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Critiques de Gil Bartholeyns (36)
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Deux kilos deux

Pour commencer, un décor en trompe-l’oeil, qui nous plonge dans un ambiance de far-west, pour quelques pages, le temps de remettre les pendules à l’heure. Sully vient y passer ses soirées, à l’affut d’un regard de la belle serveuse Molly. Mais sa présence est liée à une mission précise puisqu’il est mandaté pour faire le point sur l’élevage aviaire de Frédérick. La météo vient compliquer le déroulement des opérations.



Ça c’est, pour le cadre général, qui donne un ton aventurier à l’intrigue. Mais ce serait sans compter avec le personnage central, vétérinaire, riche d’une expérience canadienne dans un élevage intensif, et enfermé dans des raisonnements en boucle, des ratiocinations, qu’elles concernent ce qu’il aurait pu dire ou ce qu’il devrait dire, déclinant sans cesse les éléments d’un dialogue projeté, alimenté par ses pensées tournant en boucle. Cela donne une idée de l’état d’angoisse permanente qui l’anime.



Par contre, toutes ses réflexions vont être une source particulièrement instructive, pour le lecteur, qui, même s’il n’est pas entièrement naïf, risque bien de se recevoir une douche pas tiède du tout, et passera le plus loin possible de ces rayons de volailles découpées au supermarché, qui dans leur barquette innocente, laissent sous silence le parcours calamiteux qui permettra à leurs acheteurs de de concocter une salade Caesar (ou tout autre recette, au choix).



Ce n’est pas le premier écrit qui se penche sur cette question de la cause animale, de la souffrance, de l’intérêt nutritionnel mis en balance avec l’écologie et la gestion des ressources .

L’intérêt de celui-ci tient à cette personnalité du héros, décrite ci-dessus. Car loin d’être un discours univoque, le débat montre bien les impasses, les absurdités et les mensonges qui jalonnent les discours officiels. Encore une fois , on perçoit la trame et le fil conducteur de toutes les décisions de ceux qui se sont fait élire : ménager les lobbys et veiller à ce que les filières soient rentables.



Roman très bien écrit, non dénué d’humour, et qui peut difficilement laisser insensible.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Deux kilos deux

***



Dans une région plutôt reculée de Belgique, Sully, inspecteur vétérinaire, va vivre des jours troublants. Alors qu’il doit effectuer un contrôle dans un élevage de volailles, il se retrouve perdu au milieu d’une tempête de neige, entouré de personnages tout aussi haut en couleur que le blanc froid de l’hiver qui s’installe...



Ce premier roman a été pour moi très intrigant à sa sortie, déroutant à sa lecture et questionnant au final...



L'écriture de Gyl Bartholeyns n’est pas facile au premier abord. Travaillée et documentée, elle est précise et incisive.

Ses personnages sont contrastés, mystérieux et non doté d’humour. Le décor est souvent posé avec pertinence et on s’imagine aux côtés de Sully dans cette sorte de drive in américain, où tout est centralisé.



Et bien sûr, on goûte au poulet grillé !! Cet animal que Sully vient sauver des conditions terribles dans lequel il est élevé.

Au delà d’un simple constat sur la production de masse et les horreurs qu’elle entraîne, ce roman questionne sur notre place dans l’univers, le rôle qu’on accepte de jouer et ce que chacun met en œuvre pour faire vivre ses valeurs... et parfois tenter de les imposer !!



Merci à NetGalley et aux Éditions JC Lattès pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Deux kilos deux

Deux kilos deux le titre du roman c’est le poids que doit absolument avoir un poulet dans un élevage , s’il pèse moins le producteur sera beaucoup moins payé , c’est donc la référence et le point d’inquiétude pour les éleveurs .

Deux kilos deux c’est un roman assez difficile d’accès mais il faut persévérer pour être récompensé , il faut se laisser bercer par l’écriture poétique et continuer notre lecture .

C’est l’histoire de Sully J Price qui reçoit un courrier anonyme concernant un élevage de poulets industriels , il va mener une enquête minutieuse dans les Hautes Fagnes belges , il va devoir affronter une nature hostile , on annonce des températures négatives , des chutes de neige importantes.

Il va essayer de mener à bien sa mission et ira de surprise en surprise .

Il va rencontrer l’amour et cela va un peu adoucir le sujet .

