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Critiques de Gilbert Keith Chesterton (129)
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L'assassin modéré

Quel bonheur de lire Chesterton ! J'adore décidément cet écrivain, dont j'ai trouvé plusieurs ouvrages à la BM. J'ai lu ce livre il y a huit jours mais j'ai vraiment manqué de temps pour rédiger un avis correct, pour un ouvrage politiquement incorrect.



La première nouvelle, longue d'une centaine de pages, est fortement réjouissante, grâce au ton délicieusement ironique du narrateur. Peu importe, finalement, que la victime (légèrement blessé) soit un gouverneur. C'est un cercle de famille doucement dysfonctionnel qui nous est montré, au beau milieu d'un pays en crise,et le titre l'assassin modéré est particulièrement bien choisi. De rebondissements en retournements de situation, l'identité du coupable et surtout le mobile ont de quoi séduire.

L'homme au renard m'a davantage séduit par son ton grinçant et sa remise en cause de la bienséance hypocrite, dans une Angleterre champêtre. En effet, qui a bien pu assassiner ce pasteur si strict, qui avait en plus le soutien du notable local ? Celui-ci est même prêt à lui donner sa soeur en mariage. Sans son aide, le pasteur n'aurait jamais pu contraindre tous les pubs à la fermeture. Tous sauf un, à l'enseigne de la queue de renard. Mystère, renversement de situation sont au rendez-vous de cette courte nouvelle.

N'hésitez pas : découvrez les romans de GK Chesterton.
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Le nommé Jeudi

Voici un objet à deux visages dont on ne sait distinguer lequel est face et l’autre pile, lequel serait un essai philosophique et l’autre un roman, lequel nous intéresse et l’autre moins. Tout au long de la lecture de ce livre attachant, j’ai oscillé entre ses deux aspects, livre à tiroirs ou simple mise en scène dont le dessein ressemble plus au Banquet de Platon qu’à un livre d’Agatha Christie, mais dont le mouvement, souvent adroit et surprenant, donnent à chacun de ces deux aspects un côté indécis.

J’entends hurler ses partisans, pour qui ce texte donne à la métaphysique chrétienne une forme populaire de symbolisme un siècle avant Maurice Dantec, et qui voient en cette œuvre le préau monumental construit au-dessus de l’école de pensée occidentale, sacralisant sa grandeur, sa souffrance et sa perfection poétique. On lit dans ce livre – qui sait d’ailleurs être surprenant, le renversement des valeurs opérant à l’intérieur est une fulgurance digne de respect - que la préoccupation principale du monde tient en la terreur qu’inspirent les anarchistes aux habitants de ce Paradis. Le Mal rôde, il faut le combattre. Mais comme personne n’est réellement ce que les autres pensent qu’il est, il est possible que tout le monde ne soit que ce que les autres font de lui, y compris donc, Dieu et le Diable, et inversement. C’est clair. Bien, quand on sait que ce livre a été édité en 1908, on comprend ce que la pensée de Chesterton avait de déplacée au regard des violents courants de nationalisme qui allait projeter violemment semblable contre semblable, lui qui ne lisait dans la folie de ses contemporains qu’une opposition entre ceux qui s’inspirent des voyages et ceux qui préfèrent les destinations.

Chesterton parle de souffrance, de doute, de quête dangereuse à accomplir avant de pouvoir trouver le salut. Croit-il vraiment que l’ennemi est partout et seulement à l’extérieur ? On assiste a plusieurs retournements de situations qui fondent la philosophie des apparences, personne n’est vraiment ce qu’il est, et c’est intéressant. Mais l’œil, le prisme par lequel est vécue cette aventure reste désespérément celui de l’innocence. Tout est extérieur. Syme, le héros, est ballotté dans son cauchemar comme le spectateur de sa propre vie, à aucun moment, il n’agit vraiment, il ne décide et ne doute de lui-même. C’est le tord de ce livre suranné, n’avoir pas su lire sur la peau des hommes cette vérité trouvée dans Platoon : « We did not fight the enemy; we fought ourselves. The enemy was in us. »

