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Critiques de Gilles Leroy (354)
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Alabama Song

Il ne faut pas s'attendre à une histoire écrite en suivant la chronologie, il y a des retours en arrière, des souvenirs. Ce n'est pas non plus un biographie, mais bel et bien un roman, l'auteur laisse beaucoup de place à l'imagination, même si ce livre parle du couple Zelda et Scott Fitzgerald... enfants terribles des années 20 aux Etats-Unis mais aussi en France, à Paris et sur la Côte d'Azur.

J'ai été curieuse de découvrir cette oeuvre, car j'ai beaucoup aimé "Gatsby, le magnifique", chef d'oeuvre de Scott Fitzgerald.

J'ai apprécié aussi, ce roman de Gilles Leroy, qui a bien mérité son prix Goncourt en 2007, mais cependant je n'ai ressenti aucune empathie pour le couple Fitzgerald, qui navigue entre alcoolisme pour lui et démence pour elle. Couple mythique? Superbe mais malheureuse histoire d'amour du début du 20 ème siècle, dans une Amérique puritaine? A cela je ne crois pas... il y a trop de violence au fil des pages, et lorsque Gilles Leroy fait dire à Zelda : "

Scott et moi nous avions besoin l'un de l'autre, et chacun a utilisé l'autre pour parvenir à ses fins. Sans lui, je me serais retrouvée mariée au garçon gris, le substitut du procureur d'Alabama, autant dire que j'aurais été me jeter dans le fleuve avec du plomb plein les poches. (...) Ne croyez pas que je le déteste. Je fais semblant de le haïr. Je l'admire. (...) J'estime mon mari, professeur. Mais cette entreprise à deux, ce n'est pas de l'amour.", je crois qu'il est proche de la vérité... Un mariage de façade, une entreprise de démolition... Un livre assez déprimant, mais que j'ai quand même apprécié pour sa qualité d'écriture.
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Requiem pour la jeune amie

Été 1984. Le narrateur apprend la mort tragique de sa jeune amie, Agathe, violée, étranglée, traînée et laissée dans le parking de son immeuble, à Vincennes.

Cela fait 6 ans qu’il travaille, fait la fête et partage tout avec elle. Ils ont 20 ans, forment un duo d’hypersensibles, vont aux concerts les plus branchés de l’époque (l’auteur décrit les débuts des Rita Mitsouko sur scène), adorent marcher ensemble, danser, se confier.

Devenu écrivain, ses souvenirs sont restés intacts.

Plus de 30 ans après sa disparition violente, ce roman dessine le portrait sensible d’une jeune femme libre et met en scène une amitié (amoureuse?) exceptionnelle.

L’auteur a ressenti le besoin d’écrire sur son amie, après toutes ces années de silence. La nostalgie l’a emportée sur lui.

Les passagers sur la mère de son amie sont terribles, cette mère qui voit sa vie «s’arrêter » dès l’annonce de la disparition de son enfant unique, une mère «désenfantée ».

J’ai trouvé ce texte sublime, fort et délicat à la fois. Ce lien solide que nous décrit l’auteur entre lui et cette jeune femme est extrêmement poignant. Il parvient à la faire revivre, si libre et pleine de vie.
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Alabama Song

♪ ♫ Well, show me the way

To the next whisky bar

Oh, don't ask why … ♪ ♫



Pour moi, Alabama Song, ça a toujours été ça, la chanson de Bertold Brecht, et j'ai en tête la version où Jim Morrison semble avoir tellement soif d'une manière tellement sexy… Rhââââ lovely !



Or il se trouve que c'est également le titre de cette autobiographie fictive de Zelda Fitzgerald, la femme de Gatsby le Magnifique, celle pour qui Tendre est la nuit. Enfin ça c'est pour les apparences, parce que quand on gratte le vernis (pas besoin de gratter très fort d'ailleurs) on découvre que le Magnifique peut être un salopard et que ni la nuit ni le jour n'ont été tendres avec Zelda. Enfin c'est ce qu'elle dit.

Parce que dans ces histoires de couples c'est très difficile de savoir qui a raison et qui a tort, qui est coupable et qui est innocent, c'est souvent les deux pour les deux, soyons honnête. Aussi, je ne me prononcerai pas là-dessus, de toutes manières on sait bien que la vie n'est que désillusions, à chacun les siennes (et on ne peut pas toujours faire porter le chapeau à un autre).



