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Critiques de Gary D. Schmidt (125)
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Autour de Jupiter

Je ne pense pas avoir déjà lu un roman qui parvienne à insuffler autant de douceur à des thématiques aussi dures. À 14 ans, Joseph a déjà connu la prison, le deuil, la violence et… il est le père d’une petite fille. L’adolescent est confié aux Hurd, famille d'agriculteurs du Maine dont le fils, Jack, nous raconte cette histoire. Joseph parviendra-t-il à surmonter les traumatismes, les préjugés et la solitude pour renouer avec une existence de collégien ? Pour l’heure, ses préoccupations semblent graviter exclusivement autour d’un point focal : le besoin irrépressible de voir sa fille.



L’intrigue est bien construite, jouant sur notre curiosité quant à l’avenir et au passé de Joseph, avec un rythme qui s’accélère dans le dernier tiers du roman. Autour de Jupiter n’est pas de ces lectures qui s’éternisent sur votre table de chevet !



Mais la magie de ce roman réside avant tout dans ses personnages. Joseph, d’abord, personnalité hors-norme, cabossée par la vie qui l’a forcé à grandir trop vite, mais qui ne demande qu’à se révéler. Jack ensuite, si ouvert, attentif et plein de jugement du haut de ses douze ans, dont l’amitié naissante pour Joseph semble capable de surmonter tous les fossés. Son point de vue donne envie d'aller vers les autres, tant il met en relief les surprises que la vie peut réserver à celles et ceux qui parviennent à passer outre leurs préjugés. En miroir, on perçoit de façon très juste l’importance vitale du regard bienveillant et optimiste que posent sur Joseph la famille Hurd ainsi que certains de ses professeurs – de très belles personnes, là-encore. La nature et les animaux (presque des personnages à part entière !) jouent, eux aussi, un rôle de repère essentiel pour la tentative de Joseph de se reconstruire.



Il n’en reste pas moins que le propos est dur, et même terrible. Un roman oxymorique et marquant, en somme, dont je comprends très bien qu’il figure dans les sélections les plus prestigieuses, dont les pépites de Montreuil et le prix Sorcières. Gary Schmidt est un auteur américain dont j'entends de plus en plus parler, cette première découverte me donne pleinement envie de continuer à le lire.
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Le majordome et moi

« Si ça n’avait pas été le jour de la rentrée, si ma mère n’avait pas passé la nuit à sangloter, si la pompe à injection de la Jeep avait fonctionné comme une pompe à injection de Jeep est censée fonctionner, s’il n’y avait pas eu une pluie diluvienne digne d’un orage tropical australien – et je sais de quoi je parle, car j’en ai vu un de près – et si le tout dernier litre de lait demi-écrémé n’avait pas complètement tourné, eh bien, ma mère n’aurait sans doute pas laissé le Majordome franchir le seuil de la maison. »



Et il aurait été dommage de nous priver de l’histoire extraordinaire qu’ouvre cette intrigante première phrase ! Quel plaisir de se laisser surprendre par l’intrusion complètement improbable d’un majordome so british, avec son chapeau melon, son parapluie-antenne parabolique, son thé au lait et son anglais délicieusement châtié. Carter, ses trois petites sœurs et leur mère, chacun à sa manière aux prises avec les défis du quotidien et de la vie, sont loin d’imaginer ce qui les attend…



Une fois surmontées nos incertitudes – peut-on se fier à un tel énergumène ? – mon fils de 10 ans et moi sommes tombés sous le charme de son flegme de gentleman, de ses convictions aussi agaçantes que rassurantes, de son regard singulier sur la société et l’histoire américaines, de sa gentillesse et de ses petites expressions choisies – aussitôt adoptées par mon moussaillon, en particulier lorsqu’il s’agit de constater qu’une « assistance fraternelle serait sans doute appropriée ». Gary Schmidt est un conteur génial, qui parvient par exemple à faire de l’ouverture d’un œuf à la coque une histoire palpitante. Il déroule son récit avec beaucoup de rythme et d’originalité, ouvrant chaque chapitre sur une règle de cricket, nous donnant à entendre la voix drôle et émouvante de Carter, imaginant les dialogues les plus réjouissants.



Et puis il y a ces incursions perturbantes de visions australiennes qui piquent notre curiosité. Et le vent d’optimisme et d’humanité qui souffle sur ces pages. Du grand art ! Et quelle révélation de réaliser que la vie, c’est finalement… comme le cricket : pas de la tarte de parvenir à concilier fair-play et réactivité face aux googlies inattendus, savoir évaluer les risques, composer avec les particularités du terrain et prendre les bonnes décisions.



Ce roman est définitivement l’un des plus chouettes que nous ayons lus ces derniers mois. Il confirme que Gary Schmidt, dont j’avais déjà beaucoup aimé Autour de Jupiter, est un auteur incontournable.
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Autour de Jupiter

Joseph a 14 ans. "Un peu plus petit que la moyenne, un peu plus maigre que la moyenne, et plutôt dans la moyenne pour tout le reste". Sauf que...

Joseph sort d'un centre pénitentiaire pour mineurs.

Joseph est papa d'une petite fille de 3 mois.

Et Joseph arrive en famille d'accueil, chez les parents de Jack, 11 ans.