Car oui le sujet est grave , comment des personnes saines d’esprit peuvent elles s’en prendre à d’innocents poulets .

Une très belle réflexion sur notre monde actuel , sur les questions de productivité à tout prix , sur notre rapport aux animaux, voilà qui fait la force de ce roman , une réflexion intelligente sans aucun jugement .

Livre toujours très nuancé comme je les aime .

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Deux kilos deux

Autant le début a su me tenir en haleine dans ses paysages blancs immaculés des Hautes-Fagnes (merci d’avoir planté le décor dans cette région si souvent oubliée de la littérature et pourtant, ô combien riche), autant je pense m’être égarée dans l’histoire.



Il est évident que l’auteur, Gil Bartholeyns, a effectué de nombreuses recherches pour écrire cette histoire et pour maîtriser les aspects de son livre (félicitations à lui). Au-delà du simple roman noir, il amène les lecteurs à s’interroger sur les conditions de vie des animaux élevés comme de simples objets (en particulier, les poulets élevés en batterie) servant à la satiété des hommes. A l’heure d’aujourd’hui où les ressources naturelles s’épuisent de façon exponentielle un peu plus chaque jour, j’ai apprécié cette mise en avant ainsi que celle des difficultés journalières dont doivent faire face le milieu agricole. Le fait de pousser son lecteur à la réflexion, tout en contant une histoire mérite d’être souligné.



Malgré cela, j’en ai hélas oublié la trame principale et trouvé certains passages trop longs et trop développés. Cela est peut-être de ma faute, ayant trop misé sur l’enquête menée par Sully, croyant me trouver dans un vrai roman noir. C’est ainsi que j’ai trouvé que l’auteur avait parfois trop délaissé la trame romanesque, présentée en quatrième de couverture et finalement devenue secondaire dans ce livre.



Les descriptions sont parfois excessives et verbeuses : je m’y suis perdue doucement au fil des mots. Le risque avec la technicité du langage règlementaire est que le lecteur finit par en être blasé, découragé et ne savoure plus sa lecture à sa juste valeur.



Tout n’est donc pas à oublier non plus dans ce primo livre de cet auteur belge. Les petits couacs dans son écriture pourront sûrement s’effacer avec l’empirisme et cela ne m’empêchera pas de retenter l’expérience s’il en vient à publier d’autres écrits.



Il ne me reste plus qu’à vous inviter à forger votre propre opinion à propos de ce bouquin car tout ceci n’est bien entendu que mon humble avis



Lu dans la cadre du Prix des Lecteurs des librairies Club.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Deux kilos deux

Merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattès pour ce roman de Gil Bartholeyns, intitulé Deux kilos Deux.



Dans une région isolée de Belgique, « un trou cafardeux », une tempête de neige paralyse et recouvre tout. Quand Sully, un jeune inspecteur vétérinaire, débarque pour mener un contrôle dans une exploitation avicole, son enquête est perturbée à la fois par les intempéries et le charme de la belle et bouleversante serveuse d’un restaurant où l’on sert du poulet comme dans les « diners » américains.

Si Sully est là, c’est à la suite de plaintes et de soupçons. Sully cherche des réponses auprès des habitants et des exploitants agricoles, au fil de rencontres et de recherches, le tout rendu difficile à cause des conditions météorologiques.

L’éditeur présente ce livre comme un western, une enquête, une réflexion sur la condition animale et sur la condition humaine, et aussi comme une histoire d’amour…

Quelques mots sur le titre : deux kilos deux cents, le poids « marchand » que doit atteindre un poulet en un certains nombre de jours, sachant que le bien-être des poulets d’élevage s’exprime en kilo par mètre carré, environ vingt poulets sur un mètre carré en fait… Âmes sensibles, s’abstenir !



J’ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre… Au début, je lui trouvais une tonalité de « quatrième dimension » et j’avoue avoir souri quand j’ai lu que le personnage principal y pensait aussi, troublé par « cette couleur du ciel, cette ténèbre blanche, cette clarté éteinte » et l’ambiance particulière du Pappy’s, ce « diner » belge dont le patron déclame des poèmes de Walt Whitman…

Déjà, cependant, l’écriture me plaisait et m’emportait au gré de son registre soutenu et de quelques mots rares qui avaient titillé mon esprit. J’en appréciait de plus en plus l’humour, le cynisme, le côté décalé.

