en noir et blanc mais les dernières présentées sont en couleur.

Les thèmes et sujets de ces histoires sont très variées, de l’humour à l’introspection en passant par le fantastique, il n’y a pas de ligne précise, mais certaines histoires offrent de la réflexion, quelques moments poétique, du léger et du plus substantiel, de la sincérité. C’est à découvrir pour découvrir toute la richesse du talent de cet auteur, mais aussi parce que c’est particulièrement consistant pour des fonds de tiroirs.
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Saint-Elme, tome 3 : Le Porteur de mauvaise..

Philippe Sangaré, le frère mystérieux de Franck, le détective tombé aux mains de la famille régnante de Saint-Elme et affreusement brûlé par le Derviche, arrive enfin dans cette ville étrange. Lui-même ne l’est pas moins. L’équilibre des forces va-t-il évoluer ? Si vous n’avez rien compris à ces premières lignes, allez vite lire les deux premiers tomes de Saint-Elme, série envoûtante de Serge Lehman au scénario et Frederik Peeters au dessin.



Les choses ne se décantent pas vraiment. Au contraire, les tensions s’aiguisent. Et l’arrivée d’un nouvel intervenant, dont on ignore tout (ses traces, sur le web ou ailleurs, sont minimes, a-t-on appris dans les précédents tomes), ne peut que faire monter d’un cran la nervosité. Surtout qu’il est digne de sa réputation, Philippe Sangaré ! Rien que son arrivée à la fin de L’Avenir de la famille (le tome 2), debout et raide comme la justice sur la barque du passeur. Très mythologique, cette image : Charon, le passeur d’âmes. Vu le nom de mon blog, je ne peux qu’être sensible à cette thématique. Et, pour commencer ce troisième tome, Le porteur de mauvaises nouvelles, les auteurs frappent fort : sur le ponton, seul avec sa tenue typiquement urbaine et ses yeux noirs, comme vides, comme porteurs de mort, Philippe est là, lugubre à souhait.



Les multiples protagonistes (car à Saint-Elme, l’histoire n’est pas binaire : des centres d’intérêts divers et variés surgissent, solidaires ou antagonistes, selon) écrivent chacun leur partition. Certaines n’ont encore quasi aucun lien avec l’intrigue centrale, mais commencent à en frôler les bords. Le scénario est d’une grande richesse : un bon scénario de polar, avec ses bas-fonds (baston avec des petits dealers sans envergure et irruption des forces de l’ordre, pourries bien sûr), ses usines aux tuyaux omniprésents (dès la première image de la première page), ses tunnels labyrinthiques, ses personnages glauques et malsains, ses policiers véreux, son détective privé ravageur, ses cascades, les bagarres, les meurtres, le sang versé. Tout y est, bien à sa place et selon un rythme qui m’a scotché.



Ce qui m’a marqué, en premier, ce sont les couleurs : ces couleurs vives et en même temps inquiétantes. Les couleurs de la nuit, excessives, taches de lumière qui font ressortir le noir des ombres et des traits. Le vert des souterrains de l’usine qui s’oppose au rouge des tuyaux qui serpentent à son plafond. Le vert presque fluo des tunnels dont on voit une représentation sur la couverture, lors de l’évasion de Franck (qui s’accorde parfaitement avec ce côté fantastique que prend l’histoire dans ces quelques pages). Les marron et vert ternes de la montagne, de la nature, bien moins attirante que la ville pourtant si dangereuse. Couleurs qui s’accordent à merveille aux traits tracés à la serpe des silhouettes souvent dures, pleines d’ombres et de plis. Je termine mes louanges en disant combien j’ai apprécié la mise en page, les différents angles qui renforcent les effets d’angoisse et, surtout, le rythme ancré par les cases et leur découpage, avec des gros plans toujours parlants. Et toujours, les grenouilles se font attraper, dévorer. Et elles peuvent aussi se montrer câlines : la couverture en est un bel exemple. Pas sûr que Franck apprécie à sa juste valeur ces marques d’affection.



Le porteur de mauvaises nouvelles relance avec efficacité la machine qui m’avait déjà bien plu dans les deux premiers tomes (pas critiqués sur ce blog, car ils sont venus trop tôt… un jour peut-être). Normalement, les auteurs sont censés boucler l’histoire dans un dernier opus. Je l’attends avec impatience, celui-là. En attendant, je tourne encore et encore les pages de cette promenade sanglante dans les rues de Saint-Elme.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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L'odeur des garçons affamés

C’est le titre énigmatique qui m’a attiré en premier : qu’est-ce que ça pouvait être, l’odeur des garçons affamés ? Je me doutais que l’on ne parlait de nourriture.