C'est le début d'un long hiver, glacial. Mais les parents de Jack, la ferme et ses vaches, Jack lui-même, tout ce nouvel univers est peut-être un nouveau départ pour Joseph.



Ce sont les mots de Jack qui nous racontent cette histoire, terriblement forte, extrêmement bouleversante. Au fil d'un hiver rigoureux où certains détails nous font pressentir le drame, nous découvrons peu à peu qui est Joseph et ce qu'il renferme en lui : une détresse et un amour énorme pour sa petite Jupiter. L'amour d'un enfant-père pour son propre enfant. Mais cet amour n'est pas le seul de l'histoire car si le récit nous parle d'intolérance, de maltraitance, de traumatisme et de rejet, il révèle également toutes les preuves d'amour qui pleuvent autour de Joseph : l'amour des parents de Jack, des gens formidables ; celui de ses professeurs qui croient en son avenir prometteur ; celui de Jack enfin, terriblement touchant du haut de ses 11 ans et prêt à tout pour protéger son frère adoptif. Enfin, en toile de fond, l'amour de Joseph et Maddie, Joseph et Jupiter, qui nous révèle combien la force des sentiments n'a pas d'âge.

Ce roman est un concentré d'émotions, un récit à la première personne qui nous met au niveau de Jack, témoin attentif de la dureté de ce monde. Les mots des enfants ne sont jamais aussi forts que lorsqu'ils dépeignent le monde des adultes.



"Autour de Jupiter" est un roman qui vous happe et vous frappe en plein coeur. Une lecture sublime pour clore la sélection du Prix des Incorrupibles, niveau lycée et qui révèle une fois de plus que la littérature ado n'est pas une "sous" littérature.
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Jusqu'ici, tout va bien

Une claque ! Ce roman est absolument parfait (non, je n'en fais pas trop, non).

Doug, 13/14 ans, depuis les Etats-Unis, depuis cette stupide ville de Marysville, depuis 1968, nous parle de ce qu'il vit. Oui, à nous lecteur. Mais il nous tait certaines choses "qui ne vous regarde pas". Des choses trop dures à dire. Car la vie de Doug n'est pas facile, loin de là. Mais cette stupide ville de Marysville n'est peut-être pas si stupide. A cause de Lil d'abord ("je vous ai dit à quel point elle est jolie?"). A cause de M. Powell, le bibliothécaire aussi. Et puis à cause de M. Ferris, le prof de physique. A cause de Mme Windermere et de ses glaces. Et Joe Pepitone, et M. Ballard. Et puis Audubon et la sterne arctique... (allez jeter un œil aux planches de "Oiseaux d'Amérique", vraiment). Bien sûr il y a aussi le père, et Ernie Eco, et M. Reed, et le principal M. Peattie. Mais peut-être tout n'est-il pas noir ?

Les personnages sont touchants, attachants. L'écriture est simple, intelligente, percutante. J'ai souris, j'ai versé ma larme, je me suis révoltée, mise en colère, réjouie. 365 pages d'émotions qu'il est bien difficile de lâcher. 365 pages à la fois sombres et pleines d'espoir. Mais surtout pleines d'espoir. Un livre lumineux.
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Autour de Jupiter

Dans ce roman superbe l'auteur va droit à l'essentiel, pas de description, ni d'explication interminable. Juste des personnages qui vivent...

Quand les parents de Jack accueillent dans leur ferme un jeune " délinquant" ils ne vont pas se poser de question. Ils vont vivre avec lui, l'accepter, l'aimer, lui redonner confiance avec leur fils Jack et Rosie.

Joseph en a bavé dans sa courte vie. On l'apprendra peu à peu. Joseph n' a que 14 ans et il est déjà père. Pour lui il n'y a que ça qui compte, pour les adultes qui gravitent autour de lui ce n'est pas l'essentiel.

Un texte à fleur de peau, généreux et empreint d'une tristesse terrible. Joseph on ne peut pas l'oublier, ni sa famille d'accueil à l'empathie naturelle.

Malheureusement il y a les autres....

C'est une histoire sans fioriture. Il y a deux gamins qui se rencontrent, une planète perdue... et la vie qui fracasse. L'auteur frappe fort....

A lire de toute urgence même si vous finirez ce livre dans une sidération totale.

Tout tourne Autour de Jupiter

et

" M Swieteck qui a pleuré tout du long "
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Jusqu'ici, tout va bien

On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. C’est probablement ce que Doug Swieteck se dit en ce début de roman. Il n’est pas ravi de quitter sa petite ville natale après le licenciement de son père ; ni de voir la tristesse de sa mère, sachant que son mari va retrouver à Marysville un copain qui l’entrainait toujours dans des plans foireux ou des virées au bar du coin. Doug a raison d’être méfiant. Marysville est une bourgade paumée où il n’y a rien à faire, où il fait trop chaud et où la maison trouvée par le copain de son père n’est rien d’autre qu’un trou à rat exigu.