Et puis, j’ai signé le pacte de lecture…



Les personnages sont particulièrement travaillés, au physique, au moral. Il est évident qu’ils vont se recroiser, se mêler, se confronter les uns aux autres ; cela met du temps à venir, mais cela vient, se construit, se peaufine… Le suspense est ralenti par les intempéries et les atermoiements du vétérinaire. En effet, Sully, le personnage principal, même s’il débarque comme une météorite là où personne ne l’attendait, est adepte des « accès discursifs » ; son « tempérament mimeux », son « sens de l’entendu » donne un rythme original au récit…

L’action se déroule en cinq journées, cinq actes pour une tragédie avicole, humaine mais paraît pourtant durer bien plus longtemps… Il est bien évident que chaque rencontre compte et aura sa raison d’être, mais cela met du temps à se mettre en place. Je me suis un peu perdue dans les passages purement théoriques, même si je reconnais leur portée didactique.

Sully revient sur son parcours, ses motivations, son profond sentiment d’exil intérieur. C’est un personnage auquel j’ai eu du mal à m’attacher, un vétérinaire administratif, loin du terrain et de la fonction de soin. Son côté « cœur d’artichaut », indécis m’agaçait.



Gil Bartholeyns a le don de nous placer devant notre ambivalence et nos contradictions face à l’épineuse problématique du bien-être animal ou de la maltraitance animale, selon le point de vue de départ. Nous ne nous interrogeons pas souvent sur la provenance des morceaux de poulets qui arrivent dans nos assiettes : le pilon, l’aile ou la cuisse sont de la viande que notre esprit dissocie de l’animal vivant et des conditions dans lesquelles il est élevé et tué.

La notion de bien-être animal demeure floue pour le néophyte. J’ai été sensible à la bonne volonté évidente de l’éleveur de poulets incriminé, aux difficultés rencontrées pour être et rester dans le respect des normes, à ses problèmes personnels et familiaux. Et, surtout, j’ai été frappée par l’absence de jugement de Sully, « l’indéchiffrable fraternité […], codée par-dessus la faculté de juger, et par-dessus la critique de cette faculté ».



Un roman difficile, efficace… Des pistes de réflexion intéressantes et lucides.



#DeuxKilosDeux #NetGalleyFrance

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Deux kilos deux

Premier roman de Gil Bartholeyns, « Deux kilos et demi », à paraitre pour la rentrée littéraire 2019 chez JC Lattès, nous emmène en Belgique profonde pour une enquête sur un élevage avicole de l’exploitation de Frédérik Voegele suite à des plaintes et dénonciations.



Une tempête de neige hors norme va contraindre Sully J. Price, inspecteur vétérinaire, à installer ses bureaux dans un « diner » et à y rester cinq jours au lieu d’un week-end. Dans ce restaurant, la servante se fait appeler Molly alors que son vrai nom est Léa (Sully en tombera amoureux), « Oeil d’Aigle aux mains propres » est en fait Earl et il s’occupe de la plonge, leur patron, Paul, est détenteur d’une recette de cuisson pour ailes de poulets appréciée. Autour gravitent quatre jeunes, « qui hurlent à la nuit en imitant les loups ».



La démonstration de Gil Bartholeyns est magistrale sur la cause animale, l’élevage intensif, ses dégâts sur la nature, sur l’homme, les normes européennes, la mondialisation, les lobbys de toutes sortes et… nos propres dénis. Rien n’est blanc ou noir. L’auteur a l’intelligence d’utiliser la fiction pour nous décrire ce monde où tout est intriqué.



L’inspecteur vétérinaire a aimé la viande alors qu’il connaissait le fonctionnement des abattoirs. Frédérik Voegele n’a cessé d’aligner son élevage intensif au besoin des normes et sa femme souffre de démence liée à l’exploitation intensive des sols. De plus, sa fille ne lui parle plus car elle ne supporte plus la profession de son père. Etc…



Gil Bartholeyns pose les bases d’une réflexion argumentée sur la condition animale en rapportant l’imbrication des normes législatives et les orientations politiques à la réalité du monde rural afin de dénoncer la chasse au profit de l’éleveur aux multinationales mondiales. Celui-ci oblige le travail clandestin des nouveaux esclaves modernes sans parler des conditions désastreuses d’abattage qui devraient rendre fou n’importe quel ouvrier.