La deuxième chose qui m’a attirée, c’est le fait que l’histoire se déroule dans les paysages de l’Ouest, au Texas.



Les couleurs de cet album étaient dans des tons très chauds et les dessins ne me déplaisaient pas. Embarqué !



Dès le départ, Stingley le géologue, soulève quelques petits détails qui clochent chez Oscar, le photographe qu’il a engagé pour immortaliser les paysages et les autochtones. Oscar n’est pas aussi net que ses photos et on en saura un peu plus sur lui au fil des pages.



Stingley est, lui aussi, un personnage bizarre, qui se promène souvent les fesses a l’air et le service trois pièces aussi. Sans doute sa mère lui a-t-elle dit qu’il fallait aérer pour les odeurs… En tout cas, j’ai été étonnée qu’il ne se prenne pas un coup de soleil sur sa tchole, son tich, son zeb, son zob, sa bite, son p’tit zizi (qui n’est pas si petit que ça, entre nous, pour celles que ça intéresse).



Ce qui est grand aussi, ce sont ses ambitions : tout raser, extraire toutes les richesses des montagnes, du sol, tout foutre en l’air et surtout, éliminer les Indiens, surtout les femmes et les enfants.



L’autre mystère, c’est Milton, le jeune homme à tout faire. Mystère qui se lèvera plus rapidement pour les lecteurs que pour Oscar… Et puis, dans ses paysages magnifiques, il y a deux personnages troubles : un Indien mutique et souriant et un cow-boy avec une gueule ravagée, sans oublier des chevaux qui disparaissent et que l’on retrouve morts.



Cette bédé est atypique : elle commence normalement et puis ensuite, viennent se greffer des éléments oniriques (jusque là, tout allait bien), puis du fantastique et je me suis demandée ce qu’un tel personnage avait à faire dans ce récit. Non pas qu’il détonne, j’ai déjà croisé un de son genre dans une autre saga, mais dans cette histoire, je n’ai pas compris son rôle, son utilité.



L’auteur n’expliquera pas tout, ne donnera pas toutes les clés pour comprendre le final, laissera des mystères sans réponse, mais au moins, il ne vous prend pas par la main pour vous emmener là où il désire que vous alliez. Ce sera à vous de faire le job. Liberté totale d’interpréter le truc comme vous le voulez. On apprécie la fin étrange ou pas.



Si j’ai aimé les personnages d’Oscar et de Milton, si j’ai aimé ce qu’il se déroule, j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose pour que le récit m’emporte. Ou alors, c’est moi qui ai renâclé sans m’en rendre compte quand le truc fantastique est entré dans l’histoire, sans rien y apporter de pertinent.



Trop d’inexplicable n’est pas toujours un problème, il faut juste que tout le reste s’intègre bien dans le récit et n’aient pas l’air tout droit sorti d’on ne sait où, comme si on précipitait la fin et qu’on l’opacifiait un peu plus.



Dommage, parce qu’il y avait des thématiques intéressantes dans cette bédé, de la profondeur et du mystère. Sans oublier deux personnages intéressants et sympathiques.



Une lecture intéressante, sans aucun doute, mais je reste mitigée sur certaines choses. C’est un western fantastique inclassable, ça, c’est sûr !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Château de sable

J'ai d'abord vu le film "Old" , adaptation faite par Night Shyamalan.

Je dois dire que l'adaptation est assez fidèle à la bande-dessinée.

Une petite crique qui a l'air paradisiaque, entourée de hauts rochers, deux familles qui viennent y passer la journée, espérant être tranquilles.

Un homme un peu étrange qui s'enfuit à leur arrivée, puis un cadavre de femme rejeté par la mer. Atmosphère bizarre.

Puis, c'est la mère qui remarque que ses enfants de 3 et 6 ans ont des maillots de bain trop petits ; bizarre, elle vient de les acheter. Puis, c'est une vieille dame qui fait un malaise et finit par mourir. Le chien aussi va mourir, tandis que les enfants "poussent" à vue d'oeil : ils arrivent directement à la puberté.

Que se passe-t'il avec le temps ? C'est comme s'il s'écoulait anormalement rapidement.

Les hommes essaient de fuir par les rochers : impossible. Plus de réseau pour les téléphones portables pour appeler les secours. Et le temps qui défile, trop vite, inexorablement.

Les dessins sont assez bruts, en noir et blanc.

Le malaise qui règne sur cette plage est très bien rendu. La différence avec le film c'est que la BD se termine sans proposer d'explications.

Une idée de script originale et qui a le mérite de faire réfléchir sur la brièveté de nos vies et le temps qui court ... Une bonne bd !





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