La guerre du Vietnam fait rage. Lucas, le frère ainé de Doug s’y trouve et les nouvelles sont assez laconiques. L’Homme s’apprête à marcher sur la Lune. Doug, lui, subit la violence paternelle et la bêtise cruelle de son frère Christopher. Etiqueté de « voyou » en raison de ses proches, il se retrouve mêlé à des bagarres au collège et est dans le collimateur de plusieurs enseignants. Bien décidé à ne pas ressembler à sa famille et encouragé par le beau (et rare) sourire de sa mère, Doug va chercher du travail et rencontrer deux personnes qui vont radicalement transformer sa vie. Lil’ d’abord, la fille déterminée de l’épicierie du coin où il trouvera un travail de livreur et Mr Powell, le bibliothécaire. C’est avec lui que Doug rencontrera pour la première fois, les œuvres du naturaliste Audubon : de magnifiques peintures d’oiseaux d’Amérique. D’étincelle en étincelle, il découvrira son humanité et des talents qu’il ne soupçonnait pas.



Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas déflorer l’histoire mais le roman ne s’arrête pas là. La vie de Doug est bien plus foisonnante. Grâce à son caractère volontaire et sa réelle gentillesse, il va faire de surprenantes rencontres et vivre des moments d’une grande intensité.



Ce roman rédigé dans une langue fluide et bourré d’humour dessine en mots choisis l’évolution du personnage principal. Il est aussi riche de nombreux thèmes sans que cela ne donne une impression trop touffue. Gary D. Schmidt parvient à nous emmener dans une large gamme d’émotions grâce à la spontanéité de Doug qui joue avec subtilité des non-dits et rend ainsi le lecteur complice. Il nous offre également une multitude de personnages hauts en couleurs à la psychologie particulièrement fouillée et superbement décrits.



Je ne peux que vous conseiller vivement ce petit bijou passionnant et lumineux. Un roman initiatique, un récit de résilience qui vous donnera la pêche d’un bout à l’autre.
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Autour de Jupiter

J'aime cet auteur, vraiment. Mais à un moment je vais lui dire d'arrêter de me rendre vivants ses personnages, de me faire m'y attacher, me faire vibrer à leur rencontre, à leur parcours. C'est trop d'émotions pour si peu de mots. Marre de pleurer en lisant.

Peu de mots, rien de superflu, juste des sentiments, des émotions. Mais c'est juste, poignant cette tentative de reconstruction de soi, ce jeune qui réapprend à faire confiance. Elle est difficile cette vie brisée par la violence et le rejet.

Bon, en vrai j'en redemande. Mais pas tout de suite, on va laisser mon petit cœur s'en remettre.
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Jusqu'ici, tout va bien

"Un jour Joe Pepitone m'a donné sa casquette de base-ball des Yankees de New-York.

Véridique.

Il me l'a donné. A moi, Doug Swieteck. A moi."

Voilà le roman est lancé. Il sera tout au long de ses pages sur ce ton. Doug nous raconte, un moment de sa vie qui va basculer suite au déménagement à Marysville ( dans la partie nord de l'état de New-York) une ville qu'il n'aime vraiment pas. Doug est un garçon touchant qui nous raconte le dur apprentissage de la vie d'ado. Il va faire des rencontres qui vont l'aider à passer ce cap qui est bien difficile pour lui. Il y a aussi les autres.... Des toxiques qui pourront peut-être s'amender au fil des mois.

L'écriture est surprenante et belle et c'est plutôt agréable à lire. On se laisse prendre facilement au style. Les personnages sont vraiment intéressants et la vivacité du jeune héros donne un ton plaisant à cette histoire.

Un roman plutôt optimiste avec quelques moments difficiles pour Doug. Ce gamin il m'a fait rire, touché et ému. Une histoire généreuse qui me fait dire que cela ne se passe comme ça que dans les romans. Mais cela fait du bien.

Avec une quatrième de couverture en forme d' inventaire.



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Autour de Jupiter

Ce roman poignant et touchant parle de plusieurs sujets sensibles : l'adoption, la maltraitance, la parentalité à l'adolescence, le deuil mais aussi de la reconstruction de soi et la quête de retrouver un être cher... Je grossis un peu les thèmes abordés car tout n'est pas forcément très développé parce que tout n'a pas lieu de l'être mais ce sont toutes ces "petites" choses que l'on peut retrouver dans ce roman. Et il ne laisse clairement pas indifférent...



Jack fait la rencontre de Joseph lorsque celui-ci arrive dans sa famille, en tant qu'enfant adopté. Tout ce qu'il sait sur lui, c'est qu'il a été très violent envers un prof, au point de presque le tuer, qu'il a été en centre de rééducation pour jeunes délinquants et qu'il a une fille qu'il n'a jamais vue.

Jack ne le prend pas en pitié pour autant, malgré son lourd passé, mais il se retrouve à être très protecteur avec lui, même s'il est plus jeune. Il ne peut simplement pas le laisser seul, pas après tout ce qu'il a vécu et le soutiendra dans tous ses choix, jusqu'au bout...



Je ne m'attendais vraiment pas à ce que ce roman soit si émouvant. Il a un juste équilibre entre les côtés tristes de l'histoire et les côtés plus joyeux. Ce qui n'empêche pas de ressentir des frissons ou de verser des larmes mais il fait également sourire à quelques reprises.

Jack est le narrateur. Comme il a 11 ou 12 ans, ça se ressent, c'est très crédible et ce n'est pas du tout dérangeant. Au contraire, c'est bien choisi car on découvrir l'histoire de Joseph à travers un regard plus jeune et extérieur à l'histoire de base. Jack nous raconte avec ses mots, avec sa compréhension, ce qu'il découvre de la vie de Joseph et ce qu'il fait instinctivement pour le protéger.

