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Critiques de Georges Bataille (112)
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L'expérience intérieure

A tête reposée
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Madame Edwarda / Le mort / Histoire de l'œil

Je ne peux pas mettre plus que cette note... Que la littérature soit provocante afin de faire réfléchir le lecteur, c'est une chose. Mais j'ai vraiment eu l'impression que Bataille n'est ici provoquant ... que pour être provoquant! Certes le lien entre plaisir et mort est quelque peu ébauché, mais malheureusement il est rapidement escamoté par l'obscénité des ces récits. Enfin j'ai eu beaucoup de mal à trouver de réelles qualités d'écritures dans ces trois histoires. En bref je suis déçue...
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La peinture préhistorique. Lascaux, ou la nai..

Sincèrement, on n’attend pas l’écrivain Georges Bataille dans un livre sur la peinture préhistorique. Celui qui a écrit sur l’inceste (Ma mère), sur la transgression, sur l’érotisme, celui qui fut éreinté par André Breton et Jean-Paul Sartre, celui qui fut encensé par Michel Foucault, celui-là même qui a fondé l’athéisme, a consacré tout un ouvrage à la grotte de Lascaux. Il l’a même sous-titré « ou la naissance de l’art », même s’il oublie au passage les figures modelées ou sculptées qui sont antérieures. En effet, Lascaux n’est pas l’expression artistique la plus ancienne qui nous soit parvenue. Mais tous les propos de Bataille doivent être passés au crible de la critique scientifique et historique, surtout à la lumière des dernières découvertes (Grotte Cosquer, Grotte Chauvet). Sans oublier la datation plus précise obtenue par la spectrométrie de masse.

Bref, reste le texte d’un grand écrivain, littéralement fasciné par son sujet. Un texte qui confine au lyrisme à bien des moments. Il le structure de la manière suivante : « Le miracle de Lascaux. L'homme de Lascaux. Description de la caverne. La représentation de l'homme. L'art animalier de Lascaux. » Mais il semble parfois voir en Lascaux les origines de toute l’histoire de l’art occidental, et cela de manière un peu abusive. Une autre qualité de cet ouvrage est son abondante iconographie.
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L'Abbé C

Si je me souviens (et pas bien!), c'est un roman sombre, d'un prêtre qui hésite sur sa vocation, sur ses pulsions, ses désirs et qui réfléchit, pense et souffre de sa condition. Bataille a pourtant écrit de bonnes choses, en réfléchissant à la condition humaine à travers son existence sexuelle. Ce n'est pas toujours facile à lire et ce n'est pas à mettre entre toutes les mains.
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L'érotisme

excellent essai de sociologie
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Ma mère

Ouvrage érotique où, comme à son habitude Georges Bataille mêle sexe et mort. C'est moins explicite que certains autres livres du même auteur, comme l'histoire de l'œil, toutes les perversions restant suggérées et l'inceste en tant que tel n'ayant jamais lieu. L'ouvrage est inachevé, mais on comprend où Georges veut en venir. On sent une grande souffrance émaner de ce roman, ce n'est pas du tout ces petits romans érotiques un peu légers et libertins qu'on a pu connaître chez d'autres auteurs.
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Madame Edwarda / Le mort / Histoire de l'œil

Pour l'Histoire de l'Oeil

C'est l'histoire d'une nymphomane se fourrant tout un tas de trucs dans le vagin accompagnée, de gonzes s’astiquant le dard. Ça fourre à tout va et sans limite, jusqu'à la folie ! Y a du sang, du sperme en cascade entre deux expériences salaces et chamanique- niques !
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Le Bleu du ciel

Ecrit en 1935, il n' y a pas beaucoup de bleu dans ce livre mais plutôt du noir, très noir. Beaucoup de malaise aussi car le héros principal échoue dans ses expériences amoureuses et érotiques, oscille entre alcool et nécrophilie, le sexe n'étant qu'un éphémère exutoire qui ne le mène à rien, sinon vers d'autres chairs plus ou moins lascives, avec une mort palpable, omniprésente, dans un contexte historique qui n'est toutefois pas inintéressant.
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Le procès de Gilles de Rais