Habitué à la rédaction de ses essais, Gil Bartholeyns emploie une langue précise presque scientifique, trop parfois ! Pourtant, certaines inventions sont savoureuses et l’humour souvent présent. Quelquefois, j’ai été perdue par autant de chiffres, de détails, etc.; comme, le poids du poulet avant sa mort, puis après, puis sans je ne sais quoi…

Le pamphlet contre l’industrie alimentaire et les élevages intensifs écrit par Gil Bartholeyns est documenté, argumenté et semble extrêmement précis. Par contre, l’intrigue est relativement mince pour entraîner le lecteur vers le romanesque. Un premier roman qui devrait être suivi par d’autres tant le travail de Gil Bartholeyns est sérieux et sa langue suffisamment riche pour amener son lecteur vers l’imaginaire.
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Deux kilos deux

Rentrée littéraire 2019

** Deux kilos deux ** de Gil Bartholeyns

Editions JC Lattès



Sully J. Price inspecteur vétérinaire, arrive en pleine tempête de neige dans un village belge. Sa mission : enquêter sur l'élevage avicole de Frédérik Voegele. Des milliers de poulets entassés, engraissés, enfermés... Des poulets heureux selon Voegele. Mais les lois, les procédures et les normes sont-elles respectées ?



L'auteur nous place face la réalité des élevages intensifs de viande destinée à la consommation humaine. Il pose la définition du bien-être animal au niveau politique et des normes en vigueur, et use parfois du langage scientifique vétérinaire de son héros. Dans ce roman, se croisent des personnages différents, hauts en couleur et décrits sous une plume précise et agréable. Gil Bartholeyns nous offre de belles aventures pleines de rebondissements et une histoire d'amour. Une belle découverte
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Deux kilos deux

Sully J Price est un vétérinaire qui a des états d’âme. Son métier de vérificateur de la bonne conformité aux normes européennes des installations avicoles de Belgique le gêne aux entournures. Comment, lui qui est plein d’empathie envers les animaux, peut-il cautionner l’existence de tels camps de concentration ? Les animaux détenus dans ces camps n’en sortent pas par la cheminée comme à Auschwitz, Sobibor, etc., mais finissent dans les assiettes des mangeurs de viande. Sully voudrait dire son fait à Frederik Voegele, l’éleveur qu’il doit contrôler suite à deux dépôts de plainte, mais il n’y arrive pas. Il faut dire que Frederik Voegele aime ses poulets à sa manière, il fait tout pour que leur séjour dans son élevage soit conforme aux directives européennes, mais Frederik ne voit pas, ne veut pas voir la finalité de la chose : la tuerie de masse des poulets qu’il se sera employés à bien traiter.



De la même manière qu’Augustina Bazterrica nous décrit très précisément ce qui se passe dans les abattoirs, Gil Bartholeyns détaille avec une extrême précision la vie des poulets dans les élevages. Le lecteur découvre l’envers des publicités où les industriels du secteur nous montrent des poulets heureux dans les champs, enchantés à l’idée de finir dans une assiette. Dans ces pages, le lecteur découvre les horreurs subies par ces êtres sensibles. Une horreur parmi tant d’autres : les modifications génétiques de certains poulets afin qu’ils prennent du poids très rapidement. Si on laissait ces poulets grandir plus, ils ne pourraient pas vivre, mais s’effondreraient, leurs pattes n’étant pas prévues pour supporter un tel poids !

Je voudrais rapprocher ce livre de trois autres livres traitant du même sujet : « Défaite des maîtres et possesseurs » de Vincent Message, « Cadavre exquis » d'Augustina Bazterrica et « Ainsi nous leur faisons la guerre » de Joseph Andras.



Ces livres mettent en lumière la forte dissonance cognitive qui habite les êtres humains qui continuent à manger de la viande tout en choyant leurs animaux de compagnie…

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L'occupation du ciel

Première incursion dans les littératures de l'Imaginaire pour Gil Bartholeyns qui signe un roman de science-fiction abordant la conquête spatiale... mais depuis la Terre.