Tout n'est donc pas développé dans le détail mais suffisamment pour que l'on ressente les émotions des personnages, les liens qui se tissent entre eux, l'urgence de la situation pour Joseph, son envie pressante et déterminée de retrouver sa fille aussi. Le récit est dans la simplicité et la spontanéité, ce qui est très efficace ici, parce que ça renforce davantage les émotions qui ne font que s'intensifier au fil des pages.



Jack est un personnage vraiment très simple et sans superficialité. Il nous relate tout ce qu'il sait de la vie de Joseph à partir du moment où il est arrivé dans sa famille, d'après ce qu'il voit et ce qu'il comprend. Ça amène une toute petite touche de légèreté pour un récit aussi dur que celui-ci, ça ne fait pas de mal ! Pour autant, on tourne les pages avec l'envie de découvrir comment cela va se terminer, avec également une envie d'une bonne touche positive... Ce personnage est assez touchant par certains côtés, le fait qu'il soit protecteur envers Joseph de façon instinctive, qu'il ne le juge pas, ne le cherche pas à le mettre à l'écart alors que les premières phases d'approche sont difficiles... Il est d'un naturel gentil et dévoue, et rien que ça, c'est très agréable dans cette histoire.

Joseph est au cœur de toutes nos interrogations et j'ai eu un gros coup de cœur pour ce personnage. Il se met lui-même en retrait de tout le monde, à cause de ce qu'il a vécu en centre de rééducation, à cause de son passé avec Madeleine... C'est un jeune écorché vif que l'on découvre à travers les yeux de Jack qui n'a qu'une idée en tête : retrouver Jupiter, sa fille. On sent sa détermination, on sent qu'il n'a que cette envie, on sent cet amour qu'il ressent pour ce bébé qu'il n'a jamais vu. On n'a jamais son point de vue direct mais on ressent pourtant tout ce qu'il ressent (on peut se surprendre à sourire lorsque ça lui arrive aussi !) tant ses émotions sont palpables.



Un très beau roman jeunesse qui touchera autant les adultes que les plus jeunes car le récit est construit de façon simple mais directe et les thèmes abordés sont forts en émotions. Préparez-vous à avoir des frissons, quelques larmes et quelques sourires également !
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Jusqu'ici, tout va bien

Un magnifique roman d'apprentissage et une excellente surprise en littérature jeunesse grâce à Masse Critique. Il a été plébiscité par le magazine Lire comme meilleur roman jeunesse de l'année et c'est mérité !

Dans les années 60, Doug débarque dans une ville qu'il trouve terriblement ennuyante entre un père alcoolique, une mère dépassée, un frère violent et un autre revenant blessé du Vietnam. Grâce à une pléthore de personnages secondaires très réussis, Doug va s'épanouir petit à petit et découvrir le dessin. Le héros est le narrateur de cette histoire et on se retrouve littéralement sans sa tête. Je me suis ainsi rapidement attachée aux personnages. On passe du rire aux larmes face aux épreuves que Doug traverse et on est touché par son destin. Véridique.

L'écriture est simple mais pas simpliste et le vocabulaire est recherché tout en restant accesssible. Le style est percutant, très oral et colle très bien à la personnalité du héros. Le roman se lit rapidement tant on a envie de savoir ce que Doug va devenir. Une véritable pépite parue à L'école des loisirs.
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Sans crier gare

Pas la peine de tergiverser, ce roman est mon coup de cœur de Janvier.



Le récit, se déroulant en pleine guerre du Vietnam, nous emmène à la rencontre de toute une galerie de personnages gravitant (de près ou de loin) autour de l'école pour Jeunes Filles Sainte-Elene et qui vont voir leur vie être bousculée (entre autres) par l'arrivée d'une nouvelle élève : Meryl Lee Kowalski.



Difficile de trouver des défauts à ce roman tant il m'a fait passer par toutes les couleurs du spectre émotionnel; j'ai partagé la tristesse d'Alethea, rit aux côtés d'Heidi, été terrifié tout du long avec Matt et eu des colères noires face aux injustices du monde.



Le style, sans être de haute volée, est extrêmement efficace et limpide. Gary D. Schmidt est, à l'image de JC-Mourlevat, un de ces rares auteurs qui parvient à écrire des phrases qui restent. Le bon mot, au bon moment. Je salue au passage le travail du traducteur qui est absolument irréprochable (je n'ai repéré qu'une seule petite coquille, rien de bien grave).



Ah si, seul défaut du livre : il vous donnera une féroce envie de vous replonger dans Les Raisins de la Colère, Le Magicien d'Oz et l'Île au Trésor... ce qui, franchement, n'est pas pour rendre service à votre PAL (quoique).



Sans Crier Gare est définitivement un des livres que vous devriez lire pour illuminer ces mornes soirées d'Hiver, un vrai bonheur.
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Jusqu'ici, tout va bien

Ne pas aller jusqu'au bout de ce roman serait une terrible erreur...mais on ne peut que le finir tant la petite mécanique mise en place par l'auteur est redoutablement bien rôdé. Rien de facile dans la vie de Dough que l'on avait déjà entr'aperçu dans le précédent roman de Gary D. Schmidt puisqu'il est un des amis de Holling Hoodhood de "La guerre des mercredis". Cette fois-ci, c'est lui le personnage principal, et il vient de déménager à Marysville, "une stupide ville" qu'il excècre. Entre son père violent et ses frères tout aussi maltraitants, la vie n'est pas une sinécure pour Dough. Mais il développe une espèce de philosophie de la vie qui fait qu'il avance vaille que vaille, porté par son amour de la beauté qui se révèle à lui dans la bibliothèque municipale quand il découvre le livre de l'ornithologue John James Audubon. Épaulé par un bibliothécaire, il s'essaie au dessin - avec talent - et affronte toutes les épreuves de la vie (et elles sont nombreuses), en se construisant un petit monde avec ces planches d'oiseaux et sa passion pour Joe Pepitone, star du base-ball dans les années 60.