Gilles de Rais : De Jeanne D’arc à Barbe Bleue





Sources : Georges Bataille Le Procès de Gilles de Rais (1965)

Distribution : Pascal Gregory, Mathieu Amalric, Vincent Cassel (France) Ewan Mc Gregor, Jon Malkovitch, Jude Law (UK) Robert Downey Junior (USA)





Les grands sadiques criminels sont particulièrement dangereux et peuvent aller jusqu’au crime, accompagné le cas échéant de tortures et de mutilations ; ils sont généralement chastes. Ces sujets à sexualité génitale habituellement défaillante et souvent teinté d’oralité (vampirisme) dont Gilles de Rais et Jack L’Éventreur fournissent des exemples célèbres relèvent sans doute davantage de la psychopathologie des criminels que de l’approche psychanalytique (Encyclopedia Universalis)





I. Le crime et la nuit



Gilles de Rais doit sa gloire à ses crimes. Le crime est le fait de l’espèce humaine, et de lui seul. Il en est surtout son aspect le plus secret, le plus impénétrable et dérobé – le crime se cache. Dans la nuit qu’il propose à notre peur, nous sommes tenus d’imaginer le pire. En effet, le crime appelle la nuit ; le crime sans la nuit ne serait pas le crime : l’horreur de la nuit aspire à l’éclat du soleil. Par comparaison, il manque aux sacrifices aztèques, qui avaient lieu dans le même temps que les meurtres de Gilles de Rais, la consécration qui tient à la haine du jour, au désir de la nuit. Le pire est toujours possible et même du crime, le pire est le sens dernier. Devant les crimes de Gilles de Rais, nous avons le sentiment curieux d’un sommet, d’une apothéose. Si le principe de la tragédie réside dans le crime, Gilles de Rais, plus que tout autre est un personnage tragique.



II. Le sexe et le sang



La tragédie est nécessairement impure, elle est d’autant plus vraie qu’elle est impure. Gilles de Rais est un homme ivre de sang. Il aimait voir le sang, voir la mort à l’œuvre. Philippe II, roi d’Espagne, vomissait à cheval au pillage de Saint Quentin. Loin de vomir devant le spectacle de la guerre, Gilles, lui, tuait par goût de la cruauté. Ses victimes privilégiées étaient des enfants âgés de sept à vingt ans, qui avaient l’imprudence d’attendre l’aumône au portail des demeures libidineuses de Machecoul et Tiffauges. Le pédéraste préférait sans nul doute les garçons. Au départ, un étranglement : réduits à des râles, le monstre voulait prévenir leurs cris. Mais la volupté n’était pas l’essentiel. Sans doute, il s’asseyait sur le ventre de la victime et, se maniant, il frottait son membre viril, l’érigeait, l’introduisait entre les cuisses de la victime, s’échauffait tellement que, criminellement, le sperme se répandait sur le mourant. C’est alors que Gilles incisait la veine, le sang jaillissait et qu’il jouissait. La jouissance se mêlait à la mort des enfants. Ses complices et lui séparaient la tête du corps avec des dagues, des poignards et des couteaux. Après la décapitation, Gilles se délectait à regarder les têtes coupés, il les embrassait et souvent baisait celle qui lui plaisait davantage. Il riait de voir les sauts et les contorsions des enfants la gorge ouverte – destinée à servir la volonté d’un seul, la cérémonie s’était déroulée sans angoisse.



