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Citations de Göran Tunström (82)


Toute activité, de la première heure de l’aube jusqu’à la dernière flamme vacillant dans la nuit, est pour un véritable poète une préparation. Chaque mot est comme une ligne de pêche lancée dans différentes directions. [...] Car c’est un art de déclamer des vers, un art et une souffrance : savoir extraire, de ce qui paraît maigre, quelque chose de plus grand. L’homme qui se tire très bien de cet exercice est appelé « le berger de l’heure des déclamations », ce qui signifie : celui qui rassemble les mots.
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Les oiseaux doivent voler.
Les oiseaux ne doivent pas restés posés sur un rocher à contempler les landes, les montagnes et la mer déchainée, à côté d'un être plongé dans ses pensées.
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"Ranger les livres" était son expression pour la recherche du calme après la navigation de la vie.
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Elles sont là impatientes, avec leurs enfants cueillis comme des fraises sauvages, restent immobiles dans la lumière du matin. De plus en plus de gens sortent de l'ombre brune en forme de demi-cercle dans laquelle ils coupaient le riz. Ceux qui ont déjà commencé à fouetter les gerbes contre les fûts d'essence pour que les grains de riz s'accumulent en une pyramide de plus en plus grosse, ils arrivent. Ils sourient comme eux seuls savent sourire, ceux qui vivent le travail en commun. Ils touchent les cheveux de l'enfant blond qui se dérobe.
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L'oiseau imperceptible sur une branche de saule qui s'avance au-dessus du canal, dans une pluie de regards distraits. Quelque chose de brun-rouge et ébouriffé, un long bec aux couleurs de feuilles. Puis il grimpe en l'air et devient visible: dans le battement sur place de ses ailes il scintille au-dessus de la surface de leau, comme fait de turquoise, d'or et de rubis - il plonge, remonte et s'en va en scintillant.
Quel est cet oiseau?
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- Je suis tombé amoureux d'une fille juive et j'avais l'intention de l'épouser, mais pour ça j'ai dû me convertir. Deux mois après, elle a voulu divorcer, et me voilà : pas de femme, pas de prépuce, et j'ai la nostalgie du pays.
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Ida mit au monde douze enfants, ils avaient tous cinq doigts aux mains, comme Johan : ce qui faisait cent trente doigts tendus au-dessus de la table au moment des repas. Tous avaient un nez, soit treize nez qui reniflaient au-dessus des marmites, et ils possédaient des oreilles et des lèvres - une multitude de sens qui sans cesse pompaient l'obscurité et le désespoir du monde. Ils auraient par conséquent dû avoir cent trente orteils, qui la nuit glissaient vers le seau à pipi, mais il n'y en avait que cent vingt-huit, car Hedvig ne possédait que quatre orteils à chaque pied.
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Je finissais par ramasser [le livre] et le ranger selon selon le système qu'il m'avait auparavant enseigné : sur la première étagère étaient classés les livres traitant de l'état du monde (géographie), sur la deuxième ce qui s'était passé dans le monde (histoire), sur la troisième ce que les gens pensent de tout (philosophie et religion), sur la quatrième ce qu'ils ont fait de toute cette connaissance (littérature, art, musique), et sur les trois dernières étagères ce que l'homme pouvait faire pour améliorer sa misère (psychologie, jardinage, dressage des chiens, vie en société et origami).
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Je m'imagine très bien quel genre de soldat il est devenu, le frère de Tessa. Peut-être est-il devenu un héros, pour ce que ça veut dire. Ça doit être ça les héros : des gens qui ont enfin le droit de tuer, après en avoir rêvé toute leur vie.
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- [...] Pensez-vous que ce soit la religion qui rend les gens si vils?
- Je ne sais pas. La religion peut avoir beaucoup d'aspects.
- Pas ici. La religion déforme les gens, leur fait l'esprit étroit et les rend avares.
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- Vous avez beaucoup d'enfants?
- Trois.
- J'en ai un, dit Sidner. Huit ans.
- ça aussi, c'est un âge sensible, dit Stephen Eliot. Ils ont une telle curiosité, ils croient en la vie, ils croient en nous, les adultes.
(...)
- Comme il est court, cet âge de foi. Beaucoup n'en ont même pas le temps d'y séjourner pendant les premiers mois de leur vie. C'est pourtant la période la plus importante, celle où l'on établit des fondations de la maison qui sera leur vie. Les enfants sont comme des œufs qui vacillent au bord d'une marche d'escalier. Pourquoi sommes-nous si négligents avec les enfants? Pourquoi leur donnons-nous si rarement le temps de croire? Pendant que ça leur est possible. Avant qu'une circulation trop intense vienne troubler le regard.
