AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gustave Flaubert (2960)


Mathô lui saisit les talons, la chaînette d’or éclata, et les deux bouts, en s’envolant, frappèrent la toile comme deux vipères rebondissantes. Le zaïmph tomba ; l’enveloppant ; elle aperçut la figure de Mathô se courbant sur sa poitrine… Et les baisers du soldat , plus dévorateurs que les flammes, la parcouraient ; elle était comme enlevée dans un ouragan, prise dans la force du soleil
Commenter  J’apprécie          40
Il la contemplait, et les vêtements pour lui, se confondaient avec le corps. La moire des étoffes était, comme la splendeur de sa peau, quelque chose de spécial et n’appartenant qu’à elle. Ses yeux, ses diamants étincelaient ; le poli de ses ongles continuait la finesse des pierres qui chargeaient ses doigts ; les deux agrafes de sa tunique, soulevant un peu ses seins, les rapprochaient l’un de l’autre, et il se perdait par la pensée dans leur étroit intervalle, où descendait un fil tenant une plaque d’émeraudes, que l’on observait plus bas sous la gaze violette….En la prenant par les deux poignets, il l’attira doucement, et il s’assit alors sur une cuirasse, près du lit de palmier que couvrait une peau de lion. Elle était debout. Il la regardait de bas en haut, en la tenant ainsi entre ses jambes et il répétait : comme tu es belle ! Comme tu es belle !
Commenter  J’apprécie          40
Dans une brusque révolte de sa jeunesse, il se jura d'en jouir, s'enhardit ; puis, revenu à l'entrée du salon, où il y avait plus de monde maintenant (tout s'agitait dans une sorte de pulvérulence lumineuse), il resta debout à contempler les quadrilles, clignant les yeux pour mieux voir, −− et humant les molles senteurs de femmes, qui circulaient comme un immense baiser épandu.
Commenter  J’apprécie          40
Les mouvements de son cœur se ralentirent un à un, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s'épuise, comme un écho disparaît; et, quand elle exhala son dernier souffle, elle crut voir, dans les cieux entr'ouverts, un perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête.
Commenter  J’apprécie          40
Gustave Flaubert
La foule marchait lentement. Il y avait des groupes d'hommes causant au milieu du trottoir et des femmes passaient, avec une mollesse dans les yeux et ce teint de camélia que donne aux chairs féminines la lassitude des grandes chaleurs.
Gustave Flaubert/L'education sentimentale
Commenter  J’apprécie          40
Le taureau avait acculé Félicité contre une claire-voie ; sa bave lui rejaillissait à la figure, une seconde de plus il l'éventrait. Elle eut le temps de se couler entre deux barreaux, et la grosse bête, toute surprise, s'arrêta.
Cet événement, pendant bien des années, fut un sujet de conversation à Pont-l'Évêque. Félicité n'en tira aucun orgueil, ne se doutant même pas qu'elle eût rien fait d'héroïque.
Commenter  J’apprécie          40
Si je vous disais que j'ai aimé d'autres femmes, je mentirais comme un infâme. Je l'ai cru cependant, je me suis efforcé d'attacher mon coeur à d'autres passions : il y a glissé comme sur la glace.
Commenter  J’apprécie          40
quel ennui
Je vais peut-être en choquer plus d'un mais ce chef-d'oeuvre de la littérature française m'a ennuyée prodigieusement. J'ai été d'autant plus déçue que l'on m'avait beaucoup vanté cette belle histoire. Résultat, j'ai envers ce monument l'aversion la plus totale.

D'abord, je voudrais qu'on m’explique l'intérêt qu’il y a à lire l’histoire d'une femme qui s'ennuie. Parce que c'est ça, la pauvre Emma s’ennuie du début à la fin. Jeune fille, elle attend le prince charmant chez son papa en baillant aux corneilles. Quand elle voit arriver ce gros balourd de Charles Bovary, elle s’exclame : « c’est lui ! ». Déjà ça, ça vous laisse pantois car n'importe qui se rend compte tout de suite que le Charles n'a absolument rien qui puisse séduire une femme.
Comme on s’en doutait, Emma déchante vite et ne tarde pas à s'ennuyer à nouveau. Alors pour passer le temps, elle prend des amants. Seulement, elle n'est pas plus douée pour choisir un amant que pour choisir un mari. Résultat des courses, elle se fait avoir jusqu'au trognon.