III. Le Diable et le Christianisme



Les goûts, les fantaisies, les caprices, les préférences sexuelles du monstre ont été dûment notées avec une minutie qui brave la pudeur. Le Moyen Age distinguait avec profondeur deux sortes de diabolismes, ou deux perversions fondamentales : l’une par possession, l’autre par pacte d’alliance. La possession est propre au sadisme, le pacte celle du masochisme. Dans le pacte dont’ il offrit au diable, Gilles réservait son âme et sa vie. Par le crime, dans sa piété superstitieuse, le maître eut le sentiment d’appartenir au monde sacré. Devant le Diable, personnage surnaturel, Gilles de Rais tremblait. Le diable le fascinait, un diable grimaçant, régnant sur l’éternel effroi de l’enfer. En fait, devant les crimes de l’ogre, le christianisme le plus vrai est toujours prêt à pardonner. Peut-être le christianisme ne veut pas d’un monde sans violence. Il fait la part à la violence. Aussi est-il exigence du crime, exigence d’une horreur. Finalement, les contradictions de Gilles résument la situation chrétienne : dévoué au démon, il égorgea un maximum d’enfants pour enfin réserver le salut de son âme à la légende.



IV. Tragédie de la noblesse



Gilles de Rais, arrière petit-neveu du connétable Du Guesclin, petit-fils de Jean de Craon, fils de Guy de Laval compte au nombre des plus nobles, des plus riches et des plus influentes maisons féodales de son temps. Cet homme de guerre, cet ogre est d’abord et avant tout un privilégié. Son existence elle-même est fascinante et la noblesse de Rais annonce le monstre. Le monde féodal, en effet, ne peut être séparé de la démesure, qui est le principe des guerres. Au temps de Gilles de Rais la guerre est toujours le jeu des seigneurs. Elle exalte les privilégiés. L’intérêt de la guerre est la guerre elle-même, qui fascine et qui terrifie. Tous ses proches sont de puissants féodaux, propriétaires de vastes campagnes que dominent de massives et luxuriantes forteresses, sanctuaires dont les seigneurs étaient encore les dieux. Charité, terreur religieuse, ambition, vaniteux plaisirs, intérêts sordides se partagent une vie opulente et fragile. Dans la société du XVe siècle, la féodalité réserve à ces grands seigneurs qui rient, qui chassent et qui font la guerre, qui ne cessent de songer à l’ennemi, au rival, mais qui rarement s’ennuient et jamais ne travaillent, le privilège, suprême de se dévorer entre eux. Gilles de Rais appartient d’abord à son temps, dont il partage les plaisirs de l’égoïsme, l’oisiveté et les désordres. Les crimes de Gilles de Rais sont ceux du monde où il les commit. Ce sont les mouvements convulsifs de ce monde qu’exposent ces gorges tranchées.



V. La mort spectaculaire



Autant que la tragédie, la mort du supplicié était au Moyen Age un moment exaltant et significatif de la vie humaine destiné en premier lieu à la foule. Gilles de Rais n’était qu’un homme de guerre brutal, un grand seigneur sans retenue et sans scrupule. Rien ne le désignait à la sympathie finale de la foule. Au moment de sa mort, c’est un monstre qui pleure, et c’est le repentir d’un monstre. Tel un acteur, le criminel ne jouit qu’enfin démasqué. Dans un faste théâtral, Gilles de Rais tira de ses turpitudes, de ses larmes et de ses remords le moment pathétique de l’exécution. À l’exhibitionnisme violent de Gilles de Rais, qui porte le fondement de la superbe féodale, de l’insolence et de l’exploitation essentielle à la noblesse répond le sens spasmodique de sa mort et de ses aveux : étranglé, pendu, il apparut devant la foule dans le brasier qu’enflamme le bourreau. Ce qui étreint dans la mort de Gilles de Rais, c’est la compassion de ceux qui le regardent pleurer, qui pleurent avec lui, dans une sympathie terrifiée et transie par le pardon. Le voilà enfin devenu « monstre sacré ».



