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Critiques de Gabriela Cabezón Cámara (59)
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Pleines de grâce

Qüity est une jeune journaliste des beaux quartiers de Buenos Aires, mais qui connaît bien le terrain et l'ultra-violence des bidonvilles. Elle pense tenir le reportage de l'année quand elle se rend à El Poso, l'une de ces "villas miserias", pour y rencontrer Cleopatra, une travestie qui a renoncé à la prostitution après que la Vierge lui soit apparue. Et qui, sur les prières de celle-ci, a décidé de transformer El Poso, si pas en paradis, en quelque chose qui ressemble un peu moins à un enfer sur terre. Sous les bannières de sa toute nouvelle foi et avec son charisme, Cleopatra, promue reine de cette cour des miracles, entraîne tous les habitants, y compris les délinquants et les prostituées, dans un projet de communauté autonome. Un projet utopique qui attire l'oeil des anthropologues, des ONG et des médias, et donc celui de Qüity, qui tombe amoureuse de Cleopatra.



Mais El Poso, géographiquement trop proche d'une banlieue chic qui ne demande qu'à s'agrandir, ne va pas tarder à être rasé par les bulldozers de la mairie, dans un mélange de corruption et d'expulsions manu militari, jusqu'à ce que mort s'ensuive si nécessaire. Et cela le sera, nécessaire. Un vrai massacre.



Qüity et Cleopatra s'en sortent vivantes, mais pour leur sécurité, elles s'enfuient à Miami, d'où elles nous racontent leur histoire, à deux voix.



Comme sa couverture (édition de poche), "Pleines de grâce" est un roman au style baroque flamboyant, un récit à la limite de la logorrhée et à la chronologie éclatée. Mélangeant l'argot des bidonvilles et le phrasé châtié de la Vierge (qui s'exprime comme "une Espagnole médiévale"), il oscille entre tragique et burlesque, mettant en scène des personnages complexes aux prises avec la misère et la violence des gangs, de la police, des milices privées. Pour seule échappatoire, on fait la fête, une débauche de musique, de danse, d'alcool et de nourriture, de drogue, de sexe, avant d'aller peut-être se faire tuer au petit matin au coin de la rue.



Avec du bruit et de la fureur, de l'amour et de la mort, souffrance, haine et nostalgie, ce roman me laisse perplexe. Je ne sais pas s'il veut dénoncer, provoquer, conscientiser, peut-être un peu tout ça. En tout cas le style en partie cru et vulgaire (même si c'est cohérent dans le contexte) m'a plutôt écoeurée. Et si Cleopatra est attachante, ce n'est pas le cas de Qüity, plus ambiguë. L'ensemble m'a semblé un peu inabouti, sans message clair : que penser de ces deux personnages qui deviennent richissimes à Miami après la création d'un opéra-cumbia racontant l'épopée d'El Poso ? Auto-dérision, dénonciation d'une hypocrisie ultime ? Curieux roman endiablé que ce "Pleines de grâce"...



En partenariat avec les Editions 10/18 via Netgalley.



#Pleinesdegrâce #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Les aventures de China Iron

Un court roman assez surprenant.

On allie du classique : un convoi en charrette à la manière de la conquête de l'ouest (mais en Argentine), des conditions de vie difficiles, des hommes rudes, de la violence, de la poussière, l'immigration européenne ; avec des aspects plus modernes : féminisme, question du genre, homosexualité féminine et masculine, égalité des sexes, respect des populations autochtones.

Vous mélangez le tout et vous avez ce roman étonnant et plutôt positif, d'une actualité renouvelée.

Moi qui aime les westerns, je suis particulièrement ravie d'avoir porté mon choix sur ce roman. De grands espaces, une quête et prise de liberté, des femmes fortes, une vie en harmonie dans un paradis retrouvé : que de bons ingrédients à mon goût.

Niveau travail éditorial, il fallait oser ce démarquer avec ce choix original. Et la traduction me semble particulièrement réussie, là aussi avec des choix.