On est en effet en 1969 aux États-Unis, en pleine guerre du Vietnam à laquelle participe son grand frère, l'année aussi où l'on va marcher sur la lune, et au travers se sa petit vie de collégien, c'est tous les événements majeurs de cette époque qui vont entrer en scène, vus sous le égard d'un adolescent en souffrance. En souffrance, mais pas résigné et qui va réussir à "aller là où il veut aller" grâce à l'art et à l'amour. Un bijou de littérature jeunesse qui m'a ému jusqu'aux larmes et qu' il faut faire tourner autour de soi pour partager cette beauté. Celle du texte, mais aussi celle des planches de John James Audubon qui existent vraiment et sont exceptionnelles de beauté.
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Autour de Jupiter

La famille Hurd accueille dans sa ferme Joseph Brook, 14 ans, qui sort de prison après avoir agressé une éducatrice dans le centre pénitentiaire où il était détenu auparavant. En apparence c'est donc un jeune délinquant, dur et renfermé qui ne supporte pas qu'on le touche. Mais Jack Hurd, 11 ans, va vite s'apercevoir que cette attitude cache une terrible blessure : Joseph a une petite fille, Jupiter, qu'il n'a plus le droit de voir. Il l'a eue avec une adolescente du même âge que lui, Maddy, dont il était très amoureux mais leur relation était interdite, principalement à cause de leur différence de statut social. Joseph est intelligent et plein de qualités, ce dont s'aperçoivent rapidement sa famille d'accueil et certains de ses profs au collège, mais il est pris en grippe par d'autres membres de la communauté, et par un groupe d'élèves. Jack tente de l'aider, mais s'attire du coup des ennuis. Joseph a un but : retrouver son bébé et s'en occuper, les Hurd et une assistante sociale compatissante vont tenter de l'y aider.

Ce que j'en ai pensé : Ce roman m'a profondément émue, on ne peut s'empêcher de se prendre d'affection pour Joseph, si jeune papa et qui semble tellement désireux d'assumer ses responsabilités. Jack est également un personnage très touchant, qui accueille sans la moindre réserve ce nouveau « grand frère ». C'est lui qui narre l'histoire, initiant Joseph aux tâches de la ferme, observant comment le nouveau venu est accepté par la vache Rosie, un gage de ses qualités humaines selon lui.

Les thèmes abordés ne sont pas très joyeux : la parentalité des adolescents (très jeunes), les séparations, le harcèlement scolaire, la maltraitance (avec le père de Joseph), les familles d'accueil, la délinquance... mais le ton du livre est quand même assez optimiste, on y trouve des personnages bienveillants qui ne s'arrêtent pas aux apparences, du courage, des valeurs positives. Le tout dans un récit facile à lire, une narration fluide très abordable même par de petits lecteurs.

Conclusion : un roman hautement recommandable, les thèmes sont très intéressants et peuvent être un biais pour aborder la prévention des grossesses non désirées, l'adoption, parler des familles d'accueil, etc... A mon avis on peut le proposer dès 12-13 ans à de bons lecteurs. (lu dans le cadre d'une sélection pour un comité de lecture pour ados)
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Sans crier gare

En 1968, Meryl Lee Kowalski a quatorze ans et elle va au collège Camillo à Hicksville dans l'État de New-York, elle ne se remet pas de la mort brutale dans un accident de voiture de son meilleur ami, Holling Hoodhood. Ses parents décident alors de l'envoyer à l'école de jeunes filles de Sainte-Elene sur la côte du Maine. Ils pensent ainsi que le changement va lui permettre de dépasser ce deuil mais ils lui cachent aussi un secret, ils vont divorcer. Meryl Lee va ainsi se retrouver dans un pensionnat pour l’élite sur la côte Est avec Elizabeth Koertge de Los Angeles, Julia Chall de Saint Paul, Ashley Louise Higginson de Brooklyn, Charlotte Antoinette Dobrée de la ville de Charlotte en Caroline du Nord, Marian Elders de Manhattan, Barbara Rockcastle de White Plains dans l'État de New York, Heidi Kidder de Rutland dans le Vermont, Jennifer Hartley Truro de Truro dans le Massachusetts. Elle se retrouve dans la chambre de Jennifer, une jeune fille snob dont les amies se moquent immédiatement de Meryl Lee, notamment la peste, Ashley. Meryl Lee va devenir amie avec Heidi Kidder et Marian Elders et bouleverser toutes les conventions en devenant aussi amie avec les jeunes filles de service, Bettye Buckminster et Alethea Browning.