Les Personnages



Gilles de Rais et Jeanne d'Arc



Tout au cours du Moyen Age se développe en France, plus que dans n’importe quel autre pays de la Chrétienté, un sentiment sinon « national », du moins « patriotique ». En effet, dès la fin du XIIIe siècle, beaucoup de Français estiment qu’il est louable de « mourir pour la patrie », et cette patrie, c’est de moins en moins la petite patrie locale ou régionale mais la grande patrie : La France. Ce mouvement produira Jeanne d'Arc, et ce sentiment se développera autour de la monarchie vécue comme un Etat symbolisé par la « couronne ». C’est le grand siècle du triomphe de la centralisation monarchique. Durant son épopée (1429-1431), Jeanne d'Arc donnera un coup de fouet à la reconquête du pouvoir par Charles VII notamment lors de la fameuse victoire de Troyes. Tombée aux mains des Bourguignons puis vendue aux Anglais qui la déclarent sorcière, elle sera brûlée vive le 30 mai 1431 à Rouen après son procès pour hérésie dans lequel elle se défendit avec autant d’habileté que de courage. Jeanne D’arc a inspiré beaucoup d’œuvres, entre autres:



- Ditié de Jeanne d'Arc, poème de Christine de Pisan (1429)

- La Pucelle d’Orléans, tragédie de Schiller (1801)

- Sainte Jeanne, pièce de G.B Shaw (1923)

- La Passion de Jeanne d'Arc, film de Carl Dreyer (1928)



Après la mort d’Amaury, fils de Jean de Craon, à la bataille d’Azincourt, Gilles devient, à onze ans, l’un des plus riches héritiers du royaume. Dès 20 ans, il aura dès lors une place importante dans la lutte contre les Anglais. À la folle richesse de Gilles s’ajoute une bravoure, une résolution et une valeur militaire indéniables. Lagny et les Tourelles sont les deux grands faits d’armes qui valurent au maréchal de France de 25 ans sa réputation.



Chronologie

1429

6 mars – Gilles de Rais est à Chinon quand Jeanne y rencontre le roi. Elle veut chasser les Anglais du royaume de France et délivrer d’abord Orléans pour mener Charles VII à Reims.

8 mars – Gilles est chargé d’une mission privilégiée :c’est lui qui conduira les troupes confiées à Jeanne d'Arc par le roi !

28 avril – Départ de Gilles et Jeanne de Blois pour Orléans, accompagnés du Duc d’Alençon et Ambroise de Loré. 10-12 mille hommes

7 mai – Combat décisif des Tourelles

8 mai – Orléans est libérée

12 juin – Prise de Jargeau

10 juillet – Prise de Troyes

18 juin – Victoire de Patay

17 juillet – Sacre de Charles VII à la cathédrale de Reims. Parce qu’il rapporte de l’abbaye de Saint Rémy l’ampoule du Saint Chrême qui sert à l’onction royale, Gilles est fait Maréchal de France à 25 ans.

10 août – L’armée royale entre à Compiègne.

23 août – Jeanne d'Arc part pour Paris. Le 26 elle est à Saint-Denis.

8 septembre – Sous les murs de Paris, Jeanne d'Arc et Gille de Rais donnent l’assaut ensemble. Jeanne est blessée. Un ordre de retraite est lancé. Mais Jeanne n'a pas non plus que des amis à la cour du dauphin. Gilles est lié, par le sceau du serment, au favori du roi La Trémoille. Il doit servir les intérêts de son féal. Yolande d’Aragon, ennemie de La Trémoille, est la seule à s’intéresser au sort de Jeanne dans l’indifférence générale autour de Charles VII. En effet, le prestige extraordinaire que la prise de Paris, qui paraît alors probable, aurait donné à la Pucelle aurait porté ombrage à La Trémoille. Sans doute l’abandon du siège de Paris lui incombe entièrement. Charles VII, fatigué, doit approuver. Ainsi, après la capture de Jeanne, le roi n’a rien fait pour délivrer celle à laquelle il devait son royaume. Jeanne d'Arc ne fut pas immédiatement abandonnée, mais les dirigeants ne voulaient plus lui laisser le premier rôle.