L'histoire d'un astronaute de retour de Mars, seul survivant de son équipe et largement pris en charge à Los Angeles. Entre rendez-vous médicaux et auditions auprès d'une commission pour connaître le déroulé des évènements, Clay Sawyer va peu à peu plonger dans une paranoïa, de plus en plus conquérante.

En toile de fond, la Californie est ravagée par des incendies d'une intensité inédite et menaçante.



Le personnage principal n'est pas franchement attachant. Lourdaud, persuadé de son charme, il lutte contre les souvenirs de cette mission martienne alors même qu'on cherche à lui les faire dire. Il ressemble à un héros vu et revu.

L'auteur ménage le suspense en retardant au maximum la révélation du fin mot de cette affaire morbide. La narration est plutôt bien menée mais il n'aurait pas fallu retarder plus longtemps le dénouement.

La fin, d'ailleurs, est assez étonnante. Alors que les deux premières parties sont composées de courts chapitres - aux titres parfois très réussis, jouant à l'occasion avec leur contenu -, la troisième et dernière est bâtie différemment avec seulement deux chapitres, bien plus longs. La focalisation quitte alors Sawyer et on a alors le droit à des enchaînements de paragraphes expliquant le pourquoi du comment, tant de ce futur et de l'histoire de la ruée vers Mars - en tirant un trait depuis les premières expéditions maritimes du quinzième siècle - que de l'accident de la mission de MarsUnivers. Si le plaidoyer et la réflexion sur les conquêtes sont intéressantes, elles tombent un peu comme des cheveux sur la soupe en cette fin d'ouvrage de fiction.



Les incendies permettent sur le fond d'appuyer le message écologique de l'auteur sur la fuite en avant que représenterait une tentative de "nouvelle Terre" sur Mars. Sur la forme, cela lui donne l'occasion de jolies comparaisons et d'effets miroirs entre le paysage de la Californie en proie aux flammes et la planète rouge.



La forme, parlons-en. Gil Bartholeyns déploie une envergure lexicale qui fait osciller certains passages entre l'éloquence et la lourdeur.

L'auteur dispose d'un riche vocabulaire... mais n'est pas capable de féminiser les noms de métier ! Même la poussiéreuse Académie Français a fini par s'y mettre - c'est dire. Le faux neutre masculin pullule et c'est assez agaçant.

D'ailleurs le livre ne passerait pas le test de Bechdel (sur le troisième point).



Une lecture ni tout à fait passionnante, ni tout à fait désagréable - malgré un baume archaïque qui parasite.



Merci à Babelio et aux éditions Rivages pour ce livre reçu via la Masse critique.
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Deux kilos deux

Un roman très intéressant et d’une grande érudition, un peu trop parfois, car il m’a fallu un dictionnaire à la main tant le vocabulaire est recherché et les tournures de phrases complexes par leurs nombreuses tergiversations. Il faudrait être plus impliqué que je ne le suis dans le monde agricole pour en saisir toutes les nuances.



Sous couvert de roman, l’auteur s’insurge contre l’élevage en batterie et l’élevage de masse tout court. Il écorche au passage institutions, « faux » bio, lois idiotes, normes stupides… Il dénonce surtout notre propension à tuer alors que, dans nos sociétés riches, nous n’en aurions plus besoin. C’est un très bon roman où je me suis posée de nombreuses questions.



Une anecdote croustillante : j’ai fait grise mine quand en soirée, à la fin de ma lecture, mon mari m’a servi du poulet. Un hasard qui nous a permis de réfléchir encore plus à notre consommation de viande que nous réduisons de plus en plus au demeurant.

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Deux kilos deux

Au fin fond de la Belgique et sous une tempête de neige paralysant le pays ( ce qui donne tout de suite l'ambiance de ce roman), Gil Bartholeyns nous emmène sur les traces d'un jeune inspecteur vétérinaire.

Ce roman a pour thème le bien-être animal et plus particulièrement celui des poulets d’élevage.

C'est très bien écrit avec un vocabulaire riche, et très bien documenté (notamment en matière de normes sanitaires).

Sur la base d'un thème un peu ardu au départ, Gil Bartholeyns a construit un roman assez fluide même si la cause animale n'est pas au centre des préoccupations du lecteur ; c'est très instructif, sans être rébarbatif.