Ce qu'on peut dire, c'est que ces deux là - Francis Scott et Zelda - se sont bien trouvés, ils ont formé le couple emblématique de leur époque et ils ont contribué tous les deux au succès de l'entreprise Fitzgerald. Oui, l'entreprise, parce que finalement leur union relevait davantage d'une convergence d'intérêts que d'une folle passion amoureuse. Enfin c'est ce qu'on peut lire entre les lignes.

Lui, à la base, avait tout d'un looser, enfin disons qu'il n'était pas taillé pour réussir dans la société de l'époque. Elle, Zelda (j'aime beaucoup ce prénom), avait tout pour elle, au contraire : belle parmi les belles du sud, audacieuse, pleine d'esprit, elle est toujours au centre de l'attention. Elle est la première “garçonne”, c'est une lanceuse de tendance comme on dit de nos jours.

Sauf que c'est ça le problème : elle n'est pas “de nos jours” et à son époque, surtout au fin fond de l'Alabama, le coeur de Dixie, être une femme de la bonne société vous autorise tout juste à faire un bon mariage et à pondre la descendance. Zelda ne veut pas de cette vie, elle a des rêves, des passions, la danse, la peinture, l'écriture, elle veut vivre, être libre, s'amuser voire s'étourdir...

Elle a donc besoin de Scott : en se mariant avec lui elle espère se libérer de sa condition. Et lui, il a besoin d'elle parce qu'elle est brillante, tellement vivante, et que rien ne lui résiste. Elle sera sa muse et parfois plus puisqu'il va lui voler des passages de ses écrits pour les intégrer dans ses romans. De toute manières, écrire c'est pas un métier de femme (vous voyez, elle est née trop tôt).

Pendant un temps, cette association fonctionne plutôt bien - ils sont jeunes beaux riches et célèbres - mais ils sont bien vite rattrapés par la patrouille. Génération perdue. C'est comme ça qu'on dit, et ça leur va bien. Dans la réalité, comme dans les romans de Fitzgerald, à un moment donné la fête se termine et il ne reste plus qu'à boire les confettis au fond du verre de champagne tiède. Oh oui, poOouah, c'est vraiment pas bon !



Donc voilà, Gilles Leroy nous raconte la vie de ces deux papillons qui vont se brûler les ailes sous les projecteurs - et il le fait bien. On se doutait déjà que Gatsby n'était pas totalement inventé (ni totalement magnifique), maintenant on en est sûr...



Je finirai en chanson - même si ce n'est pas tellement du whisky que l'on boit dans ces années folles - la mode est aux cocktails, Cuba Libre, Bloody Mary ou Side-Car - mais qu'importe après tout, quand la coupe est pleine il faut la boire.



♪ ♫ Oh, moon of Alabama

We now must say goodbye

We've lost our good old mama

And must have whisky, oh, you know why ♪ ♫



PS : ce livre m'a donné envie de lire le seul roman signé par Zelda, Accordez moi cette valse, et je la lui accorderai volontiers.
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Alabama Song

"Vous ne vous êtes pas mariée. Vous avez signé un contrat publicitaire.

Chacun a utilisé l'autre pour parvenir à ses fins.."



Ces deux phrases résument la sombre vie racontée et imaginée ( c'est là la force du roman de Gilles Leroy, d'avoir pu , partant d'éléments réels, tellement bien prêter vie à celle qui était déjà une héroïne de roman dans Tendre est la nuit) de Zelda Fitzgerald. De la fille du juge qui a cru que cette caractéristique pourrait lui être utile loin de son Alabama natal et de sa nourrice noire qui l'avait élevée dans une atmosphère familiale déjà complètement névrosée.

Sans arrêt, elle se trompe de vie, Zelda, elle qui voulait exister par elle même. Elle va rester la fille de et la femme de. Femme d'un grand écrivain américain, mais à quel prix? C'est une entreprise, qu'ils forment tous les deux, une entreprise qui va vite faire faillite.



"Accordons nos violons" lui dit un jour Scott. Et elle entend "Accordons nos violences "et acquiesce.



J'ai souvent pensé à Sylvia Plath, et à sa cloche de détresse... et c'est un livre qui m'a profondément émue.



Un petit extrait, après la mort de Scott, et le suicide de son frère...:

"Ce que je ressens?..... à l'imaginer pourrir entre quatre planches d'acajou?... c'est de la tendresse, docteur. Une horrifique tendresse. Mais cette folie à deux, ce n'était pas de l'amour...