Mon seul regret est sur sa brièveté, qui me fait me demander combien de temps il va me rester en mémoire réellement.
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Les aventures de China Iron

Avec pour point de départ romanesque une relecture féministe de l'histoire de Martin Fierro, personnage argentin du 19e siècle, créé par l’écrivain José Hernandez, on découvre un" western queer " qui met en lumière la" china", la jeune épouse de Martin.



Orpheline maltraitée depuis l'enfance, China Iron est vendue comme épouse à un homme brutal et alcoolique dont elle aura 2 enfants à 14 ans. Lorsque Martin est recruté par l'armée, elle decide de s'enfuir et de gagner sa liberté.

En rencontrant Liz, une jeune anglaise rousse à la recherche de son mari, l'histoire devient roman d'apprentissage et recit initiatique. Indépendante et cultivée, Liz lui apprend à lire et à écrire, lui raconte le monde, éveille son esprit et ses sens en l'initiant aux plaisirs de la chair. Comme un hymne à la sororite !



Dans leur charrette qui traverse l'Argentine, le roman devient western, magie des grands espaces, beauté des paysages, orages et poussière. Des rencontres aussi. Un indien qui mène un énorme troupeau de vaches qu'il apprivoise par des caresses et qui se joint à elles.

Le méchant est là lui aussi. Un infâme colonel, esclavagiste et cruel, qui gère sa ferme par la torture et se présente comme un homme civilisé. Mais Liz et intelligente, et plutôt que de l'affronter, elle le ridiculise et le berne, lui volant ses meilleures recrues.

Et l'aventure continue dans la pampa, jusqu'à la rencontre avec une tribu indienne qui partage leurs modes de vie, leurs goûts de la liberté et leurs conviction de l'égalité des sexes.

Puis vient la création d'un Eden flottant, au plus près des animaux et des plantes, qui s'organise pacifiquement en réunissant toutes les cultures.

L'histoire de China devient univers et l'écriture de Gabriela Cabezon Camara, infiniment poétique et puissante, nous transporte dans le mythe d'un paradis sur terre où les langues se mêlent, où les mots inconnus deviennent musique.



Avec un remarquable travail de traduction.





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Les aventures de China Iron

Je me suis beaucoup interrogée sur la note que j'allais mettre à ce roman car je l'ai trouvé un peu inégal au niveau de l'écriture entre les parties. Cela part très bien; une jeune femme mariée de force encore adolescente, qui profite de l'absence de son mari, enrôlé de force, pour prendre les voiles, et qui découvre le monde mais aussi se découvre, c'est un thème que je trouve inépuisable.

Notre narratrice m'a beaucoup plu, sa traversée en chariot de l'immense plaine en compagnie de la jeune Anglaise, sa découverte d'elle-même et du monde.... J'aime aussi la fin, que je ne vais pas dévoiler pour vous laisser la surprise, même si on flirte un peu avec le mythe du bon sauvage. Et à vrai dire, le milieu me plaît aussi, mais c'est là que le style tombe dans le vulgaire, c'est un peu dommage quand le reste du livre tient de la quête onirique ou du roman d'apprentissage, là, ça fait un peu racoleur. Est-ce la scène destinée à s'assurer que les lecteurs masculins resteront jusqu'au bout même si les personnages féminins se débrouillent très bien entre elles? Les scènes de drogue sont un peu étranges aussi, mais je suppose là que c'est le moment qui veut ça.

Malgré ce petit défaut, c'est un roman intéressant, et une auteur que je suis contente d'avoir découverte.
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Les aventures de China Iron

Réécriture féministe et queer d’un mythe littéraire fondateur de l’Argentine virile des gauchos, un roman solaire, acéré et hilarant, en dépit des cruautés et avanies qui le parcourent.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/25/note-de-lecture-les-aventures-de-china-iron-gabriela-cabezon-camara/