Seul bémol, et c'est dommage, l'auteur n'a pas assez développé son intrigue romanesque, pourtant intéressante avec des personnages bien typés ; cela aurait donné un vrai roman abouti.
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Deux kilos deux

Drame ou tragicomédie rurale qui a pour théâtre les Hautes Fagnes en Belgique, même si les premières pages s'amusent à planter un décor plutôt américain ! À l'instar de certains films du réalisateur belge Bouli Lanners dont l'excellente connaissance des extérieurs permet de composer des décors de road-movies style US mais made in Belgium. Plus de la moitié des pages sont consacrées à des exposés méthodiques et très charpentés de la problématique du "bien-être" animal - sous toutes ses facettes - politique, entrelacement des compétences, biologique, nutritionnel, industriel, philosophique, éthique et historique - excusez du peu. On est ce que l'on mange, mais ouvrir les yeux pour s'en rendre compte et c'est le cauchemar. On nous aide à adoucir ce constat par la sémantique et d'autres puissants moyens. Bizarrement, la lecture reste fluide et l'intrigue, même mince, passe bien avec des personnages bien campés dans leur réalité et sans posture de jugement de la part de l'auteur. Humour, mots et expressions rares sont également de la partie, pour notre plus grand plaisir.
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L'occupation du ciel

Non pas seul sur Mars, mais seul survivant de l’expédition sur Mars : un superbe contre-récit de la conquête spatiale contemporaine.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/05/20/note-de-lecture-loccupation-du-ciel-gil-bartholeyns/



Pas de note de lecture proprement dite pour « L’occupation du ciel », roman de Gil Batholeyns paru en mars 2024 dans la collection Imaginaire de Rivages : l’ouvrage fait en effet l’objet d’un petit article de ma part dans Le Monde des Livres daté du vendredi 17 mai 2024 (à lire ici). Comme j’en ai pris l’habitude en pareil cas, ce billet de blog est donc davantage à prendre comme une sorte de note de bas de page de l’article lui-même (et l’occasion de quelques citations du texte, bien sûr).



Hasard des calendriers éditoriaux ? Cette superbe fiction de Gil Bartholeyns est parue quelques semaines après le brillant travail d’investigation socio-historique d’Irénée Régnauld et Arnaud Saint-Martin, « Une histoire de la conquête spatiale », et contribue comme lui, par un autre angle d’attaque, à une saine remise en cause d’un récit dominant dont les enjeux réels avancent souvent masqués, consciemment et inconsciemment, par un ensemble de relations publiques de très haut vol (c’est évidemment le cas de le dire).



Les contre-récits (quasiment au sens des contre-narrations de John Keene) spatiaux demeurent relativement rares en science-fiction. Je le détaillais dans la note consacrée au travail d’Irénée Régnauld et Arnaud Saint-Martin, à laquelle je vous renvoie, bien sûr, mais on peut résumer cela ici en soulignant que si l’on excepte les cas notables de Barry Malzberg (« Apollo, et après ? », 1972) et l’évolution de Kim Stanley Robinson (servie par une rigueur scientifique et politique rare, en la matière) de la « Trilogie martienne » à « 2312 » puis à « Aurora », l’imaginaire dominant dans la science-fiction (influençant ensuite plus ou moins directement celui de la culture en général) est resté celui des « space enthusiasts » (n’incluant pas nécessairement toutefois la frange la plus « radicale » regroupée par exemple, parfois à l’insu de son plein gré, autour d’un Jerry Pournelle à la charnière des années 1980), courant qu’incarnait encore récemment, littérairement – en faisant la part belle, logiquement, à une forme de désenchantement – un Stephen Baxter (« Voyage », 1996), ou l’Andy Weir du très réussi « Seul sur Mars » (2011), et davantage encore le beau film de Ridley Scott qui en a découlé.



« L’occupation de l’espace » incarne brillamment une forme de scepticisme raisonné qui se glisse désormais dans le paysage, capable d’appeler capitaliste un astrocapitaliste, bureaucrate soucieux de sa propre continuité un donneur d’ordres public soigneusement « dépolitisé » et simples commerçants l’ensemble de prestataires de soft skills gravitant autour de la manne financière toujours renouvelée (même après disettes et autres vaches maigres).