Rendez moi mon frère. Les hommes comme Anthony Jr ne peuvent se résoudre au rien annoncé. Le zéro s'est effacé lui-même, proprement. Ne reste du grand frère si beau et si lointain que sa légende d'enfant frondeur, aux frasques et bizarreries incessantes. Minnie ( sa mère ) la mutilante: " Ton frère ne savait quoi inventer pour se faire remarquer. Il a fini par trouver."

Rendez-moi René, l'autre frère, mon jumeau de hasard. En se suicidant au gaz, René a détruit tout son immeuble mais je ne crois pas qu'il voulait cela. Je le revois, sur le lit de Lariboisière, à l'apparition des premières taches brunes sur le thorax. " Maintenant, il faut t'en aller, il a dit, il faut t'échapper, ma petite danseuse américaine, il faut t'en aller sur les pointes. Eh! Eh! Pleure pas. Tu verras: tu seras grande un jour..." Et il a tout fait exploser. Je ne crois pas qu'en se tuant il voulait en tuer d'autres. René n'est pas comme ça. Il y avait bien trois ans qu'on n'avait plus parlé de Coconut. Tout le monde avait disparu, mort ou bien enfui. Il y avait eu tant d'alcool, tant de benzédrine et d'opium. Des neuroleptiques, ensuite, et les électrochocs. Puis cette foutue tuberculose.

Ils étaient des enfants aux yeux fous. De bons enfants, tout de même.

Les enfants rêvés de la Grande Guerre de Civilisation.

Pitié pour ceux qui ne sont pas nés avec au front l'étoile des héros!"



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Alabama Song

1918, Alabama : l'histoire qui lie Zelda à son futur époux, F. Scott Fitzgerald démarre sur les chapeaux de roues... Malheureusement cette passion sera un long feu de paille, malgré le mariage, les années de vie "commune", la fille née de leur union, Patti. Rien n'empêchera ces deux artistes marginaux déviants de dégringoler, jusqu'à sombrer dans une certaine forme de décrépitude.



Gilles Leroy nous entraîne dans les folles années de Zelda, jusqu'à sa soi-disant folie. L'auteur décide de mettre en lumière la femme du célèbre écrivain, plutôt que l'écrivain lui-même, même si F. Scott Fitzgerald reste le fil rouge de ce roman. Dans la même "veine", j'ai préféré Madame Hemingway, de Paula McLain.

Gilles Leroy tente de mêler récit, journal intime, poésie... et pour le coup, dans le style "biographie romancée et artistique" j'ai très largement préféré Trencadis (https://www.babelio.com/livres/Deyns-Trencadis/1244603), de Caroline Deyns.

Bref, je n'ai pas particulièrement aimé Alabama Song... Je n'ai pas été emportée par les personnages, ni par le style, ni par le rythme... Lisant au dos du livre format poche que l'ouvrage détient le prix Goncourt 2007, j'en suis plutôt étonnée car cette lecture m'a passablement déçue.
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Nina Simone, roman

Ce roman présente une Nina Simone à la fin de sa vie, encombrée de gens qui n'ont pas l'air de se soucier d'elle, mis à part Ricardo qui travaille pour elle quelques jours dans la semaine.

Je regrette d'avoir lu ce livre qui m'a donné une image négative de cette chanteuse qui pour moi est la plus grande. Je n'ai pas eu de plaisir dans cette lecture.

Je vais essayer de l'oublier pour ne garder que la voix extraordinaire de Nina Simone.
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Alabama Song

Les Fitzgerald, un des couples les plus glamours des années folles, en tout cas l’un des plus exposé médiatiquement. Mais derrière les unes de magazines people et sous le sourire étincelant de l’excentrique Zelda, se cache une histoire tragique, celle d’un amour abîmé par l’alcoolisme, la jalousie, les désillusions et la folie.

Si j’ai aimé l’écriture, très sensible, j’ai en revanche eu du mal avec la structure narrative. Le récit est conté du point de vue de Zelda, c’est donc ses émotions, ses pensées mais aussi sa démesure et son esprit torturé qui parlent, rendant l’ensemble vivant mais très décousu.

L’histoire quant à elle est tragique : c’est celle d’une femme belle et douée, vampirisé peu à peu par un mari adulé de tous, qui attire sur lui toute la lumière.