Sur la côte vit aussi Matt Coffin, un orphelin déscolarisé. Il a fui New-York où il appartenait à la bande de voleurs de Leonidas Shug et il s’est réfugié dans une cabane face à la mer. Il est vite recueilli par William Hurd, un pêcheur de homards qui le présente à Mme Nora MacKnockater, la directrice de Sainte-Elene. Celle-ci l’accueille chez elle et elle lui fait découvrir la littérature pour la jeunesse avec L'île au trésor, le Livre de la jungle, Le magicien d'Oz, Le vieil homme et la mer, David Copperfield, les aventures de Horatio Hornblower etc.



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“Gary D. Schmidt est professeur d’anglais dans le Michigan et père de six enfants. Il a écrit une dizaine de livres pour la jeunesse, récompensés outre-Atlantique par de nombreux prix.” source : Ecole des loisirs.



Gary David Schmidt est né le 14 avril 1957 à Hicksville, New York, il est un auteur américain de livres de fiction pour enfants et jeunes adultes. Il réside actuellement à Alto, Michigan, où il est professeur d'anglais à l'Université Calvin. Au milieu des années 1970, Schmidt a fréquenté le Gordon College , où il a obtenu un diplôme de premier cycle en anglais en 1979. Il a ensuite fréquenté l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign, obtenant une maîtrise en anglais en 1981 avant d'obtenir un doctorat en littérature médiévale en 1985. Schmidt a depuis travaillé comme professeur au département d'anglais du Calvin College. En 2005, le roman de Gary D. Schmidt, Lizzie Bright and the Buckminster Boy, a reçu un Newbery Honor , qui reconnaît « la contribution la plus distinguée à la littérature américaine pour enfants » et un Printz Honor . En 2008, il a reçu un deuxième Newbery Honor pour The Wednesday Wars. Okay for Now , la suite de The Wednesday Wars en 2011 , a été finaliste au National Book Award. Il a également été lauréat d'un Children's Choice Book Award 2012.



Gary D. Schmidt et sa défunte épouse, Anne, ont six enfants. Gary D. Schmidt est chrétien pratiquant et se décrit comme religieux. Il aime enseigner des cours d'écriture dans les prisons et les centres de détention et cette expérience lui a servi pour son roman Orbiting Jupiter.



L’Ecole des loisirs a publié La guerre des mercredis en 2016, Jusqu'ici, tout va bien en 2017 puis Bayard, Autour de Jupiter en 2019 et enfin à nouveau l'École des loisirs, Le majordome et moi en 2020.



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Les quatre premiers romans de Gary D. Schmidt ont été des coups de cœur. Ce cinquième roman, Sans crier gare, nous éblouit tout autant ! Tout d’abord, Gary D. Schmidt maîtrise tous les codes du roman pour la jeunesse, il y a évidemment du roman d’orphelin, des enfances malheureuses, la nécessité de partir à l’aventure, des épreuves, des opposants qui ralentissent le parcours initiatique mais de magnifiques adjuvants qui permettent de grandir et évidemment un dépassement de soi qui permet de sortir de l’enfance.



Gary D. Schmidt croise le destin de deux héros que tout oppose bien évidemment. Il y a le jeune orphelin Matt, élevé parmi une bande d’enfants exploitée par des voleurs pickpockets à New-York, poursuivi par le chef de cette bande pour lui avoir volé son trésor, il cherche un foyer qu’il va trouver auprès d’un vieux marin bourru au cœur tendre et une directrice de pensionnat superbement intelligente. Il y a la jeune fille, Meryl Lee, écrasée par le chagrin d’un deuil incommensurable après l’accident de voiture de son ami d’enfance, elle se retrouve dans un pensionnat avec des jeunes filles hautaines et pimbêches et quand bien même elle est issue de la bourgeoisie de la côte Est, elle est révolutionnaire à sa manière, notamment dans sa conception des rapports de classe, nous sommes en 1968 !



Et nous retrouvons à nouveau un thème historique abordé par Gary D Schmidt dans Jusqu’ici tout va bien, la guerre du Vietnam, son absurdité et ses conséquences aussi pour les Etats-Unis avec les deuils et les drames dans les familles américaines.



Dans ce sublime roman d’apprentissage, Gary D. Schmidt continue de distiller les valeurs universelles de tolérance, de confiance et d’amour. Il excelle dans l’art de suggérer ; ici, il emploie pour notre plus grand plaisir des antiphrases qui amènent le lecteur à observer les choix des personnages et les conséquences. Hormis l’odieux chef de bande exploitant des enfants, il n’y a aucun personnage qui ne soit abordé avec bienveillance même dans leurs pires défauts.



Gary D. Schmidt décrit ainsi deux parcours de jeunes gens à hauteur d’enfance avec une rare intelligence des caractères et ce roman d’apprentissage est bouleversant.



Enfin, comme à son habitude, Gary D. Schmidt émaille son roman de références à la littérature pour la jeunesse et montre aussi ses goûts littéraires et ses fidélités aux auteurs qui ont enrichi le patrimoine du roman pour la jeunesse.



Une nouvelle œuvre, intelligente, sensible, brillante et époustouflante.

Un coup de cœur absolu.





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La guerre des mercredis

L'humour est très présent, avec des références récurrentes que le lecteur appréciera, et des pépites uniques.
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Autour de Jupiter

Jack, 12 ans, et ses parents, exploitants d'une ferme, vont accueillir Joseph, un jeune garçon, déjà père, qui vient de sortir du centre de rééducation de Stone Mountain pour avoir très violemment agressé une éducatrice.