Gilles de Rais et La Trémoille



1425 – Yolande d’Aragon, mère de Marie d’Anjou, femme de Charles VII, veut la défaite des Anglais. À cet effet, elle tente de rapprocher la France et la Bretagne. Elle obtient de son gendre qu’il nomme Arthur de Richemont, frère du duc Jean V de Bretagne, connétable de France. C’était sans compter Georges de La Trémoille, son ennemi juré. L’intrigant gagne assez vite à ses vues le nouveau roi, et réduit ainsi Charles de Richemont à l’impuissance. C’est alors que La Trémoille, après la défaite des armées françaises à St James-de-Beuvron, décide de la carrière militaire de Gilles de Rais, son cousin par les Craon. Il servira sans efficacité les calculs de ce grand politique sans les comprendre jamais. En avril 1429, il se lie par un serment à ce fourbe devenu le favori de Charles VII ; La Trémoille a besoin d’un homme dont la volonté lui appartienne. Son influence est désastreuse : La Trémoille s’opposera à la fougue de Jeanne d’Arc. Ce n’est qu’en 1433, après la « disgrâce que la France pourra définitivement se libérer des Anglais. La Pucelle aura donné la victoire à la France, mais seul Arthur de Richemont saura l’organiser. L’éloignement de ce dernier marque la fin de la carrière de Gilles de Rais à la cour.



Gilles de Rais et Jean de Craon



La mère de Gilles, Marie de Craon, et le père, Guy de Laval, meurent jeunes, et l’un après l’autre au cours de l’année 1415. A onze ans, Gilles passe dans les mains de son grand-père maternel, Jean de Craon, dont il s’attribue seul la charge de l’élever. Les Craon étaient alors les plus grands feudataires d’Anjou. Violent et sans scrupules, il abandonne Gilles à des passions que rien ne freine. Il sera responsable pour une part importante de cette éducation pleinement relâchée et désastreuse à l’origine de sa monstruosité.



Gilles de Rais et Barbe-Bleue



Les légendes bretonnes prêtent au maréchal démoniaque les traits d'un diable bleu azur, au rire sinistre, "tu appartiens maintenant à l'enfer, tu ne seras plus à l'avenir Gilles de Laval, tu seras la Barbe-Bleue, le plus affreux des hommes, un épouvantail pour les petits enfants. Ton nom sera maudit pour toute l'éternité et tes cendres, après ta mort, seront livrées aux vents, tandis que ta vilaine âme descendra dans les profondeurs de l'enfer."



La postérité de Gilles de Rais



Voir J-K Huysmans Là-Bas « Quand le monde semble une prison et l’existence une impasse, quand la conscience se révolte contre le lieu qu’elle occupe, ou qu’elle erre désorientée comme dans les pièges d’un labyrinthe, cela s’appèle la mélancolie.(...)Nul ne peut aller bien loin s’il ne se dirige vers l’abîme ; c'est l'antique secret de tous les grands mélancoliques.»
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Histoire de l'oeil

Inclassable et totalement décousu.

Mêlant l'urine, le sperme et la mort.

La scène du prêtre reste à mon sens la plus anthologique.

Que dire de ses personnages enfantins ou de Simone la pisseuse...
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L'Abbé C

Récit en six parties avec trois narrateurs, l'Abbé C est un des livres les plus difficiles que j'ai jamais lus. On pourrait un peu vite résumer le thème comme l'histoire d'une prostituée et d'un curé, mais c'est à la fois bien plus profond et incertain que ça. C'est le genre de livre pour lesquels il faut être omniscientes, avoir en permanence en tête tout ce qui a été écrit précédemment ... et peut-être même tout ce qui sera écrit ensuite ! Peut-être faut-il absolument lire ce livre deux fois tant les choses semblent dissimulées par de la fausse pudeur (des personnages) et des faux scrupules. Ce flou bénéficie de phrases volontairement complexes et elliptiques qui empêchent de s'accrocher aux faits. Qui plus est, sans faire d'angélisme, il n'y a aucun bon sentiment dans cette histoire ; tous les personnages sont plus viciés que vicieux (et sexuellement pas tant que ça, ce qui est plutôt inattendu chez Georges Bataille). Chacun fait semblant de n'avoir pas le choix d'être tel qu'il est, au risque de s'autodétruire. Georges Bataille semble, dans ce livre, traiter d'une sorte de cas théorique plutôt marginal, une exception, comme si la littérature, cantonnée dans un cas très particulier, ne résonnait presque dans aucune autre vie.