Zelda n’est pas faite pour l’ombre, il n’y a pas assez d’admiration dans les yeux de Francis Scott, pas assez de place sous les projecteurs pour ce papillon de nuit, belle du sud survoltée aux rêves de grandeur aussi beaux qu’éphémères.



C’est une histoire bien triste finalement, celle d’un amour intense mais désespérément voué à l’échec, d’un couple brûlé par le succès et la folie, qui se détruit plus qu’il ne s’aime.

Trop déprimant pour moi, ou pas le bon moment peut-être, je n’ai pas réussi à m’immerger totalement dans cette histoire, et n’ai ressenti aucune empathie pour ces personnages trop amères et cruels.
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Requiem pour la jeune amie

Avant d'être un roman, Requiem pour la jeune amie est un morceau de musique triste mais lumineux, un requiem radieux. Gilles Leroy rend hommage à celle dont la présence pétillante a marqué ses jeunes années, bribes de douleur conjuguées au ravissement de la vingtaine, entre fêtes et danse, entre souvenirs africains et réminiscences parisiennes, entre confidences discrètes et doux silences (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/19/requiem-pour-la-jeune-amie-gilles-leroy/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Alabama Song

Plongée au coeur du couple Fitzgérald, à travers la vie douloureuse de Zelda, l'épouse de l'auteur de "Gatsby le magnifique" devant lutter quotidiennement pour trouver sa place. Mais à quel prix ?

Gilles Leroy redonne vie à cette belle femme qui va progressivement perdre sa beauté et sa santé mentale. Avec en toile de fond, la célébrité de son mari qui lui vaut trahison, dénigrement et abandon.

Gilles Leroy raconte les années fastes, la rencontre, la gloire et puis vient s'immiscer petit à petit le détachement, les mensonges, l'indifférence . Et Zelda, épouse bafouée, humiliée qui se bat pour exister plonge petit à petit dans la destruction et la folie. Raconté à la première personne, Zelda est le roman d'une étoile éclipsée par un astre encore plus grand qu'elle. Et Leroy dresse un hommage sensible et fiévreux à une femme dont le seul tort aura été d'aimer à la folie. Prix Goncourt.
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Alabama Song

Ce livre annoncé comme un roman se présente en fait comme une biographie (fausse) de Zelda Fitzgerald, écrite à la première personne, affabulée par l'auteur en partant d'éléments réels et j'ai trouvé cette pratique assez gênante !

L'auteur offre sa vision à lui du couple Fitzgerald, mêlant réalité et fiction, et du coup, il est malaisé de distinguer le vrai du faux, ce qui n'est pas forcément gênant, dans la mesure où le récit rend compte de la fièvre des années 20, des excès de cette "génération perdue" selon la terminologie inventée par Gertrude Stein, point de ralliement en France de ces américains venus noyer à Paris leur désenchantement suite au traumatisme de la 1ère guerre mondiale. Et l'on ressent parfaitement à la lecture le bouillonnement intellectuel mêlé à l'abus d'alcool, de drogues diverses et de plaisirs immédiats dont Scott et Zelda ont abondamment abusés.



Mais pourquoi donc affubler de faux noms des personnages réels ayant joué un rôle important dans la vie du couple, tel Ernest Hemingway, rebaptisé, on se demande pourquoi, Lewis O'Connor ?

Et pire, s'exprimant du seul point de vue de Zelda, il donne une image tellement partisane de Scott Fitzgerald qu'on se demande quel crédit on peut apporter à cette accumulation de griefs contre un partenaire, au demeurant adoré ?

Scott est-il vraiment ce mari odieux ayant pillé les idées et les écrits de son épouse ?

Est-il vraiment cet être monstrueux ayant délibérément fait enfermer sa femme pour des raisons, au départ, principalement dictées par la jalousie ?

On comprend les affres de cette femme, ayant passé une partie de sa vie en hôpital psychiatrique, à remâcher d'amers souvenirs.



Mais il eût mieux valu, à mon sens, ne pas se référer à des personnes ayant réellement existé, et simplement délivrer cette confession fiévreuse, incantatoire et touchante d'un être humain, perdant peu à peu le sens du réel, cherchant sans cesse un but à sa vie par l'écriture, la danse ou la peinture, se raccrochant à sa jeunesse perdue, à son amour enfui, à ses illusions envolées, à sa beauté trop vite fanée..... ce portrait d'un être à la dérive.



Gilles Leroy a obtenu le prix Goncourt en 2007 grâce à ce roman. Il était en lice, entre autres, avec le rapport de Brodeck de Philippe Claudel, dont les qualités m'apparaissent infiniment plus remarquables !