Seulement, bien que mon observation soit négative, la qualité de son écriture contrarie les regrets dûs à son propos. Ce n’est peut-être pas son meilleur ouvrage et je veux bien le croire. Car il s’y dégage une qualité narrative qui m’a souvent impressionné, principalement dans les premières cinquante pages ou j’ai vraiment cru tenir un chef d’œuvre. Voilà le dilemme : même après son achèvement et tout ce que je peux en dire, je ne peux m’empêcher d’y penser avec chaleur et respect, c’est là sûrement le dernier tour que nous joue Chesterton : rien n’est vraiment ce qu’il y parait, même pour ceux qui veulent bien le lire.


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Les Enquêtes du Père Brown

Hilarantes, désopilantes, rigolotes, quelquefois graves,souvent surprenantes, ces courtes nouvelles policières ont tout pour plaire aux amateurs d'humour anglais dans un style faussement "collet monté" qui en décape les conventions. On sent que Chesterton ne se prend pas au sérieux, et pourtant, ses textes construits avec un mélange de rigueur et d'originalité, surprennent autant qu'ils épatent.

Reprenant les classiques du genre, Chesterton les traite à sa manière, et cela donne un résultat digne du grand écrivain qu'il est : beauté et précision des descriptions, minutie et suspens savamment distillés dans le déroulement de l'action, idées originales et inattendues, le tout en quelques pages vite lues.

Je n'ai pas encore fini le volume, que je lis par petits bouts, mais je vous assure que je me régale. Délassement et sourires garantis.
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Les arbres d'orgueil

J'ai rapidement lu ce petit roman bien agréable. Il commence sur un thème fantastique mais vire ensuite à moitié sur une intrigue policière. Les arbres sont-ils donc capables d'avaler des gens ou les disparitions ont-elles une explication rationnelle ? Certains détails sont un peu tirés par les cheveux, mais, je le répète, cette lecture est très agréable.

Même si je n'ai pas eu pour ce livre un énorme coup de coeur, il m'a donné envie de découvrir les histoires de détective du père Brown, écrites par le même auteur.
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Le Club des métiers bizarres

Alléchée par la citation qui ouvre ma connexion à Babelio, je me suis lancée allègrement dans ce livre au titre bizarre. Et je n'ai pas été déçue du voyage : imaginez le roman "Trois hommes dans un bateau" matiné des "aventures d'Harry Dickson", le tout assaisonné d'un zeste de "Blake et Mortimer" et vous aurez une idée de la bête. Chesterton a une façon bien à lui de faire de la satire sociale à partir d'histoires assez délirantes (six au total). Le style, un peu guindé est assez révélateur de son époque (début XX) et de la retenue qui caractérise l'humour anglais. Ceci dit certaines critiques sociales peuvent maintenant nous paraître assez démodées, ainsi que le comportement des héros, raidis dans leur éducation victorienne. Mais c'est peut-être aussi ce qui fait le charme de ce livre. British, so british!

I like.
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Le nommé Jeudi

Le Nommé Jeudi s'ouvre sur une joute oratoire entre Gabriel Syme, un poète prétextant que la beauté se trouve dans l'aspect ordonné des choses, et Lucien Gregory, un anarchiste considérant qu'au contraire, l'homme qui jette une bombe est un artiste, parce qu'il préfère à toutes choses la beauté d'un grand instant. Ces deux visions opposées représentent un leitmotiv de l'oeuvre de Gilbert Keith Chesterton, ou GK (à ne pas confondre avec JK, le chanteur cocaïnomane de JAMIROQUAI), l'un des auteurs anglais les plus prolifiques et influents du début du XXème siècle. Tour à tour journaliste - il est rédacteur en chef de The New Witness succédant à son frère mort au front, puis de GK's Weekly - satiriste et romancier, G. K. Chesterton a fait sien le principe du paradoxe, comme Oscar Wilde ou George Bernard Shaw, deux auteurs...