Un roman sombre et pessimiste sur l'humanité, si tant est que cette histoire concerne toute l'humanité, ce dont je doute.
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Madame Edwarda / Le mort / Histoire de l'œil

J'ai mis une étoile parce que l'auteur a réussi à finir ses récits...

je suis passé par plusieurs questionnements à la lecture de cet objet :

- est ce un sketch ?

- est ce sérieux ?

- est ce drôle ?

- est ce un exercice de style ?

- est ce bien écrit ?

- est ce érotique ? Repoussant ? Répugnant ?

- est ce sexuel ?

- est ce intéressant ?



Non à toutes ces questions, ce livre n'a de prestige que le nom de son auteur. Le style est médiocre, l'histoire volontairement et gratuitement malsaine, la narration peu crédible, les dialogues insipides, les descriptions vaseuses.. mais bon c'est Bataille donc on se taira. Comme il fut dit par un illustre homme : "on peut citer de mauvais vers s'ils viennent d'un grand poète"... Georges a gagné la bataille du prestige mais il a perdu la guerre de la postérité.

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Histoire de l'oeil

Je viens de finir Histoire de l'oeil de Georges Bataille, ce fameux roman où l'on se met des œufs et des yeux dans les divers orifices. Et bien G. Bataille reste une énigme pour moi. Il y a cette débauche, ce sexe sale et cru mais auquel l'auteur donne du sens, une dimension presque cosmique parfois. Le récit n'a rien à envier à du Sade sur le fond, mais dans la forme, il y a une forme d'insouciance, de légèreté poétique qui décontenance sans cesse le lecteur.



Plus je m'intéresse à Georges Bataille, plus je suis perplexe. C'est un homme multifacettes dont je peine à trouver la clef de voûte. Pourtant que ce soit en tant que romancier, qu'anthropologue ou que poète, je suis admiratif de ses ouvrages.
Lien : http://unpetitcoindeparadis...
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Le Bleu du ciel

p.74 « Elle avait dans la main une femme nue de cire souple; le bas de la poupée était entouré d’un papier; avec attention elle imprimait au buste un mouvement si subtil : on ne pouvait rien voir de plus indécent. »



Un petit livre frappé comme il le faut et tout à fait attachant. Le récit des errances sentimentales et sexuelles, vécues à travers ce qui pourrait ressembler à un rêve léger et vaporeux, de Troppmann avec trois femmes : Dorothea, Lazare et Xénie, dans le contexte de la guerre d’Espagne.



Les relations de perversités de chacune de ces trois femmes avec Troppmann permettent de mettre en avant la part d’obscénité délibérée et de malsain qui résident dans l’érotisme et dans l’amour. D’ailleurs, le lecteur entre lui aussi dans une relation de perversité avec le texte, par la naissance d’un attrait inavouable et d’un émerveillement qu’exercent sur celui ci des situations pourtant tout à fait repoussantes, les évocations d’une sexualité sale, crasseuse, maladive, scatologique ou nécrophilique, les scènes de fièvres délirantes et de folies furieuses, de débauches alcoolisées et de désirs morbides, voire macabres. George Bataille définit lui-même son récit comme une expérience limite.



p. 193 « J’avais perdu la tête. J’étais une bête, moi aussi, mais, en même temps, j’avais tremblé. J’avais imaginé Dorothea profitant de ce que j’étais occupé avec Xénie pour se tuer en sautant par la fenêtre. »



Les phrases sont courtes et le rythme est rapide. Tout se fait dans une sorte d’ivresse perpétuelle. Les relations entre les événements, les émotions et les sentiments sont étranges et ne suivent pas toujours de logique. Les dialogues, les pensées du narrateur, sont emplis d’une sorte de stupeur, de stupidité, d’absurdité. Les personnages semblent parfois détachés à l’extrême de leur sort, ils apparaissent comme des pantins de bois sur la scène d’un jeu de massacre. Tout cela pour le plus grand plaisir du lecteur.