Les choix du Jury peuvent parfois paraître bien discutables !
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Alabama Song

Je n'ai pas vraiment accroché au style et ce qui m'a déroutée est que je lisais un "journal intime" de Zelda alors que pas un instant je n'ai eu l'impression qu'il était écrit par une femme. Je n'ai pas non plus été réceptive à l'émotion mais en transporte-t-il ?

S'attaquer à l'histoire de Scott et Zelda n'est pas une mince affaire et surement que l'auteur s'est donné beaucoup de mal pour se documenter et tenter de coller aux personnages. Peut-être est-ce le côté un peu trop "clinique" qui m'a gênée. J'ai toutefois pour ma part du mal à trouver ce qui a pu motiver un prix Goncourt.....peut-être les dernières pages dont l'écriture est splendide.

J'ai été déçu par ce livre, j'attendais plus de passion....
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Zola Jackson

James Lee Burke , dans l'excellent La Nuit la Plus Longue , avait utilisé l'ouragan Katrina en toile de fonds . Gilles Leroy a décidé , lui , de se focaliser sur un personnage central en pleine tourmente et grand bien lui en a pris .



Zola Jackson , contrairement a tous ses voisins , a décidé de rester ! L'ouragan Betsy ne l'avait pas fait plier , Katrina n'y arriverait pas plus ! Aaaaahhhh , Betsy , 1965 , l'année de naissance de son fils Caryl . C'est précisément cette date tragique et pourtant bénie qui va etre l'élément déclencheur de ce roman . Zola fait desormais face à deux ouragans aussi prégnants l'un que l'autre : Katrina et son parcours de vie , deux évenements à priori bien distincts mais oh combien similaires dans leur triste et dévastatrice inéluctabilité...



Zola ( prénom loin d'etre anodin ) aurait pu etre l'heroine d'un roman d'Emile ! Cette mere courage a essuyé bien des tempetes et tient toujours la barre avec plus ou moins de volonté et de réussite . Elle est noire , institutrice , mere célibataire d'un petit métis aux yeux verts , qu'elle poussera inexorablement à étudier encore et encore , le savoir étant pour elle le socle de toute une vie . Puis il y aura son mari Aaron , rigide , travailleur infatigable qui prendra sous son aile protectrice cette jeune femme au caractere bien trempé et cet enfant qui n'est pas le sien..Caryl , justement , brillant , aimant mais préférant les hommes , notamment ce Troy que Zola n'apprécie pas beaucoup . Elément vital de cette aventure également , Lady son chien , sa béquille , sa raison de survivre peut-etre....

Voila , les personnages sont esquissés , les drames peuvent survenir un à un telle la foudre qui pourtant , dit-on , ne frappe jamais deux fois au meme endroit...Erreur !



Zola est un personnage forcément attachant . De par son caractere tout d'abord . Elle refuse de ressembler à toutes ses voisines superficielles qui ne jurent que par les réunions tupperware et avon , se créant , de fait , assez peu d'amies...Je prefere etre seule que mal accompagnée aurait pu etre sa devise !

Attachante de par ses rapports à ce fils prodigue qu'elle vénere plus que tout au monde , et ce malgré ce Troy de malheur qu'elle doit supporter pour Caryl . C'est une mere volontaire dont les digues , à l'instar des divers barrages environnants , sont sur le point de ceder une à une . Un combat de tous les instants contre les éléments extérieurs déchainés mais surtout la formidable remise en question d'une épouse et mere qui déroule , au fil des heures , le film d'une vie d'épreuves !

J'ai particulierement apprécié ce petit pamphlet sur ces stars hollywoodiennes en mal de notoriété : Sean Penn , si tu nous regardes...



Zola Jackson , un récit sombre et touchant au pays du Blues . La tristesse peut etre belle...

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Le monde selon Billy Boy

C'est un roman d'amour.

Amour entre Eliane, 20 ans, et André, 17 ans.

Ils se rencontrent à un bal, tombent follement amoureux, et aussitôt, Eliane tombe enceinte.

C'est les années 50, réprobation familiale.

Que faire ?

Une belle histoire et un bon rendu de l'époque.

Ce n'est que dans les derniers chapitres qu'on apprend qu'Eliane et André sont les parents de Gilles Leroy.

Avec ce qu'il sait de leurs vies, il a su écrire une beau roman où il rend hommage à ses parents avec beaucoup d'amour et de sensibilité.