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Les arbres d'orgueil

Cornouailles. Epoque indéterminée (mais sans conséquences). le squire Vane possède en son domaine d'étranges arbres au feuillage qui ressemble à des plumes de paon, importés d'une mystérieuse terre étrangère. Une légende les accompagne et la population locale les tient pour responsables de nombreux maux, voire d'apporter la mort : ces arbres là ne sont-ils pas capables d'avaler un homme ? Vane prétend que tout cela ne sont que sornettes et un soir, promet de passer la nuit auprès des arbres pour prouver qu'il ne lui arrivera rien. Il ne reparaît pas. Les proches enquêtent sur les causes de cette inexplicable disparition. Des indices leur arrivent qui ne sont pas des preuves pour autant...



Mon avis

Voici une petite histoire mi-policière mi-fantastique qui se lit facilement non sans une certaine inquiétude : Vane est-il bel et bien la victime des arbres venus d'ailleurs et qui sont capables d'absorber un homme dans leur tronc ? Mais l'auteur brouille les pistes, jouant au ping pong entre les indices et les intuitions. Ne pas croire ce que l'on voit mais laisser parler son coeur, ou plutôt sa raison. Voilà la morale de l'histoire.



Une lecture plaisante avec un bémol : je n'ai pas aimé le manque d'explication des liens entre Barbara, la fille du squire et John Treherne, le poète : au début du récit, ils semblent ne pas se connaître (cf l'extrait ci-dessus), et à la fin on apprend qu'ils sont mariés. A moins de supposer que Barbara soit atteinte d'un trouble de la mémoire - ce qui n'est pas explicitement admis, j'ai dû loupé un épisode... ou alors, je dois être trop tatilonne avec certains détails qui ne tiennent pas la route.



Sinon (pour une fois) j'avais deviné la chute !
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Le Club des métiers bizarres

Découvrons ce fameux club et ses activités : "La nature de cette société peut facilement se résumer en quelques mots: c'est un club excentrique et bohème ; la seule condition exigée pour en faire partie consiste en ceci, que le candidat doit avoir inventé la profession qui le fait vivre, et que cette profession doit être entièrement nouvelle."



Quelques exemples, mais pas trop pour ne pas dévoiler les bases des histoires : fondateur de l'agence de l'aventure et de l'inattendu, agent de location de villas arboréales , crampons professionnels ... C'est complètement loufoque et parfois un peu tiré par les cheveux.



Au début je pensais trouver une lecture à la Conan Doyle ; quelques descriptions classiques peuvent le laisser penser :

"Un petit homme trapu, soigné, entra rapidement dans la pièce, posa d'un coup sec son haut-de -forme sur la table, et dit : "Bonsoir, messieurs", en attendant la dernière syllabe d'une façon qui le fit tout de suite reconnaître pour un homme à cheval sur la discipline , un soldat aimant la littérature et le monde. Il avait une grosse tête, des cheveux poivre et sel, et de courtes moustaches noires qui lui donnaient un air de férocité corrigé par ses yeux tristes, bleus comme la mer."

C'est Basil, ancien juge plus qu'original, qui dénoue les fils des différentes intrigues, suivi par ses deux Watsons, Rupert et le narrateur, qui ne comprennent rien sans ses explications.

Eh bien je me trompais, Chesterton fait vite dire à Basil:

"Combien les faits obscurcissent la vérité ! Il se peut que je sois stupide.A vrai dire, je suis fou... mais je n'ai jamais pu croire en cet homme - comment s'appelle-t-il donc ? - dans ces histoires épatantes ... Sherlock Holmes."



En fait c'est une plongée dans un univers curieux , parfois fantastique, drôle, nimbé d'une certaine poésie, déroutant et intriguant, ce qui explique sans doute que je voulais à tout prix connaître le fin mot de chacun des mystères, malgré un certain côté répétitif et artificiel.


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Le nommé Jeudi

j'ai aimé le début, pas la fin.
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