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"L'amour", dit Harald un jour, un soir quand nous étions tous les deux en train de nous plaindre de la vie - "l'amour consiste à échanger des mondes. A posséder un territoire inconnu dans lequel on peut chercher des contes et des expériences, des sources secrètes dans lesquelles on peut puiser l'eau fraîche de la connaissance."
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Quand les mamans meurent, on perd un des points cardinaux. On perd une respiration sur deux, on perd une clairière. Elle était morte depuis de nombreuses années, maman Ida. Mais quand on m'a confié la Mission, c'était comme si, dans la tombe, les commissures de ses lèvres se mettaient à frémir, comme si elle soulevait les paupières et m'adressait des clins d’œil.
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Sidner : il n’y aura certainement pas de filles qui voudront de moi.
Splendid : Parce que tu lis, tu veux dire… des livres et tout ça ?
- Oui, il n’y a personne à qui parler de tout ça.
- Bien sûr que tu t’marieras. Y en a beaucoup de filles qui lisent. Mais elles en parlent pas.
- Qui ça ?
- Ben, Mary, dit Splendid, vaguement.
- Mais elle n’est pas vraiment belle.
- Non, c’est vrai. Mais Ingegärd alors ?
- Elle lit ?
- Ben, j’sais pas. Mais elle a des lunettes en tout cas. [...]
- Mais elle n’a pas de nichons.
- Ça viendra, Sidner. Ça viendra, tu peux en être sûr.
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J'avoue que les signes qui indiquent qu'on a grandi un peu sont plutôt insignifiants. On traverse le monde en faisant des courbettes, en demandant pardon, en commettant des erreurs. On attend qu'un énorme malentendu soit élucidé : la mort n'existe pas. Un jour, on s'apercevra que ce que nous avons appelé notre temps, notre époque, n'était qu'un clignement d'une gigantesque paire de paupières.
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Dans chaque village, il y a quelqu'un qui «n'est pas d'ici».
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Un jour arrive donc dans sa vie où l'on a douze ans.
Pour beaucoup, c'est une année fatidique : la vie a maintenant besoin de prendre une direction précise, mais le corps n'est pas toujours du même avis.
C'est une de ces journées où le Snaefellsjökull se dresse telle une église sur le fond bleu. Le rideau se gonfle devant la fenêtre, à peine réveillé je sens que la montagne me procure de la force et que cette journée va apporter un Etonnement. Et j'essaie d'interpréter cette potentialité dans l'odeur de chocolat qui emplit la cuisine, dans le bruit de la porte du garde-manger qu'on ouvre, dans la boîte aux lettres qui résonne quand papa va chercher le journal. Des perceptions nettes qui m'irritent toutes et m'emplissent d'expectative.
Quelle merveille de ridicule, cette ritualisation ! Les pas feutrés qui montent l'escalier, le raclement de gorge avant que la voie célèbre dans tout le pays entonne Joyeux Anniversaire. Aujourd'hui, il y aura des miettes dans le lit.
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Quand il habitait encore dans la forêt, on l'envoyait souvent faire des courses. Il s'en allait, content, avec sa liste de commissions. Un peu plus loin, il découvrait quelques fourmis qui croisaient son chemin. Elles étaient d'une taille inhabituelle, leur abdomen d'un brun très noir au soleil. Sidner se baissait et arrivait exactement en dessous du temps. Lorsqu'on le retrouvait, à quatre pattes, le visage à ras de terre, lorsqu'on lui tapotait le dos après lui avoir longtemps parlé sans obtenir de réponse, il se levait sans surprise et disait : "Oui, je voulais seulement... bon, j'y vais maintenant." C'était son privilège d'enfant, car les enfants ne s'en sortiraient pas sans le don de pouvoir disparaître hors de la prison étroite de leur corps; grandir, c'est s'éloigner de ce don.
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Il existe dans les journaux intimes qui sont en nous des pages dépourvues d'événements qui ne sont que lumière et qui éclairent tout ce qui nous a touché ou qui nous touchera plus tard, une lumière qui transperce soudain tous les actes les plus banals et dissout le temps : une page blanche tournée dans le noir.
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[...] Jacob Jacobson eut une mort antique à la suédoise : dans son propre lit, entouré de sa famille.
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