Rien ne laisse entrevoir qu'il s'agit d'une autobiographie.

Et elle est parfaitement réussie.
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Zola Jackson

Aout 2005. Zola Jackson est une institutrice noire à la retraite, qui vit seule avec sa chienne dans un quartier défavorisé de la Nouvelle Orléans, après les décès prématurés de son mari et de son fils.

Un ouragan est annoncé, qui sera connu plus tard sous le nom de Katrina. Mais malgré les efforts de secouristes, voisins et même d'une vedette du cinéma, Zola refuse de quitter sa maison tant que Lady, sa chienne, ne pourra l'accompagner. Quand les digues du lac Pontchartrain cèdent, l'espace vital de la vieille femme se restreint, et ses souvenirs affluent, au même rythme que l'eau sale qui envahit sa maison.



Au vu des critiques précédentes, je suis très probablement "passée à côté" (quoi que signifie cette expression !) de ce livre de Gilles Leroy.

Je n'ai pas vraiment réussi à m'intéresser à la vie de cette vieille femme déprimée, coincée entre sa souffrance et sa peur de vivre, sous couvert de loyauté envers son chien. D'entrée de jeu, ce personnage de Zola m'est apparue antipathique, intolérante, orgueilleuse et surtout, mal aimante, déçue comme une jeune fille de son premier bal en découvrant que Caryl, son fils chéri et ses beaux yeux verts, était au final bien loin de l'enfant idéal dont elle avait rêvé.

Gille Leroy semble faire un parallèle entre la vie de son personnage et l'ouragan qui dévaste la Nouvelle-Orléans. L'annonce de l'ouragan fait surgir des souvenirs de la solitude de la vieille dame, la montée des eaux correspond à l'analyse de sa vie passée, de ses colères, ses regrets, ses humiliations, pour ne laisser au final que l'essentiel. La question qui se pose est : le retrait des eaux sera-t-il la mise à nue d’une vie saccagée, ou le début d’un renouveau possible ?

Mais il y a quand même un (sacré) point positif : j'ai beaucoup apprécié l'écriture simple mais évocatrice, fluide et acérée de cet auteur, ce qui fait de cette lecture une expérience pas complètement négative.
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Alabama Song

Gilles Leroy signe un très beau roman intimiste, en se glissant dans la peau de Zelda la blonde, l’effrontée, qui épousa Scott Fitzgerald pour le meilleur et surtout pour le pire. Chacun ayant besoin de l’autre, elle pour quitter ce Sud où l’attend inévitablement un mariage conventionnel rédhibitoire au vu de son tempérant anti-conformiste , et lui , souffrant d’avoir eu un père ruiné, cherchant auprès d’elle le scandale et la gloire. C’est ce désir de briller, qui va les entraîner dans un descente aux enfers, pavée de jalousie, d’alcool, de possession destructrice. Gilles Leroy met sa plume au service d’une Zelda, touchante, humaine, broyée par cette alliance sans amour physique, enfermée dans un asile, punie d’avoir aimer Edouard Jozan l’aviateur français, privée de publication par son mari qui enrage de la voir voler de ses propres ailes. Une Zelda qui lutte malgrè tout, cherchant dans la danse, l’écriture et la peinture, un accomplissement personnel qui n’aura pas lieu. Unis par la folie et l‘alcool , la lucidité de leur propre déchéance les fera se perdre à jamais. Très beau roman sur un amour destructeur , emprisonnant mais consenti.

Merci à Carre qui par sa critique m‘a donné envie de lire ce livre.

Alabama Song , Gilles Leroy, Prix Goncourt 2007.

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Alabama Song

Ce très court roman est la quintessence d’une génération, d’une folie. On se retrouve pris au piège entre la poésie des mots de l’auteur, le talent des Fitzgerald et la folie de Zelda. Bravo, j’ai adoré !



Zelda est une magnifique femme, belle à en crever. Femme objet mise en avant par son mari. Femme muse pour l’aider dans la composition de ses écrits. Femme adultère pour le nombre de ses amants. Femme folle pour les années passées en internement. Mais Zelda c’est avant tout une femme enfant propulsée au plus haut niveau de la richesse. Mais sa jeunesse, et son manque de maturité va l’entrainer au plus profond des tréfonds, pour la laisser vidée …



Francis Scott Fitzgerald et sa femme sont un couple beau, jeune, ambitieux et riche. Ils avaient le monde à leurs pieds mais cela ne leur suffisait pas. Il fallait aller toujours plus loin. Et comme à chaque fois, l’ivresse et les excès entrainent les individus dans une descente aux enfers qui peut être mortelle.