Indienne, orpheline, mariée avant ses quatorze ans à un gaucho ombrageux et mère de deux enfants, la toute jeune China Iron, dans cette pampa argentine du XIXe siècle, semble bien avoir son destin tout tracé, celui d’une esclave domestique traditionnelle de l’époque, qui s’usera prématurément à la tâche, quelle qu’elle soit exactement. Mais le sort – et la volonté, farouche – en décident autrement, et le chemin tout tracé vole alors en éclats, pour dessiner un tout autre apprentissage que celui qui semblait inscrit dans le marbre de cette société : son mari enrôlé pour la guerre, China Iron s’enfuit, uniquement accompagnée du petit chien qu’elle vient d’adopter, et croise presque tout de suite la charrette de Liz, une jeune Anglaise extraordinaire pour le lieu et pour l’époque, qui a tout sauf froid aux yeux, et qui est bien décidée à récupérer son mari, enrôlé par erreur, lui, puisqu’il est britannique, ainsi que la vaste ferme qu’il est censé administrer pour le compte d’un grand propriétaire terrien argentin. Les deux jeunes femmes que tout pourrait séparer deviennent immédiatement amies et amantes et, ensemble, vont, contre toutes attentes et probabilités, joyeusement et férocement renverser les tables de la Loi écrite par les hommes blancs pour les hommes blancs.



« Pleines de grâce » (2009), le premier roman de Gabriela Cabezón Cámara, avait subverti et dynamité en beauté et en joie les attendus de la lutte socio-politique qui fait rage aujourd’hui en Argentine, peut-être un plus qu’ailleurs, entre nantis et laissés-pour-compte. Publié en 2017, traduit en 2021 par Guillaume Contré pour les éditions de L’Ogre, finaliste de l’International Booker Prize 2020, son deuxième, « Les Aventures de China Iron », est encore plus ambitieux et réussi (ce qui n’est pas peu dire), s’en prenant délicieusement à l’un des mythes littéraires fondateurs de l’Argentine, célébré dans toute son ambiguïté : le « Martín Fierro » (1872) de José Hernandez, totalement réécrit et transfiguré ici dans la joie (en dépit des innombrables cruautés et avanies qui le parcourent) d’une approche féministe et queer tout à fait résolue.



Texte particulièrement solaire, parvenant avec ruse et humour à, comme le dit Ariane Singer dans le Monde des Livres (à lire ici), « convertir un divertissant récit picaresque en profond roman de formation », ou à, comme le dit Melina Balcázar dans En attendant Nadeau (à lire ici), « reconquérir par la fiction une force collective pleine de joie », il ouvre aussi de vibrantes perspectives utopiques, radicales et joueuses, dans un espace-temps ô combien inattendu (à l’image de l’Ariane Mnouchkine des « Naufragés du Fol Espoir », peut-être), et signale une belle ligne de fuite collective derrière l’héroïsme déconstruit et reconstruit (ce que laissait entendre aussi l’entretien de l’autrice avec Jean-Philippe Cazier dans Diacritik, ici). Un texte essentiel et salutaire.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Pleines de grâce

Un bidonville de Buenos Aires devenant scène primitive et queer d’une lutte exacerbée, perdante et magnifique, face à l’avidité jamais rassasiée des puissants, en une farceuse et foncièrement drôle fête du langage. Un choc profond.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/07/05/note-de-lecture-pleines-de-grace-gabriela-cabezon-camara/



Publié en 2009 en Argentine, le premier roman de Gabriela Cabezón Cámara, superbement traduit, malgré ses nombreuses difficultés lexicales, par Guillaume Contré pour les éditions de l’Ogre en 2020, constitue un choc littéraire à part entière. Il aurait pu, peut-être, se contenter d’être le récit, en forme de témoignage aussi tragique que comique, du destin résistant d’un bidonville de Buenos Aires, autogéré sous l’égide bienveillante d’une horde de drag queens n’ayant froid nulle part et d’une bande ramifiée de gamins des rues prompts à dégainer très professionnellement leurs armes de bric et de broc pour protéger leur Commune, leur bassin de béton aux improbables et nombreux poissons rouges, leur statue miraculeuse de la Vierge Marie et leur mode de vie si frugalement réimprovisé en permanence, le tout raconté par une journaliste d’investigation ayant sauvagement perdu son objectivité. « Pleines de grâce » s’ancre dans cela, bien entendu, mais irradie aussi bien d’autres longueurs d’onde de rayonnement au spectre plus ou moins visible.