On pourra noter la puissance développée comme mine de rien par Gil Bartholeyns pour construire un sous-texte extrêmement rusé derrière cette quasi enquête administrative conduite comme un thriller d’espionnage ou un roman policier hardboiled, avec un sens de l’humour et de la formule à la fois débonnaire et redoutable. Les implications de ce qui s’est passé là-haut et de ce qui se passe ici en termes de relations publiques, bien sûr, mais aussi de sécurité nationale, de financements publics, d’implication des « mécènes » – alors même que la lutte contre les incendies de plus en plus gigantesques, aux quatre coins des États-Unis, fait rage – sont mises en scène avec une virtuosité de cinéaste aguerri, alors même que l’astronaute Clay Sawyer, au centre de tout, s’affirme comme un personnage faisant vivre sous nos yeux avec grâce le délicat équilibre entre l’ordinaire et le hors normes.



Et c’est bien ainsi que Gil Bartholeyns apporte une contribution hautement significative à cette littérature contemporaine qui se préoccupe de questionner le sens des priorités, politiques et économiques, de nos élites dirigeantes et de leurs sponsors, à l’image du travail de Nathaniel Rich (dans son « Paris sur l’avenir » comme dans son « Perdre la Terre ») ou, à nouveau, de Kim Stanley Robinson, du côté de ses monuments d’urgence systémique que sont « La trilogie climatique », « New York 2140 », ou, bien sûr, « Le ministère du futur ».



On notera aussi la maestria avec laquelle Gil Bartholeyns s’empare du motif du grand incendie, bien au-delà de ce que l’actualité contemporaine, pourtant déjà bien chargée de ce côté dans l’Ouest des États-Unis, au Canada ou en Australie, propose à l’écran. Emblème cruel et beaucoup plus immédiatement perceptible du dérèglement climatique, en comparaison de montées des eaux plus insidieuses et de sécheresses pour l’instant moins perceptibles en Europe et en Amérique du Nord, l’incendie de forêt, qui s’en prend désormais régulièrement – et massivement – aux installations humaines et aux habitations, incarne avec éclat (comme dans le « Triple zéro » de Madeleine Watts ou, en effroi paroxystique, comme préalable au redoutable « Hors sol » du regretté Pierre Alferi) ce qui ne va pas aujourd’hui dans la défense molle et comme résignée de notre Planète A victime de l’acharnement fossile.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Deux kilos deux

Ce livre fut une lecture difficile mais qui vaut clairement le détour et vous fait passer des messages forts mais également une poésie assez… Particulière ! C’est un livre particulier !



Nous suivons Sully, un jeune vétérinaire désillusionné sur son métier ! Première claque dans ma figure qui idéalise complètement le métier de vétérinaire ! ...



La chronique complète sur Songe !
Lien : https://songedunenuitdete.co..
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Deux kilos deux

Une tempête de neige déroutante autant par la météo que par le début de l'histoire. Mais où sommes-nous ? Dans un resto/snack nommé Pappy's. Un lieu de rencontre, de refus, un second bureau pour Sully mais pas que.

Sully, jeune vétérinaire à pour mission de mener l'enquête dans l'exploitation de Frédérik Voegele suite à des plaintes.

Frédérik à reprit l'exploitation avicole avec sa femme mais ne pouvait pas passer en agriculture biologique pas par chois mais par coût, superficie, obligations. Ils ont fait face a beaucoup de questions et au détriment d'une certaine qualité de vie pour toute leur famille, leurs enfants, surtout sa fille... Néanmoins Frédérik aime d'une certaine façons ses animaux, souhaite qu'ils aient la meilleure vie possible avant de partir à l'abattoir. Nombreuses fois ils ont voulu baisser les bras face aux factures mais surtout face aux obligations changeantes du gouvernement, normes sanitaires...

Sully va trouver un humain face à des calculs qui le dépasse pour des volatiles destinés à être mangé.



Une enquête au coeur de l'univers de l'agriculture et les tréfonds d'une exploitation. Vivre ou survivre ?
Lien : https://masatgieraa.blogspot..
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Deux kilos deux

Pour un premier roman ,il est assez réussi même si le versant sentimental amoureux est superflu;le mérite de ce travail est de bien exposer les difficultés des modes d'élevage-traditionnels et intensifs,les impératifs économiques et les conflits moraux qu'ils engendrent;se pose alors la question du végétarisme,et surtout la définition du bien être animal,ce qui a été éludé depuis toujours;ouvrage enrichissant,détaillé,et nullement pesant.
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Deux kilos deux

Sully, un jeune inspecteur vétérinaire part contrôler une exploitation avicole de Frederik Voegele, dans les Hautes Fagnes enneigées en Belgique, suite à un dépôt de plaintes au service du bien-être animal.