Entre folie et poésie, ce très court roman m’a donné un sentiment d’abandon et d’allégresse. Le sujet n’est pas nouveau, des hommes qui utilisent le talent de leur femme et se l’approprient. L’auteur a prit pour exemple l’un des plus marquants et provoquant couple pour désigner cela. Bien plus qu’une muse, Zelda était une source d’inspiration et de talent pour son mari.



L’auteur utilise brillamment son sujet, car il nous juxtapose la vie de Zelda, celle de son mari et toute la partie où elle fut enfermée pour folie. Mais on se demande, est ce que Francis n’a pas enfermé sa femme pour limiter son talent ? Pour être le seul à pouvoir vivre et jouir de cette vie glamour ? Zelda a toujours été une femme indépendante, exubérante, c’est ce qui a attiré Francis Scott, mais c’est ce qui marquera également sa perte.



Génial, excellent, ce petit roman m’a touché. Zelda est le reflet de cette société appauvrie pendant trop longtemps et prête à faire toutes les folies !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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Alabama Song

Livre trouvé dans le bac des livres voyageurs de ma gare. Un Goncourt de 2007 (!), un roman d'amour particulier. "Alabama Song », fiction biographique écrite par Gilles Leroy, sur Zelda et Francis Scott Fitzgerald, couple mondain, frivole et futile, des années vingt, qui se sont détruits à trop entretenir la célébrité. Un couple terrible, dévoré par la jalousie et la rivalité, consumé par l'alcool, les drogues et tout ce qui peut être excessif. Le livre est écrit à la première personne, le Je de Zelda, qui tout au long du récit se ressent comme la fille du juge et la femme de l’écrivain, sans jamais pouvoir exister par elle-même.. Au cours de la lecture, je me suis interrogée continuellement sur la part de vérité. Beaucoup d’interrogations aussi sur le diagnostic et les procédés de traitements des troubles mentaux au début du siècle. Livre émouvant.
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Nina Simone, roman

Comment se relever quand on assiste à l'anéantissement de son rêve ? Celui de Nina Simone, après douze ans de sacrifice fut de se voir refuser l'entrée dans La grande école de musique de son pays, malgré son talent.



Elle choisit un temps d'être exigeante. Certains disaient capricieuse. Elle conclura en parlant de revanches, par respect pour son "enfance sacrifiée" et "sa jeunesse humiliée". Viendra ensuite le choix de la psychanalyse, qui ne lui fera aucun bien. Et enfin, le temps de la créativité comme sa volonté d'inventer la musique classique noire. Est-ce pour autant suffisant pour se remettre de ses maux ?



Utiliser la fiction pour narrer la vie de Nina Simone est plutôt audacieux mais l'auteur court le risque de surinterpréter certains faits. le résultat est néanmoins passionnant.

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Alabama Song

J’ai souvenir que Robin Williams avait prénommé sa fille Zelda en hommage à son jeu préféré…

Ignorait-il que la princesse tenait elle-même son nom de Zelda Sayre Fitzgerald ? Non, évidemment, mais le clin d’œil est savoureux…



Princesse Zelda, il te fallait quitter l’Alabama où tu étais née. Tu en étais la reine mais tu avais d’autres rêves, d’autres ambitions, et Scott est arrivé. Tu as donc quitté le giron familial, emprisonnant, pour épouser ce jeune et bel auteur prometteur. Et en ont suivies quelques années de folie et de frasques, de joies souvent alcoolisées, puis de nouveau et insidieusement, la mise en cage. Ton mari est devenu ton geôlier, jaloux, possessif et violent. Ta folie, si séduisante et inspirante, est devenue le prétexte à te mener de clinique en clinique, jusqu’à la camisole chimique.



Princesse Zelda, tu avais pourtant tenté de t’évader par la danse à laquelle tu t’étais adonnée avec passion mais au détriment de ta santé même, par l’écriture mais tout en veillant à ne pas faire d’ombre à ton ombrageux époux, par le dessin mais à condition de ne rester qu’un simple loisir. Tu avais réussi à t’échapper certainement une fois, le temps d’un mois, l’espace d’une passion folle avec un aviateur français. Ces quelques jours te seront bien chers payés…



Tu étais prisonnière d’une époque Zelda. Une de ces « flappers » des années 20 décrites par Scott lui-même, rebelle et extravertie, qui en dansant levait la jambe bien trop haut pour une fille de juge.