D’une Argentine de la violence, rampante ou au contraire comme libérée au grand air, cette violence viscérale qui hante les affrontements entre bandits plus ou moins bien sponsorisés de Leonardo Oyola (« Golgotha » ou « Chamamé », en 2008) comme les anciens tortionnaires à distance devenus si respectables, chez Elsa Osorio (de « Luz ou le temps sauvage » en 1998 à « Double fond » en 2017), cette violence qui s’enracine sans doute aussi bien dans des mépris historiques et des injustices passées, comme le décrypte Raul Argemi (tout particulièrement dans son « Les morts perdent toujours leurs chaussures » de 2002) que dans des avidités bien contemporaines, illustrées par exemple par Juan Martini et son « Puerto Apache » de 2002 également (celui dont le décor se rapproche le plus initialement de la scène primitive de la villa – du bidonville -, ici), de cette violence de classe fondamentale, dissimulée sous les masques les plus divers, Gabriela Cabezón Cámara a su, par la magie d’une composition, d’un langage et d’un choc de lexiques, extraire un roman très inhabituel et, pour tout dire, plutôt renversant.



En dehors des quelques indications fournies ex post, ci-dessus, il ne s’agit pas de raconter « Pleines de grâce », car la lectrice ou le lecteur devra se laisser baptiser intégralement dans ce torrent de drôlerie farceuse, de violence imperturbable, de ferveur, de hasard et de regrets, torrent sanctifié par d’improbables concours de circonstances, par quelques somptueux dévouements, et par le cadeau pour une fois presque salvateur du spectaculaire marchand mondialisé.



Tordant les éventuelles munitions préparées par la littérature queer comme en rêverait une Donna Haraway (en beaucoup plus foncièrement drôle), mêlant les registres de langue avec un art discret et maîtrisé, déployant une fougue sexuelle, musicale et politique comme en se jouant de tout – et d’abord de l’avidité irrépressible des puissants, constituant ses échos imparables au Rodrigo Fresán aussi bien de « Mantra » que des « Vies de saints », pour construire pourtant, contre toute intuition, autre chose qu’une chanson triste, Gabriela Cabezón Cámara affirmait d’emblée avec ce premier roman un pouvoir presque essentiel, celui d’une littérature combative et endiablée, pleine de ressources insoupçonnées, ancrée avant tout dans une fête du langage.
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Les aventures de China Iron

La lecture des deux premiers romans de Gabriela Cabezón Cámara fut une expérience inattendue et un voyage dans des mondes que je connais peu – je ne parle pas de l'Argentine, mais de certains de ceux qui l'habitent..



J'ai lu tout d'abord Pleines de grâce (La virgen cabeza).

Agréable surprise : une vision désinvolte et transgressive d'un point de vue lesbien, certes,

mais qui ne se limite pas à la seule question du genre, en abordant aussi – et même surtout des questions telles que la répression de la dictature et la pauvreté chronique d'une grande partie de la population.

Tout cela dans un langage qui sonne vrai – le langage d'un trans ou d'un travesti issu de la zone la plus marginalisée de la société, qui ne me semble pas être celui d'un auteur éclairé qui croit savoir mais ne connait pas – ceci étant, je ne suis pas spécialiste du langage des travestis ou des trans...



Après ce premier contact – ou était-ce dans l'autre sens ? je me suis lancé dans Les Aventures de China Iron on dit qu'il est son meilleur roman.

La narratrice est Joséphine Star Iron, la femme de Martín Fierro qui est restée seule lorsque la police enlève le protagoniste mythique du poème gaucho de la littérature argentine. Une Anglaise la récupère alors, elle la baptise lors de son voyage vers les terres que son mari a achetées en Patagonie. :



On passe du Désert où se déroule le voyage et l'amoureuse initiation lesbienne, à un fortín dans lequel est tentée l'expérience singulière de transformer les grossiers gauchos en citoyens utiles - l'utopie progressiste de l'époque...Puis le récit se termine dans un eden indien, paradis terrestre où tout n'est que beauté et liberté.