Rapidement, Jack et ses parents réussissent à apprivoiser le jeune homme, à lui redonner confiance et à l'aider à retrouver l'espoir en un avenir meilleur, avec, qui sait, sa petite fille.

Mais le père de Joseph ne voit pas cela de la même façon...

Une histoire captivante où le héros, écorché à vif parvient à nous toucher au plus profond du coeur.

L'altruisme et la bienveillance de la famille de Jack redonnent espoir en l'humain, ils sont le pendant de la bêtise, de l'étroitesse et de la méchanceté du père de Joseph.

Un roman qui surprend et qui prend aux tripes.
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Autour de Jupiter

Résumé : Les parents de Jack vont devenir famille d’accueil et recevoir Joseph, un garçon de 14 ans qui est allé en maison de redressement, et qui est papa d’un bébé, Jupiter. Jack se sent prêt à tout pour protéger Joseph, même s’il est plus jeune que lui.



Mon avis : Coup de cœur pour ce roman intense et riche en émotions qui va droit au cœur.



Joseph est un garçon de 14 ans qui n’a pas eu de chance avec la vie, sauf quand il a rencontré Madeleine, est tombé éperdument amoureux d’elle et a vécu des moments heureux avec elle. Tous deux admiraient dans le ciel étoilé la planète Jupiter, et c’est pour cela que Madeleine a donné ce nom à leur fille quand elle est née. Mais Joseph ne peut pas voir sa fille et il en est malade.



On lui dit que c’est impossible, qu’il est trop jeune pour être papa, qu’il doit oublier, qu’il est déjà allé en maison de redressement car les parents de Madeleine avaient porté plainte.



Le narrateur de l’histoire, Jack, a deux ans de moins que Joseph et décide de prendre Joseph sous son aile et de l’aider. Même si la communication est difficile entre lui et Joseph, car celui-ci est taiseux et a souffert de traumatismes, peu à peu on sent leurs liens se resserrer et l’ébauche d’une belle amitié se dessiner. Jack va devenir le témoin de la renaissance progressive de Joseph à la vie, et va tout faire pour l’aider, y compris envers et contre certains adultes et élèves qui condamnent Joseph d’avance.



Ce récit est tout simplement magnifique, dans un univers agricole, où la traite des vaches et l’amour d’une famille va permettre de renouer avec la vie et l’espoir, même si le destin semble se moquer des hommes et de ce qu’ils souhaitent.



Une histoire forte, belle et triste à la fois, qui m’a laissé les larmes aux yeux à la fin. A lire !
Lien : https://docbird.over-blog.co..
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Autour de Jupiter

Ouhlala quelle histoire !!! je ne sais pas quels superlatifs trouver. C'est beau et tendre comme l'amitié, l'amour. C'est simple comme une écriture qui ne s'embarasse pas de superflus. C'est poignant, triste, joyeux comme peut être la vie. Joseph a 14 ans, et il est père. D'une petite fille qui s'appelle Jupiter. Dont la mère Maddie n'est plus. Dont la garde ne peut être confiée à un mineur, soit il le père. Pour le reste, je vous laisse découvrir. A mentionner aussi, une mise en page aérée qui rend la lecture très agréable et une couverture qui annonce le jeu d'équilibre fragile que peut être la vie d'un adolescent.
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Le majordome et moi

" le majordome et moi".

De nos jours qui a encore des majordomes, à part Bruce Wayne ( cf. Comics Batman)?

Justement, n'est-ce pas là déja un indice pour nous proposer aussi le contexte incongru du livre?

Nous serons invités donc dans un univers très privilégié.



Ce moi du titre, qui est-ce?

Nous sommes en Amérique (New York) et non en Angleterre.

Le majordome fait son entrée dans les règles, toquant à la porte entre le mauvais temps et la tempête domestique de l'autre côté, à l'identique de Nanny McFee et Marie Poppins.

Quel que soit le personnage, il est l'homme de la situation.

À l'instar des deux autres, ses bonnes manières le décalent avec le temps présent, il est anglais, mais au bout de quelques pages, nous savons d'or et déja qu'il se montrera avec sa posture très posée bigrement efficace.



Notre employé en habit de pingouin est porteur d'une bonne et d'une mauvaise nouvelle qui explique sa présence et sa proposition d'assister la famille.

Vous le découvrirez.

Dès les 1ères pages, nous sourions des drôles d'interractions entre la mère, l'épouse de militaire aux quatres mômes, et celui très très guindé qui a vu grandir ce captaine actuellement au long court.

La famille, on le comprend, a appris à se démontrer un peu dégourdi, se faire appuyer et servir devrait être une énorme nouveauté pour les enfants. Quoi que, la maman se montre très très disponible.

Mais le Majordome a un autre plan: rendre les enfants encore plus autonome, avec l'absence du père et la maman très affairée.



Nous sourions de la douce déconvenue de notre héros principal qui voit son quotidien se compliquer de responsabilités et notre majordome sait y faire.

Bowles-Fitzpatrick ( Fitz suffirait mais il n'est pas certain que le personnage apprécie) nous apparait progressivement et rapidement comme quelqu'un d'attachant, se comportant avec les enfants comme une seconde mère, un second père, selon les besoins et soutiens éducatifs.