Étais-tu réellement une femme diront certains, une vraie ? De celles qui font de bonnes épouses, de bonnes mères... « Ni muse ni soumise », tu étais une artiste dont la volonté d’expression a été brimée, comme beaucoup d’autres, étiquetée comme schizophrène, ton dernier carcan.



O Zelda ! Exubérante, extravagante, excentrique, excessive, extra-ordinaire.

Personne n’est malheureusement venu te sauver, Zelda la Magnifique.



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Alabama Song

Alabama song, à l’inverse de Accordez-moi cette valse, lu en parallèle, déploie toute la littérarité du personnage de Zelda – forcément. Ce que la protagoniste n’a pu réussir par elle-même, à savoir s’extraire de sa vie et de son objectif pour se peindre comme œuvre, en gros devenir son propre objet, le romancier distant de cinquante ans y parvient. C’est peut-être encore une question de talent. La Zelda de Leroy ne manque ni de lucidité ni de mots, elle ne s’exprime pas par formules, elle n’est pas spectatrice de sa vie. Elle la subit un peu. Beaucoup. Et le propos est beaucoup plus sombre, puisque beaucoup plus près de la vie réelle du couple star de « l’Âge du Jazz ». Les lieux sont véridiques, et presque tous les noms, de Cocteau à Kiki de Montparnasse. Un seul est dissimulé, mais tellement mal qu’il ne faut pas chercher bien loin le modèle de ce peu flatteur portrait. Zelda éprouvait ainsi une haine farouche pour un dénommé Lewis O’Connor, ami écrivain de son mari, qu’elle soupçonne d’être une folle honteuse, un sale type amoureux de son mari, un opportuniste qui saisira la première occasion pour fustiger son ancien mentor. Je déteste Hemingway, le bonhomme et ses livres, le voir ici bardé de ridicule – et la charge est lourde – m’a bêtement réjouie.

Voilà pour le décor.

Leroy va là où Zelda F. n’a pas osé aller, j’ai l’impression : dans la peinture toute nue du grand homme que n’était pas son mari, et dans l’émotion. Scott Fitzgerald ne tient jamais le premier rôle, dans aucun des deux romans, je ne suis pas sûre qu’il s’agisse non plus d’un « grand roman d’amour » dans un cas comme dans l’autre. Il s’agit surtout de montrer comment le besoin de se faire entendre et l’échec de cette manœuvre mène à la décomposition, à la perte de soi. C’est le cas de Zelda dont Leroy murmure qu’on l’a rendue folle alors qu’elle n’était que fragile; c’est le cas de Scott Fitzgerald, que l’ingratitude du public et sa propre incapacité à dépasser ses limites ont lentement dégradé. Accordez-moi cette valse montre un mariage sauvé à la rustine, Alabama Song une prison pour deux. À l’instar des protagonistes, leur histoire est extrêmement violente, coléreuse et triste. Elle l’accuse de la tromper avec un homme, il la fait avorter de force. Quelque part dans ce fatras, ils s’aiment, elle l’aimera jusqu’au bout et il prendra soin d’elle, mais ce n’est pas le plus important. Bien sûr, le thème de l’oppression est très présent, la prégnance de l’époux sur sa propriété, son corps, ses écrits (au début de leur mariage, on conseillait à Zelda de signer « Scott Fitzgerald » les quelques textes qu’elle a fait publier, parce que « c’est plus vendeur ». J’aurais adoré.) Mais Zelda reste toujours le centre de l’affaire. Zelda aux mille talents inachevés, qui, plus sage, aurait été plus heureuse. Triste moralité. Son drame n’est pas tant d’avoir été cannibalisée, coupée en tranches puis étiquetée de tout un arsenal de maladies mentales féminines. Il me semble que c’est d’avoir été pleine de vides, de petits espaces nus par lesquels s’engouffrent la folie, la méchanceté, le rejet. L’impossibilité pour la Zelda de Leroy de s’incarner franchement est la clé, elle reste inachevée. Difficile à cerner, pour elle-même en premier lieu. En lui donnant voie/x, le romancier ordonne la figure, ne donne pas tant corps qu’ordre et méthode, un peu. Et Zelda est forcément littéraire parce qu’en attente d’ordre. Je crois.
Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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