Ce qui m'a captivé dans ces deux livres encore plus que la pénétration dans des mondes inconnus de moi, c'est la langue, une langue qui est le rio de la Plata, un fleuve de mots qui en arrive à faire d'une phrase – je dis bien une phrase – un chapitre de dix ou douze pages, en nous laissant peu de respirations dans ce sprint qui ne nous essouffle pas...
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Pleines de grâce

Quity, journaliste se rend à El Poso, pour y rencontrer Cleopatra, une travestie. Celle-ci prétend avoir vu la Vierge Marie ! Et depuis, elle a cessé toutes ses activités de prostitution.

Entre bidonvilles argentins puis Villa luxueuses de Miami, nous suivons l’histoire de ses deux héroïnes atypiques.



J’ai reçu ce roman pour une masse critique.

Dès les 3 premiers chapitres, j’ai su que mon avis serait mitigé. Ce roman est pourtant court, 200 pages, mais je l’ai trouvé long… et le style d’écriture ne m’a pas vraiment emballé, trop de narration.



Je suis ouverte d’esprit, le synopsis me plaisait beaucoup mais je suis passée à côté de cette lecture.

Ce qui m’a surtout plu dans ce roman, c’est sa couverture que je trouve vraiment superbe.

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Pleines de grâce

Pleines de grâce est un étrange petit roman ! Je ne sais pas trop comment j’en ai entendu parler mais la quatrième de couverture me donnait très envie alors je l’ai acheté.



Dans ce roman on suit les aventures de Quity ex-journaliste et Cleopatra femme trans et ex prostituée. Ces 2 là se rencontrent, tombent amoureuses et forment une famille. Le tout dans une ambiance de bidonville et de tentative d’autogestion.  Le roman raconte les prémices de cette tentative de communauté autonome jusqu’à son démantèlement et la fuite des 2 protagonistes à l’étranger. Le tout ponctué d’apparition de la Vierge Marie et d’un étrange syncrétisme religieux et culturel.



Dès le début du roman j’ai eu du mal avec le style et je n’ai pas vraiment réussi à entrer dans l’histoire. Le récit est raconté tour à tour par les deux personnages dans une sorte de logorrhée sans fin, avec des aller et retours dans la chronologie des faits. Une part de ma difficulté à entrer dans la narration est certainement dû au fait qu’une partie des chapitres se veut une transcription de commentaires audios fait par Cleopatra lors de la lecture des chapitres écrits par Quity …



Par contre, je dois dire que la couverture est très belle et résume bien les éléments principaux de ce roman : foi et violences.



Malgré cela j’ai tout de même choisi d’aller au bout de l’histoire car le livre est court (200p) mais je ne saurais trop que retenir de cette lecture.
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Les aventures de China Iron

Inventer un Territoire Intérieur - sensations et couleurs - où retrouver nos identités flottantes, où langue et mythes enfin se confondent. Dans une langue lumineuse, pleine de cette joie d'une gravité dépassée, Gabriela Cabezon Camara signe une réécriture heureuse, féminine et racisée, de Martin Fierro. C'est surtout une pampa nouvelle - espace d'écriture et d'invention- qui happe le lecteur dans ce beau roman qu'est Les aventures de China Iron.
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Pleines de grâce

Un pur coup de coeur

Sous forme de récit à deux voix voici l'histoire de Qüity, jeune journaliste engagée de Buenos Aires, et de Cleopatra, travestie qui a renoncé à la prostitution après avoir eu une apparition de la Vierge Marie. Cleopatra essaie de transformer le bidonville d'El Poso, où elle vit, en communauté utopique. Qüity, enceinte de Cleopatra, doit fuir à Miami après que le pouvoir a fait raser le bidonville.