Si après ça, il reste des courageux pour vouloir lire le livre, je leur conseille de sauter le paragraphe qui suit. Pour ceux qui veulent éviter cette torture, je leur dévoile la dernière boulette de cette écervelée :
Elle se suicide. Ce n'est pas tant le suicide qui me dérange que la façon dont elle procède. Madame Bovary a la brillante idée de mettre fin à ses jours en utilisant de l’arsenic. Au moins, si elle avait pris du cyanure, le problème était réglé en un paragraphe mais là évidemment, avec l’arsenic, elle agonise pendant des pages et des pages. Quel calvaire !
J'ai une religion, ma religion, et même j'en ai plus qu'eux tous, avec leurs mômeries et leurs jongleries ! J'adore Dieu, au contraire ! Je crois en l'Etre suprême, à un Créateur, quel qu'il soit, peu m'importe, qui nous a placés ici-bas pour y remplir nos devoirs de citoyen et de père de famille ; mais je n'ai pas besoin d'aller dans une église, baiser des plats d'argent, et engraisser de ma poche un tas de farceurs qui se nourrissent mieux que nous ! Car on peut l'honorer aussi bien dans un bois, dans un champ, ou même en contemplant la voûte éthérée, comme les anciens. Mon Dieu, à moi, c'est le Dieu de Socrate, de Franklin, de Voltaire et de Béranger ! Je suis pour la Profession de foi du vicaire savoyard et les immortels principes de 89
Commenter  J’apprécie          40
Si vous voulez à la fois chercher le Bonheur et le Beau, vous n'atteindrez ni à l'un ni à l'autre. Car le second n'arrive que par le Sacrifice. L'Art, comme le dieu des Juifs, se repaît d'holocaustes. Allons ! déchire-toi, flagelle-toi, roule-toi dans la cendre, avilis la matière, crache sur ton corps, arrache ton cœur ; tu seras seul, tes pieds saigneront. – Un dégoût infernal accompagnera tout ton voyage. – Rien de ce qui fait la joie des autres ne causera la tienne. – Ce qui est piqûre pour eux sera déchirure pour toi, et tu rouleras perdu dans l'ouragan, avec cette petite lueur à l'horizon. Mais elle grandira, elle grandira comme un soleil, les rayons d'or couvriront ta figure. Ils passeront en toi. Tu seras éclairé du dedans. – Tu te sentiras léger et tout esprit. Et après chaque saignée la chair pèsera moins.
À Louise Colet. [21 août 1853]
Commenter  J’apprécie          40
Maintenant par combien d'étude il faut passer pour se dégager des livres ! et qu'il faut en lire ! Il faut boire des océans et les repisser. […] Il faut lire le mauvais et le sublime, pas le médiocre. À Louise Colet. [8 mai 1852].
Commenter  J’apprécie          40
Mon roman va piano. À mesure que j’avance, les difficultés surgissent. Quelle lourde charrette de moellons à traîner ! Et vous vous plaignez, vous, d’un travail qui dure six mois ! J’en ai encore pour deux ans, au moins (du mien). Comment diable faites-vous pour trouver la liaison de vos idées ? C’est cela qui me retarde. Ce livre-là, d’ailleurs, me demande des recherches fastidieuses.
Commenter  J’apprécie          40
tu fais comme le rhinocéros qui piétine dans sa fiente : tu étales ta sottise ! tais-toi !
Commenter  J’apprécie          40
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l'étourdissement des paysages et des ruines, l'amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Commenter  J’apprécie          40
Ce qu'il y a de plus lamentable, n'est-ce pas, c'est de traîner, comme moi, une existence inutile ? Si nos douleurs pouvaient servir à quelqu'un, on se consolerait dans la pensée du sacrifice.
Commenter  J’apprécie          40
L'amour l'avait enivrée d'abord, elle n'avait songé à rien au-delà. Mais, à présent qu'il était indispensable à sa vie, elle craignait d'en perdre quelque chose, où même qu'il ne fût trouble.
Commenter  J’apprécie          40
parce qu'au milieu du monde je sais mettre sur mon visage un masque railleur ; et, cependant, que de fois à la vue d'un cimetière, au clair de lune, je me suis demandé si je ne ferais pas mieux d'aller rejoindre ceux qui sont à dormir...
Commenter  J’apprécie          40
Alors il y eut un silence. Ils se regardèrent ; et leurs pensées confondues dans la même angoisse, s'étreignaient étroitement, comme deux poitrines palpitantes.
Commenter  J’apprécie          40
Une demande pécuniaire, de toutes les bourrasques qui tombent sur l'amour, étant la plus froide et la plus déracinante.
Commenter  J’apprécie          40
Le palais s 'éclaira d 'un seul coup à sa plus haute terrasse,la porte du milieu
s 'ouvrit,et une femme,la fille d 'Hamilcar elle-même,couvertede vêtements noirs ,
apparut sur le seuil .
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gustave Flaubert Voir plus

Quiz Voir plus

L'Éducation Sentimentale

Fumichon, concernant la propriété, évoque les arguments d'un homme politique dont Flaubert parle en ces terme dans une lettre à George Sand: "Peut-on voir un plus triomphant imbécile, un croûtard plus abject, un plus étroniforme bourgeois! Non! Rien ne peut donner l'idée du vomissement que m'inspire ce vieux melon diplomatique, arrondissant sa bêtise sur le fumier de la Bourgeoisie!". De qui s'agit-il?

Benjamin Constant
Adolphe Thiers
Proudhon
Frédéric Bastiat
Turgot

8 questions
174 lecteurs ont répondu
Thème : L'Education sentimentale de Gustave FlaubertCréer un quiz sur cet auteur

{* *}