Il est extrêmment bienveillant avec la mère, la soutenant et amenant les enfants à prendre conscience du rôle de parents, sans culpabilisation, juste en sachant dire merci beaucoup de temps à autre.

Le "jeune maitre" Carter va apprendre à promener le chien, conduire une voiture à 12 ans, à manger un oeuf à la coque, à jouer au cricket ( qui n'est pas vraiment le sport national en Australie). La cohabitation avec Bowles-Fitzpatrick va devenir un parcours de découvertes étonnant pour Carter et parfois plein de fierté au final.

On aime.
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Autour de Jupiter

Concernant le résumé, je n’en dirais pas plus car je trouve que celui de l’éditeur est pour moi, juste parfait. Il en révèle assez sans en dire trop.



D’un côté nous avons Jack, un ado de 11/12 ans qui vit tranquillement avec ses parents dans une ferme, entouré d’animaux. Lorsque Mme Stroud se rend chez eux pour les avertir du passé de Joseph, Jack n’hésitera pas un instant à vouloir l’accueillir, tout comme ses parents. C’est un garçon juste, courageux, serviable, protecteur, gentil et attachant.



C’est donc au travers de l’histoire de cette nouvelle famille, que l’on découvrira réellement chacun de ses membres.



Joseph est un ado de 14 ans. Au cours de sa courte vie, il a déjà subi un certain nombre d’épreuves difficiles et de souffrance. Lorsqu’il arrive chez les Hurd, il est « sauvage », effrayé, épuisé, renfermé et clairement brisé. On ne sait pas ce qui lui est arrivé, mais au vu de son comportement, on comprend qu’il a subi des injustices et des choses sans aucun doute, ignobles. Malgré le peu d’éléments qu’on possède au début, quelque chose en lui m’a profondément touché. Et les événements qui suivront, ne fera que renforcer mon attachement pour lui. Au fur et à mesure des semaines, il se dévoilera. Joseph est doux et patient avec les animaux, il est intelligent, courageux, déterminé, mais aussi tête brûlée, parfois à la limite de la provocation, et très attachant. Il est loin d’être parfait, mais criant de vérité. Rien n’a semble-t-il jamais été facile ou heureux pour lui, mais pour autant il fait des efforts d’adaptation, qui doivent lui en coûter. Du début à la fin, j’ai croisé les doigts, j’ai espéré qu’il puisse toucher à son but, j’ai ri et pleuré pour lui et avec lui. Il est jeune et commet des erreurs, mais il a la volonté d’y arriver.



En dehors de cette famille, nous rencontrerons des gens bien différents les uns des autres. Vous avez ceux qui veulent aider Joseph à s’adapter et qui voit en lui un potentiel à ne pas gâcher, des adolescents têtes à claques qui ne savent rien mais critique, harcèle et frappe, des gens intéresser uniquement par le profit, des adultes qui refusent toute discussion ou compréhension, des idiots qui ne mesurent pas l’ampleur de leurs paroles et le mal qui en découle et ceux qui dès le début prenne en grippe Joseph et l’accuse de tous les maux.



L’ignorance, le rejet de l’autre qui est différent ou imparfait, la cupidité, l’incompréhension, le manque d’empathie et peut-être même le manque d’éducation scolaire ou familial crée un cocktail explosif qui m’a fait sortir de mes gonds à plusieurs reprises. J’ai eu envie de hurler, de pleurer, de frapper, de dire leurs quatre vérités à certains personnages. Tout comme j’ai pu avoir envie d’aider, de réconforter, de rassurer certains autres. Je déteste la cupidité, la méchanceté gratuite, le harcèlement, le racisme, les jugements, etc… Donc je peux vous assurer que ce livre a été éprouvant pour moi et ce, du début à la fin, mais en même temps, pour rien au monde je n’aurais voulu passer à côté de cette lecture. Je suis passée par toute une palette d’émotions et j’ai aimé cela, même si mon cœur a pu saigné.



Ce roman traite aussi du sujet de devenir parents à l’adolescence et de tout ce qui peut en découler.

Cela permet de faire réfléchir sur ce thème et de se dire, que si aujourd’hui encore, au 21ème siècle, cela arrive… et bien c’est qu’il y a encore des efforts à fournir du côté de la prévention, de l’information, de la documentation à disposition des élèves, du fait que ce sujet est encore trop souvent tabou. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à en parler avec les adolescents que ce soit dans la sphère scolaire ou familiale.



D’autres thèmes sont également abordés et permettent une réflexion. J’aime quand on un auteur ou une autrice, nous raconte une histoire qui donne manière à réfléchir sans pour autant sermonner ou faire la morale. Ils exposent simplement le contexte et les faits, et ce sera à chaque lecteur ou lectrice d’en tirer ses propres conclusions.



La plume et le style de la version française est accessible sans être enfantin. C’est agréable et fluide à lire. Les thématiques importantes qui y sont abordées sont malheureusement toujours d’actualités, et il est bon de ne pas l’oublier. Gary D.Schmidt a su me surprendre dans le bon sens du terme avec ce roman, il y a pas mal d’éléments que je n’avais pas vu venir, tout comme cette fin dont je ne me remettrais probablement jamais.



En résumé, un roman poignant, crédible, en émotions et justesse qui dénonce des faits réels. Un roman certes jeunesse, mais que je recommande à tout le monde dès 12 ans.

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