Un roman Queer qui vous surprend et surtout vous sort de l’ordinaire. Un roman atypique aussi bien par sa forme que par son fond et son propos. L’auteur va vous faire voyager à travers le continent américain. Vous allez passer des bidonvilles argentins au luxe des villa de Miami. Vous allez rencontrer deux femmes hors du commun, deux femmes pleines de grâce. Car en effet nos héroïnes vont vous marquer à tout jamais. Car Pleine de Grâce est de ces livres que l’on n’oublie pas une fois le roman terminé. Non Pleine de Grâce c’est de la pure littérature. De la littérature engagée mais qui ne se prend pas au sérieux. Ici l’auteur associe avec brio à la fois la brutalité de la vie quotidienne dans les ghetto sud-américain et un humour ravageur qui vous transperce et nous donne à voir la réalité crue, difficilement supportable de la misère et de sa violence au jour le jour. Un magnifique roman qui vous bouscule et vous touche et qui bouscule vos certitudes. A découvrir de toute urgence. D’ailleurs je remercie mon libraire (Jéremy de l’impromptu pour ne pas le nommer) de n’avoir fait découvrir cette auteure et ce sublime premier roman.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Les aventures de China Iron

Je suis repartie avec ce roman après avoir demandé à mon libraire "quelque chose qui soit un peu lumineux" (traduction : qui ne me donne pas envie de crever dès le troisième chapitre par pitié). Mission accomplie. Le bouillonnement créatif de la langue de l'autrice porte avec élan une histoire qui se fraie résolument un chemin vers la lumière et la félicité. Il s'agit ici d'une revisite audacieuse du poème épique argentin "El Gaucho Martin Fierro" écrit par José Hernández (1972). On suit l'épouse du gaucho en question, China Iron. Sa destinée démarre dans une cahute obscure, au sein d'une société hiérarchisée qui ne lui permet aucun espoir. Et pourtant... arrive Liz, une Anglaise excentrique, aussi rousse et blanche que China est brune. Ensemble, elles vont partir, rencontrer divers protagonistes (dont Hernández qui devient un épouvantable et grotesque colon pilleur de richesses tant matérielles, qu'humaines et culturelles) pour enfin découvrir une société égalitaire et joyeuse. Le texte offre des alternatives au couple, à l'hétérosexualité, à la famille nucléaire, au capitalisme et à la productivité avant tout... en proposant une mythologie parallèle, créative et colorée, à taille humaine. Et bon sang, les descriptions sont fantastiques, mêlant nature et humanité pour rappeler que les deux ne font qu'une et ce travail sur les couleurs et les lumières ! 👌

Merci au traducteur Guillaume Contré en passant.
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Les aventures de China Iron

"écrire, c'est construire un lieu habitable dans le monde" cette phrase sur la quatrième de couverture est lumineuse quand on ferme ce magnifique roman. Le début m'a paru simpliste, j'ai même douté des commentaires dythirambiques des critiques, et puis j'ai été emporté de plus en plus par les parties qui se succèdent, emporté par des vagues et des approches bien différentes, qui se juxtaposent, qui se complètent en s'enrichissant jusqu'au final. Entrez dans la féérie des aventures de China Iron....

(je conseille aux futurs lecteurs, avant de démarrer, de regarder sur le net qui est Martin Fierro pour mieux comprendre une partie de l'histoire.)
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Pleines de grâce

En bordure de Buenos Aires, dans le bidonville d’El Poso se trouve une villa de fortune, un refuge aux airs de maison close et de couvent. Là, autour de Cleopatra, prostituée transgenre à qui la Vierge Marie apparaît régulièrement, les enfants perdus du quartier et les laissés pour compte d’une société homophobe et puritaine tentent de construire leur utopie miniature. Lorsque Qüity pénètre dans la villa, c’est en tant que journaliste et accompagnée de son ami photographe, Daniel. Elle n’en repartira qu’après la destruction du rêve, au bras d’une Cleo miraculée, prête à devenir une icône du martyre des habitants des bidonvilles.

Dans l’univers de misère et de violence d’El Poso, Gabriela Cabezón Cámara installe la scène d’un opéra-cumbia baroque, où le vulgaire et l’ordure côtoient le sublime. Elle y célèbre la résistance farouche et désespérée de ses personnages, dont le mysticisme queer évoque les héros aussi impurs que divins de Genet ou de Mishima. Par leur excentricité et leur capacité de résilience, Cleo, Qüity et leurs compagnons illuminent la réalité sordide d’une société hypocrite qui a abandonné ses plus démunis, et dont Pleines de grâce révèle les contradictions dans un grand tumulte irrévérencieux et extatique.
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Les aventures de China Iron



Les Aventures de China Iron de Gabriela Cabezón Cámara est un roman western, une chevauchée épique dans la Pampa argentine. C'est une réécriture féministe et féminisée du poème Martin Fierro, personnage gaucho mythique de José Hernandez, qui clame la lutte pour la liberté.