Frederik veut faire du bon produit malgré une exploitation de cent mille poulets, il s’inquiète de l’alimentation qu’il achète à ses poulets par crainte d’intoxiquer les gens.

Pour être rentable, l’élevage de poulets demande une attention constante.



Pendant son enquête, Sully croisera la route de Paul, le patron d’un resto/snacks le Pappy’s, qui cuisine le poulet et Molly, la serveuse dont il tombe sous le charme

◻️

Une roman sur l’élevage intensif du poulet de chair et la cause animale, que j’ai trouvé plutôt bien fait.

Un sujet très intéressant, et d’actualité !

Ce livre est bien plus qu’une histoire, c’est une lecture enrichissante et l’auteur rend hommage à ces agriculteurs qui subissent des directives, des réglementations, des conventions avec toutes les difficultés à maintenir un revenu.

On se pose la question du bien être animal et de son environnement, et incite une profonde réflexion sur nos habitudes de consommation.

Pas facile pour ces agriculteurs de s’adapter à un monde volatil !


Lien : https://instagram.com/les_le..
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Deux kilos deux

Extrêmement bien écrit. Je ne pensais pas pouvoir être intéressée à ce point par des protagonistes éleveurs de poulet! A travers un point de départ réellement original, la peinture de personnages attachants et mal connus... tandis que le livre, lui, gagne à l'être!!

J'ajoute que ce premier roman est écrit au couteau, avec une écriture riche, ciselée et tout simplement impeccable. Parfaitement documenté, il est tellement convaincant qu'il a contribué à faire de moi une végétarienne.
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Le hantement du monde

Au nom de quoi et dans quel but s'être prémuni de la pandémie ?
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Deux kilos deux

Ce livre m'a été très pénible à lire, mais ce que j'ai à dire est très ambiguë. En effet j'ai trouvé que l'histoire principale tenait sur un mouchoir de poche à cause des nombreuses digressions, alourdissant atrocement la lecture. Pour autant ne fuyez pas, car je ne regrette absolument pas ces passages. Vous vous demandez pourquoi je vous incite à lire un ouvrage qui m'a saoulé? Laissez-moi vous expliquer.



Deux kilos deux, c'est le poids que doit faire un poulet avant d'être envoyé à l'abattoir. Plus gros il n'est pas accepté, moins lourd il est également refusé. Pour autant malgré les nuances, l'animal reste ce qu'il est : un être vivant. J'avais cette idée en débutant ma lecture, amie des animaux oblige. Plus j'avançais et plus les annexes qu'ajoutait l'auteur m'ont fait réfléchir. En s'ajoutant au scénario de départ, il se fait l'avocat du diable en débattant et exposant chaque maillon de la chaîne composant l'industrie alimentaire, l'élevage animalier, puis la consommation. À chacun la parole pour entendre sa version de ce qui est fait, doit être fait, et comment l'entreprendre.



En tant que végétarienne, je ne me suis jamais posée la question de savoir ce que mes actions anti viande pouvaient avoir comme effet sur ce domaine. J'avais bien sûr l'idée des animaux, mais absolument jamais celle de l'éleveur, du chercheur pour optimiser les élevages, etc. À avoir et débattre de nos positions est très bien, mais connaître l'impact des décisions qui en découlent est incroyable. Cela a remis pas mal de choses en perspective pour moi, et je regarde le commerce de la viande d'un autre oeil. Je n'en consomme toujours pas mais j'ai un avis moins critique et cinglant sur le domaine. À chacun de défendre son bifteck !



Je ne parlerai donc pas de l'histoire de fond car elle ne m'a vraiment pas emballé, même si j'ai adoré Sully en inspecteur méchant puis gentil car il n'arrivait pas à garder la casquette de départ. Son rôle est un prétexte au roman pour les réflexions qu'il offre, les perspectives insoupçonnées qu'ont chacune de nos décisions. C'est bien amené, réfléchis parfaitement. Lourd à lire, mais inestimable d'enrichissement.
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