Afin de vous faire un avis, vous pouvez choisir de lire les premières pages, qui sont édifiantes.

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Ma mère

Texte inédit retrouvé à sa mort parmi ses manuscrits, récit d'une initiation à la perversion de Pierre par sa mère, on est loin du" livre de ma mère" d'Albert Cohen très loin, l'atmosphère y est souvent irrespirable mais toutefois de beaux passages.....
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Ma mère

Présentation de l'éditeur

Pierre raconte comment, après une enfance religieuse, il fut, à l'âge de dix-sept ans, initié à la perversion par sa mère. Plongeant grâce à elle dans l'orgie et la débauche, il découvre l'extase de la perdition où se mêlent l'angoisse, la honte, la jouissance, le dégoût et le respect. Respect pour cette femme, la mère, qui a su brûler ses vaisseaux jusqu'au dernier et qui, ayant touché le fond de l'abîme, entraîne son fils dans la mort qu'elle se donne. Ma mère est l'un des textes les plus violents, les plus scandaleusement beaux de Georges Bataille, qui disait de lui-même : " Je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un saint, peut-être un fou ", sachant que c'est dans cette ambiguïté même que réside la seule philosophie.



" Ma mère me destinait à cette violence, sur laquelle elle régnait. Il y avait en elle et pour moi un amour semblable à celui qu'au dire des mystiques Dieu réserve à la créature, un amour appelant à la violence, jamais ne laissant la place au repos."



Suite sur Les lectures de Lili




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L'Archangélique et autres poèmes

~ Eros & Thanatos ~



En feuilletant l'Archangélique, me reviennent les mots de Baudelaire « L’homme et la femme savent de naissance que dans le mal réside toute volupté » 



Georges Bataille, en a fait de cette affirmation le sujet majeur de son œuvre littéraire & poétique !

Des fragments enroulés de la mort, aussi, de joie suppliciée, teintés d'un érotisme glacé !



Et qui mieux que Bernard Noël pour vous donner envie de découvrir la poésie Bataillienne !



«Tout en nous, dans nos actes comme dans notre pensée, appelle à la dissimulation du Néant et de la Mort ; tout chez Bataille exige au contraire d’oser contempler l’irrémédiable et d’en méditer l’émotion blessante. Depuis cinquante ans, cette exigence n’a pas fait école, mais elle n’a cessé de hanter quelques poètes…»



Mais aussi beaucoup d'entre nous !

Osez Bataille, sortez de votre petite zone de confort et laissez-vous habiter par la gêne & la confusion ! Paradoxalement, tard la nuit, à certaines heures, certains passages sont aussi beaux comme s'ils avaient été murmurés ...

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Les Critiques de notre temps et Céline

Avant que ne déferlent de nouvelles vagues de gloses autour des manuscrits retrouvés de Céline il n'est pas mauvais de se replonger dans l'accueil critique fait à son oeuvre de 1932 à 1969 ; C'est à cela qu'est consacré cet ouvrage en trois parties : 1/Une controverse passionnée (1932-1936) qui retrace les polémiques autour de sa révélation et des premiers romans. 2/Une critique à contretemps (1936-1951) où l'on s'empoigne autour des pamphlets et des romans de l'exil 3/ Une nouvelle curiosité (1952-1969) qui marque la sortie du Purgatoire sans que cessent les polémiques.lecture très instructive , tant sur l'oeuvre que sur les critiques eux-mêmes .
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Ma mère

L'ecriture y est tres puissante,le plaisir y est immédiatement,un recit emouvant,désespéré ou Bataille traite de la psychologie de son personnage embarque dans de perverses manipulations de sa mère, on pourra evidement penser a Sade.une expérience a tenter...
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Manet

Manet : nudité de la peinture pour elle-même, loin de toute éloquence, dans le scandale du voir ce qui est. Dans cette monographie, Georges Bataille met en tension l'impersonnelle, le caractère de Manet, est le grand bouleversement qu'il donne à voir dans son œuvre. Cette belle réédition permet surtout de voir le Manet de Bataille, celui du silence, du sacré, du mystère.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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