L'écriture est engagée, sauvage et féroce mais devient poétique quand China Iron et Liz se libèrent des carcans de la société en vivant dans un bouleversement d'émotions une histoire passionnée.

A noter la belle traduction de Guillaume Contré .

Cette lecture tient du hasard, un conseil d'une amie.

Je ne sais qu'en penser.

Avez-vous lu ce livre ?

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Pleines de grâce

" Pleines de grâce ": Un roman déjantée et dérangeant.



On est directement plongé dans l'histoire et dans cette villa miseria en Argentine. Dans la pauvreté et la décadence mais aussi dans la joie d'être tous ensemble et d'être unis les uns avec les autres par la musique, les corps, les festivités, l'envie d'un monde meilleur.



Quity: C'est un personnage qui nous apparaît directement brisé à cause d'un événement qui arrive dans l'histoire du coup elle est très confuse dans son déroulement de l'histoire ce qui m'a un peu perdue au début de la lecture. On aurait également pu en apprendre plus sur son passé.



Cleo: C'est un personnage vraiment charismatique j'ai aimé ses chapitres. D'ailleurs c'est grâce au premier de celle-ci que je suis entrée dans l'histoire car effectivement elle explique mieux les choses que Quity.



C'est un roman assez brut dans les mots et dans les actions. Les passages entre Cléo et la vierge sont excellents, j'ai bien aimé le décalage et le franc parlé.

En un mot c'est complètement barré !



J'ai bien aimé la fin qui m'a fait sourire. Cependant, j'aurais voulu en savoir plus sur le déroulement des évènements.



Si vous cherchez une lecture trash et sortant de l'ordinaire, ce livre est probablement fait pour vous.



Merci pour les notes en bas de page ainsi que les musiques que j'ai pu découvrir pour certaines et qui plonge davantage le lecteur dans l'ambiance et dans les fêtes de la villa.
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Pleines de grâce

Dans un bidonville, une travestie prostituée croît communiquer avec la vierge. Elle vit et dirige " La Villa ", une sorte de campement autogéré et fréquenté par tous les exclus de la société. Ce lieu est menacé par des politiques et promoteurs immobiliers.

Une journaliste va vouloir rencontrer cette travestie et va finalement en tomber amoureuse.



Je dois dire que la couverture et le résumé de bouquin me donnaient vraiment envie de découvrir ce court roman. J'avais tenté de le " gagner " lors d'une masse critique mais sans succès, donc je me le suis acheté. Malheureusement, j'ai eu plusieurs fois envie de le fermer définitivement. Pour deux raisons :

- il n'y a aucun dialogue dans ce roman, seulement de la narration et, avec des personnages aussi hauts en couleurs, c'est vraiment frustrant !

- le style de l'auteur m'a vraiment déplu, comme rarement. Les très longues phrases et le vocabulaire souvent mal choisi, ont provoqué beaucoup d'incompréhension. Par moment, je me demandais même si je comprenais vraiment ce que je lisais. Je me suis même demandé s'il n'y avait pas un problème avec la traduction de ce roman ?



Bref, ça ne l'a pas fait pour moi et c'est frustrant car l'histoire était prometteuse.
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Tu as vu le visage de Dieu - Romance de la ..

Deux courts récits où Gabriela Cabezon Camara achève sa réflexion sur la vengeance, la possibilité de témoigner des abus, les altérations de la personnalité nées d'une émancipation violente, ambivalente. Deux novellas où l'autrice invente une langue, un rythme et un ressassement, pour dire les violences de la domination mais aussi les impasses de la lutte pour s'en sortir, la nécessité toujours de trouver une autre voix pour dire les martyres et les riens que de nous il reste.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Tu as vu le visage de Dieu - Romance de la ..

Gabriela Cabrezón Cámara est une auteure émérite. Après « Les Aventures de China Iron » finaliste de l'International Booker Prize 2020 et du prix Médicis étranger en 2021, « Tu as vu le visage de Dieu suivi de Romance de la Noire blonde » sont deux textes engagés, serrés comme un café fort, sombres, intranquilles, vifs et poignants.

« Le Rat-Charognard et ses amis, les macs du Sabor, le bar à putes de Lanus où tu as rencontré Dieu »

Cette mosaïque cruciale, aride est un lever de voile sur les mécanismes implacables, les turpitudes, les cris dans la nuit noire, femmes en proie aux violences intestines, aux douleurs infinies et soumissions oppressantes.

Beya, prostituée, droguée de force, piégée, frappée , poupée dans les mains d'un proxénète. Beya cherche le visage de Dieu.

« Tu voudrais partir. Et tu fais bien, ici tout n'est que torture. »

Beya, le feu, implacable symbole, telle Marita Verón 23 ans, une fille de 3 ans, le 3 avril 2002, enlevée et asservie par un réseau de traite des femmes. »

Tucumàn en flammes, la poésie consolante alliée de Beya, dans une désolation infinie. Les mots ne jouent pas à la marelle ni avec les rais de lumière. Les faits sont dévoilés, Beya «  tu es verte, tu te prends pour un cactus, tu te délires en aleo vera, tu conserves la sève de la haine dans ta chair tuméfiée, tu sens pousser les épines qui éloigneront les dents des chacals merdeux de ces sables pourris, tu offres tes feuilles au soleil qui t'embrasse comme le feu embrasse les injustes au jugement du Seigneur. »

Lire ce fragment est un séisme mental. Magistral, puissant, triste car irrévocable. La prostitution cannibale, s'échapper de l'enfer, un bandeau de feu sur les yeux.

Le deuxième texte  étale son arborescence. On pourrait presque mettre un point virgule entre les deux, tant la plume de Gabriela Cabrezón Cámara reste égale, soutenue et presque provocatrice. le langage même d'une force des combats.

« Elena mon amour, ma vie, mon souffle, ma femme mon mari mon taureau ma donzelle, ma soeur mon amante était malade.Cancer, m'a-t-elle dit. Et incurable. »

« Romance de la Noire blonde » politique, un pavé dans la mare, contre-poids et fulgurance. Contemporain et sociétal, l'oeuvre-femme, arborescence sociologique.

« Sacrifice. Assise à la frontière de l'oeuvre, je serai ton Vatican, tes militaires, tes penthouses en plein Buenos Aires, ma bonze consumée dans l'explosion. »

Ce texte de compassion mêlée, grêles sur les toits, l'habitus tremblement de terre, le féminisme à cris et larmes, la belle Gabi, le feu.

Ici, la littérature berce les femmes et propulse leurs voix et leurs corps. Ce qui arrive dans cet esclavagisme, dans ces bouleversements où elles ne sont plus que des proies et des luttes, des sourires effacés et l'anéantissement même de leur condition. La mort ne sera pas l'oubli.

La trame est un étendard , un flambeau.

Un livre qui forme un triangle avec « Oscura ». C'est au lecteur de continuer le combat. Ce livre, ode à elles, à ceux de l'ombre, aux sans-voix et aux murmures à peine audibles, un livre que l'on dédie aux femmes d'Argentine et à celles du monde. C'est une histoire à répéter. Que le silence n'octroie pas la finitude.

Bouleversant, les éditions de l'Ogre viennent de mettre au monde ce que le renom à de plus fort et de plus crucial. Traduit avec brio de l'espagnol (Argentine) par Guillaume Contré.



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Pleines de grâce

Reçu dans le cadre d'une masse critique, je n'ai pas pu lire ce roman.

Je n'ai pu lire que deux chapitres. Le style de l'autrice est très lourd, les phrases sont longues.

L'autrice passe d'un sujet à l'autre sans faire de lien, ce qui m'a totalement perdue. Je n'ai trouvé aucune cohérence dans ce récit.

J'ai tenté de lire le dernier chapitre pour voir s'il y a avait une évolution de l'histoire qui vaille la peine de lire tout le roman. Ce n'est pas le cas, j'ai retrouvé les travers des deux premiers chapitres.



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